Séminaire ELITAF 13 mai 2014 de 14 à 17h

FMSH, 190 avenue de France, 75013 Paris, salle  3, rez-de-chaussée

Pièce jointe Mail-3 « Notre unité est inébranlable »

Olessia KIRTCHIK, Haut Collège d’Economie, Moscou, résidente à l’Institut d’Etudes Avancées de Paris en 2013-2014
et Jean-Bernard OUÉDRAOGO, directeur de recherche au CNRS, IIAC-LAIOS

Le modèle de développement agricole soviétique à l’épreuve du terrain africain :
le parcours d’un agronome burkinabé formé en URSS

Discutante : Michèle LECLERC-OLIVE, chargée de recherche au CNRS, IRIS

Résumé des interventions  :

L’emprise du modèle de développement soviétique sur le continent africain semble un phénomène important quoique largement inexploré, voire occulté. L’accueil d’étudiants africains dans les formations économiques et agronomiques a été, en particulier au cours des années 1970-1980, une voie privilégiée de l’exportation du « choix socialiste » comme alternative à la modernité capitaliste. Pour comprendre ce processus du transfert des savoirs, il faut rendre compte à la fois du contexte de leur production et de leur application. L’apprentissage du « paquet technologique », visant le progrès du monde rural, comportait en effet une lourde composante idéologique inculquée par des cours obligatoires de la théorie marxiste-léniniste. Par ailleurs, l’appropriation et la mise en pratique de ces savoirs ne peuvent être soustraites des contextes particuliers des pays d’accueil.

En suivant le parcours d’un agronome burkinabé, seront retracées, d’une part, les difficultés rencontrées lors de sa formation à l’école soviétique, et de l’autre, les épreuves rencontrées lors des tentatives d’application sur le terrain local de la science agronomique soviétique.

On se propose d’aborder, notamment, les questions suivantes. Quelles furent les conceptions du développement agricole enseignées selon les différentes périodes ? Comment les jeunes Africains souvent issus des milieux aisés reçurent-ils ces formations ? Comment se sont-ils servis des connaissances acquises une fois rentrés dans leur pays ? Enfin, quels furent les effets de l’abandon de l’économie dirigée en URSS sur leur propre conception du développement économique ?

Disciplines : Sociologie, Histoire
Contacts
Monique de Saint Martin, Luc Ngwe et Tatiana Smirnova
monique.de-saint-martin@ehess.fr,  lngwe2002@yahoo.fr, taniyasmirnova@yahoo.fr

Atelier ELITAF – 3e R.E.A.F « L’Afrique des/en réseaux »

Atelier du RIAM – FMSH/ITEM-UPPA/UCAD-FASTEF sur  les étudiants et les élites africains et des territoires sous domination formés dans les pays de l’ex Bloc Soviétique et leur contribution à la construction des Etats ( 3e Rencontres des Études Africaines en France  –  « L’Afrique des/en réseaux »  –  30 juin, 1 et 2 juillet 2014

A la veille des décolonisations et au lendemain des indépendances, des élites et des étudiants africains et des territoires sous domination sont allés nombreux se former de part et d’autre de la ligne de frontière de la guerre froide.  En effet, ces étudiants et élites sont partis se former, non pas dans l’ancien pays colonisateur, ou encore en métropole comme cela était souvent le cas, mais dans  les pays de l’ex-bloc de l’Est avec lesquels leurs Etats d’origine entretenaient ou non des relations diverses.

Ces étudiants et élites arrivés par différents canaux (partis politiques, syndicats, Etats, etc, Ils ont également connu des parcours ainsi que des trajectoires différenciés en termes de circulation, professionnel et politique. Aussi, les retraductions des formations et des expériences se sont faites différemment une fois de retour au pays.

Pourtant,  l’histoire de ces élites et de ces étudiants reste encore méconnue. Tout comme la place qui leur a été accordée ainsi et le rôle qu’ils ont joué ou non dans la construction des Etats.

En privilégiant deux grands repères dans ce processus (l’avant – l’après retour), ce panel réfléchira dans une perspective comparatiste sur le départ (le choix du pays et les modalités) et le retour (circulation, reconversion, insertion, engagement) de ces étudiants et élites.

Différentes questions sont abordées. Comment y sont-ils arrivés ? Quelles études ont-ils faites ? Outre les différents canaux qu’ils ont empruntés, on peut aussi s’intéresser au choix de la destination en rapport avec les trajectoires politiques des Etats. De la même façon,  il peut être important de s’intéresser à leurs filières d’études en rapport ou non avec les besoins des Etats. En l’occurrence, comment ont-ils choisi ces filières ? Ces formations renvoyaient-elles aux demandes des Etats ?

Une fois la formation terminée, ces étudiants rentraient pour la plupart dans leur pays d’origine. Ce retour qui prenait des formes différentes, variait également selon les trajectoires des Etats ainsi que leur configuration interne. Quel a été le devenir professionnel et politique de ces étudiants ?  En l’occurrence, quelles positions ont-ils occupées et quels rôles ont-ils joués ?

Ce devenir professionnel et politique était-il influencé ou non par ces trajectoires politiques des Etats ou subordonné aux concurrences internes entre disciplines et lieux de formation ?

Par delà les positions occupées, plusieurs questions se posent. Quelle a été leur contribution à la construction de leurs Etats contemporains respectifs, eu égard aux régimes que ces Etats se sont donnés et à leur place dans la Guerre des Blocs ? Quelle a été leur approche du développement et comment, au delà de leur itinéraire et de leur carrière propres, ont-ils traduit ou à l’inverse reconverti, retraduit ou abandonné les connaissances acquises pendant leur formation ?

 Interventions

 Les élites camerounaises formées à l’Est dans la construction de l’Etat au Cameroun par Luc NGWE

La capitalisation des acquis chez les Réunionnais formés dans l’ancien Bloc de l’Est par Lucette LABACHE et Laurent MEDEA

Les étudiants  congolais formés en RDA et en URSS : analyse comparée de deux parcours par Abel KOUVOUAMA

Elites subsahariennes et maghrébines : entre Perestroïka et Plan d’Ajustement Structurel par Michèle LECLERC-OLIVE

Construire l’Etat postcolonial avec des cadres rouges : Les cadres béninois formés en Union Soviétique dans l’Administration et la politique par Elieth EYEBIYI