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dimanche, mai 09, 2010

Il n’y a plus qu’une seule chose à régler: nos comptes avec le capital et son État

Un texte publié par des camarades communistes libertaires grecs, "l’agence de notation de crédit des prolos et des pauvres". Plusieurs traductions différentes sont disponibles sur le web,  nous publions donc celle-ci.

Un compte-rendu des luttes récentes en Grèce
Dans les périodes de crise, telles que la période actuelle de suraccumulation, les capitalistes manient la politique de « dette publique » de sorte à inventer de nouvelles façons d’intensifier l’exploitation. Au contraire des embellies capitalistes, lorsque la dette privée s’accroit, les récessions sont caractérisées par l’accroissement de la « dette publique ». L’investissement privé en obligations d’État garantit des profits qui proviennent des contributions directes et indirectes des travailleurs, dans le but de percevoir des dividendes et menant, finalement au renforcement du secteur bancaire. Ainsi, la « dette publique », contrairement à ce qui est généralement annoncé, vient en aide au capital privé et, de la sorte, doit être comptabilisée au titre de ses profits.

De plus, sur les 2 dernières années, la « dette publique » a triplé dans 20 des 27 pays de l’UE, du fait des dépenses massives pour renflouer le secteur financier. Cet argent ne fut pas distribué par le biais de prêts au capital privé (non bancaire) pour des investissements productifs. En outre, les emprunts publics furent et continuent à être faits suivants des conditions qui outrepassent largement le taux de profit moyen, rendant les investissements en obligations d’État bien plus rentables que les investissements pour la création d’unités de production et, a fortiori donc, d’autant plus intéressants que ce genre d’investissement est exempt des risques de luttes sur les sites de production.

La récession économique généralisée des années précédentes, qui est la manifestation la plus récente de la crise de reproduction permanente du capital, ces 35 dernières années – une crise que viennent juste interrompre des rétablissements temporaires –, a touché de façon inéluctable l’accumulation sur l’aire nationale. Toutefois, hormis les conséquences de la réduction de l’activité économique globale sur les exportations de capital grec, en particulier dans le fret maritime et le tourisme, la récession est aussi devenue l’occasion de mettre à jour la crise permanente dans la mise au pas et l’exploitabilité du prolétariat.

Après la période qui court du milieu des années 90 au milieu des années 2000, lorsque le capital était parvenu à accroitre le taux d’exploitation et à augmenter sa rentabilité, la rentabilité du capital en Grèce a ralenti sans interruption ces dernières années, du fait de la faible hausse de productivité en regard des salaires. En conséquence, elle a commencé à chuter davantage depuis 2006, jusqu’à s’écrouler, au premier semestre 2009, de 51,5 % par rapport au premier semestre 2008, du fait de la récession globale. La chute du chiffre d’affaires et de la rentabilité dans les entreprises privées a conduit à son tour à une importante réduction des investissements du fait de l’incapacité croissante des entreprises à obtenir des crédits de la part des banques. De plus, les banques étaient directement touchées, puisque leurs profits déclinaient dramatiquement à cause de l’augmentation significative des pertes provenant des retards de paiement ou des prêts impayés ; elles avaient, en sus, un problème de liquidités plus général à cause de la crise financière globale.

jeudi, mai 06, 2010

A propos des trois personnes décédées en Grèce...

Vous avez sans doute entendu parler dans la presse bourgeoise des trois personnes décédées dans l'incendie d'une banque mercredi 5 mai en Grèce, alors que le pays était paralysé par une grève générale d'une ampleur rarement égalée. Les lignes qui suivent restituent le contexte de cet évènement tragique est offrent une lecture des évènements tout à fait différente de celle qui nous est "vendue" dans les médias de masse.

Avant toutes choses, il faut avoir conscience que cet événement sert actuellement le gouvernement grec qui - à travers le médias - minimisent la mobilisation et ne parle que de la mort de ces 3 personnes. En ce qui nous concerne, il nous importe d'en dire au moins un mot: la mobilisation de ce mercredi 5 mai fut la plus grande depuis 10 ans dans le pays. Rien qu'à Athènes, entre 150 000 et 200 000 personnes ont défilé dans les rues pour s'opposer à la "stratégie du choc" mise en place par le FMI et les pays de la zone euro pour "sauver" l'économie agonisante du pays au moyen de politiques budgétaires réactionnaires. De plus, depuis mercredi, tout un espace politique (les anarchistes) est ciblé et calomnié (l'après-midi même s'est produite une invasion de flics dans un squat-local anarchiste avec à la clé plusieurs arrestations).

Un compte-rendu de la journée de mercredi: http://juralibertaire.over-blog.com/

***
Athènes - A propos de l’incendie mortel de la Marfin Egnatia Bank
(Texte traduit sur Indymedia Paris).

Les trois personnes décédées sont des employés de la banque Marfin Egnatia Bank. Il s’agit de Paraskeui Zoulia (35 ans), Aggeliki Papathanasopoulou (32 ans) et de Epameinondas Tsakalis (36 ans) : un homme et deux femmes, dont une était enceinte.

Cette banque est propriété du magnat grec Andreas Vgenopulos, surnommé le “nouvel Onassis”, est considéré comme un des hommes les plus riches du pays : propriétaire de Olympic Air et d’autres entreprises (Marfin Investment Group). On ne connaît pas encore les circonstances exactes de l’incendie. La porte d’entrée en bois aurait été touchée par un cocktail molotov et le feu se serait rapidement propagé dans les étages. D’après les témoins, les pompiers ont remarqué qu’il n’y avait pas d’extincteurs dans la banque et que la sortie de secours était fermée avec un cadenas! Alors que le pays était paralysé par la grève générale, que dans tout le quartier les magasins avaient leurs rideaux baissés, il semble que dans cette banque les employés avaient été contraints de travailler.

Le syndicat des employés de banque (OTOE) a appelé ce soir à une journée de grève pour demain jeudi.

Dans une lettre publiée ce soir mercredi sur le site Indymedia d’Athènes, un employé de la Marfin Egnatia Bank fait une déclaration, demandant qu’elle soit rendue publique.

« Je me sens dans l’obligation vis-à-vis de mes collègues qui sont si injustement morts aujourd’hui de témoigner de quelques faits objectifs. J’envoie ce message à tous les médias. Ceux qui ont encore une conscience le publieront. Les autres peuvent continuer à jouer le jeu dugouvernement.

« Les pompiers n’ont jamais reçu de permis d’exploitation pour le bâtiment en question. L’accord avait été conclu sous la table, comme cela arrive dans presque tous les commerces et entreprises en Grèce.

« Le bâtiment en question n’a aucun mécanisme de sécurité incendie en place, ni de plans pour en installer – c’est-à-dire qu’il n’a ni gicleur au plafond, sortie de secours ou tuyaux d’incendie. Il n’y a que quelques extincteurs portatifs qui, évidemment, ne peuvent en rien aider en cas de feu important dans un bâtiment qui est construit avec des normes de sécurité largement dépassés.


« Aucune agence de la Marfin Bank n’a de membre de son équipe entrainé pour gérer un incendie, ni même dans l’utilisation des rares extincteurs. La direction utilise également les coûts élevés d’une telle formation comme un prétexte et n’a même pas pris les mesures les plus élémentaires pour protéger son personnel.

« Dans toutes les agences de la Marfin Bank, il n’y a jamais eu d’exercice d’évacuation des employés ni d’exercice d’interventions des pompiers pour prévenir de telles situations. Les seuls entrainements qui aient eu lieu à la Marfin Bank concernent les scénarios d’action terroristes et plus précisément, l’évacuation des hauts membres de la direction de leurs bureaux dans une telle situation.

« Le bâtiment en question n’a aucun accord en cas de feu, même sa construction est très sensible et le bâtiment était rempli de matériel du sol au plafond. Matériel qui est très inflammable, comme du papier, des plastiques, des fils électriques ou des meubles. L’architecture du bâtiment ne convient objectivement pas à l’accueil d’une banque.

« Aucun membre de la sécurité n’a une quelconque connaissance des premiers secours ou d’extinction d’incendie et de toutes les façons, ils sont la majeure partie du temps chargés de la sécurité du bâtiment. Les employés de la banque devaient se tourner vers les pompiers ou la
sécurité de l’immeuble selon l’envie de M. Vgenopoulos [propriétaire de la Marfin Bank].

« La direction de la banque a formellement interdit les employés de quitter la banque aujourd’hui, bien qu’ils l’aient demandé avec insistance dès la première heure du matin – tandis qu’elle a aussi forcé les salariés à verrouiller les portes et a confirmé à plusieurs reprises par téléphone que l’établissement resterait fermé pendant la journée. Ils ont même bloqués les connections internet afin d’empêcher les employés de communiquer avec le monde extérieur.

« Depuis plusieurs jours, il y a eu une intimidation totale des employés concernant la mobilisation de ces jours : « soit vous travaillez, soit vous êtes viré ».

« Les deux policiers en civils qui sont affectés sur l’agence en question afin d’empêcher les vols ne sont pas venus aujourd’hui alors que la direction avait promis aux employés qu’ils seraient là.

« Enfin, messieurs, faites votre autocritique et cessez de faire semblant d’être choqué. Vous êtes responsable pour ce qui s’est passé aujourd’hui et dans n’importe quel État de droit (comme ceux que vous souhaitez utiliser de temps en temps comme les meilleurs exemples dans vos émissions de télévision) vous devriez avoir déjà été arrêté pour les raisons définies ci-dessus. Mes collègues ont perdus leurs vies aujourd’hui par préméditation : la préméditation de Marfin Bank et de M. Vgenopoulos qui a explicitement déclaré que quiconque ne viendrait pas travailler aujourd’hui [le 5 mai, journée de grève générale !] n’auraient pas à revenir le lendemain [car ils seraient virés] »

mercredi, mars 31, 2010

Les 20 ans des émeutes de la Poll Tax

 Drôle de coïncidence... Hier, c'était le dépot d'un budget dévastateur, demain c'est la grande manif contre les hausses de tarifs et aujourd'hui c'est le vingtième anniversaire de la fameuse émeute de la Poll Tax à Londres!

Le 31 mars 1990, avait lieu le grand rassemblement a Londres contre la Poll Tax. C'est qui cette affaire là? C'était une nouvelle taxe que Margaret Thatcher voulais appliquer. Ça consistait en une taxe pour les services publique par habitant, au lieu d'être une taxe qui s'appliquait aux propriétaires d'immeuble. Donc, une taxe qui frappait durement les moins nantis.

Faut pas oublier qu'au court des années 80, Thatcher, surnommé la "Dame de l'Enfer"... non, "de Fer"... avait appliqué la recette, bien connu maintenant du néo-libéralisme: coupures, privatisation, réduction de l'État, libre-échange. La grève des mineurs fut certainement un moment phare de la résistance à son règne, mais aussi les grandes émeutes dans les villes industrielles durement touchés par le chômage à cause des ses politiques conservatrices.

Quoi qu'il en soit, la Poll Tax c'est la goute qui fait déborder le vase. Tout au long de l'année, les mouvement de protestation avaient organisé des assemblées publiques, des boycott de la taxe et des manif qui plus d'une fois ont tournée a l'affrontement.

Le 31 mars, la tension est forte, alors que des centaines de milliers de personnes se rendent à Trafalgar Square pour dénoncer la Poll Tax. La police, incapable de garder son sang froid, fini par attaquer les manifestants et toutes ces personnes venus pour une marche familiale décident de garder la tête haute et d'affronter le bras armé de l'État. Une des plus grosses émeutes de l'histoire récente de la Grande-Bretagne s'en suit...

Ça donne matière a réflexion en ce qui concerne le contexte Québécois, les similarités sont frappantes. Faut aussi souligner que suite aux affrontements, Thatcher et son gouvernement ont démissionné... et la Poll Tax fut aboli. Voici ce que Ian Bone, membre du défunt groupe anarchiste Class War dit du succès de cette émeute dans un petit texte explicatif assez complet :


“The riot succeeded, basically because it was a mass movement involving hundreds of thousands if not millions of people who were prepared to resist paying the tax and to take direct action on the streets. Plus a lot of people really hated Thatcher and her time was up by then; past her sell by date. The lesson is, direct action on the streets works.”

Pour les fanatiques de Riot Porn:


Un documentaire complet sur les événements de Trafalgar Square (dont on peut voir une version écourté de très mauvaise qualité ici )


samedi, janvier 09, 2010

Emeutes au sud de l'Italie suite à une attaque raciste

Ce billet propose un résumé des dépêches tombées ces derniers jours sur le blog du jura libertaire (http://juralibertaire.over-blog.com/).

A Rosarno, commune de la province de Reggio de Calabre, a éclaté, jeudi 7 janvier 2010, une révolte de travailleurs immigrés, pour l'essentiel originaires d'Afrique. Ce vendredi matin, 8 janvier 2010, la révolte continuait. Les travailleurs immigrés africains ont occupé la rue pour se défendre. Ils ont fait la démonstration de leur refus d’être des humains invisibles, des mains sans droits qui doivent toutefois cueillir avec délicatesse des clémentines odorantes et pour le reste de vivre avec les rats comme des rats.



À l’origine de ces incidents, des jeunes gens circulant en voiture avaient tiré avec une carabine à air comprimé sur un groupe d’immmigrés rentrant du travail, blessant plusieurs d’entre eux. Pour protester contre cette attaque, les immigrés ont manifesté dans les rues de Rosarno, incendiant des véhicules et des poubelles et frappant avec des bâtons les maisons et les vitrines des magasins. La télévision a diffusé des images montrant des dizaines d’Africains brisant les vitres de voitures à l’aide de barres de fer et de pierres et mettant le feu à des véhicules et à des poubelles. Les immigrés, dont certains brandissaient des pancartes «Nous ne sommes pas des animaux» et «Les Italiens ici sont racistes» ont bloqué des routes et se sont heurtés à la police anti-émeutes. Plusieurs d’entre eux ont été arrêtés.



En décembre 2008 déjà, des travailleurs immigrés du Ghana et du Burkina Faso étaient descendus dans la rue à Rosarno : deux de leurs camarades avaient été gravement blessés suite à des tirs de kalachnikov en provenance d’une voiture. Un de ces nombreux «incidents» qui illustrent une «chasse aux Noirs», dans un contexte d’hyper-exploitation qui s’appuie conjointement sur les réseaux mafieux et la politique du gouvernement Berlusconi, symbolisé en la matière par le ministre Roberto Maroni de la Ligue du Nord.


Dans cette région, les immigrés sont employés comme journaliers pour la récolte des fruits et des légumes. Quelque 1500 d’entre eux vivent dans des usines abandonnées, sans eau courante ni électricité et pour plusieurs mouvements des droits de l’homme, ces travailleurs sont directement exploités par le crime organisé. Le principal syndicat italien Cgil compte environ 50'000 travailleurs immigrés dont les conditions de vie, sont similaires à ceux de Rosarno. Les ouvriers agricoles passent en effet d’une région à l’autre au fil des saisons et du type de produits à récolter. En ce moment en Calabre et Sicile, c’est la période des agrumes (clémentines, oranges).La Cgil a dénoncé l’emprise de la mafia surtout dans le sud de l’Italie sur ces immigrés massivement employés dans l’agriculture, qui représentent «une main d’œuvre à bas coût». Le syndicat a critiqué le discours sécuritaire du ministre Maroni, soulignant que ces immigrés «touchent des salaires de misère, ont des horaires épouvantables, équivalant à l’esclavage».



Pour reprendre la formule d’un des travailleurs : «Nous vivons entre les rats et la peur.» Un autre, originaire du Maroc, confie au journaliste Attilio Bolzoni du quotidien La Repubblica : «Je vis dans la peur, la peur de faire savoir à ma famille comment je vis en Europe.» En fin d’année dans la région de Rosarno, chaque matin, des «contremaîtres» arrivent devant les baraques avec des camionnettes pour engager ces travailleurs immigrés qui n’ont littéralement plus rien si ce n’est leurs bras — de jeunes hommes — pour travailler 12 à 14 heures par jour, pour 20 euros, en payant 5 euros pour le «transport».

Le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) s’est dit quant à lui très préoccupé vendredi d’un risque de «chasse aux immigrés». Vendredi, un sit-in a réuni environ 2000 immigrés dans le centre de Rosarno, selon les médias italiens, tandis qu’une dizaine d’habitants bloquaient des voies d’accès et d’autres occupaient la mairie pour demander d’éloigner les immigrés de la ville. Le ministre de l’Intérieur Roberto Maroni, membre du parti anti-immigrés Ligue du nord, a affirmé que ces tensions étaient le résultat d’«une trop grande tolérance face à l’immigration clandestine». Mme Boldrini, porte-parole de l’antenne italienne du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés, a quant à elle souligné la présence parmi les immigrés de réfugiés politiques et demandeurs d’asile, et estimé que les autorités devaient commencer par rechercher les auteurs de l’agression contre les immigrés.


A l'heure actuelle, les émeutes qui ont éclaté avant hier à Rosarno en Calabre ont fait officiellement plus de 60 blessés parmi lesquels une trentaine d’Africains dont deux hospitalisés parmi lesquels deux qui sont dans un état très grave (l’un d’eux agressé à coups de barres de fer est en neurochirurgie). Il semblerait que la chasse aux Noirs soit ouverte, plusieurs immigrés s’enfuient d’eux-mêmes et il y a aussi des transferts opérés par les autorités (350 transferts à Crotone dans un CPA, centre de premier accueil, un centre pour trier les étrangers arrivant sur le sol italien). Sept Africains ont été arrêtés parmi lesquels cinq ont semble-t-il été placés en détention sur décision judiciaire. Aucune décision n’a encore été prise pour les quelques autochtones arrêtés pour avoir agressé des étrangers.

lundi, décembre 07, 2009

Grèce : Le premier anniversaire de la mort d'Alexandros Grigoropoulos tourne à l'émeute.

Le 6 décembre 2008, lors d'une manifestation à Athènes, Alexandros Grigoropoulos, un camarade âgé de 15 ans, a été assassiné, de sang froid, d'une balle policière à la poitrine.

Un an plus tard, les commémorations de samedi à lundi ont eu lieu dans tout le pays notamment à Athènes et Salonique. Des manifestation appelées principalement par les partis d'extrême gauche, les groupes anarchistes et autonomes et quelques syndicats. Pour la deuxième journée de manifestation à Salonique, entre 8000 et 10000 manifestant-es auraient défilé. Du côté d'Athènes c'est plusieurs milliers de personnes qui ont pris la rue. Évidemment les flics ont attaqué les contingents et de dures batailles de rue se sont déroulées; jets de pierre et molotov contre matraques, grenades assourdissantes et lacrymos. À Salonique des sources rapportent que les policiers auraient attaqués à coup de lacrymogènes les contingents, ce qui aurait provoqué une riposte bien méritée de la part des manifestant-es.

La manif a d’abord été attaquée au moyen des gaz, mais sans se scinder ni permettre aux flics d’approcher — jets de pierres. Après la manif, une AG était prévue à Polytechnique. Sans raison, les antiémeute ont pénétré une troisième fois en trois jours dans l’espace universitaire, frappant, gazant et arrêtant les gens. Leur intention de tuer ou d’estropier ne peut pas faire de doute à qui était là. Les étudiants occupent le bâtiment principal de l’Université où une assemblée (ouverte à tous après les derniers événements) doit avoir lieu.source




De samedi à lundi, au moins 823 personnes ont été arrêtées dans tout le pays, parmi lesquelles 159 ont officiellement été gardées à vue et inculpées. Ce sont les chiffres officiels, on se doute que le nombre est beaucoup plus élevé. La dictature des colonels n'est pas très loin dans ce pays hautement répressif...

Voici quelques images...


State and Capital assassinate every day and not with bullets alone. We live the causes, we don’t wait for any occasions. Everyone to the streets: For dignity, for freedom, for Anarchy. Open anarchist assembly for multiform action.








Pour plus d'infos, images et vidéos...

samedi, octobre 03, 2009

Mexico: "dos de octubre no se olvida!"


Hier, partout au Mexique avait lieu les marches commémoratives du massacre de Tlatelolco ( la Place des Trois Cultures) qui a eu lieu en 1968. Des marches qui ont lieu chaque année depuis. Elles rassemblent toujours de milliers de personnes afin qu'on n'oublie jamais la brutalité de l'État, mais aussi pour que justice soit rendu aux victimes et que les coupables soient condamnés. C'est aussi une occasion pour dénoncer une situation qui perdure encore aujourd'hui au Mexique: la violence, les assassinats, les disparitions et la répression.

Faut dire aussi que cette année la marche avait une signification particulière avec la crise qui frappe fort la population mais aussi toutes les politiques d'austérité du gouvernement, l'augmentation des frais et des impôts et la militarisation complète du pays sous couvert du combat contre le narcotrafique.

Cette année, il y avait quatre marches qui partaient de différents point dans la ville de Mexico. Les marches n'avait pas encore commencé que les "fiers-a-bras" du gouvernement (les fameux "porros") étaient présents sur les lieux pour provoquer la foule et forcer l'intervention de la police. Finalement ce n'est que plus tard que la police interviendra, après qu'elle eut intimidé et harcelé les marcheurs: barrages, bousculades, gaz lacrimogènes. L'affrontement principal, qui eu lieu apres la fin de la marche, a mené a plus de 25 arrestations.

Voici quelques liens pour ceux qui lisent l'espagnol:
kaosenlared...
La Jornada...
centro independiente de noticias... avec plein de photos

mardi, août 26, 2008

Emeute de Mtl-Nord: une analyse béton!

On peut dire qu'on en aura lut des "affaires" sur la blogosphère a propos de l'émeute de Montréal-Nord, toute sorte d'affaires... mais surtout de très mauvaise. Certains s'en donne a coeur joie pour défendre l'indéfendable, alors que d'autres tentent d'en tirer profit et une bonne parti sentent le racisme a plein nez! En plus d'entendre les policiers brailler a chaude larmes sur leur pôvre sort ces derniers jours, ce texte nous semble une bouffé d'air frais!

On l'a repiqué du CMAQ et ça vaut absolument la peine d'être lu!

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Combien d'émeutes est-ce que ça va prendre?

Une bavure d'une ampleur jamais vu, suivie d'une émeute sans précédent. Voilà comment on pourrait résumer les événements à la fois tragiques et mouvementés qui se déroulèrent à Montréal-Nord, à environ vingt-quatre heures d'intervalle, les 9 et 10 août dernier.
Bien entendu, le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) n'en n'est pas à sa première bavure, tout comme le territoire métropolitain n'en n'est pas à sa première émeute. Cela étant, c'est la première fois qu'une bavure policière est immédiatement suivie d'une émeute.

De même, si les bavures policières sont toutes choquantes à leur façon, il reste que celle qui coûta la vie au jeune Fredy Villanueva est particulièrement scandaleuse.

Après tout, nous avons affaire à un policier qui s'est permis d'ouvrir le feu sur des jeunes gens, dont Fredy, qui se trouvaient à côté d'un parc bondé de monde. Des jeunes gens désarmés qui ne faisait rien d'autre que de jouer aux dés.

Il ne fait aucun doute que la plupart des jeunes vivant dans ce secteur mal-famé de la ville ont vécu au moins une mésaventure avec la police. En apprenant la mort violente de Fredy, une bonne partie d'entre eux se sont sûrement dit: "Ça aurait pu être moi."

On comprend de certains témoignages diffusés dans les médias que la situation dégénéra parce que les jeunes auraient refusés de laisser les policiers malmener l'un des leurs sous leurs yeux sans rien dire.

Certains formateurs d'opinion ont d'ailleurs cherché à utiliser la tournure tragique des événements pour véhiculer un message de soumission envers l'autorité, du genre : voici ce qui arrive lorsqu'on tient tête aux policiers ! "Celui qui affronte un policier risque la mort. Fredy Villanueva et son frère devaient le savoir," écrivit par exemple J. Jacques Samson dans le Journal de Québec. (1)

De nombreux jeunes de Montréal-Nord semblèrent tirer une leçon bien différente de ce drame. L'indignation unanime que provoqua la mort de Fredy fut plutôt perçu comme une occasion de se soulever contre la flicaille qui fait la pluie et le beau temps depuis trop longtemps déjà dans les rues et les parcs du quartier.

En multipliant les incendies, les saccages et les assauts contre les symboles d'autorité, les émeutiers semblaient lancer le message suivant : si vous croyez que nous allons vous laissez continuer à abuser de nous aussi impunément, alors vous vous foutez le doigt dans l'oeil jusqu'au coude !

Ce qui donna lieu à une émeute d'une ampleur sans précédent : c'est en effet la première fois à Montréal qu'on vit des émeutiers ouvrir le feu sur la police ou encore s'en prendre à la fois aux pompiers, aux ambulanciers et aux journalistes.

Avec les émeutes qui suivirent la mort de Fredy, c'est bien plus qu'un fossé qui s'est élargit entre les jeunes et la police : c'est une carrément une tranchée qui s'est creusée entre deux camps antagonistes.

Par ailleurs, n'en déplaise aux bien-pensants, l'émeute a eut cela de bon qu'elle força les grands médias à aborder des problèmes de société auxquels ils n'ont guère l'habitude de s'attarder.
Le profilage racial, la pauvreté à Montréal-Nord et le problème de crédibilité des enquêtes faite par la police sur les morts d'homme aux mains de la police sont autant de sujets épineux qui n'ont jamais reçu autant d'attention médiatique depuis les émeutes de Montréal-Nord.

Mais une prise de conscience, aussi bienvenue soit-elle, ne représente pas une fin en soit. Ce n'est qu'un début. Et rien ne garantit que l'intérêt médiatique pour ce type de questions sera maintenu lorsque l'émeute deviendra un souvenir lointain dans l'actualité.

D'où cette question : Si ça a prit une émeute pour que l'industrie de l'information commence à prendre au sérieux des problèmes qui ne datent pourtant pas d'hier, combien d'autres émeutes faudra-t-il pour que les choses commencent vraiment à changer ?

Quand la mort arrive par un samedi ensoleillé

L'histoire commence au parc Henri-Bourassa, situé à l'angle de la rue Pascal, du boulevard Rolland et de l'avenue Laurier, dans l'arrondissement de Montréal-Nord, le samedi 9 août, en début de soirée.

Un groupe de jeunes jouait aux dés sur un sentier du parc lorsque l'agent Jean-Loup Lapointe et une policière dont l'identité n'a pas été dévoilée débarquèrent de leur auto patrouille et firent leur entrée. Le constable Lapointe compte quatre années et demi de service alors que sa collègue n'a qu'une année et demi d'expérience au sein du SPVM.

À ce moment-là, Erica Cruz, une résidente de Montréal-Nord, se trouvait à quelques mètres du sentier en compagnie de ses fils, âgés de 2 et de 4 ans, et de sa mère. Cruz raconta à un journaliste de La Presse que le groupe de jeunes s'éloigna de quelques mètres du sentier pour laisser passer les deux policiers. (2)

"Un des policiers a pointé l'un des jeunes et lui a dit de s'approcher, ce que (celui-ci) a refusé de faire, expliqua Cruz. Il disait 'Je n'ai rien fait de mal, tu ne peux pas m'arrêter'". Ça n'a pas fait plaisir au policier, qui l'a agrippé. Le jeune a plutôt mal réagit."

mercredi, août 20, 2008

L'irraisonnable émeute



L’émeute est un début de débat. Cette explosion, qui en entraîne ou n’en entraîne pas d’autres, est le premier son, négatif, de la parole libre, l’exigence première de tout changement qualitatif.

– Observatoire de téléologie, 1990.

Alors que le corps du jeune Fredy Alberto Villanueva était à peine refroidi, policiers et journalistes solidaires se remuaient énergiquement dans la soue afin de modérer l’indignation collective. Il faut attendre…On ne sait pas ce qui s’est passé. L’enquête sur la mort du jeune homme sera faite selon les règles de l’art, rien à craindre : la police s’en charge… Le tout est entre bonnes mains.

La jeunesse de Montréal-Nord, elle, a décidé de ne pas attendre. De toute façon, une police c’est une police… Rien à foutre des témoignages préfabriqués et des enquêtes bidons. La procédure, c’est leur procédure, non ? La justice ? Pfff… Allons, un peu de sérieux. On la connaît un peu trop. Elle rapplique, quotidiennement, arrogante, méprisante et raciste, la «justice». On peut voir tes papiers ? Tu sais que t’as pas le droit d’être dans un parc après 11 heures ? Tu veux un ticket mon ti-neg ?

Pendant une nuit, la jeunesse du quartier a cessé d’espérer et de désespérer. Animée par la haine, la colère, la peur et la joie, elle a agi. Elle a détruit des voitures de police, des commerces, des automobiles. Elle s’est dressée devant les forces de l’ordre, de l’État, pour lui faire savoir que son seuil de résignation était atteint. L’instant d’un moment, elle a imposé sa propre volonté au lieu de subir celle, systématique et violente, du pouvoir. Face au conservatisme objectif de l’État, elle a opposé le bordel de sa propre subjectivité.

Loin de l’humiliation, du racisme, des taloches, des jobbines minables, des logements insalubres, des murs beiges et gris des écoles, de l’isolement, des règlements, des lois, des parents qui ne comprennent rien, des beaux discours blancs des politiciens, de la platitude du quotidien, du passé déjà trop lourd et de l’avenir déjà bouché: pour une fois, pendant à peine quelques heures, cette jeunesse s’est mise en scène. Elle a reconquis une mince parcelle de réalité… et y a foutu le feu.

Face à cette vive révolte, certains optent pour la manière forte. Ce sont des voyous, des meutes sauvages, de la racaille! Cessons de les victimiser : il faut plus de matraques, plus de contrôle ! Un décès par balle, semble-t-il, représente l’occasion rêvée de remettre en cause les pratiques «communautaires» des forces de l’ordre. D’ailleurs, ils vous le diront, les policiers sont trop petits et trop polis. Assez de bla-bla-bla communautaires. Il nous faut du muscle ! Il faut de la droiture ! D’autres, tout en condamnant les émeutiers, sont toutefois moins grossiers, moins rudimentaires. Ils cherchent, analysent, tentent de comprendre l’économique, le politique, le culturel. Si la répression est nécessaire, il faut que cesse le profilage racial. Il faut une enquête impartiale, des programmes, de l’argent. Il faut intégrer ces jeunes à la «bonne» société, leur trouver une place, les faire travailler afin qu’ils se sentent «utiles».

Face à ces événements, alors, une seule réponse, triste, poussiéreuse et glauque, par laquelle aucune transformation essentielle ne pourra advenir. C’est la trajectoire de la carotte ou celle du bâton, deux chemins escortant la tapageuse jeunesse vers l’unique et ennuyeuse destination de la citoyenneté tranquille, de l’aliénation du travail et de l’obéissance.

M.A.C.

mardi, avril 08, 2008

On a faim! : Crise alimentaire et luttes de classes sur 3 continents.


Ces derniers mois, le prix du riz et de plusieurs denrées alimentaires de base, tel que la farine, a augmenté de manière exponentielle. Le riz qui consiste en l'essentiel de l'alimentation de plusieurs milliards d'habitants en Asie, en Afrique et en Amérique, a augmenté de plus de 30% la tonne, soit 760$, ce qui équivaut au double du prix qu'il coûtait en janvier. D'ailleurs, dans les 5 dernières années, son prix a quadruplé. Des hausses qui créent de plus en plus de pénuries et de problèmes sociaux catastrophiques dans les pays importateurs, dont certains sont les plus pauvres de la planète.

Cette pénurie serait attribuable à plusieurs facteurs dont la disparition des terres cultivables, l'urbanisation ainsi que la désertification accrue. La demande croissante de nourriture pour les animaux est aussi l'un des facteurs majeurs. La hausse de production de biocarburant serait aussi l'une des problématiques majeures, dans des pays tel que l'Indonésie, allant même jusqu'à nuire au fragile équilibre alimentaire de ce pays. Aux États-Unis, par exemple, la conversion dans les dernières années de 18% des terres en réservoir à biocarburant, suffirait à nourrir 250 millions d'habitants pour les 2 prochaines années (source). Et même si la nourriture est disponible sur les étalages, la flambée de ces prix, empêche la population de pouvoir se procurer le minimum afin de survivre, dans de nombreux pays!! Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a même avoué que la crise actuelle n'était pas un phénomène temporaire et qu'elle devrait s'étendre sur plusieurs années. Mais peu de journaux mainstreams osent, par contre, parler de la spéculation boursière sur les marchés internationaux, par les grands capitalistes et qui est supportée par les politiques néolibéralistes et néocolonialistes des pays occidentaux...

Crise alimentaire et luttes de classes sur 3 continents

Selon la Banque Mondiale, une trentaine de gouvernements en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud risque de connaître de graves instabilités politiques et sociales en raison de la hausse des prix de la nourriture de base. Dans les pays en développement, l'alimentation représente jusqu'à 70% des salaires, contre 15% dans les pays développés.

Du côté Africain...

On peut par ailleurs constater, depuis quelques semaines, les nombreuses émeutes liées à la disponibilité de la nourriture dans des pays tels le Burkina Faso, l'Égypte, l'Indonésie, la Côte d'Ivoire, la Mauritanie, le Cameroun, le Mozambique, le Sénégal, la Guinée Conakry et Haïti.

Au Burkina Faso, en février, à la suite de la hausse de mesures fermes instaurés par l'État, qui a provoqué une hausse de 10 à 65% du prix des denrées de base, des émeutes ont éclatées dans les 4 plus grandes villes soient Ougadougou, Ouhigouya, Banfora et Bobo-Dioulasso, où les manifestants s'en sont pris aux bureaux du gouvernement et incendiés des voitures, des boutiques et des stations service. Dans cette dernière, 100 émeutiers ont d'ailleurs été arrêté après avoir lancé des pierres sur une délégation gouvernementale qui voulait tenter une médiation (source)

La Guinée Conakry, autre pays d’Afrique de l’Ouest, est maintenant considéré comme l'un des pays les plus instables du monde en raison des cinq émeutes anti-gouvernementales successives qui ont eu lieu à l’échelle nationale ces 18 derniers mois. Des émeutes elles aussi provoquées par le mécontentement des masses face à la hausse du coût de la vie (source).

En novembre, la Mauritanie a été en proie à de nombreuses manifestations violentes afin d'exiger
la mise en place de politiques économiques efficaces pour améliorer leurs qualités de vie. Des manifestations d'étudiants ont été signalées à Aleg la capitale, Rosso, Selibaby et Zouérate. A Zouérate, au nord du pays, des étudiants ont allumé des pneus dans des rues du centre de la ville. Les forces de l'ordre sont alors intervenues et ont dispersé les manifestants. A Selibaby, des sources locales ont rapporté que l'armée s'était déployée dans la ville après que des accrochages violents ont opposé les étudiants et les forces de polices. Une personne a été blessée dans ces accrochages et trois autres ont été arrêtées. 300 personnes (parmi lesquelles des personnes âgées, des étudiants et des commerçants) ont été arrêtés à Djigeny et y étaient toujours, récemment, détenus dans des conditions déplorables (source).

La Côte d'Ivoire a aussi vécu des émeutes de 48 heures, qui se sont soldées par la mort de 2 manifestants par les forces de répression (source).

Même scénario au Cameroun, en février où les émeutes de la faim, réprimées par les forces de l'ordre ont faits plus de 40 victimes. De plus, 729 personnes ont été à ce jour condamnées à des amendes ou à des peines de prison allant de trois mois à six ans. Leur seul crime étant d'avoir été affamé! (source).

Au Mozambique, des émeutes de quelques jours en réponse à une hausse de 25% du coût du transport en commun ont éclatées en février. Les émeutes qui ont éclaté dans plusieurs quartiers pauvres de la capitale mozambicaine se sont soldées par un mort et 63 blessés, dont 25 ont été atteints par des balles tirées par la police (source).

En septembre au Maroc, une hausse de 30% du prix du pain au lendemain des élections a aussi provoqué des affrontements entre les 2 500 habitants et les forces de l’ordre de Sefrou. Un bilan de 300 blessés, et d'une quarantaine de manifestants incarcérés (source).

Au Sénégal, au début du mois d'avril, une manifestation contre la "vie chère", déclarée illégale par l'état, s'est transformée en émeute après que les policiers aient commencé à balancer des gaz lacrymogènes sur la foule. Quelques dizaines d'arrestations ont été rapportées (source).

En Égypte, cette semaine des émeutes de la faim ont aussi éclatées après qu’une grève projetée par des ouvriers de la plus grande usine de textile Égyptienne, la compagnie Misr Spinning et Weaving, a été réprimée. Pour exprimer leur mécontentement, les émeutiers ont lancé des pierres vers des magasins et des banques et ont mis le feu à un poste de police et des installations scolaires. Les manifestants réclamaient des hausses de salaires pour compenser la cherté de la vie. En Égypte, 44% de la population vit avec moins de deux dollars par jour. Une centaine de personnes ont été blessées dans des accrochages avec les force de répression (source).

En Asie

Du côté asiatique l'Ouzbékistan et l'Indonésie, pour ne nommer que ceux-ci, ont aussi été touché par les émeutes contre les augmentations de prix décidées par leurs gouvernements.

A Manille, capitale des Philippines, l'armée a été déployée pour superviser la distribution de vivres dans les quartiers pauvres. En Inde, le gouvernement mène une guerre féroce contre le marché noir. Même Singapour n'a pas été épargnée et des dizaines de personnes sont allées jusqu'à braver l'interdiction de manifester. En Thaïlande, premier exportateur mondial de riz, les autorités ont dû démentir fermement les rumeurs d'une pénurie pour éviter la panique. L'armée garde les rizières.

La consommation de viande et de produits laitiers augmente en Asie, ce qui accroît les besoins de l’industrie de l’alimentation animale. Le prix du lait en poudre est passé de 2000 à 4800 dollars la tonne l’an dernier, car la hausse de la consommation des produits laitiers en Asie a coïncidé avec une pénurie dans le monde occidental. La sécheresse en Australie a aggravé le problème de même que les politiques gouvernementales en Europe et en Amérique en faveur du développement de l’utilisation des biocarburants (source).

En Amérique

Les premières émeutes de la faim ont eu lieu au début de 2007 au Mexique, où le maïs et le blé, ingrédients nécessaires pour les tortillas avaient augmenté de plus de 40% par rapport à l'année précédente (source).

La semaine dernière à Haïti, des émeutes ont aussi éclatés dans plusieurs villes. Une personne a été tuée par balle hier s'ajoutant aux 4 morts et à la trentaine de blessés par balle et arme blanche de la semaine dernière, au cours de manifestations dénonçant la pauvreté et le coût de la vie.
"À Port-au-Prince, un millier de manifestants se sont rassemblés devant le Palais national, siège de la présidence haïtienne, et devant le Parlement. Des vitres de véhicules ont été cassées par des manifestants scandant des slogans dénonçant la vie chère et la misère, devant le ministère du Commerce."
En plus des manifestations, une grève des chauffeurs des véhicules de transport collectif, a paralysé la ville. Dans le sud du pays, des installations de l'ONU ont été attaquées, des véhicules des Nations unies ont été incendiés et un bâtiment détruit. Vendredi dernier, au moins quatre personnes ont été tuées et quinze blessées aux Cayes, lors de pillages de camions de nourriture et de dépôts alimentaires (source).

En perspective

Cette liste loin d'être exhaustive démontre une fois de plus la finalité du capitalisme, le profit maximal au détriment des droits les plus fondamentaux et de la vie de milliards d'individus. Les transnationales et les bourgeois de ce monde se foutent bien de nos vies, bien à l'abri derrière leurs armées et leur flics bien armés réprimant les populations en colère. Une lutte de classe qui se solde par des milliers, sinon des millions de victimes sous les balles, la maladie et la faim.

Pour l’instant, la grande majorité des pays touchés sont parmi les pays les plus pauvres. Par contre, certains pays plus industrialisés, tels que l’Inde et Singapour, commencent à leur tour à subir le choc de la spéculation financière sur les denrées de première nécessité. Qu’en sera-t-il lorsque les pays occidentaux seront à leur tour touché par cette crise alimentaire? Et bien à notre tour, nous serons aussi mâter à coup de matraque, de balle en caoutchouc et de gaz lacrymogène. Et si ca ne suffisait pas? Alors, l’État afin de survivre nous enverra l’armée, comme l’histoire nous l’a démontré à de multiples reprises. Bien sûr, l’État, la Banque Mondiale et le FMI, tenteront de nous imposer des réformes et des programmes alimentaires bidon, mais si cela ne suffisait pas? Et si notre classe désirait une bonne fois pour tout plus que les miettes de leur festin? Nous n’avons d’autre choix que d’entrevoir une guerre de la faim qui n’aura pour finalité qu’une guerre de classe violente.

Seul la guerre sociale et le renversement de ce capitalisme meurtrier pourra y changer quelque chose. L'abolition des marchés et de la valeur d'échange permettra la satisfaction des humains en adhérant au principe de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins.

Ya Basta!

mardi, novembre 27, 2007

La révolte de novembre prise 2?


Après la mort de 2 jeunes suite à la collison de leur moto avec une voiture de flic, Villiers-le-Bel, une banlieue au nord de Paris, a vécu sa deuxième nuit consécutive d'émeutes. Ce matin, on dénombrait 82 blessés parmi les policiers, dont 4 grièvement. L'un des syndicats de flics mentionne même qu'il y a eu utilisation d'un fusil de chasse contre les policiers. De plus, 63 voitures et cinq bâtiments ont été incendiés à Villiers-le-Bel et dans six municipalités proches. La police a arrêté six personnes rapporte Radio-Cadenas.


Par ailleurs le journal Libé, quant à lui mentionne que des émeutes ont éclaté dans cinq autres communes du Val-d’Oise, dont Goussainville, Sarcelles et Garges-lès-Gonesse. La soirée confirme la promesse d’une inscription écrite sur l’autoroute A1 hier matin : «Vengeance pour Villiers-le-Bel» en référence aux jeunes tués par les flics. Même si l'enquête et certains médias clament que les flics ont fait leur boulot après être entré en collision avec la moto, d'autres, par contre, clament qu'il y a eu non-assistance à des personnes en danger:

"(...)les policiers «ont fait le massage cardiaque et qu’ils sont partis». Laissant les jeunes par terre, tout seuls. Une version qu’ici beaucoup répètent(...)"(ici).


Beaucoup craignent que ce soit une répétition des émeutes de novembre 2005, alors que des flics poursuivant des jeunes avaient causé leur mort.

De plus, si ca vous intéresse, un article en page 13, est paru hier dans le journal Anarchosyndicalisme (no 103), dont le titre est "A propos de la violence des jeunes des quartiers populaires", qui est une analyse par les camarades de la CNT-AIT sur la violence dans les banlieues françaises. Selon leur analyse, les émeutes de 2005 n'auraient pas été le fruit du hasard, contrairement à l'analyse véhiculée par certains "groupes révolutionnaires", mais bien la conséquence d'humiliation quotidienne de jeunes vivant dans des quartiers où le taux de chomâge avoisine souvent les 50%.
D'autres informations à venir...