AccueilImages en mouvement. Mémoire et traces filmiques des mondes africains

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Images en mouvement. Mémoire et traces filmiques des mondes africains

Moving Images. Memory and Filmic Traces in the African Worlds

Revue « Cahiers d’études africaines »

“Cahiers d’études africaines” Journal

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Publié le mercredi 17 juillet 2024

Résumé

Ce numéro des Cahiers d’Études africaines propose de faire un état des lieux de l’histoire de la mémoire cinématographique des mondes africains à partir de ses traces, de ses fragments et de leurs usages. Il s’agit d’aborder ces films, les situations et les lieux qu’ils nous restituent, en tant qu’images-souvenir en mouvement, mais aussi en tant que documents, à travers l’étude de leur matérialité, de leur destinée, de leur accessibilité. 

Annonce

Argumentaire

Dans son film Au cimetière de la pellicule, le cinéaste guinéen Thierno Souleymane Diallo (2023) part en quête du premier court métrage réalisé en 1953 par un autre réalisateur de son pays, Mamadi Touré. Célébré comme un moment fondateur par toutes les histoires du cinéma africain depuis Guy Hennebelle (1972) et Paulin Soumanou Vieyra (1975), ce court métrage culte, Mouramani, est introuvable de nos jours. Se sentant dépossédé d’une part de son histoire, Diallo va à la rencontre de celles et ceux qui pourraient se souvenir de ce film devenu mythique. Mais personne, finalement, ne peut certifier l’avoir vu. Au cours de cette quête personnelle, qui prend la forme d’un conte sur la mémoire d’un film fantôme, Diallo semble arpenter des ruines cinématographiques, celles de son pays, et il finit, en désespoir de cause, par recréer lui-même ce film dont il n’est pas parvenu à retrouver une copie.

Les disparitions et les restaurations font partie intégrante de l’histoire du cinéma (Leroy 2013). Mais certains corpus plus que d’autres sombrent dans l’oubli, ce qui n’est pas sans poser question. À l’instar de Thierno Souleymane Diallo, nous sommes plusieurs — cinéastes et chercheurs —, intéressés par l’histoire et l’anthropologie des mondes africains, à chercher un film, un scénario, un journal de tournage significatifs d’une époque qui, on le sait, ont existé, ont été vus ou lus, salués ou critiqués, mais sont difficiles d’accès, voire introuvables. L’hypothèse qui oriente cette recherche est que l’accès à de nouveaux fragments de corpus ou à de nouvelles sources textuelles cinématographiques pourrait contribuer à reconsidérer, du moins en partie, la façon dont l’histoire du cinéma en Afrique a été écrite et à enrichir l’histoire des savoirs et de leurs transmissions. Une telle intention généalogique peut se décliner également au prisme de films réalisés avant et après les Indépendances ou tournés plus récemment sur des lieux de vie, de parole et d’oubli où le passé est raconté à travers des récits et des artefacts, mais aussi des silences et des disparitions.

Aux questions de la perte des images en mouvement, font donc pendant celles de la trace, du fragment et du souvenir, mais surtout celle des usages qui ont été faits des films et des lieux filmés ou qui peuvent en être faits aujourd’hui, comme matériaux appropriables ou dans leur devenir en tant qu’archives ou sources. Si l’intérêt porté aux débuts des cinémas africains est incontestable, en dépit de la remarque circonstancielle de Jean Rouch (1967 : 386) selon laquelle Mouramani « est d’un intérêt un peu mince », ce qui étaye l’hypothèse que sa disparition aurait pu contribuer à son aura, l’attention pour les films de la période coloniale apparaît plus problématique, car elle pose d’emblée des questions éthiques, politiques et méthodologiques. Ces films disparates — fictions exotisantes, films de voyages et d’expédition, films de propagande, films d’entreprises, films missionnaires, actualités filmées, films amateurs, films ethnographiques — ont en commun d’avoir été réalisés non par des Africains mais par et pour des Européens ou des Américains.

Si de nombreux travaux se sont intéressés au cinéma colonial en Afrique (Bloom 2008), les lignes de démarcation avec le cinéma africain (Diawara 1992, 2010) et le cinéma ethnographique (Henley 2017) sont plus poreuses qu’il n’y paraît, comme le rappelle Samuel Lelièvre (2013). Lelièvre invite en effet à considérer avec précaution la « coupure épistémologique » quelque peu « arbitraire » entre ces différentes catégories de cinéma et à privilégier une « histoire-problème » plutôt qu’une « histoire-récit », à laquelle il peut être reproché d’être trop souvent téléologique. Reflets de leur époque, les films réalisés durant la période coloniale ont contribué à rendre visible avec plus ou moins d’emphase ou de nuance le projet impérialiste et ils ont majoritairement été tournés sans le consentement des personnes filmées. Mais la légitime condamnation du « regard colonial », qui a exercé une réelle violence en exhibant les personnes filmées, en les reléguant au rang de figurants de leur propre histoire et en les dépossédant de leur image, ne doit toutefois pas systématiquement conduire à négliger l’intérêt de certains de ces films, du double point de vue de l’histoire des pratiques filmiques et de celle des savoirs historiographiques et anthropologiques. Un film est toujours, nécessairement, le produit d’une rencontre dont il convient d’interroger les modalités. Et à y regarder de plus près, il apparaît que des acteurs africains — dans le sens d’acteurs sociaux — ont souvent été impliqués dans le processus de réalisation : interprètes devant la caméra, assistants derrière la caméra, preneurs de son, affectés à la logistique, traducteurs, etc. Parfois ils et elles ont été récipiendaires d’effets symboliques honorifiques et concrètement politiques que certaines situations de tournage pouvaient générer in loco, attestant de modes de collaborations. A contrario, des personnes filmées pouvaient mettre en place des stratégies d’évitement ou de résistance. Notre approche n’est donc pas catégorielle ; elle est relationnelle, attentive aux moments qui sont susceptibles de faire entendre des voix restées longtemps silencieuses ou inaudibles, de donner à voir des situations oubliées, négligées ou tout simplement reléguées hors-champ, et d’établir des corrélations et des généalogies faisant émerger d’autres histoires.

Ouvert à toutes les cinématographies issues des mondes africains, qu’elles soient réalisées au cours des périodes coloniale et postcoloniale ou qu’elles interrogent aujourd’hui les espaces emblématiques et les narrations contemporaines remémoratives et recréatrices de ces périodes, ce numéro entend porter plus particulièrement l’attention sur l’histoire et la vie sociale de ces films ainsi que sur leurs usages actuels. Il s’agit donc de les contextualiser et de revenir sur les conditions dans lesquelles ils ont été réalisés, produits, programmés et commentés à l’époque, de s’intéresser à leurs différentes copies ou versions et de questionner leur devenir, leur oubli, leur redécouverte, leur remploi, de même que la place éventuelle qu’ils occupent dans des discours locaux et contemporains, savants, artistiques ou populaires. En complément d’une approche en termes de représentations, il n’est pas inutile de rappeler que ces films ont une vie sociale et matérielle complexe et qu’ils peuvent être appréhendés tout à la fois comme le support de relations sociales et d’un dialogue entre passé et présent. Les analyses croisées de leurs vies, des espaces anthropologiques et des contextes historiques et politiques sera donc l’un des fils rouges de ce numéro, étant entendu que le corpus de films envisagé n’exclut pas les films anticoloniaux de la période coloniale — que l’on pense à la disparition des négatifs d’Afrique 50 de René Vautier et leur réapparition dans les années 1980 (Vautier & Le Thomas 2013), ou des films confisqués par des gouvernements se revendiquant en lutte contre le colonialisme, comme Des Fusils pour Banta de Sarah Maldoror (Abonnenc 2010).

Les contributions attendues peuvent traiter librement de tous les anciens espaces impériaux en Afrique, et peuvent intégrer des comparaisons ou une dimension transnationale et diasporique. Les démarches combinant le travail en archives et sur le terrain, fondées sur une connaissance tant de l’histoire du cinéma que des populations filmées et des sociétés actuelles, seront privilégiées, afin de faire de ces films un enjeu historiographique et théorique fort, mais aussi de placer les questions éthique et méthodologique au cœur de notre réflexion. Comment des documents controversés, parfois condamnés ou oubliés au moment des Indépendances et relégués dans les tréfonds des inventaires, sans destinée commerciale et souvent ruinés dans leur matérialité, peuvent-ils constituer des traces pour écrire l’histoire sociale et l’anthropologie des mondes africains ? Dans quelle mesure les perspectives d’analyse ont-elles été renouvelées ces dernières années, en lien notamment avec le développement d’infrastructures numériques qui rendent parfois visibles ou accessibles ce qui ne l’était pas ou peu ? En quoi les débats liés à la restitution du patrimoine culturel africain, dont Flora Losch (2022) a récemment rappelé la profondeur diachronique en matière d’audiovisuel, ont-ils engendré de nouvelles approches et contribué à problématiser, à distance de toute rhétorique et présentification moralisatrice du passé, la réflexion sur la remédiation de ce corpus ? Quelles sont les pratiques de redocumentation de ces corpus et quelle place est aménagée aux descendants des sujets filmés autrefois — qui ne sont pas toujours celles et ceux qui s’en revendiquent héritiers aujourd’hui — ou encore à la revisite des lieux de tournage ? Enfin, en quoi les films récents peuvent-ils proposer d’autres visions ou narrations de l’histoire, que ces films arpentent d’anciens lieux de tournage ou de mémoires de la période coloniale, comme Camp de Thiaroye d’Ousmane Sembène et Thierno Faty Sow (1988), ou qu’ils remobilisent des archives filmées, à l’instar de Zerda ou les chants de l’oubli de l’écrivaine-cinéaste algérienne Assia Djebar (1982), qui est sans doute l’un des premiers essais cinématographiques à faire dialoguer différentes narrations historiques et à faire entendre une autre voix en contre-point des images de l’époque coloniale ? Et quelles sont les questions spécifiquement posées par ces gestes classiques de l’histoire du cinéma, la revisite, la reconstitution et le remploi d’archives ?

Ce numéro des Cahiers d’Études africaines propose donc de faire un état des lieux de l’histoire de la mémoire cinématographique des mondes africains à partir de ses traces, de ses fragments et de leurs usages. Il s’agit d’aborder ces films, les situations et les lieux qu’ils nous restituent, en tant qu’images-souvenir en mouvement, mais aussi en tant que documents, à travers l’étude de leur matérialité, de leur destinée, de leur accessibilité ; de les resituer dans les différents moments où ils sont actualisés et les intentions qui y président ; de repenser les liens entre les historiographies du cinéma colonial, du cinéma ethnographique et du cinéma des différents pays africains, trop souvent abordées de manière linéaire comme un lent processus de décolonisation ; de renouveler les façons de travailler, en faisant dialoguer archives et terrains ; de questionner les catégories, les anachronismes et les paradoxes de la notion de « patrimoine cinématographique » ; de réfléchir aux raisons pour lesquelles ces visions animées du passé, formées, altérées ou hantées par l’histoire coloniale, sont oubliées, remédiées puis remployées et appropriées par des artistes, des cinéastes, des chercheurs ou des représentants des populations filmées.

Coordination du numéro

Projet de numéro thématique présenté par Gabrielle Chomentowski (CNRS-CHS), Gaetano Ciarcia (CNRS- IMAF) et Damien Mottier (EPHE-IMAF)

Modalités de soumission

La date limite pour l’envoi des résumés, rédigés en anglais ou en français, est fixée au 30 septembre 2024 à minuit (GMT+1).

Les propositions sont à envoyer à :

  • gabrielle.chomentowski@univ-paris1.fr
  • ciarcia.gaetano@wanadoo.fr
  • damienmottier@gmail.com

Les propositions sous forme d’un document Word, seront rédigées en police Times New Roman, taille 12, interligne simple. Elles indiqueront : les noms, prénoms, affiliation(s), statuts et coordonnées des auteur.rice.s ; le titre proposé ; le ou les terrains d’enquête présentés et les méthodes de collecte des données ; et un résumé de l’argument proposé (maximum 500 mots).

Les auteur.rice.s seront informé.e.s de la sélection des propositions retenues le 30 octobre 2024 et la date limite de réception des premières versions des articles est fixée au 30 avril 2025. La parution de ce numéro est prévue au premier semestre 2026.

Bibliographie

  • ABONNENC M. K., 2010, Des       fusils       pour       Banta, un   film de    Sarah Maldoror, <https://www.cnap.fr/sites/default/files/01_CNAP_MKA_2010_0.pdf>.
  • BLOOM P., 2008, French Colonial Documentary : Mythologies of Humanitarianism, Minneapolis, University of Minnesota Press.
  • BLÜMLINGER C., 2013, Cinéma de seconde main : esthétique du remploi dans l’art du film et des nouveaux médias, Paris, Klincksieck (« Collection d’esthétique »).
  • BOULANGER P., 1975, Le cinéma colonial. De L’Atlantide à Lawrence d’Arabie, Paris, Seghers.
  • CASTRO T. & DO CARMO PIÇARRA M., 2017, (Re)imagining African Independence Film, Visual Arts and the Fall of the Portuguese Empire, Oxford, Peter Lang.
  • COLLEYN J.-P., 1988, « Anthropologie visuelle et études africaines », Cahiers d’’Études africaines, 111112 : 513-526.
  • CONVENTS G., 1986, À la recherche des images oubliées. Préhistoire du cinéma en Afrique, 1897-1918, Bruxelles, OCIC-Publications (« Cinémédia »).
  • DIAWARA M., 1992, African Cinema. Culture and Politics, Bloomington, Indiana University Press.
  • DIAWARA M., 2010, African Film : New Forms of Aesthetics and Politics, London, Prestel.
  • FAIR L., 2018, Reel Pleasures : Cinema Audiences and Entrepreneurs in 20th Century Urban Tanzania, Athens, Ohio University Press.
  • FERRAZ DE MATOS P., 2016, « Images of Africa ? Portuguese Films and Documentaries Related to the Former Colonies in Africa (first half of the 20th century), Comunicação e Sociedade, 29 : 175-196. FUHRMANN W., 2015, Imperial Projections : Screening the German Colonies, New York-Oxford, Berghahn Books.
  • GOERG O., 2015, Fantômas sous les tropiques. Aller au cinéma en Afrique coloniale, Paris, Vendémiaire.
  • HENLEY P., 2017, « Avant Jean Rouch : le cinéma “ethnographique” français tourné en Afrique subsaharienne », Journal des africanistes, 87 : 34-62.
  • HENNEBELLE G., 1972, Les cinémas africains, Dakar, Société africaine d’édition.
  • LELIÈVRE S., 2013, « Les cinémas africains dans l’histoire. D’une historiographie (éthique) à venir », 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, 69 : 136-147.
  • LEROY E., 2013, Cinémathèques et archives du film, Paris, Armand Colin.
  • LOSCH F., 2022, « Penser le rapatriement du patrimoine audiovisuel africain avec la Recommandation de l’Unesco de 1980 : les apports d’un vieux débat intergouvernemental (1974-1991) », Politique africaine, 165 : 167-186.
  • METSCHEL V., 2015, « Détours et retours : la mobilité des archives du cinéma algérien », Africultures, 101-102 : 116-125.
  • PIAULT M.-H., 2000, Anthropologie et cinéma, Passage à l’image, passage par l’image, Paris, Nathan. PINÇONNAT C., 2014, « De l’usage postcolonial de l’archive. Quelques pistes de réflexion », Amnis, 13, <https://journals.openedition.org/amnis/2187>.
  • RAMIREZ F. & ROLLOT C., 1985, Histoire du cinéma colonial au Zaïre, au Rwanda et au Burundi, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale.
  • RAMOS A., 2020, « Portuguese and Belgian Colonial Cinema. The Films of Two Small Big Countries in Africa », Cahiers d’Études africaines, 239 : 555-583.
  • RICE T., 2019, Films for the Colonies. Cinema and the Preservation of the British Empire, Oakland, University of California Press.
  • ROBERTS A., 1987, « Africa on Film to 1940 », History in Africa, 14 : 189-227.
  • ROUCH J., 1967, « Situation et tendance du cinéma en Afrique », Catalogue films ethnographiques sur l’Afrique noire, Paris, UNESCO : 374-408.
  • STEINLE M. & MAECK J. (DIR.), 2016, L’image d’archives, Rennes, Presses universitaires de Rennes. THACKWAY M., 2003, Africa Shoots Back : Alternative Representations in Sub-Saharan Francophone African Film, Bloomington, Indiana University Press.
  • VAN SCHUYLENBERGH P. & ZANA AZIZA ETAMBALA M., 2010, Patrimoine d’Afrique centrale, archives filmiques. Congo, Rwanda, Burundi, 1912-1960, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale. VAUTIER R. & LE THOMAS M., 2013, Afrique 50, des massacres de la colonisation ; De sable et de sang, aux naufragés des temps modernes, Paris, Les Mutins de Pangée.
  • VIEYRA P. S., 1975, Le cinéma africain, des origines à nos jours, Paris, Présence africaine.

Filmographie

  • DIALLO T. S., 2023, Au cimetière de la pellicule, L’image d’après, France-Sénégal-Guinée.
  • DJEBAR A., 1982, Zerda ou les chants de l’oubli, Radio Télévision Algérienne, Algérie.
  • MALDOROR S., 1970, Des fusils pour Banta, Office national du commerce et de l’industrie cinématographique algérien, Guinée-Bissau-Algérie.
  • SEMBENE O. & FATY SOW T., Camp de Thiaroye, Sénégal-Algérie-Tunisie.
  • TOURÉ M., 1953, Mouramani, France.
  • VAUTIER R., 1950, Afrique 50, Ligue de l’enseignement, France.

Catégories


Dates

  • lundi 30 septembre 2024

Mots-clés

  • mémoires, cinéma, films, archives, Afrique, diaspora,

Contacts

  • Gaetano Ciarcia
    courriel : ciarcia [dot] gaetano [at] wanadoo [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Marie-Aude Fouéré
    courriel : cahiers-afr [at] ehess [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Images en mouvement. Mémoire et traces filmiques des mondes africains », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 17 juillet 2024, https://doi.org/10.58079/1211w

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