Messages les plus récents portant le libellé la crise. Messages plus anciens
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vendredi 22 octobre 2010

Pendant ce temps en France...


Le mouvement social, que dis-je la grève générale larvée, se poursuit en France. Nos camarades d'Alternative libertaire produisent une synthèse quotidienne des évènements. Voici ce qu'ils écrivent en ce vendredi, avec quelques éléments d'analyse, à la veille d'un long congé. Si tout va bien, nous aurons une entrevue avec un porte-parole de cette organisation française lors de l'émission de radio de mercredi prochain.

La photo est tirée d'une superbe galerie de photo de presse du mouvement.




Synthèse et éléments de perspectives au 22 octobre

GREVES

> Les grèves reconductibles continuent dans plusieurs secteurs en pointe de la lutte, pétrochimie et rail en particulier. Pour le rail le nombre de grévistes tourne ce vendredi autour des 20% selon les structures syndicales. Les AG de vendredi reconduisent les grèves jusqu’à lundi, l’objectif étant maintenant de tenir jusqu’au jeudi 28. Il semble possible que dans le rail les modalités d’actions évoluent la semaine prochaine.
> De nombreuses grèves ont moins d’écho nationale en tant que telles, en particulier parce que le cœur médiatique de la lutte cette semaine a concerner la question de « l’essence ». Ainsi, la grève se développe dans les collectivités territoriales ou aux impôts, aussi bien que dans de nombreuses boîtes du privé.
> Pour autant il faut noter la difficulté à élargir la grève à de nouveaux secteurs. Les vacances d’automne font que le personnel de l’éducation nationale est « hors jeu » pour la grève pendant 10 jours, mais peu, pour la frange militante, participer aux différentes actions et préparer la mobilisation dans ce secteur pour la rentrée.
> Le mouvement contre la casse des retraites est très particulier. Un noyau dur de grévistes en reconductible est appuyé par des beaucoup de grèves ponctuelles, d’heures de débrayage dans le privé, des blocages et des actions.

BLOCAGES et ACTIONS :
> L’idée de multiplier les actions et les blocages de l’économie c’est fortement développée ces derniers jours. Ces actions/blocages cibles principalement : le renforcement de piquets de grèves, le blocage des transports (routiers, ferroviaires, ports), le blocage de zones industriels, de secteurs spécifiques (par exemples les MIN, marchés d’intérêts nationaux). S’y ajoute également des actions symboliques (banderoles et collages d’affiches, investissements de sièges du MEDEF, de venues de ministres…)
> Les actions de blocages continuent de gagner en intensité. Certaines régions, comme en Bretagne Sud (Quimperlé, Lorient…), ont fait l’objet ce vendredi d’actions concertées et multiples empêchant une intervention policière sur chaque point.
> La semaine a été marquée par les déblocages policiers ordonnés par l’Etat de nombreux dépôts pétroliers, ce qui n’empêche pas à certains endroit de continuer à distance les blocages, sur les voie d’accès à ces dépôts.

UNIVERSITÉS
Le mouvement prend de l’ampleur dans les Université. En une semaine ce sont plus d’un vingtaine qui ont été touché par des piquets de grève (19 en grève vendredi selon SUD Etudiant). A quelques exceptions prêts, liées à des assemblées générales confuse (Rennes II, Le Mirail), le mouvement semble bien s’enraciner. Reste à voir si les étudiant-e-s vont se mobiliser dans la durée de façon massive et réussir à se coordonner (première coordination nationale étudiante prévue ce week-end). Très peu d’universités sont concernées par les vacances. UN appel de l’UNEF (qui ne pèse en réalité pas grand chose) à des mobilisation pendant les vacances est sorti aujourd’hui.

LYCEES
Une frange importante des lycéen-ne-s a rejoint la mobilisation en milieu de semaine dernière. A l’heure actuelle, il est difficile de voir si les vacances d’automne vont avoir un effet mobilisateur ou non. Cela dépend pour beaucoup de l’évolution du mouvement de façon plus générale, ainsi que d’un mouvement plus fort chez les personnels. A noter que les lycéen-ne-s sont particulièrement ciblée dans la répression actuelle contre le mouvement.

(AUTO-)ORGANISATION DU MOUVEMENT
La question de l’organisation du mouvement est complexe. L’auto-organisation, par comité de grève n’est que peu répandue. Par contre les assemblées générales souveraines sont la base du mouvement de grève. La question de l’auto-organisation, du dépassement des structures syndicales dépend surtout des secteurs et des des cultures militantes. A part au niveau étudiant, aucune coordination de secteurs en luttes n’est envisagé au niveau nationale. Il existe de nombreuses réunions interprofessionnelles à l’échelle locale et parfois départementale.

A côté, les rapports intersyndicaux sont vraiment variables suivant les secteurs et les échelles géographiques. Difficile de tirer des généralités, ce qui reste certain c’est que la bonne entente intersyndicale entre structures de luttes ne s’invente pas dans le mouvement mais est issue de rapports de confiances tissés dans le temps. Ainsi sur un même territoire de fortes luttes, tel que Marseille, plusieurs OS agissent en parallèle mais sans union ou concertation.

La question sous-jacente, si le mouvement continue de prendre de l’ampleur, c’est l’articulation entre AG interpro/comités de lutte et intersyndicales (locales, départementale, nationale), du point de vu de la légitimité.

POSITIONS SYNDICALES
La dernière intersyndicale nationale s’est réunie jeudi 21 octobre. Il en sort un nouvel appel, relativement « mou » auquel s’ajoute une journée de grève, le jeudi 28 octobre, et une journée de mobilisation, le samedi 6 novembre. FO et Solidaires n’ont pas signer l’appel, disponible sur les sites internets des structures syndicales. La CNT ne participe pas à ces intersyndicales nationales. Qu’en retenir ? Comment comprendre cette intersyndicale qui n’apporte pas son soutien au mouvement de blocage ?
> Volonté de la CGT de maintenir l’unité de l’intersyndicale et d’y garder la CFDT et l’UNSA, quitte à affaiblir la mobilisation actuelle.
> Volonté des syndicats les plus réformistes de ralentir la mobilisation voir de stopper le mouvement une fois le texte voté au Sénat.
> Faible poids du syndicalisme de lutte.

Il est clair que ces dates sont actuellement, pour les personnes les plus mobilisées, une régression par rapport au rythme adopté depuis le 12 octobre. A nous d’éviter l’enterrement de première classe que nous réserve les directions confédérales.

L’enjeu de la pérennité du mouvement et de sa victoire se porte maintenant sur les secteurs en luttes, les intersyndicales et AG interpro locales et départementales : il faut multiplier les actions et réussir à ce que d’autres secteurs partent en grève pour maintenir le niveau actuel de rapport de force. Le début de la semaine prochaine sera de ce point de vue déterminant.

POSITION DU GOUVERNEMENT ET DU PATRONAT :
Gouvernement L’Etat attaque le mouvement sur trois fronts :
> une action et un discours « anti-blocage ».
> la répression de la jeunesse ( plus de 2400 arrestations à ce jours) qu’accompagne un discours « anti-casseurs » (terme d’amalgame simpliste repris de façon aussi simpliste dans les médias…).
> un discours sur « la France qui travaille » (sic !) et « la France qui veut partir en vacances, pris en otage » (re-sic !).

L’Etat a choisi un affrontement direct avec les grévistes en choisissant de débloquer les dépôts de pétroles et d’utiliser l’argument de « sécurité nationale » pour réquisitionner des ouvriers du privé. Les raffineries sont devenus des enjeux symboliques. Pour autant, vendredi soir, le tribunal de Melun a annulé sur une base d’illégalité, suite au recours en référé syndical, la réquisition des salariés de Grandpuits.

En guerre contre les blocages, qui montrent chaque jours de plus en plus leur efficacité, le gouvernement entretien allégrement une confusion terminologique (bloqueur / casseurs / prise en otage) et tente une offensive qui ne semble pour le moment pas payante vers « l’opinion ».

Ce qui est certain, c’est que de nombreuses personnes ont été arrêté, et les premières peine de prison ferme sont tombées (comparutions immédiates). Au delà du discours sécuritaire et de la répression concrète, de partout remontent les violences policières envers des manifestant-e-s, des lycéen-ne-s, des syndicalistes.

Par ailleurs, force est de constater deux erreurs de communications majeurs du gouvernement sur la question du pétrole. Après avoir dénié toute pénurie, le pouvoir a parlé d’un retour à la normale d’ici à samedi ou dimanche. A l’heure actuelle, cela semble bien improbable. Soit il s’agit de discours influencés par des technocrates très éloignés des réalités, soit il s’agit d’une communication agressive visant à « rassurer » sur sa capacité d’action. Les deux sont possibles. Dans tous les cas la « faiblesse » de l’Etat apparaît au grand jour.

A noter : le début de l’organisation de la bourgeoisie « anti-grève ». On peut s’attendre à l’organisation de pétitions et autres manifestations de droites.

Au niveau du MEDEF : discours geignard sur les répercussions des blocages en prenant la défense des PME. Le patronat se fait tout de même relativement discret. La pression commence à monter de la part des entreprises touchées qui mettent dans la balance une réforme des retraites idéologiques face à des conséquences très concrètes et actuelles des grèves et blocages. Touché là où ça lui fait mal, au porte monnaie, on peut s’attendre à des réactions croissantes et des prises de positions publiques du patronat, notamment au « nom de la préservation de l’emploi ».

« OPINION » Malgré la gesticulation présidentielle et gouvernementale, « l’opinion » semble toujours soutenir majoritairement le mouvement. Cela se sent dans les villes par le soutien direct apportés par les gens, par le succès des caisses de grèves. Les médias véhiculent des sondages indiquant que 3/4 des gens soutiennent le mouvement et près de 60% soutienne l’idée d’un mouvement qui durerait au-delà du vote de la loi au Sénat. Par ailleurs, les populations qui défendent avant tout la réforme sont… les retraités ! Le vieillissement de la population semble renforcer le camps réactionnaire (ce que l’on observe depuis quelques années). Pour autant, les jeunes et les travailleuses et travailleurs soutiennent très massivement la lutte.

« BOITE A IDEES »
Quelques idées qui circulent et qui peuvent servir, si adaptable localement, à renforcer le mouvement :

> avoir un « tract-synthèse » sur la grève, expression des AG interpro locales ou départementales (exemple : le bulletin du Havre)
> Mettre en avant dans les villes, voir dans les quartiers, un espace de rencontre quotidien et à heure fixe. Ce peut être autour d’un lieu de grève, d’une bourse du travail,. L’objectif est de créer un espace d’échange et d’information, indispensable pour mener une lutte sur le long terme.

Synthèse pour l’Alsace :
Alternative libertaire Alsace fait une synthèse quotidienne sur l’Etat du mouvement dans cette région. voir http://alsace.alternativelibertaire.org/

lundi 11 octobre 2010

[Audio] Un échange militant pour faire avancer la lutte contre le gouvernement à Québec

Le 8 octobre dernier, le Collectif anarchiste La Nuit tenait une assemblée publique au café Nagua, dans Limoilou, sur le thème «Budget libéral, comment faire reculer le gouvernement». Nous voulions permettre des échanges militants pour relancer la lutte dans la région de Québec.

À notre avis, l'assemblée fut un franc succès. Nous avions invité des panélistes, non pas sur la base de leur affinité (ou pas) avec l'anarchisme mais en fonction de leur participation à divers mouvements sociaux. Beaucoup de gens de différents milieux, donc, et pas seulement les suspects habituels.

Les discussions ont porté sur la lutte contre le gouvernement mais aussi sur le néolibéralisme en général et, région de Québec oblige, sur la droite populiste et les radios poubelles. Il semble que trois idées forces ont pas mal fait consensus. Premièrement, il faut que les mouvements sociaux se coalisent à Québec pour rompre leur isolement et s'inscrire dans la lutte nationale contre la tarification et les privatisations. Deuxièmement, il est primordial de réussir une vaste campagne d'éducation populaire et de travailler dans une perspective d'escalade des moyens de pression. Troisièmement, il faut trouver une manière permettant aux personnes isolées et aux militant-e-s de base de s'inscrire dans la lutte, ce qui pourrait se faire par la création d'un comité de mobilisation intersectoriel régional.

Plusieurs personnes qui ne pouvaient être présentes nous ont demandé de leur donner des nouvelles. Nous avons encore mieux à vous proposer. Nous avons enregistré l'assemblée! En voici donc l'essentiel en deux morceaux (le premier c'est le panel, le deuxième c'est le débat). Il ne manque que quelques interventions qui n'ont malheureusement pas été faites au micro.



3657-1-Assemblee_publique_-_panelistes.mp3



3657-1-Assemblee_publique_-_public.mp3

Dans les prochaines semaines, le Collectif anarchiste La Nuit va réfléchir aux suites à donner à cette assemblée [et il y en aura!]. Si vous voulez être tenu au courant de nos démarches, écrivez-nous.

dimanche 3 octobre 2010

Assemblée publique le 8 octobre

« Budget libéral: comment faire reculer le gouvernement? » Assemblée publique le 8 octobre au Café Nagua

Le Collectif anarchiste la Nuit invite la population de Québec à une assemblée publique vendredi le 8 octobre au Café Nagua à 19 heures. Réunissant des panélistes issu-e-s des mouvements sociaux de Québec, ce sera l'occasion de réfléchir au budget libéral anti-social et aux stratégies pour faire reculer le gouvernement.

En dévoilant son budget, le gouvernement libéral a choisi son camp: celui des classes riches au détriment des classes populaires. Malgré une situation stable économiquement, Québec ayant été épargné par la crise économique avec un déficit de 1,6% du PIB cette année par rapport à 9% pour les États-Unis, le gouvernement sonne l'alarme. Tout à coup, une contribution santé, une augmentation de la TVQ et une hausse des frais d'électricité sont déclarés essentiels au maintien de l'économie. Pourtant, du même souffle, Jean Charest annonce pouvoir allonger 45% d'argent public pour financer un amphithéâtre à Québec dont il ignore tout du coût final!

Ce gouvernement ne représente que l'élite politique et une classe privilégiée d'hommes d'affaires. Il a perdu toute légitimité et adhésion populaire, qu'il prétend pourtant représenter. Il doit reculer et entendre les voix de la rue qui réclament une plus juste redistribution de la richesse. Déjà, la population s'est fait entendre et la mobilisation a forcé le gouvernement Charest à laisser tomber le ticket modérateur. Il faut continuer à lutter pour faire entendre la voix des exclu-e-s.

Des panélistes du milieu syndical, communautaire, féministe, étudiant et anarchiste partageront leurs analyses de la situation de la lutte 2010-2011 dans la région de Québec. Le public est invité à contribuer à cet échange en faisant entendre ses idées, ses stratégies et ses perspectives de lutte.

Les panélistes (*) sont

- Dany Harvey, organisateur syndical de la FTQ
- Pierre-Élie Hupé est représentant externe du RÉSUL (Regroupement des étudiants de sociologie de l'université laval).
- Vania Wright-Larin, du Regroupement d'éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et Chaudière-Appalaches (RÉPAC)
- Marie-Ève Duchesne, du Regroupement des femmes sans-emploi du Nord de Québec (ROSE du Nord)
- Mathieu Houle-Courcelles de l'Union Communiste Libertaire

Quand: vendredi 8 octobre, 19h
Où: Café Nagua, 990 1ere avenue

(*) N.B.: L'affiliation des panélistes est indiquée à titre d'information

vendredi 25 juin 2010

Départ du grand cirque G8-G20

Hourrah! Enfin le G8-G20 est commencé. La rencontre des plus grandes poches du monde se réunissent enfin, main dans la main, sourire radieux, costards immaculés, pour une grand messe capitaliste qui réglera tous nos problèmes. Enfin des gens qui nous veulent du bien, qui veulent réguler le capital. Notez les mots de Barack Obama: « Ce week-end à Toronto, j'espère que nous pourrons nous appuyer sur nos progrès en coordonnant nos efforts pour favoriser la croissance économique, continuer les réformes financières et renforcer l'économie mondiale ». Yepeeeeeee!

Quoi? Vous plissez le front! Vous préféreriez que l'oncle de Boris Vian, ce fameux bricoleur qui faisait des bombes atomiques, profite de la rencontre pour leur présenter sa nouvelle invention? Vous sifflotez "Et quand la bombe a explosé, de tous ces personnages il n'est plus rien resté"? Bin voilà! Et si on fait ça, le beau milliard (probablement plus) mis dans la sécurité servirait à quoi?

En plus que Toronto a été transformé en une véritable forteresse. Même que le nombre de barbelé rappelle à notre nostalgique mémoire Auschwitz. Et puis le gouvernement ontarien a adopté, en catimini, une loi spéciale qui permet à la police d'"arrêter quiconque se trouve à moins de cinq mètres du périmètre de sécurité et qui refuse de s'identifier." N'êtes-vous pas rassuré?

Au sujet de cette loi, c'est assez curieux d'ailleurs. Un mec vient d'être arrêté avec cinq bidons d'essence. Selon Radio-Canada, ce serait cette loi spéciale qui a conduit à cette arrestation. Pourtant, selon Cyberpresse, "Le conducteur a été emmené rapidement par la police parce qu’il avait un coffre métallique mal fixé sur le toit". À mon avis, ce sont les sources journalistiques qui sont mal fixées! À moins que cette "erreur" était intentionnelle, histoire de légitimer cette loi absurde par les petits soldats du journalisme?

Plusieurs centaines de militantEs de partout au Québec sont partiEs vers Toronto. On parle déjà de descentes de police chez des militants. Si nous avons un conseil à ceux qui sont sur place: Faites gaffe. La police ne se gênera pas pour confisquer votre matériel.

"La première grande manifestation contre ces réunions doit se mettre en branle cet après-midi à 14 h HAE. Elle est organisée par le Conseil des Canadiens.

La Cour supérieure de l'Ontario rendra, à 10 h HAE, une décision sur l'utilisation des « canons à sons » pour disperser les manifestants.

Des groupes de défense des libertés civiles ont demandé une injonction pour empêcher les forces de l'ordre d'utiliser ces appareils controversés, qui peuvent émettre des sons dépassant les 140 décibels. Ils affirment que ces armes peuvent causer des dommages irréparables au tympan. (Source: Radio-Canada)"

samedi 19 juin 2010

La situation québécoise vu de France

Il est toujours intéressant de voir comment la situation locale peut être perçue depuis l'étranger. Voici une contribution sur le Québec, publiée dans le mensuel français Alternative libertaire. C'est paru en mai, donc écris en avril, au plus fort de la grogne entourant le budget.

Québec : Pour les prolos, tout augmentera sauf les salaires

Une lame de fond néolibérale déferle. Le gouvernement de centre-droit du Parti libéral du Québec dévoile son nouveau budget : une grande campagne de démantèlement des services publics visant à faire payer la crise aux populations les plus pauvres.

Le Québec conservait jusqu’ici quelques avantages sociaux, contrairement aux autres provinces canadiennes. Une Sécurité sociale donnant lieu à une véritable gratuité des soins de santé ainsi que des frais de scolarité relativement abordables restaient encore de vigueur. Mais pour renflouer les caisses fédérales vidées par les cadeaux fait aux banques ainsi que par les exonérations fiscales des entreprises, le gouvernement compte piocher directement dans le portefeuille des travailleurs. Bon nombre de secteurs vont donc être touchés, les salaires de l’ensemble des travailleurs de la fonction publique seront gelés jusqu’en 2014, plusieurs centaines de postes seront supprimés dans l’éducation et tout nouveau service public sera désormais entièrement à la charge des usagères et des usagers.

Mais plus encore, le ministre du Budget, Raymond Bachand, a décidé que, pour les prolétaires, tout augmenterait sauf les salaires. Le prix de l’électricité et la taxe sur l’essence seront augmentés de 15 %, les frais d’inscription à l’université décolleront de manière vertigineuse pour s’aligner sur les facs états-uniennes [1] et la TVQ [2] n’aura pas eu besoin d’être repeinte en verte et appelée « taxe carbone » pour augmenter de 2 %. Mais le plus inquiétant reste la destruction du système de santé gratuit, véritable exception en Amérique du Nord.

Il sera demandé à chacun une contribution annuelle de 200 $, quels que soient ses revenus, et une franchise pouvant aller jusqu’à 25 $ pour chaque visite médicale.

La résistance tente de s’organiser et plusieurs manifestations ont déjà eu lieu à travers toute la province… mais surtout portée par les étudiants, seuls habilités à faire la grève. En effet, l’État a tellement encadré le droit de grève au Québec que refuser de travailler n’y est plus un droit fondamental.

Remise en question du droit de grève

Souvenons-nous que Serge Dassault, patron du Figaro et sénateur UMP, disait en 2008 qu’il fallait « interdire la grève politique et la grève de soutien ». Au Québec on en est déjà là : pour qu’une grève soit légale, elle doit être faite dans le cadre d’une négociation de convention collective et être menée par un syndicat accrédité. En pratique, il est interdit de faire grève pour des raisons politiques, de solidarité ou tout autre motif qui n’est pas directement lié à une négociation. Aucun arrêt de travail spontané n’est censément possible, alors que les patrons peuvent légalement mettre à la porte des centaines d’employé-e-s du jour au lendemain pour des raisons économiques. Cet encadrement déjà drastique ne le semblait par encore assez : en décembre 2005, l’État a décrété l’interdiction pure et simple du droit de grève pour les employé-e-s de la fonction publique.

Malgré l’interdiction pour les syndicats d’appeler à la grève, ces derniers étaient tout de même présents en masse dans la rue, pour occuper le Conseil du patronat québécois (CPQ) et la Chambre de commerce où se situe le ministère des Finances. Mais la mobilisation quotidienne n’étant portée que par les étudiants, les précaires et quelques organisations politiques, Union communiste libertaire [3] en tête, la lutte risque d’être âpre pour faire reculer l’État et ce, malgré le ras le bol de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs, bien conscients de payer de leurs poches la crise des banquiers.

Benjamin (AL Aix)

[1] www.universitesquebecoises.ca

[2] TVA québécoise.

[3] Organisation « sœur » d’AL au Québec : www.causecommune.net.

lundi 14 juin 2010

Rencontres au Sommet à Toronto

Un air de déjà vu…

Cet été, le centre-ville de Toronto sera coupé en deux pendant près de trois semaines par une imposante clôture protégée par quelque 15 000 policiers et militaires. Ça vous rappelle quelque chose? C’est normal puisque comme Québec en avril 2001, la « Ville-Reine » accueillera les 25, 26 et 27 juin une rencontre internationale d’importance : le G20. C’est la première fois depuis le fiasco de Gênes, où il y avait notamment eu un mort dans une manifestation, qu’un tel sommet se tient dans une grande ville.

Un grand sommet capitaliste

Le G20 a été créé en 1999, après la succession de crises financières qui ont frappé le monde durant les années 1990. Il s’agit en fait d’un G8 élargi pour cause de perte de crédibilité. Le G20 regroupe 19 pays riches et émergents, ainsi que l’Union européenne et des représentants de la Banque mondiale, du FMI et de l’OMC. Sont présents autour de la table des économistes et des banquiers des institutions internationales, les ministres des Finances des pays membres, ansi que les dirigeants des banques centrales et, depuis peu, les chefs d’État. Ensemble, les membres du G20 « représentent » 80% du commerce international, les 2/3 de la population du globe et 90% du Produit mondial brut.

Partie de l’économie, le G20 se veut aujourd’hui un organe de gouvernance global d’obédience néolibérale (c’est-à-dire pour la dérégulation et la libéralisation des marchés). Depuis l’an dernier, le G20 est appelé à remplacer le G8 comme groupe principal s’occupant d’économie à l’échelle internationale. À ce titre, la rencontre de cette année veut relancer l’économie et la croissance mondiale. Pour se donner bonne conscience, les « leaders » parlent aussi d’environnement, entre autres, sans voir qu’il y a là une belle contradiction, comme l’illustre à merveille l’hypocrisie du pays hôte de la rencontre (qu’on pense au développement des sables bitumineux). Les décisions prises lors des rencontres du G20 ne sont pas nécessairement suivies d’actions, faute d’une mécanique administrative, mais elles ont un grand pouvoir d’influence sur les politiques nationales et internationales.

Un contre-sommet populaire

Depuis Seattle, et même avant, qui dit « Sommet », dit nécessairement « Contre-Sommet ». Toronto n’échappera pas à la règle. Un Sommet des peuples précèdera de peu le Sommet du G20 et sera suivi d’une grande « convergence communautaire et anticapitaliste » à l’appel du Toronto Community Mobilisation Network (une coalition de groupes communautaires, de syndicats, d’artistes et d’ONG, notamment).

Ceux et celles qui appellent à la mobilisation contestent en fait la légitimité des « leaders » et leur bilan qui ne fait qu’accroître les inégalités. Le G20 ne représente pas les intérêts des peuples et de l’environnement, mais bien ceux des grandes corporations. Le réseau s’oppose également aux politiques d’ajustements structurels et aux plans d’austérité imposés par certains participants (FMI, Banque mondiale) aux pays en difficulté. Le réseau s’oppose de plus à l’utilisation du G20 comme outil de marketing par le Canada. Ce n’est pas vrai que tout va bien dans ce pays où la pauvreté est en progression, où les coupures dans les programmes sociaux sont la norme, où l’on réprime à qui mieux mieux et où l’on détruit l’environnement. Sans parler du nouvel ordre moral qui se pointe le bout du nez dans la décision controversée de ne pas inclure le planning des naissances dans l’initiative canadienne sur la santé maternelle et infantile.

En opposition au monde sordide que le G20 nous impose, le réseau se prononce pour un système économique juste, permettant à la diversité de s’épanouir, un système démocratique dans lequel les communautés ont leur mot à dire sur les politiques qui les affectent, un système où « justice sociale » et « éducation » ne seraient pas des vains mots. Un peu comme à Québec en 2001, finalement…

* * *

Au programme de la résistance


Si l’ordre du jour de réunions du G8 et du G20 est plus ou moins secret, celui de la résistance est on ne peut plus public. En voici les grandes lignes :

18 au 20 juin : Sommet des peuples 2010
25 juin : Journée d’action communautaire
26 juin : Grande manifestation unitaire (des syndicats aux anticapitalistes), suivie d’une convergence anticapitaliste, « Get off the fence », organisée par le Southern Ontario Anarchist Resistance, elle-même suivie d’un grand party de rue anticapitaliste en soirée.
27 juin : Journée d’actions directes

À noter : Le Toronto Community Mobilisation Network a produit une importante Déclaration de respect et de solidarité dans laquelle sont réaffirmés les principes de « diversité des tactiques ». Comme à Québec en 2001, la ville et les actions seront divisées en zones, selon le degré de risque encouru par les participants et participantes. Le principe est amené un tout petit peu plus loin dans le cas de Toronto puisque les résistants et résistantes du réseau s’engagent formellement à respecter l’intégrité et la propriété privée des gens de Toronto.

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Pour se rendre à Toronto

Nostalgiques du Sommet des Amériques? Vous aimeriez revivre l’expérience? Un groupe de Québec, Actions anti-G20 Québec, se mobilise et organise un transport collectif en autobus vers Toronto. Sur place, le Toronto Community Mobilisation Network organise un hébergement collectif.

Vous pouvez obtenir plus d’information (et réserver une place dans l’autobus de Québec) en écrivant à l’adresse courriel suivante : qcvsg8g20@gmail.com.

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Pour en savoir plus

Ce texte a été préparé à l’aide de Coup de semonce, le journal de la Convergence des luttes anticapitalistes 2010.

On peut le télécharger en visitant le site suivant : www.clac2010.net

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Texte à paraître dans le journal l'Infobourg

lundi 7 juin 2010

L’UCL se joint à la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics

Le 1er mai 2010, la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics a lancé un appel à la constitution d’un large front social, déterminé à poser des actions qui ébranleront le gouvernement. Cet appel se situe dans la continuité de la lutte contre le budget antisocial adopté par le gouvernement du Québec le 30 mars dernier.

L’Union communiste libertaire (UCL) a décidé de répondre à cet appel et de rejoindre la Coalition à titre de membre sympathisant. L’UCL ajoute ainsi sa voix à celle des mouvements sociaux en résistance pour faire reculer le gouvernement et exiger le retrait des mesures anti-sociales du dernier budget libéral.

Un appui critique

Depuis quelques mois, les membres de l’UCL ont participé à la plupart des mobilisations organisées par la Coalition, que ce soit les grandes manifestations du 1er avril et du 1er mai dernier ou les actions locales lors des visites en région des ministres libéraux. Nous partageons le désir de construire une riposte unitaire et d’établir un rapport de force avec le gouvernement. Nous aussi croyons que les prochains mois seront cruciaux dans l’escalade des moyens de pression et nous souhaitons apporter notre contribution.

Si nous partageons la perspective combative de la Coalition, son opposition à la privatisation et à la marchandisation du «bien commun» et l’essentiel de ses revendications concernant les hausses de tarifs et le financement adéquat de services publics universels et de qualité, nous ne pouvons passer sous silence le fait que nous ne partageons pas toutes les solutions mises de l’avant. De façon globale, nous ne croyons pas qu’une fiscalité plus progressive soit suffisante pour trouver des solutions durables aux problèmes de la pauvreté, de l’exclusion et des inégalités sociales. Il faut pouvoir aller plus loin et, dès aujourd’hui, réfléchir et agir pour sortir de l’impasse capitaliste et développer un autre projet de société.

Nous espérons pouvoir débattre de ces questions avec l’ensemble de la gauche sociale et partager nos propositions sur le terrain des luttes. Dans le contexte actuel, ce qui nous unis est beaucoup plus important que ce qui nous divise.

mardi 1 juin 2010

L’anticapitalisme : perspective essentielle aux luttes sociales ?

Le 15 mai dernier, je faisais la conférence de clôture d'une journée d'étude sur l'anticapitalisme organisée conjointement par le Centre Justice et Foi et le site web Presse-toi à gauche. Voici l'essentiel de ma présentation. Si vous avez des commentaires, vous pouvez les faire ici, c'est impossible sur PTÀG.

L’anticapitalisme : perspective essentielle aux luttes sociales ?


En regard du titre de la conférence qu’on m’a demandé de prononcer, je serais tenté de répondre « non ». Non, l’anticapitalisme n’est pas une perspective essentielle aux luttes sociales actuelles. La preuve ? Il y a plein de luttes sociales qui se mènent sans perspective anticapitaliste.

C’est même le cas de la majorité des luttes au Québec. Ce qui ne veut pas dire, évidemment, qu’une perspective anticapitaliste n’a aucun intérêt, au contraire. Il faut juste remettre les choses en perspective : nous ne sommes pas essentiels.

Quel intérêt ?

Il faut comprendre et expliquer le monde et les phénomènes sociaux si on veut s’inscrire dans la réalité et influer sur elle. On peut comprendre le monde de plusieurs façons, en utilisant plusieurs grilles d’analyse différentes (nationaliste, libérale, réformiste, etc.). Toutefois, si on veut aller au fond des choses, il faut être radical et aller à la racine des problèmes. Et, dans le cas des problèmes sociaux, la racine c’est souvent le système capitaliste, d’où l’intérêt d’une perspective anticapitaliste.

Une perspective anticapitaliste est essentielle parce que dans le système économique actuel, la véritable justice sociale et l’égalité sont impossibles. On peut corriger des injustices, redresser des situations inégalitaires mais, fondamentalement, on ne peut espérer avoir la justice et l’égalité pleine et entière dans le système capitaliste. Tout simplement parce que le fonctionnement même du capitalisme produit de l’inégalité et de l’injustice. C’est dans sa nature. Pas d’exploitation de la force de travail, pas de capitalisme. Pas d’inégalité entre les salariéEs et les patrons, pas de capitalisme. Et ainsi de suite.

Il y a aussi la question de la transformation sociale. Comment obtient-on des avancées, comment fait-on des gains ? Notre société ne fait pas de cadeau aux perdants. C’est une société extrêmement dure. Si on redresse une situation d’injustice, si on donne plus à un groupe, forcément c’est qu’on enlève à un autre. Si on augmente la proportion de la richesse produite qui revient au travail, c’est forcément au détriment du capital (et vice-versa). Il faut comprendre qu’il y a des intérêts contradictoires qui sont en jeu. Il faut comprendre que la transformation sociale implique un rapport de force. Il ne s’agit pas de dialogue social mais de lutte sociale. Ce n’est pas la même chose. Dans ce contexte aussi, une perspective anticapitaliste est utile.

Lire la suite sur le site de Presse toi à gauche

mercredi 26 mai 2010

L'UCL en campagne contre le budget libéral

26 mai 2010 -- L'Union communiste libertaire (UCL) se lance dans une nouvelle phase de sa campagne contre la crise. Maintenant que les coffres des capitalistes ont été renfloués par les États, ce sont les finances publiques qui sont en crise. Au Québec, cela c'est traduit par un budget antisocial inacceptable que nous avons déjà abondamment dénoncé. Considérant l'importance des enjeux, nous avons décidé d'axer la suite de notre campagne sur la lutte contre le budget.

L'UCL profite de la belle saison qui commence pour éditer une première vague de matériel d'agitation soit une affiche et des autocollants. Suivront plus tard d'autres affiches, une édition spéciale de notre journal et même un t-shirt.

Voici donc la première partie de la contribution de l'UCL à un automne que nous espérons chaud ! Des copies de l'affiche et de nos autocollants seront disponibles à notre table lors du Salon du livre anarchiste de Montréal. Si vous voulez faire de l'affichage dans votre quartier ou votre ville, contactez-nous [ ucl ( a ) causecommune.net ].

jeudi 29 avril 2010

Les directions de cégep devraient se garder une petite gêne...

Alors que Rue Frontenac, le site des lock-outé-e-s du Journal de Montréal, nous apprenait il y a 8 jours que les profs du cégep de Maisonneuve devaient payer de leur poche leur matériel de bureau (crayons, gomme à effacer, etc.) tellement les budgets étaient serrés, voilà que le Journal de Québec nous apprend que les cadres des cégeps se paient des formations qualifiées en 'une' de «luxueuses». Les chiffres: 26 cégeps ont dépensé 112 000$ pour des formations à l'extérieur offertes à leurs cadres l'an dernier.

Pas sûr qu'il y ait vraiment là matière à scandale mais n'empêche que ça accroche. D'un côté t'as des «gestionnaires» qui peinent à trouver des budgets suffisants pour que les départements manquent pas de crayons et d'encre dans les imprimantes, de l'autre on apprend qu'il y a des milliers de dollars de disponible pour amener les mêmes «gestionnaires» dans des formations à l'auberge. Me semble qu'il y a des patrons qui devraient se garder une petite gêne...

==> Les profs du Collège Maisonneuve ont la mine basse

==> Cadres de cégeps dorlotés à vos frais

lundi 26 avril 2010

Garderies privées : le gouvernement cède


C'est fou l'effet que l'atteinte des bas fonds dans les sondages peut avoir... Tony Tomassi, le ministre de la Famille, a décidé de revoir le mode d'attribution des places en garderie.

Finie la politisation des dossiers qui a cours depuis 2008. Le ministre va s'en remettre à la concertation régionale pour l'attribution des nouvelles places. Fini aussi le marché de la revente, il faudra dorénavant déposer une nouvelle demande de permis en cas de vente de 10% et plus des actions d'une garderie privée.

Soumis à la question presque quotidiennement par l'opposition depuis le mois de décembre, le ministre cède donc sur l'essentiel. Pourtant, ça risque de ne rien donner puisqu'il modifie le futur et non le passé... Les 1600 places qui avaient été accordées à 33 garderies privées dont les administrateurs ont versé 134 000 $ au PLQ depuis 2003 risquent de le hanter longtemps.

* * *

2003, justement. Vous souvenez-vous? Les CPE avaient été l'une des premières cibles, avec les syndicats, des attaques libérales. Officiellement, ça coûtait épouvantablement cher. Officieusement, les libéraux étaient incapables de faire confiance à une structure sans but lucratif, issue du mouvement communautaire. Trop public, trop socialisant à leur goût.

Depuis sept ans, le réseau s'est essentiellement développé avec des places en milieu familial et des garderies privées. Tant pis pour la qualité (l'immense majorité des plaintes viennent des garderies privées), l'économie en valait la chandelle. Sauf que le système est en train de péter dans la face des libéraux. Les femmes qui opèrent des garderies en milieu familial ont maintenant le droit de se syndiquer et le font à vitesse grand «V». Dans le privé se sont développés une corruption et un copinage politique dont on ignore l'ampleur mais qui contribuent grandement à plomber un gouvernement au bout du rouleau.

De l'autre bord, malgré la propagande, les parents ont défendu becs et ongles leurs CPE et les conditions de travail de celles qui s'occupent de leurs enfants jour après jour. Les éducatrices jouissent aujourd'hui d'un statut similaire à celui des infirmières dans l'opinion publique et sont l'un des rares groupes à pouvoir tout à la fois engager des moyens de pression, y compris la grève, sans perdre l'appui des gens.

Cela devrait être porteur d'enseignements pour l'avenir des services publics. Qui est assez fou pour croire qu'une introduction accrue du privé dans d'autres secteurs aurait des effets différents? Le public est par définition à but non lucratif, y introduire le profit c'est le dénaturer. Mais il faut aller plus loin. Le secteur public est bourré d'histoires d'horreur de gaspillage d'argent et de ressources humaines, d'aliénation des usager-e-s transformé-e-s en client-e-s (aussi bien traité-e-s que chez Bell!) ou en cobayes.

À contrario, les CPE, à qui on a autrefois reproché d'avoir des surplus accumulés (!), s'en sortent relativement bien. On ne peut pas les vendre ni faire d'argent avec. Rien n'interfère avec leur mission fondamentale à l'égard des enfants. Leur structure autonome et décentralisée, sans grande hiérarchie sociale, dans laquelle les parents et les travailleuses ont réellement du pouvoir, les met à l'abri de bien des tares du secteur public (sans être non plus une panacée).

Quand on aura fait tomber le gouvernement et qu'on démolira de fond en comble ce système pourri, il faudra se rappeler de l'histoire des garderies. Qui sait, on y trouvera peut-être l'inspiration pour un service public libertaire ?

jeudi 22 avril 2010

Un nouveau symbole pour la lutte

Photo repiquée du site du FRAPRU

La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, qui regroupe un peu plus d'une centaines d'organismes des mouvements syndicaux, communautaires, étudiants et féministes, a profité aujourd'hui d'une manifestation lors d'une allocution de Jean Charest, à Montréal, pour lancer un nouveau symbole dans la lutte contre le budget: la main rouge.

Le symbole se veut une illustration simple de la nouvelle campagne de la Coalition: «halte à Charest». L'utilisation du symbole peut se décliner de plusieurs façons. Cet après-midi, les protestataires ont tapissés de mains rouges [les leurs visiblement!] les murs de l’hôtel à l’intérieur duquel le premier ministre prononçait son allocution. On propose aussi d'utiliser massivement la main rouge dans les médias sociaux, comme photo de profil Face book par exemple, sur les pancartes dans les manifestations (...le premier mai par exemple!), comme graffiti, etc. (Source)

Fuck les cols rouges, vive la main rouge !

jeudi 1 avril 2010

15 000 personnes contre le budget à Montréal



Le 1er avril 2010 quelques 15 000 personnes ont envahi le quartier des affaires à Montréal à l'appel de plus de 95 organisations syndicales, populaires, féministes et étudiantes. Première étape d'une riposte unitaire contre le budget libéral? Seul l'avenir le dira. En tout cas, c'était une belle manif de type grande procession populaire, très diversifiée, unitaire et combative (au moins au niveau du discours...).

==> Notre photo-reportage

Texte du tract diffusé par l'UCL

Contre les privatisations et les hausses de tarifs :
SEULE LA LUTTE PAIE !


On le sait maintenant, le budget déposé le 30 mars par le ministre Bachand introduit une foule de mesures toutes plus régressives les unes que les autres. Quʼon songe seulement à lʼinstauration de nouveaux frais en santé ou lʼaugmentation rapide de la taxe de vente (TVQ). Les riches sʼen tireront assez bien, comme dʼhabitude. Rien dans ce budget ne remet en question leurs privilèges et leurs petites combines pour planquer leur fric à lʼabri de lʼimpôt. Une fois de plus, cʼest à nous quʼon exigera des sacrifi ces. Ça suffit!

Le pire est à venir


Dʼautres mesures, encore plus inquiétantes, sont annoncées dans ce budget et arriveront plus tard : facturation des soins de santé en fonction de lʼutilisation, nouvelle hausse des frais de scolarité dès 2012, augmentation marquée des tarifs dʼhydro-électricité à partir de 2014 (3,7% par année jusquʼen 2018). Nous ne sommes donc pas arrivé-e-s au bout du tunnel, dʼautant plus que rien ne garantit que le gouvernement nʼajoutera pas dʼautres hausses de tarifs à cette liste.

Ce budget sur mesure pour les grandes entreprises et la classe dominante, directement inspiré par lʼidéologie néolibérale, annonce également des réductions majeures dans les services publics (coupures de 15,4 milliards $ en quatre ans). Pendant quʼon nous demande de nous serrer la ceinture et de payer davantage pour des services publics réduits, le gouvernement allège encore le fardeau fiscal des entreprises, une mesure qui coûtera 729 millions $ en 2010. Au terme de lʼexercice budgétaire, lʼeffort demandé aux entreprises sera quatre fois moins important que celui exigé aux « contribuables ». Ainsi, les papetières et les alumineries, deux secteurs industriels particulièrement énergivores, seront épargnées des hausses de tarifs dʼélectricité projetées par le gouvernement. Et on continue de nous parler
dʼéquité et de justice?

La crise du capitalisme sur le dos des classes populaires


En augmentant les tarifs et en introduisant au cours des prochaines années un soi-disant « ticket modérateur » dans le système de santé, le gouvernement libéral sʼajuste à la crise économique mondiale. Il tente de redresser le budget de lʼÉtat en pigeant dʼabord dans nos poches. Évidemment, pas question de toucher aux avantages accordés aux riches. On connaît la chanson : si on taxe davantage les entreprises, elles vont déménager ailleurs. Comme salarié-e-s, nous sommes pris en otage par les rouages dʼune économie où le Capital fait sa loi. LʼÉtat, en fidèle complice du privé, accompli la job de bras en rejetant sur le dos de la population le fardeau du défi cit généré par la crise du système capitaliste.

Redistribuer la richesse, amorcer la riposte


Une fiscalité, même plus « progressive », ne règlera pas fondamentalement le partage inégal de la richesse dans notre société. Ultimement, pour régler définitivement ce problème, nous devrons reprendre la richesse que les patrons et les dirigeants nous ont volé. Il faut envisager les moyens de se libérer collectivement, une fois pour toute, de la domination capitaliste par la reprise en main de nos lieux de travail et lʼautogestion des moyens de production. La véritable justice sociale ne peut se résumer à un crédit dʼimpôt, même « solidaire » : elle doit passer par lʼégalité économique et sociale.

Dans lʼimmédiat, nous devons nous battre ensemble, au coude à coude, pour mettre en échec ce gouvernement. Nous pouvons faire reculer les libéraux, tout particulièrement au niveau des mesures annoncées à moyen terme. Il y a un ras-le-bol populaire contre ce gouvernement et ses magouilles. Mais pour y arriver, il faut un vaste mouvement, unitaire et combatif, prêt à engager le bras de fer avec lʼÉtat, comme ce fut le cas en 2003 (mouvement syndical) et en 2005 (mouvement étudiant). Il faut aussi apprendre de nos erreurs, notamment en ne laissant pas les directions syndicales mettre de côté les mots dʼordre et les initiatives plus radicales (notamment la perspective dʼune grève générale). Ce nʼest pas avec le dialogue et la concertation que nous arriverons à faire plier le gouvernement, mais par la création dʼun rapport de force. En déposant ce budget, le gouvernement nous déclare la guerre.
Depuis toujours, lʼÉtat a choisi son camp dans la lutte des classes. Il est temps de construire le nôtre.

La manifestation du 1er avril est un pas important dans cette direction, mais la mobilisation doit se poursuivre. Travailleurs, travailleuses, étudiantes, étudiants, retraité-e-s ou sans-emplois : nous sommes tous et toutes attaqué-e-s par ces politiques anti-sociales. Et cʼest ensemble quʼil faut riposter.

jeudi 18 mars 2010

Desjardins, la crise et l'équité salariale

La crise est belle et bien terminée pour le mouvement Desjardins. Pour bien marquer le coup, les médias nous apprenaient que le salaire de la présidente et chef de la direction du Mouvement Desjardins, Monique Leroux, a plus que doublé en 2009, atteignant 1,56 million $.

Dans une logique libérale, le salaire de la grande patronne de la coopérative financière, qui comprend un salaire de base de 851 367 $ et une «prime d'intéressement» de 706 234 $, est sans doute justifié dans la mesure où Desjardins annonce des «excédents avant ristournes» de 1,08 milliards $ en 2009.

Il n'empêche, 1,56 millions $, ça commence à faire beaucoup d'argent! Et pourtant... C'est moins que les 1,64 millions $ qu'a touché Alban D'Amours, le prédécesseur masculin de Madame Leroux, en 2007. C'est également moins que ce qu'ont touché en 2009 Louis Vachon (6,15 million $) et Réjean Robitaille (1,94 millions $), respectivement patrons de la Banque Nationale et de la Banque Laurentienne. Deux banques pourtant plus petites que Desjardins. (source)

Cette «injustice» a fait pondre un communiqué ironique à l'un des syndicats du mouvement Desjardins. Constatant que «le niveau de sa rémunération est nettement inférieur à celui de ses prédécesseurs et à celui des présidents d'autres institutions financières», la section locale 575 du SEPB dit «s'attendre à ce que Madame Leroux se sente plus interpelée par le dossier d'équité salariale actuellement en cours pour les employées de son entreprise puisqu'elle semble elle-même être victime de discrimination salariale».

«Nous sommes donc heureuses d'apprendre que le mouvement Desjardins a enregistré pour la dernière année des excédents record de 1,08 milliard ce qui nous permet de croire que nous obtiendrons finalement cette année, le règlement tant attendu du dossier d'équité salariale. Il est important de rappeler que ce dossier a été amorcé il y a déjà plus de 10 ans» ont déclarée les dirigeantes du syndicat, qui représente 3500 membres, à 85% des femmes, travaillant pour Desjardins.

Pour le syndicat, «il existe actuellement un problème important de rémunération chez Desjardins: un sérieux écart sépare les hauts dirigeants du mouvement de leurs employées». Le moins que l'on puisse dire c'est qu'à ce chapitre rien ne distingue la coopérative financière du reste de l'économie capitaliste... (source)

jeudi 11 mars 2010

La main dans le sac...

Ça aurais pu s'appeler «l'assiette au beurre» ou encore «look who's talking». Anyway, voici un petit coup de gueule de nos amis de l'autre bord de la 20.

Bouchard de mar…!

Lucien Bouchard, le vieux conservateur en canne, aurait reçu plus de 2,7 millions de dollars de l'UQAM pour ses services de négociateur dans le dossier de l'Ilot voyageur. Celui qui affirme que les Québécois et les Québécoises ne travaillent pas assez, alors qu'ils n'ont jamais travaillé autant, et que les étudiant-e-s devraient doubler, voire tripler leur frais de scolarité, semble parfaitement confortable dans la position du moraliste millionnaire et ne voit absolument aucune indécence à faire la leçon à ceux et celles qui ne gagnent pas le centième de son salaire.

Ajoutons que l'ancien « Cheuf » des bleus ne semble pas trop se tuer à l'ouvrage puisque le dossier qu'il a en main depuis trois ans n'est toujours pas réglé. Môsieur Bouchard serait-il plus performant dans son costume de moraliste que dans celui d'avocat ?

mercredi 24 février 2010

L'Institut Économique de Montréal nous ressort son petit catéchisme


Depuis que le gouvernement jongle avec le remboursement de la dette, une voix venant de la droite se fait particulièrement forte. L'avez-vous remarqué? Elle inonde les pages de nos quotidiens (Gesca et Quebecor), les radios, la télé. Tout d'un coup on voit surgir de sois-distantes études sur les effets plus écologiques de la culture du maïs au Chili par rapport a l'agriculture locale. Un groupe d'étude recommande d'augmenter encore plus les tarifs (Santé, éducation et tutti quanti). Un nostalgique de Duplessis déplore dans la section opinion la tragédie qu'a été la révolution tranquille. On entend aussi le "lucide" Lucien Bouchard baver sur toutes les tribunes.

Mais quelle est donc cette voix qui gueule si fort et sent si mauvais?

C'est bien sûr la voix de nos chers amis libertariens de l'Institut Économique de Montréal! Faut dire que financé par le patronat et les plus grosses poches du Québec, l'Institut réussi sans peine à se tailler une belle place dans l'espace public.

Pourtant, qui sont-ils? De quel étang nauséabond sortent-ils?

Le magazine A Babord a consacré il y a déjà quelques années un dossier bien étoffé sur l'IEM.

C'est utile pour savoir a qui on a affaire.

Tout est la. On y expose comment l'Institut, se cachant sous de faux apparats de neutralité, influence les politiciens de plusieurs tendances. On y voit aussi a quel point, usurpant le statut de chercheur académique, il ne s'agit en réalité que d'un repaire d'idéologues de droite radotant le chapelet du libre marché comme un mantra magique pour nous persuader de la justesse de leur évangile.

Le dossier a été coordonné par l'anarchiste Normand Baillargeon, professeur a l'UQAM.

Dossier : L’institut économique de Montréal, repaire de la droite

jeudi 21 janvier 2010

Forum sur l'économie: Faisons payer les pauvres!


Jean Charest, les élites économiques, les associations patronales et les grosses centrales syndicales se réunissent en ce moment à Lévis pour discuter de l'avenir économique du Québec. Mine de rien, il se joue là une importante bataille idéologique dont l'enjeu est un transfert massif de richesse du bas vers le haut. L'objectif libéral du déficit zéro est mis a mal par la crise économique et on cherche comment retrouver l'équilibre budgétaire à tout prix (et éventuellement commencer à rembourser la dette). Pour les élites les solutions ne manquent pas: hausse des tarifs d'électricité, hausse des taxes, réduction des investissements dans les services sociaux et accélération des privatisations. En d'autres mots, les élites veulent nous faire payer leur crise.

Quelques points de réflexion

Premièrement; la dette c'est pas si pire que ça. Elle a été gonflée artificiellement très souvent par des déplacements de virgules pour faire peur aux gens.
En 1997, lors de la politique du déficit zéro de Lucien Bouchard, la dette a explosé de plusieurs milliards en un jour parce qu'on s'est mis à comptabiliser des dettes qui autrefois n'entrait pas dans le «périmètre comptable» du gouvernement (par exemple les dettes et déficits des hôpitaux).

Incidemment ça servait plutôt bien l'agenda néo-libéral.

Gaétan Breton en parle abondamment dans son bouquin 'La dette, règlement de compte', dont une entrevue est disponible ici.

Deuxièmement; «faisons payer les pauvres» est le leitmotiv du gouvernement. Les hausses de tarifs ne prennent pas en compte la capacité de payer des gens. C'est-à-dire que les gens qui bossent au salaire minimum: la caissière, l'employé du club vidéo, la serveuse de restaurant, le chômeur, vont devoir payer les mêmes hausses que le notaire. Et sur un salaire de merde, ce genre d'augmentation fait une grosse différence sur le budget familial.

L'Institut Économique de Montréal, le groupe d'idéologue de droite ayant une large visibilité dans les médias traditionnels, est champion dans les tactiques visant à faire payer les pauvres. Ceux-ci ont même proposés de vendre Hydro-Québec. Excellente idée, mais attendez-vous à payer trois fois le prix que vous payez actuellement!

Le Québec se dirige vers une fiscalité de plus en plus régressive. On baisse les impôts mais on monte les taxes. On ne prend plus en compte la capacité des gens de payer. Une belle façon de creuser les inégalités sans en avoir l'air.

Troisièmement; Il ne faut pas se laisser berner par les gros chiffres qui font peur. Les budgets ne prennent jamais en compte tous les actifs. Un hôpital, une route, une école, les connaissances acquises sont des actifs créateurs de valeur. Pourtant, aucun budget ne les comptabilisent. On est donc plus riche que ce que les élites veulent nous faire croire.

Il faut chercher l'argent ou il est:
- Juste au Québec, chaque année on comptabilise 7 milliards en évasion fiscale. Ça c'est votre notaire, votre politicien ou votre patron qui planque son cash aux Barbades. Ce sont les mêmes qui se réjouissent des baisses d'impôts. Sachant que chaque hausse d'un point de TVQ rapporte 1,25 milliards, y'a de quoi réfléchir a la pertinence des propos du ministre des Finances Bachand qui envisage une augmentation de deux points.

- On peut planquer 21,000$ par année dans les REER. C'est bien beau mais qui peut se permettre de payer ce montant? Qui en profite croyez-vous?

- Ajouter un palier d'imposition. Il y en avait 5 dans les années 80, maintenant on en a 3. Il faut que les riches soient imposés davantage. Cette avenue n'est même pas envisagée par le gouvernement. Ainsi, tout le monde devrait faire sa part sauf ceux et celles qui en ont les moyens. Pourquoi? Parce que, contrairement aux taxes et aux tarifs, hausser les impôts des riches serait mauvais pour l'économie...

Mais tout ça visiblement ça doit pas être important puisqu'on en parle pas dans les médias traditionnels. Tout comme on ne parle pas de la possibilité d'imposer à 100% les gains de capital (comme on le fait pour les salaires), d'arrêter de subventionner les grandes industries polluantes en leur vendant l'électricité à perte ou d'augmenter les redevances des compagnies minières et forestières...

Pour en apprendre plus sur les revendications de la Coalition opposée à la tarification et la privatisation des services publics: frapru.qc.ca

lundi 11 janvier 2010

Propagande de Quebecor... Ils sont forts!

Le Journal de Québec a décidé de se lancer dans la mêlée du débat sur les finances publiques. Évidemment, il n'est nullement question d'augmenter les impôts ou d'aller chercher l'argent là où il y en a dans les entreprises. Non, on proposera plutôt des coupures et des hausses de tarifs. On fait même appel à l'imagination des lecteurs (qu'on prendra bien soin de sélectionner). Un série de belle propagande, «Le Québec dans le rouge», vient d'ailleurs d'être lancée.

Comme s'attaquer directement aux programmes sociaux est un peu trop risqué, l'équipe du Journal a choisi comme première cible les subventions aux entreprises. C'est fort, très fort même! Chapeau pour le populisme...

Ceci dit, on sursaute malgré tout en apprenant que Québec verse bon an, mal an plus de 3,6 milliards de dollars en subventions aux entreprises au moyen de ses 134 programmes de subvention et de crédits fiscaux (source). Ouf, ça fait beaucoup de BS corporatif!

3,6 milliards par année, un chiffre à retenir quand on nous cassera les oreilles avec l'aide sociale. Rappelons que l’ensemble des mesures d’aide financière consenties par Emploi-Québec --l'aide sociale, donc, mais pas seulement-- s'élevait à 2,7 milliards dans le budget 2008-2009 (source)...

mercredi 6 janvier 2010

Ils sont riches parce qu'on est pauvres!

Un ami de Voix de faits nous avait signalé cette nouvelle, mais nous n'avions pas eu le temps de la traiter. Qu'à cela ne tienne, La Commune s'en est chargée pour nous. [N'hésitez pas à nous envoyer vos infos pertinentes, nous traitons habituellement rapidement la chose ! ]

Ils sont riches parce qu'on est pauvres!



Le Centre canadien de politiques alternatives publiait hier une étude sur les revenus des 100 PDG les plus riches du Canada en 2008. Bilan rapide? Le patron est encore et toujours un profiteur, mais plus qu'avant.

En 1998, les patrons du top 100 gagnaient 104 fois plus que la moyenne canadienne. Dix ans plus tard, c'est 174 fois plus. Par rapport à l'inflation, leur cagnotte a augmenté de 70% tandis que nos salaires, eux, ont diminué de 6%.

Dit autrement, ces crisses-là récoltent à dormir un peu moins de douze heures ce que nous prenons une année à gagner!

Là, vous vous demandez peut-être comment ça se fait? Est-ce qu'ils (et elle, je crois que j'ai repéré un nom féminin dans le top 100!) travaillent réellement 174 fois plus fort que la moyenne canadienne? La réponse est non. Pour une piste de réflexion, jetez don' un coup d'oeil par chez nos camarades d'Alternative Libertaire : Qu'est-ce que l'exploitation?



lundi 4 janvier 2010

Crise 2.0


Lu dans Le monde, via Bellaciao, que «d’après l’expert immobilier First American CoreLogic, environ un quart des prêts immobiliers américains porte sur des logements dont la valeur est inférieure aux traites restant à rembourser». En fait, pour 2,2 millions de personnes, la valeur marchande de leur propriété est inférieure à 50% de ce qu'il leur reste à rembourser.

Concrètement, la décision la plus rationnelle pour un nombre grandissant de «propriétaires de dette», comme les renomme joliment le quotidien français, serait de cesser de rembourser leur hypothèque et de se trouver un logement équivalent pour bien moins cher. Une option qui, si elle prenait un caractère de masse, fragiliserait tout le système bancaire et relancerait la crise de plus belle.

Elle est belle la «loi du marché»...