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Le traducteur dévoilé : cartographie d'une voix

The Translator Unveiled: Cartography of a Voice

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Publié le jeudi 06 juin 2019 par Anastasia Giardinelli

Résumé

Le colloque sera centré sur la présence discursive du traducteur dans les catégories spatiales que Gérard Genette (1987) définit comme paratexte : le péritexte (notes à la traduction, notes de bas de page, préfaces, postfaces, quatrièmes de couverture) et l’épitexte, où le traducteur prend la parole en dehors de l’espace du volume. 

Annonce

Université de la Calabre Département d’Études Humanistes

Rende, 29-31 octobre 2019

Argumentaire

*Je loge ici sous cette fine barre noire. Voici mon lieu, mon séjour, ma tanière [...]. Bienvenue à toi, cher lecteur, franchis donc le seuil de mon antre. Ce n’est pas aussi spacieux que chez mon voisin d’au-dessus, mais en son absence j’accueille ici ses visiteurs déroutés par cette désertion inexpliquée (B. Matthieussent).

Au croisement de divers domaines disciplinaires des sciences humaines et sociales, les études traductologiques révèlent un intérêt croissant pour la condition des traducteurs en tant que « maîtres cachés de notre culture » (Blanchot 1971: 71), trop longtemps relégués aux marges de l’invisibilité (Venuti 1995, 2013) d’une activité considérée, depuis des siècles, comme ancillaire par rapport à l’écriture de départ et à la circulation des savoirs et des cultures (Berman 1984).

Comme l’a observé Jean-Yves Masson dans le discours inaugural du Premier Congrès Mondial de Traductologie, qui a eu lieu en 2017 à Paris, la forte tradition de dévalorisation de l’activité des traducteurs a longtemps nié la dimension énonciative, créative, sociale et idéologique de l’acte traductif comme pratique discursive, même par rapport à sa fonction à l’intérieur des systèmes culturels (Bourdieu 1971, Toury 1981, Hermans 1999, Sapiro 2012).

Tout en réaffirmant l’importance fondamentale de l’histoire des traductions (Ballard 2013, Chevrel, Masson 2015) et des traducteurs comme médiateurs culturels (Bassnett 2011), le colloque vise à ouvrir un espace de réflexion sur la parole des traducteurs en tant que trace et présence de leur pratique théorique en acte (Meschonnic 1999) et de leur discours comme pratique sociale par rapport à tous les agents du processus traductif. La voix du traducteur (Hermans 1996, 2014) résonne non seulement à l’intérieur du texte traduit, mais aussi dans les espaces paratextuels construits souvent grâce à l’interaction constante entre éditeur et traducteur, qui contribuent à offrir aux lecteurs une traduction au sens le plus large et le plus profond du terme (Elefante 2012).

Le colloque sera centré en particulier sur la présence discursive du traducteur dans les catégories spatiales que Gérard Genette (1987) définit comme paratexte : le péritexte (notes à la traduction, notes de bas de page, préfaces, postfaces, quatrièmes de couverture) et l’épitexte, où le traducteur prend la parole en dehors de l’espace du volume.

Comme le suggèrent la réflexion sur les poétiques des archives et l’examen approfondi que la revue Palimpsestes a consacré en 2018 aux paratextes traductifs dans le domaine francophone et anglophone (Stephens, Génin 2018), ces espaces textuels, réservés aux traducteurs, peuvent remplir plusieurs fonctions (Sardin 2007). Ils dévoilent la dimension psychologique de l’acte traductif ; les stratégies traductives et le discours méta-traductif ; la problématique des intraduisibles ; les relations avec le monde éditorial; les perspectives de génétique textuelle; les aspects culturels et idéologiques d’une éthique de la traduction ; le pouvoir subversif de la traduction dans le domaine postcolonial (Bassnett, Trivedi 1999) et féministe (Simon 1996, von Flotow 1997) ; le dialogue intertextuel dans la communauté des traducteurs (Bonnefoy 2000), même par rapport aux retraductions; la complexité du plurilinguisme ; l’importance du lecteur dans la réception des textes traduits et les aspects manipulateurs dans la transmission du savoir. En devenant un lieu d’intersection et de rencontre entre le traducteur, l’auteur, l’éditeur et le lecteur, l’apparat paratextuel transforme le texte traduit en une œuvre ouverte capable de rendre manifestes les liens cachés entre les sujets impliqués, le monde éditorial, les systèmes culturels et les éventuels conflits idéologiques le plus souvent passés sous silence (Spivak 1993, Guillaume 2016).

Axes Thématiques

Sans prétention d’exhaustivité, les propositions de contribution sur les traces de la présence paratextuelle du traducteur d’œuvres de nature littéraire, scientifique, pragmatique et de l’ensemble des sciences humaines et sociales pourront concerner les axes suivants:

préfaces, notes du traducteur et tous les domaines péritextuels liés au dévoilement de la pratique traductive et du discours méta-traductif;

  • correspondance entre auteurs, traducteurs, réviseurs, éditeurs et entretiens;
  • l’apparat paratextuel centré en particulier sur le lecteur et sur la réception des œuvres traduites;
  • l’élément paratextuel comme espace discursif de la traduction postcoloniale et féministe;
  • les traces textuelles des étapes génétiques du processus traductif.

Conférenciers invités

  • Chiara Elefante, Université de Bologne
  • Jean-Marie Klinkenberg, Université de Liège

Luise von Flotow, Université d’Ottawa

Modalités d’adhésion

Les propositions de communication devront être envoyées en français, anglais ou italien avant le 15 juin 2019 à l’adresse traduttoresvelato@gmail.com

Elles devront contenir un titre, un résumé de 250 mots (dans la langue choisie pour l’intervention), les références bibliographiques (max. 5), l’affiliation institutionnelle et les coordonnées personnelles. Les avis d’acceptation seront communiqués aux auteurs avant le 30 juin 2019. Les interventions auront une durée de 20 minutes. La publication d’une sélection des communications est prévue dans un volume collectif.

Comité scientifique

  • Mirko Casagranda, Université de la Calabre
  • Annafrancesca Naccarato, Université de la Calabre
  • Oriana Palusci, Université de Naples “L’Orientale”
  • Gisèle Vanhese, Université de la Calabre

Comité d’organisation

  • Mirko Casagranda, Université de la Calabre
  • Annafrancesca Naccarato, Université de la Calabre

Catégories

Lieux

  • Département d'Études Humanistes - Université de la Calabre
    Rende, Italie

Dates

  • samedi 15 juin 2019

Mots-clés

  • traducteur, paratextes, sociologie de la traduction

Contacts

  • Gloria Branca
    courriel : gloria_branca [at] hotmail [dot] com

Source de l'information

  • Gloria Branca
    courriel : gloria_branca [at] hotmail [dot] com

Pour citer cette annonce

« Le traducteur dévoilé : cartographie d'une voix », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 06 juin 2019, https://calenda.org/630599

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