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samedi, décembre 22, 2012

Magasinage prolétarien en Argentine

Le vrai visage du miracle argentin

11 ans après 2001, le retour des pillages dans les supermarchés.

Au moment même où se déroulait la grande manifestation à Buenos Aires célébrant les 11 ans du 19 et 20 dicembre, dates des protestations massives contre les politiques neo-libérales qui avaient entraîné la grave crise économique amenant le pays au défaut de paiement, des centaines de personnes ont dévasté des magasins et ont participé à de violent affrontements avec la police dans le sud de l'Argentine. 

Depuis de nombreuses semaine, la province de Bariloche est en ébullition suite aux coupes dans les plans sociaux décidés par le gouvernement provincial. Depuis quelques jours courrait le bruit que quelque chose de semblable aurait pu se passer : deux mois auparavant il y avait eu des affrontements entre les habitants des bidonvilles et la police locale, cette dernière étant bien connue pour son comportement extrêmement violent.

Déjà la tension était vraiment élevée dans la région depuis 2010, depuis que lors d'une manifestation à Alto de Bariloche trois jeunes avaient été tués sous les balles tirées par la police anti-émeute. De plus la répression policière et judiciaire fut permanente ces deux dernière années à l'encontre des activistes qui n'ont jamais cessé de réclamer justice suite à ces événements.

Ce ne sont pas les coupes dans les budgets sociaux de la part du gouvernement qui risquaient de calmer les esprits : déjà depuis quelques jours, Omar Goye, le maire de la bourgade, avait demandé aux propriétaires de supermarchés de donner à quiconque en ferait la demande un paquet-cadeau contenant des aliments de base, certains de ces colis avaient commencé à être distribués pour calmer les choses.

Ce matin, peu après 9 h 30, un groupe d'une centaine de personnes provenant des favelas adjacentes à la zone des centres commerciaux a affronté les forces de l'ordre après avoir pénétré dans un supermarché. En bref, la situation a dégénérée en une véritable révolte qui s'est déchaînée dans les rues de la ville obligeant la police à s'enfuir de la zone métropolitaine. Officiellement on ne compte aucun blessé, mais les supermarchés, les boucheries et les dépôts de marchandises pillés se comptent par dizaines. Bien que la propagande médiatique ait attribué les violences et les pillages à des bandes d'adolescents et à la criminalité organisée, la composition sociale des prétendus “révoltés” se voit clairement à travers les images télévisées : il s'agit de familles entières, des femmes avec des enfants en bas âge serrant dans leurs bras des biens de première nécessité comme des pâtes et des paquets de gâteaux. Voilà le vrai visage du miracle argentin. 



sources:
http://ilacam.wordpress.com/2012/12/20/ad-11-anni-dal-2001-tornano-i-saccheggi-nei-supermercati/
http://libcom.org/forums/news/argentine-21122012

jeudi, octobre 18, 2012

Projection-débat 24 octobre 19h30 - Mirages d'un Eldorado (compagnies minières)




Description du film par le réalisateur Martin Fringon
Tiré du site web des productions de cinéma engagé Multi-Monde:


Mirages d'un Eldorado nous amène au coeur de la Cordillère des Andes du Chili où les communautés s'opposent aux compagnies minières étrangères, parmi lesquelles Barrick Gold et son projet Pascua Lama. Notre "western engagé" révèle les bons, les brutes et les puissants de cette histoire et confronte leurs visions d'un Eldorado.


La projection sera suivie d'une discussion collective. Une personne du Projet Accompagnement Solidarité Colombie (PASC) sera également présente!





Quand? Mercredi 24 octobre, 19h30
Où? DIRA, 2033-2035 St-Laurent (entre Ontario et Sherbrooke)
 Confirmez votre participation via Facebook


Site internet de l'UCL : http://www.causecommune.net/
Site internet du PASC :
 http://www.pasc.ca/fr/


Bande annonce du film


Revue de presse

mercredi, juin 01, 2011

La glaciale rationalité de l’Institut Fraser

Toujours radicalement fidèle à l’idéologie égoïste néolibérale qui l’excite et la finance, la dernière étude de l’Institut Fraser sur l’immigration est d’une insensibilité telle qu’elle devrait – nous avons bien dit : devrait – en faire frémir plus d’un. Or, il semble que ce soit tout le contraire qui se produise. Coiffée d’un titre à tout le moins obscène – « Nos immigrants coûtent trop cher » –, la nouvelle a même fait la manchette du quotidien le plus lu au Québec. Cette étude, soit disant « explosive », reprend essentiellement les arguments tirés d’une autre étude publiée par le même institut en novembre 2010*.

Dans son habituel style comptable, le généreux Institut fait pour nous le portrait du problème, qui est au fond bien simple : les immigrants ne sont pas rentables. Ils ont de moins bons salaires, paient moins d’impôts et ont pourtant droit aux mêmes « privilèges » que les vrais Canadiens. Beaucoup d’immigrants sont d’ailleurs « sous performants », ce qui occasionne, comme on s’en doute, des « coûts croissants » pour le Canada. Même leurs enfants (actuels ou futurs) sont déjà considérés comme un fardeau, normal : ils ne seront « pas en mesure de rembourser le coût monétaire de ce que leurs parents ont imposé aux Canadiens ».

Face à cette problématique quantifiable et mathématique, l’Institut ne revendique pas de meilleurs politiques d’intégration, d’embauche et d’emploi, ni de mesures condamnant la xénophobie de certains employeurs (qui trouveront d’ailleurs dans cette étude de quoi alimenter leurs préjugés). Bien entendu, ce sont les immigrants eux-mêmes qui sont responsables de leur malheur. Le fait que ce soit eux qui aient à subir les nombreux caprices du marché et l’incompétence de l’État n’y change rien : la responsabilité de l’injustice, selon cette logique, incombe directement à celui ou à celle qui la subit. L’objectif, la finalité de l’immigration, bien sûr, est de favoriser d’avantage l’accumulation de profit – on voit mal quel autres objectifs idéalistes elle pourrait bien servir! –, il nous faut donc des immigrants mieux adaptés, vous l’aviez deviné, aux « besoins des employeurs ».

L’Institut réclame donc du gouvernement des mesures afin de serrer d’avantage la vis aux nouveaux arrivants. Si les esprits de notre élite n’étaient pas contaminés par cette froide rationalité calculatrice, elle serait en mesure de voir toute l’horreur qui se trouve derrière ces propositions. Combien de déportations derrière ce « visa de travail » sans lequel, après trois mois de chômage, il faudrait « quitter le pays »? Combien de femmes et d’hommes expulsés puisqu’ils n’ont pas trouvé « un emploi dont le salaire atteint au moins la moyenne canadienne » ? Combien de familles brisées faute de ce « cautionnement couvrant les paiements pour les soins de santé et autres avantages sociaux »? Autrement dit : combien de malheurs et de violence devront subir les immigrants afin de contenter l’Institut et la classe économique dont elle est la porte-parole assermentée?

Selon cette logique, la raison n’est pas au service de la vérité ou du bien commun, c’est plutôt la vérité et le bien commun qui sont au service de la raison marchande. Elle considère ces hommes et ces femmes qui tentent de trouver ici refuge comme des équivalences sans qualité. En ce sens, la vie de l’immigrant n’a de valeur que dans la mesure où elle est monnayable, quantifiable et, finalement, rentable.

*Le coût des étrangers, Le Couac, novembre 2010.

vendredi, mai 20, 2011

Le populisme faux remède à la déchéance du capitalisme.

Notre camarade Martiniquais Nemo, celui qui a présenté une conférence pour l'UCL, intitulée Matinik Doubout, vient de publier un nouveau texte sur le populisme. Il y fait un portrait historique de cet arme du pouvoir utilisé tant par la gauche que la droite. Nous le publions ici en "quasi exclusivité"! Bonne lecture!
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Depuis quelques années on évoque la montée du populisme. Les ouvrages se succèdent. Phénomène social lié à la médiatisation, à rapprocher de ce que l’on appelle aussi déjà depuis un certain temps  la « pipolisation » ? Montée inquiétante d’un mouvement politique d’extrême-droite ?

Le populisme, un terme à signification évolutive.

Le populisme se caractérise par une volonté de critique radicale de l’ «establishment » politique, voire des institutions,  et la mise en avant d’un leader salvateur cristallisant les aspirations populaires. Au XIX siècle en France le général Boulanger est l’un de ces personnages marginaux  mis en avant par les bourgeois et soutenu par une partie des travailleurs.
Mais la signification du populisme a évolué dans l’Histoire. Dans les années 1930 il désigne encore des partis et organisations de centre droit qui usent avant tout de la démagogie en flattant les pauvres et les classes moyennes Le populisme transparait bien sûr dans les fascismes. Il va être vu aussi en France, avec l’UDCA de Pierre Poujade dans les années 1950, comme un prémisse de l’extrême-droite.
En Amérique latine Péron ou plus tard Chavez, s’ils peuvent représenter un populisme sans grande profondeur et donc un pouvoir fort (caudillisme), ne peuvent être assimilés à des fascistes même si le lider argentin s’en était inspiré.
Le populisme est donc avant tout basé sur la démagogie et non pas sur des analyses approfondies des faits économiques ou sociaux. Surgissant le plus souvent dans les moments de crise, il nie la lutte de classes en prétendant à un rassemblement derrière le chef. Il encourage  la xénophobie, fait appel à un passé mythifié en vue d’une unité. Mais il n’apporte aucune solution. Pire il laisse le pays où il a pu régner quelque temps, exsangue, encore plus désemparé qu’avant sa prise de pouvoir. Ainsi en a-t-il été après le départ de l’épouse de Peron successeuse du vieux dictateur défunt dans les années 1970. Car ayant pour politique  la conduite des affaires par une prétendue élite au dessus des « vieilles institutions démocratiques », se plaçant au dessus de toute démocratie, il ne prépare évidemment en rien les populations à prendre eux-mêmes leurs affaires en mains, tout au contraire. Il cultive l’attentisme, la passivité et l’irrationnel dont il se nourrit pour parvenir au pouvoir.
Mais aujourd’hui la signification du terme a évolué. En Europe ou aux Etats-Unis il caractérise des partis et organisations d’extrême-droite dont certains sont déjà sinon aux marches du pouvoir du moins très influents..

vendredi, mars 04, 2011

Les multiples grimaces de la même grosse face

Par Marc-André Cyr*

Sans les contours rationnels dont tentent de l’habiller ses courageux porte-paroles, le capitalisme n’aurait que très peu de légitimité. Ce mode de production ne vise pas à combler les besoins des gens, il n’a même rien à voir avec la création de richesse réelle : sa finalité, c’est la création de valeur abstraite, l’argent. Notre société produit de plus en plus de marchandises inutiles tout en courant tout droit vers la crise écologique; elle produit à la fois des travailleurs devant s’activer parfois sept jour sur sept, des millions de chômeurs, des centaines de millions d’affamés et un gaspillage incroyable – selon l’Université du Texas, aux États-Unis, le quart de la nourriture produite chaque année est gaspillée, soit 2 150 000 milliards de kilojoules par année.

Pour accepter de vivre dans une telle société, il nous faut croire que la vie est faite de souffrance, de sacrifices, d’obéissance, de travail et de châtiments, tout comme il nous faut croire que les formes actuelles de vivre ensemble ˗ Marchandise, Valeur, Salaire, Argent… ˗ sont rationnelles et éternelles. Ces croyances forment le socle sur lequel repose la légitimité du système. Personne ne peut les remettre en cause sans passer pour extrémiste ou fou.
Partant de ces quelques croyances, l’idéologie dominante québécoise se décline en trois grandes et sages familles : la famille sociale-libérale (de type troisième voie à la Blair), la néolibérale et la conservatrice. L’extrême droite, à travers le Réseau Liberté Québec, quelques intellectuels et quelques animateurs radio consanguins de Québec, a également voie au chapitre en tant que critique de ces trois tendances principales.

Aucun spectre en vue

Et la gauche ? Le Parti québécois n’est-il pas un parti de gauche? Soyons sérieux, la gauche n’a qu’un seul député, un social-démocrate qui n’a rien d’un radical et qui désire prendre le pouvoir (avant la fin du monde, si possible) afin de redistribuer la richesse produite en société. Son programme ressemble à celui du Parti québécois des années 1970, mais malgré sa grande modération, QS se situe à la frontière de l’acceptable et ce n’est que du bout des lèvres qu’on reconnait sa légitimité dans l’espace public. Les épithètes à son égard sont des plus grossiers : « extrémiste », « islamiste », « ultragauchiste »… La social-démocratie classique, qui s’étendait massivement sur l’Occident au sortir de la deuxième guerre avant qu’elle ne prenne le virage néolibéral des années 1980, est désormais considérée, du moins au Québec, comme la frange « extrême » de la gauche parlementaire.

S’il existe quelques personnalités publiques progressistes dans le monde universitaire et médiatique, ces derniers ˗ contrairement à leurs homologues de droite ˗ sont extrêmement nuancés et modérés. Ils sont la crème de jour, le mascara de la grosse face du capital. L’humour les aide généralement à faire passer leur message, et c’est précisément parce qu’ils ne critiquent pas la loi marchande, mais bien ses effets « excessifs », qu’on tolère leur présence.
Le pouvoir n’a donc pas plusieurs visages, mais un seul, unique en réalité et pluriel en apparence. Il cligne de l’œil, morve et bave un peu, mais ses contours restent finalement toujours les mêmes. Il répète constamment les mêmes balivernes et son vocabulaire ne tient qu’en quelques mots-clés. Ces quelques concepts publicitaires agissent comme des pistons ponctuant son discours ennuyant: Démocratie, Marché, Croissance, Nation, Civilisation... contre Totalitarisme, Chômage, Communisme, Islamisme…

La dite grosse face

Bleu, rouge ou brun, les différences sont donc négligeables, à un point tel que les personnalités publiques en deviennent interchangeables. Prenez … Jean Charest, enfoncez-lui un peu de social-libéralisme dans le cervelet, il deviendra Pauline Marois, ministre de l’Éducation et de la Santé pendant les belles années du déficit zéro. Cette dernière, si on lui retire une jambe (dans un hôpital qu’elle n’a pas fermée) et quelques espoirs envers la souveraineté du Québec, deviendra Lucien Bouchard, cet ancien conservateur qui se disait social-démocrate tout en coupant dans les services sociaux. Faites renaître ce dernier dans le comté de Duplessis, il se transfigurera alors, odeur de campagne et nouvelle jambe en prime, en Mario Dumont. Ce régionaliste démagogue, une fois sa balade en 4X4 terminée, pourra achever son doctorat en sociologie (c’est plutôt facile, même si ça coute de plus en plus cher) et devenir, vous l’avez deviné, le chanoine Bock-Côté, cet élégant défenseur du Front national et subtil pourfendeur d’immigrants.

Et si vous n’en avez pas encore assez… alors reprenez l’espèce de dindon nerveux de l’UQAM, enlevez-lui le drapeau du Québec qu’il a de coincé quelque part (procédez délicatement, quand même, il pourrait en sortir quelque Facal) et faites-le travailler quelques années pour la CIA, il deviendra ce radical porte-parole du marché un tantinet fêlée… Eric Duhaime. En un délicat claquement doigt, ce dernier se transforme ˗ attention cœurs sensibles ˗ en Richard Martineau, ce voleur de job imbécile, réactionnaire et prétentieux. Remettez le drapeau à sa place (délicatement ou non, c’est selon), et le Martineau deviendra à son tours Jacques Brassard, ce néoconservateur radical bien de chez nous qui considère que le réchauffement de la planète est une invention de gauchistes. Faites-lui gagner des élections fédérales (désolé, mais il faudra encore une fois retirer le drapeau… et en insérer un autre), et il deviendra, en un tour de poignet… Stephen Harper, notre très cher premier ministre.

À bien des égards, le capitalisme est un système absurde. Dénudé de ses fables et mis à nu par la critique, ses contours de plastique suintent le sang, la sueur et la médiocrité. Comme il est de moins en moins facile de transfigurer ce sang en vin, cette sueur en marchandise et cette médiocrité en mode de vie, ses portes paroles deviennent plus intolérants, et poussent la critique à la rue. Reste à espérer que cette dernière repartira un jour à l’assaut du ciel pour en déboulonner les mythes.

* Texte publié dans le journal Le Couac du mois de mars

jeudi, juillet 29, 2010

Une « avancée historique »?

Saviez-vous qu'hier était une journée historique, qu'on a vécu une grande avancée vers un monde de bonheur et de justice? Moi, j'viens tout juste de l'apprendre.

Ça leur aura pris 15 ans de débats et de discussions, à l'ONU, pour finalement conclure que l'eau, c'est essentiel à la vie, et que si la vie est un droit, l'accès à une eau de qualité devrait l'être aussi. Ben oui, c'est tout...

vendredi, mai 21, 2010

Québec: L’écart entre les riches et les pauvres s’accentue


Les écarts entre les riches et les pauvres se sont creusés au Québec, alors que les plus pauvres travaillent plus pour gagner moins et que les 70% les plus pauvres reçoivent moins qu’il y a 30 ans, conclu une récente étude.
L’écart actuel entre les revenus des riches et les revenus des autres Québécois.e.s est le plus grand jamais observé depuis 30 ans et pourrait bien croître à cause de la récession, selon cette étude, co-publiée par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) et le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), qui trace le portrait des inégalités entre les familles du Québec ayant des enfants de moins de 18 ans.


Les chercheur.e.s y font la démonstration que les inégalités n’ont cessé de croître entre 1976 et 2006. En fait, si l’on compare avec la génération précédente, 70% des familles du Québec d’aujourd’hui reçoivent une plus petite part de l’ensemble des revenus.

« Les Québécois.e.s ont travaillé plus et l’économie a crû de 71% pendant cette période, pourtant ce n’est pas tout le monde qui en a tiré les mêmes bénéfices. La part du lion revient au 10% le plus riche, alors que la majorité des Québécois.e.s – les premiers 70% – reçoivent moins de revenus », souligne Bertrand Schepper, chercheur à l’IRIS et co-auteur de l’étude.

Les mesures de redistribution de la richesse aident à réduire les écarts entre les riches et les pauvres, souligne l’étude, mais la mauvaise nouvelle est que les mesures de réduction des dépenses publiques, les baisses d’impôt pour les riches et l’augmentation de la tarification des services publics ont pour effet de s’attaquer à une partie du revenu des travailleurs.

Quelques conclusions marquantes de l’étude :
- Les familles québécoises travaillent en moyenne 321 heures de plus par année depuis 1996, ce qui représente huit semaines complètes de plus.
- L’augmentation du temps de travail a surtout été réalisée par la moitié la plus pauvre de la population alors que les revenus de ces familles ont diminué par rapport à la génération précédente.
- Les familles du décile le plus riche gagnent plus aujourd’hui qu’il y a 30 ans sans avoir à passer plus de temps au travail. Plus on grimpe l’échelle des revenus, plus les gains en revenus sont importants par rapport à la génération précédente.

L’étude est disponible gratuitement en français à www.iris-recherche.qc.ca et en anglais à www.policyalternatives.ca

samedi, avril 24, 2010

Budget et classes sociales au Québec

On nous a tappé sur la tête assez fort, depuis assez longtemps, pour que la plupart d'entre nous ait un semblant de petit malaise en entendant ou en lisant les mots bourgeoisie et prolétariat. Ça fait langue-de-bois pas mal, j'en conviens. Mais le problème, c'est qu'on a graduellement perdu la notion de classes, essentielle pour comprendre le fonctionnement de base du capitalisme.

vendredi, avril 02, 2010

15 000 personnes contre le budget à Montréal

(Via Voix de faits)
 http://2.bp.blogspot.com/_S5u0F-VMDjU/S7U-DbJl8_I/AAAAAAAAAj0/J9VonOy9nGU/s1600/2010-04-01+034.jpg

Le 1er avril 2010 quelques 15 000 personnes ont envahi le quartier des affaires à Montréal à l'appel de plus de 95 organisations syndicales, populaires, féministes et étudiantes. Première étape d'une riposte unitaire contre le budget libéral? Seul l'avenir le dira. En tout cas, c'était une belle manif de type grande procession populaire, très diversifiée, unitaire et combative (au moins au niveau du discours...).

mardi, mars 30, 2010

Notre résumé du budget

À l'occasion du dépôt du budget 2010-2011, le collectif de Montréal de l'UCL a engagé une équipe spécialisée en économie politique afin de décortiquer, analyser et résumer, rien que pour vous, les tenants et aboutissants du plan financier de l'État.

dimanche, mars 14, 2010

Conflit chez Weston

Le 20 février, les salariéEs de chez Weston, à Longueuil, se prononçaient à l'unanimité contre les offres de l'employeur, et à 99% pour des moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève générale illimitée. La direction n'a pas bronché et a rétorqué que si l'offre n'était pas acceptée au plus tard le 13 mars (hier), une rencontre aurait lieu le lundi suivant pour organiser la fermeture de l'usine.

Mentionnons au passage que la famille Weston, propriétaire d'un paquet de compagnies, est la deuxième plus riche au Canada (selon Forbes), centième au monde, avec un petit 7.2 milliards. RueFrontenac.com nous rappelait récemment que
« Georges Weston ltée a acquis en 2005 la Boulangerie Gadoua (qui compte deux usines à Joliette et Napierville). Weston a construit une usine à Gatineau il y a quelques années. La boulangerie Weston de Longueuil est dotée de la plus haute technologie et sa construction a été complétée il y a 15 ans au moyen d’investissements de 60 millions de dollars.»
Les temps sont durs, hein..?

Bref, hier, date limite de l'ultimatum des boss, 148 prolos de la Boulangerie se sont donc réuniEs en assemblée générale. Malgré la menace de fermeture définitive, c'est à 95% que les offres ont été refusées. Si le communiqué du syndicat est sans surprise relativement mou, le résultat de l'assemblée laisse espérer que la base fera preuve d'un peu plus de combativité.

Camarades, ne laissez pas les patrons vous foutre à la porte; c'est à vous de les expulser. Ne laissez pas de chefs syndicaux vous mettre en garde, ni de vous convaincre d'abdiquer. Organisez-vous démocratiquement sur vos propres bases. Reprenez l'usine, occupez-la. Vous ne serez pas isoléEs : vous verrez surgir des alliéEs inattenduEs.

Solidarité!

mardi, mars 09, 2010

Contre-culture à vendre

Un court-métrage qui se penche sur la marchandisation du contre-culturel.

mercredi, janvier 27, 2010

La fin du monde recule d'une minute...


C'est un peu après la Deuxième Guerre mondiale que des «scientifiques de l'atome» ont eu cette drôle d'idée d'une horloge de la fin du monde, espérant peut-être par ce noble geste apaiser l'angoisse d'avoir contribué à faire péter Hiroshima.

Le Bulletin of Atomic Scientists alerte donc l'humanité en 1947 qu'il lui reste, métaphoriquement, sept minutes à vivre. Le temps étant ce qu'il est, on se ramasse en 1953 avec deux minutes avant l'annihilation qui tue. Maudite Guerre froide, hein. Par la suite, ça se place. On recule à 7, puis à 12, puis on joue aux montagnes russes. Il y a quelques jours, l'espérance de vie de l'humanité a grimpé d'une minute : il est minuit moins six.

Soixante ans plus tard, quel bilan sinon d'avoir contribué, par la force des choses, à banaliser sans jamais le nommer les impacts néfastes du capitalisme? Ces gens doivent être bourrés de bonnes intentions...

Et pourtant, ça manque cruellement d'analyse. Pour des scientifiques, quel intérêt y a-t-il à mesurer la température, la constitution de l'atome ou la menace  d'une «destruction catastrophique» sans une compréhension adéquate des précédents phénomènes ni hypothèses à in/valider? Hélas, à la barre de leur horloge spectaculaire, ces scientifiques se contentent de bêtement jouer un amalgame entre devins et pseudo-analystes poches. The show must go on!

Leur site dresse l'évolution du funeste compte à rebours. Par ici, à conditions d'avoir quelques minutes à perdre - et vous ne pourrez malheureusement pas, dans la vraie vie, jouer avec l'heure selon vos envies du moment.

vendredi, janvier 15, 2010

Gildan délocalise sa production d'Haïti après le tremblement de terre




Une nouvelle parue avant-hier concernant la multinationale montréalaise de sweat-shops de t-shirt, Gildan. Une nouvelle plutôt significative par rapport à la part d'aide apportée par les multinationales pour aider les victimes du tremblement de terre en Haïti. Attristant, le moins que l'on puisse dire. Une campagne d'envoi de fonds pour les travailleurs et travailleuses haïtien-ne-s a été lancé (plus d'informations).
TORONTO, 13 Janvier (agence Reuters) - Gildan Activewear, compagnie canadienne de production de T-shirt a déclaré mercredi qu'elle délocaliserait plusieurs opérations manufacturières en Amérique Centrale après le puissant tremblement de terre en Haïti qui a endommagé l'une des usines de l'un de ses sous-contracteurs.

La compagnie basée à Montréal, qui manufacture des T-shirts, des bas et des sous-vêtements, a affirmé que l'une des 3 usines qui font la couture du tissu pour Gildan dans les petits pays des Caraïbes, a souffert de dommages substantiels durant le tremblement de terre de mardi.

Gildan a affirmé qu'elle délocaliserait sa production de gilets, destiné pour le marché états-unien de la sérigraphie, vers la République Dominicaine, le Honduras et le Nicaragua.

La compagnie a affirmé que ses clients au détail américains ne seraient pas affectés. [sic]

samedi, janvier 09, 2010

« Avatar » contre Cohn-Bendit : l'écologie doit être anticapitaliste

Lu sur Rue89, à propos du film Avatar. L'avez-vous vu?


Après l'échec du Copenhague institutionnel et la vivacité du Copenhague mouvementiste, on peut être tenté de se tourner vers la vitrine du marketing électoral d'Europe Ecologie. La bonne nouvelle ne viendrait-elle pas plutôt, et paradoxalement, d'un vieux routier de l'industrie hollywoodienne, James Cameron, avec son « Avatar » ?

En 1998, dans « Une envie de politique » (La Découverte), passé alors du statut d'icône soixante-huitarde à celui d'inspirateur d'un capitalisme vert, Daniel Cohn-Bendit écrivait ceci :
« Ce que la gauche doit donc faire valoir aujourd'hui, c'est que cette évolution a des aspects destructeurs, car la production menace de détruire la planète. Faire cette démonstration n'est pas facile, mais on peut le faire au nom même de l'économie de marché, car je suis pour le capitalisme et l'économie de marché. »
Pas le plus écolo, Marx pointait déjà la contradiction capital/nature

En se faisant le chantre d'un capitalisme chlorophyllisé et d'une écologie politique chloroformée, l'agité du bocage politicien a rejoint les rangs d'une défense consensuellement aseptisée de la nature : les Al Gore, Yann Arthus-Bertrand, Nicolas Hulot et autres Jean-Louis Borloo.
Marx, quelque peu fasciné par le productivisme industriel de son époque, n'était pas exempt d'ambiguïtés quant au rapport capitalisme/nature. Toutefois, il avait également commencé à percevoir une des contradictions principales travaillant le capitalisme en interaction avec la contradiction capital/travail : la contradiction capital/nature.

Ainsi, pour lui, la production capitaliste épuisait « les deux sources d'où jaillit toute richesse : la terre et le travailleur » (« Le Capital », livre I, 1867).


Pour Gorz, impossible d'éviter la catastrophe sans rupture radicale

André Gorz prolongea cette analyse en notre début de XXIe siècle : « La question de la sortie du capitalisme n'a jamais été plus actuelle », écrit-il dans « Ecologica » (éd. Galilée, 1998). Et d'ajouter par avance contre une possible cohn-benditsation de la radicalité écologiste :
« Il est impossible d'éviter une catastrophe climatique sans rompre radicalement avec les méthodes et la logique économique qui y mènent depuis cent cinquante ans. »
C'est dans une telle perspective que s'est récemment situé le journaliste Hervé Kempf : « Pour sauver la planète, sortez du capitalisme » (éd. du Seuil, 1999).

« Avatar » : Hollywood dans la galaxie anticapitaliste ?

Les dénonciations gauchistes du capitalisme hollywoodien sont si courantes que les esprits anticapitalistes pourraient avoir du mal à reconnaître des potentialités critiques dans une de ses productions. Et pourtant…

mardi, janvier 05, 2010

Ils sont riches parce qu'on est pauvres!



Le Centre canadien de politiques alternatives publiait hier une étude sur les revenus des 100 PDG les plus riches du Canada en 2008. Bilan rapide? Le patron est encore et toujours un profiteur, mais plus qu'avant.

En 1998, les patrons du top 100 gagnaient 104 fois plus que la moyenne canadienne. Dix ans plus tard, c'est 174 fois plus. Par rapport à l'inflation, leur cagnotte a augmenté de 70% tandis que nos salaires, eux, ont diminué de 6%.

Dit autrement, ces crisses-là récoltent à dormir un peu moins de douze heures ce que nous prenons une année à gagner!

Là, vous vous demandez peut-être comment ça se fait? Est-ce qu'ils (et elle, je crois que j'ai repéré un nom féminin dans le top 100!) travaillent réellement 174 fois plus fort que la moyenne canadienne? La réponse est non. Pour une piste de réflexion, jetez don' un coup d'oeil par chez nos camarades d'Alternative Libertaire : Qu'est-ce que l'exploitation?



mercredi, décembre 16, 2009

La mascarade de Copenhague


Au Danemark comme ailleurs, le capitalisme vert, c'est la même ostie d'affaire!

Alors que la planète a les yeux rivés sur la conférence de Copenhague, de plus en plus de gens réalisent que ce n'est pas de cette mascarade spectaculaire que sortiront les pistes de solution au problème environnemental.

Déjà en partant, le truc se présente comme possibilité (et on nous a martelé que les probabilités d'entente étaient faibles) de ne pas laisser le traité de Kyoto, qui prend fin en 2012, disparaître dans l'oubli. Déjà en partant, donc, beaucoup savent que même si les maîtres de ce monde étaient de bonne foi, les beaux objectifs écologiques derrière ces traités internationaux ne sont que de la poudre aux yeux et ne suffiront jamais à contre-balancer un système économique de destruction à perpétuité.

Les mêmes maîtres qui possèdent tout, qui contrôlent tout, qui profitent du même système capitaliste - le seul vrai responsable de la crise écologique. Et partout, les chefs nous font les mêmes grimaces et nous jouent les mêmes comédies, prétendant cette fois-ci tout faire en leur pouvoir pour sauver la planète. Mais, comme ces patrons qui débarquent (en jet privé) pour annoncer (entre deux repas de luxe à l'hôtel) que les finances vont mal et qu'on devra encore se serrer un peu la ceinture sous peine de voir la shop fermer, les politiciens sont de moins en moins crédibles. Leurs fausses-promesses ne nous impressionnent plus. Et comme si on avait besoin de preuves supplémentaires, quand on ose (re)prendre les choses en main, le capitalisme vert dévoile son vrai visage. Au début de la semaine, les chiffres officiels de la police faisaient état de 968 personnes arrêtées, dont trois recevront (peut-être) des accusations de violences contre des flics.


Et j'sais pas si c'est un de ces drôles de hasards ou si y'a des bureaucrates qui se trouvaient bien drôles, mais le nom officiel du truc de l'ONU est « COP 15 », ou quinzième Conference of Parties.

vendredi, novembre 20, 2009

Quand on veut...

Vous avez très certainement déjà entendu l'un des leitmotiv favoris des défenseurs du libre-marché capitaliste. « Quand on veut, on peut ». Comme s'il suffisait d'un brin de volonté pour tout avoir. Comme si, dans un monde dominé par le pouvoir de l'argent, le fait de naître de parents ouvriers garantissait la même étendue de possibilités que d'avoir été conçuE par un couple de patrons... Sans trancher en quelques lignes la question du déterminisme de classe, on n'en trouve pas beaucoup en dehors des rangs des idéologues de droite et des riches pour nier qu'il y a inégalité des chances.

Et pourtant, on nous martèle quotidiennement le contraire à coup d'histoires sensationnelles faisant l'apologie de la pseudo-liberté individuelle. Ce matin, le journal Métro publiait un de ces charmants potins propagandistes, trop beau pour que je ne le partage pas avec vous.

L'histoire n'est pas intéressante, mais j'ai trouvé un peu triste que son protagoniste soit un kid de huit ans. Il possède quatre compagnies et vaut 900 000$. Sa mère citée dans le texte résume, sans doute inconsciemment mais pourtant de façon très éloquente, l'essence même de notre société de classes :

«Il empochait 5 $ l’heure en ne faisant rien, raconte sa mère, Savannah. Ç’a été la même chose avec sa business suivante, une entreprise de nettoyage à pression. On fournissait la machine, il chargeait 200 $ aux clients et il payait l’employé 100 $.»

Pour pousser l'arrogance un peu plus loin, la journaliste ajoute : «Aujour­d’hui, il est propriétaire de six immeubles en Ontario et en Colombie-Britannique.»

dimanche, novembre 15, 2009

Quand Adbusters appelle à la grève sauvage?

Vous connaissez le Buy Nothing Day? Lancée en 1992 par un canadien et rapidement reprise par Adbusters dans quelques pays, l'idée se voulait de créer une journée annuelle - fin novembre - de « manifestation non-violente de boycott des achats, pour protester contre l'excès de consommation. »

J'ai toujours été un peu déçu face à cette décroissance passive, partageant un peu une critique adressée en 1999 à Adbusters par « l'Ombre noire », des anars de Montréal, et trouvant hautement plus intéressante leur proposition pro-active d'un Steal Something Day. Parce qu'au fond, la journée sans achats s'inscrit dans la même lignée que toute la game de la consommation responsable, de la simplicité volontaire bio-équitable et de la mode éco-citoyenne en général. Non seulement l'impact réellement positif de tout ça demeure incertain, sinon carrément inexistant, encore faut-il avoir les moyens d'accéder à ces symboles d'égalité factice pour gens aisés en mal d'un monde moins pire. On se sent comment, vous pensez, de voir ce beau monde jouer au pauvre pendant une journée, quand le pouvoir d'achat, c'est à l'année longue qu'on l'a pas?

"Unlike the misplaced Buy Nothing Day notion of consumer empowerment, Steal Something Day promotes empowerment by urging us to collectively identify the greedy bastards who are actually responsible for promoting misery and boredom in this world. Instead of ignoring them, Steal Something Day encourages us to make their lives as uncomfortable as possible.


As we like to say in Montreal: déranger les riches dans leurs niches!"


Adbusters, c'est d'abord un magazine. Le projet se présente comme activiste, anti-consummériste, mais c'est à peu près tout. On se demande parfois où mène leur engagement, qui ne s'affirme ni de gauche, ni de droite, et si leurs détournements sont quelquefois intéressants, ils sont généralement plus divertissants que subversifs..

Bref, pour l'édition du Buy Nothing Day 2009, Adbusters a lancé un appel dont le titre m'apparaissait intéressant... jusqu'à ce que je le lise au complet.


Une grève sauvage, c'est quand des prolos décident collectivement, spontanément, de bloquer le travail sans l'approbation des petits chefs syndicaux et bien évidemment au grand dam des patrons. J'étais donc sceptique qu'un tel appel soit lancé par un groupe réformiste, idéologiquement plutôt flou, et externe à la classe ouvrière... Comme de raison, après un paragraphe à se péter les bretelles pour l'ingéniosité du Buy Nothing Day, l'appel se résume encore à réduire momentanément notre consommation, mais en débordant cette fois-ci du cadre stricte de la transaction commerciale.
"This year we’re calling for a wildcat general strike. On November 27/28 we’re asking tens of millions of people around the world to bring the capitalist consumption machine to a grinding – if only momentary – halt. We want you to shut off your lights, your televisions and other nonessential appliances. We want you to park your car, turn off your phones and log off your computer for the day. We’re calling for a Ramadan-like fast. From sunrise to sunset, we abstain en masse."
C'est peut-être moi qui a manqué quelque chose, mais je ne vois vraiment pas comment tout ça mène - et ce sont les derniers mots de leur texte! - à la « première révolution globale ». Qu'on joue aux primitivistes pendant 24 heures ne changera concrètement rien au capitalisme, qui poursuivra sa surproduction destructrice.

D'ailleurs, détourner nos propres moyens de lutte, c'est-tu comme de l'anti-subversion?!

dimanche, septembre 27, 2009

Obama et la crise...

Une petite video rigolote en ce dimanche pluvieux...