Messages les plus récents portant le libellé mouvement libertaire. Messages plus anciens
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samedi 16 octobre 2010

Pendant ce temps en Irlande...

1% Walk Through Dublin from Dave Donnellan on Vimeo.



La fin de semaine dernière, un circuit pédestre un peu particulier était organisé à Dublin. Le «1% network», auquel participent nos camarades du Worker's Solidarity Movement, organisait une marche politique pour montrer aux gens comment le 1% des plus riches vivent. La marche a trouvé un écho médiatique important (dénonciation dans les tabloïds et la «grande presse», reportages dans les journaux financiers).

Ça fait longtemps que des anarchistes essaient de faire ce type de marche sans y parvenir (on se souviendra de la marche sur Westmount en 2000...). Félicitation aux irlandais-es d'avoir réussi. Voici une petite vidéo de la marche. Une idée d'agitation anticapitaliste à reproduire?

lundi 11 octobre 2010

[video] tint(a)nar s'illustre à l'international



Tint(a)nar, la fanfare anarchiste de Québec, sur la scène du Honk! Festival, à Boston, le 10 octobre 2010. Pour en savoir plus sur la fanfare, visitez leur site http://www.tintanar.blogspot.com/

jeudi 26 août 2010

Pendant ce temps aux États-Unis

Wayne Price, l'un des auteurs les plus prolifique de la NEFAC, vient de sortir une anthologie de ses meilleurs textes. Ça s'appelle «Anarchism & Socialism: Reformism or Revolution?». Voici une traduction maison de l'annonce de la publication.

Anarchisme et socialisme: réformisme ou révolution?
par Wayne Price


Extrait de l'avant-propos de Andrew Flood (Worker's Solidarity Movement - Irlande):

"Cette collection d'essais écrits par Wayne Price ... jouera, espérons-le, un rôle important en nous aidant à construire le mouvement dont nous avons besoin ... . Ce volume représente une bonne base pour ce processus. Il reprend bon nombre de questions de base essentielles et établit une position cohérente à leur égard. Les idées de Wayne sont importantes pour nous parce qu'elles sont fondées non seulement sur une étude théorique de la révolution, mais aussi sur cinq décennies d'expériences pratiques dans la gauche et le mouvement anarchiste nord-américain"


Dans ces essais regroupés autour de thèmes communs, Wayne Price s'appuie sur des décennies d'expériences pratiques dans les mouvements étudiants et anti-guerre, les groupes de tendance marxiste et les organisations affinitaires anarchistes, pour effectuer une analyse perspicace pour un anarchisme de lutte des classes «pro-organisationnel».

Dans une prose accessible rafraîchissante, non polémique, Price distille le meilleur de la pensée économique marxiste de la fin du 20ème siècle et de l'organisation anti-autoritaire. Ça informe ses positions cohérentes sur des questions comme la relation entre les oppressions de classe ou non, un engagement productif avec les mouvements réformistes, la technologie et du primitivisme, et le crash économique mondial de 2008-2009. Le thème récurrent de Price est de savoir comment la révolution peut éventuellement se faire à partir de nos luttes collectives comme travailleurs, travailleuses et personnes marginalisées -- et comment une telle révolution peut éviter le «succès» des révolutions léniniste de la Chine, de Cuba et de l'Union soviétique.

Enfin, le dialogue de Price avec les tendances marxiste anti-autoritaire et la pensée anarchiste servent d'introduction critique à des dizaines d'autres écrivains essentiels de ces traditions, comme Cornelius Castoradis, Ellen Wood, Hal Draper et Paul Goodman.

Contenu

Partie I: Qu'est-ce que l'anarcho-communisme révolutionnaire lutte de classiste?

Qu'est-ce que l'anarchisme lutte des classes?
La relation entre la classe ouvrière et les autres oppressions
Organisation anarchiste, pas avant-gardisme léniniste
Qu'est-ce que l'anarcho-communisme?
Le capitalisme industriel et la civilisation

Partie II: réformisme ou révolution

Face à la question du pouvoir
Notre programme est la révolution anarchiste!
Éléments d'un Programme pour le mouvement ouvrier
L'anarchisme de Paul Goodman
Hal Draper et le socialisme-par-en-bas
La crise du capitalisme

Partie III: La nature des pays «communistes» et de la Révolution russe

Qu'entendons-nous par anti-capitalisme?
La classe dirigeante bureaucratique
Le capitalisme d'État
La dégénérescence de la révolution russe

Peut être commandé auprès de l'éditeur au prix de 17,50 $ à (ou vous pouvez attendre qu'éventuellement des copies se retrouvent à la Page Noire)

Note: Le premier livre de Wayne Price (The Abolition of the State, Anarchist & Marxist Perspectives) est toujours disponible (notamment à la Page Noire)

jeudi 12 août 2010

Carl Gauthier nous a quitté-es



Le mouvement libertaire et plus largement la gauche sociale de Québec est en deuil. Nous avons perdu un camarade et ami, quelqu'un que nous avons côtoyé dans toutes les luttes depuis de nombreuses années. Voici le communiqué diffusé par ses ami-e-s les plus proche.

Il aimait le fast-food, le hockey, le Red Champagne, les jeux de table, le tai-chi, Nietzsche, Foucault et la bande dessinée.

C'est avec courage et entêtement que Carl Gauthier a combattu pendant plus de 2 ans un cancer. Il s’est éteint à l’Hôpital l’Enfant-Jésus, mardi le 10 août 2010, entouré de celles et ceux qui l’aiment.

Salut à toi Carl Gauthier.

Vous êtes invitéEs à venir dire un dernier au revoir à Carl, ce samedi, le 14 août 2010 de 10h30 à 16h30. Famille et amiEs recevront vos voeux de sympathie au Centre funéraire des Érables 950, avenue des Érables à Québec, dès 10h30, moment qui sera suivi à 15h30 d’un dernier hommage à Carl.

Les enfants sont les bienvenus et sont invités à amener des dessins. Chacun et chacune sont invitéEs à amener ce qu’il veut bien amener : dessins, messages, objets significatifs, souvenirs, couleur.

Une réception est prévue par la suite dans un lieu qui reste à confirmer.

Ceux et celles qui le souhaitent peuvent compenser l’envoi de fleurs par un don à la librairie sociale autogérée « La Page Noire », 265, rue Dorchester, Québec (Québec), G1K 5Z6, projet dans lequel Carl s’est beaucoup impliqué et qui lui tenait à coeur.


Merci de faire circuler largement l'information,

Chantal, Jiména, Benoit, Robin, Maxime, Hélène, Hélène, Rozenn, David, Evelyne, Julien, Marie-Josée, Alex et Véronique.

mardi 10 août 2010

Georges Fontenis : une figure internationale du communisme libertaire nous a quittés

Nous avons reçu ce communiqué de nos camarades d'Alternative libertaire annonçant le décès de Georges Fontenis. Triste nouvelle. La biographie de G. Fontenis dont il est question est disponible à la librairie sociale autogérée La Page Noire.

Georges Fontenis : une figure internationale du communisme libertaire nous a quittés

C’est une des dernières personnalités du mouvement anarchiste des années 1940-1950 qui vient de disparaître avec Georges Fontenis, décédé à Tours le 9 août 2010 dans sa quatre-vingt-dixième année. Il restera, dans la mémoire du mouvement ouvrier, comme un infatigable combattant du communisme libertaire, un acteur du soutien aux indépendantistes algériens, un syndicaliste de l’École émancipée, un des animateurs de Mai 68 à Tours et un des piliers de la Libre-Pensée d’Indre-et-Loire. Jusqu’à ses derniers jours, il a été adhérent d’Alternative libertaire.

Issu d’une modeste famille ouvrière des Lilas, Georges Fontenis fut projeté dans le militantisme anarchiste par Juin 36 et l’enthousiasme pour la Révolution espagnole. Membre de la CGT clandestine sous l’occupation, ce jeune instituteur à Paris 19e devint, à la Libération, un des militants les plus en vue de la Fédération anarchiste (FA). Dès 1946, il fut élu secrétaire général de cette organisation, véritable pôle de résistance à l’hégémonie stalinienne dans le mouvement ouvrier de l’époque.

Très proche des Espagnols de la CNT-FAI en exil, Georges Fontenis fut, en 1946-1950, un des promoteurs de la CNT française (CNT-F), qui se présentait comme une alternative à la CGT stalinisée et à une CGT-FO atlantiste. Après l’effondrement de la CNT-F en 1950, il rejoignit la Fédération de l’Éducation nationale (FEN) et fut actif au sein de sa tendance syndicaliste révolutionnaire, l’École émancipée.

Georges Fontenis fut ensuite un des principaux protagonistes des luttes d’orientation qui déchirèrent l’organisation anarchiste en 1951-1953, et qui aboutirent à la transformation de la FA en Fédération communiste libertaire (FCL). Il devait en garder, par la suite, une réputation sulfureuse. Il s’en expliqua dans ses Mémoires, publiés une première fois en 1990. Réédités en 2008 par les éditions d’Alternative libertaire sous le titre Changer le monde, ces Mémoires constituent une pièce de premier ordre pour les historiens de l’anarchisme, mais aussi une forme de bilan politique de cette période, non exempt d’autocritique.

Quand éclata l’insurrection algérienne de la Toussaint 1954, la FCL s’engagea dans le soutien aux indépendantistes et Georges Fontenis mit sur pied, avec ses camarades, un des tout premiers réseaux de « porteurs de valises ». Ce n’est cependant pas son action clandestine, mais sa propagande au grand jour qui valut à la FCL d’être démantelée par la répression. Interpelé par la DST au terme de plusieurs mois de cavale, Georges Fontenis passa près d’un an en prison et fut définitivement proscrit de l’Éducation nationale en Région parisienne. Cette période a été racontée dans un documentaire de 2001, Une résistance oubliée (1954-1957), des libertaires dans la guerre d’Algérie.

Après sa libération, Georges Fontenis s’installa dans la région tourangelle, qu’il ne devait plus quitter. La FCL étant détruite, il continua néanmoins son action dans les réseaux de soutien à l’indépendance algérienne.

Il fut de nouveau appelé à jouer un rôle en mai-juin 1968, en étant un des principaux animateurs du Comité d’action révolutionnaire de Tours. Dans la foulée, il tenta de relancer un Mouvement communiste libertaire (MCL), fortement teinté de conseillisme, mais qui fut un échec. Il devait par la suite adhérer, en 1980, à l’Union des travailleurs communistes libertaires (UTCL), puis à Alternative libertaire.

La vie de Georges Fontenis a, pendant plusieurs décennies, été liée au mouvement ouvrier et à son courant libertaire. Il en a partagé les avancées, les reculs et les luttes passionnées. Militant politique, il savait tirer les enseignements des échecs sans céder au découragement. Mais l’itinéraire de Georges Fontenis fut aussi un itinéraire personnel. Façonné par l’anarchisme, il voulut le transformer en profondeur. Pour cela, il fut vivement décrié par certains, et considéré par d’autres, en France et ailleurs, comme une référence. Son bilan forme-t-il pour autant un bloc, à prendre ou à laisser ? Nullement. Mais Alternative libertaire et, au-delà, le courant communiste libertaire international savent ce qu’ils lui doivent, et c’est pour cette raison que nous rendons hommage à un homme qui, désormais, appartient à l’Histoire.

Les militants qui l’ont côtoyé dans ses combats en garderont, pour beaucoup, le souvenir d’un camarade chaleureux, bon vivant, doué d’humour et d’une grande lucidité. C’est encore l’image qu’il laisse dans le documentaire qui lui a été consacré en 2008, Georges Fontenis, parcours libertaire.

AL assure sa compagne Marie-Louise ainsi que sa famille de sa solidarité dans ce moment douloureux. Le mensuel Alternative libertaire saluera longuement Georges Fontenis dans son numéro de septembre. Nous envisagerons également l’organisation d’un événement public en son souvenir à l’automne, probablement à Tours.

Alternative libertaire, le 10 août 2010

mardi 22 juin 2010

Pendant ce temps en Ontario...

Communiqué de Common Cause
Des militants de London sont la cible d'intimidation policière


London, 22 juin 2010 -- Les récentes arrestations de deux militants de London pour «promotion la perturbation» ("promoting disturbance" en anglais) représentent une autre escalade dramatique des tentatives de l'État canadien de criminaliser la dissidence.

Nous dénonçons ces arrestations pour les tactiques honteuse d'intimidation policière qu'elles sont, et déclarons notre solidarité avec les deux individus arrêtés - y compris le plus jeune membre de notre organisation, Andrew Cadotte.

Il est clair que les politiciens et les officiers de police dans ce pays sont plus que désireux de contourner les règles pour essayer d'intimider ceux qui cherchent à contester la domination persistante des pauvres par les riches.

En assimilant de l'affichage à de la «destruction de propriété», la police tente de construire un lien psychologique entre la dissidence légitime et la violence, là où un tel lien n'existe pas.

La police a cité le «message négatif» des affiches comme motif pour garder ces personnes en prison toute la nuit. Mais les vrais «messages négatifs» sont dans les publicités sexistes qui présentent les femmes comme des marchandises sans émotion et sur les innombrables panneaux d'affichages placardés partout en ville qui vendent le consumérisme apathique comme un mode de vie.

L'espace public doit appartenir à la communauté, et non aux compagnies, et devrait être un espace où l'on peut exprimer librement nos idées dans le cadre du processus démocratique. Cette liberté doit être régulièrement exercée et vigoureusement défendue, ou bien elle sera foulée aux pieds par le caractère répressif de l'État.

C'est pourquoi plusieurs de nos membres se sont joint à l'action directe sur du 17 juin lors de laquelle le centre-ville de notre ville a été couvert avec les
affiches pour lesquelles nos camarades ont été arrêtés deux nuits plus tôt.

Comme anarchistes et militants pour la justice sociale, nous avons la ferme intention de continuer à «promouvoir la perturbation» du statu quo capitaliste, guidés par notre engagement dans la lutte de classe internationale et, ultimement, la révolution.

Common Cause - London

Common Cause est une organisation anarchiste avec des groupes à London, Hamilton, Toronto et Ottawa. http://linchpin.ca

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Traduction: secrétariat externe de l'Union communiste libertaire (UCL)

samedi 19 juin 2010

La situation québécoise vu de France

Il est toujours intéressant de voir comment la situation locale peut être perçue depuis l'étranger. Voici une contribution sur le Québec, publiée dans le mensuel français Alternative libertaire. C'est paru en mai, donc écris en avril, au plus fort de la grogne entourant le budget.

Québec : Pour les prolos, tout augmentera sauf les salaires

Une lame de fond néolibérale déferle. Le gouvernement de centre-droit du Parti libéral du Québec dévoile son nouveau budget : une grande campagne de démantèlement des services publics visant à faire payer la crise aux populations les plus pauvres.

Le Québec conservait jusqu’ici quelques avantages sociaux, contrairement aux autres provinces canadiennes. Une Sécurité sociale donnant lieu à une véritable gratuité des soins de santé ainsi que des frais de scolarité relativement abordables restaient encore de vigueur. Mais pour renflouer les caisses fédérales vidées par les cadeaux fait aux banques ainsi que par les exonérations fiscales des entreprises, le gouvernement compte piocher directement dans le portefeuille des travailleurs. Bon nombre de secteurs vont donc être touchés, les salaires de l’ensemble des travailleurs de la fonction publique seront gelés jusqu’en 2014, plusieurs centaines de postes seront supprimés dans l’éducation et tout nouveau service public sera désormais entièrement à la charge des usagères et des usagers.

Mais plus encore, le ministre du Budget, Raymond Bachand, a décidé que, pour les prolétaires, tout augmenterait sauf les salaires. Le prix de l’électricité et la taxe sur l’essence seront augmentés de 15 %, les frais d’inscription à l’université décolleront de manière vertigineuse pour s’aligner sur les facs états-uniennes [1] et la TVQ [2] n’aura pas eu besoin d’être repeinte en verte et appelée « taxe carbone » pour augmenter de 2 %. Mais le plus inquiétant reste la destruction du système de santé gratuit, véritable exception en Amérique du Nord.

Il sera demandé à chacun une contribution annuelle de 200 $, quels que soient ses revenus, et une franchise pouvant aller jusqu’à 25 $ pour chaque visite médicale.

La résistance tente de s’organiser et plusieurs manifestations ont déjà eu lieu à travers toute la province… mais surtout portée par les étudiants, seuls habilités à faire la grève. En effet, l’État a tellement encadré le droit de grève au Québec que refuser de travailler n’y est plus un droit fondamental.

Remise en question du droit de grève

Souvenons-nous que Serge Dassault, patron du Figaro et sénateur UMP, disait en 2008 qu’il fallait « interdire la grève politique et la grève de soutien ». Au Québec on en est déjà là : pour qu’une grève soit légale, elle doit être faite dans le cadre d’une négociation de convention collective et être menée par un syndicat accrédité. En pratique, il est interdit de faire grève pour des raisons politiques, de solidarité ou tout autre motif qui n’est pas directement lié à une négociation. Aucun arrêt de travail spontané n’est censément possible, alors que les patrons peuvent légalement mettre à la porte des centaines d’employé-e-s du jour au lendemain pour des raisons économiques. Cet encadrement déjà drastique ne le semblait par encore assez : en décembre 2005, l’État a décrété l’interdiction pure et simple du droit de grève pour les employé-e-s de la fonction publique.

Malgré l’interdiction pour les syndicats d’appeler à la grève, ces derniers étaient tout de même présents en masse dans la rue, pour occuper le Conseil du patronat québécois (CPQ) et la Chambre de commerce où se situe le ministère des Finances. Mais la mobilisation quotidienne n’étant portée que par les étudiants, les précaires et quelques organisations politiques, Union communiste libertaire [3] en tête, la lutte risque d’être âpre pour faire reculer l’État et ce, malgré le ras le bol de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs, bien conscients de payer de leurs poches la crise des banquiers.

Benjamin (AL Aix)

[1] www.universitesquebecoises.ca

[2] TVA québécoise.

[3] Organisation « sœur » d’AL au Québec : www.causecommune.net.

mardi 1 juin 2010

L’anticapitalisme : perspective essentielle aux luttes sociales ?

Le 15 mai dernier, je faisais la conférence de clôture d'une journée d'étude sur l'anticapitalisme organisée conjointement par le Centre Justice et Foi et le site web Presse-toi à gauche. Voici l'essentiel de ma présentation. Si vous avez des commentaires, vous pouvez les faire ici, c'est impossible sur PTÀG.

L’anticapitalisme : perspective essentielle aux luttes sociales ?


En regard du titre de la conférence qu’on m’a demandé de prononcer, je serais tenté de répondre « non ». Non, l’anticapitalisme n’est pas une perspective essentielle aux luttes sociales actuelles. La preuve ? Il y a plein de luttes sociales qui se mènent sans perspective anticapitaliste.

C’est même le cas de la majorité des luttes au Québec. Ce qui ne veut pas dire, évidemment, qu’une perspective anticapitaliste n’a aucun intérêt, au contraire. Il faut juste remettre les choses en perspective : nous ne sommes pas essentiels.

Quel intérêt ?

Il faut comprendre et expliquer le monde et les phénomènes sociaux si on veut s’inscrire dans la réalité et influer sur elle. On peut comprendre le monde de plusieurs façons, en utilisant plusieurs grilles d’analyse différentes (nationaliste, libérale, réformiste, etc.). Toutefois, si on veut aller au fond des choses, il faut être radical et aller à la racine des problèmes. Et, dans le cas des problèmes sociaux, la racine c’est souvent le système capitaliste, d’où l’intérêt d’une perspective anticapitaliste.

Une perspective anticapitaliste est essentielle parce que dans le système économique actuel, la véritable justice sociale et l’égalité sont impossibles. On peut corriger des injustices, redresser des situations inégalitaires mais, fondamentalement, on ne peut espérer avoir la justice et l’égalité pleine et entière dans le système capitaliste. Tout simplement parce que le fonctionnement même du capitalisme produit de l’inégalité et de l’injustice. C’est dans sa nature. Pas d’exploitation de la force de travail, pas de capitalisme. Pas d’inégalité entre les salariéEs et les patrons, pas de capitalisme. Et ainsi de suite.

Il y a aussi la question de la transformation sociale. Comment obtient-on des avancées, comment fait-on des gains ? Notre société ne fait pas de cadeau aux perdants. C’est une société extrêmement dure. Si on redresse une situation d’injustice, si on donne plus à un groupe, forcément c’est qu’on enlève à un autre. Si on augmente la proportion de la richesse produite qui revient au travail, c’est forcément au détriment du capital (et vice-versa). Il faut comprendre qu’il y a des intérêts contradictoires qui sont en jeu. Il faut comprendre que la transformation sociale implique un rapport de force. Il ne s’agit pas de dialogue social mais de lutte sociale. Ce n’est pas la même chose. Dans ce contexte aussi, une perspective anticapitaliste est utile.

Lire la suite sur le site de Presse toi à gauche

dimanche 30 mai 2010

L'UCL lance son site internet

Suite à plusieurs mois de travail sur le projet, le site internet de l'UCL est finalement en ligne. On y retrouve notamment les dernières actualités concernant l'organisation, les archives des publications de la fédération ainsi que les documents de base tels que les buts et principes et la constitution.

Le site est accessible à l'adresse : http://www.causecommune.net

L'objectif de ce projet est double. D'une part, nous voulons augmenter la visibilité de l'UCL et du mouvement libertaire auprès du grand public, de plus en plus nombreux à s'informer sur la toile. À l'instar des autres projets de publications de la fédération, nous croyons qu'il est important de démontrer par des réalisations concrètes et durables que l'anarchisme est un projet à la fois sérieux et accessible. D'autre part, nous espérons devenir une ressource utile pour les militants et militantes, membres ou non de l'UCL, en rendant disponible du matériel pouvant servir à soutenir l'activité des libertaires sur le terrain.

La mise en fonction du site ne signifie pas la fin du projet pour l'UCL. Au cours des prochaines semaines, les archives intégrales de Cause Commune, Éditions Ruptures ainsi que la revue Ruptures seront mis en ligne, ainsi que des sections où seront hébergées notre agenda et matériel de mobilisation. Les blogues des collectifs locaux de l'UCL, présentement hébergés avec Google Blogspot, devraient également être rapatriés sur Causecommune.net.

Au niveau technique, le site web est construit avec Drupal 6, un gestionnaire de contenu libre, ce qui permettra l'expansion du site à l'aide des innombrables modules créés par la communauté Drupal. Au niveau de l'hébergement, l'UCL a choisi Koumbit, un collectif autogéré de travailleurs et travailleuses autonomes spécialisé-e-s en technologies du web.

Contactez-nous pour nous faire part de vos commentaires et suggestions!

vendredi 28 mai 2010

Nouvelles publications de l’UCL




28 mai 2010 – L’Union communiste libertaire et les Éditions Ruptures sont fières d’annoncer la sortie de leur tout premier livre ainsi que 6 nouvelles brochures. Ce nouveau matériel sera disponible pour la première fois au Salon du livre anarchiste de Montréal.

Un livre

«LA CRISE», par Jean Valjean, Montréal, 1922
Introduit par Mathieu Houle-Courcelles et Patrick Tillard

En 1922, la crise économique frappe le Québec. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, des idées assez radicales circulent à Montréal. Une Ligue des sans-travail s'organise, des conférences sont données, des brochures circulent. Le texte de l'une d'elle, avec de fort accents communistes libertaires, est parvenu jusqu'à nous.

Le profit est l’ennemi du genre humain, et comme la source du profit est la propriété privée des choses nécessaires à la vie commune, il faut plonger le scalpel au plus profond des entrailles de la société pour aller en couper les racines. Cette opération fera couler du sang, mais la vie de la malade en dépend, le salut du monde est là.

Il n’y a pas d’autre moyen de mettre fin à la crise.

- Jean Valjean, Montréal, 1922


Des hommes et des femmes se sont battus pour transformer radicalement le monde, non pour l’aménager pour le bénéfice d’une classe et d’un pouvoir.

Parmi eux, Jean Valjean semblait un parfait inconnu, à peine cité par quelques chercheurs et universitaires. Mais un inconnu suffisamment séduisant pour tenter d’identifier sa trace et découvrir ses écrits ou ses prises de position.

- Patrick Tillard, Montréal, 2010


Collection «Histoire et culture libertaire» no 1
Éditions Ruptures, 2010, 70 p.
Prix de lancement 8$ (après le Salon, ça sera 10$ en librairie).

Des brochures…

«Palestine : où en est la gauche palestinienne»
Un dossier spécial tiré du numéro de février 2010 du mensuel Alternative libertaire

Un an après l'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza et ses 1.400 victimes, la situation de la population palestinienne reste dramatique. Alors qu'un rapport de l'Onu confirme que Tsahal s'est livré à des crimes de guerre en janvier 2009, les dirigeants israéliens ne font pas profil bas. Netanyaou refuse toujours un gel des colonies, Barack Obama laisse les mains libres à l'État sioniste, et la perspective d'une nouvelle guerre, voire d'une réoccupation de Gaza ne sont pas à exclure. La solidarité s'impose. À l'appel de la société palestinienne, les anticolonialistes du monde se mobilisent au sein de la campagne Boycott Désinvestissement et Sanction (BDS).

Mais en Palestine, où en est la résistance ? Les médias ne cessent de diaboliser le Hamas, justifiant ainsi toutes les exactions israéliennes. Pourtant le Hamas et le Fatah ne sont pas seuls à s'opposer à Israël. Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), d'influence marxiste, n'a jamais reconnu ni Israël ni les accords d'Oslo et n'a jamais renoncé à la lutte pour la libération de la Palestine.

Pourquoi les forces progressistes et laïques palestiniennes ne sont-elles pas en mesure d'incarner l'espoir auprès de la population ? Où en est la gauche palestinienne dans son ensemble ? Comment se porte le mouvement populaire palestinien ? Pourquoi les mouvements sociaux dans les Territoires occupés sont-ils à ce point dans le creux de la vague ?

Autant de questions à se poser avant la prochaine Intifada.


«La lutte pour les soviets libres : 1918-1921»

Les textes que nous vous présentons ici sont des tracts de la Makhnovchtchina, traduits par Alexandre Skirda. Ils furent d'abord publiés par Maximilien Rubel dans les «Études de Marxologie» (N°18, mai 1976) dans un numéro portant sur l'Auto-émancipation ouvrière et marxisme politique. Cette revue, apparue en 1959, a cessé de paraître en 1994. Maximilien Rubel, communiste de conseil pour certains et marxiste libertaire pour d'autres, a permis à de nombreux textes du mouvement communiste libertaire d'être connus du grand public.

Skirda les publie a nouveau dans le bouquin «les Cosaques de la liberté» en 1985. Si cet ouvrage a été réédité à plusieurs reprises depuis, nous avons jugé pertinent de les rendre disponibles sous forme de brochure afin de permettre une meilleure compréhension des évènements qui menèrent ce mouvement révolutionnaire à être aussi impitoyablement écrasé par Lénine et Trotsky. Un mouvement qui avaient compris avant tout le monde que les bolchéviques étaient ceux qui : «nous mènent à un capitalisme d'État, à de nouveaux despotes intérieurs et font renaître le capitalisme privé, notre plus grand ennemi.»


«Rio Tinto et le coup d'État fasciste en Espagne»

Au moment de l'achat de l'Alcan par le groupe minier Rio Tinto, en octobre 2007, peu se disait dans les médias à propos de ce qu'était cette compagnie. L'acquisition par un monopole étranger, qui plus est, autorisée par le gouvernement du Québec, occupait les manchettes à points de vue plus critiques. En 2006, par une " entente de continuité ", le gouvernement avait accordé nombre de bénéfices à l'Alcan (des centaines de millions de dollars en prêts, renouvellement du bail et du droit hydrique pour produire de l'électricité, bloc supplémentaire d'électricité à rabais,…) pour le maintien et la création d'emplois. Ces avantages ont en bout de ligne permis aux actionnaires de se faire plus d'argent avec la vente de l'entreprise l'année suivante. Comble de l'histoire, nous apprenions ensuite grâce aux dénonciations des travailleurs de l'aluminium que, par une entente secrète entre le gouvernement du Québec et Rio Tinto, le nouvel acquérant pourrait profiter de l'" entente de continuité " d'Alcan, tout en gardant la liberté de fermer ses usines sans sanction punitive du gouvernement[1]. Sur le sujet, beaucoup aurait pu être rajouté concernant la reconnaissance mondiale de la multinationale minière acquérante, Rio Tinto, pour ses innombrables abus tout au long de son histoire.


«RÉFLEXIONS SUR L'AUTOGESTION»
Quatre textes du Q-Lotté (1976-1988)

Les quatre textes que nous proposons aujourd'hui sont tirés des pages du Q-Lotté, un bulletin libertaire publié à Québec durant les années 1970 et 1980. Au printemps 1978, Jacques Doré lance des «Réflexions sur l'autogestion». C'est ce texte qui ouvre la brochure. À partir d'expériences concrètes, notamment québécoises, l'auteur aborde l'origine du concept, il explique en quoi il se différencie de l'idée de contrôle ouvrier et ce que ça pourrait donner dans plusieurs secteurs d'activités. L'auteur tente d'aller plus loin que la simple sphère économique et traite la question de l'autogestion généralisée, qu'il vaudrait mieux, selon lui, appeler autonomie populaire.

Durant l'été 1979, à l'occasion d'une longue grève qui paralyse le service d'autobus de Québec, Serge Roy propose, toujours dans les pages du Q-Lotté, un projet concret d'autogestion et de gratuité du transport en commun. Ce texte illustre bien ce que pourrait être une intervention libertaire qui refuserait le statu quo tout en se portant à la défense du service public.


«Au café, Errico Malatesta»

Ce petit volume élégamment produit est composé d'une série de courts dialogues entre Georges, un jeune anarchiste, et César, un commerçant, Ambroise, un magistrat, et Prospère, un riche homme d'affaires.

Dans «Au café», Malatesta explique les fondements du communisme libertaire, décrivant de façon très convaincante la manière dont une société future libre peut fonctionner et contredit les objections les plus courantes à l'idéal libertaire. Les anarchistes seront bien sûr au courant de ces arguments et contre-arguments, mais Malatesta écrit avec tant de lucidité que ce livre pourrait certainement servir d'introduction utile à la doctrine anarchiste pour les débutants.


«Il y a 40 ans en Italie ; l'automne chaud de 1969»

Lorsque l'on pense à la fin des années 60, le mai 1968 français est l'image qui, pour la plupart d'entre nous, est la plus représentative du mouvement contestataire de cette époque. Cependant, lorsque l'on regarde de plus près les luttes sur le continent européen, on peut rapidement se rendre compte que c'est du côté italien que le mouvement et les luttes se sont le plus radicalisé-e-s et ont eu le plus d'ampleur. Celles-ci ont débuté dès mars 1968, pour ne se terminer réellement qu'une dizaine d'années plus tard, mettant fin à la décennie des années 70 que l'on surnomma les «années de plomb», en raison de la lutte armée qui devint omniprésente dans ce pays.

jeudi 27 mai 2010

L'UCL passe au salon...

Comme à chaque année, l'Union communiste libertaire (UCL) sera présente en force au Salon du livre anarchiste de Montréal les 29 et 30 mai prochain. Au fil des ans, l'évènement est devenu l'un des plus gros, sinon le plus gros, du genre en Amérique du Nord. Nous invitons toutes les personnes intéressées par les idées et pratiques libertaires à passer au salon.

Notre organisation sera l'un des quelques 150 exposants présents dans la grande salle. Ce sera l'occasion de vous procurez toutes nos nouvelles publications (et les anciennes!). Ce sera aussi l'occasion de rencontrer d'autres fédérations anarchistes, comme Common Cause (Ontario) ou la Fédération anarchiste (France, Belgique), des syndicats révolutionnaires comme les IWW (d'Ottawa et de Montréal) ou la SAC (de Suède!), de même que plusieurs groupes militants comme la CLAC 2010, l'OCAP et le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants, sans oublier, évidemment, les éditeurs anarchistes comme AK Press et une foule d'autres kiosques intéressants. Notons que, pour la première fois, les exposants seront présent les deux jours.

Le Salon du livre anarchiste prend de l'expansion et s'agrémente dorénavant de plusieurs salles de conférences thématiques (Solidarité autochtone, résistance anticapitaliste (sur le G20), discussion pour parents anarchistes).

Parlant de conférences, des militants de l'UCL donnent trois ateliers au Salon dont voici la description:

Samedi 29 mai, 15h
La One Big Union et le syndicalisme révolutionnaire au Québec et au Canada

La grève générale de Winnipeg (1919) est considérée à juste titre comme l’un des épisodes les plus importants de l’histoire ouvrière canadienne. Dans une large mesure, la One Big Union (OBU) a été associée à ces événements. Ce qu’on sait moins, c’est que l’OBU a poursuivi ses activités bien après la fin de ce soulèvement populaire. À travers cet atelier, nous verrons comment l’OBU s’est développée au Québec et au Canada entre 1919 et 1929, en essayant de comprendre pourquoi et comment son projet politique a pu avoir un impact réel au sein de la classe ouvrière. Nous essaierons également de faire le point sur les possibilités concrètes de voir réapparaître un courant syndicaliste révolutionnaire aujourd’hui au Québec.

Présenté par Mathieu Houle-Courcelles, membre du Collectif anarchiste La Nuit (UCL-Québec) et auteur du livre « Sur les traces de l’anarchisme au Québec (1860-1960) » publié chez Lux en 2008.

Dimanche 30 mai, 11h
Les émeutes et l’anarchie

Au mieux considérée comme un mode d’action illégitime répondant à une injustice sociale, au pire comme une pathologie collective totalement incompréhensible, l’émeute généralement vue comme intégralement étrangère à toute cohérence et à toute profondeur. Elle n’a par conséquent aucun représentant pour défendre sa légitimité. Aucun ? Enfin… presque. Il n’y a que les socialistes révolutionnaires et les anarchistes, ceux et celles qui désirent transformer radicalement le cours de l’histoire qui ne condamnent pas à priori l’émeute. C’est de cette analyse dont il sera question dans cet atelier.

Présenté par Marc-André Cyr. Marc-André est un étudiant en science politique à l’UQAM et membre de l’U.C.L. (Union communiste libertaire).


Dimanche 30 mai, 13h
Sur les traces de l’anarchisme au Québec

Un tour d’horizon sur l’histoire des idées et des pratiques anarchistes au Québec, des réfugiés de la Commune de Paris jusqu’aux peintres et poètes issus de la mouvance automatiste, en passant par les militant-e-s anticléricaux de l’Université ouvrière et les révolutionnaires juifs du Yiddishland montréalais.

Présenté par Mathieu Houle-Courcelles.


La liste complète des ateliers et autres activités du Salon est disponible en ligne.

Par ailleurs, si vous voulez nous rencontrer dans un contexte un peu plus relaxe et propice à la discussion que lorsque nous sommes derrière une table de presse dans une salle bondée et bruyante, sachez que nous seront présents au «cocktail anarchiste de la bibliothèque DIRA» samedi le 29 mai, après le Salon (ça commence à 17h30 et ça se passe au 2035 Saint-Laurent, Métro Saint-Laurent).

Salon du livre anarchiste de Montréal
Les 29 et 30 MAI, 10h-17h
Au CEDA, 2515 Delisle
(tout près du métro Lionel-Groulx)
GRATUIT. Bienvenue à toutes et tous!
Amenez vos enfants!

mercredi 26 mai 2010

L'UCL en campagne contre le budget libéral

26 mai 2010 -- L'Union communiste libertaire (UCL) se lance dans une nouvelle phase de sa campagne contre la crise. Maintenant que les coffres des capitalistes ont été renfloués par les États, ce sont les finances publiques qui sont en crise. Au Québec, cela c'est traduit par un budget antisocial inacceptable que nous avons déjà abondamment dénoncé. Considérant l'importance des enjeux, nous avons décidé d'axer la suite de notre campagne sur la lutte contre le budget.

L'UCL profite de la belle saison qui commence pour éditer une première vague de matériel d'agitation soit une affiche et des autocollants. Suivront plus tard d'autres affiches, une édition spéciale de notre journal et même un t-shirt.

Voici donc la première partie de la contribution de l'UCL à un automne que nous espérons chaud ! Des copies de l'affiche et de nos autocollants seront disponibles à notre table lors du Salon du livre anarchiste de Montréal. Si vous voulez faire de l'affichage dans votre quartier ou votre ville, contactez-nous [ ucl ( a ) causecommune.net ].

lundi 24 mai 2010

Pendant ce temps en Irlande...

Nos camarades du Workers Solidarity Movement (WSM) viennent de lancer un nouveau magasine gratuit: Irish Anarchist Review. L'idée de base du groupe est de publier un magasine politique pour explorer des idées et des luttes pratiques qui peuvent nous enseigner une chose ou deux sur la construction d'un mouvement révolutionnaire aujourd'hui.

À juger par la première livraison, le WSM a visé juste. On n'est pas face à une simple opération de propagande visant à donner la «ligne juste» au public. Au contraire, on a plutôt un patch-work de textes alimentant réellement un débat. C'est assez rare pour le souligner.

Le numéro 1, donc, est structuré autour des idées de «travail» et de «syndicats». Le tout s'ouvre sur une réflexion plutôt positive portant sur une grève générale de 24h du secteur public qui a secoué l'Irlande le 24 novembre dernier. Que cette grève ait eu lieu après 20 ans de partenariat social est en soit sensationnel. Quelle ait en plus été le théâtre d'une floraison d'initiatives à la base, d'une part parce que plus personne ne semble savoir comment organiser une grève en Irlande et d'autre part parce que les syndicats n'ont plus vraiment de présence dans les lieux de travail, est source de réjouissance. Ça montre une fois de plus le pouvoir potentiel d'une classe ouvrière organisée. Ça ce sont les fleurs. Après vient le pot. Cette grève a permis au WSM de constater l'impotence du mouvement syndical irlandais et l'insuffisance de leur propre stratégie syndicale. En effet, la grande majorité des membres de l'organisation communiste libertaire irlandaise n'ont pu appliquer la stratégie syndicale de l'organisation parce que celle-ci présuppose la présence d'une structure syndicale minimalement fonctionnelle à la base, ce qui est loin d'être le cas dans la majorité des lieux de travail (même ceux qui sont syndiqués). La réflexion est alors lancée et abordée sous plusieurs angles allant d'un militantisme syndical plutôt traditionnel, visant à la fois à reconstruire «l'outil syndical» et la présence de la gauche libertaire en son sein, aux expériences de mouvements de précaires européens en passant par les réflexions (plutôt ultragauchistes) sur le «faceless resistance».

Au final, il s'agit d'une lecture plutôt stimulante intellectuellement. De plus, elle n'est pas dénuée d'intérêt pratique, la situation syndicale et politique irlandaise étant finalement assez proche de la situation québécoise (mais peut-être un peu plus sombre) ce qui n'est pas le cas de ce qu'on peut lire provenant d'Europe continentale ou d'Amérique latine.

Le tout est disponible gratuitement, en HTML ou en PDF, sur le site du WSM: http://www.wsm.ie/c/irish-anarchist-review-1

vendredi 21 mai 2010

Pendant ce temps en Ontario...

Nos camarades de l'organisation anarchiste Common Cause, en Ontario, ont réagi par voie de communiqué aux allégations médiatiques à l'effet que l'incendie d'une succursale de la Banque Royale de la région d'Ottawa soit l'oeuvre d'anarchistes.

21 mai 2010
POUR DIFFUSION IMMÉDIATE

Incendie d'une succursale de la Banque Royale
Les anarchistes servent de boucs émissaires


Malgré les affirmations largement répandues dans les médias, il n'y a aucune indication que le récent incendie d'une succursale de la Banque Royale, à Ottawa, ait été perpétré par des "anarchistes".

Il n'est affirmé nulle part dans la déclaration ou la vidéo qui ont été publiées en ligne que les responsables sont des anarchistes.

Prétendre sans aucune preuve, comme le font les médias, que c'est l'œuvre d'anarchistes frise la calomnie et mérite la note F en journalisme élémentaire.

Nous n'avons aucune idée des convictions politiques de ceux et celles qui ont fait ça. Nous ne pouvons d'ailleurs pas exclure la possibilité que ce soit le fait d'agents-provocateurs.

"Cet acte devrait également être placé dans le contexte de la violence significative perpétrée sur une base quotidienne par l'État capitaliste comme la violence de la guerre, la pauvreté, le colonialisme et la destruction de l'environnement. Bien que nous cherchions à construire une résistance basée sur des mouvements populaires de masse, nous comprenons pourquoi les gens sont en colère contre les banques", dit Kyle James, membre de la section locale d'Ottawa de Common Cause.

L'anarchisme n'est pas la violence et le chaos. L'anarchisme veut créer une société hautement organisée et démocratique, libérée de la hiérarchie et de l'exploitation.

Comme anarchistes, nous soutenons la construction de mouvements de masse révolutionnaires et démocratiques, qui s'attaqueront directement au capitalisme par un travail d'organisation syndicale et communautaire en utilisant l'action directe de masse comme les grèves, les lignes de piquetages et les occupations.

Nous croyons en la puissance de millions de personnes de la classe ouvrière se tenant toutes ensemble debout contre les banquiers, les patrons, et leurs états. Nous avons besoin de grèves générales illimitées de tous les travailleurs et toutes les travailleuses partout au Canada et à l'étranger pour vaincre les attaques capitalistes contre la classe ouvrière.

Les travailleurs et les travailleuses, y compris les employé-e-s de banque, n'ont rien à craindre des anarchistes.

Unie, la classe ouvrière a le pouvoir de mettre le système capitaliste tout entier à genoux et de relancer le travail pour nos propres besoins plutôt que les profits des patrons.

Common Cause est une organisation anarchiste d'Ontario avec des sections locales à Ottawa, London, Toronto et Hamilton.

[Traduction: secrétariat externe de l'Union communiste libertaire (Québec)]

lundi 3 mai 2010

[Premier mai] Pendant ce temps-là à Montréal...

À Montréal, la parade syndicale aboutissait dans Pointe Saint-Charles cette année. Les camarades de La Pointe libertaire accueillaient les manifestant-e-s dans le parc. Voici leur article et leur photo-reportage.

* * *




2 manifs à la Fête internationales des travailleuses et travailleurs

Par l'Agence de presse libre de la Pointe - 2 mai 2010.

Manif syndicale

Parce que le 1er mai tombait un samedi cette année, 2 manifestations célébrant la fête internationale des travailleurs-euses se tenaient le même jour. Exceptionnellement, le collectif La Pointe Libertaire a décidé de participer à la manif syndicale du 1er mai. Le point d’arrivée de la marche se faisait au parc Saint-Gabriel dans Pointe-Saint-Charles et les libertaires ont décidé de souhaiter la bienvenue aux manifestantes et manifestants. Des militantEs de la Table communautaire Action-Gardien étaient aussi présentes dans le parc.

>>> Photos de l'Agence de presse libre, sur Flickr

La Pointe Libertaire a donc décidé d’afficher massivement le long du parcours et de déployer une large banderole et une table d’information dans la parc, banderole qui reprenait l’idée de grève sociale et d’autogestion en ces temps réactionnaires du patronat et du gouvernement Charest.

Manifestation bien encadré par un « service d’ordre syndical » et tout de même joyeuse à voir la mine des gens. S’il n’y a pas eu de grand discours à l’arrivée, rien n’avait été prévu, à part de la musique, pour inciter les manifestant.e.s à demeurer sur les lieux. Les organisateurs ont évalué le contingent à 14 000 personnes (7 000 selon la police). Sans aucune intention de les discréditer, nous croyons plutôt que ce sont de 5 à 10 000 marcheuses et marcheurs qui ont déambulé jusqu’au parc.

Manif anticapitaliste

Contrairement à la manif précédente, c’est la police qui encadrait très fortement la manifestation anticapitaliste qui s’était regroupée au carré St-Louis et tout le long du parcours. Avant même le début de la marche, des personnes pouvaient facilement douter du départ de cette manif à cause de l’attitude agressive des policiers. En effet, ceux-ci ont commencé, sans aucun motif valable, à fouiller les sacs à dos dans la foule et à tenter d’enlever à des manifestant.e.s des pancartes et des banderoles. Cela a provoqué quelques étincelles et un début d’échauffourée lorsque les policiers à chevaux se sont mis de la partie et ont tenté de traversé la foule. La police a finalement battue en retraite devant la ténacité des militant.e.s qui se sont mis à scander « police partout justice nulle part ».

Photo: Jacques Nadeau, Le Devoir

Ensuite une maître-chien visiblement nerveuse n'a pas réussie à contrôler son animal, lequel a pris "le mors aux dents" et a sauté sur un homme sans raison. Encore une fois la police montre qu'elle est incapable de ne pas faire de bavures.

Si depuis quelques temps la police a abandonné sa stratégie « d’arrestation de masse », d’ailleurs condamné par un comité de l’ONU, elle a cependant adopté celle de la dispersion des manifestations et de la perturbation des manifestations anticapitaliste. Lors de la manifestation contre la brutalité policière du 15 mars dernier, le SPVM a arrêté la personne qui amenait le système de son; elle a intimidé les personnes qui se rassemblaient et elle a tenté d'étouffer les discours en faisant descendre à ras du sol son hélicoptère.

La même stratégie a été employée le 1er mai: resserrer les manifestants dans le parc en les entourant, intimider avec les chiens et les chevaux, poster des lanceurs de lacrymogène derrière les personnes qui faisaient les discours d'ouverture et tenter d'étouffer ces discours en utilisant leur camion-système de son pour lancer des avertissements. En un mot comme en cent: de la provocation!

Organisé par la Convergence des luttes anticapitaliste 2010 (CLAC 2010), le parcours de la manif fut inutilement long bien que parsemé d’arrêts symbolisant quelques enjeux de fond. En face d’un hôtel chic une large banderole avait été accrochée sur la devanture du building du Club Mont-Royal. En grosses lettres ont y lisait « Ils sont riches parce qu’on est pauvre ». Plus loin, des confettis dénonçant la Standard Life (Cie d’assurances) ont été éparpillés sur la voie publique. En face d’un bureau de recrutement de l’armée canadienne sur la rue Ste-Catherine, les manifestant.e.s ont scandé des slogans anti-guerre. Cette longue marche s’est conclue en face des bureaux du premier ministre Jean Charest où on y a brûlé une marionnette à son effigie.

Enfin, l’Agence de presse libre de la Pointe a compté, avec une méthode qui a fait ses preuves, environ 1 500 personnes, un contingent qui grossit tranquillement. Rappelons que lors de la première année en 2008, environ 500 personnes ont marché. L’année dernière près de 1 000 personnes étaient au rendez-vous. D’ailleurs ont pouvait y voir cette année des militantEs de Québec solidaire, plusieurs syndiqué.e.s en plus de la base militante des groupes et collectifs radicaux.

Revue de presse (notre presse)

[vidéo] Premier mai 2010 à Québec (Voix de faits)

Une journée entière de célébrations vivantes du 1er mai à Québec! (CMAQ)

Plus de 800 personnes dans la rue contre le capitalisme le 1er mai ! (CLAC 2010 sur CMAQ)

Revue de presse (leur presse)


C'est malheureux à dire, mais les journalistes sont plutôt...épaisSES. Les articles sur les manifestations du 1er mai sont truffées d'erreurs, la palme revenant à la Grosse Presse qui titre Manifestation "anarchiste" à Montréal pour parler uniquement de la manif syndicale avec des photos de la manif anticapitaliste... C'est ce qui arrive quand on ne sort pas de son bureau...


Manifestations du 1er mai - Les travailleurs unis contre le gouvernement Charest (Le Devoir)

Montreal May Day rally draws thousands (The Gazette)

Des milliers de travailleurs marchent pour un Québec équitable (Rue Frontenac)

mardi 6 avril 2010

France: des anarchistes en congrès... et à la TV!

La fin de semaine dernière, la Coordination des groupes anarchistes était en congrès à Montpellier. Selon le commentaire de «Berkman», sur le forum «Anarchist Black Cat», il fut question de l'internationalisme de la CGA, de la question syndicale, des anarchistes dans les luttes sociales, de la situation sociale et politique, etc. Preuve que l'évènement avait lieu en France et non en Amérique du nord, le congrès fut l'objet d'un reportage au téléjournal régional de la chaîne «France 3». Cliquez ici pour voir ça sur internet (allez à l'édition du 4 avril, le topo commence vers 4:35). Ici, une telle couverture télé serait impensable. Pourtant, il semble que ça arrive de temps en temps en Europe comme en témoigne cet autre reportage, portant sur une campagne que mène la CGA à Lyon sur le logement.

dimanche 4 avril 2010

Aidez Radio 4 All - Aidez Voix de faits!

Depuis quelques années, le Collectif anarchiste la Nuit produit une émission de radio hebdomadaire, Voix de faits, qui se retrouve habituellement sur le web, sous forme de podcast. Depuis la fin 2008, nos fichiers MP3 sont archivés sur www.radio4all.net, le portail du «A-Infos Radio Project». Pour nous c'est la meilleure solution: il s'agit d'un collectif libertaire, qui offre un service gratuit.

Ceci dit, en ce bas monde la gratuité est toujours une notion relative. Le jus de bras que les camarades fournissent peut bien être gratuit mais, un moment donné, il faut bien payer un peu ici et là pour l'infrastructure. Nos amis de «Radio 4 All» se financent avec des dons mais dans l'immédiat ça ne marche pas aussi bien que ça devrait. Le site est plus populaire que prévu! Ils et elles doivent trouver rapidement 1500$ pour régler une dette à leur fournisseur internet et ont besoin d'un autre 10 000$ pour viabiliser leur projet. Les détails sont ici.

Bon, tous les dons sont les bienvenus et plusieurs formules existent. Vous pouvez faire un don unique, vous engager à donner un petit montant mensuel ou alors vous engager à donner 1$ par année par abonnement paypal. Ça a l'air niaiseux comme ça mais si tout le monde qui download des podcasts sur leur serveur leur donnait 1$ par an, le service s'autofinancerait (et plus!).

Alors voilà, si vous aimez pouvoir écouter Voix de faits sur le web, ce serait vraiment cool de leur faire un don. Par ici pour envoyer de l'argent... Ça va les aider et ça va nous aider (inutile de préciser que notre collectif fait sa part et envoi un don à chaque année)

lundi 29 mars 2010

[radio] Ronald Creagh - Utopies américaines

Chouette entrevue trouvée sur Anarsonore (via le perce-oreille)...




Ronald Creagh - Utopies américaines

Entretien avec Ronald Creagh réalisé dans les studios de Canal Sud Toulouse le 11 mars 2010 aux côtés de 2 membres de l’Athénée Libertaire Groupe Albert Camus (CGA) qui l’ont fait venir le lendemain pour présenter sa dernière parution "Utopies américaines, expériences libertaires du XIX° siècle à nos jours" chez Agone, oct.2009.

Du voyage du socialiste gallois Robert Owen en 1825 aux premières communautés fouriéristes, des mouvements contestataires des années 1960 à l’écologie et aux groupes punks ou lesbiens d’aujourd’hui, les États-Unis ont abrité nombre de communautés utopiques. Souvent installés comme jadis les moines dans des paysages magnifiques et isolés, mais aussi dans l’hôtel d’un village de l’ancienne Réserve de l’Ouest ou exploitant une mine de charbon sur leur territoire, ces groupes mettent à l’épreuve une volonté de vivre en dehors de la logique de la société dominante.

En revenant sur près de deux siècles d’expériences communautaires, ce livre lève non seulement le voile sur un phénomène méconnu et toujours actuel, mais le réinsère parmi les tentatives de lutte contre un système omnipotent, ouvrant une autre voie, originale et non exclusive, vers l’émancipation sociale.

L’histoire des communautés intentionnelles aux États-Unis montre que leur apparition provient de la réflexion et d’un libre choix plus que des conditions économiques et sociales.

Les colonies américaines, puis la jeune République présentaient sans doute une situation favorable à une solidarité communautaire. Dans les premiers temps, les régions faiblement peuplées bénéficiaient d’un réseau de communications peu fiables mais de terres peu coûteuses. Les agglomérations bénéficiaient parfois de l’aide de quelque philanthrope ou de spéculateurs avisés, prompts à offrir leurs propriétés inoccupées ou à investir leur argent pour des raisons diverses. Il existait même parfois des structures d’accueil, vestiges de communautés antérieures.

La disponibilité des terres et de l’argent a ainsi bénéficié aux associations warréniennes ; de même que les communautés owéniennes, elles se sont établies dans une conjoncture où les prix des terrains étaient en baisse et le crédit disponible. Aucun de ces groupes n’aurait pu se former sans ces conditions, et lorsque ces deux tendances se renversèrent, les groupes furent généralement balayés par les spéculateurs fonciers. Les circonstances changèrent par la suite, mais la presse locale fut toujours prête à claironner une nouvelle initiative collective. Plus récemment, une abondante littérature utopique, y compris dans la science-fiction, invente fréquemment de nouveaux types de société

samedi 20 février 2010

L'anarchisme québécois prend de la bouteille

Hier, les camarades du collectif «La Pointe Libertaire» fêtaient leur cinquième anniversaire. À l'échelle de l'histoire du Québec, ou de l'histoire de l'anarchisme, c'est un détail. Toutefois, pour le mouvement anarchiste québécois c'est significatif. Cinq ans c'est une éternité. Peu de collectifs arrivent à cet âge «vénérable». On peut compter sur les doigts de la main (...peut-être des deux, en se forçant) les groupes qui, comme La Nuit ou La Pointe, ont passé ce cap. Alors, voilà : toutes nos félicitations ! ...et continuez le bon boulot.

mardi 2 février 2010

Nos camarades du Saguenay lancent le «Pic-Bois»

Le Collectif Emma-Goldman (UCL-Saguenay) vient d'annoncer la sortie du «Pic-Bois», un «bulletin à tendance anarchiste».

«
Oiseau tapageur et rebelle, le Pic-Bois est très critique de la situation des régions périphériques (« régions ressources ») et met de l’avant la construction d’alternatives sociales et d’un pouvoir populaire pour changer la société ici et maintenant» nous dit-on sur le blogue du collectif.

Vous pouvez télécharger le pdf du premier numéro de ce bulletin à cette adresse.