Projet soutenu par l’ANR et la DFG
Coordination pour l’Allemagne : Thomas Klinkert (Université de Zürich)
Durée du projet : 2014 – 2016
Le mot « biologie » inventé au début du XIXe siècle simultanément en Allemagne et en France (par Treviranus et Lamarck) marque la formation d’un nouvel objet d’étude qui suscite aussitôt l’engouement des spécialistes d’autres disciplines et des écrivains. La littérature française s’empare très vite des savoirs biologiques, les utilise de manière plus ou moins fiable, les commente, les prolonge et y trouve des thèmes et des formes, participant ainsi à leur promotion en un fait culturel global, par des discours qui ont, à leur tour, infléchi la réception et, parfois, la pensée des savants eux-mêmes. C’est cette circulation des savoirs que nous voulons aborder dans ce projet qui se focalise sur les savoirs provenant de la biologie, tant parce que l’invention du terme signale l’émergence d’une nouvelle conscience disciplinaire (en rupture avec l’ancienne « histoire naturelle »), que parce que nous touchons ainsi aux transformations d’un savoir fondamental, lié à la conceptualisation même du vivant, là où la recherche existante a privilégié d’autres savoirs (physique, mathématiques, médecine, géologie) ou l’irruption de la technique. Biolographes entend ainsi combler un manque majeur, pour livrer sur l’impact des savoirs biologiques dans la création littéraire française du XIXe siècle une étude de référence, élaborée du point de vue d’une critique littéraire ouverte à l’interdisciplinarité, et destinée tant aux spécialistes de la littérature qu’aux historiens de la culture et des sciences.
À cette fin, nous nous proposons d’apporter un inventaire inédit et représentatif d’œuvres littéraires se confrontant aux savoirs biologiques, en prenant en compte auteurs majeurs et minores, textes publiés, et écrits privés ou avant-textes.Ces documents feront l’objet d’analyses textuelles et d’études de masse, avec un triple objectif :
-modéliser les coïncidences ou les décalages temporels et conceptuels entre histoire des sciences et littérature. Le choix de présenter le projet au titre des programmes franco-allemands est justifié par la nature de notre objet. Car sans préjuger d’autres influences étrangères, souvent mieux étudiées (celle de Darwin par exemple), cette étude ne saurait être menée sans prendre en compte l’impact considérable des scientifiques allemands (Haeckel en particulier) sur les écrivains français.
Le choix de présenter le projet au titre des programmes franco-allemands est justifié par la nature de notre objet. Car sans préjuger d’autres influences étrangères, souvent mieux étudiées (celle de Darwin par exemple), cette étude ne saurait être menée sans prendre en compte l’impact considérable des scientifiques allemands (Haeckel en particulier) sur les écrivains français.