Affichage des articles dont le libellé est histoire de l'anarchisme. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est histoire de l'anarchisme. Afficher tous les articles

samedi, septembre 29, 2012

Anarchisme en Asie de l'Est (3/3) - Le Japon





Kōtuku fut un précurseur du syndicalisme au Japon. Né à Nakamura, il emménage à Tokyo où il devient journaliste en 1893. Il fonde le Parti social-démocrate en 1901, traduit le Manifeste du parti communiste et est emprisonné en 1905 pour son opposition virulente à l'impérialisme japonais.

En prison, il lit Kropotkine et devient anarchiste. Il traduit la Conquête du pain et lance le journal anarchiste Heimin Shimbum («Le journal du peuple»). En 1911, vingt-six anarchistes sont déclarés coupables de complot visant à assassiner l'empereur. Kōtuku, qui n'est pas impliqué dans ce qui sera appelé l’Incident de Haute Trahison, est frappé par la répression qui s'abat. Il est pendu avec onze autres anarchistes en janvier 1911.

Le syndicalisme japonais prend de l'ampleur dans les années qui suivent, particulièrement les années 1910. En 1916, il y a ainsi un syndicat d'imprimeurs (Shinyūkai) et le Mouvement Syndical (Rōdō Undō). Le syndicat des travailleurs et travailleuses de journaux (Seishinkai) se forme en 1919. Les anarchistes sont aussi actifs et actives dans le Yūaikai, un syndicat moderne qui s'est développé au sein de la Fédération japonaise du travail (Nihon Rōdō Sōdōmei, souvent abrégée à Sōdōmei) en 1921. Il y eut notamment une tentative de fusionner le Shinyūkai, le Seishinkai et le Sōdōmei.

Les relations se détériorent entre les syndicats modérés et anarchistes et aboutissent à la fin des coopérations qui avaient lieu. La première fédération anarcho-syndicaliste – la Zenkoku Jiren - est formée en 1926 : elle est alors forte de 15 000 membres. Des conflits internes entre syndicalistes et anarchistes pur-e-s. conduit à une scission en 1928. Les syndicalistes quittent alors pour fonder la Nihon Jikyo. Les deux fédérations anarchistes atteignent des sommets en 1930 : la Zenkoku Jiren a alors 16 300 membres, et le Nihon Jikyo environ 3000. Elles se refusionnent en 1934 - en partie parce que plusieurs anarchistes pur-e-s sont revenu-e-s à une approche syndicaliste -, mais le Japon évolue alors vers un État semi-fasciste. L'anarchisme sera bientôt écrasé.

Il y eut également des syndicats parmi les Coréens et Coréennes au Japon, notamment le Kokurōkai (fondé en 1921), le Dong Heong (fondé en 1926) et le Syndicat coréen de travail libre (fondé en 1927).

*  *  *

Extrait tiré de Black Flame, pages 168-169

Pour aller - un peu - plus loin (en anglais) : http://libcom.org/history/anarchism-in-japan

Un autre texte plus complet disponible en ligne (encore en anglais) : http://flag.blackened.net/af/ace/japan.html

samedi, juillet 14, 2012

Anarchisme en Asie de l'Est (2/3) - Chine


Liu Shifu


En Chine, Shifu fut une figure de proue remarquable du syndicalisme révolutionnaire, et plusieurs des cercles auxquels il participa furent des pionniers syndicaux. En 1917, les anarchistes et syndicalistes avaient déjà fondé les premières organisations syndicales modernes en Chine. Celles-ci regroupaient au moins une quarantaine de syndicats dans la région de Canton en 1921.

Les anarchistes chinois faisaient face à plusieurs défis dans leur travail syndical. Outre la compétition et les initiatives de leurs rivaux nationalistes de la Guomindang, l'émergence du parti communiste chinois (PCC) commença à se faire sentir en 1920. Le PCC avait réussi à attirer dans ses rangs bon nombre d'anarchistes ou de personnes sympathiques à l'anarchisme - notamment le jeune Mao - et assura rapidement un rôle-clé dans le mouvement ouvrier de Beijing, Shanghai et Wuhan. Dans certains cas, les anarchistes ont constitué une part intégrante des premiers pas du mouvement communiste. Dans le noyau communiste de Beijing par exemple, des anarchistes furent initialement admis et s'occupèrent d'édition du journal.

Pendant ce temps, en Chine centrale, les anarchistes Huang Ai et Pang Renquan formaient l'Association des travailleurs de Hunan (Hunan laogon-ghui) dans la capitale provinciale de Changhsa. Ce syndicat eut jusqu'à 5000 membres.

La domination anarchiste des mouvements ouvriers continua ainsi à Canton et Chansha malgré les avancées du PCC, et ce jusqu'au milieu des années 1920. Les anarchistes chinois jouèrent également un rôle significatif dans la Fédération des syndicats de Shanghai (Shanghai gongtuan lianhe hui) qui avait pour but de former un syndicat révolutionnaire. La plupart de ses syndicats membres avaient été formés dans les années 1910 et 1920.


Extrait tiré de Black Flame (2009 : 168).





Décapitation publique d'anarchistes chinois (photo tirée de la page Wikipédia Anarchism in China)

jeudi, juin 28, 2012

Anarchisme en Asie de l'Est (1/3) - Isabelo de los Reyes

Le premier texte de trois traduits de l'ouvrage Black Flame!  Une première série portant sur les mouvements anarchistes en Asie de l'Est.

*   *   *


L'anarchisme et le syndicalisme se répandirent en Asie de l'Est au début du 20ième siècle et atteignirent leur point culminant dans les années 1920. Les premières influences anarchistes et syndicalistes émergèrent dans les Philippines où une présence déterminante fut celle de Isabelo de los Reyes (1864-1938).



Né au sein d'une famille Ilocano pauvre - dont la mère est une poète connue - dans la petite ville côtière de Vigan sur l'île septentrionale de Luzon, De los Reyes est élevé par de riches proches. Il fuit pour étudier à l'Université de Manille et y publie le journal El Ilocano ainsi que plusieurs études anthropologiques. Après la répression qui suivit la révolte philippine manquée de 1896, De los Reyes est emprisonné dans la célèbre prison de Montjuich à Barcelone. Il y découvre, au contact de camarades espagnol-e-s, l'anarchisme. À son retour aux Philippines, il est armé des oeuvres de Darwin, Kropotkine, Malatesta, Marx et Proudhon, et se lance dans le travail syndical. Malgré le fait qu'il soit un petit capitaliste, De los Reyes privilégie les idées et pratiques syndicales espagnoles :

 Ses succès avec les grèves organisées encouragèrent d'autres secteurs à suivre son exemple et le syndicat devint rapidement une fédération décentralisée de type barcelonais - une Union Obrera Democratica (Syndicat ouvrier démocratique) - qui aurait eu les louanges de Tarrida del Maramol, l'anarchiste cubain partisan de l'«anarchisme sans adjectifs». Les autorités américaines assistèrent avec incrédulité et inquiétude à la vague de grèves à grande échelle qui déferla sur Manille et ses alentours. Plusieurs de ses grèves furent des succès parce qu'elles étaient complètement inattendues tant par les capitalistes que par les gestionnaires.

De los Reyes fut éventuellement remplacé au sein du Syndicat ouvrier révolutionnaire par Hermenegildo Cruz. Ce dernier était un travailleur autodidacte influencé par l'anarchisme qui traduisit des oeuvres d'Élisée Reclus en Tagalog. De los Reyes devint pour sa part politicien. Il devint paralysé en 1929 à la suite d'un arrêt cardiaque et mourut en 1938. Le Syndicat ouvrier démocratique s'effondra en 1903, mais son impact fut important : l'organisation était pionnière dans le mouvement syndical philippin et dans la gauche politique plus largement, et inspira les autres courants syndicats d'importances en Asie de l'Est.


Exécution du poète et romancier José Rizal en 1896 par les autorités espagnoles aux Philippines

après un simulacre de procès. On voit au centre les toges noires des prêtres catholiques qui

exercent une influence prépondérante dans les colonies espagnoles.



Extrait tiré de Black Flame (2009 : 167-168).




dimanche, janvier 09, 2011

Un poème de Louise Michel

On est le 9 janvier 2011. Bien sûr, les dates et le temps tel que nous le concevons ne sont que des conventions sociales dont le rôle pourrait faire l'objet d'une critique, mais ce n'est pas le but de ce billet. Eh non, je vais plutôt profiter de cet étrange intérêt qu'on porte aux anniversaires en tous genres pour vous faire lire Louise Michel, décédée il y a exactement 106 ans, drette aujourd'hui.

Je pourrais raconter sa vie, mais vous n'avez qu'à fouiller un peu sur internet ou passer à la librairie anarchiste l'Insoumise - au 2033 St-Laurent - pour trouver un bouquin d'elle (ou à propos d'elle).

Je vais donc me contenter de vous partager un de ses poèmes, La nuit de la mort de Vaillant. S'agit d'Auguste Vaillant, anarchiste guillotiné en 1894 après avoir lancé une bombe à clous, deux mois plut tôt, dans la chambre des députés. Faut savoir que ce sont les belles (et brèves) années de la propagande par le fait, durant lesquelles quelques anarchistes pensaient que l'action individuelle directe suffirait à entraîner un soulèvement, par un effet boule de neige. Comme on le sait, c'est pas exactement comme ça que ça s'est passé... La répression qui a suivi a plutôt contribué à mettre sur le cul ce qu'il pouvait y avoir de mouvement anarchiste organisé. En dehors de périodes révolutionnaires, Vaillant est d'ailleurs le seul Français condamné à mort pour un crime n'ayant tué personne.
Dies irae, Dies illa
Solvet scelum in favilla.

Jamais ne viendra donc la fin?
Dorment-ils tous, les meurt-de-faim?
Jamais, jamais le dernier jour
Ne les jettera-t-il à leur tour
Dans les angoisses de la mort,
Ces bandits que la rage mord?

Toujours, esclaves et bourreaux,
Pâtiront-ils leurs échafauds?
Amis, dans l’ombre entendez-vous
Gronder la mer aux noirs remous?
Elle monte et les couvrira.
Dies irae, Dies illa...
Elle couvre, pourpre de sang,
L'Élysée et le Vatican.
Compagnons, arrachons nos cœurs,
Ne soyons plus que des vengeurs.

Passons, effrayants et maudits,
Afin que les maux soient finis.
Comblons l’abîme avec nos corps.
Amis, n’oubliez pas les morts...
La légende des temps nouveaux
Fleurira parmi les tombeaux.
C’est le destin ; le maître est dur.
C’est pourquoi le fer sera pur.

Dies irae, Dies illa,
Solvet scelum, in favina.
On dira ce qu'on voudra : les poètes d'aujourd'hui sont bien tranquilles.

mercredi, août 11, 2010

[Classiques de l'anarchisme]Fontenis:Manifeste pour un communisme libertaire

Hier nous vous apprenions la nouvelle du décès du camarade Fontenis. Dans ce cadre, j'ai pensé qu'il serait intéressant de (re)publier ici un de ses textes les plus importants, le Manifeste pour un communisme libertaire. Évidemment, ce texte écrit en 1953 doit être remis dans un contexte ou les staliniens ont le monopole sur les luttes en France à ce moment et la FA, de son côté,  est perdu dans un bourbier idéologique et des débats sans fins. Ce texte qui en fera sursauter plusieurs de par son langage et sa provocation, demeure tout même un texte crucial de réflexion pour le plateformisme, malgré les critiques que nous pouvons lui apporter sur certains aspects qui pourraient être qualifiés de "quasi léniniste".

PRÉFACE À LA RÉÉDITION DE 1985
Pour l’auteur de ces lignes, le Manifeste du communiste Libertaire, ce sont des visages, des voix, des camarades disparus, dont on a perdu la trace, qui ont abandonné la lutte sociale, d’autres qui y participent toujours et ceux et celles qui ont suivi d’autres chemins. C’est aussi pour le jeune homme que j’étais, un grand frère, Georges Fontenis.
Nous sortions de la guerre, de l’occupation nazie et nous remettions en question globalement la société bourgeoise et ses mécanismes de pensée. Dans notre recherche, nous avions besoin d’action, de fraternité, le virus du militantisme nous ayant souvent pris depuis les combats clandestins de la Résistance qui avaient déçu nos espoirs adolescents.
Notre lieu de rencontre était une petite boutique du Quai de Valmy, au bord du canal St Martin, qui présentait tout le décorum romantique voulu... C’était le siège du « Libertaire » que nous définissions sans complexe comme le « seul journal révolutionnaire ».
Cette époque était le théâtre d’un incroyable bouillonnement d’idées. L’existentialisme dominait les médias et le dernierEs survivantEs du surréalisme des années 20 avaient enfin rencontré l’anarchie (« porteuse de flambeaux »). Ils et elles publiaient un « billet » chaque semaine dans Le Libertaire et Georges Fontenis était cité dans un poème de Breton.
Ce furent ensuite nos ruptures, nos conflits, nos chemins différents que nous croyions séparés... Puis-je être impartial en préfaçant ce Manifeste ?
Selon l’avant-propos rédigé par la commission d’éditions de l’époque : « le régime capitaliste » était arrivé « à son point culminant de crise ». Nous n’avions pourtant encore rien vu !
La commission poursuivait : « Toutes les recettes de replâtrage et les solutions du pseudo communisme d’Etat ont fait faillite... ».
On voit que nous posions correctement les problèmes actuels.
Il y a trente ans, le Parti socialiste était déjà au pouvoir et le Parti communiste, en pleine « guerre froide » était dans sa période stalinienne la plus noire.
La guerre d’Algérie n’avait pas encore ébranlé la société française. Mai 68 n’avait pas eu lieu.
Personne ne parlait encore d’autogestion. Pourtant, le Manifeste revendiquait déjà le « Pouvoir Ouvrier direct ».
Nous avions trouvé que l’anarchisme constituait la seule solution cohérente.
Selon nos illusions, la Fédération Anarchiste (F.A.) était la force révolutionnaire.
Nous y avions adhéré naturellement.

mardi, août 10, 2010

Georges Fontenis : une figure internationale du communisme libertaire nous a quittés.

C’est une des dernières personnalités du mouvement anarchiste des années 1940-1950 qui vient de disparaître avec Georges Fontenis, décédé à Tours le 9 août 2010 dans sa quatre-vingt-dixième année. Il restera, dans la mémoire du mouvement ouvrier, comme un infatigable combattant du communisme libertaire, un acteur du soutien aux indépendantistes algériens, un syndicaliste de l’École émancipée, un des animateurs de Mai 68 à Tours et un des piliers de la Libre-Pensée d’Indre-et-Loire. Jusqu’à ses derniers jours, il a été adhérent d’Alternative libertaire.

Issu d’une modeste famille ouvrière des Lilas, Georges Fontenis fut projeté dans le militantisme anarchiste par Juin 36 et l’enthousiasme pour la Révolution espagnole. Membre de la CGT clandestine sous l’occupation, ce jeune instituteur à Paris 19e devint, à la Libération, un des militants les plus en vue de la Fédération anarchiste (FA). Dès 1946, il fut élu secrétaire général de cette organisation, véritable pôle de résistance à l’hégémonie stalinienne dans le mouvement ouvrier de l’époque.

Très proche des Espagnols de la CNT-FAI en exil, Georges Fontenis fut, en 1946-1950, un des promoteurs de la CNT française (CNT-F), qui se présentait comme une alternative à la CGT stalinisée et à une CGT-FO atlantiste. Après l’effondrement de la CNT-F en 1950, il rejoignit la Fédération de l’Éducation nationale (FEN) et fut actif au sein de sa tendance syndicaliste révolutionnaire, l’École émancipée.

Georges Fontenis fut ensuite un des principaux protagonistes des luttes d’orientation qui déchirèrent l’organisation anarchiste en 1951-1953, et qui aboutirent à la transformation de la FA en Fédération communiste libertaire (FCL). Il devait en garder, par la suite, une réputation sulfureuse. Il s’en expliqua dans ses Mémoires, publiés une première fois en 1990. Réédités en 2008 par les éditions d’Alternative libertaire sous le titre Changer le monde, ces Mémoires constituent une pièce de premier ordre pour les historiens de l’anarchisme, mais aussi une forme de bilan politique de cette période, non exempt d’autocritique.
Quand éclata l’insurrection algérienne de la Toussaint 1954, la FCL s’engagea dans le soutien aux indépendantistes et Georges Fontenis mit sur pied, avec ses camarades, un des tout premiers réseaux de « porteurs de valises ». Ce n’est cependant pas son action clandestine, mais sa propagande au grand jour qui valut à la FCL d’être démantelée par la répression. Interpelé par la DST au terme de plusieurs mois de cavale, Georges Fontenis passa près d’un an en prison et fut définitivement proscrit de l’Éducation nationale en Région parisienne. Cette période a été racontée dans un documentaire de 2001, Une résistance oubliée (1954-1957), des libertaires dans la guerre d’Algérie.

Après sa libération, Georges Fontenis s’installa dans la région tourangelle, qu’il ne devait plus quitter. La FCL étant détruite, il continua néanmoins son action dans les réseaux de soutien à l’indépendance algérienne.

Il fut de nouveau appelé à jouer un rôle en mai-juin 1968, en étant un des principaux animateurs du Comité d’action révolutionnaire de Tours. Dans la foulée, il tenta de relancer un Mouvement communiste libertaire (MCL), fortement teinté de conseillisme, mais qui fut un échec. Il devait par la suite adhérer, en 1980, à l’Union des travailleurs communistes libertaires (UTCL), puis à Alternative libertaire.

La vie de Georges Fontenis a, pendant plusieurs décennies, été liée au mouvement ouvrier et à son courant libertaire. Il en a partagé les avancées, les reculs et les luttes passionnées. Militant politique, il savait tirer les enseignements des échecs sans céder au découragement. Mais l’itinéraire de Georges Fontenis fut aussi un itinéraire personnel. Façonné par l’anarchisme, il voulut le transformer en profondeur. Pour cela, il fut vivement décrié par certains, et considéré par d’autres, en France et ailleurs, comme une référence. Son bilan forme-t-il pour autant un bloc, à prendre ou à laisser ? Nullement. Mais Alternative libertaire et, au-delà, le courant communiste libertaire international savent ce qu’ils lui doivent, et c’est pour cette raison que nous rendons hommage à un homme qui, désormais, appartient à l’Histoire.

Les militants qui l’ont côtoyé dans ses combats en garderont, pour beaucoup, le souvenir d’un camarade chaleureux, bon vivant, doué d’humour et d’une grande lucidité. C’est encore l’image qu’il laisse dans le documentaire qui lui a été consacré en 2008, Georges Fontenis, parcours libertaire.

AL assure sa compagne Marie-Louise ainsi que sa famille de sa solidarité dans ce moment douloureux. Le mensuel Alternative libertaire saluera longuement Georges Fontenis dans son numéro de septembre. Nous envisagerons également l’organisation d’un événement public en son souvenir à l’automne, probablement à Tours.
Alternative libertaire, le 10 août 2010
 

mardi, mai 25, 2010

Rallye Historique Anarchiste

C’était samedi dernier qu’eu lieu, en une belle journée ensoleillée, notre tant attendu rallye anarchiste. Plus de 75 personnes ont parcouru un trajet de 5 kilomètres à travers les quartiers du Centre-Ville, du Vieux-Montréal et de Centre-sud afin d’en apprendre un peu plus sur l’histoire de l’anarchisme et de la gauche libertaire à Montréal. Une marche d’environ 4h00 (effectivement, ce fut un peu long !) ponctuée de présentations explicatives et de prestations artistiques nous permis de visiter plusieurs lieux significatifs reliés à cette histoire souvent méconnue Ainsi, nous avons pu reconstruire et revivre la chronologie du mouvement anarchiste montréalais, présent à Montréal depuis le début du 20e siècle. Des premières librairies «anarchistes» issues de la communauté juive immigrante jusqu’à l’Asociale et l’Insoumise, des premiers 1er mai aux émeutes de la conscription et aux manifestations en tout genre du Carré Berri, de l’Université ouvrière d’Albert Saint-Martin jusqu’à l’X, de la première visite de Emma Goldman à Montréal au manifeste Refus global, en passant par la grève des midinettes avec Rose Pessota et l’atelier du wob Ralph Chaplin, une quinzaine de lieux furent visitée. Ceux-ci nous permirent de nous rappeler des luttes, des évènements, des manifestations, des lieux de rencontre qui expliquent pourquoi nous sommes encore anarchistes aujourd’hui. Bref, cette expérience fut des plus éducatives !

Il est aussi important de mentionner que cette activité fut possible grâce à plusieurs collaborateurs et collaboratrices qui ont égayé un peu notre parcours, livré leur expérience ou bien nous ont transmis une partie de leur connaissance.

Pour ceux et celles qui auraient manqué l’activité, un document permettant de faire le rallye par soi-même devrait être disponible bientôt. Sinon, puisque ce fut un succès, vous pourrez surement vous reprendre lors d’une prochaine visite guidée !

lundi, mai 03, 2010

Parcours des lieux historiques des luttes anarchistes à Montréal

Parcours des lieux historiques des luttes anarchistes à Montréal
samedi, le 22 mai
13h30
Point de rassemblement - DIRA, 2035 St-Laurent
Métro St-Laurent
******
Afin de mieux connaître et de faire connaître l'histoire de luttes anarchistes menées ici même à Montréal, l'Union communiste libertaire (UCL) vous invite à parcourir ensemble un trajet animé qui commémorera quelques évènements et endroits qui ont pour nous une signification importante, qui font de nous aujourd'hui des révolutionnaires!

Des premiers 1e mai, les anciens librairies, l'université ouvrière, les émeutes de la conscription au passage d'Emma Goldman à Montréal, nous allons marcher ensemble dans un esprit festif dans le quartier des Faubourgs et ses alentours. Sortez vos plus beaux habits noirs et chapeaux!

**En cas de pluie, l'évènement sera remis au lendemain, même heure et même lieu.
Un service de garde sera offert pour les enfants.

Cet évènement se passe dans le cadre du Festival de l'anarchie à Montréal!

Pour plus d'informations:
www.causecommune.net
www.salonanarchiste.ca

ucl.montreal@causecommune.net

----------

*****
Anarchist History Walking Tour of Montreal
Saturday, May 22
1:30pm
Starting point - DIRA, 2035 St-Laurent
Metro St-Laurent
******
In the spirit of discovering and exposing local anarchist struggles in Montreal from the past, the Union Communiste Libertaire (UCL) invites you to take part in a guided walking tour which will commemorate some of the important places and events of significance for anarchist movements in our city. It is these places and events which are a part of our tradition, and have led us to be revolutionaries today!

From the first Mayday demonstrations, the old bookshops, the Workers' University, the conscription riots to Emma Goldman's visit to Montreal, we will take you on a festive walking tour of the Faubourg neighorhood and the areas around it. Bring your nicest black clothes and hats!

**In case of rain, the event will be postponed until the day after (May 23), same time and place.
There will be childcare offered for those who need it.

This event is part of the Festival of Anarchy in Montreal!

For more information:
www.causecommune.net
www.anarchistbookfair.ca

ucl.montreal@causecommune.net

jeudi, novembre 26, 2009

Hostie d’vieux monde ! L’anarchisme au Québec

Un texte provenant de la Sociale, le périodique du Groupe D’Anarchistes de Lille et Environs, membre de la Coordination des Groupes Anarchistes. Un texte écrit par un camarade français qui résume bien "l'état des lieux" du mouvement anarchiste au Québec.

Depuis le début des années 2000 le mou­ve­ment liber­taire au Québec reprend force et vigueur. Soit qu’elles le reven­di­quent expli­ci­te­ment dans leurs prin­ci­pes, soit qu’elles le reconnais­sent en pra­ti­que, les orga­ni­sa­tions d’affi­lia­tion anar­chis­tes par­sè­ment la société civile et ten­dent à gagner en visi­bi­lité, mal­gré leur mor­cel­le­ment rela­tif.

Première remar­que, les par­tis d’extrême gau­che sont à peu près inexis­tants. Sur la scène poli­ti­que, le seul parti véri­ta­ble­ment à gau­che, Québec Solidaire (QS), s’avère être une struc­ture oppor­tu­niste, créée en 2006, qui tente de pros­pé­rer sur l’insa­tis­fac­tion géné­rée par les poli­ti­ques néo-libé­ra­les et l’ampleur gran­dis­sante des mou­ve­ments sociaux. Débarrassé des para­dig­mes de la gau­che marxiste, QS incarne le pro­jet de renou­veau de la gau­che électorale au Québec, enchâs­sée dans la logi­que du bipar­tisme nord-amé­ri­cain. Son objec­tif est de “fé­dé­rer les for­ces pro­gres­sis­tes de gau­che” [1]. dans la pers­pec­tive de jouer, à terme, le jeu de la démo­cra­tie repré­sen­ta­tive. Ses pre­miers résul­tats électoraux étaient pro­ches de 4% à l’échelle pro­vin­ciale.

mercredi, octobre 07, 2009

Anarchisme, insurrections et insurrectionnisme.

Un texte intéressant écrit en 1996 par notre camarade Andrew Flood du Workers Solidarity Movement et qui vient d'être traduit en français.

L'insurrection - le soulèvement armé du peuple - a toujours été proche du coeur de l'anarchisme. Les premiers documents programmatiques du mouvement anarchiste ont été rédigés par Bakounine et un groupe d'insurrectionnistes républicains de gauche européens lorsqu'ils se rapprochèrent de l'anarchisme en Italie dans les années 1860. Cette démarche ne marqua pas une rupture avec l'insurrectionnisme mais avec le républicanisme de gauche, peu après que Bakounine eut participé à une insurrection à Lyon, en 1870.

La politique révolutionnaire européenne des cent années précédentes avait été dominée par des insurrections depuis que le succès de la révolution française en 1789 avait déclenché le processus qui aboutit au renversement de l'ordre féodal dans tous les pays. La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, avait montré le pouvoir du peuple en armes, et ce moment insurrectionnel a changé l'histoire de l'Europe alors qu'il mobilisa sans doute seulement quelques milliers de personnes.
Insurrection et politique de classe
1789 a aussi inauguré un modèle politique selon lequel, même si les travailleurs représentaient la masse des insurgés, c'était la bourgeoisie qui en recueillait les fruits et réprimait ensuite les masses lorsqu'elle mettait en place sa domination de classe. Cette leçon ne fut pas perdue pour ceux qui considéraient que la libération devait entraîner la libération économique et sociale de tous, et ne pouvait être réduite au droit d'une nouvelle classe à exploiter « démocratiquement » les masses.

Au cours des insurrections républicaines qui éclatèrent en Europe durant le siècle qui suivit, et en particulier en 1848, le conflit entre les capitalistes républicains et la petite et moyenne bourgeoisie, d'un côté, les masses républicaines de l'autre, devint de plus en plus aigu. Vers les années 1860, ce conflit aboutit à l'émergence d'un mouvement spécifiquement socialiste ; celui-ci comprit que la bourgeoisie républicaine n'allait plus combattre pour la liberté en faveur de tous, mais contre elle, y compris aux côtés des partisans de l'ordre ancien, si nécessaire. C'est l'expérience de l'insurrection polonaise de 1863, à la suite de laquelle il devint clair que les bourgeois républicains craignaient davantage une insurrection paysanne que la domination tsariste, c'est cette expérience donc qui convainquit Bakounine. Désormais le combat pour la liberté allait devoir être mené sous un nouveau drapeau - un drapeau qui chercherait à organiser les masses travailleuses uniquement pour leurs intérêts propres.

Les premiers anarchistes adoptèrent les nouvelles formes d'organisation ouvrière qui étaient en train de naître, et en particulier l'Association internationale des travailleurs, autrement dit la Première Internationale. Mais même s'ils reconnaissaient le pouvoir de la classe ouvrière organisée en syndicats, contrairement à la majorité des marxistes ils ne considéraient pas que cela signifiait que le capitalisme pouvait être réformé. Les anarchistes insistaient sur le fait qu'il faudrait encore des insurrections pour renverser la vieille classe dominante


Pour lire la suite

mardi, septembre 16, 2008

Des nouveautés à la Librairie l'Insoumise

Comme vous savez, les membres de la NEFAC-Mtl assurent la permanance les vendredi soir à la Librairie l'Insoumise de 16h a 20h. Quel ne fut pas ma surprise de voir autant de nouveauté vendredi dernier! Vraiment, il y a trop de choix et on ne sait plus sur quoi mettre la main pour assouvir nos désirs de lectures fraîches...

-----------------------------------------------------
China Blues, Charles Reeves & His Hsuan-Wou, Verticales-Phase deux

Ensemble, Charles Reeve et Hsi Hsuan-Wou ont écrit un récit de voyage sur le capitalisme à la chinoise, Bureaucratie, bagnes et business (L’insomniaque, 1997). China blues est la suite de ce voyage, dix ans après. En tout, une trentaine de dialogues, accompagnés de nombreux documents originaux, brossent un tableau saisissant de la Chine, atelier du monde, pays de la « croissance » à deux chiffres, de la surexploitation des paysans déracinés, immigrés de l’intérieur,et de la répression brutale du moindre mouvement de protestation.



Terreur et possession – Enquête sur la police de la population à l’ère technologique, éd. l'Échappée

Ce livre s'applique à faire en cinq généalogies qui remontent et démontent l'enchaînement de nos désastres: inventions de la Théorie du complot, du sécuritaire, du contrôle, de la possession technologique, via dispositifs et implants corporels, afin de nous priver de notre libre arbitre au sens le plus physique et matériel, et d'aboutir à «La Société de contrainte» ou techno-totalitarisme.



Le réseau d’évasion du groupe Ponzan, Antonio Teller Sola, éd. Le coquelicot

Antonio Téllez, après un travail de recherche approfondi, retrace ici l'histoire de Francisco Ponzal Vidal. Il s'agit d'un personnage historique dont la vie a incarné l'activité des anarchistes contre le nazisme pendant la seconde guerre mondiale. Il déploya deux tâches majeures, le service du renseignement et le sauvetage de résistants et de personnes persécutées et pourchassées. Ponzan dans les années de la guerre civile espagnole (1936-1939) faisait partie du service de renseignement des Colonnes de la CNT sur le front d'Aragon. Plus précisément, il était dans le Service d'Intelligence Spécial Périphérique (SIEP). Il avait pour mission de franchir les lignes ennemies afin d'espionner et d'exfiltrer les compagnons bloqués dans la zone nationaliste. Une fois en exil, Ponzan et une partie de ses compagnons mirent leur expérience au service de la cause anti-fasciste. Ils travaillèrent avec d'autres groupes libertaires, et parfois avec les services secrets alliés. Ils organisèrent le réseau d'évasion à travers les Pyrénées le plus important de la seconde guerre mondiale. Le groupe connu sous le nom de " réseau d'évasion du groupe Ponzan " n'a pas toujours suscité la compréhension du mouvement libertaire qui n'a pas toujours compris ses caractéristiques et son fonctionnement.



Barcelone, l’espoir clandestin, Sanz Oller, éd. Le chien rouge.

Fin des années 60. La dictature de Franco s’éternise. Durant une garde à vue, Julio, un jeune métallo, se remémore les événements et les personnes qui ont marqué sa participation aux commissions ouvrières. Depuis dix ans, dans toute l’Espagne, ces commissions s’organisent de manière autonome. Mais les partis politiques multiplient leurs efforts pour s’emparer de ce mode de lutte inédit, qui a souvent réussi à faire plier le patronat. Ce récit autobiographique revient sur une histoire méconnue, au tournant d’une époque où tous les aspects de la société ont été remis en question.


À la fête de la révolution (artistes et libertaires avec d’Annunzio à Fiume), Claudia Salaris, Rocher
FIUME, côte dalmate, le 19 septembre 1920. Une troupe de quelques milliers de soldats italiens, rescapés du carnage de la Première Guerre mondiale, avec à leur tête un poète, entre en ville et prend le pouvoir. Pour les uns, les insurgés étaient des fascistes et des revanchards ; pour les autres, des fêtards, des anarchistes plus ou moins libidineux, des bandits et des pirates. Rien dont on puisse faire un étendard partisan, en somme. Rien qui cadre avec les grands bouleversements de l’époque. On est, ici, très loin des occupations d’usines de Turin et des soviets de Russie ou de Bavière. On est dans la Fête révolutionnaire, pure, une fête étrange où se mêlent, dans une ville en rupture, des fascistes, des syndicalistes révolutionnaires, des artistes et des intellectuels contestataires. Cette déconcertante épopée est le sujet du livre de Claudia Salaris. [P.S. À contretemps]


Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable, Riesel & Semprun, EDN

La dégradation irréversible de la vie terrestre due au développement industriel a été signalée et décrite depuis plus de cinquante ans. Ceux qui détaillaient ce processus et ses effets pensaient qu’une prise de conscience y mettrait un terme. Quels que fussent leurs désaccords sur les moyens à mettre en oeuvre, tous étaient convaincus que la connaissance de l’étendue du désastre entraînerait une remise en cause quelconque du conformisme social. Mais nous ne pouvons que constater que la connaissance de cette détérioration s’intégrait sans heurts à la soumission des individus à l’ordre social et « participait surtout de l’adaptation à de nouvelles formes de survie en milieu extrême. (Fabien Bon)


Calendrier de la résistance, Marcos, rue des Cascades

« Viens avec moi, regarde avec le cœur ce que te montrent mes yeux, marche sur mes traces et rêve dans mes bras. Tout là-haut, les étoiles forment un colimaçon, une spirale avec la Lune comme point de départ et d’arrivée. Regarde et écoute. Voici une terre digne et rebelle. Les hommes et les femmes qui la peuplent sont comme beaucoup d’autres hommes et d’autres femmes du reste du monde. (…) Nous pourrons écouter le bouillonnement d’activités de ces zapatistes qui s’obstinent à subvertir le temps lui-même et qui brandissent à nouveau, comme s’il s’agissait d’un drapeau, un autre calendrier… celui de la résistance. »



Les EN-DEHORS, Anarchistes individualistes et illégalistes à la « Belle époque », Anne Steiner, éd.L’échappée.

Ils ont vingt ans en 1910 et se définissent comme des « en-dehors ». Hors du troupeau, ils refusent de se soumettre à l'ordre social dominant, mais rejettent aussi tout embrigadement dans les organisations syndicales ou politiques. Pour eux, l'émancipation individuelle doit précéder l'émancipation collective. Leur refus des normes bourgeoises, comme des préjugés propres aux classes populaires, les amène à inventer d'autres rapports entre hommes et femmes et entre adultes et enfants, à prôner l'amour libre et la limitation volontaire des naissances. Leur rejet du salariat les conduit à expérimenter la vie en milieu libre, à réfléchir à d'autres modes de consommation et d'échanges, mais aussi à emprunter la voie de l'illégalisme -jusqu'au célèbre périple de la bande à Bonnot.



Rêve de droite, défaire l’imaginaire sarkoziste, Mona Chollet, La découverte.

« J’ai fait un rêve », slogan repris à Martin Luther King, fut l’un des moteurs de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Tout a été dit sur cette victoire sauf peut-être l’essentiel : et si elle correspondait au triomphe d’une nouvelle forme d’imaginaire politique ? Mona Chollet décortique les principaux éléments de l’univers sarkozyste : la « machine de guerre fictionnelle » que représente la success story, le mythe du self-made man, l’identification illusoire aux riches et aux puissants, le mépris des « perdants », l’individualisme borné, le triomphe de l’anecdote et du people...

En plus de....

Changer le monde – Histoire du communiste libertaire 1945-1997, Georges Fontenis, Éditions Coquelicot.

La commune d’Oaxaca
, Georges Lapierre, rue des Cascades

Les transformations de l’homme, Lewis Mumford, EDN



La librairie propose toujours de très nombreux ouvrages soldés sur la question sociale, les amérindiens, le féminisme radical, l’écologie.
Merci a titusdenfer pour les description!
Librairie Anarchiste l'Insoumise, 2033 boul. St-Laurent Montreal

jeudi, août 28, 2008

[Brochure] La plateforme d'organisation des communistes libertaires


Nous republions, sous forme de brochure, La plateforme d'organisation des communistes libertaires, un classique de notre courant.

* * *

La tradition 'plateformiste' débute avec l'analyse que fait un groupe d'anarchistes russes en exil de leur défaite au main des bolcheviks durant la guerre civile. Ce groupe comprend des figures aussi importantes que Nestor Makhno, l'un des principaux leaders de l'armée insurrectionnelle de la paysannerie ukrainienne, Pierre Arshinov, historien de ce même mouvement et vieux compagnon de route de Makhno, et Ida Mett, chroniqueuse et partisane passionnée de l'insurrection de Kronstadt (2). Basé à Paris, le groupe gravite autour de la publication d'une revue bimensuelle anarcho-communiste en russe, Dielo Trouda (Cause ouvrière), dont Makhno et Arshinov avait rêvé dans les prisons tsaristes quinze ans plus tôt et qu'ils ont finalement fondée, à Paris, en 1925.


En plus des correspondances de plus en plus rares des camarades "restés aux pays", et de l'analyse de la nature du régime soviétique --Arshinov fut l'un des premiers à le qualifier, correctement, de capitalisme d'État--, la revue se concentre surtout à chercher les causes de "l'échec historique de l'anarchisme" dans la période révolutionnaire qui vient de balayer l'Europe. Comme la plupart des militantEs qui sont encore anarchistes en 1925 --les défections du côté des léninistes furent nombreuses-- Dielo Trouda pense que la principale cause de l'échec "est l'absence de principes et de pratiques organisationnels dans le monde anarchiste" qui a sa source dans "quelques défectuosités d'ordre théorique: notamment dans une fausse interprétation du principe d'individualité dans l'anarchisme; ce principe étant trop souvent confondu avec l'absence de toute responsabilité." C'est en juin 1926, que le groupe Dielo Trouda fait connaître le résultat de ces recherches sur l'organisation sous la forme d'une petite brochure intitulée "Plate-forme de l'Union générale des anarchistes (projet)" (3).

Extrait de «Nous sommes plateformistes» (texte mis en annexe de la brochure)

Tiré du blogue de nos camarades de Québec

mercredi, juillet 30, 2008

Chronique littéraire: Cronstadt


Il y a quelques temps, bouquinant chez les libraires usagés, quelle ne fût pas ma surprise de tomber sur un bouquin intitulé Cronstadt. Étant donné le faible nombre de livre traitant de ce sujet, je me suis empressé d'acheter le bouquin, me disant qu'un historien avait possiblement tenter de combler les "trous" historiques des autres livres ayant traités de ce sujet.

D'un point de vue objectif, le fond historique est intéressant. L'auteur relate le nombre incroyable d'émeutes et grèves provoqués par les rationnements imposés aux ouvriers et paysans par le parti bolchévique. Par contre du moment que l'auteur aborde les autres tendance que celle des bolchéviques et des "apôtres" de Trotsky, que ce soit les socialistes révolutionnaires ou les anarchistes (qu'il nomme trop souvent les sans parti), l'objectivité est remplacé par une propagande mal ficelée.

Les anarchistes sont grossièrement représentés comme des anti-sémites et des brigands qui sont anti-bolchéviques, donc évidemment contre-révolutionnaire et allié aux blancs(les troupes tsaristes en exil). L'auteur y dénonce toutes les sources anarchistes comme étant fausses et ne fait que référer et interpréter personnellement ses sources "fiables", soient les archives de la Tchéka(service secret fondé en 1917 par Dzerjinski pour combattre les ennemis des bolchéviques--lire éliminer brutalement). Chaque rapport mentionnant les anarchistes est donc un élément de vérité. Par contre, il est plutôt étrange de constater que tous les rapports traitant des troubles causés directement par la politique de Trotsky, relève selon l'auteur, et ce à plusieurs reprises, de la tendance pro-Staliniste ou pro-Léniniste de la Tchéka!!Quel hasard de constater que l'auteur, Jean-Jacques Marie, est un historien français membre du Parti des Travailleurs, un parti Trostskyste, qui s'est dissout le 15 juin 2008 dans le Parti Ouvrier Indépendant. bref, une analyse révisionniste à la sauce de la 4ième internationale.

En cherchant un peu plus sur cet auteur, je suis tombé par hasard sur cette critique de la CNT-AIT, qui loin d'être élogieuse, rejoint mon analyse de ce livre, qui malgré son côté absurde est selon moi une fraude intellectuelle dans l'ensemble.
Si vous voulez lire un livre sur la révolte de Cronstadt, je ne peux que vous conseiller La Révolte de Cronstadt la Rouge(disponible à l'Insoumise), un recueil de textes édités par nos camarades d'Alternative Libertaire ou La Tragédie de Cronstadt 1921 de Paul Avrich.

Et si vous voulez lire une critique plus complète du livre:

Nouvel assaut sur Cronstadt

dimanche 14 mai 2006

La sortie, chez Fayard (oct. 2005) d’un épais ouvrage ("Cronstadt", Jean-Jacques Marie, environ 480 pages) sur l’histoire de cette forteresse et de sa révolte contre le pouvoir bolchevik (1921) peut sembler une bonne nouvelle. En effet, à part une petite brochure constituée d’extraits divers [1], (et d’un livre d’Ida Mett, voir note [5]), et un petit texte d’Anton Ciliga (voir plus bas), il n’existe à notre connaissance aucun autre ouvrage disponible, en français, sur ce sujet [2].

L’ouvrage est du genre plutôt détaillé. Cependant, il n’apporte aucun fait nouveau par rapport à ceux connus jusqu’à présent, bien que l’auteur ait bénéficié de l’accès à une documentation inédite de première main : les archives soviétiques (essentiellement des rapports de la Tcheka, l’ancêtre du KGB, la sanguinaire police politique). De plus, l’utilisation de ces archives manque de discernement, ou, pour le moins, de commentaires (un peu comme si on essayait d’écrire un livre sur Mai 68 en se basant, sans aucune critique, sur les rapports des Renseignements généraux) Ainsi en est-il des pages où se succèdent les rapports policiers faisant état d’un supposé antisémitisme des insurgés. Les citations sont le plus souvent livrées à l’état brut. Le lecteur ne saura pas quel crédit leur apporter, ni dans quelle mesure elles sont représentatives. L’élaboration d’un "appareil critique" est pourtant le minimum que l’on puisse attendre du travail d’un historien face à de telles archives. L’auteur lui-même renforce cette sensation. Page 125 il explique, sans aucune justification, que des ouvriers empêchent Zinoviev de faire un discours, parce qu’il est...juif (comment l’auteur peut-il savoir qui, du "juif" ou du président du soviet de Petrograd, a été sifflé ? Mystère).

LE PRÉCÉDENT MAKHNOVISTE

Or, et ceci explique peut-être cela, il se trouve que l’auteur a antérieurement publié un autre livre sur la même période : "La guerre civile russe, 1917-1922" (mars 2005, éditions Autrement). Pour l’essentiel, ce dernier n’est constitué que d’un collage de témoignages des uns ou des autres (grossièrement parlant, des "rouges" et des "blancs") sur les aspects les plus sordides de la guerre civile -ce qui n’est pas très utile, mais pourquoi pas ! Il y est, entre autre, question de Makhno. Par exemple, à la page 102 de "La guerre civile", un communiste nous déclare que "Les makhnovistes, n’ayant ni mécanicien ni pilote, incendient les appareils. Puis commence une bacchanale de pillage : les soldats makhnovistes dévastent les magasins, les entrepôts, les riches appartements. Un groupe dans sa fureur met le feu à plusieurs bâtiments. Le Grand Bazar est entièrement pillé. Le comité révolutionnaire bolchevique essaie de convaincre les makhnovistes de procéder à une réquisition ordonnée des biens et des vivres, un makhnoviste lui répond : ’Nous sommes partisans du slogan : "De chacun selon ses capacités à chacun selon ses besoins’". Le lien entre les exactions supposées et l’affirmation idéologique ne saute pas aux yeux. Tout au contraire. Mais l’auteur se garde bien de relever la contradiction patente dans le témoignage qu’il cite. Il utilise les "témoignages" des blancs de la même manière. Page 149, il cite l’un d’entre eux déclarant que Makhno "pillait, brûlait et tuait". Sans commentaire. On croirait lire Marie-Antoinette à propos de la Révolution française. L’auteur lui-même affirme, page 151, que "Makhno n’aime ni la ville, juste bonne à ses yeux à être pillée, ni les citadins, et encore moins les bourgeois qu’il rançonne". Aucune référence ne vient chapeauter cette affirmation sur le goût immodéré de Makhno pour la campagne. Ces citations étant livrées tel quel le lecteur est indirectement prié de les prendre pour argent comptant. Même si c’est de la fausse monnaie. La littérature anti-makhnoviste est une vieille tradition, qu’elle soit rouge, blanche, ou le fait de littérateurs peu scrupuleux, comme Joseph Kessel. Mais qu’un historien, en 2005, continue de charrier ces légendes d’antisémitisme et de banditisme, alors que toutes les clarifications à ce sujet sont depuis longtemps très largement accessibles [3], voila qui laisse un goût amer à cette lecture. Mais, faut-il s’en étonner ? Présenté comme un "spécialiste de l’Union soviétique et du communisme", l’auteur, si l’on en croit sa bibliographie, est surtout un chantre du trotskisme. [4]

Pour lire la suite...

samedi, juillet 19, 2008

19 juillet 1936...

2 documentaires sur le 19 juillet 1936.Un de propagande sur la Colonne Durutti(en français) et l'autre sur les premières journées de la révolution espagnole(espagnol). Aujourd'hui 19 juillet, 72 ans après, 2 documentaires pour rendre hommages à touTes ces camarades qui ont lutté-es au nom d'un monde meilleur.

Le 19 juillet 1936, profitant de la mobilisation contre le soulèvement militaire fasciste, le peuple prend spontanément le pouvoir, reléguant le gouvernement et la bourgeoisie comme de simples instruments inutiles. C'est le début de la révolution espagnole...

4 jours après que les troupes rebelles furent défaites à Barcelone, la première milice anarchiste fortes de plus de 3000 femmes et hommes, et mené par Buenavanetura Durruti, quitte la Catalogne pour libérer leurs camarades à Saragosse.



Un petit documentaire fait à partir d'images prises par l'Union du Film de la CNT du 19 au 23 juillet 1936.

samedi, juillet 12, 2008

Un petit souvenir

Y'a des fois, comme ça, où y'a pas grand chose d'autre à rajouter. De hier à aujourd'hui, les mêmes mots s'appliquent...

jeudi, juin 19, 2008

La plateforme organisationnelle fête ses 82 ans.


Le 20 juin, commémorera les 82 ans de la plateforme organisationnelle des anarchistes russes à l'étranger. La tradition plateformiste débute avec l'analyse, que fait un groupe d'anarchistes russes en exil, de la défaite des makhnovistes face aux bolcheviks durant la guerre civile. Ce groupe comprend des figures aussi importantes que Nestor Makhno, l'un des principaux leaders de l'armée insurrectionnelle de la paysannerie ukrainienne, Pierre Arshinov, historien de ce même mouvement et vieux compagnon de route de Makhno, et Ida Mett, chroniqueuse et partisane passionnée de l'insurrection de Kronstadt. Basé à Paris, le groupe gravite autour de la publication d'une revue bimensuelle anarcho-communiste en russe, Dielo Trouda (Cause ouvrière),dont Makhno et Arshinov avait rêvé dans les prisons tsaristes quinze ans plus tôt et qu'ils ont finalement fondée, à Paris, en 1925.

Archinov et ses camarades tentent de tirer systématiquement les leçons de leur expérience de lutte en Ukraine, en particulier concernant les carences organisationnelles et théoriques du mouvement anarchiste suite à leur défaite en Ukraine.


Un texte qui, malgré son âge, est encore une référence historique toujours actuel, au sens théorique, pour touTes les communistes libertaires et anarchistes luttes-de-classistes, "qui cherchent à sortir du marais de la désorganisation, à mettre fin aux vacillations interminables dans les questions théoriques et tactiques les plus importantes, à prendre résolument le chemin du but clairement conçu, et à mener une pratique collective organisée." Comme le disait si bien l'introduction de ce texte crucial des anarchistes pro-organisation.

Malgré tout, 82 ans après la publication de ce texte, beaucoup de militants, persistent à s'isoler politiquement et refusent obstinément l'organisation et la nécessité de combiner une activité révolutionnaire efficace avec des principes anarchistes fondamentaux. Même si elle n'était pas parfaite (ce n'était qu'une petite brochure après tout), la plateforme organisationnelle demeure toujours un outil afin d'atteindre notre idéal révolutionnaire...


L'introduction de la plateforme nous démontre bien la pertinence de ce texte fondamental pour touTes les anarchistes croyant en la lutte des classes!

Il est très significatif qu'en dépit de la force et du caractère incontestablement positif des idées libertaires, de la netteté et de l'intégrité des positions anarchistes face à la révolution sociale, et enfin de l'héroïsme et des sacrifices innombrables apportés par les anarchistes dans la lutte pour le communisme libertaire, le mouvement anarchiste est resté toujours faible malgré tout cela, et a figuré, le plus souvent, dans l'histoire des luttes de la classe ouvrière comme un petit fait, un épisode, et non pas comme un facteur important.

Cette contradiction entre le fond positif et incontestable des idées libertaires et l'état misérable où végète le mouvement anarchiste, trouve son explication dans un ensemble de causes dont la plus importante, la principale, est l'absence de principes et de pratiques organisationnels dans le monde anarchiste.

Dans tous les pays le mouvement anarchiste est représenté par quelques organisations locales préconisant une théorie et une tactique contradictoires n'ayant point de perspectives d'avenir ni de continuité dans le travail militant, et disparaissant habituellement presque sans laisser la moindre trace derrière eux.

Un tel état de l'anarchisme révolutionnaire, si nous le prenons dans son ensemble ne peut être qualifié autrement que comme une "désorganisation générale chronique".

Telle la fièvre jaune, cette maladie de la désorganisation s'est introduite dans l'organisme du mouvement et le secoue depuis des dizaine d'années.

Il n'est pas douteux toutefois que cette désorganisation a sa source dans quelques défectuosités d'ordre théorique: notamment dans une fausse interprétation du principe d'individualité dans l'anarchisme; ce principe étant trop souvent confondu avec l'absence de toute responsabilité. Les amateurs de l'affirmation de leur "Moi", uniquement en vue d'une jouissance personnelle, s'en tiennent obstinément à l'état chaotique du mouvement anarchiste et se réfèrent, pour le défendre, aux principes immuables de l'anarchisme et de ses maîtres.

Or, les principes immuables et les maîtres démontent justement le contraire.

La dispersion et l'éparpillement, c'est la ruine. L'union étroite, c'est le gage de la vie et du développement. Cette loi de la lutte sociale s'applique aussi bien aux classes qu'aux partis.

L'anarchisme n'est pas une belle fantaisie, ni une idée abstraite de philosophie: c'est le mouvement social des masses laborieuses. Pour cette raison déjà, il doit rallier ses forces en une organisation générale constamment agissante, comme l'exigent la réalité et la stratégie de la lutte des classes.

"Nous sommes persuadés, dit Kropotkine, que la formation d'un parti anarchiste en Russie, loin d'être préjudiciable à l'oeuvre révolutionnaire est au contraire souhaitable et utile au plus haut degré" (préface à la "Commune de Paris" par Bakounine éditions de 1892).

Bakounine ne s'opposait jamais non plus à l'idée d'organisation anarchiste générale. Au contraire, ses aspirations concernant l'organisation ainsi que son activité dans la première internationale ouvrière nous donne tous les droits de voir en lui un partisan actif, précisément, d'une telle organisation.

En général, tous les militants actifs, ou presque, de l'anarchisme combattirent toute action éparpillée et songèrent à un mouvement anarchiste soudé par l'unité du but et des moyens.

C'est pendant la révolution russe de 1917 que la nécessité d'une organisation générale se fit sentir le plus nettement et le plus impérieusement. Ce fut au cours de cette révolution que le mouvement libertaire manifesta le plus haut degré de démembrement et de confusion. L'absence d'une organisation générale amena beaucoup de militants actifs de l'anarchisme dans le rangs des bolchéviks. Elle est la cause de ce que beaucoup de militants restent actuellement dans un état de passivité, empêchant toute application de leurs forces qui sont souvent d'une grande importance.

Nous avons un besoin vital d'une organisation qui, ayant rallié la majorité des participants au mouvement anarchiste, établirait dans l'anarchisme une ligne générale tactique et politique, qui servirait de guide à tout le mouvement.

Il est temps pour l'anarchisme de sortir du marais de la désorganisation, de mettre fin aux vacillations interminables dans les questions théoriques et tactiques les plus importantes, de prendre résolument le chemin du but clairement conçu, et de mener une pratique collective organisée.

Il ne suffit pas, cependant, de constater la nécessité vitale d'une telle organisation, il est nécessaire encore d'établir la méthode de sa création.

Nous rejetons comme théoriquement et pratiquement inapte l'idée de créer une organisation d'après la recette de la "synthèse", c'est à dire réunissant des représentants des différentes tendances de l'anarchisme. Une telle organisation ayant incorporé des éléments théoriquement et pratiquement hétérogène ne serait qu'un assemblage mécanique d'individus concevant d'une façon différente toutes les questions du mouvement anarchiste, assemblage qui se désagrégerait infailliblement à la première épreuve de la vie.

La méthode anarcho-syndicaliste ne résoud pas le problème d'organisation de l'anarchisme, car elle ne donne pas la priorité à ce problème, s'intéressant uniquement à sa pénétration et à son renforcement dans les milieux ouvriers.

On ne peux cependant pas faire grand chose dans ces milieux, même en y prenant pied dans une certaine mesure, si l'on ne possède pas une organisation anarchiste générale.

L'unique méthode menant à la solution du problème d'organisation générale est, à notre avis, le ralliement des militants actifs de l'anarchisme sur la base de positions précises: théoriques, tactiques et organisationnelles, c'est à dire sur base plus ou moins achevée d'un programme homogène.

L'élaboration d'un tel programme est l'une des tâches principales que la lutte sociale des dernières années impose aux anarchistes. C'est à cette tâche que le groupe d'anarchistes russes à l'étranger consacre une part importante de ses efforts.

La "Plate-forme d'organisation" publiée ci-dessous représente les grandes lignes, l'armature d'un tel programme. Elle doit servir de premier pas vers le ralliement des forces libertaires en une seule collectivité révolutionnaire active, capable d'agir: l'Union générale des Anarchistes.

Nous ne nous faisons pas d'illusions sur telle ou telle lacune de la présente Plate-forme. Sans aucun doute, en a-t-elle, comme du reste toute démarche pratique nouvelle d'une certaine importance. Il se peut que certaines positions essentielles y soient omises, ou que certaines autres y soient insuffisamment traitées, ou que d'autres encore y soient, au contraire, trop détaillées ou trop répétées. Tout cela est possible. Mais ce n'est pas le plus important. Ce qui importe, c'est de jeter les fondements d'une organisation générale. Et c'est ce but qui est atteint, à un degré nécessaire par la présente Plate-forme.

C'est à la collectivité entière - l'union des anarchistes - de l'élargir, de l'approfondir, plus tard d'en faire un programme définitif pour tout le mouvement anarchiste.

Sur un autre plan aussi, nous ne nous faisons pas d'illusions. Nous prévoyons que plusieurs représentants du soit-disant individualisme et de l'anarchisme chaotique nous attaqueront la bave aux lèvres, et nous accuseront d'avoir enfreint les principes anarchistes.

Nous savons cependant que les éléments individualistes et chaotiques comprennent sous le titre de "principes libertaires" et "je m'en foutisme", la négligence et l'absence de toute responsabilité, qui portèrent à notre mouvement des blessures presque inguérissables et contre lesquelles nous luttons avec toute notre énergie, toute notre passion. C'est pourquoi nous pouvons en toute tranquillité négliger les attaques venant de ce camp.

Nous fondons nos espoirs sur d'autres militants: sur ceux qui restés fidèles à l'anarchisme, ayant vécu et souffert la tragédie du mouvement anarchiste, cherchent douloureusement une issue.

Et puis nous fondons de grandes espérances sur la jeunesse libertaire qui, née sous le souffle de la révolution russe et prise, dès le début, dans le cercle des réalités concrètes exigera certainement la réalisation de principes organisationnels et constructifs de l'anarchisme.

Nous invitons toutes les organisations anarchistes russes dispersées dans les divers pays du monde et aussi les militants isolés de l'anarchisme à s'unir en une seule collectivité révolutionnaire, sur la base d'une Plate-forme commune d'organisation.

Puisse cette plateforme servir de mot d'ordre révolutionnaire et de point de ralliement à tous les militants du mouvement anarchiste russe!

Puisse-t-elle poser les fondements de l'Union Générale des Anarchistes!

VIVE LA RÉVOLUTION SOCIALE DES TRAVAILLEURS DU MONDE.

Groupe DIELO TROUDA

Paris, 20 juin 1926

Pour lire ou relire la plateforme---ici

mardi, juin 17, 2008

Des communistes libertaires changent le nom d'une rue de Québec


Dimanche le 15 juin 2008, des membres de la Fédération des communistes libertaires du nord-est (NEFAC) ont souligné à leur manière le 400e anniversaire de la ville de Québec : ils et elles ont « débaptisé » la rue Saint-Paul, à l’angle de la côte Dambourgès, en la renommant « rue Édouard-Beaudoire ».

Qui était Édouard Beaudoire?

Édouard Beaudoire était un ouvrier et un socialiste d’origine française ayant participé à la Commune de Paris. Le 12 juin 1878, il fut tué d’une balle dans la tête par des militaires au coin de la rue Saint-Paul et de la côte Dambourgès. Beaudoire prenait part à une manifestation organisée en réaction aux mauvaises conditions de travail des ouvriers affectés à la construction d'édifices gouvernementaux.

Alors que la classe dirigeante de Québec, le maire Régis Labeaume en tête, s’apprête à offrir à l’armée canadienne le « Droit de cité », les membres de la NEFAC ont voulu rappeler par leur geste l’un des épisodes les plus tragiques de l’histoire des luttes ouvrières de la ville tout en dénonçant le rôle sanglant joué par les militaires dans la répression des revendications populaires. La vie et le combat d'Édouard Beaudoire nous rappellent que la lutte pour la justice et l’égalité reste plus que jamais une nécessité. Aujourd’hui comme hier, on a raison de se révolter !

Fédération des communistes libertaires du nord-est



source


mardi, avril 29, 2008

CONFÉRENCE SUR L’HISTORIQUE DU 1er MAI

CONFÉRENCE SUR L’HISTORIQUE DU 1er MAI
Organisé par le comité Libertad du Cégep du Vieux Montréal
:::::::::::: ::::::::: ::::::::: ::::
Mardi le 29 avril
à 18h00
Café étudiant L’Exode
Cégep du Vieux Montréal
255, rue Ontario Est
:::::::::::: ::::::::: ::::::::: ::::

Le 1er mai, les travailleurs et travailleuses prennent la rue pourmanifester leur mécontentement face à la précarité de leurs conditions detravail et pour commémorer les luttes passées.

Cette journée tire ses origines des perturbations sociales de 1886 àChicago qui menèrent à l'obtention de la journée de travail de 8 heures àl'échelle du pays. Malheureusement, cette grève ne fut pas sans perte pourle mouvement ouvrier; 5 militants furent exécutés.

Dans plusieurs pays, le 1er mai est un congé payé, dans d'autres, unejournée de grève. Par contre, au Québec, depuis l'application de la loi C-43, les centrales syndicales sont contraintes de se plier aux menaces deretrait du droit de grève, matant ainsi toute contestation.

Pour souligner la Journée Internationale des Travailleurs etTravailleuses, nous vous invitons le 29 avril, au café étudiant l'Exode, àune agréable soirée où deux conférenciers démêleront les idées préconçuesentourant cet événement. La présentation sera suivie de discussions dansune atmosphère musicale avec de la bière pas chère.

dimanche, avril 27, 2008

Sur les traces de l'anarchisme au Québec

Tiré du blogue Voix de Faits de nos camarades de La Nuit (NEFAC-Québec)

Lux vient de sortir le premier ouvrage d'importance sur l'histoire de l'anarchisme au Québec.

Il y a 10 ans, on ne savait rien de l'histoire des idées libertaires au Québec. Et puis un militant s'est mis à s'intéresser sérieusement à la question. Des textes sont apparus dans des publications confidentielles --Branle-base, Sabotage-- nous racontant l'histoire du premier groupe anarchiste montréalais (Frayhayt). Puis sont venus des ateliers au Salon du livre et, finalement, une série de textes dans Ruptures (la revue de la NEFAC). Au fil des publications, de nouvelles informations faisaient surface amenant de nouvelles pistes de recherche. De fil en aiguille, une trame est apparue et le squelette d'un livre.

«Sur les traces de l'anarchisme au Québec (1860-1960)» reprend donc l'essentiel de ces textes publiés ici et là et les enrichit des nouvelles informations inédites. On y suit les tribulations de plusieurs générations de révolutionnaires issus de l'immigration (française, juive, espagnole, notamment) ayant échoués sur les rives du Saint-Laurent ainsi que leurs alliés et camarades natifs de l'endroit. Au passage, plusieurs révoltes --grèves, émeutes ou les deux-- auxquelles les anarchistes ont pris part sont tirées de l'oubli.

Il existe une quantité impressionnante de travaux sur l'histoire de l'anarchisme en Espagne, en France, en Russie et dans un certain nombre de pays d'Europe et des Amériques. Normal, à un moment ou un autre l'anarchisme y a exercé une influence importante dans le mouvement ouvrier allant même, dans le cas de l'Espagne et de l'Amérique latine, jusqu'à être la force motrice du mouvement révolutionnaire. Rien de tel dans la belle province, ici l'anarchisme n'a jamais vraiment pris racine dans la classe ouvrière. De là à dire que l'anarchisme n'a pas d'histoire au Québec, il y a un pas que ce livre nous empêche enfin de franchir.

Sur les traces de l'anarchisme au Québec (1860-1960)
Mathieu Houle-Courcelles, Lux, Montréal, 2008, 280 pages

lundi, mars 10, 2008

Un documentaire sur la vie de Nestor Makhno.

Un documentaire en 6 parties sur la vie de Nestor Makhno. D'ailleurs pour ceux et celles que ça intéresse, vous pouvez lire ses écrits en français ici.
Après la Révolution russe de 1917, il mena jusqu'en 1919, une lutte des paysans d'Ukraine du Sud (son mouvement fut surnommé « Makhnovchtchina », couramment orthographié « Makhnovtchina» dans les traductions occidentales) contre les forces blanches et rouges, ainsi que les troupes d'occupation allemande et autrichienne. Il fut appuyé par l'Armée rouge lors de ses luttes contres les blancs, puis, le danger monarchiste écarté, l'Armée rouge de Trotsky se retourna contre le mouvement makhnoviste en 1919. Makhno dut s'exiler en Roumanie,et a Paris en 1925 afin d'échapper à la répression bolchévique. Il posa avec Archinoff la question de l'organisation, et proposa avec lui la Plate-forme en 1926 (source).