Corpus Biolographes

Nadège Lechevrel

Présentation

Nous présentons ici les œuvres versées dans le corpus Biolographes (consultable sur le site : http://biolographes.free.fr/). Toutes les œuvres du corpus sont libres de droit.

Les liens hypertextes renvoient à des textes déjà numérisés et nettoyés, voire encodés au format TEI-XML dans le cadre d’éditions électroniques ou de corpus en ligne. Nous les rassemblons ci-dessous afin que vous puissiez y effectuer des recherches en texte intégral (en ligne ou après téléchargement).

La recherche enrichira ces corpus de nouvelles découvertes et construira les corpus secondaires grâce aux travaux sur la réception des textes scientifiques qui relèvent des savoirs biologiques, sur la traduction et le dépouillement soigneux des revues.

Réception et vulgarisation des savoirs biologiques dans le corpus Biolographes

Vulgariser : traduire en langue vulgaire. [Godefroy, 9e-15e]

Vulgaire : – Adj. – « Du peuple, populaire, commun » – En partic. [P. oppos. au latin] Langage vulgaire. « Langue, langage du peuple » [GDC : vulgaire ; FEW XIV, 642b : vulgaris ; TLF XVI, 1377b : vulgaire]

La diffusion des savoirs biologiques au 19e siècle assure la promotion d’une discipline qui se constitue progressivement en se différenciant de l’histoire naturelle, de la médecine et de la physiologie. Si les travaux sur l’histoire de la biologie ou sur l’histoire des idées (par exemple sur la circulation des métaphores de l’organisme aux 18e et 19e siècles dans les sciences humaines : Schlanger 1971 ; sur la réorganisation culturelle dans les sciences des 18e et 19e siècles : Lepenies 1976) sont nombreux, la critique littéraire n’a pas encore abordé de manière systématique et globale l’apport de la biologie naissante à la littérature française du 19e siècle.

Nous proposons une étude de la circulation des savoirs biologiques fondée en partie sur l’analyse du corpus secondaire 2 du projet Biolographes. Le projet s’est en effet fixé pour objectif la constitution d’un corpus de textes de réception et / ou de vulgarisation par le dépouillement systématique d’une sélection de revues. Ces revues ne sont pas toutes de vulgarisation, les textes de diffusion scientifique ont été prélevés dans des publications prestigieuses (la Revue des deux mondes, la Philosophie positive, etc.), des revues scientifiques, ou de vulgarisation.

Nous donnons ci-dessous quelques informations les concernant ainsi qu’un petit historique quand les revues ont changé de titre.

REVUES SAVANTES

  • la Revue des deux mondes (1829-1971), dirigée par François Buloz à partir de 1831
  • la Revue germanique (1858-1865), fondée par Auguste Nefftzer et Charles Dollfus, connue sous le nom de Revue germanique, française et étrangère (1861-1862), puis Revue germanique et française (1862-1865), et devenue la Revue moderne (1865-1869)
  • la Philosophie positive (1867-1883), dirigée par Émile Littré, Grégoire Wyrouboff et Charles Robin

 REVUES SCIENTIFIQUES

  • la Revue scientifique (ou « Revue rose ») (1863-1959), connue sous le nom La Revue des cours scientifiques de la France et de l’étranger entre 1863 et 1870, puis La Revue scientifique de la France et de l’étranger (1871-1883), et enfin la Revue scientifique (1884-1959) pas d’illustration
  • l’Année biologique: comptes rendus annuels des travaux de biologie générale (1895-1936), dirigée par Marie Goldsmith, Yves Delage et Jean Philippe
  • La Nature. Revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l’industrie. Journal hebdomadaire illustré (1873-1960), dirigée par Gaston Tissandier (source: Conservatoire numérique des Arts et Métiers)

VULGARISATION

  • le Magasin pittoresque (1833-1938), dirigé par Édouard Charton
  • la Science illustrée (1) (1875-1877), il s’agit d’une première tentative d’une revue rédigée par Louis Figuier, Élisée Reclus et Adolphe Bitard. La Science populaire (1880-1884) lui fait suite, dirigée par Adolphe Bitard. Enfin, la Science illustrée (2) (1888-1905) fait suite à la Science populaire, dirigée par Louis Figuier, avec Adolphe Bitard en rédacteur en chef (source: ifé)
  • la Science française : revue populaire illustrée (1890-1901), éditée par L. Boulanger

La création de ces revues au 19e siècle, très faciles d’accès pour un public lettré, montre la diffusion large des travaux scientifiques au-delà des frontières de la discipline, et l’importance et le retentissement de débats qui ont un rapport soit direct soit indirect avec ce domaine que nous appelons maintenant « biologie » : ainsi, dans la Revue des deux mondes (1860/6) Paul de Rémusat présente la théorie de la génération spontanée (hétérogénie) de Félix Pouchet ; la « Revue rose » rend compte de la querelle en 1863-1864 entre Pouchet et Pasteur, qui donne des conférences dans le cadre des soirées scientifiques de la Sorbonne ; tous deux publient côte à côte un article le 23 avril 1864. Certains auteurs marquent les littéraires par leurs contributions dans ces revues tel Charles Martins (en particulier dans la Revue des deux Mondes et la Revue germanique) qui y présente les travaux de Haeckel ou Vogt, donnant à découvrir le « monère » ou la vie des « polypes »  si chers à Flaubert.

Un tel corpus est de fait hétérogène car il comprend aussi bien des textes de réception et de vulgarisation écrits par des hommes de lettres (littéraires, philosophes, historiens, etc.) ou des scientifiques que des articles mêlant science et fiction créés par des littéraires. L’exploration de ces données textuelles devient alors un atout, une façon de rendre compte de quelques-unes des caractéristiques de cet ensemble vaste, telles le vocabulaire sous et surreprésenté (en lien avec un lexique des savoirs biologiques de l’époque créé par les membres de l’équipe Biolographes), et les réseaux sémantiques obtenus de l’étude des cooccurrences (c’est-à-dire le repérage statistique des associations de mots les plus significatives).

categories-RDDM

Figure 1 – Liste des catégories scientifiques de la Revue des deux mondes produite dans la Table Générale établie en 1875 pour la période 1831-1874.

Pour en savoir plus sur le corpus de vulgarisation, lire le billet rédigé par Axel Hohnsbein.

Création littéraire et savoirs biologiques au dix-neuvième siècle | Literarische Kreativität und biologisches Wissen im 19. Jahrhundert

Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search