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La Grande Guerre sur le web : un éclairage inédit

Place de l'Hôtel de Ville bombardée, Américains dans la ville reconquise, Fismes, 12-9-18, BDIC (Marne, collection Valois)
Place de l’Hôtel de Ville bombardée, Américains dans la ville reconquise, Fismes, 12-9-18, BDIC (Marne, collection Valois)

« Le devenir en ligne du patrimoine numérisé : l’exemple de la Grande Guerre », projet soutenu par le labex Les passés dans le présent1, est le fruit d’une collaboration entre la Bibliothèque nationale de France, la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine et Télécom ParisTech. Il vient de s’achever après trois ans de recherches interdisciplinaires (2013-2016), occasion de revenir sur quelques résultats remarquables.

Pourquoi la Grande Guerre ?

Les sources documentaires numérisées autour de la guerre 14-18 offraient un terrain favorable à l’observation des usages du patrimoine en ligne, du fait de l’intensité des activités qu’elles suscitent sur le web. Par ce projet de recherche, il s’agissait de mieux comprendre la manière dont ces sources circulent, sont utilisées et valorisées sur le web. À travers, mais également au-delà de l’objet singulier du patrimoine 14-18, ce projet de recherche a permis d’éprouver des outils d’analyse du web rigoureux et de dégager des axes forts de réflexion pour la valorisation du patrimoine en ligne.

Un choix original : la fouille des « archives du web »

L’analyse du web français de la Grande Guerre s’est appuyée, dans un premier temps, sur 500 sites collectés dans le cadre du dépôt légal d’internet. Elle a mobilisé pour ce faire des outils de cartographie et de traitement automatique de la langue, qui furent pour la première fois appliqués aux « archives du web » conservées à la BnF. Si le cadre du dépôt légal est contraignant en termes d’accès aux données (limité aux emprises de la BnF et des institutions habilitées), il permet d’offrir des collections riches et raisonnées, dont les règles de production et de conservation sont transparentes pour la recherche. Les liens entre sites étant conservés dans la collecte, ils permettent de cartographier un réseau, repérer ses nœuds, ses zones de plus ou moins forte densité, en restituer également la dynamique. Ce travail pionnier a permis d’adapter les outils existants de fouille aux formats collectés, de telle manière qu’ils puissent, à terme, être réutilisés sur d’autres corpus du dépôt légal de l’internet.

Sur la carte du web français de la Grande Guerre ainsi obtenue, la place centrale d’un forum – le « Forum pages 14-18 » -, a pu être vérifiée, tandis que les réservoirs documentaires (Gallica, Mémoire des hommes, etc.) se sont révélés un élément fortement structurant car ils assurent le contact entre deux zones qui communiquent peu entre elles : les sites institutionnels et les sites amateurs. En complément, le traitement automatique du contenu du Forum pages 14-18, incluant les liens hypertextes dans les messages, a permis d’avoir une appréciation quantitative des usages documentaires à l’intérieur de ce collectif : la place croissante qu’y tiennent les images et la prépondérance des fils de discussion sur l’histoire des soldats. Au-delà de ces informations quantitatives, des entretiens approfondis avec des acteurs du web de Grande Guerre ont permis de mieux comprendre les pratiques d’échanges, de publications, mais aussi d’apprentissage de ces communautés en ligne, dont le Forum pages 14-18 offre un témoignage majeur, par le nombre d’inscrits et de messages échangés.

Consulter le rapport en ligne de la phase 2 du projet : Valérie Beaudouin, Zeynep Pehlivan, « Cartographie de la Grande Guerre sur le web » (91 pages)

Une veille raisonnée sur la dissémination d’un corpus remarquable

En dernière phase du projet, une veille méthodique a été mise en place afin de suivre de manière raisonnée durant 14 mois les réutilisations d’un fonds remarquable, récemment mis en ligne sur la bibliothèque numérique L’Argonnaute sous licence ouverte : 110.000 photographies de la Grande Guerre conservées par la BDIC et connues sous l’appellation « Albums Valois » (service photographique de l’Armée). L’objectif était de mesurer les effets visibles de la mise en ligne de ces albums sur le web, au plus près de leurs citations et réutilisations, et d’évaluer l’impact de différentes formes de médiation.

Malgré les actions de communication et de médiation, nulle viralité n’a été observée ; plutôt une lente montée des réutilisations où, à nouveau, les usages amateurs prédominent, et que seuls les médias traditionnels (dans ce cas précis : un concours organisé par un quotidien régional) sont en mesure d’accélérer de manière notable. Cette expérimentation souligne la difficulté pour les fonds patrimoniaux numérisés d’exister sur le web : y susciter de l’appétence et de la circulation, encore plus de l’interaction.

Consulter le rapport en ligne de la phase 3 du projet : Lionel Maurel, Josselin Morvan, « Les circulations sur le web d’un corpus numérisé : l’exemple des albums Valois » (75 pages)

Ce projet fera l’objet d’un livre collectif, à paraître fin 2017, où les résultats de la recherche seront enrichis de témoignages et d’approches complémentaires.

  1. « Le devenir en ligne du patrimoine numérisé : l’exemple de la Grande Guerre » est un projet de recherche conduit par la BnF, la BDIC et Télécom ParisTech dans le cadre du Labex Les Passés dans le présent, Investissements d’avenir, réf. ANR-11-LABX-0026-01. Il a impliqué directement : Nicolas Auray, Valérie Beaudouin, Philippe Chevallier, Lionel Maurel, Josselin Morvan, Zeynep Pehlivan, Peter Stirling. []

Philippe Chevallier

Responsable des études à la délégation à la Stratégie et à la recherche de la Bibliothèque nationale de France

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Hackathon BnF, 3e édition de la semaine de l’innovation publique

La Bibliothèque nationale de France organise son premier hackathon les 19 et 20 novembre 2016 dans le cadre de la semaine de l’innovation publique (http://www.modernisation.gouv.fr/la-semaine-de-linnovation-publique). Les ressources de la bibliothèque numérique Gallica mais aussi de toutes les autres bases de données de la BnF offriront la matière de ce marathon participatif.

Durant 24 heures sans interruption, les participants investiront le site François-Mitterrand pour développer des projets autour de la réutilisation des données publiques et imaginer ensemble la bibliothèque du futur.

hackaton_2016

Mettre à disposition, développer les usages et les réutilisations des données : des enjeux majeurs

La BnF investit depuis plus de 15 ans dans des infrastructures numériques de mise à disposition de son patrimoine auprès du plus grand nombre. Sa politique s’inscrit dans un double mouvement : l’ouverture des données publiques et le développement du web sémantique. Elle diffuse sur le web près de 4 millions de documents via sa bibliothèque numérique Gallica et 18 millions de notices dans ses catalogues et bases de données. Son application dédiée au web de données, data.bnf.fr, permet de consulter et réexploiter des informations centralisées autour d’une œuvre, d’un auteur, d’un thème. Les métadonnées descriptives sont librement réutilisables selon le principe de la licence ouverte promue par Etalab. Les images de Gallica sont également accessibles et réutilisables librement pour un usage non commercial. Attentive à la participation de ses usagers, la BnF anime en outre une communauté de Gallicanautes, qui invente des solutions ludiques, décalées ou érudites pour mettre en valeur de manière spontanée les trésors de la bibliothèque numérique.

Le hackathon : 24 heures d’émulation, de rencontres et d’échanges

La diffusion et la réutilisation des données publiques sont au coeur des enjeux de la BnF. Autour de ces principes, le hackathon permettra à une centaine de participants d’explorer durant 24 heures de nouveaux usages des collections et de faire émerger les contours de services innovants à destination des lecteurs de la Bibliothèque. Le thème du sosie est proposé comme point de départ à la créativité des participants qui pourront s’en inspirer comme s’en affranchir. Dans une ambiance avant tout ludique et stimulante, cet événement sera également l’occasion d’échanger avec des experts de la BnF et de grands invités comme Roxanne Varza, responsable du projet Station F/Halle Freyssinet ou l’équipe d’Etalab qui gère la politique d’ouverture et de partage des données publiques.

Un événement ouvert au grand public

Le public est également invité à venir sur place assister aux présentations des projets, à des démonstrations des outils numériques de la BnF et des « trouvailles » de Gallicanautes, à qui il sera largement rendu hommage à cette occasion. Et parce que hackathon ne rime pas forcément avec numérique, des réutilisations plus originales de Gallica, comme un concert à partir de partitions disponibles sur le site, seront également proposées. À distance, le public pourra suivre en direct via les réseaux sociaux l’évolution des réalisations des participants. Les résultats de cette grande émulation collective resteront par ailleurs consultables en ligne après la clôture de l’opération.

Processus participatif de choix des thèmes abordés

Chacun est invité à venir échanger avec les experts de la BnF autour des données mises à disposition dans le cadre du hackathon et sur les thématiques qui seront abordées durant l’événement. Cette discussion est dès à présent ouverte au sein du forum de la mission étalab à l’adresse https://forum.etalab.gouv.fr/t/hackathon-bnf-les-19-et-20-novembre-2016/2927. Vous y trouverez à la fois une description exhaustive des jeux de données disponibles et de leur documentation et pourrez vous exprimer sur les sujets qui vous semblent les plus porteurs. Une journée participative sera organisée à la BnF fin octobre ou début novembre 2016 pour déterminer collectivement les thèmes les plus porteurs. La date définitive sera communiquée sur le forum.

Organisation pratique

Durant 24 heures entre le 19 novembre 14h et le 20 novembre 14h, une centaine de participants sera invitée à développer par équipes d’une dizaine de personnes des projets destinés à améliorer ou réinventer les services numériques de la BnF. Chaque participant apportera son propre matériel informatique, la BnF fournira une connexion WIFI pour tous, une connexion filaire par équipe et suffisamment de prises électriques pour brancher le matériel des participants. Les équipes seront réparties dans le Hall des Globes du site François-Mitterrand et bénéficieront également gratuitement d’espaces de repos, de plateaux-repas et d’un ravitaillement conséquent en boissons chaudes et froides.

Prix du hackathon BnF

Le dimanche 20 novembre à 16h, un jury composé de membres de la BnF et de personnalités extérieures remettra à l’équipe ayant proposé le projet jugé le plus réussi le prix du hackathon BnF. Cette distinction marquera l’engagement de la BnF à développer le projet primé et à l’intégrer aux services de la bibliothèque. Une réunion organisée au printemps 2017 permettra de tenir l’ensemble des participants au courant de l’avancée de ce développement.

Dans un souci de contribution collective à l’esprit d’ouverture des données publiques, l’ensemble des projets réalisés lors du hackathon devra respecter le principe de la licence Creative Commons CC-BY 2.0 FR (licence Attribution 2.0 France : https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/fr/). La BnF, de son côté, s’engagera à développer le projet primé selon les mêmes principes de licence libre.

Quelles ressources ?

Bibliothèque numérique

  • Gallica http://gallica.bnf.fr
    Bibliothèque numérique de la BnF, Gallica héberge près de 3 millions de documents de toutes natures (livres, presse, manuscrits, estampes, objets, partitions…). Tous sont accessibles en mode image et certains le sont également en mode texte, avec une qualité d’OCR variable. La grande majorité des ouvrages sont libres de droit mais certains sont encore sous droits (bien vérifier ce qui est mentionné dans les métadonnées). Pour les documents libres de droits, la récupération des images se fait de manière libre et gratuite pour un usage non commercial (pour les usages commerciaux une licence s’applique). Divers modes de récupération des images sont accessibles (téléchargement de toute ou partie des ouvrages) et un ensemble d’API exploitant le protocole IIIF (documentation sur Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide. permet de récupérer les images en haut définition avec un certain nombre de paramètres.
    Les métadonnées descriptives de l’ensemble de ces documents sont également disponibles au format Dublin Core via le protocole OAI-PMH.

Plate-forme de données ouvertes

  • Data BnF http://data.bnf.fr1
    Plate-forme rassemblant l’ensemble des données issues de différentes bases et catalogues de la BnF pour y donner un accès fédéré par auteur et par oeuvre. Un module de recherche permet de faire des requêtes manuelles et un SPARQL Endpoint permet de construire des requêtes complexes. L’ensemble des données est récupérables au format RDF (XML, NT, N3) et JSON ou JSON-LD. Un DUMP complet des données est récupérables par FTP ou HTTP et un certain nombre d’autres protocoles peuvent être utilisés. Voir http://data.bnf.fr/semanticweb

Catalogues

  • Catalogue général http://catalogue.bnf.fr
    Plus important catalogue de la BnF, cet ensemble regroupe 14 millions de notices bibliographiques (livres et périodiques imprimés, images fixes et animées, collections sonores, cartes et plans, manuscrits musicaux et près de 5 millions de notices d’auteurs (noms de personnes, collectivités), de titres d’oeuvres, de sujets, de lieux géographiques, au format MARC.
    Les notices sont récupérables selon divers formats et protocoles :

    • en Dublin Core via un entrepôt OAI (notices descriptives seulement, à l’exclusion des notices d’entités).
    • au format MARC (ISO 2709) via un serveur FTP (sur authentification, un identifiant sera fourni aux participants sur simple demande).
    • au format MARC via un serveur Z 39.50.
  • Catalogue BnF Archives et manuscrits http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/
    Utilisant le format XML EAD, ce catalogue rassemble la description des collections de manuscrits et de fonds d’archives conservés dans différents départements de la BnF. On y trouve des manuscrits littéraires ou historiques de l’antiquité à l’époque contemporaine, des fonds d’archives administratives, privées ou de spectacles. Les notices peuvent être téléchargées au format PDF ou récupérées en XML via un module d’export (sur authentification pour des raisons techniques pour l’instant, un identifiant sera fourni aux participants sur simple demande).
  • Médailles et Antiques http://medaillesetantiques.bnf.fr1
    Catalogue répertoriant les médailles et antiques conservés à la BnF ainsi que leurs images.

Bases spécialisées

  • Reliures http://reliures.bnf.fr1
    Accès à la base des reliures numérisées de la BnF, qui propose une sélection de reliures à décor conservées à la Réserve des livres rares. Descriptions au format XML TEI. Données téléchargeables en PDF et en RDF.
  • Mandragore http://mandragore.bnf.fr1
    Base iconographique en ligne du département des Manuscrits. Indexation des images et accès aux images.
  • BP 16 http://bp16.bnf.fr1
    Base qui contient les notices de la Bibliographie des éditions parisiennes du 16e siècle, rédigée d’après les manuscrits de Philippe Renouard (la version actuelle de BP16 couvre les années 1501-1540). Données téléchargeables en PDF et en RDF.
  • Presse locale ancienne http://presselocaleancienne.bnf.fr1
    Recherche et localisation des journaux d’intérêt local parus en France, des origines jusqu’en 1944 ; accès à leur version numérisée dans Gallica et d’autres bibliothèques numériques.

Modalités de participation

Pour les participants : inscription préalable et gratuite à partir du 15 septembre 2016 sur https://plexi-form.bnf.fr/content/hackathon-2016

La participation au hackathon nécessite l’acceptation du règlement intérieur de la BnF.

Pour le public : pas d’inscription préalable nécessaire. Démonstrations et animations le samedi de 14h à 20h et le dimanche de 12h à 16h.

Même si le hackathon est un événement tourné vers les technologies du numérique, il n’est pas nécessaire d’être un développeur expert pour participer. Toute personne ayant un fort attrait pour la création participative et l’envie de contribuer au devenir des services numériques de la BnF est la bienvenue dans la limite des places disponibles (100).

Horaires et lieu

Horaires grand public :

  • Samedi 19 novembre 2016 – 14h00-20h00
  • Dimanche 20 novembre 2016 – 12h00-16h00

 

Horaires hackeurs :

  • Samedi 19 novembre 2016 – 14h00-24h00
  • Dimanche 20 novembre 2016 – 00h00-16h00

 

Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, Hall des Globes
Quai François-Mauriac, 75013 Paris

Communiqué de presse


Image de Une : opération #TrouveUnSosieDansGallica avec le portrait de Christophe Colomb : [estampe] (Etat avec la lettre complète) / P. Mercuri dis. e inc. 1843. Disponible en ligne, url : <http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10537983f>.

Olivier Jacquot

Coordonnateur de la recherche > Délégation à la Stratégie et à la recherche > Bibliothèque nationale de France

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La recherche dans les institutions patrimoniales : sources matérielles et ressources numériques, sous la dir. de Mélanie Roustan

roustan_recherche-institution_0Le classement et la conservation des sources patrimoniales sont le fruit d’une histoire, faite de hasards et de choix politiques. L’activité de gestion des fonds implique un travail continuel de renouvellement : de leur interprétation, des techniques de recherche, de leurs modes d’accès, de leurs usages. Les méthodes d’analyse sont réactualisées : quelles relations intellectuelles, sensorielles, entretient-on avec les collections patrimoniales ? Comment les utilise-t-on ? Qu’en retire-t-on ?

Cet ouvrage est issu d’une journée d’étude organisée à la BnF en février 2013 par Anne Monjaret (DR CNRS, IIAC-LAHIC/EHESS-CNRS-MCC) et Mélanie Roustan (chercheur associée au CERLIS/CNRS-Paris Descartes), en coopération avec la BnF– site Richelieu, dans le cadre du programme de recherche « Le quadrilatère Richelieu et ses lecteurs ».

Sommaire

Préface par Sylviane Tarsot-Gillery

Introduction. Institutions patrimoniales et chercheurs face aux sources, un renouveau du rapport à la matérialité des savoirs par Anne Monjaret et Mélanie Roustan

Partie I. S’orienter parmi les sources

  • Chapitre I. Du dépouillement au dévoilement. L’historien et les archives numérisées par Philippe Artières
  • Chapitre II. Renseigner, orienter le chercheur. Expériences de service public par Julien Brault
  • Chapitre III. Le patrimoine numérisé. Nouveaux usages, nouveaux usagers ? Réflexions méthodologiques autour de Gallica par Philippe Chevallier
  • Chapitre IV. Bibliothèques numériques et recherche sur le Web par Fabrice Papy

Partie II. Construire l’offre

  • Chapitre V. Environnement numérique et accès aux originaux. Évolution de l’offre et des usages du patrimoine cartographique à la BnF par Jean-Yves Sarazin
  • Chapitre VI. Le redéploiement des Archives nationales. De l’usage institutionnel d’une transformation matérielle et immatérielle des fonds par Anne Monjaret
  • Chapitre VII. La documentation numérique des collections ou l’éthique du « hacker » appliquée à l’institution par Jean-Baptiste Clais
  • Chapitre VIII. Les enjeux de la reconstitution en ligne de corpus disséminés. L’exemple des manuscrits koutchéens par Isabelle le Masne de Chermont
  • Chapitre IX. De la politique d’accès à la coopération scientifique. Chercheurs et collections patrimoniales à la Cinémathèque française par Joël Daire

Partie III. Penser la recherche

  • Chapitre X. Ordonnancements et histoire des idées. Anciens catalogues et classifications « anciennes » à la BnF par Raymond-Josué Seckel
  • Chapitre XI. Le poids des classements et catégories antérieures sur la recherche en numismatique. Des impériales grecques aux provinciales romaines par Michel Amandry
  • Chapitre XII. La matière de l’histoire, du texte à l’objet par Etienne Anheim
  • Chapitre XIII. La vague numérique et le ressac du réel. Du rapport aux sources des chercheurs en sciences humaines et sociales, à partir d’une enquête dans les collections patrimoniales de la BnF par Mélanie Roustan

Conclusion. Sources matérielles et ressources numériques. Deux défis en un par Denis Bruckmann

Introduction

L’introduction est disponible sur le site de l’éditeur : http://www.enssib.fr/sites/www/files/documents/presses-enssib/extrait/00_b_sources-materielles_introduction_vf_v1.pdf

 Les auteurs

  • Amandry Michel

    Après des études de lettres classiques à l’Université de Strasbourg, Michel Amandry entre au Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale de France en 1978. Il en a été le directeur de 1991 à 2013. Parallèlement, il enseigne la numismatique à l’Ecole du Louvre, soutient son habilitation à diriger des recherches devant l’université Sorbonne IV en 1994, avant de devenir directeur d’études cumulant à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes IVe section en 2006. Il a présidé la Commission Internationale de Numismatique de 2003 à 2009. Il est actuellement le président de la Société Française de Numismatique.

  • Anheim Étienne

    Ancien élève de l’ENS Fontenay/Saint-Cloud et de l’Ecole française de Rome, Étienne Anheim est maître de conférences habilité à diriger des recherches à l’université de Versailles/Saint-Quentin-en-Yvelines. Ses travaux portent principalement sur l’histoire sociale et culturelle de la fin du Moyen Âge, et sur l’épistémologie de l’histoire et l’historiographie. Il a publié récemment Clément VI au travail. Lire, écrire, prêcher au XIVe siècle (Publications de la Sorbonne, 2014). Il est vice-président de la Fondation des sciences du patrimoine et dirige la rédaction de la revue Annales. Histoire, Sciences Sociales.

  • Artières Philippe

    Philippe Artières est Historien, chargé de recherches au CNRS, spécialiste des écrits personnels de déviants et de malades, au 19e et 20e siècles. – Président du Centre Foucault, chercheur associé à l’IMEC (en 2004)

  • Brault Julien

    Julien Brault est conservateur de bibliothèque. Il a rejoint l’équipe du Projet Richelieu à la Direction des collections de la BnF en 2007 en qualité de coordonnateur programmation ; il est responsable notamment de l’ensemble des dossiers relatifs à l’accueil des lecteurs et à la modernisation des services au public. Il est, depuis le 1er mars 2013, adjoint par intérim au chef du Projet Richelieu.

  • Bruckmann Denis

    Conservateur général, Denis Bruckmann a notamment travaillé à l’établissement public de la Bibliothèque de France et pour le réseau des médiathèques françaises à l’étranger, ainsi que dans de nombreux départements de la Bibliothèque nationale puis de la BnF (Estampes et photographie, Audiovisuel, Littérature et art…) avant de devenir directeur des collections.

  • Chevallier Philippe

    Philosophe de formation, Philippe Chevallier a enseigné en école d’ingénieur puis travaillé plusieurs années dans la presse écrite. A rejoint la Bibliothèque nationale de France en 2008, où il est aujourd’hui responsable des études à la délégation à la Stratégie et à la recherche.

  • Clais Jean-Baptiste

    Jean-Baptiste Clais est conservateur du patrimoine et docteur en ethnologie. Il travaille à la Direction de la Recherche et des Collections du musée du Louvre. Il a exercé auparavant au musée des arts asiatiques Guimet sur l’art chinois et les cultures transmédia japonaises contemporaines (manga – anime – jeux vidéo) et au département des arts de l’Islam du Louvre sur les collections d’Inde moghole et d’armes islamiques. Il poursuit aujourd’hui des recherches sur l’innovation au service de la conservation du patrimoine et sur les arts décoratifs de l’empire moghol.

  • Daire Joël

    Joël Daire est directeur du patrimoine de La Cinémathèque française depuis 2007. Il a conçu l’exposition « Jean Cocteau & le cinématographe » présentée au Musée  de la Cinémathèque en 2013. En 2014, il a assuré la coordination de l’hommage à Jean Epstein auquel il a consacré une biographie (La Tour verte éditeur) et dont il assure, avec Nicole Brenez et Cyril Neyrat, l’édition des écrits complets. En 2015, en collaboration avec Lauren Benoit (Université Paris-Diderot), il a réalisé l’exposition « Dossier Scriptes » présentée au Musée de la Cinémathèque française et participé à l’édition DVD des films de Louis Delluc par Les Documents cinématographiques.

  • le Masne de Chermont Isabelle

    Ancienne élève de l’École des Chartes, archiviste paléographe, Isabelle Le Masne de Chermont avant de travailler à la Bibliothèque Nationale de France, a été conservatrice en chef chargée du service des bibliothèques, des archives et de la documentation générale à la direction des Musées de France. En 2012, elle a pris la suite de Thierry Delcourt comme directeur du département des Manuscrits de la BnF.

  • Monjaret Anne

    Anne Monjaret est ethnologue, sociologue, est directrice de recherche – CNRS, rattachée à l’IIAC/Équipe LAHIC (CNRS–EHESS). Elle est Présidente de la Société d’ethnologie française (SEF). Elle a été rédactrice en chef de la revue Ethnologie française. Elle s’intéresse notamment aux lieux de travail et à leur fermeture comme leur redéploiement, aux mémoires et patrimoines professionnels et urbains. Outre de nombreux articles sur ces thèmes, elle a publié MAAO. Mémoires avec Jacqueline Eidelman et Mélanie Roustan (2002, Marval) et dirigé le numéro « Fermetures : crises et reprises » de la revue Ethnologie française (2005).

  • Papy Fabrice

    Depuis 2010, Fabrice Papy est professeur des Universités  (Sciences de l’Information et de la Communication) – Université de Lorraine. 1998-2010 : Maître de conférences (Sciences de l’Information et de la Communication) : Université Paris 8 – Vincennes à Saint-Denis

  • Roustan Mélanie

    Mélanie Roustan est anthropologue, maître de conférences au Muséum national d’Histoire naturelle. Membre de l’UMR208 Paloc, elle enseigne au sein du master de muséologie du Muséum. Ses recherches portent sur la culture matérielle et les lieux de patrimoine. Elle s’attache à une anthropologie du musée à partir de différents points de vue, de ceux qui les conçoivent à ceux qui les visitent. Ses terrains d’enquête explorent les liens entre musée et anthropologie, de l’héritage colonial aux revendications autochtones, des objets d’arts premiers aux collections vivantes des jardins zoologiques.

  • Seckel Raymond-Josué

    Raymond-Josué Seckel est conservateur, directeur du département de la Recherche bibliographique à la BnF.

Caractéristiques

  • Support : broché
  • ISBN : 979-10-91281-84-3
  • Pages : 200
  • Prix : 23,00 €
 Support : numérique
  • Format(s) : pdf
  • ISBN PDF : 979-10-91281-85-0
  • Pages : 200
  • Prix : 13,80 €

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Olivier Jacquot

Coordonnateur de la recherche > Délégation à la Stratégie et à la recherche > Bibliothèque nationale de France

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Les globes anciens conservés en France

Le département des Cartes et plans de la BnF conserve l’une des principales collections au monde de globes terrestres et célestes anciens, composée de plus de 200 objets datant du XIe au XIXe siècle, d’origine européenne ou arabe.

Avec le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), il possède la plus grande collection de globes en France, et sans conteste la plus exceptionnelle : il suffit de penser aux globes de Louis XIV et aux globes uniques du XVIe siècle. Aux globes montés sur pied (plus de 150), il faut ajouter les nombreux globes conservés dans des portefeuilles sous forme de fuseaux imprimés.

Un projet de recherche

Depuis 2013, un travail scientifique est en cours pour actualiser et compléter la description des globes de la BnF et de la Société de géographie1.

L’objectif principal du programme est de dresser un catalogue des globes anciens conservés dans les collections publiques françaises.

Le département dispose de l’inventaire dactylographié réalisé en 1970 à l’initiative d’Edmond Pognon, conservateur en chef du département des Cartes et Plans, et de Gabrielle Duprat, conservateur en chef de la Bibliothèque du Museum national d’histoire naturelle, dans le cadre d’un programme de recherches du CNRS  et qui recensait 231 pièces antérieures à 1850 dont 101 à Paris2, mais resté inachevé et non publié. La liste est complétée des archives que Mme Duprat a léguées au département et qui comprennent les descriptions détaillées des globes, accompagnées souvent de photographies et de quelques précisions sur l’état de conservation des globes.

Quarante ans après, la situation a beaucoup évolué : restaurations, enrichissements, changements d’affectation et de localisation, transferts de propriété, dommages, pertes et vols ont été régulièrement signalés aux directeurs successifs du département des Cartes et plans de la BnF. Une nouvelle campagne de recensement se justifie donc.

Pour faire connaître le patrimoine national des globes anciens, le programme vise aussi à développer une base de données consultable en ligne et enrichissable qui associera des images 2D et 3D, sur le modèle de la base Reliures (http://reliures.bnf.fr/) qui sera de nature à susciter et faciliter les recherches sur les globes et l’utilisation du globe comme source dans la recherche scientifique.

Numérisation 3D

En effet, parallèlement au programme de recherche, bénéficiant d’un mécénat exceptionnel de Dai Nippon Printing3, et avec le mécénat de la Fondation d’entreprise Total, le département des Cartes et plans a engagé la numérisation en haute résolution et la modélisation en 3D de 55 globes anciens terrestres et célestes : il s’agit d’une numérisation à forte valeur ajoutée, menée pour le grand public comme pour la communauté scientifique. Le résultat est librement accessible dans Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF : un dossier (url : <http://gallica.bnf.fr/html/und/cartes/les-globes-en-3d>) présente le projet et offre trois accès :

La mise en ligne de ces globes a été l’occasion de proposer une nouvelle fonctionnalité dans Gallica, la visualisation 3D accessible au moyen du bouton : 3D. Un clic sur le bouton active le visualiseur 3D permettant de lancer une rotation automatique ou manuelle du globe. Notons que ce visualiseur offre la fonction zoom4 habituelle de Gallica.

Volet national

Un élargissement du recensement à l’ensemble des collections de globes en France va être réalisé d’ici 2019, avec la publication d’un catalogue et la constitution de la base de données de référence, qui aura vocation à s’enrichir et à s’actualiser. Un questionnaire sera soumis aux différentes institutions susceptibles de conserver des globes : bibliothèques, musées, centres d’archives, etc. Il portera aussi bien sur les globes que les globes en fuseaux. La couverture chronologique s’étendra aux globes produits jusqu’en 1940.

Modélisation XML-TEI

Jocelyn Monchamp, conservateur stagiaire, a mené un travail de compilation et d’analyse du vocabulaire et de la structure employés par les principaux spécialistes dans les catalogues étrangers et autres publications de référence. Sur cette base, des choix ont été faits pour structurer la description des globes. Dans un second temps, un travail de comparaison des langages XML exploitables pour la description des globes a permis de distinguer le module « Description des manuscrits » de la TEI P5 (utilisée pour la base Reliures) comme le modèle le mieux adapté. Un modèle TEI-globes a pu être établi sur cette base avec des enrichissements spécifiques. Il reste désormais à décrire les collections en appliquant le modèle pour alimenter la base de données à développer.

Valorisation du programme

L’Agence France-Museum a retenu au printemps 2014 le projet d’exposition Le Monde en sphères sur les globes proposé par la département des Cartes et Plans pour l’année d’ouverture du Louvre Abu Dhabi (octobre-décembre 2017). Les commissaires en seront Jean-Yves Sarazin, François Nawrocki et Catherine Hofmann.

Du 19 février au 4 septembre 2016 l’exposition Globes in motion5, qui se tient au Dai Nippon Printing (Gotanda Building) à Tokyo, permet d’exposer 10 globes.


Image de une : Globe terrestre dit « globe vert » de Martin Waldseemüller avec la première mention du mot « America »

Citer ce billet : Olivier Jacquot. “Les globes anciens conservés en France”. Dans Carnet de la recherche à la Bibliothèque nationale de France [En ligne]. https://bnf.hypotheses.org/245 (consulté le 3 mai 2016).
  1. Cf. la description Globes et Cartes qui en est faite sur le site de la Société. Disponible sur le Web : <http://www.socgeo.org/bibliotheque/globes-et-cartes/> []
  2. DUPRAT (Gabrielle) ; [avec la collaboration de Gabrielle Duprat ; avant-propos de Edmond Pognon], Liste des globes terrestres et célestes anciens (antérieurs à 1850) conservés dans les collections publiques de France, Paris, CNRS, 1970, 42 f. Cf. : « Liste des globes terrestres et célestes anciens », in Bulletin des bibliothèques de France (BBF), n° 2, 1971, p. 99-99. Disponible sur le Web : <http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-1971-02-0099-006>. Et DUPRAT (Gabrielle), « Les globes terrestres et célestes de France », Der Globusfreund, n° 21/23, 1973, p. 198-225. Disponible sur le Web : <http://www.jstor.org/stable/41628733>. []
  3. Cf. le communiqué de presse disponible sur le Web :  <http://www.bnf.fr/documents/cp_mecenat_globes_dnp.pdf> []
  4. Cf. « Le nouveau zoom et les autres actualités de Gallica », Gallica, le blog, 9 mai 2011. Disponible sur le Web : <http://blog.bnf.fr/gallica/index.php/2011/05/09/le-nouveau-zoom-et-les-autres-actualites-de-gallica/> []
  5. Globes in motion. Disponible sur le Web : <http://www.museumlab.fr/bnf/> []

Olivier Jacquot

Coordonnateur de la recherche > Délégation à la Stratégie et à la recherche > Bibliothèque nationale de France

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Olivier Jacquot

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