ECAS 2015 : Contemporary African Film : Resistance ?

panel.thackway.Une feuille dans le vent, JM Teno  Une feuille dans le vent – J.-M.Teno .Les Films du Raphia

Contemporary African Film : Resistance ?

Convenor : Thackway Melissa (RIAM-FMSH/INALCO)

Mercredi 8 juillet, 14h, Sorbonne salle D 622

http://www.ecas2015.fr/fr/tous-les-panels

 Born with Independence in the Sixties, and strongly marked by this historical context, filmmaking in sub-Saharan Africa has long been associated with notions of resistance.
As a medium of representation, cinema was identified by Africa’s first filmmakers as an ideal tool to challenge existing misrepresentations of the continent and its peoples, decolonize mentalities, and participate in the construction of post-colonial identities and nations. The setting up of bodies such as the Pan-African Federation of Filmmakers (FEPACI) in 1969, whose 1975 Algiers Charter insisted on African cinema’s role in raising social awareness, clearly reinforced a collective, politically-committed approach to filmmaking.
Some fifty years on, are notions of cinematic protest and resistance still prevalent, or indeed relevant? What forms do they take today both in terms of aesthetics and genre? What impact has the development of endogenous video industries such as Nollywood had on the question? Does the increasing place of the individual in today’s films preclude the collective? Does film still reflect the socio-political?
Focusing on recent evolutions and continuities in sub-Saharan and African diaspora filmmaking, this panel will examine and assess contemporary filmmaking, its forms and agendas.

Papers :

  • Anjali Prabhu (Wellesley College) : “Resistance in African Cinema, or Révolution du langage cinématographique”
  • Daniela Ricci (Université Paris 3): “Forms of  Resistance in the Contemporary African Films”
  • Okome Onookome (University of Alberta): “Transnational Nollywood”
  • Sada Niang (University of Victoria): “Generic intrusions in African cinemas”.

ECAS 2015 : Partir étudier dans l’ex-bloc soviétique : une forme de protestation ?

Partir faire des études dans l’ancien bloc soviétique :

une forme de protestation ?

 Mercredi 8 juillet 2015 de 16 à 17h30

salle : Salle Sorbonne G 607

Responsable du panel : Lucette Labache (RIAM/FMSH)

Le programme Elitaf lancé en 2012 à la FMSH-Paris, se focalise sur les étudiants et élites africaines formés dans les divers pays de l’ancien bloc soviétique. A partir des années 60, des ressortissants des anciennes colonies françaises et départements d’outre-mer ont été formés dans les pays de l’ex-bloc soviétique. Eu égard à la politique de formation dans les colonies, qui avait toujours privilégié les cadres subalternes, l’orientation dans les pays de l’Est apparaissait, pour les nouveaux Etats pris dans l’urgence de la décolonisation et des indépendances, comme l’implicite d’une rupture politique contre l’ancien colonisateur.

S’agissait-il de préparer l’affaiblissement politique et culturel de l’ancienne puissance coloniale et de présenter à la population d’autres alternatives ? Si c’est le cas, le choix des pays socialistes comme lieu de formation apparaît comme une forme de protestation contre l’ancienne nation de tutelle.

En examinant les situations de différents pays africains (Congo, Cameroun, Bénin, Sénégal, Maroc, etc…) ou celle de La Réunion, il s’agira d’analyser dans quel contexte historique ces flux migratoires ont pris naissance, les motivations qui les sous-tendaient, les multiples enjeux qui s’y déployaient, les expériences des étudiants ainsi que leur devenir et de décliner les diverses formes de protestation (choix d’alignement sur le modèle soviétique, volonté de créer un état autonome…) qui se sont manifestées par le biais de ce projet.

 Communications

Luc Ngwe

(RIAM/FMSH)

Partir à l’Est comme forme de contestation de l’ordre colonial et post-colonial au Cameroun : le cas des militants de l’Union des Populations du Cameroun

Grazia Scarfò Ghellab

(Ecole Hassania de Travaux Publics,Casablanca – Maroc)

La formation des étudiants et des élites dans l’ancien bloc soviétique comme forme de protestation ?

Ekaterina Demintseva

Portrait sociopolitique des étudiants africains en URSS dans les années 1960-1980

Boubacar Niane

UCAD/FASTEF (Sénégal)

Entre engagement sociopolitique et réalisation personnelle des sénégalais formés dans l’ex Bloc de l’Est

Jean Matéyi 

LAM-Bordeaux

 La traversée du rideau de fer des syndicalistes gabonais

 

 

ECAS 2015 : Intellectuels africains/afro-américains et pays communistes

Angela Davis Moscou

Dans le cadre du congrès ECAS, qui se tient à Paris du 8 au 10 juillet 2015, grâce au soutien du Programme ELITAF de la FMSH, le panel

Les intellectuels africains et afro-américains et les pays communistes après 1945

 se tiendra vendredi le 10 juillet de 16 à 17h30 dans la salle de la Sorbonne D 620, Université Paris I, entrée : 17, rue de la Sorbonne

 Au tournant de la décolonisation et tout au long de la guerre froide plusieurs intellectuels africains et afro-américains exprimèrent leur intérêt ou leur admiration pour le modèle et la culture des pays communistes. Ils y effectuèrent des longs séjours souvent de formation, participèrent à des conférences et des festivals, furent traduits et publiés et maintinrent des contacts avec leurs homologues du côté Est du « rideau de fer ».
L’objectif de ce panel est de revisiter ces relations à travers un nombre d’intellectuels et militants, communistes ou compagnons de route, pour lesquels l’URSS et les pays communistes sont devenus une source d’inspiration, une ressource ou un outil dans leur combat contre le colonialisme et l’apartheid, pour les droits de l’homme, la justice sociale et le développement. La militante américaine Angela Davis, l’écrivain sud-africain Alex La Guma, le scientifique et militant politique nigérien Abdou Moumouni, ainsi que les cinéastes Ousmane Sembène, Souleymane Cissé et Abderrahmane Sissako se trouveront au centre de notre attention. Le but est de réexaminer l’attrait du communisme et en même temps l’usage de la plateforme communiste, comme tribune, refuge ou base de soutien politique et matériel. Nous entendons, enfin, avec le recul, repenser l’impact des pays communistes sur les combats politiques et sociaux aussi bien en Afrique, qu’aux États-Unis.

Nous aurons le plaisir de suivre les communications de

 

  • Christopher J. Lee, Wits Institute for Social & Economic Research (WISER)

Dreamworld and Catastrophe: Political Travel to the Soviet Union during the Twentieth Century

  • Maxim Matusevich, Seton Hall University

’I Have the Feeling That I Have Known Her a Long Time’: Angela Davis and the Soviet Dreams of Freedom

  • Gabrielle Chomentowski, Programme Sorbonne Paris Cité « Sociétés Plurielles »

From the East to the West: Educational, Intellectual, and Political Trajectories of African Filmmakers

  • Tatiana Smirnova, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris

Abdou Moumouni Dioffo: An African Scientist and Intellectual Between Soviet Union and France

 

La rencontre est animée par Constantin Katsakioris (Elitaf FMSH/Université de Bayreuth). Pour plus d’information, veuillez s’adresser à Konstantinos.Katsakioris@uni-bayreuth.de

 

 

ECAS 2015 :Terres et richesses minières : accaparements et résistances.

police shooting editjpgMARIKANA

Dans le cadre du congrès ECAS, qui se tient à Paris du 8 au 10 juillet 2015, grâce au soutien du réseau RIAM et de la FMSH, le panel

Terres et richesses minières : accaparements et résistances.

L’Afrique au cœur d’un problème planétaire ?

se tiendra le 9 juillet, de 16 à 17h30, dans la salle Panthéon – 16

Au cours des vingt dernières années, le continent africain a accueilli de nombreuses sociétés transnationales qui extraient et exportent les ressources du sous-sol alors que dans le même temps des investisseurs acquéraient des milliers d’hectares de terres cultivables (comme dans le delta du Niger). Ce panel entend examiner ensemble ces deux problématiques qui semblent bien relever d’une même logique.

 L’exploitation des richesses minières – surtout aurifères – n’ayant pas engendré le développement économique promis, le renouvellement des modes de gouvernance est à l’ordre du jour. L’exploitation agro-industrielle des terres ainsi acquises prétend disqualifier l’agriculture familiale, et l’exploitation artisanale des ressources minières, principalement l’orpaillage, est criminalisée par une opinion publique performée notamment par les médias et les ONG (environnement, santé, travail des enfants, etc.). Dans les débats suscités par ces politiques d’accaparement des ressources vitales des pays africains, les populations directement touchées ont souvent du mal à se faire entendre et leurs rébellions contre ces prédations sont rarement relayées par ces mêmes médias et ONG. Il s’agit tout à la fois de donner un espace de visibilité à ces résistances ignorées et d’analyser en quels termes les discours dominants configurent ces questions en problème public.

Nous remercions les intervenants qui introduiront la discussion avec les participants

  • Capitant Sylvie, IEDES-UMR 201/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

La rhétorique du boom minier comme paravent des conflictualités mais aussi comme facteur d’encouragement d’une « citoyenneté insurgée ». Réflexions sur le Burkina Faso.

  • Lunacek Sarah, University of Ljubljana

Contradictions of “Corporate Social Responsibility”: What about the Nomads?

  • Magrin Géraud, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; van Vliet Geert, CIRAD

Les arènes de la régulation environnementale du secteur pétrolier : A propos des projets chinois au Sahel central (Tchad, Niger)

  • Schlimmer Sina, LAM/Sciences Po Bordeaux

Administrative Strategies and Multi-level Decision-making in Tanzania: An Unknown Form of Resistance towards Land Acquisitions

  • Yenshu Vubo Emmanuel, University of Buea Cameroon

Reclaiming an Elusive Homeland: Resistance to the Re-Alienation of Restituted Lands in Buea (Mount Cameroon Region), Cameroun.

La rencontre est animée par Michèle Leclerc-Olive (IRIS-RIAM-FMSH).

 

 

8 juin : Prie Dieu pour ne pas être riche au pays des pauvres

image              Nous avons le plaisir de vous inviter au premier séminaire organisé dans le cadre du programme MDA (Mutations et Défis Africains) par les groupes de travail Elites africaines dans le monde et Sociétés africaines et activités extractives :

LES TRAJECTOIRES GLOBALISÉES DES ÉLITES MARCHANDES SAHÉLIENNES

 

Lundi 8 juin, 18h15 -21h , EHESS, Amphithéâtre François Furet, 105 boulevard Raspail, 75006 Paris

Projection du film documentaire

Prie Dieu pour ne pas être riche parmi les pauvres

réalisé par Claude Arditi et Issa Serge Coelo Prod. Parenthèses Film, Paris, 2006, 58 minutes

Synopsis : Qu’est-ce qu’être un riche commerçant au Tchad, l’un des pays les plus pauvres de la planète ? La réponse est ici donnée à travers les portraits d’hommes et de femmes devenus riches en exerçant leurs activités au Tchad, en France et dans les Émirats. Si l’Islam ne leur interdit pas d’être riches, il leur enjoint de partager leurs richesses. Mais ils sont submergés par l’ampleur de la misère du pays, disent leur déception d’avoir été écartés du projet pétrolier de 2003, critiquent la Banque mondiale dont les politiques de lutte contre la pauvreté leur paraissent inefficaces.

Discussion autour du film : La discussion proposera une réflexion sur les trajectoires marchandes au Sahel et ce qu’elles nous apprennent des réinventions locales du capitalisme, des formes variées que prennent les pratiques, les parcours ou les imaginaires de la réussite dans ce double mouvement de diffusion à l’échelle mondiale de politique néo-libérales et l’accélération des processus de globalisation. La réflexion sera animée par Claude Arditi, réalisateur du film et chercheur à l’EHESS et Raphaëlle Chevrillon-Guibert, chercheure post-doctorante à l’Université  Paris 1 (IEDES -UMR 201) à partir de leurs travaux respectifs sur des hommes d’affaires tchadiens et soudanais. Elle tâchera d’interroger les spécificités de chaque situation historique afin de souligner les problématiques communes liées aux circulations vers le Golfe et l’Asie, aux modalités de la redistribution ou encore à la place de la religion dans les pratiques de ces hommes d’affaires.

9 juin. Ed. Moukala Relations Congo-Chine

Nous avons le plaisir de vous inviter au prochain séminaire ELITAF du 9 juin 2015 de 14 à 17h Salle du Conseil B

Fondation Maison des Sciences de l’Homme, 190 avenue de France, 75013

Il sera animé par Edmond Moukala, Chef Unité Afrique au Centre du Patrimoine Mondial, et Assistant personnel du Président de la Conférence générale de l’UNESCO

 

L’histoire des relations entre le Congo et la Chine

Résumé de l’intervention

La coopération sino-congolaise est marquée en partie par l’histoire des deux pays qui ont subi au cours de leurs histoires respectives, des influences exogènes. Ayant eu des histoires parfois semblables, le Congo, ancien allié du bloc socialiste, et la Chine se sont solidarisés en vue de promouvoir le développement. L’engagement de la Chine au Congo est particulièrement important en termes de soutien financier et moral, et le Congo peut tirer parti de l’expérience de développement de la Chine. Celle-ci a des « leçons à offrir » dans les domaines stratégiques du développement : l’éducation, l’égalité et les réformes. Lors de sa visite au siège de l’UNESCO le 27 mars 2014 à Paris, le président chinois Xi Jinping a, dans son discours, fait connaître son opinion et ses propositions sur les échanges internationaux, le respect mutuel et l’harmonie entre les différentes civilisations.

Dès le 22 février 1964, le Congo établissait des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine, et développait une coopération économique, financière et éducative avec la Chine.

Plusieurs contrats bilatéraux ont depuis été signés dans le cadre de la coopération sud-sud entre la Chine et le Congo, autour d’un jeu économique gagnant-gagnant, matières premières contre infrastructures. Ce jeu, qui se distingue de la coopération asymétrique nord-sud, privilégie la qualité plutôt que la quantité des échanges économiques. Le solde des échanges commerciaux entre la Chine et le Congo est cependant en baisse, mais en faveur du Congo, en passant de 5.559 millions en 2006 à 4.934 millions de dollars USA en 2014. La Chine est l’un des principaux clients du Congo (56% des exportations totales du Congo) suivi des USA (11,45%), de l’Australie (8,9%) et de la France (5,5 %) ; alors que les principaux fournisseurs du Congo sont la Chine (19,3% du total des importations du Congo), la France (19,1 %), l’Italie (6,3%) et les USA (5,6%).

Le partenariat sino-congolais s’est plutôt consolidé à travers les décennies, et l’aide technique a couvert tous les domaines de développement avec des réussites et aussi des points faibles. Un exemple concret, en 1978, la Chine avait construit à Moukoukoulou, un barrage hydro-électrique de 72 mégawatts, dont la puissance a été réduite à 25 mégawatts à la suite des destructions dues à la guerre civile de 1997. Faute de transfert de technologies, le Congo n’a souvent pas pu s’approprier ces réalisations, livrées clés en main. Après la période de garantie, elles ont été abandonnées dès les premières pannes liées au manque d’entretien et à la récurrence des erreurs de gestion qui ont conduit progressivement à leur liquidation totale. Ainsi, l’absence de transfert de technologie crée une dépendance technologique du Congo vis-à-vis de la Chine comme dans la coopération asymétrique du Congo avec les pays du Nord.

Dans le domaine éducatif, nous notons une croissance constante du nombre des étudiants congolais qui choisissent d’aller poursuivre leurs études en Chine. Chaque année, environ 100 étudiants congolais s’inscrivent dans les différentes universités chinoises : on compte parmi eux des bénéficiaires de la bourse du gouvernement chinois, de celle de l’Institut Confucius, et des étudiants partant à leurs propres frais. L’Institut Confucius de l’Université Marien Ngouabi, inauguré en juin 2012, premier de ce type au Congo et 29e en Afrique, est devenu une nouvelle plateforme d’échanges et de coopérations éducatifs entre les deux pays. A noter aussi le soutien de la Chine pour la construction des infrastructures de base concernant l’éducation, par exemple la bibliothèque de l’Université Marien Ngouabi et sa médiathèque chinoise, les trois écoles rurales d’Amitié sino-congolaise, le complexe de Massengo pour l’enseignement secondaire en construction, la réhabilitation des écoles dans la zone sinistrée de Mpila.

28 Mai. J.Matéyi LA TRAVERSEE DU RIDEAU DE FER PAR LES SYNDICALISTES GABONAIS

illustration ELITAF

Jean MATEYI, doctorant à l’Université de Bordeaux 3, Les Afriques dans le Monde (LAM)

28 Mai, de 14 à 17 h, FMSH, 190 avenue de France 75013 Paris, salle 318

 

LA TRAVERSEE DU RIDEAU DE FER PAR LES SYNDICALISTES GABONAIS

 

Discutant : Luc NGWE, Réseau Interdisciplinaire Afrique Monde, ELITAF

Résumé de l’intervention :

Au Gabon, plusieurs leaders syndicaux, pour des raisons personnelles ou de formation, ou encore pour participer à des conférences internationales, partirent au-delà « du Rideau de fer ». La lutte d’influence entre les puissances occidentales, notamment les Etats-Unis, et les démocraties populaires, conduites par l’Union soviétique, s’était traduite par des ingérences de plus en plus nombreuses dans les affaires intérieures des pays nouvellement indépendants. Au Gabon, ces ingérences se sont manifestées dans plusieurs domaines, en particulier dans les mouvements de jeunesse et à travers le syndicalisme. Sur le plan intérieur, le syndicalisme reste au Gabon l’un des moyens d’expression de la société civile. Ceci nous conduit à nous interroger dans un premier temps sur le profil et les motivations de ces syndicalistes qui se sont ralliés aux pays de l’Est. Qui étaient-ils ? Dans quels mouvements syndicaux exerçaient-ils ou militaient-ils ? Quelles étaient les principales revendications de leurs syndicats ?

Sur le plan extérieur, les puissances étrangères tendaient également à pénétrer, orienter et canaliser les activités syndicales. L’affiliation de la Confédération Générale Africaine des Travailleurs (CGAT) à la Fédération des Syndicats Mondiaux (FSM) d’obédience communiste en est l’illustration la plus parfaite. Cela conduit, dans un second temps, à nous interroger sur les relations que les syndicalistes, ayant traversé le rideau de fer, entretenaient avec les autorités gabonaises. Il convient d’ailleurs de rappeler que le Gabon, par son premier président Léon M’ba, restait attaché aux démocraties occidentales et n’avait jamais reconnu les démocraties populaires. Dans les années 1960, redoutant les entreprises de subversion, notamment à travers le syndicalisme de type soviétique, le pays se déclarait résolument anticommuniste. Le Gabon fut en fait le dernier pays d’Afrique francophone à établir des relations diplomatiques avec les démocraties populaires. Les menaces et les critiques que faisaient planer sur ce pays, les concessions de ses voisins aux pays communistes, et notamment celles du Congo-Brazzaville, ne faisaient que renforcer sa détermination à se refuser à tout contact avec l’Est. Ces syndicalistes étaient-ils considérés comme des agents subversifs par le gouvernement gabonais ? Quelles ont été les méthodes déployées par l’état gabonais afin de réduire leur influence ?

22 Mai. Chloé Drieu : Ecrans d’Orient

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Nous avons le plaisir de vous inviter à la prochaine séance du séminaire  Cinéastes d’Afrique et d’ailleurs. Influences du cinéma soviétique, qui se tiendra vendredi 22 mai de 14h30 à 17h30 (attention : l’horaire est modifié !)
dans la salle 641 , 190 avenue de France, 75013 Paris (métro Quai de la gare).

Nous accueillerons  Chloé Drieu (CNRS/CETOBaC) qui nous présentera, en collaboration avec Gabrielle Chomentowski :

De Moscou à Tachkent.

Pour une histoire des emprunts, des transferts, des rejets et la colonisation culturelle dans le cinéma soviétique de l’entre-deux-guerres

Résumé : Après une présentation générale de l’ouvrage collectif Ecrans d’Orient : propagande, innovation et résistance dans les cinémas de Turquie, d’Iran et d’Asie centrale (1897-1945) qui s’interroge sur les transferts culturels et idéologiques entre la Turquie, l’Iran et l’Asie centrale aux premiers temps du cinéma, Cloé Drieu se focalisera sur l’histoire du cinéma en Ouzbékistan dans les années 1920 et 1930 jusqu’au début du Second conflit mondial. Cela permettra de s’interroger sur les questions de transferts, d’appropriations mais aussi de rejets et de véritable colonisation culturelle à l’œuvre après les grandes purges staliniennes. Pour appuyer la présentation, le film Assal de M. Egorov et B. Kazachkov (Ouzbékistan, 1940) sera diffusé.

Bien cordialement

Michèle Leclerc-Olive
Gabrielle Chomentowski
Melissa Thackway

4mai. N. Dobronravine : Les éditions soviétiques en langues africaines

MarxHaoussaLundi 4 mai, de 10 à 13h, FMSH

190 avenue de France 75013 Paris, salle 318.

Nikolay DOBRONRAVIN, professeur à l’Université d’Etat de Saint-   Pétersbourg, Faculté des Relations Internationales

 

Les éditions soviétiques en langues africaines.

Objectifs, répertoire, participation des Africains

 

L’histoire des éditions d’ouvrages et autres publications en langues africaines en URSS a été très particulière, et est peu connue à l’étranger. Aujourd’hui on peut affirmer que cette histoire est également oubliée en Russie post-soviétique ; les traducteurs et les éditeurs n’ont laissé que peu de traces accessibles aux chercheurs.
Cette intervention sera basée sur l’hypothèse selon laquelle le fait de publier en langues africaines était étroitement lié à la nature du régime soviétique. D’une part, lorsque ces publications ont commencé, le pays était loin d’être le centre de la révolution mondiale. À la fin des années 1950, il n’y avait que peu de survivants de l’époque du Komintern. D’autre part, l’URSS prétendait être le pôle alternatif aux États-Unis et au capitalisme, et de fait empruntait l’idéologie qui n’était pas la sienne et l’adoptait aux besoins de l’État et de sa politique étrangère.
Le répertoire des éditions en langues africaines est très significatif. Contrairement aux perceptions très répandues, ces publications ont commencé avec la littérature russe soviétique, y compris les publications destinées à la jeunesse. Les publications purement idéologiques sont apparues seulement durant les années 70 et 80, avec une espèce d’automatisme irrationnel. C’est cette partie de la production traduite en langues africaines qui était la plus visible, et qui remplissait les rayons des librairies en URSS et parfois en Afrique. Pour expliquer l’échec de ces publications, il faut dire que cette littérature n’était pas du tout adaptée aux besoins des militants et sympathisants pro-soviétiques en Afrique. La « traduction littérale » ne permettait pas de lire facilement les œuvres de Marx, Engels et Lénine, leurs publications sur l’économie politique du socialisme, etc.
Quant aux belles-lettres russes et soviétiques, c’était un autre échec, mais peut-être quelque chose de moins évident. On traduisait en amharique, swahili et haoussa la littérature classique comprenant Léon Tolstoï (Histoires pour enfants), Alexandre Pouchkine (Doubrovsky, Récits de feu Ivan Pétrovitch Bielkine), Constantin Stanioukovitch (Les Récits maritimes), les œuvres des écrivains russes et soviétiques du XXe siècle tels que Maxime Gorki, Alexandre Beliaïev (surnommé le « Jules Verne soviétique »), Vera Panova, Arkadi Gaïdar (Tchouk et Gek, destiné aux enfants), Nikolaï Ostrovski, Mikhaïl Cholokhov, Alexandre Grine (prose romantique, et pas tout à fait pro-soviétique), Youri Naguibine, l’écrivain kirghiz Tchingiz Alitmatov, Salchak Toka (homme politique et écrivain touvinien), Youri Rytkhèou (écrivain tchouktche), etc. La sélection arbitraire était dictée par les goûts des éditeurs et de la censure (d’où les mêmes livres pour le pays et pour l’étranger).
Les contes et les bandes dessinées, qu’on publiait aussi en yorouba et malgache, ont connu plus de succès, comme on le voit dans les mémoires publiés en Inde ou en Angleterre. Par contre, on n’a pas noté de réactions fortes dans les pays africains. Les éditeurs ne s’intéressaient-ils pas aux réactions des lecteurs en Afrique subsaharienne ?
Les tirages soviétiques en langues africaines ne sont pas connus avec précision, bien que l’URSS ait adopté un système très rigide à cet égard. Selon l’évaluation d’Anna Tichkina, les tirages en swahili ont atteint au total pour l’ensemble des publications 200 000 exemplaires. Cela paraît peu, si l’on tient compte des tirages soviétiques (100 000 exemplaires pour une publication était une norme). Les chiffres de vente ne sont pour le moment pas connus.

L’échec des éditions en langues africaines en URSS contraste avec le succès d’audience de « Radio Moscou», qui apparaît dans les souvenirs de beaucoup de militants africains.