vendredi 29 février 2008

APRÈS PLUS DE 60 ANS...

Cela fait maintenant plus de soixante années que ça dure. Des milliers de mortEs s'entassent dans les deux sols respectifs et ça continue. Pis encore, personne de sain d'esprit n'arrive à en voir la fin. Le conflit Israëlo-Palestinien n'en fini plus. Aujourd'hui, Radio-Canada rapporte des dires qui méritent d'être entendus, des propos qui donnent froid dans le dos et qui laissent prévoir que les fossoyeurs/euses ne chômeront pas de sitôt. Selon la SRC, Ehoud Barak, ministre israëlien de la défense, menace d'une Holocauste les PalestinienNEs de Gaza si les tirs de roquettes ne cessent pas...

Pour le moment, ce qui est plus sûr, c'est que l'armée israëlienne s'affaire à préparer l'entité ennemie (Gaza, depuis sept. 2007), toujours en riposte aux tirs de roquettes présumées du Hamas. Comme dirait l'autre, ça va faire soixante ans qu'Israël riposte. Durant ces six décennies, on en a entendu et rapporté des propos incendiaires, haineux, menaçant. Mais de là à menacer une population entière d'extermination...

Dans ce pays créé pour héberger les survivantEs de l'Holocauste des années 30-40, de plus en plus de voix se lèvent pour dénoncer l'abandon des personnes agées à la pauvreté. Ces mêmes personnes sont celles pour qui Israël a été créé. Ces personnes ne sont pas celles qui auraient le front de dire qu'elles désirent l'anéantissement entier d'une autre population...

Israël a perdu le respect de biens des populations à travers le monde depuis sa création. Dans bien des cas que nous désapprouvons, il y va même de haine de cet État. (comprenez bien, ce n'est pas que nous aimons un État plus qu'un autre, mais nous désapprouvons l'antisémisime que cela entraîne) Dans ce cas précis, Israël a perdu son âme (un État juif doit surement avoir une âme non?) en abandonnant les victimes de la Shoah et en menaçant Gaza d'une Holocauste.

jeudi 28 février 2008

Le cadeau de Pierre-Karl pour le 400e



Sans doute inspiré par la fontaine de Tourny, Pierre-Karl Peladeau a décidé de souligner le 400e en offrant de nouveaux records à une population fière de sa différence. Record du journal publié le plus longtemps sans journaliste, record du plus long conflit dans un quotidien (deux fois de suite!)...Ce n'est pas Montréal qui peut se vanter de ça, non madame, grâce à Pierre-Karl c'est Québec à qui revient l'honneur! Hourra pour la capitale!

Le 2 mars, le lock-out au Journal de Québec deviendra le plus long conflit à survenir dans un quotidien francophone au Canada, dépassant en durée celui du Soleil (1977-1978)
Blague à part, on a tendance à l'oublier mais la région de Québec vit actuellement l'un des plus importants lock-out de la province. Pétro-Canada, dans l'est de Montréal, a réussi récemment à mettre plus de syndiquéEs à la rue mais le Journal de Scabec bat des records de longévité. Onze mois que ça dure. Ça fait tellement longtemps qu'on les voit tous les matins qu'on a oublié que les artisanEs de Média Matin Québec sont en lock-out et que leur journal est un moyen de pression (tiens, un autre record: le journal publié le plus longtemps sans patron).

Un patron de choc

Le père Péladeau était un capitaliste mais il respectait ses employéEs. En fait, étant donné qu'il devait une bonne partie de ses succès d'éditeur aux déboires syndicaux de la compétition, le bonhomme avait une peur bleue des grèves. Il a même signé un contrat notarié avec un syndicat-clef, les imprimeurs du Journal de Montréal, limitant la durée de toute grève ou lock-out et imposant l'arbitrage obligatoire après l'expiration de cette limite de temps. En 40 ans, le Journal de Québec n'avait jamais connu ne serait-ce qu'une seule journée de grève.

Comme patron, Pierre-Karl Peladeau n'est pas mieux que son père... il est pire! Selon le Syndicat canadien de la fonction publique (qui syndique, comme son nom ne l'indique pas, bon nombre d'employéEs de l'empire Quebecor), les lock-out sont apparu depuis que le fils a pris les rennes de la compagnie. Dans les dix dernières années de la vie du père, il y a eu 3 lock-out chez Quebecor Media, tous au Journal de Montréal alors que... c'était le fils qui menait les négos! Depuis la mort du fondateur de l'empire, il y a eu 9 autres lock-out dont certains très long (un an chez Videotron). (Source)

Bref, Pierre-Karl est un patron de choc (c'est peut-être dû à son passé trotskyste? Who knows? Les renégats sont souvent les plus rats...). Et ça se reflète dans toutes les sphères d'activités. Il n'y a pas que les syndiquéEs qui goûtent à la médecine de cheval, parlez-en au CRTC ou au Fonds canadien de la télévision. Encore heureux qu'il ne fasse pas comme l'autre grand patron de presse «québécois» et qu'il ne s'oblige pas de politicienNEs!

Drette dans le mur?

Combien de temps l'empire pourra-t-il se payer le luxe d'un lock-out? Les journaux sont des bibittes fragiles, Quebecor devrait être bien placé pour le savoir puisque ses quotidiens ont commencé leurs ascension à la faveur de grèves longues et dures à La Presse et au Soleil. Selon les chiffres de l'industrie, l'autre quotidien de la capitale a gagné plus de 10 000 lectrices et lecteurs dans les premiers six mois du lock-out. Combien de temps lectorat et annonceurs tolèreront-ils un journal mal écrit par on ne sait trop qui et mal imprimé on ne sait trop où? C'est déjà surprenant que ça ait duré jusqu'ici.

À «Tout le monde en parle», le général Dallaire a presque traité de naïf le porte-parole des lockoutéEs. Selon lui, il est loin d'être certain que les syndiquéEs retournent un jour au travail. Et si Quebecor était prêt à tuer le Journal de Québec au profit d'autre chose de moins couteux mais tout aussi payant? Déjà que des lockoutéEs, Michel Hébert par exemple, murmurent que ce lock-out est un licenciement massif déguisé...

Une porte de sortie

Jusqu'à maintenant, les lockoutés du Journal de Québec ont fait preuve d'imagination et d'audace pour s'attirer et conserver la sympathie des gérants d'estrades radiophoniques et d'une opinion publique pourtant réputée pour son antisyndicalisme. Pas de piquetage, pas de vandalisme, une image de bons gars et de bonne filles, travaillant et propres sur eux et elles. Comme dirait Anne Sylvestre, ça ne se voit pas du tout (que ce sont des syndiquéEs en lutte). Sauf que, bon, c'est insuffisant. Faudra trouver mieux pour augmenter la pression.

Ce sont les collègues de la compétition qui offrent la meilleure porte de sortie pour augmenter la pression. Depuis quelques mois, des journalistes expriment spontanément leur solidarité en refusant de travailler en présence de scabs de Canoe. Et ça marche! Au point où le premier ministre s'est senti obligé de demander aux journalistes d'arrêter de le faire (Source). Ce serait bête que la concurrence syndicale (la majorité des journalistes solidaires sont à la CSN) empêche les lockoutés de faire appel à la solidarité de caste (on parlera quand même pas de classe ici... ;-). Après tout, le refus de collaborer avec des jaunes n'est-elle pas la plus vieille arme de l'arsenal syndical? À quand un mot d'ordre clair?




Un recordman? Serge Turgeon a eu le «privilège» de vivre de l'intérieur les deux plus long conflits de l'histoire des journaux francophones. En effet, à 26 ans, il était des grévistes du Soleil. Aujourd'hui, à l'aube de la retraite, il est des lockoutés du Journal de Québec (Source). Du côté patronal, J-Jacques Samson a le même «privilège» (sauf que lui, il reste bien au chaud). Faut croire qu'y a des gens qui ont un karma...

Bolivie : fascisme & révolution


François, un lecteur actuellement en Bolivie, nous a envoyé le texte suivant sur la situation bolivienne. La photo est extraite d'une série sur une exposition anti-fasciste à Cochabamba (cliquez ici pour voir toutes les photos). N'hésitez pas à nous envoyer vos contributions.

Après 500 ans de domination, l’autochtone bolivien relève la tête. L’application de politiques néolibérales sauvages par le FMI depuis 1985, la criminalisation de la culture de la coca (Par l’ONU et les Etats-Unis) et l’éveil politique des autochtones ont menés à l’élection d’Evo Morales en décembre 2005. Evo est un ex cultivateur de coca et premier président autochtone. Cette élection était accompagnée de promesse de réforme agraire et de nationalisation. Ce fut aussi l’occasion pour les opprimés de Bolivie de reprendre espoir. Pourtant, des menaces de sécessions secouent dangereusement le pays. Pourquoi en est-il ainsi? Faisons le point.

L’hypocrisie de l’opposition
Qu’en est-il maintenant après un peu plus de deux ans sous l’administration d’Evo Morales? Les réformes annoncées sont confrontées à l’opposition belliqueuse des régions riches de l’est. Pourtant, ces mêmes régions, Santa Cruz en tête, sont les premières à bénéficier le plus des retombées monétaires de la nationalisation des hydrocarbures, hautement anticipée par les Boliviens et entreprise sous le gouvernement d’Evo Morales. Comme celui-ci avait annoncé, les entreprises ne furent pas expropriées. Et contrairement à ce que qu’annonçaient les apôtres du néolibéralisme, les entreprises étrangères d’exploitation du gaz ne quittèrent pas le pays, mais restèrent pour continuer à exploiter les plus grandes ressources en pétrole d’Amérique du sud après le Vénézuela.

Mais que fait le gouvernement avec cette manne aussi importante que soudaine (au moins 6 fois plus de revenus du pétrole qu’en 2002)? Les réformes sont lentes à s’appliquer. C’est le cas d’un régime destiné à alléger la misère des personnes âgées financé à même la nationalisation des hydrocarbures. Ce programme est, une fois de plus, confronté à l’opposition des régions de l’est qui ont un poids disproportionné au gouvernement (Il faut 2/3 des votes pour approuver un changement à la constitution, ce qui donne de facto un veto aux régions opposées au gouvernement). Modifier cette mesure pour exiger une majorité simple (51%) a suscité le violent refus des groupes d’opposition, considérant cette décision comme ‘anti-démocratique’. Notez que considérer la majorité comme anti-démocratique démontre le total manque de sincérité de l’opposition.

Le racisme, la clé de voûte des opposants
Qu’est-ce qui pousse les régions de l’est à s’opposer au gouvernement? Tout d’abord ceux-ci possèdent une faible population autochtone. En effet, 60% de la population bolivienne fait partie de la communauté autochtone Aymaras ou Quechuas et vivent en majorité dans l’ouest. L’est se considère donc blanc et descendant des espagnols. Ceux-ci voient d’un mauvais œil l’élection d’un président socialiste, autochtone de surcroît. Force est d’admettre que le racisme fait partie de la rhétorique des régions opposées au gouvernement. Ils sont aussi peu disposés à partager les importants revenus provenant de l’exploitation du pétrole.

L’événement du 11 janvier 2007 illustre bien la situation bolivienne. Des groupes de citoyens, des étudiants et des syndicats manifestèrent pacifiquement pour exiger la démission du préfet Manfred Reyes Villa. Villa, un ex-militaire ayant un sinistre passé de tueur entraîné à la Escuela de las Américas (école située aux Etats-Unis notoirement reconnue pour former des tortureurs professionnels), est l’un des farouches opposants au gouvernement. Un groupe de paramilitaire de Santa Cruz, l’Union des Jeunesses Cruceniste, débarquèrent à Cochabamba pour le supporter. Ceux-ci ont été formés sur le modèle des jeunesses hitlériennes, sont majoritairement blancs et arborent la croix celte comme symbole (Ce signe est aussi utilisé par divers groupes d’extrêmes droite en France). Ils provoquèrent les manifestants, et contribuèrent intentionnellement à envenimer la situation. Suite à plusieurs jours d’affrontements, les résultats sont probants. L’intervention de l’Union des Jeunesses Cruceniste a laissée derrières elles deux morts et près de 200 blessés. Ce groupe est ainsi connu pour se promener de villes en villes, propageant sa haine et sa violence. Ces groupes fascistes sont entraînés et financés par les préfets des provinces autonomistes.

Benjamin Dangl, journaliste d’expérience en Amérique du Sud, a discuté avec les chefs de l’UJC. Ceux-ci refusent catégoriquement de se considérer comme raciste. Cependant, ils critiquent ouvertement les fermiers qui, « juste pour sauver de l’argent, ne se lavent ni ne changent de vêtements régulièrement », disent-ils. Ceux-ci ajoutent, “Quand nous aurons à defendre notre culture, nous le ferons. La défense de la liberté est plus importante que la vie ». Les leaders de l’UJC conclurent l’entrevue en ajoutant que les blancs et les riches habitants de Santa Cruz et les grands propriétaires terriens étaient plus aimables et plus propre que les ‘kollas’ (terme pour désigner les indiens et les fermiers).

Force est de constater que la nationalisation des hydrocarbures a finalement apporté des apports considérables au trésor bolivien. La privatisation de ces entreprises, imposés par le FMI, avait provoqués la ruine du pays ainsi que de nombreux troubles sociaux à travers le pays. Par exemple, le Février noir, en 2003, avait provoqué plus de 30 morts. La police et l’armée s’étaient alors violemment affrontées sous le seuil même du siège du gouvernement. La police avait mal digérée les augmentations de taxes du président Gonzalo Sanchez de Lozada, instaurés pour remplir les exigences du FMI. En ce moment, Evo a annoncé la nationalisation de plusieurs autres secteurs : L’électricité, les chemins de fer et les mines, par exemple.

Reste à voir si ces entrées d’argent contribueront à réduire les tensions ou à les exacerber. Pour l’instant, les préfets de six régions ont annoncés leur volonté autonomiste, un clair signe de défi au gouvernement, mettant en péril l’unité du pays.

- François

mercredi 27 février 2008

DVD: Les brigades du Tigre

On présente «Les brigades du Tigre» comme une sorte d'Incorruptibles français. Ce n'est pas tout à fait faux, c'est un film d'action mettant en vedette une équipe policière, la brigade mobile, dans un décors historique (Paris de la «belle époque»). Disons qu'on a remplacé la mafia par la bande à Bonnot en particulier et les révolutionnaires en général. Tout le monde, sauf la brigade, est méchant dans ce film. Mais, au fur et à mesure que l'on découvre l'ampleur des réseaux de ripoux dans les hautes sphères politiques, policières, bourgeoises et aristocratiques (i.e. la classe dirigeante), les premiers méchants du film (les anars) en deviennent de plus en plus sympathiques. Il ne faut s'attendre ni à un cours d'histoire (c'est très romancé!), ni à une leçon politique et pourtant... Voilà un film policier avec valeur ajouté pour les anars. Un très bon divertissement pour qui aime ce genre de film (moi je me suis régalé en tout cas).

Les brigades du Tigre, un film de Jérôme Cornuau, avec Clovis Cornillac, Jacques Gamblin, Edouard Baer, Diane Kruger, Olivier Gourmet, Stefano Accorsi... France, 2006.

La discrimination plus rentable, selon le Conseil du Patronat

En lisant cette nouvelle, je me suis dit qu'il ne doit pas y avoir beaucoup de femmes au CPQ. Le Conseil du Patronat du Québec, dans un mémoire déposé le 20 février dernier dans le cadre de la Commission sur l'équité salariale, a exigé l'abolition pure et simple de la Loi sur l'équité salariale, car son application serait trop lourde et coûteuse.
Cela signifie carrément que pour ce lobby patronal, le sexisme et la misogynie sont plus rentables. Car ce n'est pas respecter les femmes que d'exiger qu'elles soient payées moins cher que les hommes, pour un travail égal.

D'ailleurs, «selon la CSN, près de 50 % des entreprises qui comptent au moins 10 salariés au Québec ne se sont toujours pas conformées à la loi».

C'est un exemple de plus que les droits des travailleurs, hommes et femmes, sont incompatibles avec les intérêts des patrons aux coeurs de pierres. De toute façon, depuis quand les droits humains sont en concordance avec l'objectif de profit maximal du capitalisme ?

Source: http://www.cyberpresse.ca/article/20080221/CPSOLEIL/80220249/6787/CPSOLEIL

dimanche 24 février 2008

Lancement : "Sur les traces de l'anarchisme au Québec (1860-1960)"



Lancement du livre "Sur les traces de l'anarchisme au Québec (1860-1960)"

Fruit d’un long et minutieux travail de recherche, cet ouvrage présente une image vivante et généreuse de l’influence des idées anarchistes dans l’histoire québécoise, dévoilant ainsi l’existence de ce courant de pensée bien avant les tumultes culturels et politiques des années 1960. Des réfugiés de la Commune de Paris aux peintres et poètes issus de la mouvance automatiste, en passant par les militants anticléricaux de l’Université ouvrière et les révolutionnaires juifs du Yiddishland montréalais, Mathieu Houle-Courcelles redonne vie à différentes figures et expériences de l’anarchisme et offre une contribution originale au débat actuel sur la mémoire collective du Canada français.

Quand : le vendredi 14 mars 2008 à 17h00 (formule 5 @ 8)
Où : L'AgitéE (251, boul. Dorchester à Québec)

Le livre sera également lancé à Montréal le 20 mars prochain. Détails à venir sur le site de Lux.

AVIS AUX POLITICHIENneS

Cette semaine, la firme de sondages Léger Marketing a sorti son dixième sondage annuel sur les métiers et professions. Comme à chaque fois, l'objectif est de tâter le pouls de la polpulation sur le niveau de confiance qu'elle a envers les pompierEs, policierEs, syndicalistes, politicienNEs, et autres. Supposément que toutes les occupations "professionnelles" y passent. Et bien, cette année encore, les politicienNEs grattent le fond du baril pour s'y enfoncer un peu plus.

Les résultats sont assez rigolos en fait. En 2003, les politicienNEs récoltaient la confiance de 14% de la population sondée. En 2008, on est tombé à 8%. Pourtant, les excuses qui avaient précédées lors des autres sondages analogues étaient liées au scandale des commandites et autres petits scandales de la sorte. Aujourd'hui, c'est pas mal loin tout ça, et les politicienNEs n'arrivent toujours pas à remonter la pente...

Avec environ 8% de la population disant faire confiance aux politicienNEs au Québec, il est plus que normal que le niveau d'abstentionnisme aux élections soit aussi élevé. Bref, il sera complètement hypocrite de la part des biens-pensantEs de la société, lors du prochain scrutin, de dire que les gens ne se déplacent pas par paresse, qu'ils ne savent pas ce que c'est que de vivre dans d'autres conditions que dans notre belle démocratie. Ces clichés infantilisants, on les entend à toutes les élections. Y'en a marre à la fin.

Soyons un peu logique avec nous-mêmes. Avec moins de 10% de la population qui fait confiance aux politicienNEs, plus de 50% de la population (lorsque l'on compte les non-inscritEs et les mineurEs) qui ne va pas voter aux élections provinciales et fédérales, il serait peut-être temps de penser à ce dont nous voulons à la place de ce système pourri et liberticide, non?

Bah, je dois être un utopiste qui fait trop confiance à la nature humaine...
Bonne fin de semaine pareil.

À propos du drapeau rouge et noir

Avez-vous manqué de noir pour vos drapeaux?
(entendu à la manif de jeudi)


On nous demande régulièrement, surtout dans les manifs, pourquoi nous portons le drapeau rouge et noir et ce que ça signifie. Ne reculant devant rien pour éduquer les masses (!), Voix de faits vous propose son explication (qui en vaut bien une autre).

Tout le monde (ou presque) sait que le drapeau noir est le symbole par excellence des anarchistes. On le voit encore souvent dans les manifs, alors pourquoi préférer le rouge et noir qui est plus compliqué à fabriquer? Pour nous distinguer, tout simplement. De nos jours, la référence anarchiste recouvre tout et n'importe quoi et il y a une chance sur deux que nous ayons autant d'affinités politiques avec une personne porteuse d'un drapeau noir qu'avec une autre portant le fleur de lysé (!).

Pour nous, la symbolique du rouge et du noir est intéressante. Le rouge c'est la couleur traditionnelle du mouvement ouvrier (même la FTQ l'utilise), tandis que le noir c'est celle de l'anarchisme. Rouge et noir, ça fait anarcho-communiste. Ceci dit, on n'a rien inventé: la plupart des anarcho-syndicalistes et des communistes libertaires du monde entier utilisent aussi ce drapeau.

Aux origines du drapeau rouge et noir

Le rouge pour naître à Barcelone
Le noir pour mourir à Paris
(Léo Ferré, Thank you Satan)


Selon nos camarades d'Alternative libertaire, l'origine du drapeau rouge et noir est contestée. Il serait apparu à différent moments, dans différent lieux. Ainsi, vers 1880, les anti-autoritaires italiens de l'Internationale utilisait un drapeau rouge bordé de noir. D'autres disent qu'on peut le voir en Ukraine chez les makhnovistes. N'empêche, c'est la CNT espagnole qui l'a popularisé au tournant des années 1930.

Selon le témoignage de Garcia Oliver, c'est le premier mai 1931 que le drapeau rouge et noir fait sa première apparition officielle à Barcelone. Il s'agit d'un nouvel emblème pour une nouvelle génération de militantEs anarcho-syndicalistes qui rejettent à la fois le syndicalisme pur et l'anarchisme philosophique. Concrètement, les jeunes révolutionnaires avait appelé à un meeting à 200 mètres du meeting officiel des syndicalistes traditionnels. Pour attirer l'attention, ils avaient fait confectionner cinq grands drapeaux rouges et noirs montés sur un camion avec une banderole annonçant «Premier Mai, Fête internationale de gymnastique révolutionnaire». Et de la gymnastique, il en eu effectivement avec échange de coups de feu et entrée de force dans le siège de la Generalitat (le gouvernement catalan) pour porter les «conclusions du meeting» à son président, Francesc Macià. Par la suite, le rojinegros devient le symbole incontesté de l'anarchosyndicalisme espagnol. Les images de la révolution de 1936 se chargeront de la diffusion internationale de cet emblème anarchiste.

Au Québec...


Au Québec, sauf exception, le drapeau noir garde la faveur des militantEs même si on voit apparaître de temps en temps un drapeau rouge et noir. Une seule exception: le premier mai 1988. Ce jour là un cortège rouge et noir de 250 militantEs se forme à Montréal et quitte la manifestation syndicale avec fracas (geste expliqué le lendemain dans Le Devoir). Il s'agit de la première (et dernière) action publique d'un nouveau groupe politique: Socialisme & Liberté. Malheureusement, après avoir lancé le journal Rebelles (qui durera bien 12 ans), le groupe se dissout, paradoxalement victime de sa propre popularité (une cinquantaine de personnes ont répondu présent à un appel lancé par une demi-douzaine de militantEs, la bouchée fut trop grosse à avaler et ce fut fatal). Depuis le début des années 2000, ce sont surtout les militantEs de la NEFAC qui remettent le rouge et noir au goût du jour.

Pour en savoir plus: Notes sur l’histoire du drapeau rouge et noir (Alternative libertaire)

Le mouvement populaire défend la gratuité scolaire



Tout le monde devrait s’intéresser à la question de l’éducation! Il est profondément injuste de laisser les mouvements étudiants se démerder tout seul avec la contre-offensive idéologique des tenants du dégel des frais de scolarité.

L’automne dernier, le Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MEPACQ) prenait donc position pour la gratuité scolaire. Fait rare, plutôt que de se limiter à cette pétition de principe, le mouvement a choisi de produire sur propre argumentaire et de le diffuser. C’est ainsi qu’une brochure intitulée «La gratuité scolaire : de la garderie à l’université… au nom de notre droit à l’éducation!» vient d’être diffusée dans 333 groupes de base de la belle province.

L’éducation n’est pas une marchandise…

L’argumentaire du mouvement d’éducation populaire commence par une évidence qu’on a tendance à oublier dans certaines salles de rédaction : l’éducation est un droit! Mieux, le Québec et le Canada ont naguère pris des engagements internationaux à ce chapitre. Ainsi, ils ont signés, en 1976, un Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC) qui stipule notamment, à l’article 13, que les États signataires s’engagent à rendre l’enseignement supérieur «accessible à tous en pleine égalité, en fonction des capacités de chacun, par tous les moyens appropriés et notamment par l’instauration progressive de la gratuité».

Évidemment, il y a belle lurette que les politiques gouvernementale ne vont plus dans le sens d’une instauration progressive de la gratuité scolaire. L’ONU s’en est d’ailleurs rendu compte et le Canada et ses provinces ont été blâmés sur la scène internationale. Un Comité de l’ONU chargé de l’application du PIDESC a même dénoncé «l’effet discriminatoire qu’a depuis 1998 l’augmentation des frais d’études sur les personnes à revenus modestes (…).»

…mais elle coûte cher aux étudiantEs

Actuellement, les étudiantEs paient deux sortes de frais pour fréquenter l’université. Il y a les frais de scolarité, qui sont fixés par le gouvernement québécois, et les frais «afférents», qui sont fixés par les universités. Selon la brochure du MÉPACQ, les frais de scolarité ont connus deux boulversements au cours des trentes dernières années. Une première hausse de 330% a été appliquée entre 1989 et 1996 et le gouvernement en prévoit une deuxième de 30% entre 2007 et 2012. Concrètement, les frais de scolarité, qui étaient de 520$ par année en 1989, vont être de 2 200$ par année en 2012. En parralèlle, pendant que les frais de scolarité étaient gelés, les universités ont augmentés leurs frais «afférents» de 260% en 15 ans, les faisant passer de 160$ à 580$ par an, en moyenne. Si on ajoute ce qui est absolument nécessaire pour étudier (un ordinateur, du papier, des crayons et les livres), un baccalauréat coûte aujourd’hui 11 440$ aux étudiantEs.

Payer pour étudier : une injustice sociale

Les fabricants de l’opinion publique prétendent que la gratuité scolaire ne profiterait qu’aux riches. Le mouvement d’éducation populaire n’est pas d’accord. Le régime d’aide financière aux études (les prêts et bourses) est discriminatoire. Pendant que les riches et une partie de la classe moyenne sauvent de l’impôt en cotisant à un Régime enregistré d’épargne étude pour leurs enfants, les jeunes issus des classes populaires doivent s’endetter pour étudier. La moitié des étudiantEs, dont une majorité d’étudiantes (59%), vivent dans la pauvreté et doivent 12 320$ en moyenne à la fin de leur bac. Pas surprenant, dans ce contexte, que seulement 20% des étudiantEs universitaires viennent de milieux défavorisés contre 43% qui viennent des classes les plus riches de notre société. De fait, 70% des jeunes qui décident de ne pas poursuivre d’études post-secondaires invoquent l’insuffisance des ressources financières. Plusieurs études le démontrent, plus les frais de scolarités sont élevés, moins les jeunes des classes populaires vont à l’université.

La gratuité scolaire n’est pas une utopie

La gratuité scolaire est nécessaire pour combattre l’injustice sociale d’un système d’éducation qui reproduit les inégalités. Financer l’éducation par l’impôt est la seule façon de s’assurer que tout le monde paie sa juste part et que personne n’est empêché d’aller à l’école pour des raisons financières. Selon le MÉPACQ, instaurer la gratuité scolaire est loin d’être utopique. Concrètement, le mouvement estime que ça coûterait 356 millions $ par année.

C’est beaucoup et peu à la fois. Remis en perspective, c’est 0,6% du budget du gouvernement. En comparaison, la dernière baisse d’impôt coûtait deux fois plus que la gratuité scolaire. De plus, lors du dernier budget, le gouvernement a annoncé une baisse progressive de la taxe sur le capital pour les entreprises qui va coûter six fois le coût de la gratuité scolaire. Bref, c’est une question de volonté politique. Comme tout le reste.

samedi 23 février 2008

Les Etats-Unis dérapent encore

Voici un texte qui nous a été envoyé par un camarade actuellement en Bolivie. N'hésitez jamais à nous faire parvenir vos textes, communiqués et infos à nefacquebec[arobas]yahoo.ca.

Ceux qui croyaient que l’ère des complots en coulisse de la CIA en Amérique du sud était terminée, détrompez vous. La semaine dernière, une histoire troublante a été rapportée par ABC news. On y révèle que l’ambassade des Etats-Unis en Bolivie a été accusée d’espionnage. En effet, l’ambassade aurait recommandé à des volontaires des Peace Corps (sorte d’ONG d’aide) et à des étudiants de surveiller les agissements des immigrants Vénézueliens et Cubains.

C’est John Alexander van Schaick, un étudiant basé à La Paz, qui a révélé les détails de l’affaire. Plusieurs dizaines d’autres étudiants et volontaires des Peace Corps avaient aussi été informés par un officiel de l’ambassade de la nécessité de surveiller les agissements des Vénézueliens et des Cubains. Ces jeunes étaient incités à noter leur nom, leur adresse et leurs agissements. Le Département d’État des Etats-Unis a admis que ce comportement était en violation avec la politique d’utilisation des travailleurs étrangers.

Il est bon de rappeler que la Bolivie, aux yeux du gouvernement des Etats-Unis, forme une sorte d’axe du mal socialiste avec le Vénézuela et Cuba. Evo Morales, premier président autochtone en Bolivie, a en effet promis de nationaliser les hydrocarbures. Il a aussi lutté contre la privatisation de l’eau par des compagnies étrangères. Ces questions avaient provoqués la démission de l’ex-président Gonzalo Sánchez de Lozada ainsi que deux « guerres de l’eau ».

Ce n’est pas la première fois que Philip Goldberg, ambassadeur des Etats-Unis, se met les pieds dans les plats. L’année dernière, un proche du conseiller militaire de l’ambassade a été interpellé à l’aéroport de La Paz avec 500 balles de pistolet .45. Ces munitions étaient destinées à l’usage exclusif du personnel de la très diplomatique ambassade.

Cela fait suite a des accusations du gouvernement Bolivien que les Etats-Unis utilisent une ONG, Usaid, pour financer des opposants politiques. Cette accusation a été réfutée par M. Goldberg. Quoi qu’il en soit, l’événement risque fort de miner la crédibilité des travailleurs étrangers en Bolivie. Ceux-ci dépendent en effet beaucoup de la confiance des communautés pour faire leur travail.

A travers un communiqué officiel, l’Ambassade des Etats-Unis a informé que les responsables de cette bourde seront convoqués par le Département d’État pour répondre de leurs actes. Les coupables devront répondre des ‘erreurs’ commises dans la distribution d’information aux étudiants et aux Peace Corps. Le communiqué évite l’utilisation du mot ‘espionnage’.

Les relations restent à couteaux tirés entre les Etats-Unis et la Bolivie. Sans disposer de preuves, Evo Morales a même accusé les Etats-Unis de tenter de l’assassiner. En regard au passé d’ingérence des Etats-Unis dans les affaires des pays du sud, l’accusation n’a rien de farfelue. De plus, la Bolivie a un notoire réputation d’instabilité politique et gère actuellement une crise interne. Plusieurs régions ont en effet déjà déclarées leurs autonomies et menacent l’unité du pays. Espérons que les manœuvres maladroites des États-Unis ne causent plus de peur que de mal.

vendredi 22 février 2008

Pause Kit-Kat : Atari Teenage Riot

Bon, c'est la fin de semaine, alors on ne nous reprochera pas de se taper 2 vidéos de riot-porn en ligne, hein ? Celui-ci met en scène le groupe Atari Teenage Riot qui participe à un sound system qui suit les célébrations/protestations du 1er mai à Berlin en 1999. Alors que les flics matraquent la foule tout autour d'eux, les membres du band continuent de performer et de beugler ''revolution'' et ''fuck the police''. Crinqués, comme on dit en latin.

Pause kit-kat: Riot Porn

Les Autonomes berlinois



Autrefois, les autonomens allemands étaient une source inépuisable d'inspiration pour le mouvement anarchiste nord-américain (sans jamais leur arriver à la cheville, il va sans dire). C'est d'eux qu'on a notamment importé le black bloc. Un peu de riot porn pour les nostalgiques des «belles années». Notez que les images de ce film ont toutes été tournées alors que le mouvement autonome n'était plus que l'ombre de lui-même, imaginez quand il était ascendant!

(via Le Jura Libertaire)

P.S.: Par contre, pour la zizique, les allemandEs ont toujours été nulLEs à chier.

jeudi 21 février 2008

Photo-reportage sur la manif de l'ASSÉ



Le 21 février 2008, il y avait une manifestation nationale de l'ASSÉ, à Québec, sur le thème «Pour un réinvestissement mais pas n'importe comment». Nous y étions, voici un photo-reportage maison.

Le communiqué de l'ASSÉ:
Dans la rue pour un réinvestissement, pas n’importe comment !

Québec, le 21 février 2008 - L’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) tient aujourd’hui une manifestation nationale pour le droit à l’éducation. Le syndicat étudiant national somme le gouvernement de réinvestir massivement dans le système d’éducation afin de combler un sous-financement injustifiable aux effets néfastes sur la condition étudiante. L’ASSÉ met activement de l’avant ses revendications pour une éducation gratuite, accessible et de qualité, et ce, malgré l’arrêt de la campagne de grève générale illimitée. 14 associations étudiantes sont en grève pour l’occasion, rassemblant près de 40 000 étudiants et étudiantes de l’ensemble du Québec. Le rassemblement est prévu à 14h30 au pavillon Charles-De-Koninck de l’Université Laval.

Devant l’irresponsabilité gouvernementale en matière de financement de l’éducation postsecondaire, l’ASSÉ considère que la mobilisation massive est le seul moyen d’assurer un véritable accès universel à l’éducation. « Seul un réinvestissement public massif permettra à la société québécoise de se doter d’une éducation publique accessible. Le sous-financement du savoir est une aberration si l’on considère que c’est par l’éducation que l’on peut transformer la société » s’insurge Marie-Eve Ruel, porte-parole de l’ASSÉ.

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Les copains d'abord...

Pierre Boulanger, l'ex-pdg de la Société du 400e, s'est trouvé un parachute doré. Il vient d'être nommé délégué général du Québec à Londres (l'équivalent d'un poste d'ambassadeur). Il parait qu'il serait compétent pour ce poste. Le développement économique et les relations internationales c'est dans ses cordes. S'il a été nul au 400e (au point de se faire foutre dehors à la veille du coup d'envoi!), ce n'est pas de sa faute, c'est juste pas un gars de showbizz. C'est ce qu'on dit. Le monsieur doit aussi avoir beaucoup d'amis parce que quand la députée du centre-ville de Québec a commenté négativement la rumeur de sa promotion à Londres, vendredi dernier, ça a été le tollé. Il est compétent, il est compétent, il est compétent, répètent les chroniqueurs en citant son cv. C'est drôle, moi ce que je retiens surtout c'est qu'en 1998 le même gars compétent était... candidat du Parti libéral du Québec. Simple coïncidence? J'ai comme un doute.

No comment....

Une animation vidéo d'Amnistie Internationale qui vaut le coup d'oeil... On sait que les pétitions et les chaines de lettres de solidarité ont peu d'effet, mais faut avouer que AI a le tour de bien faire passer son message (l'aide de concepteurs de pubs efficaces et d'un budget à peine plus élevé que le nôtre aidant !) Enjoy !

mercredi 20 février 2008

Afghanistan: Quand critiquer l'islam peut mener au cimetière

Cela fait des mois que nous sommes constamment harassés par la propagande militaire qui nous dit que nos soldats sont en Afghanistan pour défendre la démocratie et libérer les femmes.
Vraiment ?

Sayad Parwez Kombaksh, un journaliste et étudiant travaillant au journal Jahan-e Naw (Nouveau Monde), a été arrêté le 27 octobre dernier et condamné à mort le 23 janvier pour avoir téléchargé et distribué un rapport exposant le fait que les fondamentalistes musulmans qui prétendent que le Coran justifie l’oppression des femmes, ont déformé la vision du prophète Mahomet. Celui-ci avait distribué des copies du document à des étudiants et enseignants de l’université de Balkh. Une plainte a été portée contre lui pour blasphème et il fut poursuivi par des juges religieux. Le droit de représentation par un avocat lui a été refusé et son procès a été tenu à huis clos.

Diverses voix se sont élevées dans le monde pour exhorter le gouvernement Karzaï afin qu’il intervienne en faveur du jeune homme, pour éviter son exécution et pour demander sa libération. Malheureusement, une motion confirmant la condamnation a été adoptée par le Sénat afghan. En plus de ça : «Quant au procureur adjoint de la province de Balkh, il a menacé d’arrestation tous ceux qui tenteraient de le soutenir».
La Chambre des communes a adoptée à l’unanimité, le 4 février dernier, une motion qui condamne la sentence reçue par le jeune homme et demandant la fin des procédures judiciaires à son endroit.
C’est ça la belle «démocratie» que nos soldats défendent en ce moment. Une «démocratie» où la moindre critique envers la religion d’État peut mener au cimetière, par la lapidation. Merde, combien de fois on s’est fait dire que c’était pour libérer les femmes et quand un simple citoyen souhaite apporter un point de vue sur la situation des femmes de ce pays, on veut le tuer !
Où est la démocratie là-dedans !?!
Sources :

mardi 19 février 2008

La minute du patrimoine révolutionnaire: A las barricadas



La minute du patrimoine est une chronique musicale. L'idée est de faire connaître l'histoire et les dessous de certaines chansons révolutionnaires.

A las barricadas est sans doute le chant anarchiste espagnol le plus connu. C'était l'hymne de la CNT, donc du peuple, en 1936. Impossible de voir un film sur la guerre civile sans l'entendre au moins une fois. Pourtant, comme tant d'autres chansons anarchistes, il s'agit en fait d'un détournement.

La chansons originale s'appelle La Varsovienne. Il s'agit d'un chant ouvrier polonais qui a été très populaire en russie à partir de 1905. La rumeur veut que ce soit des anarcho-syndicalistes allemands qui l'ont importés en Espagne.

Toujours est-il qu'en 1933, le poète, traducteur, miliant anarchiste et syndical Valeriano Orobón Fernánez réécris les paroles de La Varsovienne qui devient sous sa plume Marcha triunfal avec comme sous-titre A las barricadas. Ángel Miret refait la musique. Le tout est publié en novembre 1933 dans le supplément de Tierra y Libertad de Barcelone. Le succès est immédiat, surtout chez les jeunes, et la chanson déclasse même le traditionnel Hijos del pueblo.

Un curieux hasard, lié sans doute à l'influence des guerilleros espagnols dans la Résistance, selon Wikipedia, fait que l'air de La Varsovienne est aujourd'hui la musique du chant de marche du 1er régiment de hussards parachutistes, basé aujourd'hui à Tarbes : Les Hussards de Bercheny.



Une vraie barricade anarchiste, à Barcelone, en mai 1937.


Traduction française des paroles
(Source: Wikipedia)

Des tempêtes noires agitent les airs
Des nuages sombres nous empêchent de voir.
Même si la mort et la douleur nous attendent
Le devoir nous appelle contre l'ennemi.
Le bien le plus précieux est la liberté.
Il faut la défendre avec foi et valeur.

Lève le drapeau révolutionnaire
Qui emmènera le peuple à son émancipation.
Debout peuple ouvrier au combat
Il faut vaincre la réaction :
Aux barricades ! Aux barricades !
Pour le triomphe de la Confédération !
Aux barricades ! Aux barricades !
Pour le triomphe de la Confédération !


Une autre version (sur fond d'affiches de la révolution cette fois)

Le congrès de l'ASSÉ met fin à la campagne de grève générale illimitée

Réunis en Outaouai pour un congrès en fin-de-semaine, les membres de l'ASSÉ ont décidé de mettre fin à la campagne de grève générale illimitée mise de l’avant depuis avril 2007. Selon Hubert Gendron-Blais, de l'exécutif de l'ASSÉ, si la majorité des assemblées générales des syndicats membres ont adoptée les revendications de l'association, une majorité a rejeté la grève générale.

Dans un communiqué publié sur le site de l'ASSÉ, les congressistes déclarent avoir «convenu à contrecœur que la conjoncture politique et la mobilisation étudiante et populaire n’étaient pas au rendez-vous pour faire reculer le gouvernement». «Devant ce constat amer, poursuit le communiqué, nous tenons à faire savoir au gouvernement qu’il est vain de crier victoire : l’ASSÉ se dressera sur son chemin chaque fois que la classe politique et économique accentuera la marchandisation de l’éducation». L'ASSÉ réitère qu'elle «croit toujours toujours en la nécessité d’une éducation publique gratuite, accessible et de qualité».

En grève quand même!

Qu'à cela ne tienne, les grévistes des sciences humaines de l'UQAM ont décidé de poursuivre quand même leur grève générale illimitée (plus d'infos sur ce blogue) et sont rejoint par les étudiant-es de science sociale de l'Université du Québec en Outaouai. D'autres groupes, de l'Université Laval notamment, seront en grève jeudi. Hubert Gendron-Blais précise que l'ASSÉ reconnaît l'autonomie locale et que ces associations auront le plein soutien de leur fédération syndicale.

Manifestation nationale

Rappelons que l'ASSÉ manifestera à Québec jeudi. Rendez-vous à 14h30 devant le pavillon De koninck de l'Université Laval.

==
Pour ne savoir plus sur la situation dans le mouvement étudiant, ne manquez pas l'entrevue avec Hubert Gendron-Blais lors de l'émission Voix de faits (mercredi 20h, en rediffusion jeudi 15h sur les ondes de CKIA fm 88.3).

lundi 18 février 2008

Pied de nez aux J.O.






(Communiqué reçu ce matin sur notre boîte courriel. N'hésitez jamais à nous envoyer vos infos.)

Une présence anti-olympique au Karnaval de Kébek

Alors que la lutte contre la tenue des Jeux Olympiques en 2010 bat son plein à Vancouver-Whistler et gagne en support à la grandeur du Kanada, les mascottes des Jeux étaient au Karnaval de Kébec en fin de semaine avec toute leur équipe de propagande, dont l'ex-champion de patin Marc Gagnon.

Des activistes ont profité de l'occasion pour afficher leur solidarité avec les revendications autochtones, anti-capitalistes et anti-coloniales reliées aux Jeux Olympiques. Leur petit jeu a consisté à se tenir proche des mascottes pour se faire prendre en photo avec leurs gaminets portant l'inscription: "PAS de Jeux Olympiques sur des terres autochtones VOLÉES!" et reprenant le logo de la campage No 2010 Olympic on Stolen Native Land! Resist the 2010 Corporate Circus (www.no2010.com)

L'équipe de sécurité a tôt fait de ramener les trois mascottes à leur loge pour le reste de l'après-midi, ce qui n'a pas empêché le groupe d'individus de saisir quelques clichés en compagnie du célèbre porte-parole... à son insu.

Parce que les Jeux Olympiques de 2010 sont synonymes de destruction environnementale, de répression policière, d'itinérance, de dette publique et de profanation de terres autochtones non-cédées, les manifestations d'opposition ne peuvent que se multiplier d'ici le début des Jeux prévus pour février 2010.

À signaler: une entrevue avec Webster dans Le Devoir

À lire dans Le Devoir ce matin:

L'entrevue: Le rappeur sage de Limoilou

Par Isabelle Porter
Édition du lundi 18 février 2008

Pour Webster, Québec est une ville qui évolue lentement sur le plan de l'ouverture à l'autre

Le rappeur Ali Ndiaye, alias Webster, trouve la ville de Québec trop blanche et conservatrice. Ce qu'il dénonce avec panache dans le documentaire Québec, ville de passage, présenté cette semaine aux Rendez-Vous du cinéma québécois.

Québec -- «Québec Québec / On est loin des favelas / Mais si on te dit que tout est correct / C'est qu'on te raconte des fables hélas», prévient-il sur son album Sagesse immobile lancé à l'automne. Dans un vidéoclip intitulé L. Land, le quartier Limoilou où il habite se donne des airs de Bronx local. «Les kids se sont détournés d'Sesame Street / La jeune a beaucoup de pression / Depuis que quelques de ses amies strip / Un virus dans l'district.»

/... la suite

dimanche 17 février 2008

Appel à une manifestation anti-militariste

Résistance à la guerre, d'hier à aujourd'hui

Il y a 90 ans, la Canada était engagé dans une guerre impérialiste en Europe. Alors que le flot de volontaires se tarissait, les autorités se sont tournées vers la conscription pour continuer de fournir leur cote-part de chair à canon. C’était le 1er janvier 1918. L’opposition à la conscription était virulente au Québec et l’armée en était réduite à faire la chasse aux conscrits-insoumis dans les villes, provoquant ainsi de nombreux incidents.

Québec fut à l’époque témoin d’une véritable révolte populaire contre la conscription. Du 28 mars au 1er avril 1918, des foules de plusieurs milliers de personnes ont affronté l’armée à main nue dans les rues du centre-ville. Cinq jours d’émeutes pendant lesquels un poste de police est assiégé, des journaux militaristes attaqués et un bureau de l’armée incendié. Cinq jours qui se sont terminés par un bain de sang dans le quartier Saint-Sauveur quand l’armée charge la foule, faisant 35 blessés et 4 morts.

Aujourd’hui, 90 ans plus tard, le Canada est une fois de plus en guerre. Les motifs ne sont guère différents, il s’agit une fois de plus d’une guerre impérialiste menée au nom de la démocratie et de la liberté. Mais, hier comme aujourd’hui, les peuples ne sont pas dupes. Il n’y a peut-être pas de conscription mais c’est en notre nom, et avec notre argent, que le Canada fait la guerre. Néanmoins, malgré la propagande incessante, une majorité de la population québécoise s’oppose à la guerre.

Cette opposition populaire doit pouvoir s’exprimer! C’est pourquoi nous marcherons le 28 mars prochain pour commémorer le 90e anniversaire des émeutes contre la conscription et pour manifester notre opposition à la guerre en Afghanistan.


Manifestation anti-militariste
Vendredi le 28 mars
Rassemblement à 17h
Devant la bibliothèque Gabrielle-Roy




Une initiative de la NEFAC (www.nefac.net)


Cet appel est appuyé par :

Collectif Piranhas (piranha@resist.ca)

Gauche socialiste (www.lagauche.com)

Québec Solidaire Taschereau (www.quebecsolidaire.net)

Regroupement autonome des jeunes (RAJ)

PCR-Québec (www.pcr-rcp.ca)

Personne n'est illégal-Montréal (nooneisillegal-montreal.blogspot.com)

Bloquez l'empire-Montréal (bloquezlempire.resist.ca)

Association des Étudiantes et des Étudiants en Histoire (aeeh.asso.ulaval.ca)


Pour endosser cet appel et participer à la mobilisation, envoyez un courriel à nefacquebec[arobas]yahoo.ca






Outils de mobilisation:
Un tract
Une affiche

samedi 16 février 2008

Ah... le Bloc

Au Québec, on a la fâcheuse manie de jumeler politiséE avec nationaliste, péquiste ou souverainiste. Un peu comme si être conscientE de la chose politique est l'équivalent de s'enfermer dans le modèle ultra restrictif parlementaire. Les générations nous ayant précédé ont même décidé de se créer deux clubs politiques avec comme suffixe "québécois". On a droit au parti et au bloc, que ce soit au privincial pour le premier ou au fédéral pour le second.

Cette fois-ci, concentrons-nous sur le Bloc. Bien installé au parlement canadien depuis 1990, cette formation se donne pour objectif d' affirmer "l’existence de la nation québécoise, [exiger] sa reconnaissance et [défendre] les intérêts de ses citoyens et de ses citoyennes ainsi que leur droit de choisir librement leur avenir".

"L'existence de la nation québécoise". Quelqu'unE a déjà tenté de tirer une définition claire de ce que c'est ce machin-là? Elvis Gratton (dans le premier) démontre bien dans l'avion ce qu'est le "Québécois". Une entité indescriptible qui, trop souvent, renie ses racines autochtones, métisses, irlandaises, africaines et britanniques (et j'en oublie). Les nationalistes purEs ne se cassent pas la tête au moins: blanc, francophone et catholique. Demandez à monsieur Fiset et sa fédération des québécois de souche. Bien évidemment, le parlement fédéral a reconnu l'existence de la nation québécoise... Mais c'est quoi? Nous, les travailleuSEs, chômeuSEs ou étudiantEs avons beaucoup plus en commun avec les gens de notre position de partout dans le monde qu'avec Julie Schnider, PK Péladeau ou autre bouffon de cette grande "nation québécoise".

"Défendre l'intérêt de ses citoyens et de ses citoyennes".
Quel intérêt? Les intérêts de l'immigrantE colombienNE ou haïtienNE qui bosse dans une usine depuis dix ans sont beaucoup plus proches des nôtres que ceux de Desmarais. Les intérêts de quelque politicailleuSE que ce soit sont beaucoup plus arrimés à ceux des gens de la finance que qui que se soit d'autre (sauf quelques petites formations parlementaires qui diluent toujours un peu plus leurs discours afin d'obtenir quelques votes de plus). Bref, le Bloc pour les bloquistes et rien de plus au fond.

La question à mille balles: pourquoi les anars sont contre les nationalismes? Vous avez déjà vu un nationalisme inclusif? NON, sauf dans les belles paroles des nationaleuSEs gauchisantEs. Vous avez déjà vu un nationalisme mener à quelque chose de positif? NON, l'ex Yougoslavie, l'actuelle Russie et plusieurs autres exemples historiques vous le prouveront. Vous avez déjà vu un nationalisme profitable pour touTEs? NON. On y recrée toujours le même système d'exploitation, même "entre nous". Les friquéEs exploitent toujours les masses, qu'elles soient nationales ou immigrantes.

Bah, assez de destruction comme ça. De toute façon, le nationalisme québécois est générationnel et émotionnel plutôt que rationnel et fondé.

Bonne journée

Classiques de la subversion : « La Société du Spectacle »

Si l’adhésion obtuse au situationnisme conduit généralement au ridicule, les pro-situs qui sévissent chez les « autonomes » en étant la preuve vivante, on ne peut nier que les problématiques abordées par le situationnisme sont intéressantes. C’est l’objet du maître ouvrage de Guy Debord, La société du spectacle, paru quelques mois avant 1968, et qui reste attaché à la mémoire de Mai.

Debord développe le concept de spectacle, qui est la mise en scène de phénomènes sociaux pour fasciner – et aliéner – le prolétariat. Le spectacle est justification de la société, mais aussi manipulation par le rapport inégal qu’il l’introduit. Le spectacle est la preuve que les systèmes de domination capitaliste et « soviétique » sont similaires. La marchandisation de la société se nourrit du spectacle et vice-versa. Le rôle des médias dans l’aliénation, et surtout de la télévision, sont fortement questionnés.

Le principal obstacle à la lecture de La Société du spectacle est son écriture volontairement hermétique. Le livre est écrit sous forme d’aphorismes, à la façon de Nietzsche. Les aphorismes sont secs voir cryptiques, et la plupart des thèses gagneraient à être argumentés. De même, Debord ne donne pas de définition nette et précise du spectacle en tant que concept, alors que cette notion est au centre de son édifice théorique.

C’est sans doute la raison pour laquelle La Société du spectacle laisse le lecteur ou la lectrice un peu sur sa faim, et en limite fortement la portée. Est-ce à mettre en parallèle avec le caractère superficiel du militantisme situationniste, limité à un activisme slogandaire et à de sympathiques farces un peu potaches ?

Pour les situationnistes, la révolution ne passe plus par les modèles classiques d’organisation du prolétariat. Il s’agit en priorité d’attaquer le spectacle, et de mener un combat au niveau des symboles. Avec le primat donné à la lutte idéologique, Debord s’écarte des postulats de la gauche révolutionnaire (léniniste ou anarchiste) qui considère que la lutte économique et sociale est déterminante en dernière instance. Cela peut conduire à sous-estimer le poids de la lutte entre le capital et le travail. Debord a cependant le mérite de poser des questions que souvent les révolutionnaires ne se posent pas.

• Guy Debord, La Société du spectacle. 1re édition Buchet-chastel, 1967. Réédition Gallimard, 1992. (Texte intégral en ligne)

Un texte de Matthijs paru dans le no 168 du mensuel Alternative libertaire (décembre 2007).

jeudi 14 février 2008

Toé, tais toé

Au Canada, les salariés n'ont pas la liberté de parole dès qu'il s'agit de critiquer publiquement leur employeur. En 2008, même un officier syndical peut faire l'objet de mesures disciplinaires s'il s'ouvre un peu trop la trappe.

Ainsi, Wojtek Gwiazda a été suspendu 3 jours sans salaires parce qu'il a osé critiquer publiquement l'orientation poursuivie par ses patrons. Il s'est fait dire qu’en cas de récidive, il pourrait faire face à des mesures plus sévères.

M. Gwiazda ne travaille pourtant pas pour une grande multinationale. Il est à l'emploi d'une société publique, plus précisément au service de Radio-Canada International (RCI). Quel tord a-t-il pu faire à Radio-Canada pour mériter une telle sanction? Il s'est tout bonnement adressé au comité parlementaire du patrimoine qui examine le mandat du diffuseur public.

C'est que le Comité d'action de RCI, un organisme intersyndical dont il est le porte-parole, juge que le mandat de RCI est détourné. En effet, alors qu'elle est traditionnellement la « Voix du Canada à l’étranger », l’an dernier, RCI a subi un changement radical, pour devenir un service orienté vers les nouveaux immigrants.

Suite à l'intervention du syndicaliste, les parlementaires ont questionné le président de Radio-Canada, M. Robert Rabinovitch et le vice-président des services français M. Sylvain Lafrance. La haute gomme de la société d'État n'a vraiment pas aimé ça. C’est à la suite des questions des députés que M. Gwiazda a été convoqué en entretien disciplinaire.

Le syndicat de M. Gwiazda est outré, « en agissant de la sorte, non seulement Radio-Canada s’est immiscé dans les affaires internes du syndicat, mais le diffuseur public tente aussi de le museler. C’est inacceptable », a déclaré Alex Levasseur, le président du Syndicat des communications de Radio-Canada (FNC-CSN). « Comme syndicat, nous ne défendons pas seulement les droits et les salaires de nos membres. Nous tenons aussi à préserver et défendre le mandat de diffuseur public que détient Radio-Canada, » explique-t-il.

La démocratie est le moins pire des systèmes clament régulièrement les éditorialistes aux ordres. C'est peut-être vrai. Mais ils oublient en général de dire que la démocratie s'arrête à la porte des milieux de travail. Là bas, même dans les milieux syndiqués, c'est la tyrannie qui règne en maitre.

L'Autre 400e

C'est maintenant officiel: il y a une alternative à la Société du 400e! Ça s'appelle la Convergence de l'Autre 400e.

Fondée le 10 février dernier par des individus, des collectifs et des organisations de Québec, la convergence de L'Autre 400e poursuit les objectifs suivants:
  • Mettre de l'avant une vision populaire et critique de l'histoire de la ville de Québec en tenant compte du rôle fondamental des Premières Nations.
  • Occuper l'espace public pour diverses activités de formation et de diffusion.
  • Favoriser la convergence des acteurs intéressés à arrimer leurs actions et activités.


Il a également été décidé de s'organiser selon une structure souple de convergence qui compte une assemblée générale, 4 volets (informations, contre-événements, animation de rue et culturel) et un comité provisoire de suivi.

Le comité provisoire de suivi de la convergence de L'Autre 400e invite toutEs les personnes, collectifs et organisations en accord avec les objectifs de la convergence à la rejoindre. Des questions? lautre400[arobas]gmail.com

Les employéEs de soutien de l'Université Laval ont une nouvelle convention collective

Selon le site du SCFP, plus de 850 syndiquéEs se sont déplacéEs, malgré la tempête, pour une assemblée monstre mettant fin à un processus de négociation commencé en... 2006. L'entente de principe conclue lundi a été approuvée à 95%.

Selon le site syndical, «la nouvelle convention prévoit plusieurs améliorations, entre autres une restructuration salariale rétroactive au 1er juin 2006, qui représente une hausse de la masse salariale totale de 4,28%. Les salaires pour leur part augmentent de 2,25% au 1er avril 2007, de 4% en avril 2008 et de 3% en avril 2009 et un minimum de 2,25% en avril 2010 ou la politique salariale gouvernementale (la meilleure option des deux). Deux mois avant la fin de la nouvelle convention, la dernière augmentation salariale sera calquée (clause remorque) sur la politique salariale du gouvernement du Québec. En contrepartie, l’employeur baisse sa cotisation de retraite de 9% à 7,5% tandis que les employés passent de 6% à 7,5%».

C'est sur que ça reste une position de compromis mais, dans un contexte où les employéEs du secteur public ont plutôt tendance à passer dans le tordeur, c'est presque une victoire. Selon Luc Brouillette, président du SEUL, l’ampleur de la mobilisation n’est pas étrangère aux résultats obtenus. «Je n’avais jamais vu une telle mobilisation. Les travailleurs, dont les deux tiers sont des femmes, se sont impliqués malgré les horaires variables et l’éloignement des pavillons les uns des autres. Difficile de demander mieux, c’est cette solidarité qui a fait les résultats de demain (aujourd’hui) et on est très fiers de ça», a-t-il signalé au Média Matin.

Notons que la précédente convention collective des travailleurs répartis parmi le personnel de bureau, les techniciens et les gens de métiers de l’Université Laval était échue depuis le 31 mai 2006.

Manifestation nationale à Québec jeudi le 21 février 2008

Pour un réinvestissement, pas n’importe comment !

Après les rues de Montréal, c’est maintenant au tour des rues de Québec de recevoir la visite des étudiants et étudiantes qui manifesteront pour le droit à l’éducation. Le gouvernement n’a pas encore reculé sur la question de la hausse des frais de scolarité et le système d’éducation postsecondaire ne cesse de se dégrader, tendance qui ne pourra être inversée que par un réinvestissement massif. C’est pourquoi il faudra se rendre à Québec pour manifester le jeudi 21 février 2008 dès 14h30 devant le pavillon Charles-De-Koninck de l’Université Laval. Des transports seront organisés par les associations étudiantes, alors vous pouvez vous adresser à celles-ci pour avoir de l’information et confirmer votre présence, ou appeler au bureau de l’ASSÉ pour plus de détails.

Aide-mémoire

Quand ? : Jeudi le 21 février 2008 - Départ : 14h30

Où ? : À Québec, devant le Pavillon Charles-De-Koninck, Université Laval

Pour plus d’information :

Par téléphone : (514) 390-0110

Courriel : executif@asse-solidarite.qc.ca

mercredi 13 février 2008

La minute du patrimoine révolutionnaire: Le chant des partisans



La minute du patrimoine est une nouvelle chronique musicale. L'idée est de faire connaître l'histoire et les dessous de certaines chansons révolutionnaires.

«Motivés, Motivés», qui n'a pas entendu ce refrain de Zebda? Dans la gauche radicale et altermondialiste, en tout cas, ça a énormément tourné. On l'entendait, et on l'entend encore, dans les party, les manifs, les rassemblements politiques.

Cette chanson ouvre un disque éponyme, produit par le Tactikollectif toulousain, au profit de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR). Zebda, LCR? Dans une entrevue à À Babord, Mustapha Amokrane de Zebda, explique : «S'agissant de la LCR, nous avons commencé par leur dire que leur fête annuelle laissait à désirer et qu'on était volontaires pour l'organiser. Ce lien découlait du fait qu'on rencontrait sans cesse leurs militants dans les différentes activités et manifs auxquelles nous participions. On s'est rendu compte ainsi de nos affinités politiques sur plusieurs questions. (...) Là-dessus on a rapidement accordé nos violons. On est vite arrivés à s'entendre et c'est ainsi que nous avons produit ensemble le disque Motivés. Un disque composé de chants de lutte qui a connu un succès phénoménal et inattendu [100 000 copies vendues, ndlr]. Chants repris d'ailleurs pendant les manifs. Nous tenons à dire que c'est un disque réellement militant du fait que nous sommes parvenus à le produire en dehors des maisons de disque et de production classiques». (Source)

«Motivé, Motivés», le refrain et l'arrangement sont bien de Zebda mais il s'agit d'une reprise d'une vieille chanson, le Chant des partisans, que les toulousains ont raccourci et rendu joyeuse. L'original, comme on le verra, est beaucoup plus brutal et violent.

Flashback : La résistance

En 1943, une partie de la résistance française est regroupée à Londres. On cherche alors un indicatif pour l'émission «Honneur et patrie» diffusée par la BBC en direction de la France. Prenant prétexte de cette recherche, certains cherchent carrément à produire un hymne, une marseillaise de la résistance. «On ne gagne la guerre qu'avec des chansons...il faut un chant qui ait l'air de venir des maquis», dit-on en haut lieu.

C'est une chanson, en russe!, d'Anna Marly qui sert de canevas pour produire le Chant des partisans. En mai, la chanteuse s'enferme avec Joseph Kessel et Maurice Druon pour accoucher d'un texte nouveau. Le 30 mai, Germaine Sablon met la dernière main à la partition, le lendemain elle enregistre la chanson.

Seule les premières notes servent à l'indicatif de la radio de la résistance mais l'aviation anglaise arrose tous les maquis de France et la chanson figure sur un film de propagande (Three songs about résistance d'Alberto Calvacanti). Le «hit» sera immédiat. La chanson, généralement sifflée, se répand comme une trainée de poudre dans les milieux de la résistance. Depuis la libération, elle a été reprise par un grand nombre d'artistes lui assurant une longue postérité: Armand Mestral, Marc Ogeret, Yves Montand, Jean Ferrat, Johnny Hallyday et Jean-Louis Murat notamment.

Aujourd'hui, le Chant des partisans est (presque) aussi important pour la République française que la Marseillaise. Ainsi, Le manuscrit original a été classé monument historique par le ministère de la Culture en décembre 2006.

Pourtant, en s'arrêtant ne serait-ce qu'un instant aux paroles, on voit bien que la chanson a une couleur pas particulièrement patriocarde (un peu quand même!) et une portée universelle. Il est clair que ce chant ne s'adressait pas aux français «en général» mais bien aux militants révolutionnaires resté à l'arrière. Le chant des partisans est un chant rouge.

Les paroles de l'original
Les paroles de la version de Zebda

La version d'Anna Marly (avec certaine images douteuses, mais bon...):

lundi 11 février 2008

Un système malade...

La nouvelle a un petit côté sympathique: des médecins de l'Hôtel-Dieu de Québec organisent un 5 à 7 pour financer l'achat de matériel médical de pointe. Tiens, voilà des gens dans le public qui se prennent en main, n'attendent pas tout de l'État et se solidarisent pour «améliorer» leurs conditions de travail.

Concrètement, les urgentologues veulent mettre la main sur un appareil portable échographique, qui leur permettra de faire un meilleur dépistage. Malheureusement, ça ne fait pas partie des priorités d'achat de l'hôpital. Qu'à cela ne tiennent, les médecins s'organisent pour se payer quand même la machine de 50 000$.

«On comprend qu’il y a des besoins partout et des décisions difficiles à prendre, expliquait au Soleil Isabelle Villeneuve, urgentologue à l’Hôtel-Dieu. On est résignés au fait que l’argent est très limité, mais au quotidien, c’est parfois frustrant de ne pas avoir l’équipement nécessaire. Au lieu de se plaindre, on a décidé d’avoir une attitude positive et de faire autrement.»

Il semble que la pratique soit de plus en plus répandue. Par exemple, les employéEs de l’hôpital Saint-François d’Assise ont ramassé 20 000$ sur leurs propres bases pour réaménager la salle de chimiothérapie. Ensuite, la fondation de l'hôpital a allongé 60 000$ et a aidé les employéEs a récolter la balance dans le privé. L'ensemble des travaux finalement réalisé est évalué à 300 000$. C'est le modèle que souhaitent reprendre les urgentologues de l'Hôtel-Dieu.

C'est beau la débrouillardise dans un contexte difficile. Ça fait de la bonne copie. On voit ça se développer dans tous les domaines du secteur public (en éducation notamment). Mais suis-je le seul à penser que c'est le symptôme d'un système pris à la gorge et... profondément malade?

(Source)

Eh bien, osons!

(réponse à Pierre Mouterde)

Dans sa dernière chronique sur Presse toi à gauche!, Pierre Mouterde réfléchi à haute voix sur le sens à donner aux célébrations du 400ème et se demande si on osera célébrer autrement. Il est clair que les organisateurs du 400ème ont décidé de jouer de prudence en évacuant toute dimension historique des célébrations. Ce qu'on nous «offre» gracieusement c'est un combo indigeste «Carnaval - Festival d'été» étalé sur l'année. Bref, du pain et des jeux.

L'histoire, c'est une évidence, est un enjeu politique. Donner un sens au temps qui passe, c'est nécessairement choisir un camp. Nous sommes nombreux et nombreuses à Québec à jongler avec les questions que se pose le chroniqueur. Déjà, des initiatives qui font le pont entre «l'histoire des vaincus» (quelle jolie expression!) et «un autre futur possible» émergent. Certains enthousiastes en sont même à fédérer toutes les énergies pour un Autre 400ème. Vous me pardonnerez de saisir la balle au bond pour mousser certaines des initiatives qui ont déjà pris forme et qui me semblent porteuses pour toute la gauche sociale et politique.

Luttes urbaines

La plus récente période historique de la «très belle ville de Québec» a été marquée par l'émergences des luttes urbaines. Depuis une quarantaine d'années, les quartiers centraux de Québec sont agités par une foule de luttes et d'initiatives citoyennes visant à se réapproprier la ville. Deux visions s'affrontent, celle des technocrates urbains et celle du monde ordinaire qui tiennent à garder des quartiers à échelle humaine où il fait bon vivre. L'an dernier, l'un des groupes phares de ces luttes, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, fêtait son 30ème anniversaire. Dans la foulée, un documentaire sur l’histoire et l’actualité des luttes du quartier a été produit. Heureux hasard, ce vidéo sera lancé en mars, en plein 400ème. Des projections publiques gratuites sont prévues à la Bibliothèque Saint-Jean-Baptiste les 27 mars, 3 avril et 4 avril à 19h30 et le 29 mars à 14h. (info: www.compop.net)

Antimilitarisme

Le 28 mars marquera le 90ème anniversaire des «émeutes de la conscription» qui ont secoué Québec en 1918. Québec fut à l'époque témoin d'une véritable révolte populaire contre la conscription. Du 28 mars au 1er avril 1918, des foules de plusieurs milliers de personnes ont affronté l'armée à main nue dans les rues du centre-ville. Cinq jours d'émeutes pendant lesquels un poste de police est assiégé, des journaux militaristes attaqués et un bureau de l'armée incendié. Cinq jours qui se sont terminés par un bain de sang dans le quartier Saint-Sauveur quand l'armée charge la foule, faisant 35 blessés et 4 morts. Évidemment, ce n'est pas le genre d'événements que les autorités veulent voir commémoré dans le cadre du 400ème de la ville.

Pourtant, 90 ans plus tard, le Canada est à nouveau en guerre et il y a une fois de plus un fossé entre le sentiment populaire --hostile à la guerre-- et l'action du gouvernement. La NEFAC a donc pris l'initiative d'appeler à un rassemblement pour commémorer le 90ème anniversaire des émeutes contre la conscription et pour manifester notre opposition à la guerre en Afghanistan. Les libertaires ne sont bien sur pas les seuls à avoir intérêt à sortir des limbes cette partie de notre histoire, c'est pourquoi l'invitation est lancée à toutes les composantes de la gauche. Vendredi le 28 mars, rassemblement à 17h, devant la bibliothèque Gabrièle-Roy. (info: www.nefac.net)

Le camp des 4 sans

Autre initiative intéressante: le camp des 4 sans, organisé par le FRAPRU, en juillet. L'idée est d'organiser un camp de longue durée, à Québec, pour sensibiliser la population et les gouvernements à un droit qui n’est pas pleinement respecté même dans un pays aussi riche que le nôtre : celui au logement. Comme le rappelait le journaliste du quotidien Le Soleil, Louis-Guy Lemieux, dans sa chronique du 23 janvier sur l’histoire de Samuel de Champlain, sa priorité à son arrivée à Québec était «de construire un grand logement pour mettre tout le monde à l’abri». Quatre cents ans plus tard, le logement est toujours une priorité pour beaucoup de gens.

Québec est devenu un symbole de cette réalité, elle qui, avec un taux de logements inoccupés de 1,2 %, est aux prises avec la plus grave pénurie de logements locatifs parmi les six régions métropolitaines du Québec. Pour le mouvement populaire, cette réalité ne peut être passée sous silence lors des Fêtes du 400ème anniversaire. D'où ce camp qui débutera le 3 juillet. Le FRAPRU a choisi de le baptiser le «Camp des 4 sans», parce qu’il s’adresse aux Sans toit, aux Sans l’sou, aux Sans droits et aux Sans voix. Une manifestation nationale, le 5 juillet, permettra au commun des mortels qui ne veut ou ne peut pas coucher dehors de se solidariser avec les militantEs du FRAPRU. (info: www.frapru.qc.ca)

L’Autre 400ème

Rendu en février 2008, il est un peu tard pour réfléchir à un autre 400ème possible. À mon humble avis, si on veut être porteur d’autres choses que ce que nous proposent les riches et les puissantEs, il faut se retrousser les manches et embarquer dans les quelques trains en marche. Arrêtons de rêver en couleur : si on veut un 400ème populaire qui fait sens, il ne faudra compter que sur nos propres moyens... comme d’habitude!

Les anarcho-communistes italiens défendent leurs locaux

Communiqué de la FdCA - Samedi après-midi, le 9 février, autour de 50 anti-fascistes ont participé à une vigile à l'extérieur des locaux de "Alternativa Libertaria" à Fano. Le local est situé au 16 Via Serravalle, à 50 mètres de la Piazza XX Settembre, où une manifestation des boneheads de Forza Nuova avait lieu.

Sous une bannière proclamant «Fano est anti-fasciste» et une autre adressée à la population de la ville sur laquelle on pouvait lire «Attention! Fascistes errant en liberté», nous avons été rejoints par les camarades du mouvement anarchiste de la région des Marches (le groupe JESI de la FAI, Le groupe Malatesta d'Ancône, Civitanova de Kars, des individus de Monteporzio), du mouvement syndical alternatif (RdB / CUB de Fano, Unicobas de Pesaro, USI / AIT d'Ancône), des représentants des associations de base, de différents groupes communistes (PRC, PCdL, PMLI) et aussi les camarades du centre social "La Squola" de Pergola, qui revenait de la manifestation anti-fasciste qui a eu lieu dans l'après-midi à Pesaro, théâtre habituel d'attaques néo-fascistes.

Une tentative de provocation par une dizaine de nazis, avec saluts «romains», leur a valu coups de pied au cul et ils ont dû retraiter derrière les lignes de police... d'où ils ont été raccompagnés à la station de police.

La branche de Fano de la Federazione dei Comunisti Anarchici tiens à remercier tous les camarades qui ont participé et nous ont soutenu. Cela démontre que l'unité de tous les anti-fascistes est plus que jamais indispensable si l'on veut arrêter et repousser cette présence néo-fasciste agressive. La situation est devenue une véritable urgence et un danger pour la sécurité des personnes dans les villes de la province de Pesaro-Urbino.

- Groupe "Nestor Makhno", Fano FdCA

Via Anarkismo - Traduction NEFAC-Qc

dimanche 10 février 2008

POUVOIRS MUNICIPAUX DE LA RÉGION

En ouvrant Le Soleil de ce matin, je ne m'attendais pas à y voir encore une fois un exemple flagrant de gestion municipale plus que douteuse. On a notre part dans la ville même de Québec, mais St-Augustin n'y échappe pas! Un petit portrait d'ensemble récent s'impose.

Commençons par la Boucher. Tout d'abord, le fait qu'elle soit décédée ne lui octroie en aucun cas le droit de ne plus avoir quelque critique que ce soit envers ses nombreuses années d'administration. Prenons en exemple son mégaplex de ville à Ste-Foy. Dans un élan de démocratie, elle s'était résolue à faire un référendum sur son projet. Étant donné les frais et la faible utilité du truc, elle avait perdu face à l'ignare populace. Qu'à cela ne tienne, on bâti le tout et, après sa mort, on la qualifie de grande démocrate. Il ne faut pas oublier aussi tout le plaisir qu'on avait à la suivre dans ses préjugés ridicules: "Les coopératives d'habitations sont des HLM de riches petits magouilleurs" se plaisait-elle à dire. Finalement, n'oublions pas son légendaire sens de l'arbitraire dénué de toute vision à moyen ou long terme, tant que les vidanges soient ramassées et les rues déneigées, tout était beau.

Le Labeaume maintenant. Élu tout récemment, face à l'étoile filante nommée Bourget qui semblait avoir honte de son parti, le maire actuel de la ville compte bien la rentabiliser. Il est temps, selon lui, de changer les lois en abaissant le nombre de délégués municipaux, de couper dans le gras en allant chercher le plus de bidoux possible dans les poches des travailleuSEs de la municipalité (police = pas grave au fond) et de gérer la ville comme s'il était le seul et unique décideur à bord. Qu'importe les plaintes des masses sur les trottoirs gelés ou sur les hausses de taxe municipale jusqu'à trois fois plus élevées que ses promesses électorales, 150 000 $ pour un projet de la rive-sud, pas besoin de personne d'autre que lui seul pour les octroyer! C'est de la petite monnaie à comparer tout ce qu'on ira chercher avant la fin du mandat de ce rouleau compresseur. Ah, finalement, n'oublions pas son arbitraire à lui aussi en rejetant publiquement des propositions sans l'avis de personne d'autre que lui et la nomination à des postes clés (PDG 400e et directrice au développement économique) de vieilles conaissances.

À St-Augustin maintenant, la population commence à en avoir marre de leur maire étrange. Ce personnage, un dénommé Loranger, ne rechigne pas à toucher un salaire élevé, à prendre des décisions comme il l'entend bien (avec ses 4 chiens de poche, il est majoritaire) ou même à passer pour un personnage des plus illogique qui soit. Son dernier coup: prometter de baisser le salaire de maire de sa municipalité de 90 000 $ par année à 36 000 $. Dans un élan de logique impossible à suivre pour le commun des mortels, il affirme que ce sera là un enjeu électoral puisque ça va s'appliquer après les prochaines élections. S'il est battu, il dit que le prochain maire aura beau augmenter son salaire s'il le veut bien. S'il gagne, il promet de rehausser aussi son salaire... Bref, on baisse le salaire à 36 000 $, mais, oh oh, ça ne sera jamais appliqué! Bof, après la Boucher et le Labeaume, Loranger ne semble au fond que suivre la masse des maires/esses étranges.

Oh, oui, nous vivons dans une région exquise!

L'angle mort de la politique américaine

On en parle peu mais les États-Unis ont plusieurs squelettes dans le placard. Et, malgré l'odeur de «fin de régime», les démocrates semblent peu disposés à faire le ménage de peur d'indisposer un quelconque segment de l'électorat. Il y a la guerre en Irak, le régime de soin de santé, le droit à l'avortement, l'utilisation de la torture. Tous des sujets qu'on vu effleurer dans les médias. Il en est un autre, toutefois, qui ne veut pas sortir: le système carcéral et la peine de mort.

L'Humanité reprend une analyse progressiste d'Alternet à ce sujet. La situation est peu reluisante: deux millions de détenus dans les prisons états-uniennes et au moins deux autres millions sous surveillance judiciaro-policière dont plus de la moitié d’Afro-américains, plus de trois mille cinq cents personnes dans le couloir de la mort, 80% des condamnés assassinés « légalement » depuis le rétablissement de la peine de mort en 1976 sont des afro-américains, alors qu’ils ne représentent que 12% de la population, tel est le terrible bilan de trente années de « justice » raciste et de classe aux Etats-Unis.

Alors qu'historiquement les démocrates se sont distingués des républicains en s'opposant à la peine de mort, aujourd'hui ce n'est plus le cas. En fait, pour gagner ses élections, Bill Clinton s'était montré farouche partisan de la peine de mort. Les exécutions avaient même augmentées sous sa présidence. Depuis lors, on ménage la chèvre et le choux chez les démocrates. On est pour... mais critique.

Actuellement, c'est le système judiciaire lui-même qui freine les exécutions, pas le politique. Quelqu'un osera-t-il se lever? Il semble bien que non.

À lire: Peine de mort: le oui des démocrates.

samedi 9 février 2008

POLICIERS MAL ÉLEVÉS

Ce matin, une brève très originale est apparue dans les pages du Soleil de Québec: "Un huissier... au poste de police". Et oui, le système judiciaire a du avoir recours à la persuasion face à son bras armé afin qu'un jugement soit appliqué enfin.

En gros, l'histoire tourne autour d'un cas d'abus de pouvoir policier (pléonasme, désolé). Deux flics, en 2001, avaient mis en détention illégale deux citoyens de Magog. Ces derniers, n'ayant guère apprécié leur visite dans la cage au milieu des poulets, se sont tournés vers les tribunaux qui leur donnèrent raison. La sentence forçait le service de police du coin à verser 10 000 $ de dédommagement aux victimes.

Cette semaine, c'est un huissier qui s'est pointé au poste pour réclamer le montant d'argent, expliquant au directeur que, s'il le voulait bien, il pourrait très bien repartir avec une auto patrouille officielle. C'est alors que le chef porcin a décidé de laisser de côté la mauvaise foi et d'y aller avec le paiement.

Et, pour celles et ceux qui se demandent pourquoi les boeufs n'avaient pas encore payé leur facture, voici la réponse offerte par Le Soleil lui-même en citant l'avocat des victimes: "Les policiers ont commis une faute et ont toujours nié les faits."

Comme quoi c'est toujours moins évident de faire respecter ses droits dans un sens que dans l'autre!

LES RATS BOUFFENT LES RATS

Depuis quelques mois déjà, la vermine populiste des ondes radiophoniques de la ville de Québec se dévore elle-même. Un petit effort de recherche dans ces souvenirs que l'on tente d'oublier nous donne la malheureuse chance de se rappeler de nombre d'âneries qui furent dites sur les ondes spécifiques de la station de radio FM CHOI. Les propos xénophobes bourrés de préjugés risibles sortaient de la bouche de l'ex animateur vedette de l'écurie Genex.

Jean-François Fillion avait toujours pour son dire que de faire taire la radio par le CRTC était un geste lâche et liberticide. Dans ce dossier, le CRTC a même fait preuve d'une flexibilité plus que louche en laissant Patrice Demers, propriétaire de Genex, donc de CHOI, vendre le permis de la station alors même que l'organisme fédéral l'avait déjà révoqué! Bof, il n'y a pas trop eu de remous dans les médias puisque ça donnait l'impression à tout le monde que le cas de la radio poubelle de Québec allait disparaître pour de bon.

Fillion avait aussi pour son dire que si les paroles dites en ondes laisaient les gens, qu'ils n'avaient qu'à le poursuivre puisque le système judiciaire était là pour ça. Mal lui en pris. Bien évidemment, il a pu cracher son venin longtemps, beaucoup trop longtemps même, mais il a fini, lui et son patron en fait, par frapper un mur nommé TVA (2 poursuites distinctes, Chiasson et Jobin). Et voilà , après deux procès que l'on a tenté de balayer sous le tapis, plusieurs centaines de milliers de dollars étaient réclamé au duo Fillion-Demers. Mais ce n'est pas tout. Robert Gillet leur a rentré dedans un peu après pour en arriver à un règlement hors cour d'une couple de centaine de milliers de dollars de plus.

C'est là que ça devient réellement intéressant. Genex et Demers en ont eu marre de payer pour leur ancienne vache à lait et ont décidé de la saisir pour récupérer la moitié des sommes à verser suite aux sentences. C'est à ce moment que le couple Demers-Fillion exposa toute sa division publiquement au grand plaisir de bon nombre de citoyenNEs de Québec. Et c'est là qu'on a commencé réellement à se plaire à lire les quotidiens de Québec. D'un côté on envoie l'huissier, de l'autre, des avocats. Finalement, seule une conclusion pourra découler de tout ce cirque: une bonne partie de plaisir pour nous et une déchirure chez une partie de la droite populiste de Québec.

C'est pas de la grosse nouvelle, mais c'est toujours plaisant!
Bonne journée.

Ça grouille encore sur le campus...

Même si, selon L'Impact Campus, les négociations tirent à leur fin entre l'Université Laval et ses employéEs de soutien, ça continue de brasser (un peu).

La semaine dernière, les syndiquéEs ont organisés un tintamarre dans la tour des sciences de l'éducation (les bureaux du recteur sont au dernier étage). Pendant leur pause, un groupe s'est pointé là avec des casseroles pour manifester leur ras-le-bol. Selon Le Soleil, la convention collective est échue depuis juin 2006.

Par ailleurs, notons que la haute direction de l'Université à la mèche courte concernant les contestations. Ainsi, on apprenait, toujours dans Le Soleil, que quinze étudiants de Laval sont convoqués devant le comité de discipline. Leur crime? Avoir perturbé une réunion de la Commission des études. Les universitaires sont montés au 16e étage de la tour des sciences de l’éducation dénoncer la hausse des frais technologiques.