Tous les articles par Biolographes

Colloque final ANR Biolographes

COLLOQUE
Création littéraire et savoirs biologiques au XIXe siècle
ANR/DFG BIOLOGRAPHES
Fondation Maison des Sciences de l’Homme
190, avenue de France – 75013 Paris
25 au 27 janvier 2017

Le programme ANR/DFG BIOLOGRAPHES organise son colloque final du 25 au 27 janvier 2017. Ce programme franco-allemand (2014-2017) est financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et la Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG). Il est centré sur le transfert des savoirs biologiques et leur utilisation par la littérature du XIXe siècle. Il s’agit 1) de comprendre les canaux et les modalités de diffusion des savoirs biologiques auprès des écrivains ; 2) d’analyser leur usage et leur fonction dans les œuvres sous un angle thématique (de quoi parlent-elles, avec quelles inflexions épistémologiques ?), pragmatique (pour quels effets ?) et formel (quels sont les processus de littérarisation, la productivité narrative ou poétique, les effets structurants de ces savoirs ?), ce qui présuppose l’identification des enjeux idéologiques et rhétoriques ; 3) de modéliser les coïncidences ou les décalages temporels et conceptuels entre histoire des sciences et littérature.

Continuer la lecture de Colloque final ANR Biolographes

Allocations doctorales – 2016

Allocations doctorales – 2016

L’école doctorale « Cultures et Sociétés » dispose pour l’année 2016 de 9 contrats doctoraux (6 UPEC et 3 UPEM) + 2 contrats doctoraux fléchés sur les pôles « santé & société » et « ville, environnement et leurs ingénieries ».

Ces allocations, destinées à financer pour trois années la réalisation d’une thèse, s’adressent aux candidats titulaires d’un Master obtenu au cours de l’année universitaire 2015-2016 ou avant.

Les doctorants feront partie de l’Unité de Recherche pluridisciplinaire « Littératures, Savoirs et Arts » et de l’École Doctorale « Cultures et Sociétés » de l’université Paris-Est :

http://www.univ-paris-est.fr/fr/-ecole-doctorale-cultures-et-societes-cs-/

Des doctorats portant sur les thématiques de recherche développées par l’ANR Biolographes sont les bienvenus. Les doctorants pourront ainsi participer aux activités développées à la Fondation Maison des Sciences de l’Homme autour de ce programme :

http://biolog.hypotheses.org/

Domaines 

  • Littérature et savoirs du vivant (XIXesiècle)
  • Littérature et sciences (XIXesiècle)
  • Littérature du XIXesiècle

Contact : seginger.gisele@msh-paris.fr

 Limite de candidature : 28 juin 2016

 Procédure d’attribution des contrats doctoraux 2016 :

 http://www.univ-paris-est.fr/fr/actualites-5/document-1131.html

Introduction

Bénédicte Percheron

Le goût de Flaubert pour l’histoire semble s’être développé au Collège royal de Rouen au contact de l’historien Adolphe Chéruel, mais aussi du naturaliste Félix-Archimède Pouchet, directeur du Muséum d’histoire naturelle de Rouen (1828 – 1872), qui pourrait avoir stimulé l’intérêt de l’écrivain pour l’histoire antique et médiévale grâce à ses cours de zoologie. Le naturaliste accordait en effet une grande place à l’histoire des animaux dans son enseignement, comme l’attestent ses archives toujours conservées au muséum rouennais et sa Zoologie classique ou histoire naturelle du règne animal (1841). Les différentes versions de La Tentation de Saint Antoine (1849, 1856 et 1874) ont en commun un goût pour la zoologie mythologique.

Les modifications entre les deux premiers textes et le dernier paraissent avoir été provoquées par la découverte de travaux récents, en particulier de La Création de l’historien Edgar Quinet, qui comme Michelet s’intéressait aux sciences naturelles, et ceux du biologiste Ernst Haeckel. Par contre Flaubert ne lit l’Histoire naturelle de la création des êtres organisés d’après les lois naturelles qu’en 1874. Toutefois, il semble qu’il ait, dès la fin de l’année 1871, lu un article de Charles Martins dans La Revue des deux mondes qui expose les travaux du naturaliste allemand. Une notion fondamentale a présidé aux recherches de Quinet et d’Haeckel : l’évolution.

Nous proposons ici plusieurs extraits de La Tentation de Saint Antoine, confrontés à des ouvrages et notions scientifiques qui ont pu orienter les réécritures de l’ouvrage. Il s’agit principalement de textes de Pouchet, de Quinet et enfin d’Haeckel par le biais d’une première traduction proposée par Charles Martins.

1. La zoologie mythologique

Bénédicte Percheron

Gustave Flaubert, Œuvres complètes, T. IV, La Tentation de Saint Antoine (1874), Paris, L. Conard, 1910, p. 146.

« À la droite du palais, le vieillard NEPTUNE chevauche un dauphin battant de ses nageoires un grand azur qui est le ciel ou la mer, car la perspective de l’Océan continue l’éther bleu ; les deux éléments se confondent. »

Les monstres de La Tentation de Saint Antoine proviennent en partie des animaux emblématiques des Dieux. Flaubert se souvient probablement des cours de F.-A. Pouchet et de ses publications : Zoologie classique ou histoire naturelle du règne animal de 1841, Histoire des sciences naturelles au Moyen Âge ou Albert le Grand et son époque de 1853, ou encore L’Univers de 1865. Le premier livre regroupe de façon augmentée tous les cours dispensés dans les années 1830 au Collège royal de Rouen ; le dernier figurait en bonne place dans la bibliothèque de Flaubert. À la fin de sa vie, le naturaliste souhaitait éditer un grand ouvrage consacré à l’Histoire pittoresque et archéologique des oiseaux. Dans ce projet resté inédit, il explique l’importance de la mythologie zoologique : « Archéologie et mythes. De tous [sic] temps, les peuples ont associé les animaux à leurs théogonies ; les oiseaux y jouent souvent un grand rôle, et plusieurs d’entre eux y ont une importance mythique ou emblématique dont le sens est souvent aussi curieux que difficile à débrouiller ». (AMHNR, FAP 25, Pouchet, Histoire pittoresque). Enfin, F.-A. Pouchet utilisait pour ses cours et ouvrages, les travaux de Friedrich Creuzer, également très appréciés de Flaubert. (G. Séginger, 1997 et A. Bouvier, Ph. Dufour et D. Stöferle, 2010).

Neptune-décembre-2015-WEB
Transcription de la légende : “Neptune vêtu d’un ample péplus [sic] et marchant d’un pas rapide sur  la  surface  calme  de  la mer. Il tient dans sa main droite son  trident  et dans  la  gauche  un dauphin. Figure en style hiératique, sculpté sur le pied   d’un candélabre du vatican”. Calque   de  F.-A.  Pouchet  d’une  illustration extraite de Fr. Creuzer, Religions de l’Antiquité, Paris, Kossbühl, pl. CXXX, 1825 – 1851,  p. 504.  Archives  du   Muséum  d’histoire   naturelle  de  Rouen,  FAP711, Discours et notes diverses, Dauphin.