Droits
de l'Homme / Human Rights
Prof. Ayşe Erzan Awarded Human
Rights Prize
Prof. Ayşe Erzan has been awarded the 2020 Andrei Sakharov Prize, which
is awarded every second year by the American Physical Society (APS).
Erzan is a professor of physics who has retired from the Department of
Physics Engineering of İstanbul Technical University (İTÜ).
The prize has been awarded to Erzan "for her lifelong commitment to
human rights, especially for her steadfast defense of the rights of
citizens to criticize those in power, even at great personal cost."
Speaking to Medyascope news website, Prof. Ayşe Erzan said, "I have
been engaged in human rights, especially the oppression faced by
scientists and intellectuals, for very long years now. I don't think it
is a prize awarded to me. I think it is a prize awarded to the struggle
of Academics for Peace. It is a prize awarded in memory of Andrei, but
to the Academics for Peace."
Named after Andrei Sakharov, a Soviet nuclear physicist, dissident and
human rights activist, the 2020 Andrei Sakharov Prize has also been
awarded to Xiaoxing Xi from the Temple University.
The APS is a nonprofit membership organization working to advance and
diffuse the knowledge of physics through its research journals,
scientific meetings, and education, outreach, advocacy, and
international activities. APS represents over 55,000 members, including
physicists in academia, national laboratories, and industry in the US
and throughout the world. (BIA, 25 October 2019)
Amnesty dénonce les «crimes de
guerre» commis lors de l'offensive turque
Les forces turques et leurs supplétifs syriens ont commis lors de leur
offensive contre les forces kurdes dans le nord syrien des «crimes de
guerre», dont des «exécutions sommaires» et des attaques meurtrières
contre des civils, a dénoncé vendredi 18 octobre Amnesty International.
Ankara a lancé le 9 octobre une opération dans le nord syrien pour
éloigner de sa frontière la milice kurde des Unités de protection du
peuple (YPG). Jeudi soir la Turquie a accepté de suspendre cette
offensive pendant cinq jours et d'y mettre fin si les forces kurdes se
retirent d'un secteur frontalier durant ce délai. L'offensive a fait au
moins 72 morts parmi les civils, selon l'Observatoire syrien des droits
de l'Homme (OSDH). Ankara assure avoir pris toutes les mesures
nécessaires pour éviter les pertes civiles. Mais selon Amnesty
international «les forces militaires turques et une coalition de
groupes armés soutenue par la Turquie ont fait preuve d'un mépris
honteux pour les vies civiles».
L'ONG de défense des droits humains évoque des «preuves accablantes de
crimes de guerre». L'organisation se base sur les témoignages de 17
personnes -secouristes, travailleurs médicaux, déplacés, journalistes
et humanitaires. «Les informations recueillies fournissent des preuves
accablantes d'attaques sans discriminations contre des zones
résidentielles», selon l'ONG. Amnesty rapporte le témoignage d'un
secouriste du Croissant rouge kurde qui dit avoir retiré des corps des
décombres après un raid turc le 12 octobre sur le village de Salhiyé
près d'une école, où des déplacés avaient trouvé refuge. «Je ne pouvais
pas dire si (les enfants tués étaient) des garçons ou des filles, parce
que les corps étaient noirs comme du charbon», raconte le secouriste.
Amnesty revient sur l'exécution sommaire le 12 octobre d'une
responsable politique kurde, Hevrin Khalaf, par des rebelles proturcs.
«Elle a été traînée hors de sa voiture, battue et abattue par balle de
sang froid par les combattants d'Ahrar al-Sharkiya.» Un rapport médical
consulté par l'ONG montre que la politicienne avait de «multiples
blessures par balles à la tête (...) des fractures aux jambes, au
visage et au crâne». «Le jour même et dans le même secteur des
combattants d'Ahrar al-Sharkiya ont capturé et tué au moins deux
combattants kurdes», indique l'ONG, qui accuse ces rebelles d'avoir
kidnappé deux civils travaillant pour une organisation médicale,
toujours portés disparus. Les supplétifs syriens sont d'anciens
rebelles qui combattaient autrefois le régime syrien. Ces factions sont
désormais financées et entraînées par Ankara. Leur direction avait
ordonné le 12 octobre à tous ses commandants de «superviser en
permanence les combattants sur le front pour empêcher toute violation
ou abus». (AFP,
18 octobre
2019)
La
Turquie condamnée pour les conditions de
rétention d'une femme
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné jeudi la
Turquie pour les conditions de rétention "néfastes" infligées à une
femme russe et à ses jeunes enfants dans deux camps différents, dans
l'attente de leur expulsion.
Dortoirs surpeuplés, absence d'exercice en plein air, exposition
constante à la fumée de cigarette des autres détenus et absence de
nourriture adaptée aux enfants: la CEDH a estimé que la Turquie n'avait
pas réussi à réfuter les allégations de cette femme sur sa rétention et
celles de ses enfants, selon un communiqué diffusé par la Cour.
Pour l'un des deux camps, ces allégations sont corroborées par les
rapport du Comité européen pour la prévention de la torture, soulignent
les juges.
Ils ont considéré que les conditions de détention dans les deux camps
-Kumkapi et Gaziantep -, étaient "néfastes même pour des adultes" et
constituaient un traitement inhumain ou dégradant, tel qu'interdit par
le Convention européenne des droits de l'Homme.
Entrée en Turquie en 2014 avec ses trois enfants nés en 2008, 2012 et
2013, cette ressortissante russe avait été arrêtée alors qu'elle
tentait de franchir illégalement la frontière avec la Syrie, selon les
autorités turques.
La CEDH a également condamné la Turquie pour ne pas lui avoir offert de
voies de recours effectives contre ces conditions de détention au camp
de Kumkapi et ne pas avoir examiné efficacement la légalité de la
détention des enfants.
La Cour a condamné la Turquie à verser 2.250 euros à la mère de famille
et 20.000 euros à chacun de ses enfants pour le dommage moral subi. (AFP, 17 octobre
2019)
Petition: The Turkish State must end war and
destruction
Reactions against the Turkish military offensive seeking to invade
North and East Syria continue to grow.
Peace advocates launched a petition calling for an immediate end to the
expansionist occupation war of the Erdogan dictatorship against
northern Syria.
The petition reads as follows:
“The war launched by the Turkish State on 9 October brings death and
destruction to the peoples of northern and eastern Syria. Also, within
the country, democratic rights and freedoms are completely liquidated
and all kinds of demonstrations and ideas against war are recklessly
attacked.
With this occupation war, dictator Erdoğan wants to destroy the
democratic structure in northern and eastern Syria and the Kurdish
people who have defeated ISIS and gained the appreciation of the whole
world by giving great price.
This war revives ISIS and causes it to attack.
With this occupation war, the dictator Erdoğan wants to change the
demographic structure of the region and to take it under his control by
forcing the people of the region to migrate as in Afrin.
Occupation war means destruction, death, poverty and misery. It means
destruction of nature and the destruction of people's living resources.
This war will lead to the deaths of thousands of children, women, the
wounding of tens of thousands and the migration of hundreds of
thousands.
As peace advocates against the war of occupation, for the people to
live brotherly in peace and freedom we make the following demands:
- This expansionist occupation war of the Erdogan dictatorship must be
stopped immediately.
- The North Syrian airspace should be closed against the Erdogan
dictatorship which deepening the destruction with the bombings.
- Any military, economic and political support to the Turkish state
must be cut down.”
Petitioners:
Arzu Demir (Journalist)
Ahmet Nesin (Journalist)
Ali Rıza Kılınç (Journalist)
Armağan Kargili (Journalist)
Baki Selçuk (Trade unionist)
Berivan Aslan (Academician)
Berivan Aslan (MP Left party)
Burhan Ekinci (Journalist)
Çetin Güner (Peace Academics)
Doğan Özgüden (Journalist)
Duygu Yıldız (Journalist)
Engin Sustam (Academician)
Ercan Ayboga (Activist-Author)
Dr. Fatma Karakas-Dogan (Associate Professor of
Criminology)
Fehim Işık (Journalist)
Filiz Koçali (Journalist)
Prof. Fred Turnheim (President- Austria Journalist
Club)
Gamze Kafar (Journalist)
Gökcan Aydoğan (Political Cartoonist)
Hayko Bağdat (Journalist)
Hatip Dicle (Politician)
H. Pınar Şenoğuz (Academician)
İnci Tugsavul (Journalist)
İsa Can Artar (Journalist)
Koray Düzgören (Journalist)
Latife Akyüz (Peace Academics)
Meşale Tolu (Journalist)
Mustafa Şenel (Academician)
Necati Abay (Journalist)
Nevra Akdemir (Academician)
Steve Sweeney (Journalist- Morning Star)
Tolga Tören (Academician)
Ulla Jelpke (Federal Parliament Member- German Left
Party)
Yüksel Koç (KCDK-E Co-Chairman)
Zehra Doğan (Journalist - Painter)
Ziya Ulusoy (Journalist)
(ANF, 16 Oct 2019)
186 interpellations pour "propagande"
contre l'offensive en Syrie
Les autorités turques ont placé en garde à vue 186 personnes accusées
d'avoir fait de la "propagande terroriste" pour avoir critiqué
l'offensive turque dans le nord de la Syrie, selon l'agence étatique
Anadolu.
Sur ces 186 personnes interpellées depuis le lancement de l'offensive
le 9 octobre, 24 ont été formellement placées en détention et 40
relâchées sous contrôle judiciaire, alors que les autres sont toujours
en garde à vue, a précisé Anadolu.
L'offensive turque, visant les forces kurdes des Unités de protection
du peuple (YPG) dans le nord-est de la Syrie, est soutenue par
l'ensemble de la classe politique, à l'exception du parti prokurde HDP.
Les deux co-présidents de ce parti, Sezai Temelli et Pervin Buldan font
d'ailleurs l'objet d'une enquête pour avoir qualifié l'offensive
d'"invasion".
Lors d'une précédente offensive contre les YPG l'an dernier, les
autorités turques avaient arrêté plusieurs centaines de personnes
accusées elles aussi d'avoir fait de la "propagande terroriste" sur les
réseaux sociaux.
Les ONG dénoncent régulièrement l'érosion de la liberté de la presse et
de la liberté d'expression en Turquie sous le président Recep Tayyip
Erdogan, en particulier depuis une tentative de putsch en 2016 qui a
été suivie d'une répression tous azimuts. (AFP, 16 octobre
2019)
Court
of Appeals Upholds 159-Year Prison Term for
Contemporary
İstanbul Regional Court of Justice 2nd Penal Chamber (court of appeals)
has announced its decision in the case where lawyers from the
Contemporary Lawyers' Association (ÇHD) were given a 159-year prison
term in total.
All objections have been rejected on the merits.
This is the final judgment for six lawyers who were sentenced to less
than five years in prison, therefore they will not be able to appeal
the verdict.
Twelve lawyers who were sentenced to more than five years in prison can
appeal the decision at the Court of Cassation.
Reason for the refusal: Court's opinion and assessment
The court
of appeals, in its verdict dated October 8, explained the reason for
refusing the objections as follows:
"According
to
defendants' statements of defense, the proceedings, the evidence
collected and displayed at the court, the opinion and assessment of the
court in accordance with the results of the investigation, the content
of the case file, it has been understood that there is no procedural or
meritorious unlawfulness in the court's decision, there is no
deficiency in the evidence and proceedings that the actions are
considered correct and in accordance with the type of crime that is
stated in the law, the sentence is implemented in the legal context..."
The arrest
of six lawyers to continue
The court
ruled
that the arrest of lawyers Barkın Timtik, Behiç Aşcı, Selçuk Kozağaçlı,
Engin Gökoğlu, Aytaç Ünsal and Aycan Çiçek to continue as per Articles
100/3 and 104/3 of the Law of Criminal Procedure, considering "the
amount of penalty, the period they spent under arrest and the nature of
the offense they are charged with."
The lawyers
were given prison terms between 3 years, 1 month, 15 days and 18 years
and 9 months.
In the
petition
addressed to the İstanbul Regional Court of Justice, Kozağaçlı stated,
"I object to the verdict. I know that there are numerous reasons as
well as their justifications to reverse this so-called legal judgment.
Since you do not allow me to take a look at the case file, I hope that
you will find these reasons and their justifications for me, too."
Prison
sentences given to lawyers
Ahmet
Mandacı,
Zehra Özdemir, Ayşegül Çağatay, Yağmur Ereren, Didem Baydar Ünsal,
Yaprak Türkmen, some of the lawyers who were being tried without
arrest, were sentenced to prison for "willingly and knowingly aiding a
terrorist organization," upon the Articles 314-3 and 227-2 of the
Turkish Penal Code.
The court
reduced the sentences Mandacı and Özdemir by one-sixth because the two
defendants were present at the hearings, sentencing them to 2 years, 13
months and 15 days in prison. The period when they were held arrested
will be deducted from their prison terms. The court also lifted the
lawyers' bans from traveling abroad.
Çağatay,
Ereren, Ünsal and Türkmen were sentenced to prison for 3 years and 9
months. The court did not reduce their sentences.
The court
also
ruled that two fugitive defendants Oya Aslan and Günay Dağ's case shall
be separated and stay open as their defenses have not been taken yet.
The following
verdicts were given on the defendants:
Özgür Yılmaz: 13 years and 6 months in prison and
arrest warrant,
Ebru Timtik: 13 years and 6 months in prison and
arrest warrant,
Behiç Aşçı: 12 years in prison and the continuation
of his arrest,
Şükriye Erden: 12 years in prison and arrest warrant,
Selçuk Kozağaçlı: 10 years and 15 months in prison
and the continuation of his arrest,
Engin Gökoğlu: 10 years and 6 months in prison and
the continuation of his arrest,
Aytaç Ünsal: 10 years and 6 months in prison and the
continuation of his arrest,
Süleyman Gökten: 10 years and 6 months in prison and
arrest warrant,
Aycan Çiçek: 9 years in prison and the continuation
of her arrest,
Naciye Demir: 9 years in prison and arrest warrant,
Ezgi Çakır: 8 months in prison. Because Çakır has a
small child and her spouse is a fugitive defendant.
(BIA, 16 October 2019,)
A
la frontière turque,
la peur de critiquer l'offensive en Syrie
En première ligne de l'offensive déclenchée par Ankara en Syrie cette
semaine, des habitants des villes turques frontalières n'ont qu'un
souhait : le retour au calme. Mais beaucoup, comme à Suruç, ont peur
d'exprimer la moindre critique.
Cette ville, qui fait face à Kobané, sa "jumelle" syrienne, était
plongée dans le deuil samedi, au lendemain de tirs d'obus à partir de
la Syrie qui ont coûté la vie à trois de ses habitants.
Parmi eux, Halil Yagmur, un élu de quartier et père de 10 enfants. A
ses funérailles, plusieurs dizaines de personnes sanglotent le visage
entre les mains. "Papa !", s'exclame une femme quand le corps est
enlevé.
Dans sa prière pour le défunt, l'imam s'efforce de rassurer et de
réconforter : "Nous sommes unis, nous ne serons jamais divisés",
exhorte-t-il.
Mais parmi les habitants assistant à la cérémonie, la tension est
palpable, accentuée par la présence de militaires et de policiers en
civil.
Yagmur a été tué vendredi avec deux autres personnes à Suruç par des
projectiles tirés des zones contrôlées en Syrie par la milice kurde des
Unités de protection du peuple (YPG).
La Turquie effectue depuis mercredi une opération militaire contre ce
groupe soutenu par les pays occidentaux mais qu'elle qualifie de
"terroriste" pour ses liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), une organisation qui livre une sanglante guérilla sur le sol
turc depuis 1984.
L'opération est bruyamment acclamée par des célébrités et la majorité
des responsables politiques, ainsi que par une large partie de la
population, épuisée par des décennies de guérilla kurde.
- "Encore des guerres !" -
Mais pour la plupart de ceux qui s'y opposent, le silence est de
rigueur : le gouvernement réprime en effet sans merci ceux qui émettent
des critiques.
Depuis mercredi, 121 personnes accusées d'avoir fait de la "propagande
terroriste" contre l'opération sur les réseaux sociaux ont été arrêtées
en Turquie.
La situation est d'autant plus tendue dans les villes frontalières que
certaines d'entre elles ont une forte population kurde.
"On a peur de critiquer l'opération", déclare à l'AFP un habitant de
Suruç, demandant l'anonymat de peur de représailles.
"Si vous étiez à notre place, vous auriez peur, vous aussi",
dit-il,
ajoutant dans un murmure qu'il aurait préféré qu'il n'y ait pas eu
d'opération militaire.
Un autre habitant d'une cinquantaine d'années, qui demande lui aussi à
ne pas être nommé, se dit "contre tout type d'opérations militaires".
Interrogé à ce sujet, son ami refuse de répondre.
"Nous voulons la paix", déclare Sarya Dogan, une femme présente aux
funérailles samedi, épuisée par des années de violences, sur fond de
reprise du conflit kurde en 2015.
"Des guerres, encore des guerres ! Nous sommes tous frères et soeurs
!", ajoute-t-elle.
- "Maudit PKK" -
Pour ceux qui soutiennent l'offensive déclenchée par le président Recep
Tayyip Erdogan, nul besoin de se cacher.
A chaque convoi qui traverse une ville en direction de la frontière,
des foules poussent des cris de joie en agitant des drapeaux turcs.
"Que Dieu aide notre pays !", lance Selami Arslan, agriculteur de son
état. "Nous ne voulons pas que d'autres musulmans meurent", dit-il pour
expliquer son soutien à l'opération.
Depuis mercredi, les tirs de mortier des forces kurdes contre les
villes frontalières turques comme Suruç, Nusaybin, Akçakale et
Ceylanpinar ont fait 18 morts parmi les civils et échauffé les esprits.
"Les martyrs sont immortels, notre patrie est indivisible !", "Maudit
soit le PKK !", a ainsi scandé la foule qui a assisté vendredi aux
funérailles d'un bébé de neuf mois tué par un obus à Akçakale.
Si plusieurs centaines de familles ont quitté les villes frontalières
depuis mercredi, beaucoup sont restés ou sont même venus de villes
voisines pour afficher leur soutien ou observer les colonnes de fumée
qui s'élèvent après les bombardements turcs.
"Nous sommes ici pour soutenir nos soldats, notre gouvernement et notre
peuple", dit Bub Aslanli, un agriculteur de Ceylanpinar. "Nous prions
pour eux".
(AFP,
12 octobre
2019)
9 Bar Associations Make a Joint
Call for Peace: Stop the War
Bar associations of Diyarbakır, Van, Urfa, Mardin, Şırnak, Muş,
Adıyaman, Bingöl and Dersim have released a joint statement about the
cross-border military operation launched into northern Syria by the
Turkish Armed Forces (TAF). Some highlights from the statement are as
follows:
'War determines the weak side, not the right one'
"We invite all state authorities and opposition parties, especially
Dear President, to peace and request that the war be stopped
immediately. This political maneuver will do nothing but aggravate the
current social, political, economic and psychological crises in Turkey.
"It is possible that Turkey can militarily win this war, which it
started by taking the whole world on itself; but, it needs to be
remembered that 'war does not determine who is right, but who is weak'.
"The loser of this war, which we believe that no side will win, will be
all people of the Middle East, especially Turkish and Kurdish peoples.
We invite all state authorities and opposition parties, especially Dear
President, to peace and request that the war be stopped immediately". (BIA, 11 October 2019)
Arrestation de cinq Allemands soupçonnés de
liens avec le PKK
La police turque a arrêté cinq Allemands soupçonnés d'être des membres
d'une organisation kurde interdite, a annoncé une agence pro-kurde, qui
sans mentionner explicitement le nom de cette organisation, a fait
vraisemblablement référence au Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), considéré comme terroriste par Ankara.
Les suspects ont été arrêtés cette semaine et emprisonnés à Ankara sous
l'accusation de faire de la propagande et d'être des membres de cette
organisation, a rapporté vendredi l'agence pro-kurde Mezopotamya.
Selon cette agence, ces arrestations s'inscrivent dans le cadre d'une
instruction menée par le parquet d'Ankara, mais ce dernier, contacté
par l'AFP, n'a pas confirmé ces informations.
Le ministère allemand des Affaires étrangères a indiqué être au courant
de cette affaire, ajoutant que l'ambassade d'Allemagne à Ankara
fournissait une assistance consulaire aux Allemands détenus.
Le ministère allemand de l'Intérieur a pour sa part nié que des
informations ayant pu permettre l'arrestation des cinq Allemands aient
été remises aux autorités turques lors de la visite effectuée cette
semaine à Ankara par le ministre allemand de l'Intérieur, Horst
Seehofer.
"Ce que nous ne savons pas, c'est si un tel échange (d'informations) a
eu lieu dans le cadre de la coopération de routine entre nos services
de sécurité", a déclaré un porte-parole du ministère allemand de
l'Intérieur.
En mars, le ministre turc de l'Intérieur Suleyman Soylu avait averti
que les étrangers venant en Turquie et soupçonnés de liens avec le PKK
et d'autres organisations interdites seraient arrêtés.
"Nous avons à présent pris des mesures contre ceux qui participent aux
rassemblements de l'organisation terroriste en Europe, en Allemagne et
qui ensuite viennent à Antalya, Bodrum, ou Mugla pour un congé",
avait-il dit. (AFP,
5 octobre
2019)
'Osman
Kavala's
Imprisonment is Turkey's Shame'
Sema Mortiz is a musician.
"Today is Can Osman Kavala's birthday... All the amazing music videos
I've seen on Facebook will be shared for him today... We're twisted ...
But our hope is full," she says.
Mortiz does what she says.
Today is the birthday of businessperson and rights defender Osman
Kavala.
Accused of "attempting to overthrow the constitutional order and the
government," he turns 62 in Silivri Prison. This is his second birthday
in prison.
His friend and colleagues thought that Kavala would be released in the
previous two hearings. However, it did not happen. Kavala was not
released.
The next hearing is again in Silivri on October 8-9. Friends and
colleagues of him, those who love him, and everyone who has relations
to civil society, science, art, and justice wait for his release.
People who know Kavala a little can not understand the allegations
against him. He is allegedly a criminal of "attempting to overthrow the
constitutional order and the government". However, Kavala has fought
for the construction of justice and equality throughout his life.
He supported young directors in documentaries and films produced at
Anadolu Kültür.
He provided support for projects for Syrian refugees.
He supported the rights-focused project, "Everyone is different,
everyone is equal".
He supported local journalists.
He pioneered the establishment of alternative media institutions.
He supported the social responsibility projects for young people who
gave up hope for this country. He helped them realize their projects.
He brought the youth back into this country. He brought young directors
to this country. He brought projects that show different languages can
live together in this country.
He supported the languages and cultures of the Hemshins, Laz people and
the Kurds. He encouraged different cultures to live in this country.
In summary, Osman Kavala did not live in this country like traditional
capital owners. On the contrary, he chose to walk with producers, young
people, society, and those who seek rights.
Today is the birthday of businessperson and rights defender Osman
Kavala. Happy birthday Osman Kavala. It is a good thing that you
existed and paved the way for civil society in this land.
As the author Gaye Boralıoğlu says:
"Today is Osman Kavala's birthday. He is 62 years old and has been in
prison for two years. The reason for that is he is conscientious, kind
and responsible. Kavala's imprisonment is Turkey's shame." (BIA, 2 October 2019)
Police
Attack ‘Democracy Watch’ in İstanbul, HDP MP
Kemal Bülbül
Hospitalized
Led by the Peoples' Democratic Party (HDP) in protest against the
appointment of trustees to the Metropolitan Municipalities of Mardin,
Diyaarbakır and Van, "Democracy Watch" in the district of Esenyurt in
İstanbul has been intervened by the police.
Taking 10 people into custody at the City Square in Esenyurt yesterday
(September 29), police officers also battered the MPs.
As reported by Mezopotamya Agency (MA), HDP MP Kemal Bülbül fainted in
the ensuing commotion between the police officers and the ones
attending the watch. Bülbül has been taken to the hospital.
Plastic bullets and gas
Yesterday's watch in İstanbul was attended by HDP İstanbul Co-Chair
Cengiz Çiçek, HDP MPs Murat Çepni, Saruhan Oluç, Kemal Bülbül, Ömer
Öcalan and Necdet İpekyüz as well as main opposition Republican
People's Party (CHP) MP Ali Şeker and labor and professional
organizations.
While the square was blockaded by warders and police officers during
the watch, people were prevented from entering or leaving the square.
Afterwards, the police attacked the group with plastic bullets and gas
bombs.
While several people were wounded during the intervention, the group
dispersed into side streets and held a march with ululations.
HDP: We will not stay silent
HDP İstanbul Provincial Organization has released a written statement
about the police attack and stated the following:
"We want you to know that we will not stay silent to the usurpation of
will imposed on our peoples by trustees. #Trustees, who are the product
of a tyrannical and disregarding mentality will go.
"Our peoples, the major elements of this country, will continue
adopting an attitude in favor of the law. No tyrannical method will
throw us off our track. Our essentially democratic actions will
continue."
(BIA, 30 September 2019)
‘Doors
of Silivri Prison Wards Remain Locked at the
Night of İstanbul
Earthquake’
Main opposition Republican People's Party (CHP) Eskişehir MP Utku
Çakırözer visited Silivri Prison, where the 5.7-magnitude İstanbul
earthquake with the shores of Silivri district as its epicenter was
felt strongly.
Paying a visit to the prison following the earthquake dated September
26, Çakırözer met imprisoned journalists, writers and civil society
representatives and released a statement for the press after his visit.
Located in Silivri at the outskirts of İstanbul, Silivri Prison
currently holds 22 thousand 700 convicted and arrested people,
including former CHP MP and party assembly member Eren Erdem,
businessperson Osman Kavala and journalist-writer Ahmet Altan. 490
personnel are also on duty at Silivri Prison.
'There is no emergency plan'
As indicated by Çakırözer, Eren Erdem said that neither the Ministry of
Justice nor the prison administration has a scenario or an emergency
plan for what needs to be done in the event of an earthquake.
Arrested businessperson Osman Kavala also told Utku Çakırözer that he
felt the earthquake quite clearly.
Indicating that Ahmet Altan also felt the İstanbul earthquake quite
strongly, Çakırözer said that Altan requested that the prison
administration leave the doors of prison wards leading to yards open so
that they could escape in case of an emergency at the night of
earthquake.
"The prison administration answered Altan, 'That door opens only with
the permission of the minister' and at the night when the whole
İstanbul slept on the street out of fear, the doors of wards at Silivri
Prison remained locked under the pretext of minister", Çakırözer
indicated in his statement.
Second birthday in prison
Meeting with Utku Çakırözer, businessperson Osman Kavala said that he
would turn 62 on October 2, it would be his second birthday in prison
and the hearing of Gezi Park case would be held on October 8-9.
Çakırözer said, "He has heard about the message campaign launched for
his birthday and he thanks his friends. When he appears before the
judge for the third time, he will be arrested pending trial for 707
days".
"As for the verdict given for Ahmet Altan, it has been reversed by the
Supreme Court of Appeals. Their trial with Nazlı Ilıcak and Mehmet
Altan will start again on October 8", Çakırözer informed further.
Indicating that the appeal and Constitutional Court application of Eren
Erdem were waiting to be examined for months, Çakırözer shared the
following message of Erdem: "I am waiting for my immediate release with
the same determination, ambition to struggle and sensitivity as well as
with the awareness of my unjust and unlawful arrest".
'Judicial reform package on the agenda'
Emphasizing that the current draft of the reform package does not
promise freedom or justice to intellectuals in prison, Çakırözer said,
"The Parliament is opening, judicial package is on the agenda.
Intellectuals in prison are waiting for justice and freedom.
"We can expand the package while working on it at the Parliament and
turn the package into a regulation based on rights and freedoms. We can
eliminate the violation of rights in prison.
"Crime descriptions in Turkish Penal Code and Anti-Terror Law
associated with heavy prison sentences can be amended; we can exempt
the press and expression of critical opinions from these sentences". (BIA, 30 September
2019)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Hürriyet Newspaper Fired Eight Journalists
The daily
Hürriyet has fired several journalists, informing them about their
dismissals by sending written notifications to their homes.
Eight
journalists have lost their jobs according to initial information. The
notifications were reportedly dated October 25 and sent upon an
"operational decision by the Board of Executives."
The
editor-in-chief of the newspaper, Vahap Munyar, and section chiefs were
not aware of the dismissals, OdaTV reported, quoting sources from the
Hürriyet.
Being
founded
in 1948, Hürriyet is one of the major newspapers in Turkey.
Pro-government Demirören Group bought the parent company of
Hürriyet, Doğan Media Group, in March 2018, at a time when it was
the
only large media group in Turkey that can still make critical
broadcasting and publishing, though partially.
The shares
of
the Demirören Group, the largest media group in the country since the
purchase of the Doğan Media, are entirely owned by the Demirören Family
who has close ties with President Recep Tayyip Erdoğan, according to
the Media Ownership Monitor by bianet and Reporters Without Borders
(RSF). Demirören family is active in sectors such as media, energy,
mining and construction. (BIA, 30 October 2019)
AI:
Drop Charges Against METU Students and Academic
Releasing an "Urgent Action" on October 30, Amnesty International has
launched a petition for 18 students and one academic put on trial for
attending the Middle East Technical University (METU) Pride Parade.
In its petition addressed to the Ministry of Justice, the organization
has said, "I call on you to ensure that charges are dropped against the
18 METU students and the academic for their alleged participation in
the Pride Parade on May 10, 2019. No one should be prosecuted for
exercising their right to freedom of expression and peaceful assembly."
With a lawsuit filed against them, 18 METU students and one academic
will have their first hearing on November 12.
'Responsibility to maintain public order lies with state'
Amnesty International has shared the following information in its
urgent call:
"Hypothetical risks cannot establish legitimate grounds for prohibiting
a peaceful assembly. The principles of necessity and proportionality
require consideration of all relevant circumstances, the impact on the
legitimate concern protected and the possibility that the risk will
concretize, and whether less restrictive means would suffice.
"The responsibility to maintain public order and to facilitate the
enjoyment of the right to freedom of peaceful assembly lies with the
state and its organs, including its law enforcement agencies.
'Right to peaceful assembly hindered'
"The 18 METU students and the academic have been charged under the Law
on Meetings and Demonstrations (No. 2911). This law has frequently been
used to hinder the exercise of the right to peaceful assembly in Turkey
due to its restrictive nature and its arbitrary application.
'Decision to disperse is the last resort'
"States have a positive obligation to facilitate peaceful assemblies in
law and in practice. As is the case in Turkish law, the exercise of the
right to freedom of peaceful assembly is not subject to permission of
government authorities; this right is also protected under
international law and standards in conventions Turkey is a party to.
"Any decision to disperse an assembly should be taken only as a last
resort and carefully in line with the principles of necessity and
proportionality."
What happened?
On November 18, 2017, Ankara Governorship indefinitely banned all
public LGBTI+ events in Ankara by making use of extraordinary powers
afforded to it under the state of emergency in place at the time in
Turkey. The governorship based its decision on grounds including the
risk that such events may incite "hostility," or "draw a negative
reaction from certain parts of the society due to certain social
sensitivities."
Following the end of the State of Emergency rule in July 2018, a new
decision for a similar ban was taken by the Ankara Governorship on
October 3, 2018. Ankara based LGBTI+ organizations Kaos GL Association
and Pink Life separately filed a legal challenge on the grounds that
the indefinite blanket ban taken under the State of Emergency rule
violates the freedom of expression and freedom of assembly and
association.
The ban was finally lifted by a regional administrative court decision
on 19 April 2019 that found the ban to be unconstitutional even under
State of Emergency law. However, METU administration relied on the
second ban decision by Ankara Governorate dated 3 October 2018, leading
to the police intervention at the METU pride parade on May 10, 2019.
A lawsuit has been filed against 18 students and one academic on the
ground that they attended the METU Pride Parade in 2019. (BIA, 30 October 2019)
La Turquie condamnée pour violation de la
liberté d'expression
La Turquie a violé la liberté d'expression d'une responsable du parti
pro-kurde modéré DTP en la condamnant pour un discours évoquant le PKK
(Parti des travailleurs du Kurdistan), sans vérifier son contenu exact,
a estimé mardi la Cour européenne des droits de l'Homme.
Les juges de la CEDH avaient été saisis par cette membre du conseil
d'administration du Parti pour une société démocratique (DTP), Hatice
Çoban, qui avait été condamnée à une peine de prison pour propagande en
faveur d'une organisation terroriste à la suite d'un discours prononcé
en 2007 au cours d'une manifestation.
Mme Çoban avait souligné que les policiers qui surveillaient la
manifestation avaient déformé ses propos et signalé la divergence entre
le contenu de son discours publié dans les journaux et celui retracé
dans leur procès-verbal.
Elle assurait que son discours portait sur "la nécessité de la
résolution du problème kurde par des moyens démocratiques et
pacifiques", relate la CEDH dans un communiqué.
Les juges de la CEDH ont estimé que la justice turque n'avaient pas
examiné sérieusement le contenu du discours, principal élément de
preuve dans cette affaire, et avaient donc violé la liberté
d'expression de Mme Çoban.
Organisation classée "terroriste" par la Turquie, les Etats-Unis et
l'Union européenne, le PKK mène une sanglante guérilla contre Ankara
depuis 1984.
En janvier 2016, la CEDH avait déjà condamné la Turquie pour la
dissolution fin 2009 du parti DTP, principale formation politique
pro-kurde, qu'elle jugeait trop proche du PKK.
Cette dissolution, ordonnnée par la Cour constitutionnelle turque,
avait enfreint le droit d'association garanti par la Convention
européenne des droits de l'Homme, avait estimé à l'unanimité la CEDH.
Quelques mois avant sa dissolution, en mars 2009, le DTP avait remporté
5,70% des voix aux élections locales, devenant la 4e force politique du
pays, et la première dans le Sud-Est du pays. (AFP, 29 octobre
2019)
Visé par Erdogan, le magazine Le Point affirme qu'il
"ne lâchera rien"
Visé par le président turc Recep Tayyip Erdogan, l'hebdomadaire
français Le Point a assuré vendredi par la voix de son directeur qu'il
"ne lâcherait rien".
La une du Point publié cette semaine qualifie le président turc
d'"éradicateur" et demande: "va-t-on le laisser massacrer les Kurdes
(et menacer l'Europe)?".
Suite à cette une, l'avocat de M. Erdogan, Hüseyin Aydin, a déposé une
plainte auprès du bureau du procureur général d'Ankara pour "insulte au
chef de l'État". Cette plainte vise le directeur du magazine Etienne
Gernelle ainsi que le rédacteur en chef de la rubrique "International",
Romain Gubert.
Dans un édito publié sur le site du magazine, M. Gernelle juge que le
président turc poursuit Le Point "pour crime de lèse-majesté". "Recep
Tayyip Erdogan a décidément un problème avec la liberté", écrit le
directeur du magazine.
"Nous ne retirons pas un mot de ce que nous avons écrit", insiste M.
Gernelle. L'enquête du Point évoque "le nettoyage ethnique" à
l'encontre des Kurdes de Syrie et affirme que le pouvoir turc a
"pactisé avec d'anciens de Daech et d'Al-Qaïda qui se chargent pour lui
des sales besognes".
M. Gernelle rappelle que dans un précédent numéro (en mai 2018), le
magazine avait qualifié M. Erdogan de "dictateur". A l'époque des
affiches du Point avec cette une avaient été arrachées et des
kiosquiers menacés. "Notre journal avait reçu des menaces de mort
directes", rappelle-t-il encore.
"Erdogan a fait emprisonner de nombreux journalistes en Turquie et
pense peut-être que ses pulsions de censure peuvent s'exercer aussi
dans des pays où la presse est libre", poursuit le journaliste.
"L'hubris du maître d'Ankara connaît visiblement peu de limites. Il
sera déçu: nous ne lâcherons rien", conclut-il.
Le Syndicat français des éditeurs de la presse magazine (SEPM) a
annoncé qu'il "se tenait indéfectiblement aux côtés du Point et de
toute sa rédaction" et dénoncé un "acte qui, au mieux relève d'une
procédure bâillon, au pire d'un véritable acte d'intimidation en vue de
tarir tout discours critique sur le régime du président Erdogan".
La Turquie vit "un contexte où des centaines de journalistes turcs sont
menacés ou privés de liberté sans autre forme de procès", alors que "la
libre communication des opinions constitue une valeur fondatrice" de la
République française, relève le SEPM. (AFP, 25 octobre
2019)
Press
Cards of 3,804 Journalists Canceled in Five
Years
Vice President Fuat Oktay has responded to a parliamentary question by
main opposition Republican People's Party (CHP) MP Fethi Gürer.
He said that press cards of 3,804 journalists have been canceled upon
Article 29 of the Regulation on Press Cards. 863 cards were canceled in
2015, 927 in 2016, 590 in 2017, 709 in 2018 and 715 in the first nine
months of 2019, according to Oktay's statement.
12,735 journalists have a press card as of October 3, Oktay informed.
This number was 15,485 in November 2018, Oktay announced at the time.
Presidency Directorate of Communication was authorized to issue press
cards in July 2018, after the Prime Ministry Directorate General of
Press and Information was shut down as part of the transition to the
presidential system.
Some reasons for the cancellations are leaving the job, changing job
titles, cards being worn out or lost, Oktay said.
MP Gürer also asked if the Directorate of Communication has an "embargo
list" for press cards, citing reports, in the parliamentary question
submitted on August 28. In response, Oktay said that the directorate
has no such list.
Speaking to reporters after Oktay's response, Gürer said the press
"should be independent and free in a democracy," recalling that the
press card regulation has been changed for 14 times since 1947. (BIA, 25 October 2019)
Court Orders Release of Journalist Hüseyin Aykol
Journalist Hüseyin Aykol has been oredered to be released upon an
application by his attorney.
The former co-editor-in-chief of the daily Özgür Gündem, which was shut
down upon a statutory decree, was arrested after being sentenced to 3
years and 9 months in prison on July 12.
After the judicial reform package came into effect yesterday (October
24), Özcan Kılıç, an attorney of Aykol, applied for his release. He
requested the suspension of the execution of the sentence in an
application to İstanbul 13th Heavy Penal Court. The court ordered the
journalist to be released as the judicial reform opened the way for his
retrial.
Kılıç told bianet than he was informed of the order verbally but the
written order has not reached them yet. He added that Aykol might be
released at night.
What happened?
Hüseyin Aykol, the Co-Editor-in-Chief of the Özgür Gündem newspaper,
which was closed as per the Statutory Decree no. 675 in October 2016
during the State of Emergency, was arrested on July 11, 2019. Taken
into custody at his house in Ankara earlier in the day, Aykol was
previously sentenced to 3 years and 9 months in prison.
In his final hearing at the İstanbul 13th Heavy Penal Court on November
29, 2018, Aykol was sentenced to 3 years and 9 months in prison on
charge of "propagandizing for a terrorist organization" for having
participated in the Editors-in-Chief-on-Watch campaign together with
Ayşe Düzkan, Mehmet Ali Çelebi, Hüseyin Bektaş and Ragıp Duran. His
file was previously combined with the others as he also participated in
the campaign. With his prison sentence upheld by the court of appeal,
Aykol was sent to the Sincan Type F No 2 Prison in Ankara. There are
currently 63 lawsuits filed against Hüseyin Aykol and some of these
lawsuits are still continuing at the court of appeal.
About Hüseyin Aykol
Born in 1952, Hüseyin Aykol studied at the Medical School of Ankara
University for three years and at the Faculty of Political Science of
the same university for four years. Before the military coup on
September 12, 1980, he worked as a translator and editor for the Ser
Publishing and became a member to the Writers Union of Turkey (TYS).
Published in around 40 countries, Socialism: Theory and Practice
journal's Turkey edition was published by Hüseyin Aykol. Serving almost
10 years in prison in the post-coup period, he returned to journalism
and publishing. In the last 20 years, he has worked for a series of
newspapers, including Özgür Ülke, Özgür Gündem, Özgürlükçü Demokrasi
and Yeni Yaşam. (BIA, 25 October 2019)
Journalist
Emre Orman Arrested
Detained in early morning hours yesterday (October 23), Net News Agency
reporter Emre Orman has been arrested.
After he was taken into custody in Ataşehir, İstanbul, Orman was first
referred to İstanbul Security Directorate on Vatan Avenue, then to the
İstanbul Anatolian Courthouse in Kartal.
Standing before the judge today, Orman has been arrested on charge of
"propagandizing for a terrorist organization."
It was previously reported that journalist Emre Orman was taken into
custody due to her social media messages between 2017 and 2018.
He was reporting on Saturday Mothers/People
Emre Orman was regularly following the protests of Saturday
Mothers/People in Beyoğlu, İstanbul. Speaking to bianet, Orman
previously stated the following about the mothers and their protests:
"Just think about it: You listen the sorrows of mothers every week, you
learn their stories. It is impossible not to be affected as a human.
Their sorrow has become our sorrow. When they are subjected to
violence, we also get hurt. We do not see ourselves different from them.
"We are wherever the mothers are. They have been putting up barriers
between us for weeks. In the middle of all those shields, we are trying
to find a way to make their voices heard, to reach the mothers. We will
not give up making the voices of mothers heard." (BIA, 24 October 2019)
Three-Month Agenda of the Media: Trials, Prisons and
Threats
As President and ruling Justice and Development Party (AKP) Chair Recep
Tayyip Erdoğan and his government have undermined Turkey's accession
process to the European Union (EU) with authoritarian moves and,
thereby, have got weaker, they have remembered "judicial reform".
Opposition parties, rights defenders, journalism and freedom of
expression organizations and independent legists, namely everyone,
think that so long as judicial independence is not achieved on the
level of Council of Judges and Prosecutors (HSK), it will be nothing,
but a cosmetic change hiding the harsh reality about arbitrary arrests
and trials.
BİA Media Monitoring Report for July-August-September 2019 has shown
that in this three-month period, journalists faced prison sentences or
were sentenced to prison on a series of charges such as "targeting
Constitutional order", "membership of / propagandizing for a terrorist
organization", "insulting the President" and "defaming state
institutions" as per the Turkish Penal Code (TCK), Anti-Terror Law
(TMK), Law on Capital Market, Law on Banking and Law on Protecting
Atatürk.
This report has also indicated that at least 13 media workers were
detained in protests against appointment of trustees to Peoples'
Democratic Party (HDP) municipalities, three journalists were attacked
and wounded (two in an armed attack, one with police violence) and
access to at least 577 online news articles was blocked by orders of
Penal Courts of Peace.
You can find the following chapters in the BİA Media Monitoring Report:
"killed journalists", "imprisoned journalists", "assaults, threats",
"impunity", "investigations and court cases", "criminal cases and
lawsuits for damages on insult-related charges", "bans, closures,
seizures", "reporting", Constitutional Court", "ECtHR", "Radio and
Television Supreme Council (RTÜK)", and "journalists left unemployed". (BIA,
24 October 2019)
24 Social Media Users Arrested for
'Smearing Operation Peace Spring'
Cybersecurity units arrested 186 people over the last week for
"smearing" Turkey's ongoing "Operation Peace Spring" in northern Syria.
Twenty-four of the detained people have been arrested for "spreading
online disinformation," the state-run Anadolu Agency reported, quoting
security sources.
Thirty-eight suspects were released and 40 were released on probation.
Turkey launched the operation on October 9 to remove the Syrian
Democratic Forces (SDF) from the border areas.
The investigation by security sources alleged that almost 840 people
had "criminal posts" on social media, with 62 of the accounts were run
in Germany, England and France.
Under the coordination of the Interior Ministry, security forces
oversee online accounts round the clock, the AA said. (BIA, 16 October
2019)
Virtual Patrol Teams 'Unlawfully' Investigate 30
Thousand
People a Day
The İstanbul Bar Association Center for Human Rights and the Turkish
Criminal Law Association have held a symposium in İstanbul titled,
"Actual Problems Regarding Freedom of Expression Within the Scope of
Criminal Law."
Prof. Dr. Yaman Akdeniz, lawyer Özgür Urfa and Aras Tünay, a research
associate at İstanbul Bilgi University gave a presentation on "social
media and freedom of expression," the Mezopotamya Agency reported.
Akdeniz said that Turkey has not published statistics regarding access
blocks since 2009 and the government has not responded to parliamentary
questions on the matter.
'Even the Jockey Club can have websites blocked'
"We identify [the addresses] and share with the public. As of today,
about 300 thousand websites and domain names are blocked," he informed.
Akdeniz said that many state institutions, including ministries and the
Directorate of Religious Affairs, can have a web address blocked. "Even
the Jockey Club of Turkey has the right to have access [to a web
address] blocked."
"Dicle News Agency was blocked more than 40 times. Likewise, Sputnik
was blocked many times. Wikipedia is still closed in Turkey," Akdeniz
said, adding that he does not believe the judicial reform package will
solve the problems regarding freedom of expression in Turkey.
Investigations over posts on Syria operation
Lawyer Urfa talked about investigations against social media users over
their posts on Turkey's military operation in Syria: "Investigations
were opened against 278 anti-war tweets. Journalists' homes were
raided. They were detained."
"The judicial reform package will not solve the problem of freedom of
expression," he remarked, saying that there are two articles on freedom
of expression in the package.
The first article states that posts that are within the limits of a
news report will not be considered an offense, he said. According to
the second article, people will be able to appeal decisions regarding
the offense of "insulting the president" at the Court of Cassation.
Urfa added that lawsuits against social media users are filed either
upon notices by citizens or as a result of police examinations.
"First of all, law enforcement officers do not have the authority to
examine people's social media posts. These are baseless and unlawful
methods of obtaining evidence.
"Virtual patrol teams, with a program developed for them, examine all
posts of people who may potentially commit an offense. They examine 30
thousand people's accounts every day." (BIA, 11 October 2019)
Des
internautes arrêtés pour "propagande"
contre l'offensive en Syrie
Les autorités turques ont arrêté jeudi plus de 20 personnes accusées
d'avoir fait de la "propagande terroriste" contre une offensive
d'Ankara contre une milice kurde en Syrie, et ouvert une enquête contre
des opposants qui critiquent cette offensive.
Selon l'agence de presse étatique Anadolu, 21 personnes soupçonnées
d'avoir fait de "la propagande terroriste" et "incité à la haine" sur
les réseaux sociaux ont été arrêtées à Mardin (sud-est).
En outre, le responsable du site Internet du journal d'opposition
Birgün, Hakan Demir, a été interpellé dans la nuit en lien avec un
article relayé la veille par le compte Twitter du quotidien qui faisait
mention de civils touchés par des frappes turques.
M. Demir a été remis en liberté dans l'après-midi, mais les autorités
ont confisqué son passeport.
Le bureau du procureur général d'Ankara a par ailleurs indiqué qu'une
information judiciaire avait été ouverte contre les dirigeants du parti
prokurde de Turquie (HDP), Sezai Temelli et Pervin Buldan, ainsi que
d'autres membres de cette formation politique.
Ils sont eux aussi soupçonnés d'avoir fait de la "propagande
terroriste" en dénigrant l'opération militaire que la Turquie a lancée
mercredi dans le nord-est de la Syrie contre la milice kurde des Unités
de protection du peuple (YPG).
Le HDP est le seul parti politique de premier plan à Ankara à s'être
opposé à l'incursion turque en Syrie, plusieurs de ses responsables la
qualifiant d'"invasion".
Lors d'un discours jeudi, M. Temelli a maintenu ses propos, appelant le
gouvernement à "stopper immédiatement cette opération militaire
unilatérale" qu'il a qualifiée d'"agression" et de "tentative
d'occupation".
Ces critiques détonnent, dans un pays où responsables politiques et
célébrités s'empressent de partager des messages à la gloire de l'armée
lors de chaque opération militaire.
Les combattants kurdes des YPG ont été soutenus par les Occidentaux
contre le groupe Etat islamique (EI), mais Ankara considère ce groupe
comme une "organisation terroriste" qui menace sa sécurité.
Lors d'une précédente offensive contre les YPG l'an dernier, les
autorités turques avaient arrêté plusieurs centaines de personnes
accusées d'avoir fait de la "propagande terroriste" sur les réseaux
sociaux.
Quelques heures à peine après le lancement de la nouvelle opération
mercredi, la police turque avait annoncé avoir ouvert des enquêtes
contre 78 internautes soupçonnés d'avoir fait de la "propagande
terroriste" sur les réseaux sociaux.
Les ONG dénoncent régulièrement l'érosion de la liberté de la presse et
de la liberté d'expression en Turquie sous Recep Tayyip Erdogan, en
particulier depuis une tentative de putsch en 2016 qui a été suivie
d'une répression tous azimuts. (AFP, 10 octobre
2019)
Le mécène Osman Kavala
maintenu en détention provisoire
L'homme d'affaires et philanthrope turc Osman Kavala, incarcéré depuis
presque deux ans, a été maintenu mardi en détention provisoire dans le
cadre de son procès pour "tentative de renversement du gouvernement" en
ayant apporté son soutien à des manifestations.
A l'issue de cette troisième audience qui s'est tenue à Silivri, à la
lisière d'Istanbul, le tribunal a décidé que M. Kavala resterait
derrière les barreaux et renvoyé le procès au 24 décembre, a indiqué
sur Twitter le groupe de soutien "Nous défendons Gezi".
M. Kavala, une figure connue des cercles intellectuels en Europe, est
accusé avec 15 autres personnes de "tentative de renversement du
gouvernement" pour avoir soutenu un mouvement de contestation
antigouvernementale en 2013 connu sous le nom de "mouvement de Gezi".
Les 16 accusés risquent la prison à vie dans cette affaire qui suscite
l'inquiétude des défenseurs des droits humains. Ceux-ci dénoncent une
"chasse aux sorcières" et assurent qu'il n'existe "pas l'ombre d'une
preuve" pour appuyer l'accusation.
L'incarcération de M. Kavala depuis plus de 700 jours a fait de lui le
symbole de la répression orchestrée contre la société civile en
Turquie, en particulier depuis une tentative de putsch en 2016 suivie
de purges massives.
Le philanthrope est accusé d'avoir financé les gigantesques
manifestations de 2013 contre l'actuel président, Recep Tayyip Erdogan,
alors Premier ministre.
A l'ouverture de son procès en juin, M. Kavala avait qualifié les
accusations pesant sur lui d'"allégations irrationnelles dénuées de
preuves".
Le mouvement de Gezi a commencé avec un sit-in de militants écologistes
pour défendre le parc du même nom, l'un des rares espaces verts au
coeur d'Istanbul. Après une brutale répression, il s'est transformé en
mouvement plus global contre M. Erdogan.
Mais dans son acte d'accusation de 657 pages, le procureur présente le
mouvement de Gezi comme une opération pilotée de l'étranger ayant visé
à "mettre la Turquie à genoux". (AFP, 8 octobre
2019)
Rassemblement
pour soutien au fondateur de WikiLeaks devant le palais de justice
Le Comité Free.Assange.Belgium a organisé le 11 octobre une chaîne
humaine en soutien à Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, devant le
palais de justice de Bruxelles.
Lors du rassemblement, Pierre-Arnaud Perrouty, Directeur de la Ligue
des Droits Humains, Christophe Marchand, avocat d'Assange en Belgique,
Séverine de Laveleye, députée fédérale des verts et Marc Botenga,
député européen (PTB) ont critiqué l'état d'arrestation de Julian
Assange.
Özgüden
and Tugsavul on WikiLeaks' "Truth tellers" List
Une
stèle commémorative pour Khashoggi devant
le consulat saoudien
Une cérémonie marquant le 1er anniversaire de l'assassinat de Jamal
Khashoggi a été organisée mercredi à Istanbul en présence de Jeff
Bezos, propriétaire du Washington Post auquel collaborait le
journaliste saoudien, assassiné au consulat de son propre pays.
Une stèle commémorative à la mémoire de Khashoggi a été inaugurée lors
de cette cérémonie qui s'est tenue devant le consulat saoudien, où le
journaliste a été tué puis démembré par un commando saoudien le 2
octobre 2018. Son corps n'a jamais été retrouvé.
La CIA et une experte de l'ONU ont mis en cause le prince héritier
saoudien et homme fort du pays Mohammed ben Salmane, qui dément avoir
ordonné l'assassinat de ce journaliste critique même s'il dit en porter
la responsabilité en tant que dirigeant du royaume.
Jeff Bezos, qui est aussi le fondateur d'Amazon et l'homme le plus
riche du monde, a participé à la cérémonie aux côtés du PDG du
Washington Post Fred Ryan, de la fiancée turque du journaliste tué,
Hatice Cengiz, et de la rapporteure spéciale des Nations unies sur les
exécutions sommaires, Agnès Callamard.
Des amis de Jamal Khashoggi ainsi que des représentants de plusieurs
ONG étaient également présents au rassemblement qui a commencé par une
minute de silence à la mémoire du journaliste.
La pierre commémorative portant les dates de naissance et de décès du
journaliste a été inaugurée dans un petit parc en face du consulat
saoudien.
"Nous sommes ici pour être à vos côtés, vous n'êtes pas seule", a
déclaré M. Bezos à l'adresse de Hatice Cengiz, lors d'une brève
allocution.
"Nous n'oublierons jamais Jamal Khashoggi, jamais", a déclaré M. Ryan,
le PDG du Washington Post.
Mme Cengiz a pour sa part confié que l'année écoulée était "la pire de
sa vie", après avoir perdu "mon fiancé mais aussi mon meilleur ami".
"Je me tiens devant vous brisée, mais fière", a-t-elle ajouté.
- "Simulacre de procès" -
Cherchant à soigner son image et celle du prince héritier ben Salmane,
fortement ternies par cette affaire, le royaume saoudien a traduit en
justice 11 suspects accusés d'implication dans le meurtre.
"C'est un simulacre de procès, dénué d'équité et d'indépendance. C'est
une moquerie de justice", a affirmé lors de la cérémonie le
représentant d'Amnesty International en Turquie, Andrew Gardner.
Human Rights Watch (HRW) a pour sa part estimé dans un communiqué qu'il
ne suffisait pas d'assumer la responsabilité du meurtre.
"S'il est sérieux, le prince héritier et son gouvernement doivent faire
preuve de transparence (...) et révéler tout ce qu'ils savent sur la
planification, l'exécution et les suites du meurtre de Khashoggi", a
déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour le Moyen-Orient.
Dans une lettre au roi Salmane, l'International Press Institute, basé à
Vienne, a exigé un procès "transparent avec une contribution, un
soutien et un contrôle internationaux".
En octobre 2018, des investisseurs internationaux ont boycotté, en
signe de protestation après l'assassinat de Jamal Khashoggi, un
important forum économique organisé par Ryad.
Mais le Washington Post a rapporté que l'édition de cette année, prévue
fin octobre, va attirer de nombreuses grandes firmes comme Goldman
Sachs, JPMorgan Chase, Citigroup et BlackRock.
Plus de 150 décideurs de premier plan ont confirmé leur présence, selon
une liste des participants consultée par le journal américain.
L'ONG Reporters sans frontières a organisé mardi une action devant le
consulat d'Arabie saoudite en France pour exiger toute la lumière sur
l'assassinat de Khashoggi et l'arrêt des exactions contre la presse et
les journalistes dans le Royaume, a constaté l'AFP.
Une vingtaine de militants de RSF ont entassé des mannequins en
plastique démembrés, portant des brassards et dossards "presse", devant
la porte du consulat, situé à Neuilly-sur-Seine, près de Paris.
Une manière de rappeler les circonstances particulièrement barbares
dans lesquelles le journaliste a été tué puis démembré a souligné
Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. (AFP, 2 octobre
2019)
Affaire Khashoggi: procès opaque et répression
persistante
L'indignation générale soulevée par le meurtre du journaliste saoudien
Jamal Khashoggi s'est dissipée un an après les faits, mais la justice
n'a pas encore été rendue et la répression continue en Arabie saoudite.
Cherchant à soigner son image fortement ternie par cette affaire, le
royaume saoudien a traduit en justice 11 suspects dans l'assassinat le
2 octobre 2018 du journaliste, qui était proche du pouvoir avant d'en
devenir critique.
Mais le meurtre commis au consulat saoudien d'Istanbul aurait impliqué
15 agents saoudiens, et la CIA et une experte de l'ONU ont mis en cause
le prince héritier saoudien et homme fort du pays Mohammed ben Salmane,
qui dément.
L'un des suspects, Saoud al-Qahtani, conseiller royal et confident du
prince héritier, qui a été limogé et sanctionné par Washington, est
absent du procès qui a débuté en janvier 2019 et qui se déroule à huis
clos.
A la dernière audience fin juillet, l'un des proches de Jamal Khashoggi
a contesté l'absence de ce suspect et demandé qu'il soit convoqué pour
témoigner, ont indiqué à l'AFP des responsables occidentaux. On ignore
la réponse donnée par le tribunal à cette requête.
Saoud al-Qahtani avait longtemps suscité la crainte en Arabie saoudite,
ayant dirigé une campagne médiatique sur les réseaux sociaux pour
défendre l'image du prince héritier et intimider ses critiques.
Le mois dernier, Twitter a supprimé son compte ainsi que plusieurs
autres comptes pour "leurs efforts coordonnés visant à amplifier des
messages avantageux pour le gouvernement saoudien".
Saoud al-Qahtani n'est pas apparu publiquement depuis l'assassinat, ce
qui suscite des spéculations sur son sort.
- "Bouc émissaire" -
"Le retrait et le profil bas de Saoud al-Qahtani peuvent être
considérés (...) comme une tentative de faire d'un haut responsable un
bouc émissaire pour donner l'impression que l'Arabie saoudite change",
a déclaré à l'AFP Marc Owen Jones, chercheur à l'Université britannique
d'Exeter.
"Les prisonniers politiques sont toujours en prison, le différend avec
l'Iran (rival de l'Arabie saoudite) et la guerre au Yémen ne vont pas
créer un environnement permettant au gouvernement de tolérer les
dissidences", a-t-il ajouté.
On ne sait toujours pas quand le procès s'achèvera et le ministère
chargé des médias n'a pas répondu aux demandes d'éclaircissements de
l'AFP.
Les diplomates des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité
de l'ONU et de la Turquie sont autorisés à assister en tant
qu'observateurs au procès.
Ils n'ont cependant pas le droit d'avoir des interprètes alors que les
délibérations se déroulent en arabe et ils sont généralement convoqués
à bref délai, selon des sources occidentales.
La famille de Jamal Khashoggi, autorisée à assister au procès, a rejeté
les informations faisant état d'un règlement financier avec le
gouvernement saoudien.
L'un des fils du journaliste assassiné, Salah Khashoggi, a affirmé
mardi sur Twitter sa "confiance" dans la justice saoudienne et critiqué
ceux qui cherchent à instrumentaliser l'affaire pour nuire, selon lui,
à l'Arabie saoudite et à ses dirigeants.
- "Pas de place à la critique" -
Lors de l'émission "60 minutes" de la chaîne américaine CBS diffusée
dimanche, le prince Mohammed a nié avoir ordonné l'assassinat du
journaliste mais a dit en assumer "la responsabilité en tant que
dirigeant de l'Arabie saoudite". l
La rapporteure spéciale de l'ONU sur les exécutions sommaires, Agnes
Callamard, a critiqué lundi le prince héritier pour avoir tenté de se
"distancer" du meurtre.
"Il n'assume aucune responsabilité personnelle pour le crime, il crée
une distance énorme entre lui-même et le crime lui-même, il crée des
couches et des couches d'acteurs afin de se distancier de l'exécution,
de son ordre et de son organisation", a déploré Mme Callamard qui ne
s'exprime pas au nom de l'ONU.
Entretemps de nombreux critiques du prince héritier sont toujours
emprisonnés.
Les autorités ont récemment proposé de libérer une militante, Loujain
al-Hathloul, en échange d'un témoignage vidéo niant qu'elle avait été
torturée et harcelée sexuellement en prison, selon sa famille.
Loujain al-Hathloul fait partie d'une douzaine de militantes arrêtées
il y a environ un an notamment pour contacts avec des médias étrangers,
des diplomates et des organisations de défense des droits humains. Elle
et d'autres militantes affirment avoir été torturées et harcelées
sexuellement pendant leur détention. Les autorités ont démenti ces
accusations.
"Il y a eu des arrestations d'autres intellectuels et militants et il
n'y a certainement pas de place pour les critiques contre les
dirigeants", a déclaré à l'AFP Kristin Diwan, de l'Arab Gulf States
Institute à Washington.
"L'orientation générale de la politique saoudienne reste inchangée". (AFP, 1 octobre
2019)
Kurdish
Question / Question kurde
Plus de 11.000 réfugiés kurdes de Syrie, l'Irak ouvre
un 2e camp
L'ONU a ouvert samedi un deuxième camp au Kurdistan irakien pour
accueillir les réfugiés kurdes fuyant le nord-est syrien, alors que le
premier est arrivé à saturation avec 11.000 réfugiés, a indiqué un
responsable à l'AFP.
"Environ 11.000 réfugiés ont été installés dans le camp de Bardarach,
atteignant sa capacité maximale d'accueil, nous avons donc conduit 310
réfugiés arrivés de Syrie aujourd'hui au camp de Gawilan", a indiqué
Rachid Hussein Rachid, porte-parole du Haut-commissariat des Nations
unies pour les réfugiés (HCR) au Kurdistan irakien.
Le camp de réfugiés de Gawilan accueille déjà 1.850 familles syriennes
arrivées depuis le début, en 2011, de la guerre en Syrie, mais une
nouvelle section y a été ajoutée pour accueillir les nouveaux
arrivants, a-t-il précisé.
Depuis qu'Ankara et ses supplétifs syriens ont lancé, le 9 octobre, une
opération contre la milice kurde des Unités de protection du peuple
(YPG) dans le nord-est de la Syrie, le nombre de réfugiés n'a cessé
d'enfler au Kurdistan irakien frontalier.
Durant plusieurs jours, plus d'un millier de réfugiés sont arrivés
chaque jour au Kurdistan irakien.
Samedi, ils étaient nettement moins nombreux, note M. Rachid, car
les
forces du régime de Bachar al-Assad qui se sont déployées dans le
nord-est de la Syrie en vertu d'un accord avec les Kurdes, empêchent le
passage des réfugiés vers l'Irak. (AFP, 26 octobre
2019)
Des ONG accusent Ankara
d'avoir expulsé des Syriens vers leur pays en guerre
Les ONG Amnesty International et Human Rights Watch ont accusé vendredi
Ankara d'avoir renvoyé par la force des Syriens dans leur pays en
guerre pendant les mois qui ont précédé le déclenchement de l'offensive
turque dans le nord-est de la Syrie.
Dans des rapports diffusés séparément, les deux ONG accusent la Turquie
d'avoir contraint, "par la tromperie ou la force", des Syriens à signer
un document attestant de leur souhait de rentrer "volontairement" en
Syrie.
Selon Amnesty, des policiers ont piégé des Syriens en leur affirmant
qu'en signant ce document, rédigé en turc et qu'ils ne pouvaient donc
lire, ils exprimaient leur volonté de rester en Turquie ou confirmaient
qu'on leur avait bien fourni une couverture.
Pour Anna Shea, une chercheuse d'Amnesty citée dans le rapport, "les
retours ont été tout sauf sûrs et volontaires". "Désormais, ce sont des
millions de réfugiés syriens qui sont en danger", ajoute-t-elle,
appelant à "mettre un terme aux retours forcés".
Amnesty dit avoir recensé "20 cas confirmés" d'expulsions forcées, mais
estime que leur nombre est "vraisemblablement de plusieurs centaines".
Human Rights Watch souligne pour sa part avoir recueilli les
témoignages de 14 Syriens affirmant avoir été expulsés entre janvier et
septembre à Idleb, une province du nord-ouest de la Syrie visée par des
bombardements du régime de Damas et de son allié russe ces derniers
mois.
Le 9 octobre, la Turquie a déclenché une offensive dans le nord-est de
la Syrie visant une milice kurde qu'elle qualifie de "terroriste".
Cette opération militaire est la troisième effectuée par Ankara au sud
de sa frontière depuis 2016.
Selon la Turquie, l'objectif premier de ces incursions est d'établir
une "zone de sécurité", qui doit à terme accueillir une partie des
quelque 3,6 millions de réfugiés syriens que ce pays abrite depuis le
début du conflit, en 2011.
La Turquie souhaite que deux millions d'entre s'installent dans la
"zone de sécurité" qu'elle veut mettre en place le long de sa frontière.
A plusieurs reprises, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est
voulu rassurant sur le caractère "volontaire" des retours en Syrie.
Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères Hami Aksoy a
rejeté les accusations des ONG.
"Les affirmations sur les retours forcés, les menaces et les mauvais
traitements (...) sont complètement inventées", a-t-il déclaré dans un
communiqué.
La Turquie veut que les réfugiés retournent en Syrie d'une manière sûre
et digne et croit que ce processus devrait être réalisé en conformité
aux lois internationales", a-t-il ajouté.
M. Aksoy a assuré que la Turquie adhérait "scrupuleusement" au principe
de "non-refoulement", et qu'elle n'avait pas changé d'approche.
Interrogée par l'AFP, une source diplomatique turque avait auparavant
affirmé : "personne n'a été forcé de signer quelque document que ce
soit, c'est hors de question". (AFP, 25 octobre
2019)
Un
Kurde syrien tente de s'immoler par le feu à Genève
Un Kurde syrien a tenté de s'immoler par le feu mercredi matin devant
le siège du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) à Genève
et a été transporté par hélicoptère vers un hôpital de Lausanne, a
indiqué la police.
L'homme, âgé de 31 ans et domicilié en Allemagne, n'a pas laissé de
pancarte ou de lettre pour expliquer son geste, a déclaré à l'AFP
Silvain Guillaume-Gentil, porte-parole de la police genevoise.
"On imagine ses raisons, mais nous n'avons pas d'élément concret. Il
avait beaucoup de peine à s'exprimer quand les secours sont arrivés",
a-t-il ajouté.
Les faits se sont déroulés vers 07h40 (05h40 GMT) en présence de
nombreux passants dans ce quartier des Nations où se trouve également
le siège européen des Nations Unies.
Les pompiers, rapidement arrivés sur les lieux, ont immédiatement pris
en charge le blessé et l'ont transporté par hélicoptère vers le Centre
hospitalier universitaire vaudois (CHUV) de Lausanne.
Les Kurdes de Suisse ont manifesté à plusieurs reprises ces dernières
semaines pour protester contre l'offensive militaire turque menée dans
le nord-est de la Syrie, forçant des milliers de Kurdes syriens à se
réfugier en Irak.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mardi soir la fin de
son opération "Source de paix" contre la milice kurde syrienne des
Unités de protection du peuple (YPG), considérée comme "terroriste" par
Ankara.
La Russie et la Turquie sont par ailleurs convenues de contrôler en
commun la majeure partie de cette zone frontalière. (AFP, 23 octobre
2019)
Asli Erdogan sur l'endoctrinement anti-kurde en Turquie
MARCO ANSALDO, La Repubblica, - Le Soir, 23 octobre 2019
La romancière de 52 ans a passé quatre mois en prison pour avoir
critiqué Erdogan : « Mon pays vit dans un nationalisme extrême. C’est
pourquoi même les sportifs, les intellectuels et les citoyens
ordinaires soutiennent le gouvernement. »
Pour des raisons de santé, Asli Erdogan, en liaison téléphonique depuis
sa maison de Francfort où elle est en exil, a la voix un peu faible,
mais elle n’en est pas moins déterminée à nous parler. La romancière
qui, en août dernier, a ajouté à son palmarès le prix Václav-Havel de
l’« écrivain courageux en danger » souhaite expliquer pourquoi tout un
pays, héritier d’un Empire et avec une histoire si importante derrière
lui, a toujours été si résolument opposé aux Kurdes en tant qu’entité,
considérant leurs organismes comme des terroristes. Selon elle, ce sont
l’ensemble des forces politiques du Parlement (à l’exception du parti
pro-kurde, bien évidemment), gauche républicaine comprise, qui sont des
terroristes.
Pourquoi ceux qui critiquent l’invasion en Syrie font-ils l’objet d’une
enquête, d’un procès et d’une arrestation ?
Vous voyez, les Européens ne suivent malheureusement pas la presse
turque. Mais s’ils pouvaient le faire, ils comprendraient comment
fonctionne l’endoctrinement qui se produit.
Endoctrinement ?
Naturellement, dès l’entrée à l’école, à travers les livres. La
République de Turquie est imprégnée d’une idéologie, le kémalisme, qui
pouvait fonctionner à l’époque de Mustafa Kemal, Atatürk. Mais depuis,
elle a glissé vers le nationalisme extrême. La Turquie se sent
constamment menacée. Un aspect aujourd’hui associé à la religion, et
les Turcs morts au combat deviennent des « martyrs ». On dit à ceux qui
meurent « qu’ils meurent pour le pays ». Non, ce qu’il faudrait leur
dire, c’est : « Tu ne meurs pas pour ton pays, mais pour un
gouvernement. »
Cela vaut également pour les footballeurs de l’équipe nationale qui
saluent militairement les entreprises de guerre du pays ?
Si ce n’était que dans le football. J’ai également vu des champions de
catch et des athlètes féminines le faire. La tendance est à se prendre
en photo avec le drapeau turc. C’est l’hystérie. Et c’est un signe
important à étudier : que veulent-ils prouver ?
Cela s’est également produit par le passé ?
Il suffit de penser au génocide des Arméniens. La récente attaque n’est
que la dernière manifestation sanglante d’un fascisme stupide.
Mais Erdogan dit le faire pour combattre le terrorisme.
Il doit se justifier. Cependant, quand l’Etat Islamique était en Syrie,
personne ne disait qu’il y avait du terrorisme là-bas : les frontières
étaient ouvertes et les djihadistes partaient de là. C’étaient eux, les
vrais terroristes. Aujourd’hui, il n’y a pas eu d’attaque contre la
Turquie. Personne n’a menacé le pays.
L’objectif dissimulé d’Erdogan n’est-il pas de conquérir une partie de
la Syrie ?
Pas seulement. Bien sûr, il a également le fantasme de reprendre les
positions qui ont appartenu à l’Empire. Son raisonnement est le suivant
: ce territoire est le nôtre, les Kurdes n’ont aucun droit. Ce sont par
définition des terroristes. Des assassins, des voleurs, ils constituent
une menace. Même la gauche turque le pense.
Comment ça, la gauche turque ?
Oui, le parti républicain, d’inspiration sociale-démocrate, fondé par
Atatürk. Ce sont avant tout des nationalistes. Ou mieux, des chauvins.
Et ils soutiennent la guerre faite aux combattants kurdes, considérés
comme des terroristes.
Mais Erdogan ne veut-il pas renvoyer les réfugiés syriens chez eux ?
Erdogan s’est montré franc à l’égard de l’Europe : si vous me
critiquez, je vous enverrai les réfugiés. Une discussion immorale. La
vraie question est la suivante : pourquoi l’Europe a-t-elle autorisé
cela ? Erdogan perdait du pouvoir, l’économie est en crise, et les
dernières élections sont un désastre. Il avait besoin d’une guerre.
Maintenant, ils sont tous avec lui, il en sortira vainqueur.
4 HDP Diyarbakır Co-Mayors Detained
Appointed a trustee in his place, dismissed Metropolitan Co-Mayor of
Diyarbakır Adnan Selçuk Mızraklı and Peoples' Democratic Party's (HDP)
Kayapınar District Co-Mayor Kezban Yılmaz, Bismil Co-Mayor Orhan Ayaz
and Kocaköy Co-Mayor Rojda Nazlier were taken into custody in a raid
conducted to their houses in early morning hours today (October 21).
As reported by the state-run Anadolu Agency (AA), Diyarbakır Chief
Public Prosecutor's Office issued a warrant against Mızraklı, Yılmaz,
Ayaz and Nazlier as part of an investigation launched against them on
charges of "propagandizing for a terrorist organization" and "being
members of a terrorist organization".
Lawyer: He is detained due to an 'investigation'
Lawyer Mehmet Emin Aktar has announced the detention on Twitter:
"Diyarbakır Metropolitan Mayor A. Selçuk Mızraklı has been detained
from his house at 6 in the morning. As the reason for the search and
detention is only written 'an investigation being conducted'."
What happened?
The Ministry of Interior announced that they dismissed Metropolitan
Mayor of Diyarbakır Selçuk Mızraklı, Metropolitan Mayor of Mardin Ahmet
Türk and Metropolitan Mayor of Van Bedia Özgökçe Ertan on August 19.
Diyarbakır Governor Hasan Basri Güzeloğlu, Mardin Governor Mustafa
Yaman and Van Governor Mehmet Emin Bilmez have been appointed as Acting
Metropolitan Mayors, or rather, as trustees.
As reported by Anadolu Agency, the mayors have been removed from office
on the ground that there are 9 ongoing investigations against
Diyarbakır Metropolitan Mayor Selçuk Mızraklı, 6 ongoing investigations
against Mardin Metropolitan Mayor Ahmet Türk, 7 ongoing investigations
against Van Metropolitan Mayor Bedia Özgükçe Ertan at heavy penal
courts. (BIA, 21 October 2019)
REAGISSONS CONTRE
LA
NOUVELLE INVASION
GENOCIDAIRE DE L’ETAT TURC
Communiqué de six organisations:
Après des gesticulations, voici l’agression du Nord de la Syrie (région
habitée par les Kurdes, Arabes, Assyro-syriaques, Arméniens...) par
l’Etat turc avec la bénédiction des Etats Unis et de la Russie, et avec
en première ligne des assassins de groupes islamistes recyclés.
La première phase étant l’occupation d’Afrin (transformée il y a un an
en ville turque avec un préfet désigné) avec le feu vert de Poutine. Le
peu de résistance des forces kurdes et la bienveillance des forces
internationales, donnent à la Turquie la possibilité de réaliser ses
rêves, d’en terminer coûte que coûte avec toute possibilité de statut
pour les Kurdes en Turquie et en dehors de ses frontières.
La trahison honteuse des Etats Unis envers leur allié, les Kurdes, ces
Kurdes qui ont lutté contre l’Etat islamique, ces Kurdes qui ont perdu
des milliers de vies dans ce combat, donne à la Turquie cette
possibilité.
La lutte contre l’EI reste le combat de l’ensemble du monde
démocratique. Les combattants de l’EI, actuellement en prison, peuvent
représenter un nouveau danger pour l’ensemble de l’humanité.
L’impunité permet à l’Etat turc de rajouter un autre crime à sa longue
liste de crimes d’Etat.
Profitant de la Première Guerre mondiale l’Etat turc a anéanti les
Arméniens et les Assyriens par un génocide, les États occidentaux ont
laissé faire et n’ont pas poursuivi les coupables après la guerre,
donnant un sauf-conduit aux génocidaires qui ont créé le nouvel Etat
turc. Profitant de cette impunité, ils ont continué leur sale besogne
en continuant le travail génocidaire en détruisant les Grecs du Pont
en éliminant la majorité des chrétiens d’Anatolie. Depuis, de
nombreux massacres se sont succédés en toute impunité, sans oublier
l’invasion du nord de Chypre en 1974. À un tel point que, tout ce qui
est avancée kurde est insupportable pour l’Etat turc et à son dirigeant
Erdogan.
Les Kurdes du Nord de Syrie ne représentent pas et n’ont pas représenté
de menaces quelconques pour la Turquie. Mais cela n’a aucune
importance, Erdogan veut en finir et dans cette aventure, il
s’est vu rejoindre par l’ensemble des partis politiques turcs, comme à
l’accoutumée ils sont solidaires quand il s’agit de la question
arménienne ou kurde.
Actuellement, personne n’est dupe pour croire que l’Etat turc est en
position « d’autodéfense » et lutte contre le terrorisme avec cette
agression. Mais il poursuit des buts d’occupation pour détruire les
forces d’autodéfense kurde et les peuples chrétiens, assyriens et
arméniens qui continuent à survivre dans ces contrées. Son objectif est
également de réaliser une ingénierie sociale en repeuplant ces
territoires de djihadistes qui lui sont inféodés, et ce afin de changer
la réalité démographique.
L’appel de nombreuses organisations et y compris des Nations Unies à «
éviter le pire » n’est nullement suffisant pour faire face à cette
catastrophe humanitaire qui s’annonce. L’Etat turc est coutumier des
condamnations, des gesticulations sans conséquence à son égard et
continuera avec détermination à réaliser ses projets. Nous attirons
depuis des dizaines d’années l’attention sur le caractère génocidaire
de l’Etat turc et malheureusement encore une fois nous sommes devant un
risque de génocide de la part de cet Etat.
Les peuples du Nord de Syrie, qui ont pu créer un modèle d’existence
autonome qui leur est propre ont le droit de poursuivre leur expérience
singulière et le monde démocratique doit continuer à les soutenir. Ils
sont dans l'obligation de se défendre farouchement contre cette
agression génocidaire malgré l’inégalité des forces en présence et les
conditions du terrain défavorables.
Nous appelons encore une fois l’opinion publique démocratique pour
faire pression sur leurs États respectifs et éviter un drame humain,
voir un génocide qui s’annonce dans le nord de la Syrie.
Bruxelles, le 14 octobre 2019
Association des Arméniens Démocrates de Belgique
Ateliers du Soleil
Info-Türk
Institut Assyrien de Belgique
Institut Kurde de Bruxelles
Maison du peuple
Communication:
rafi.3@hotmail.com
0478-240 222
Co-Mayors of Hakkari, Nusaybin and
Yüksekova Replaced with Trustees
Co-mayors of Hakkari city, Yüksekova district in Hakkari and Nusaybin
district in Mardin have been replaced with trustees.
Hakkari Governor İdris Akbıyık, Nusaybin District Governor Mehmet
Balıkçılar and Yüksekova District Governor Osman Doğramacı have been
appointed as deputy-mayors.
Numerous co-mayors from the Peoples' Democratic Party (HDP) in
Kurdish-majority cities were detained in police raids on Tuesday
(October 15). Hakkari Mayor Cihan Karaman, Nusaybin co-mayors Semire
Nergiz and Ferhat Kut and Yüksekova co-mayors Remziye Yaşar and İrfan
Sarı were among the detained.
Appointments of the trustees came after the arrest of Karaman, Nergiz
and Yaşar in a "terror investigation."
Three metropolitan mayors from the HDP were replaced with trustees on
August 19.
(BIA,
18 Oct 2019)
Les
Kurdes accusent Ankara d'utiliser des armes non
conventionnelles
Les autorités kurdes en Syrie ont accusé jeudi la Turquie d'utiliser
des armes non conventionnelles comme le napalm dans le nord de la
Syrie, Ankara niant toutefois le recours à "des armes chimiques" dans
son offensive contre une milice kurde.
Les accusations visant les forces d'Ankara ou les supplétifs syriens
n'ont pas pu être vérifiées de manière indépendante par l'AFP. Le
ministre turc de la Défense Hulusi Akar a nié le recours à des "armes
chimiques".
Depuis le lancement le 9 octobre de leur offensive contre une milice
kurde syrienne, les troupes turques et leurs supplétifs syriens ont
conquis une bande frontalière de 120 kilomètres dans le nord syrien, et
les combats se concentrent désormais dans la ville de Ras al-Aïn.
"En violation flagrante du droit et des traités internationaux,
l'agression turque contre (Ras al-Aïn) est menée avec tout type
d'armes", a fustigé jeudi dans un communiqué l'administration
semi-autonome kurde.
"Face à l'échec évident de son plan, (le président turc Recep Tayyip)
Erdogan a recours aux armes interdites internationalement, comme le
phosphore ou le napalm", souligne le communiqué.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui dispose d'un
vaste réseau de sources sur le terrain, ne pouvait pas confirmer
l'usage de ces armes.
Mais l'ONG "a recensé des blessés souffrant de brûlures qui sont
arrivés à l'hôpital de Tal Tamr ces deux derniers jours", a indiqué à
l'AFP le directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane, évoquant une
localité proche de Ras al-Aïn.
"Tout le monde sait qu'il n'y a pas d'armes chimiques dans l'arsenal
des forces armées turques", a réagi à Ankara le ministre de la Défense
turc Hulusi Akar devant des journalistes.
Il a accusé les forces kurdes "d'utiliser elles-mêmes" les armes
chimiques dans le but d'accuser Ankara.
L'armée turque et les supplétifs syriens ont avancé jeudi dans Ras
al-Aïn, qu'ils contrôlent désormais à moitié, a rapporté l'Observatoire.
Tout au long du conflit qui ravage la Syrie depuis 2011, le terme
napalm a été utilisé pour décrire les bombes incendiaires fabriquées à
base de substances similaires au napalm.
Le phosphore blanc peut être utilisé notamment pour créer un écran de
fumée, mais il peut aussi servir à la fabrication d'armes incendiaires
meurtrières, une utilisation interdite par le droit international.
Des responsables kurdes ont posté sur les réseaux sociaux une vidéo
montrant des enfants souffrant de brûlures qui, selon un médecin de la
province de Hassaké, peuvent corroborer l'usage de telles armes.
"Nous appelons les organisations internationales à envoyer leurs
équipes pour examiner les blessures", a indiqué Moustafa Bali, un
porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS), principale
coalition dominée par les forces kurdes.
"Les installations médicales dans le nord-est syrien ne disposent plus
d'experts après le retrait des ONG causé par l'invasion turque", a-t-il
dit.
L'offensive turque a fait depuis le 9 octobre au moins 72 morts parmi
les civils en Syrie et 203 parmi les combattants FDS, selon un dernier
bilan de l'OSDH.
(AFP,
17 octobre
2019)
Enterrant leurs morts,
les Kurdes de Syrie dénoncent la "trahison" de Washington
Le fils de Jawaher est mort en Syrie dans la lutte contre le groupe
Etat islamique (EI). Aux funérailles de combattants tués au cours de
l'offensive de la Turquie, pleine d'amertume mais résignée, elle
rappelle que les Kurdes ont toujours été trahis.
"On appelle ça la déception", lâche en kurde la quinquagénaire au
visage ridé, assise devant la pierre tombale en marbre de son fils,
Hozane, tué en 2014 dans les combats contre les jihadistes.
"Par le passé, on a déjà été victimes de trahison. L'injustice existe
dans toute l'histoire du Kurdistan", ajoute-t-elle d'une voix calme.
Après avoir été les enfants chéris des Occidentaux, et surtout de
Washington, durant les longues années de lutte contre l'EI, les forces
kurdes se retrouvent seules sur le champ de bataille pour affronter une
offensive de la Turquie dans le nord syrien.
Pour les Kurdes, l'opération d'Ankara n'aurait pas été possible sans un
retrait des troupes américaines de certains secteurs frontaliers --un
feu vert donné à la Turquie.
En près d'une semaine, au moins 154 combattants des forces kurdes ont
été tués dans les affrontements avec les troupes turques et leurs
supplétifs syriens, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme
(OSDH).
Dans un cimetière de Qamichli, dans le nord-est syrien, ils sont des
centaines à s'être déplacés lundi pour les funérailles de cinq hommes
tombés au combat.
"L'éternité pour les Martyrs", scande la foule. Les portraits des
victimes sont collés sur les cercueils, transportés à bout de bras,
décorés de fleurs et de rubans colorés.
"Trahison aux Etats-Unis"
Des hauts-parleurs crachent des chants lancinants qui vantent la
résistance des Kurdes. Tandis que certaines femmes pleurent et essuient
leurs larmes, d'autres lancent des youyous en signe de défiance ou font
le signe du V de la victoire.
Durant la cérémonie, une combattante en uniforme militaire, foulard
fleuri sur la tête, enlace un des cercueils, pour un dernier adieu.
Une autre femme, les cheveux hâtivement noués et le visage fatigué,
passe la main sur un cercueil en murmurant, les yeux fermés.
Après le retrait américain de la frontière, les autorités kurdes ont
dénoncé "un coup de couteau dans le dos". Washington est ensuite allé
encore plus loin en confirmant le départ de ses militaires du nord
syrien (environ un millier).
"Le comportement des Etats-Unis, c'est une trahison pour nos
combattants", lâche Farida Bakr, la cinquantaine.
"Ils mangeaient et ils buvaient ensemble pour lutter contre le
terrorisme. C'est une énorme déception", ajoute-t-elle.
C'est avec l'appui d'une coalition internationale emmenée par
Washington que les forces kurdes ont mené toutes les grandes batailles
contre l'EI, avant de proclamer en mars la fin du "califat" jihadiste
en Syrie.
Mais lâchées par l'allié américain, impuissantes face à l'aviation
d'Ankara, les forces kurdes n'ont pas pu résister longtemps à l'avancée
des troupes turques.
"Pas d'amis"
L'offensive a permis aux forces turques et leurs supplétifs syriens de
conquérir une bande frontalière longue de près de 120 kilomètres,
allant de la ville de Tal Abyad jusqu'à l'ouest de Ras al-Aïn.
"Le sang des martyrs n'a pas coulé en vain", espère toutefois Jawaher,
qui a encore deux fils engagés au sein de la principale milice kurde,
les Unités de protection du peuple (YPG).
"Tous les acquis que nous avons pu obtenir ne partiront pas en fumée",
martèle-t-elle.
A la faveur du conflit qui ravage la Syrie, les Kurdes ont instauré une
autonomie de facto sur les régions sous leur contrôle dans le nord et
le nord-est du pays. Ces secteurs représentent près d'un tiers du
territoire syrien.
Cette émancipation déplait au voisin turc, qui craint qu'un noyau
d'Etat kurde à ses portes ne galvanise les revendications
indépendantistes des Kurdes sur son sol.
Se défendant d'avoir abandonné la minorité, les Etats-Unis ont imposé
des sanctions ciblées à des ministres turcs, dans l'espoir de
convaincre Ankara de "mettre fin immédiatement à son offensive".
"On ne fait pas confiance aux Etats-Unis", lâche toutefois Souad
Hussein. "Ils étaient présents uniquement pour leurs intérêts",
fustige-t-elle.
A 67 ans, elle a deux fils qui luttent avec les YPG. "On a encore
espoir dans nos forces", dit-elle. "Les Kurdes n'ont pas d'amis." (AFP, 15 octobre
2019)
Les
maires de quatre villes kurdes arrêtés pour
"terrorisme"
Les maires pro-Kurdes de quatre villes du sud-est de la Turquie ont été
arrêtés mardi dans le cadre d'enquêtes "antiterroristes", a indiqué un
responsable de leur parti.
Les "co-maires" de quatre villes du sud-est --majoritairement kurde--
de la Turquie, Hakkari, Yüksekova, Ercis et Nusaybin, ont été
interpellés à l'aube, a indiqué un responsable du Parti démocratique
des peuples (HDP).
Les villes contrôlées par le HDP sont dirigées par des "co-maires", un
homme et une femme, dans une volonté d'instaurer une stricte parité.
Selon l'agence de presse étatique Anadolu, ils ont été arrêtés dans le
cadre de plusieurs enquêtes pour appartenance ou liens avec le Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée
"terroriste" par Ankara.
Ces arrestations interviennent alors que la Turquie mène une offensive
en Syrie contre la milice kurde des Unités de protection du peuple
(YPG), un groupe soutenu par les pays occidentaux mais qualifié de
"terroriste" par Ankara pour ses liens avec le PKK.
Cette opération militaire s'accompagne d'une répression à l'intérieur
de la Turquie contre ses détracteurs, notamment sur les réseaux
sociaux, accusés de faire de la "propagande terroriste".
Depuis le lancement de l'offensive mercredi, plusieurs dizaines de
personnes ont été interpellées, selon les médias.
Les co-présidents du HDP, Sezai Temelli et Pervin Buldan, font
également l'objet d'une enquête pour "propagande terroriste" après
avoir dénigré l'opération contre les YPG.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan accuse régulièrement le HDP
d'être une "vitrine politique" du PKK.
Le HDP, dont plusieurs responsables ont été arrêtés depuis trois ans,
rejette ces accusations et se dit victime de répression en raison de sa
farouche opposition au président turc. (AFP, 15 octobre
2019)
Les
Kurdes font appel au régime de Damas: leur rêve
d'autonomie sacrifié ?
Après des années de dur labeur pour établir une autonomie de facto dans
le nord et le nord-est du pays, les Kurdes de Syrie ont été abandonnés
par leur allié américain et contraints de faire appel au régime pour
repousser une offensive turque.
Tandis que les forces du président Bachar al-Assad se déploient le long
de la frontière turque, dans le nord du pays, une question s'impose :
la minorité kurde devra-t-elle abandonner son rêve d'autonomie?
-
Une fragilisation de l'autonomie ? -
Depuis le début en 2011 du conflit qui déchire la Syrie, les Kurdes ont
adopté une position "neutre" envers le pouvoir et la rébellion, se
focalisant sur l'établissement de leur autonomie.
Après des décennies de marginalisation par Damas, ils disposent
aujourd'hui de leurs propres institutions, de leurs forces de sécurité
et d'écoles sur un territoire qui représente près du tiers du
territoire syrien et où sont situés les principaux champs de blé et
d'hydrocarbures.
La Turquie voit d'un mauvais oeil l'émancipation politique et
territoriale de cette minorité, craignant qu'un noyau d'Etat kurde à
ses portes ne galvanise les revendications indépendantistes des Kurdes
sur son sol.
Ankara qualifie de "terroriste" la principale milice kurde syrienne des
Unités de protection du peuple (YPG).
Mais cet allié stratégique des Occidentaux dans la lutte contre le
groupe Etat islamique (EI) --dont le dernier bastion en Syrie a été
repris en mars par des forces kurdes et arabes soutenues par une
coalition internationale-- était jusqu'ici sous l'aile de Washington.
Jusqu'à début octobre, la présence des troupes américaines dans les
territoires contrôlés par les YPG servaient de rempart contre les
menaces récurrentes d'une offensive turque.
Mais l'annonce le 7 octobre par le président Donald Trump d'un retrait
militaire américain de secteurs frontaliers en Syrie a sonné le glas
d'une longue période de protection des Kurdes : les troupes turques et
leurs alliés ont lancé deux jours plus tard une offensive d'envergure
contre les YPG.
Face au revirement américain, consacré par l'annonce dimanche du
retrait de près de 1.000 soldats américains, les Kurdes ont annoncé
avoir conclu un accord avec Damas prévoyant le déploiement de l'armée
syrienne dans leurs régions.
- Pourquoi faire appel au régime ? -
En six jours de bombardements et de combats acharnés au sol, les forces
kurdes ont perdu une bande de 120 kilomètres le long de la frontière
turque.
Quelques 130 combattants des forces démocratiques syriennes (FDS),
dominées par les YPG, et environ 70 civils ont été tués, selon
l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Dimanche, les autorités kurdes ont annoncé la fuite d'environ 800
femmes et enfants liés à des combattants étrangers de l'EI, après des
frappes turques ayant visé les environs d'un camp où ils étaient
retenus.
Ankara a accusé ses adversaires d'avoir laissé les jihadistes partir.
Les FDS avaient maintes fois averti qu'elles ne pourraient continuer de
contrôler les camps et centres de détention où sont retenus des
milliers de jihadistes présumés, dont des étrangers, leurs failles et
des civils, en cas d'offensive turque, ce qui catalyserait une
résurgence de l'EI.
En dépit de sa défaite territoriale, l'EI a régulièrement mené des
attentats dans les zones contrôlées par les FDS avant le début de
l'offensive turque.
- La fin de l'autonomie ?
Les autorités kurdes se veulent rassurantes sur l'accord conclu avec
Damas.
Lundi, elles ont déclaré que leurs institutions continueront de
fonctionner, qualifiant le marché d'"accord militaire". Un haut
responsable kurde, Aldar Khalil, l'a décrit comme une "mesure
d'urgence".
Mais les calculs pourraient être différents pour Damas qui a maintes
fois rappelé son intention d'asseoir sa souveraineté sur l'ensemble du
territoire, y compris par la force.
Les négociations entamées l'an dernier avec les Kurdes au sujet d'une
potentielle autonomie politique avaient tourné court.
Soutenu par la Russie depuis 2015, le régime a enchaîné les victoires
militaires face aux groupes rebelles et jihadistes et contrôle
aujourd'hui environ 60% du pays.
Dimanche, le chef des FDS, Mazloum Abdi, a reconnu que le soutien de
Damas impliquerait des concessions.
"Nous devrons faire des compromis douloureux" mais "entre les compromis
et le génocide de notre peuple, nous choisirons la vie", a-t-il affirmé.
"Les Kurdes sont aujourd'hui le dos au mur (...) et le régime de Damas
en profite au maximum", juge Karim Bitar, expert en relations
internationales.
Damas "est en position de force et ne va certainement pas faire de
concessions" en leur faveur, assure-t-il. (AFP, 14 octobre
2019)
Syrian Kurdish Political
Leader Killed near Qamishli
The leader of Syrian Future Party, Hevrin Khalaf, was killed on
Saturday near Qamishli, Syrian Kurdistan, amid the growing violence in
the region.
Initial reports claimed that Khalaf was killed in a Turkish airstrike.
However, media outlets affiliated with Kurdistan Workers’ Party (PKK)
said she was killed in an attack by the Islamic State (IS) while
traveling between Qamishli and Raqqa.
Khalaf released a statement a day earlier to denounce the Turkish
military incursion into Syrian Kurdistan, calling it a conspiracy that
aims at dividing the Syrians.
The killing comes amid the Turkish massive offensive against the Syrian
Kurds, which has raised concerns about the return of the Islamic State
(IS) in the area.
Local reports previously said IS sleeper cells have increased their
efforts to hit the local forces after jihadist prisoners attempted to
break out of the al-Hol camp, where over 73,000 IS militants and their
families are being held. (basnews.com, Oct 12, 2019)
Dismissed Co-Mayor of Van Özgökçe Ertan Faces up
to 30 Years in Prison
Van Chief Public Prosecutor's Office has drafted a bill of indictment
against Bedia Özgökçe Ertan, the former Metropolitan Co-Mayor of Van
dismissed by the Ministry of Interior on August 19. The indictment
foresees a prison sentence of up to 30 years for Özgökçe Ertan.
The Prosecutor's Office has issued the indictment based on the
statements that she made and the leaflets that she distributed when she
was the Van MP of Peoples' Democratic Party (HDP).
The indictment has charged her with "openly inciting the public to
enmity and hatred", "propagandizing for a terrorist organization",
"praising the crime and the criminal" and "being a member of an armed
terrorist organization".
As the court has accepted the indictment prepared by the Prosecutor's
Office, Özgökçe Ertan will have her first hearing on December 25.
Appointment of trustees to 3 HDP municipalities
The Ministry of Interior announced that they dismissed Metropolitan
Mayor of Diyarbakır Selçuk Mızraklı, Metropolitan Mayor of Mardin Ahmet
Türk and Metropolitan Mayor of Van Bedia Özgökçe Ertan on August 19.
Diyarbakır Governor Hasan Basri Güzeloğlu, Mardin Governor Mustafa
Yaman and Van Governor Mehmet Emin Bilmez have been appointed as Acting
Metropolitan Mayors, or rather, as trustees.
As reported by Anadolu Agency, the mayors have been removed from office
on the ground that there are 9 ongoing investigations against
Diyarbakır Metropolitan Mayor Selçuk Mızraklı, 6 ongoing investigations
against Mardin Metropolitan Mayor Ahmet Türk, 7 ongoing investigations
against Van Metropolitan Mayor Bedia Özgükçe Ertan at heavy penal
courts.
(BIA, 11 October 2019)
Le cri du peuple kurde
agressé par l'Armée turque et ses complices islamistes
La responsable kurde Ilham Ahmed a
tenu une conférence de presse au
Parlement européen et appelé les pays de l'UE à «geler leurs relations
diplomatiques avec la Turquie en rappelant leurs ambassadeurs
immédiatement» à la suite de l'offensive d'Ankara dans le nord-est
syrien.
«Nous voulons une intervention urgente sur cette crise, ces attaques
devraient être stoppées vite», a-t-elle déclaré à la presse, exhortant
le Conseil de sécurité de l'ONU à décider d'une «zone d'exclusion
aérienne». «Le retrait américain nous a mis en danger», a dénoncé la
responsable, qui a alerté sur le risque de fuite de djihadistes détenus
par les Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition arabo-kurde et
fer de lance de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI). «L'une
des prisons dans laquelle se trouvent des membres du groupe Etat
islamique et qui est sous le contrôle des FDS a été bombardée par des
avions de chasse turcs hier, et il est probable que des membres de l'EI
qui étaient prisonniers se soient échappés», a-t-elle déclaré.
Cette responsable du Conseil démocratique syrien (CDS), bras politique
des FDS, qui a rencontré Emmanuel Macron à Paris mardi, a noté qu'il y
avait «de grosses réactions de la part de l'Union européenne». «Mais
nous ne serons satisfaits que lorsque ces réactions se traduiront par
des actions», a-t-elle affirmé, évoquant aussi la possibilité de
«sanctions économiques» à l'égard de la Turquie.
Ilham Ahmed s'est aussi tournée vers le président américain. «Nous
demandons à (Donald) Trump de jouer un rôle afin de trouver une
solution politique et d'engager un dialogue, au lieu de nous abandonner
et de laisser la voie libre à la Turquie pour nous attaquer». «Les
États-Unis devraient tenir compte du fait que nous avons payé un lourd
tribut», a-t-elle dit, citant le chiffre de 11.000 morts et exhortant
Washington à «rester à nos côtés pour maintenir la paix et la stabilité
dans l'intérêt de tous». (Belga, 10 octobre 2019)
Des Kurdes ? Quels Kurdes?
C’est encore une de ces déclarations de Donald Trump dont la lecture,
de bon matin, force à se frotter les yeux avec insistance pour se
convaincre qu’on a bien vu. Pressé par les journalistes de justifier un
retrait de Syrie qui revient à trahir ses alliés kurdes, le Président a
tenu à remettre les choses en perspective : “Les Kurdes, a-t-il
souligné, ne nous ont pas aidés pendant la Seconde Guerre mondiale, ils
ne nous ont pas aidés en Normandie.”
On mesure la chance d’avoir à la Maison-Blanche quelqu’un qui peut
ainsi porter à l’attention des ignorants des réalités historiques
capitales. Il importe, dans la même veine, de rappeler que le marquis
de La Fayette n’était pas kurde – pas plus que Christophe Colomb. Que
les Kurdes n’ont pris aucune part aux croisades (ni à la chute du mur
de Berlin). Et que César ne les cite même pas au nombre des peuples les
plus braves de la Gaule.
Ces Kurdes, il faut dire, “ne se battent que pour leur terre”, a ajouté
Donald Trump, avec une pointe de mépris. La remarque est étonnante de
la part d’un homme qui s’est fait élire sur le slogan “America First”
et qui, pas plus tard que le 24 septembre, devant l’Assemblée générale
de l’Onu, exhortait encore les dirigeants de la planète à privilégier,
comme lui, leurs intérêts nationaux.
Le reproche ne manque pas d’air par ailleurs. Car, si on n’a pas vu les
Kurdes sur les plages de Normandie (ou sur celles d’Iwo Jima), c’est
qu’ils avaient déjà fort à faire pour tenter d’exister. Le traité de
Sèvres, en 1920, leur avait donné l’espoir d’une autonomie, voire d’une
indépendance – qu’Atatürk s’employa bien vite à réduire à néant, avec
l’approbation de l’Occident.
En abandonnant à son tour les Kurdes à leur triste sort, Donald Trump
s’est flatté de vouloir mettre fin à “des guerres qui n’ont pas de
sens”, à des engagements militaires qui ont énormément coûté à
l’Amérique en hommes et en dollars. On ne songerait pas à le nier – pas
plus qu’on ne voudrait contester le fait que, si les États-Unis sont
piégés au Moyen- Orient, c’est parce que George W. Bush y a créé le
chaos.
Ses propos, Donald Trump les a tenus mercredi, à la Maison-Blanche,
dans le salon Roosevelt. On n’imaginerait pas plus cruelle ironie. On
ne sait pas trop ce que FDR pensait des Kurdes, mais on veut croire
qu’il se faisait une plus haute idée des alliances et du sens de
l’Histoire. (Philippe Paquet, La Libre Belgique, 11 octobre 2019)
L’offensive turque contre les
forces kurdes en Syrie
Mercredi, des régions voisines de la Turquie, notamment les zones de
Tal Abyad et de Ras al-Aïn, ont été bombardées par l’aviation et
l’artillerie turques. Le ministère turc de la Défense a annoncé en
soirée que des militaires turcs et leurs supplétifs syriens avaient
pénétré en Syrie, marquant le début de la phase terrestre de
l’opération.
À Ras al-Aïn, peu après le lancement de l’opération turque, une forte
explosion a été suivie d'une épaisse colonne de fumée juste à la
frontière.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes des
Unités de protection du peuple (YPG), ont affirmé de leur côté mercredi
soir avoir « repoussé » l’offensive turque, dont l’objectif est
d’éloigner de la frontière les YPG.
L’assaut turc a d’ores et déjà fait 15 morts dont 8 civils, a annoncé
l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ajoutant que des «
milliers de déplacés » fuient les zones bombardées.
Le président américain Donald Trump a estimé que l’opération d’Ankara
était « une mauvaise idée », tout en espérant que son homologue turc
Recep Tayyip Erdogan agisse de manière « rationnelle » et aussi «
humaine » que possible. En début de semaine, c’est pourtant le retrait
des troupes américaines de secteurs frontaliers en Syrie et les
déclarations contradictoires de la Maison-Blanche qui ont ouvert la
voie à l’offensive.
Deux sénateurs démocrate et républicain ont dévoilé mercredi une
proposition visant à sanctionner très sévèrement la Turquie si elle ne
retire pas son armée. Ce projet imposerait au gouvernement de Donald
Trump de geler les biens aux États-Unis des plus hauts dirigeants
turcs, imposerait des sanctions à toute entité étrangère qui vendrait
des armes à Ankara, et viserait aussi le secteur énergétique turc.
Poids lourd des républicains et proche de M. Trump, le sénateur Lindsey
Graham l’a accusé d’avoir « honteusement abandonné les Kurdes » et
s’est dit favorable à ce qu’« Erdogan paie très cher ».
L’offensive turque, qui a provoqué un tollé international, sera au
centre d’une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l’ONU
jeudi.
À Ras al-Aïn, un correspondant de l’AFP a entendu une forte explosion
et vu s’élever de la fumée tout près de la frontière, ajoutant que des
avions survolaient le secteur.
Des tirs d’artillerie visent en continu la ville, provoquant la fuite
de dizaines de civils à bord de motos et voitures, partant même à pied,
chargés de valises et de sacs, a-t-il constaté.
Équipes de lance-roquettes, des combattants des Forces démocratiques
syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes dominée
par les YPG, se sont déployés dans la ville, selon le correspondant de
l’AFP. (AFP, 9 octobre 2019)
Libération d'un ancien député prokurde condamné
pour propagande
terroriste
Un ancien député prokurde, Sirri Süreyya Önder, condamné à 3 ans et
demi de prison pour propagande terroriste, a été remis en liberté
vendredi sur décision de la Cour constitutionnelle jugeant que sa
condamnation était une atteinte à sa liberté d'expression.
Condamné en septembre 2018 pour des propos tenus lors des célébrations
du Nouvel An kurde en mars 2013 et écroué deux mois plus tard, M. Önder
a été libéré dans l'après-midi et a pu retrouver sa fille, selon des
photos partagées sur les réseaux sociaux.
La Cour constitutionnelle a ordonné jeudi sa remise en liberté et un
nouveau procès dans cette affaire, jugeant que cette condamnation était
une violation de sa liberté d'expression.
Cet ancien député du Parti démocratique des peuples (HDP) était alors
jugé au côté du leader kurde Selahattin Demirtas, emprisonné depuis
novembre 2016.
Le président Recep Tayyip Erdogan accuse le HDP d'être la vitrine
politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe
classé terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux.
Le parti affirme en revanche être pris pour cible en raison de son
opposition farouche au gouvernement. (AFP, 4 octobre
2019)
Des
Kurdes manifestent contre leur "exclusion"
du Comité
constitutionnel en Syrie
Des centaines de personnes se sont rassemblées mercredi à Qamichli,
ville dominée par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie en guerre,
pour dénoncer une "exclusion" de cette minorité du comité
constitutionnel récemment créé par les Nations unies.
Ce comité, annoncé le 23 septembre par l'ONU, doit amender la
constitution syrienne, approuvée en 2012, ou en rédiger une nouvelle.
Il comprend 150 membres: 50 nommés par le gouvernement de Damas, 50 par
l'opposition et 50 membres issus de la société civile et choisis par
les Nations unies.
Des personnalités kurdes sont présentes sur les listes de l'opposition
et de la société civile. Mais l'administration semi-autonome kurde, qui
contrôle près de 30% du pays, avec des territoires dans le nord et le
nord-est, a qualifié "d'injuste" son "exclusion" en tant qu'entité
politique.
A Qamichli, les manifestants se sont rassemblés devant des bureaux de
l'ONU, selon un correspondant de l'AFP.
"C'est notre droit de participer à l'élaboration de la Constitution",
pouvait-on lire sur une pancarte. "L'administration autonome est
indissociable du peuple syrien", était-il écrit sur une autre.
Présent parmi les manifestants, Talaat Younes, un haut responsable au
sein des autorités kurdes, a dénoncé auprès de l'AFP une "exclusion des
représentants de l'administration autonome du comité constitutionnel",
et souligné la nécessité "d'une participation de toutes les composantes
de la société syrienne".
Autour de lui, hommes et femmes brandissaient des portraits des
"martyrs" des Forces démocratiques syriennes (FDS), l'alliance de
combattants kurdes et arabes qui a joué un rôle majeur dans la lutte
contre le groupe Etat islamique (EI).
"Nous avons une force militaire qui a remporté des succès importants,
nous devons avoir des représentants au sein du comité", a dit un des
manifestants, Hachem Chawich.
Après avoir souffert de discriminations des décennies durant, les
Kurdes de Syrie ont créé une zone semi-autonome à la suite du conflit
déclenché en 2011.
La minorité ethnique tient à tout prix à préserver cette
semi-autonomie, dénoncée par le pouvoir central de Bachar al-Assad.
Les Kurdes n'ont participé ni aux négociations pour la paix sous
l'égide de l'ONU, ni aux pourparlers d'Astana, lancés en janvier 2017
par Moscou, Téhéran et Ankara, notamment en raison du refus de la
Turquie, qui entretient de profondes rivalités avec la minorité.
Déclenchée avec la répression de manifestations prodémocratie, la
guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts. Le régime de M. Assad a
reconquis environ 60% du territoire avec l'appui militaire de Moscou,
de l'Iran et du Hezbollah libanais. (AFP, 2 octobre
2019)
Demirtaş to be Given 'Award for Political Courage'
The Progressive Alliance, a Germany-based political entity that
includes more than 130 parties and organizations, will give the "2019
Award for Special Political Courage" to Selahattin Demirtaş, the former
co-chair of the Peoples' Democratic Party (HDP), who has been behind
bars since November 2016.
HDP Foreign Relations Officer Hişyar Özsoy told bianet that the award
will be presented in an event in Stockholm on November 15.
Özsoy also spoke about the hearing of Demirtaş at the ECtHR Grand
Chamber on September 18, "The Council of Europe Commissioner for Human
Rights involved in the hearing as the third party and pleaded a strong
defense for Demirtaş. There is big support from different places. But
the AKP-MHP alliance closed itself for all criticism from outside and
for practices that need to be done. And this hurts not only the image
of the government but also the image of Turkey abroad."
What is the Progressive Alliance?
The Progressive Alliance was found on May 22, 2013, in Leipzig,
Germany. It has over 130 members around the world. The main opposition
Republican People's Party (CHP) and the HDP are members of the alliance
from Turkey.
According to its website, the Progressive Alliance aims to ensure
gender equality counter increased inequality in societies, fight for
LGBTIQ rights and against intolerance and racism, restrain rampant
unruly financial markets with clear regulations and fight tax fraud,
curb climate change with the urgency required and promote sustainable
economic, social and ecological development, secure peace and human
rights as global public goods, advocate disarmament and stop the
proliferation of weapons of mass destruction, and eradicate hunger and
poverty once and for all.
Demirtaş arrested twice because of the same lawsuit
Demirtaş was expected to be released after the 26th Heavy Penal Court
ruled for "deduction" but Ankara Chief Public Prosecutor's Office
requested the arrest of Demirtaş and Figen Yüksekdağ, the HDP's former
co-chair with Demirtaş. Ankara 1st Penal Court of Peace ruled for the
arrest of the two politicians. (BIA, 1 October 2019)
Minorités
/ Minorities
Parliamentary Inquiry into
İstanbul Pogrom Rejected
The parliamentary inquiry into İstanbul Pogrom submitted by Peoples'
Democratic Party (HDP) Diyarbakır MP Garo Paylan has been rejected on
the ground of "not being in accordance with the Internal Regulations of
the Grand National Assembly of Turkey (TBMM)."
Paylan submitted the inquiry on September 5, requesting the
identification of public officials and civil perpetrators who planned
and organized the pogrom against Greeks, Armenians and Jews in İstanbul
on September 6-7, 1955.
The official letter of rejection, signed by TBMM Speaker Mustafa
Şentop, said that the motion for an inquiry was against Article 67 of
TBMM Internal Regulations.
TBMM Internal Regulations Article 67
If there are rude and hurtful words in the letters and motions sent to
the Speaker's Office, the Speaker returns the letter or motion to its
owner.
The official letter sent to Paylan saids, "It is seen that you were
notified by the Speaker's Office letter that the motion previously
submitted by yourself could be put into process if it is edited in
accordance with the provisions of the Internal Regulations; however,
the motion is repeated without the issues that constitute the subject
matter of the Speaker's Office letter being brought in compliance with
the provisions of the Internal Regulations.
The letter also specified which sentences and paragraphs must be edited
said that the motion could be processed if the changes are made.
Paylan: The door do confront the past is closed
Speaking to bianet about the rejection of the motion, Paylan made the
following remarks:
"While we could discuss the Armenian Genocide, the pogrom of September
6-7, many massacres, crimes against humanity until recently, we are not
wanted to talk about these today. They reject definitions that were
normalized until recently.
"In this regard, censorship is in place at the parliament. The
Speaker's Office wants to decide which words we will use. What will say
other than the Pogrom of September 6-7? Let us explore, see what was
experienced, and then give it a name as the parliament. As long as we
don't speak, these crimes repeat and will continue to repeat.
"My motions have been rejected for three years"
"Since I have become a member of parliament, I submit motions every
year on September 6-7. Apart from my first year as a member of the
parliament, 2015, all my motions were returned. For three years, my
motions have been returned on the ground that I must edit my statements.
"Similarly, my motions that include the expression 'the Armenian
Genocide' are returned."
"Suffering of some social groups is ignored"
"They define our words in the motion as 'rude and hurtful remarks'. I
don't say these rude and hurtful words to the Speaker, I don't say
these to MPs. I tell what I experienced, a calamity that I experienced.
I tell great calamities and want these to be spoken about.
"In fact, the Speaker is the one who says rude and hurtful words.
Because certain groups in society experienced great trauma and pain.
When you ignore this, you ignore that group, being involved in rude and
hurtful words and actions."
Paylan's petition for inquiry
* "The pogrom of September 6-7, 1955, is one of the gravest events in
the history of the Republic of Turkey that has not yet been confronted.
According to official data, only 73 churches in İstanbul, 8 ayazmas, 2
monasteries, 5,538 houses 3,584 of which belonged to Greeks, and
businesses were burned down and looted.
* Also according to official records, 60 women were raped and many were
killed. Following the impunity of the pogrom, tens of thousands of
Greek, Armenian, Jewish and Syriac citizens were forced to leave the
country against oppression and the threat of life security.
* The perpetrators of this pogrom did not receive punishment like many
negative events in the history of the Republic, on the contrary, the
people involved or caused the events were promoted.
* For example, Sabri Yirmibeşoğlu, who was in charge of the
Mobilization Audit Committee during the Pogrom, said, "September 6-7 is
a Special Warfare Task. It was a magnificent organization and it
achieved its purpose," though he has risen gradually in the bureaucracy
over the years, reaching as far as the General Secretariat of the
National Security Council between 1988-1990. In fact, Oktay Engin, the
perpetrator of the bomb that ignited the wick of the pogrom and dropped
on Atatürk's home in Thessaloniki, continued his career in 1992-1993 as
the governor of Nevşehir.
* It is useful to look at the above-mentioned words of Sabri
Yirmibeşoğlu in order to understand why the pogrom, like other crimes
in the history of Turkey, remains a crime that has not been confronted
and its perpetrators punished. In this context, it can be seen how the
state is involved in certain crimes and how it surrounds the
perpetrators with an armor of impunity.
* Although 64 years have passed since this great crime in our country,
the parliament has not taken any steps to uncover the perpetrators of
the pogrom.
* The discovery of the perpetrators of the pogrom, the determination of
the losses of life and property, the compensation of the financial and
moral losses of the victims and institutions, and the finding of
justice, albeit late, will be an important step that the Parliament
will take in the name of confronting the past. Therefore, we demand
that a parliamentary inquiry be opened. (BIA, 29 October 2019)
Hrant
Dink
Foundation Conference on Kayseri Banned in
İstanbul As Well
The conference on "Social, Cultural and Economic History of Kayseri and
the Region" to take place at the Hrant Dink Foundation's hall in Şişli,
İstanbul on October 18-19 has been banned by the Şişli District
Governorship.
The conference was initially planned to take place in Kayseri; however,
it was banned by the Kayseri Governorship. In response to this ban, the
Board of Directors of the Foundation decided to hold the conference in
İstanbul.
'All preparations were made"
Releasing a statement about the issue, on its website, Hrant Dink
Foundation has stated the following:
"The conference on 'Social, Cultural and Economic History of Kayseri
and the Region', to take place at the Hrant Dink Foundation's Havak
Hall on October 18-19, has been banned!
"As has been closely followed by the public, the conference had been
initially planned to take place in Kayseri, yet was banned due to the
interference of the Kayseri Governorship. Upon this development, the
Board of the Directors of our Foundation decided to hold the conference
in Istanbul.
"At a time when all the preparations have been made, all speakers from
Turkey and all around the world have already arrived in Istanbul for
the conference to take place tomorrow; today on October 17th, Thursday
at 17:08, an official notice of ban was given by the Sisli District
Governorship to the Foundation, which does not mention any
justification for the ban decision.
"We regret to announce that the conference on 'Social, Cultural and
Economic History of Kayseri and the Region', which was supposed to take
place in light of the valuable scientific contributions by numerous
scholars from Turkey and abroad, has been banned."
About the conference
The conference on Kayseri was planned to be held as part of an
international conference series contributing to a detailed
understanding of the changing social, economic, politic and cultural
structure of various cities of Turkey during the 19th and 20th century.
In the past years, the conference series were organized on Adana,
Diyarbakır, Mardin, Van and Izmir.
The aim of this year's conference was to highlight the multicultural
and rich history of Kayseri and to share research and publication on
the cultural heritage of Kayseri prepared in 2016.
The international scientific committee of the conference has selected
the papers of 27 scientists from various cities of Turkey as well as
from America, France, Greece and Armenia and invited them to Kayseri to
present their research. Moreover, a cultural heritage tour of Kayseri
was planned to take place after the conference for the conference
participants to witness the history of Kayseri first hand. (BIA, 18 Oct 2019)
Le
Comité des Arméniens de Belgique condamne
l’invasion par l’armée turque
Bruxelles, le 17 Octobre 2019 - La Belgique, comme l’Union européenne,
ont condamné l'intervention militaire entamée cette semaine par l'armée
turque, intervention qui, selon l'UE, « nuit à la stabilité de la
région entière, exacerbe les souffrances de la population civile et
provoque des déplacements de population supplémentaires ».
L’intervention de la Turquie en Syrie est motivée principalement par
son hostilité à la formation d’une autonomie kurde au nord du pays; son
intention affichée est d’installer dans cette région habitée par les
Kurdes un grand nombre de réfugiés syriens sunnites originaires
d'autres régions de Syrie afin de changer l’équilibre démographique.
En cela, la Turquie s’inscrit dans une tradition de « politiques de
populations » qui constitue une pratique historique de l’Etat turc et
de son prédécesseur, l’Empire ottoman. Ces politiques visent à
modifier, par la violence, l’équilibre des populations pour mieux
asseoir le pouvoir en place. Le génocide des Arméniens et d’autres
populations chrétiennes de l’Empire ottoman, suivi par l’expulsion des
grecs, en constituent l’un des principaux modèles.
C’est précisément en opposition à ces politiques, mises en œuvre en
Europe par l’Allemagne nazie et l’URSS stalinienne, que l’Union
européenne s’est constituée. La pratique des «politiques de
populations» aux portes de l’Europe n’est pas seulement une désastreuse
violation des droit de l’homme : c’est aussi un défi lancé à l’Union
européenne et une menace à son intention.
Au-delà des déclarations du moment, nous invitons nos compatriotes à
veiller à ce que la Belgique avec l’Union européenne, résistent à
l’action de la Turquie en Syrie, dénoncent les violations qu’elle y
commet déjà, et la sanctionnent pour les actions qu’elle aura commises.
Il en ira de la crédibilité et de l’avenir de l’Europe.
Rappelons que la Turquie, toujours candidate à l’adhésion à l’UE, a
d'ores et déjà accès au marché intérieur de l’UE et bénéficie d’une
soutien financier substantiel de sa part. La Turquie est également
membre de l’OTAN, et bénéficie en tant que telle de la protection
militaire des autres Etats de cette alliance ainsi que de l’accès à
leurs technologies militaires.
Comité des Arméniens de Belgique
Contacts
Chirinian Harout
Responsable Presse du Comité des Arméniens de Belgique
Tel : 0475 52 52 18
Kayseri Governorship Prevents Conference by Hrant
Dink Foundation
Hrant Dink Foundation has announced that it will hold a conference
entitled, "Kayseri and its Periphery: Conference of Social, Cultural
and Economic History" in İstanbul after the Governorship of Kayseri did
not permit the event.
The foundation said in a written statement that the Governorship said
them it disapproves the conference after not responding to a request
for a "face to face meeting" for weeks.
"Unfortunately, our later requests for a reason and reevaluation
remained unanswered," the statement said.
It informed that the conference will be held on October 18-19 at Hrant
Dink Foundation Anarad Hığutyun Building Havak Hall in İstanbul.
Officials at the Governorship of Kayseri made a one-sentence statement
for bianet, saying that the ban on conference is "related to the
Kayseri Security Directorate."
The conference will be about social, economic, cultural, urban and
architectural changes in Kayseri and its periphery between 1850 and
1950.
Twenty-seven scholars from the US, France, Greece, Armenia and Turkey
have been invited to the conference. (BIA, 3 October 2019)
Politique
intérieure/Interior Politics
Comment la fragilisation du parti présidentiel
rebat les cartes du jeu
politique turc
La
Libre
Belgique, Pierre-Magnani
Céline,1
octobre 2019
Deux
lieutenants d’Erdogan ont quitté l’AKP pour créer leur parti. La
formation du président est en difficulté et enregistre une fuite
importante de ses membres. Les derniers sondages font craindre le
retour de l’instabilité politique.
La perte d’Istanbul au profit de l’opposition lors des municipales du
23 juin dernier pourrait bien être le chant du cygne pour le parti de
Recep Tayyip Erdogan, contesté pour ses pratiques autoritaires dans son
propre camp. Les défections se sont multipliées ces derniers mois et le
Parti de la justice et du développement (AKP) se résume désormais aux
proches du président.
L’ancien ministre de l’Économie, Ali Babacan, avait claqué la porte au
mois de juillet, exprimant son désaccord avec les orientations prises
par sa famille politique. "Ces dernières années ont témoigné d’un écart
profond entre les pratiques et les principes, les valeurs et les idées
auxquelles je crois. D’un point de vue émotionnel et intellectuel, je
me suis éloigné du parti", avait-il alors déclaré. Quant à Ahmet
Davutoglu, qui a occupé le poste de Premier ministre et de ministre des
Affaires étrangères, il a démissionné le 13 septembre après avoir été
renvoyé devant la commission disciplinaire du parti pour avoir critiqué
un peu trop fort la gouvernance de l’hyper-président dans un manifeste
publié en avril dernier.
800 000 adhérents perdus
Depuis des mois, les rumeurs sur la création de nouveaux partis
conservateurs vont bon train mais les candidats potentiels se font
encore discrets. Inquiété par la fragilisation de sa formation
politique, Recep Tayyip Erdogan avait condamné les velléités
d’indépendance et accusé ses anciens compagnons de route de trahison en
"divisant la communauté". Or, d’après les chiffres publiés par le
journal en ligne T24, l’AKP a perdu près de 800 000 adhérents (sur dix
millions) en un an, confirmant l’érosion du parti affaibli par 17
années d’exercice du pouvoir et qui peine à renouveler son projet
politique.
Ali Babacan a finalement brisé le silence le vendredi 13 septembre dans
un entretien accordé au journal Karar. Si les interrogations demeurent
quant à l’identité du nouveau parti et au programme qu’il compte
proposer, il a insisté sur l’importance du respect des principes
démocratiques, l’indépendance de la justice et la primauté de l’État de
droit. Il a exclu la création d’un parti avec Ahmet Davutoglu, mais la
possibilité de faire des coalitions permettrait de former un bloc
conservateur concurrent de l’AKP. Ni l’un ni l’autre n’a encore révélé
la composition de son équipe et les tractations en interne se
poursuivent dans la plus grande discrétion. L’enjeu est de taille
puisque les nouveaux partis pourraient siphonner les sièges de
l’actuelle coalition gouvernementale entre l’AKP et les
ultranationalistes, et la priver ainsi de sa majorité à la chambre.
L’évocation d’un tel scénario ravive les craintes d’une instabilité
politique qui rendrait le pays ingouvernable, comme ce fut le cas à la
fin des années 1990. Ce spectre a rapidement été exploité par Kemal
Kiliçdaroglu, leader du Parti républicain du peuple (CHP), principale
formation d’opposition, qui a même évoqué des élections anticipées. Le
porte-parole de l’AKP, Ömer Çelik, a balayé cette option d’un revers de
main mais les équilibres politiques s’en trouveraient trop bouleversés
pour que le président Erdogan puisse garder le contrôle de la politique
du pays.
Le manque de visibilité à court terme pousse l’ensemble de la classe
politique à se préparer à toutes les éventualités. Les instituts de
sondage ont pris les devants et publié des enquêtes d’opinion sur la
répartition des votes en cas d’élections législatives : soutenu par
l’ancien et respecté président Abdullah Gül, le parti d’Ali Babacan
serait crédité de 10 % des intentions de vote contre 7.3 % pour Ahmet
Davutoglu d’après les résultats obtenus par l’institut ADA.
Remaniement gouvernemental en vue ?
Alors que les mauvais résultats économiques continuent de miner le
portefeuille des Turcs et d’attiser la grogne, un remaniement
ministériel permettrait de redonner un élan provisoire à la politique
gouvernementale. Mais le président Erdogan, plutôt en retrait ces
dernières semaines, apparaît en manque d’inspiration sur la stratégie à
adopter pour enrayer la chute de son parti.
Forces
armées/Armed Forces
Erdogan
menace de chasser les Kurdes de la frontière
syrienne
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé samedi de "chasser les
terroristes" de la frontière syro-turque si les milices kurdes
syriennes ne se retiraient pas de cette zone dans les délais prévus par
l'accord conclu entre Ankara et Moscou.
"Si les terroristes ne se retirent pas au terme des 150 heures (délai
courant à partir du 23 octobre à 09H00 GMT selon les termes de
l'accord, ndlr), nous prendrons le contrôle et nous les chasserons
nous-mêmes", a-t-il déclaré dans un discours télévisé à Istanbul, en
référence aux combattants kurdes des YPG (Unités de protection du
peuple).
En vertu de l'accord conclu mardi dernier entre le président russe
Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan à Sotchi (Russie), Moscou doit
"faciliter le retrait" des forces kurdes et leur armement d'une bande
de 30 km de profondeur le long de la frontière, dans le nord-est de la
Syrie, frontalier de la Turquie.
Les Russes et les Turcs ont prévu de débuter des patrouilles communes
dans cette zone après le délai de 150 heures prévu par l'accord, qui
expire mardi à 18H00 locales (15H00 GMT).
Conformément au mémorandum russo-turc, la Turquie garde cependant la
haute main sur une autre région du nord-est où son armée est déjà
présente, longue de 120 km, et dont elle a pris le contrôle au cours de
son offensive déclenchée le 9 octobre contre les YPG.
Malgré la menace qu'il brandit, M. Erdogan a souligné que la Turquie
avait "dans une large mesure" atteint son objectif d'établir une "zone
de sécurité" pour se protéger d'attaques de la part des jihadistes du
groupe Etat islamique et des combattants kurdes des YPG, qu'Ankara
considère comme des "terroristes".
Plus tôt ce mois-ci, Ankara et Washington avaient conclu un accord sur
le retrait des YPG dans cette zone de 120 km entre les villes syriennes
de Tal Abyad et Ras al-Aïn. Mais M. Erdogan a affirmé samedi que les
Etats-Unis n'avaient pas été en mesure de "nettoyer la zone".
"Ils nous ont envoyé un déclaration écrite disant qu'ils avaient
nettoyé la zone au bout de 120 heures, mais malheureusement ils n'ont
pas pu nettoyer la zone", a-t-il affirmé. Plus tôt dans la journée, le
ministère turc de la Défense avait fait état d'"attaques au mortier et
de tirs de sniper" par les YPG dans la zone de 120 km.
M. Erdogan a aussi exhorté la communauté internationale à soutenir la
Turquie dans ses efforts pour établir une "zone de sécurité" pour y
installer certains de 3,6 millions de réfugiés syriens qu'Ankara a
accueillis.
Il a une nouvelle fois averti que "s'il n'y a pas de soutien pour les
projets que nous développons afin de permettre le retour d'un à deux
millions (de ces réfugiés) dans une première étape, nous n'aurons pas
d'autre solution que d'ouvrir nos portes et de les laisser aller en
Europe".
Le ministre turc des affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a par
ailleurs estimé samedi qu'une proposition allemande de déployer une
force internationale -- incluant des soldats européens -- pour établir
une "zone de sécurité" dans le nord-est de la Syrie n'était pas
"réaliste".
Cette idée avait été avancée par la ministre allemande de la Défense,
Annegret Kramp-Karrenbauer.
"A ce stade, nous ne la trouvons pas vraiment réaliste", a déclaré M.
Cavusoglu, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue
allemand Heiko Maas.
Ce dernier a lui-même balayé d'un revers de main cette proposition, qui
divise profondément le gouvernement allemand. M. Maas a affirmé n'avoir
"pas de temps à perdre avec des questions théoriques car la population
syrienne n'a que faire des débats théoriques".
"Tout le monde nous dit que ce n'est pas une proposition réaliste",
a-t-il tranché. (AFP, 26 octobre
2019)
Accord russo-turc sur un contrôle de la frontière
syrienne et un retrait kurde
Les présidents russe et turc se sont accordés mardi sur un retrait des
forces kurdes du nord-est de la Syrie, prenant le contrôle en commun de
la majeure partie de cette zone en proie à un conflit croissant entre
Ankara et combattants kurdes.
Après six heures de négociations à Sotchi, dans le sud-ouest de la
Russie, Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine ont décidé dans un
premier temps de déployer des patrouilles militaires russes et
syriennes dans les secteurs de la bande frontalière bordant la zone où
l'armée turque a déclenché début octobre une opération militaire.
Ces patrouilles auront pour objectif de "faciliter" le retrait des
forces kurdes YPG et leur désarmement dans une zone "profonde de 30 km"
le long de la frontière syro-turque. Puis, "150 heures" plus tard, des
patrouilles communes, cette fois russo-turques, évolueront dans la zone.
La Turquie gardera néanmoins la haute main sur la zone située entre la
ville de Tal Abyad, qu'elle a prise au début de l'offensive, et celle
de Ras al-Aïn, dont les derniers combattants kurdes se sont retirés
dimanche. Soit une zone de sécurité d'une longueur de 120 kilomètres
sous son contrôle direct, sur les 440 qu'elle réclamait à l'origine.
Redur Khalil, l'un des commandants des Forces démocratiques syriennes
(FDS, dominées par les combattants kurdes) a pour sa part assuré que le
retrait de "tous nos combattants et forces sécuritaires de la zone
d'opérations militaires allant de Ras al-Aïn à Tal Abyad" avait été
achevé.
De facto, la Turquie et la Russie contrôleront ainsi la majeure partie
de la frontière turco-syrienne.
"Avec M. Poutine, nous avons conclu un accord historique", a insisté le
président turc.
"Ces décisions sont selon moi très importantes, voire décisives, et
vont permettre de régler une situation très tendue", a pour sa part dit
son homologue russe.
Dans un appel téléphonique passé à Vladimir Poutine, le président
syrien Bachar Al-Assad a pour sa part estimé que "ceux qui ont des
desseins séparatistes étaient responsables des évènements qui se sont
produits", faisant allusion aux Kurdes, a annoncé mardi l'agence de
presse officielle syrienne SANA.
Il a en outre rappelé "son total refus de toute invasion de terres
syriennes sous aucun nom ou sous aucun prétexte".
Bachar Al-Assad a répété à maintes reprises qu'il rétablirait au final
le contrôle de son gouvernement sur l'ensemble du territoire de la
Syrie.
Alors qu'une trêve fragile en vigueur depuis jeudi, négociée entre
Ankara et Washington, a expiré mardi à 19H00 GMT, les présidents russe
et turc, des acteurs centraux du conflit syrien, sont parvenus à ce
compromis pour éviter la reprise de l'offensive militaire turque.
Depuis le 9 octobre, cette opération a provoqué le déplacement de
centaines de milliers de civils dans le nord de la Syrie.
L'opération turque "s'achève, et tout va dépendre maintenant de la mise
en oeuvre des accords, notamment sur le retrait des forces (...) des
unités kurdes", a relevé le ministre russe des Affaires étrangères,
Sergueï Lavrov.
Dans le mémorandum signé mardi à Sotchi, MM. Poutine et Erdogan se sont
par ailleurs entendus pour faciliter le retour "volontaire" en Syrie de
réfugiés, la Turquie disant vouloir que deux millions d'entre eux
retournent en Syrie dans la zone de sécurité qu'elle est en passe de
mettre en place.
Le chef de l'Etat russe a quant à lui insisté sur la lutte contre le
"terrorisme", citant le groupe Etat islamique, les pays occidentaux et
la Russie craignant qu'une opération militaire turque n'aboutisse à la
libération des milliers de jihadistes détenus par les Kurdes.
L'offensive turque a commencé à la suite de l'annonce du retrait
militaire des Etats-Unis du Nord-Est syrien, abandonnant leur allié
kurde dans la lutte contre l'EI. La Turquie, qualifie pour sa part de
"terroristes" ces Unités de protection du peuple (YPG).
- La Russie freine la Turquie -
Le président russe a répété mardi comprendre les intérêts de sécurité
nationale" de la Turquie, tout en insistant sur l'intégrité
territoriale de la Syrie.
Si ces négociations entre MM. Erdogan et Poutine ont eu lieu, c'est
aussi parce que Moscou a de facto freiné l'avancée turque, en
encourageant depuis le 9 octobre un dialogue entre le régime de Damas
et les Kurdes.
Appelées à la rescousse par les Kurdes, les forces syriennes,
accompagnées de patrouilles militaires russes, avaient repris certaines
zones sous contrôle kurde, contrecarrant ainsi les plans d'Ankara de
constituer une "zone de sécurité" de 444 km le long de sa frontière
avec la Syrie.
L'offensive turque a été rendue possible par le retrait militaire des
Etats-Unis du nord et de l'est de la Syrie, une décision surprise et
décriée du président américain, accusé d'abandonner ses alliés.
Donald Trump a annoncé qu'il ne restait désormais qu'un "petit" nombre
de soldats américains en territoire syrien, mais loin de la zone où
l'armée turque est déployée.
Sur un autre théâtre du conflit syrien, à quelques heures de la
rencontre entre MM. Erdogan et Poutine, Bachar al-Assad a effectué une
visite inédite près de la ligne de front à Idleb, une province
contrôlée par des rebelles et des jihadistes dans le nord-ouest que le
régime entend bien reprendre. (AFP, 23 octobre
2019)
Erdogan: C'est exactement Hitler,
parlant de la Pologne, dans les années 30
Invité de la matinale de franceinfo du jeudi 10 octobre, Patrick
Franceschi, militant de la cause kurde dénonce "un nettoyage ethnique"
après l'attaque turque dans le nord de la Syrie.
L’offensive turque dans le nord de la Syrie est "une trahison", "une
faute morale et une faute politique", a dénoncé sur franceinfo le
militant engagé auprès des kurdes de Syrie, Patrice Franceschi. Cette
opération a déjà fait au moins 15 morts dont huit civils, selon
l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.
Le risque, c’est de voir "le terrorisme revenir chez nous" avec "Daech
ou des jihadistes qui seront recyclés avec d'autres noms", a affirmé
l’écrivain qui qualifie cette opération militaire de "tragédie". Cette
"attaque caractérisée" de la Turquie est "une attaque unilatérale" et
"en violation complète de toutes les lois internationales". La Turquie
explique de son côté qu’il s’agit de protéger son territoire, mais
"c'est exactement Hitler, parlant de la Pologne dans les années 30" a
poursuivi le militant de la cause kurde.
C’est du nettoyage ethnique et de la recomposition ethnique de la
régionPatrice Franceschià franceinfo
Le président turc Erdogan se met "dans une position de victime", mais
"si le Conseil de sécurité est saisi en urgence par la France, la
Grande-Bretagne et l'Allemagne, c'est justement parce que nous savons
pertinemment que tout cela est faux". "Il faut vraiment que la levée de
boucliers internationale soit puissante et prolongée", espère Patrice
Franceschi, alors que le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit en
urgence à New York ce jeudi.
Erdogan menace
d'«écraser les têtes» des combattants kurdes
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé samedi d'«écraser les
têtes» des combattants kurdes dans le nord-est de la Syrie s'ils ne
s'en retirent pas dans le délai expirant mardi.
À lire aussi : «Ne faites pas l'idiot!»: l'incroyable lettre de Trump à
Erdogan
«Dès que le délai de 120 heures expire, nous reprendrons là où nous
nous étions arrêtés et continuerons à écraser les têtes des
terroristes», a déclaré Erdogan dans un discours, se référant au délai
de cinq jours prévu dans un accord turco-américain conclu jeudi.
Cet accord arraché jeudi par le vice-président américain Mike Pence
lors d'une visite à Ankara prévoit la suspension pour 120 heures de
l'offensive turque lancée le 9 octobre, et de mettre fin à cette
offensive si les forces kurdes des YPG, considérées comme «terroristes»
par Ankara, se retirent pendant cette période des zones frontalières de
la Turquie dans le nord-est de la Syrie.
La reprise d'une offensive imminente
Outre les retrait des YPG, l'accord prévoit la mise en place d'une
«zone de sécurité» de 32 km de largeur en territoire syrien, même si la
longueur de cette bande, que le président turc veut à terme étendre sur
près de 450 km, reste à définir. «La Turquie n'a pas dévié d'un iota
des conditions qu'elle avait posées dès le début. Nous avons obtenu un
important succès diplomatique», a ajouté Erdogan au sujet de l'accord
conclu avec Mike Pence.
Il a en outre affirmé avoir informé son homologue américain Donald
Trump de son intention de reprendre l'offensive faute d'un retrait des
forces kurdes dans le délai imparti, lors d'un entretien téléphonique
vendredi.
L'offensive militaire turque avait été lancée après que Trump avait
paru y donner son feu vert, avant de faire marche arrière devant le
tollé suscité dans le monde en raison du rôle crucial des YPG dans la
lutte contre les djihadistes du groupe Etat islamique (EI).(AFP, 19 octobre
2019)
Au
moins 14 civils ont été tués par des raids
aériens turcs
Washington espère que Turcs et Kurdes "prendront au sérieux leurs
engagements" pour faire cesser le conflit dans le nord de la Syrie, a
déclaré le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo à quatre jours de
l'expiration de la trêve négociée à Ankara mais qui semble avoir volé
en éclat.
Au moins 14 civils ont été tués vendredi dans le nord de la Syrie par
des raids aériens turcs et des bombardements à l'artillerie des
rebelles proturcs, qui poursuivent une offensive contre des forces
kurdes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Interrogé à Bruxelles par des journalistes sur l'accord de
cessez-le-feu arraché jeudi au président turc Recep Tayyip Erdogan, M.
Pompeo a reconnu qu'il n'avait pas été "instantanément" mis en oeuvre
par les belligérants. Il a pointé du doigt des problèmes de
"coordination" pour assurer "un retrait sécurisé des combattants des
YPG (Kurdes des Unités de protection du peuple, ndlr) de la zone
contrôlée par les Turcs couverte par l'accord".
Le chef de la diplomatie américaine a rappelé vendredi soir que ces
forces kurdes, qualifiées de "terroristes" par Ankara, disposaient
encore de "96 heures", soit quatre jours, jusqu'à mardi soir, pour se
retirer des zones frontalières de la Turquie, dans le nord-est de la
Syrie.
A l'expiration de ce délai, si le retrait n'est pas effectif,
l'offensive déclenchée le 9 octobre pourrait reprendre, avait lui-même
averti le président Erdogan plus tôt dans la journée.
En dépit de la situation sur le terrain, le président américain Donald
Trump s'est montré optimiste, assurant qu'il y avait "de la bonne
volonté" des deux côtés et que les Kurdes étaient "très heureux" de la
façon dont les chose se passaient.
"Je viens de parler au président Erdogan (...) Il veut vraiment que le
cessez-le-feu, ou la trêve, fonctionne", a-t-il tweeté.
"Demande de capitulation"
L'opération lancée par la Turquie avec des supplétifs syriens a ouvert
un nouveau front dans la Syrie en guerre depuis 2011, où les forces
kurdes, partenaires des Occidentaux dans la lutte contre le groupe Etat
islamique (EI), ont accusé Washington de les avoir abandonnées.
Jeudi soir, après une intervention diplomatique des Etats-Unis, la
Turquie a dit accepter de suspendre pendant cinq jours son offensive,
réclamant un retrait des forces kurdes de sa frontière pour y mettre un
terme définitif.
Le président français Emmanuel Macron a annoncé vendredi une
"initiative commune" avec la chancelière allemande Angela Merkel et le
Premier ministre britannique Boris Johnson pour rencontrer
"prochainement" M. Erdogan.
De son côté, le président du Conseil européen Donald Tusk a dénoncé
l'accord turco-américain, le considérant plutôt comme "une demande de
capitulation pour les Kurdes".
Mazloum Abdi, le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS),
coalition dominée par les combattants kurdes, avait annoncé jeudi soir
que ses forces étaient prêtes à "respecter le cessez-le-feu".
"Crimes de guerre"
Des combats sporadiques se poursuivent dans la ville frontalière de Ras
al-Aïn. Une correspondante de l'AFP, présente du côté turc de la
frontière, a entendu en matinée des explosions et frappes d'artillerie,
et aperçu des volutes de fumée blanche côté syrien.
L'offensive d'Ankara a permis aux forces turques et à leurs supplétifs
syriens de conquérir une bande frontalière de près de 120 km, allant de
la ville de Tal Abyad à Ras al-Aïn.
L'ONG Amnesty International a accusé l'armée turque et les rebelles
proturcs de "mépris honteux pour les vies civiles", évoquant des
"preuves accablantes de crimes de guerre".
Les autorités kurdes ont déjà accusé Ankara d'utiliser des armes non
conventionnelles, comme le napalm, ce que la Turquie a démenti.
Vendredi, les autorités kurdes ont tenté de dépêcher des secours à Ras
al-Aïn pour évacuer les blessés, a indiqué à l'AFP Hassan Amin, un
responsable de l'hôpital de Tal Tamr, plus au sud.
"La situation des blessés est critique et leur nombre élevé", a-t-il
dit, assurant que "l'équipe médicale n'a pas été autorisée à entrer"
dans la ville, refus que l'OSDH a attribué aux rebelles proturcs.
Dans cet hôpital, des blessés ont afflué à la suite d'affrontements
près de Ras al-Aïn, hurlant de douleur sur des brancards de fortune ou
portés à même le corps, selon un correspondant de l'AFP.
L'opération turque a tué 86 civils, et 239 combattants des FDS, selon
le dernier bilan de l'OSDH, qui indique également que 187 combattants
proturcs ont péri. Environ 300.000 personnes ont été déplacées par les
combats, selon l'OSDH.
La Turquie a fait état de la mort de six soldats turcs en Syrie et de
20 civils tués dans les villes frontalières par des tirs des
combattants kurdes syriens.
"Deux gamins"
Donald Trump s'est félicité jeudi de la trêve annoncée avant
d'expliquer qu'il avait sciemment décidé de laisser les Turcs et les
Kurdes se lancer dans cette bataille féroce, "comme deux gamins" qu'il
faut "laisser se bagarrer un peu" avant de "les séparer".
Le 6 octobre, M. Trump avait ordonné le retrait des forces américaines
dans le nord syrien.
L'accord turco-américain prévoit la mise en place d'une "zone de
sécurité" de 32 km de largeur en territoire syrien, dont doivent se
retirer les forces kurdes.
L'objectif est d'éloigner de la frontière la milice kurde des YPG, mais
aussi d'y installer une partie des 3,6 millions de réfugiés syriens
vivant en Turquie.
M. Erdogan a répété vendredi que cette zone devrait "s'étendre en
longueur sur 444 km" et pas seulement dans les zones dont les forces
turques ont pris le contrôle.
Aucun soldat américain n'aidera à faire respecter la "zone de sécurité"
entre les Kurdes et la Turquie, a prévenu vendredi le ministre
américain de la Défense Mark Esper.
Selon un haut responsable du Pentagone, les Etats-Unis maintiendront
néanmoins une surveillance aérienne de la zone, pour s'assurer
notamment de la sécurité des prisons où sont détenus les combattants de
l'EI. (AFP,
19 octobre
2019)
Erdogan
menace de reprendre l'offensive mardi si
l'accord n'est pas respecté
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti vendredi que
l'offensive dans le nord-est de la Syrie reprendrait dès mardi soir si
les forces kurdes ne se retirent pas de ce secteur comme prévu dans
l'accord de trêve.
"Si les promesses sont respectées d'ici mardi soir, la question de la
zone de sécurité aura été résolue. Faute de quoi, l'opération Source de
Paix reprendra dès que le délai de 120 heures expirera", a déclaré M.
Erdogan lors d'une conférence de presse.
Aux termes d'un accord arraché jeudi par le vice-président américain
Mike Pence lors d'une visite à Ankara, la Turquie a accepté de
suspendre pour cinq jours son offensive lancée le 9 octobre, et d'y
mettre fin si les forces kurdes des YPG, considérées comme
"terroristes" par Ankara, se retirent pendant cette période des zones
frontalières de la Turquie dans le nord-est de la Syrie.
"Nous avons fixé une limite: 120 heures à l'expiration desquelles cette
région doit être nettoyée des groupes terroristes", a ajouté M. Erdogan.
L'accord prévoit aussi la mise en place d'une "zone de sécurité" de 32
km de largeur en territoire syrien.
M. Erdogan a répété vendredi que cette zone devrait "s'étendre en
longueur sur 444 km" et pas seulement dans les zones dont les forces
turques ont déjà pris le contrôle en territoire syrien, à savoir 120 km
entre les localités de Tal Abyad et Ras al-Aïn. La Turquie prévoit d'y
établir "douze postes d'observation", a-t-il ajouté.
Il a aussi affirmé qu'une partie des quelque 3,6 millions de réfugiés
syriens vivant en Turquie seraient installés dans cette "zone de
sécurité".
Afin d'héberger ces réfugiés "nous prévoyons d'y construire 140
villages avec 5.000 habitants pour chaque village et 10 districts avec
une population de 30.000 pour chaque district", a-t-il affirmé
Il a en outre assuré que la Turquie n'avait pas l'intention de rester
indéfiniment dans le nord de la Syrie. "Nous n'avons pas l'intention
d'y rester, c'est hors de question", a-t-il dit.
Le président américain Donald Trump avait paru donner son feu vert à
l'offensive turque avant, face au tollé dans les pays occidentaux et au
sein de son camp, d'exhorter Ankara à y mettre fin et d'autoriser des
sanctions contre la Turquie.
Une lettre de M. Trump à M. Erdogan, dans laquelle il tente de le
dissuader de lancer l'offensive et qui a fuité mercredi, a suscité la
stupeur à Washington en raison de son ton et du langage employé.
M. Erdogan a estimé que le langage utilisé dans cette lettre se
départait "de la courtoisie politique et diplomatique" tout en espérant
que l'accord turco-américain marquerait "un nouveau début" dans les
relations avec Washington.
M. Erdogan a aussi condamné les abus que certains supplétifs syriens
d'Ankara sont accusés d'avoir commis lors de l'offensive.
"Quiconque commet de tels actes n'est pas différent de Daech", a-t-il
dit. "Nous ne pouvons pas accepter de tels comportements", a-t-il
ajouté, affirmant que l'armée turque avait lancé une enquête pour
déterminer les coupables.
Il a enfin rejeté les accusations des autorités kurdes syriennes d'un
recours par Ankara à des armes non conventionnelles pendant
l'offensive, les qualifiant de "calomnies".
Les YPG sont soutenues par les Occidentaux en raison de leur rôle
crucial dans la lutte contre les groupe Etat islamique (EI), mais M.
Erdogan les a accusées lors de sa conférence de presse d'avoir "libéré
750" jihadistes parmi ceux qu'elles détiennent, "dont 150 de
nationalité turque".
"195 de ces jihadistes ont été capturés", a-t-il ajouté, sans plus de
précisions. (AFP,
18 octobre
2019)
Footage proves Turkish use of chemical weapons in
northern Syria
The Turkish state is reported to have used prohibited weapons in its
incursion to invade northern Syria.
The Turkish invasion army and allied mercenaries have been confronted
by an epic resistance in the Serekaniye city during the 9 days of
Turkey’s military offensive seeking to invade North and East Syria.
Unable to break through the resistance, the occupation forces have
carried out violent attacks that mainly targeted the civilian
population. The authorities in the region denounced use of prohibited
weapons by the Turkish army in its indiscriminate attacks.
The Rojava based Hawar News Agency (ANHA) has published footage from
the Weteni Hospital in Heseke city where civilians wounded by the
attacks in Serekaniye are treated.
The footage shows civilians with injuries apparently caused by white
phosphorus, providing proof of the use of unconventional weapons by the
Turkish army.
In the meantime, UN chemical weapons inspectors have announced they are
gathering information following accusations that burning white
phosphorus was used by Turkish forces against civilians in the region.
The Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) said on
Friday morning that “it was aware of the situation and is collecting
information with regard to possible use of chemical weapons”.
The Kurdish Red Crescent said in a statement that six patients were in
hospital in Heseke with burns from “unknown weapons” and it was working
to evaluate what had been used.
Hamish de Bretton-Gordon, a former commander of the UK’s chemical,
biological, radiological and nuclear regiment, said: “The most likely
culprit is white phosphorus. It is a horrific weapon, and has been used
repeatedly during the Syrian civil war; unfortunately its use has
become increasingly normalised.” (ANF, 18 Oct 2019)
Offensive turque en Syrie: l'impact humanitaire
en chiffres
L'offensive turque en Syrie lancée il y a une semaine a provoqué un
nouveau drame humanitaire dans un pays ravagé par la guerre depuis
2011, avec des dizaines de civils tués et des centaines de milliers
d'autres poussés à la fuite pour échapper aux combats.
Voici les principaux chiffres illustrant la crise.
- TROIS MILLIONS: la population du nord-est syrien qui vit
principalement sous le contrôle de l'administration semi-autonome des
Kurdes.
- NEUF: le nombre de jours depuis le lancement de l'offensive de la
Turquie dans le nord-est syrien contre la milice kurde des Unités de
protection du Peuple (YPG). Partenaires de Washington dans la lutte
contre le groupe Etat islamique (EI), les autorités kurdes ont accusé
les Etats-Unis de les avoir lâchés avec le retrait des troupes
américaines.
- SOIXANTE-DOUZE: les civils tués en Syrie depuis le début de
l'offensive, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme
(OSDH). Côté turc, 20 civils ont été tués selon Ankara.
- TROIS CENTS MILLE: en date de ce jeudi, le nombre de civils déplacés
en raison de l'offensive, selon l'OSDH, soit une des vagues les plus
importantes depuis le début du conflit en 2011.
- QUATRE-VINGT TROIS MILLE: les personnes déplacées qui ont reçu des
aides alimentaires du Programme alimentaire mondial (PAM). L'ONU a
aussi annoncé avoir fourni des couvertures pour 52.000 personnes.
- QUARANTE: les écoles transformées en abri d'urgence pour les déplacés
(OSDH) dans la province de Hassaké (nord-est).
- QUATRE CENTS MILLE: le nombre d'habitants dans la ville de Hassaké et
ses environs confrontés à un risque critique de manque d'eau (ONU).
- SOIXANTE-HUIT MILLE: il s'agit du nombre de déplacés dans le camp
d'Al-Hol selon l'ONU, ce qui englobe des milliers de femmes et
d'enfants étrangers de jihadistes de l'EI. Le sort de ces familles
suscite des inquiétudes dans la communauté internationale.
- TRENTE-DEUX: le nombre d'ONG internationales qui ont quitté les zones
sous contrôle kurde ces derniers jours, selon Abdel Kader Mouwahad,
directeur du bureau des affaires humanitaires des autorités kurdes.
- QUATRE-VINGT-DIX: le pourcentage des céréales produites dans le
nord-est syrien pour tout le pays, alors que la saison hivernale de
plantation est menacée par l'offensive (ONU).
- MILLE: les civils syriens passés ces derniers jours en Irak pour
trouver refuge au Kurdistan irakien (ONU).
- UN MILLION HUIT CENTS MILLE: les civils du nord-est de la Syrie qui
avaient besoin des aides humanitaires avant même l'offensive turque,
toujours selon l'ONU.
- TROIS MILLIONS SIX CENTS MILLE: le nombre de réfugiés syriens
installés en Turquie. Ankara souhaite rapatrier une partie de ces
réfugiés vers une "zone de sécurité" qu'elle souhaite créer dans le
nord syrien à sa frontière à la faveur de son offensive. (AFP, 17 octobre
2019)
Les
développements depuis le début de
l'invasion turque
Voici un film des principaux développements depuis le début mercredi de
l'opération militaire lancée par la Turquie contre les forces kurdes
dans le nord de la Syrie.
Cette offensive, baptisée "Source de paix", est la troisième que mène
Ankara dans ce pays depuis 2016.
- Erdogan lance l'opération -
Le 9 octobre, le président turc Recep Tayyip Erdogan annonce le début
d'une nouvelle opération militaire contre la milice kurde syrienne des
Unités de protection du peuple (YPG), soutenue par les pays occidentaux.
Selon lui, l'offensive vise "les terroristes" des YPG et du groupe
jihadiste Etat islamique (EI), et a pour objectif de mettre en place
une "zone de sécurité" pour "permettre le retour des réfugiés syriens
dans leur pays".
Des régions frontalières, notamment les localités de Tal Abyad et Ras
al-Aïn, sont bombardées par l'aviation et l'artillerie turques.
Dans la soirée, Ankara annonce que des militaires turcs et leurs
supplétifs syriens ont pénétré en Syrie, marquant le début de la phase
terrestre de l'opération.
- Tollé international -
Le président américain Donald Trump estime que l'opération est "une
mauvaise idée", tout en espérant que son homologue turc agisse de
manière "rationnelle" et aussi "humaine" que possible.
C'est pourtant son annonce, trois jours auparavant, du retrait des
forces américaines déployées dans le nord de la Syrie près de la
frontière avec la Turquie qui a laissé le champ libre à l'intervention
d'Ankara.
Celle-ci suscite un tollé international, plusieurs pays, notamment
européens, s'inquiétant du sort des civils mais aussi des nombreux
jihadistes détenus par les Kurdes et qui pourraient s'enfuir.
Le sénateur républicain américain Lindsey Graham, proche de M. Trump,
l'accuse d'avoir "honteusement abandonné les Kurdes" et se dit
favorable à ce qu'"Erdogan paie très cher".
- Jihadistes emprisonnés -
Le 10, la Turquie affirme que l'offensive a été "menée avec succès
durant la nuit, dans les airs et au sol".
Les forces kurdes annoncent avoir repoussé un nouvel assaut terrestre
de l'armée turque. Tirs d'artillerie sporadiques à Tal Abyad et Ras
al-Aïn, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
M. Erdogan menace d'ouvrir les portes de l'Europe à des millions de
réfugiés installés en Turquie, en réponse aux critiques européennes.
L'administration autonome kurde annonce que des bombardements turcs ont
touché une prison abritant des combattants étrangers de l'EI.
Quelque 12.000 combattants de l'EI, des Syriens, des Irakiens mais
aussi 2.500 à 3.000 étrangers originaires de 54 pays, sont détenus dans
les prisons des Kurdes, selon un responsable de cette administration.
M. Trump a chargé la diplomatie américaine de tenter d'arranger un
cessez-le-feu, selon un responsable américain.
- Menace de sanctions -
Le 11, les forces turques intensifient leurs bombardements. Les Forces
démocratiques syriennes (FDS), dominées par les YPG, qui utilisent des
tunnels et des tranchées pour se défendre, luttent pour freiner leur
avancée, selon l'OSDH.
Les autorités kurdes affirment que cinq jihadistes de l'EI se sont
évadés d'une prison près de Qamichli, après des raids turcs. Le groupe
ultraradical revendique un attentat à la voiture piégée dans cette
ville ayant fait six morts.
Le ministère américain des Finances affirme que Donald Trump va signer
un décret permettant le déclenchement à tout moment de sanctions,
visant à "dissuader la Turquie de toute extension de son offensive
militaire".
Selon le Pentagone, des troupes américaines se sont retrouvées sous le
feu de positions turques près de Kobané. Ankara nie les avoir visé.
- Combats à Ras al-Aïn -
Le 12, la Turquie affirme que ses forces ont capturé Ras al-Aïn. Mais
les forces kurdes démentent et, selon l'OSDH et un correspondant de
l'AFP, les forces turques et leurs alliés y sont entrés mais les
combats se poursuivent.
Les FDS appellent Washington, accusé de les avoir "abandonnées", à
"assumer ses responsabilités morales" et à "respecter ses promesses".
Selon l'OSDH, au moins neuf civils ont été "exécutés" par les
supplétifs syriens qui participent à l'offensive d'Ankara.
Depuis son lancement, 81 combattants kurdes et 38 civils ont été tués
selon l'OSDH, et 100.000 personnes ont été déplacées d'après l'ONU.
Ankara a annoncé la mort de quatre soldats en Syrie et de 18 civils
dans la chute de roquettes tirées par les forces kurdes sur des villes
en Turquie. (AFP,
12 octobre
2019)
Bombardements turcs dans le nord de la Syrie,
fuite de 100.000 personnes
Les forces turques ont intensifié leurs bombardements meurtriers contre
des cibles kurdes dans le nord de la Syrie, cherchant à s'emparer de
secteurs frontaliers, au troisième jour d'une offensive ayant poussé
100.000 personnes à la fuite selon l'ONU.
Après avoir retiré la semaine dernière les soldats américains de
secteurs en Syrie près de la frontière turque, laissant le champ libre
à cette offensive, les Etats-Unis, qui ont ensuite dit chercher à
arranger un cessez-le-feu, ont fait des déclarations contradictoires.
Vendredi, le chef du Pentagone Mark Esper a mis en garde la Turquie
contre de "graves conséquences" si elle n'interrompait pas son assaut.
Mais il a aussi dit que les Turcs ne montraient aucun signe en vue d'un
arrêt de leur offensive alors que le chef d'état-major de l'armée
américaine Mark Milley estimait de son côté que l'offensive turque
était "relativement limitée".
Voisine de la Syrie en guerre, la Turquie a lancé mercredi son
opération, impliquant des forces aériennes et terrestres, contre une
milice kurde syrienne qu'elle considère comme "un groupe terroriste" et
qu'elle dit vouloir éloigner de sa frontière.
L'offensive a suscité un tollé international, plusieurs pays
s'inquiétant du sort des civils mais aussi des membres du groupe
jihadiste Etat islamique (EI) détenus par les forces kurdes qui
contrôlent de vastes régions du nord syrien, et qui pourraient s'enfuir.
Semblant confirmer ces craintes, les autorités kurdes ont affirmé que
cinq jihadistes de l'EI s'étaient évadés d'une prison près de la ville
à majorité kurde de Qamichli (nord-est) après des raids turcs.
En outre, une émeute a éclaté dans le camp d'Al-Hol contrôlé par les
Kurdes et où vivent des milliers de familles de jihadistes présumés. Et
l'EI a revendiqué un attentat à Qamichli qui a fait six morts.
Selon un dernier bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme
(OSDH), 41 combattants kurdes et 17 civils ont péri dans l'offensive
kurde depuis mercredi. Ankara a annoncé la mort de quatre soldats en
Syrie et de 17 civils dans la chute de roquettes kurdes sur des villes
frontalières en Turquie.
Dans le nord syrien, les forces turques et leurs supplétifs syriens ont
intensifié les bombardements, selon l'OSDH.
- Tunnels et tranchées -
"Il y a d'intenses combats (...) sur plusieurs fronts, principalement
de Tal Abyad à Ras al-Aïn", villes frontalières, entre les Forces
démocratiques syriennes (FDS) -une coalition de combattants arabes et
kurdes- et les troupes turques et leurs alliés locaux, selon l'OSDH.
Les FDS, qui utilisent des tunnels et des tranchées pour se défendre,
luttent pour freiner l'avancée des forces turques, qui ont pris le
contrôle jeudi de 11 villages, dont deux ont été depuis repris par les
Kurdes, a poursuivi l'ONG syrienne.
Tal Abyad et Ras al-Aïn, presque entièrement désertées par leurs
habitants, sont les plus touchées, selon un centre de presse affilié
aux autorités kurdes locales.
Certaines tribus arabes ont rejoint les rangs des forces turques et
mené des attaques à l'intérieur des lignes kurdes en activant des
cellules dormantes, selon la même source.
Selon l'ONU, 100.000 personnes ont fui depuis le début de l'offensive.
"Que veut de nous Erdogan? (...) C'est juste parce que nous sommes
kurdes?", demande une femme qui a trouvé refuge avec sa famille dans
une école de la ville de Hassaké plus au sud.
Des ONG ont mis en garde contre un nouveau désastre humanitaire en
Syrie où la guerre, qui s'est complexifiée avec l'intervention de
multiples acteurs régionaux et internationaux, a fait plus de 370.000
morts depuis 2011 et poussé des millions de personnes à la fuite.
- Discussions à l'ONU -
D'après les médias turcs, Ankara souhaite prendre le contrôle de la
bande entre Ras al-Aïn et Tal Abyad afin d'éloigner de la frontière la
principale milice kurde syrienne, les Unités de protection du peuple
(YPG), épine dorsale des FDS et principal acteur dans la défaite du
groupe jihadiste Etat islamique (EI).
La Turquie espère via cette offensive créer une "zone de sécurité" où
pourront être installés une partie des 3,6 millions de réfugiés syriens
vivant sur son sol.
En réponse aux critiques européennes contre l'offensive, le président
turc Recep Tayyip Erdogan a d'ailleurs menacé d'envoyer en Europe des
millions de réfugiés syriens accueillis par son pays.
Le feu vert donné de facto par les Etats-Unis à l'opération turque a
été perçu comme une trahison par les forces kurdes, jusqu'alors alliées
de la coalition internationale antijihadistes menée par Washington.
A New York, des discussions se poursuivent à l'ONU sur un texte
américain visant à demander à la Turquie de revenir à la diplomatie
plutôt que de poursuivre son offensive militaire, plusieurs diplomates
soulignant que son adoption dépendait de la Russie. (AFP, 11 octobre
2019)
La
Turquie lance son offensive contre les forces
kurdes en Syrie
Premières salves de bombardements et premières victimes: la Turquie a
lancé mercredi, comme elle s'y était engagée, son offensive contre les
forces kurdes du nord-est de la Syrie, alliées des Occidentaux dans la
lutte antijihadistes, faisant fi des mises en garde internationales.
Mercredi, des régions voisines de la Turquie, notamment les zones de
Tal Abyad et de Ras al-Aïn, ont été bombardées par l'aviation et
l'artillerie turques. Le ministère turc de la Défense a ensuite annoncé
en soirée que des militaires turcs et leurs supplétifs syriens avaient
pénétré en Syrie, marquant le début de la phase terrestre de
l'opération.
Le président américain Donald Trump a estimé que l'opération d'Ankara
était "une mauvaise idée". En début de semaine, c'est pourtant le
retrait des troupes américaines de secteurs frontaliers en Syrie et les
déclarations contradictoires de la Maison blanche qui ont ouvert la
voie à l'offensive.
Cette opération turque -- dont l'objectif est d'éloigner de la
frontière la puissante milice kurde syrienne des Unités de protection
du peuple (YPG)-- a fait 15 morts dont 8 civils, a annoncé
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), ajoutant que des
"milliers de déplacés" fuient les zones bombardées.
L'offensive a provoqué un tollé international. Le Conseil de sécurité
de l'ONU se réunira en urgence jeudi.
A Ras al-Aïn, un correspondant de l'AFP a entendu une forte explosion
et vu s'élever de la fumée tout près de la frontière, ajoutant que des
avions survolaient le secteur.
Des tirs d'artillerie visent en continu la ville, provoquant la fuite
de dizaines de civils à bord de motos et voitures, partant même à pied,
chargés de valises et dsacs, a-t-il constaté.
Equipés de lance-roquettes, des combattants des Forces démocratiques
syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes dominée
par les YPG, se sont déployés dans la ville, selon le correspondant de
l'AFP.
- "Mobilisation générale" -
Les médias turcs ont rapporté que 8 projectiles tirés par les YPG
étaient tombés sur les villes turques frontalières d'Akçakale et de
Nusaybin, sans faire de victime.
L'offensive de la Turquie est la troisième en Syrie depuis 2016. Elle
ouvre un nouveau front dans un conflit qui a fait plus de 370.000 morts
et des millions de déplacés depuis 2011.
"Les Forces armées turques et l'Armée nationale syrienne (ANS, une
coalition financée et entraînée par la Turquie soutenus par Ankara,
ndlr) ont débuté l'opération +Source de paix+ dans le nord de la
Syrie", a annoncé M. Erdogan sur Twitter.
Au moins 18.000 combattants syriens supplétifs d'Ankara --faisant
partie de factions regroupées au sein de l'ANS-- ont été mobilisés pour
participer à l'offensive, a affirmé mercredi un de leurs porte-parole.
L'offensive doit permettre la création d'une "zone de sécurité"
destinée à séparer la frontière turque des positions kurdes et
accueillir des réfugiés, a dit M. Erdogan. Le ministère turc de la
Défense a assuré que tout était fait pour éviter les pertes civiles.
Alliées aux Occidentaux dans la lutte contre le groupe Etat islamique
(EI), les YPG sont considérées par Ankara comme une organisation
"terroriste", pour leurs liens avec le Parti des Travailleurs du
Kurdistan (PKK).
"Les Etats-Unis ne soutiennent pas cette attaque et ont clairement
indiqué à la Turquie que cette opération était une mauvaise idée", a
souligné M. Trump dans un bref communiqué.
Il avait pourtant paru donner son feu vert à une telle opération, avant
de nuancer ses propos et d'assurer que Washington n'avait "pas
abandonné les Kurdes".
Quelques heures avant le début de l'offensive, les Kurdes de Syrie,
confrontés aux atermoiements de leur allié américain, avaient décrété
une "mobilisation générale", tout en appelant Moscou à intervenir pour
faciliter un dialogue avec Damas.
- Tollé -
Le déclenchement de l'offensive a été fermement condamné par plusieurs
pays qui craignent un chaos susceptible d'ouvrir la voie à un retour en
force de l'EI, et qui fait planer l'incertitude sur le sort des
jihadistes prisonniers des YPG.
Le porte-parole de M. Erdogan, Ibrahim Kalin, a appelé les pays
européens à "reprendre" leurs ressortissants ayant intégré l'EI et
aujourd'hui détenus par les forces kurdes.
Paris a "très fermement" condamné l'incursion turque. Le président de
la Commission européenne Jean-Claude Juncker a exigé l'arrêt de
l'offensive. L'Allemagne a estimé que l'opération risquait "de
provoquer une résurgence" de l'EI et Londres a dit sa "sérieuse
préoccupation".
Aux Etats-Unis, un poids lourd des Républicains et proche de M. Trump,
Lindsey Graham, a accusé le président américain d'avoir "honteusement
abandonné les Kurdes" et s'est dit favorable à ce qu'"Erdogan paie très
cher".
Avant le déclenchement de l'offensive, le président russe Vladimir
Poutine avait appelé M. Erdogan à "bien réfléchir".
L'Egypte a pour sa part jugé cette "attaque inacceptable" et Ryad
a condamné "l'agression" de la Turquie en Syrie.
Amnesty international a souligné qu'"à la fois les forces turques et
kurdes" avaient, "dans le passé, mené des attaques aveugles en Syrie"
ayant "fait de nombreuses victimes parmi les civils". L'ONG a exhorté à
faire en sorte que "cela ne se reproduise pas".
Le pouvoir de Damas s'est engagé à "contrecarrer toute agression" de la
Turquie, se disant prêt à "accueillir dans son giron" la minorité kurde.
Longtemps marginalisés et victimes des discriminations du pouvoir
central, les Kurdes ont réussi à instaurer une autonomie de facto à la
faveur du conflit qui ravage la Syrie depuis 2011. (AFP, 9 octobre
2019)
Erdogan
réitère sa menace
d'intervention "sur terre et dans les airs"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réitéré samedi sa menace de
lancer une opération "sur terre et dans les airs" en Syrie contre une
milice kurde considérée comme "terroriste" par Ankara, mais alliée de
Washington.
"Nous avons effectué nos préparatifs, achevé nos plans d'opération,
donné les instructions nécessaires", a déclaré le président turc dans
un discours télévisé, ajoutant que l'offensive pouvait commencer "aussi
tôt qu'aujourd'hui, demain".
"Nous conduirons cette (opération) sur terre et dans les airs", a-t-il
ajouté, précisant qu'elle serait menée à l'est de l'Euphrate.
M. Ergodan avait affirmé mardi que la Turquie arrivait à bout de
patience envers les Etats-Unis au sujet de la création d'une "zone de
sécurité" dans le nord de la Syrie, prévue aux termes d'un accord
conclu en août entre Washington et Ankara.
Il avait auparavant averti Washington que la Turquie lui donnait
jusqu'à fin septembre pour des résultats concrets dans la mise en place
de cette zone tampon où ont été effectuées des patrouilles communes
américano-turques, faute de quoi elle déclencherait une opération
contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).
Fer de lance des Forces démocratiques syriennes (FDS), cette milice a
été un partenaire clé de Washington dans la lutte contre le groupe
jihadiste Etat islamique (EI).
M. Erdogan a menacé à plusieurs reprises de lancer une offensive
transfrontalière et a récemment déploré que les progrès avec Washington
sur cette zone n'avancent pas comme le souhaite Ankara.
Outre éloigner les YPG de sa frontière, M. Erdogan espère pouvoir
utiliser cette "zone de sécurité" pour y renvoyer jusqu'à 2 millions de
réfugiés syriens.
Le président turc accuse les pays occidentaux de refuser délibérément
de partager le fardeau des réfugiés syriens, alors que la Turquie en
accueille 3,6 millions.
M. Erdogan avait anoncé le 21 septembre que les préparatifs étaient
terminés en vue d'une opération turque en Syrie.
Si elle a lieu, cette opération serait la troisième menée par la
Turquie en Syrie depuis 2016. La première visait l'EI en 2016 et la
deuxième les YPG en 2018. (AFP, 5 octobre
2019)
Erdogan
met en garde contre une opération imminente en
Syrie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mardi que la Turquie
arrive à bout de sa patience vis-à-vis des Etats-Unis au sujet de la
création d'une zone de sécurité dans le nord de la Syrie, indiquant
l'imminence d'une opération.
"A ce stade, nous n'avons d'autre choix que de poursuivre sur notre
propre voie", a déclaré le chef de l'Etat turc lors d'un discours
télévisé.
"Nous avons tout essayé. Nous avons été extrêmement patients", a-t-il
ajouté. "Nous ne pouvons plus perdre un instant".
Un accord a été conclu en août entre les Etats-Unis et la Turquie pour
créer une zone tampon entre la frontière turque et les zones syriennes
contrôlées par la milice kurde, appuyée par Washington, des Unités de
protection du peuple (YPG).
Ankara considère cette milice comme une organisation "terroriste".
M. Erdogan avait auparavant averti Washington que la Turquie lui
donnait jusqu'à la fin septembre pour des résultats concrets dans la
mise en place de cette zone tampon et que sinon elle déclencherait une
opération contre la milice kurde.
Outre éloigner les YPG de sa frontière, M. Erdogan espère pouvoir
utiliser la "zone de sécurité" pour y renvoyer jusqu'à 2 millions de
réfugiés syriens.
Il a accusé les pays occidentaux de refuser délibérément de partager le
fardeau des réfugiés syriens, alors que la Turquie en accueille 3,6
millions, les accusant d'agir ainsi pour "mettre la Turquie à genoux".
M. Erdogan a affirmé il y a une dizaine de jours que les préparatifs en
vue d'une possible opération en Syrie étaient terminés.
Si elle a lieu, cette opération serait la troisième menée par la
Turquie en Syrie depuis 2016. (AFP, 1 octobre
2019)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Hate Speech Banners in Konya on Parliamentary Agenda
Peoples' Democratic Party (HDP) Diyarbakır MP Garo Paylan has submitted
a Parliamentary question on banners spreading hate speech about
Christians and Jews at the bus stops of Konya Metropolitan Municipality.
In the banners recently shared and denounced on social media, Surah
Al-Maidah [5:51] is quoted from the Quran, which reads "O you who have
believed, do not take the Jews and the Christians as allies. They are
[in fact] allies of one another. And whoever is an ally to them among
you - then indeed, he is [one] of them. Indeed, Allah guides not the
wrongdoing people."
It has been reported that after the banners caused wide public outrage,
especially on social media, they have been removed from bus stops.
Human Rights Association (İHD) İstanbul Branch has filed a criminal
complaint against the banners later in the day.
'Have you launched an investigation?'
In response to these hate speech banners, HDP Diyarbakır MP Garo Paylan
has addressed a Parliamentary question to Minister of Interior Süleyman
Soylu. Paylan has asked a series of questions to Soylu:
How do you explain that banners spreading racism and
hate speech
and inciting people to commit hate crimes at the bus stops of Konya
Metropolitan Municipality?
Were the banners in question examined by the Konya
Metropolitan Municipality before being hung at bus stops?
Has your Ministry launched an investigation against
the municipality officials who gave permission to these banners?
Has your Ministry launched an investigation against
the Anatolian
Youth Association and National Youth Foundation who used hate speech?
What does your Ministry do to prevent hate speech in
local administrations?
Do you think that the frequent use of hate speech by
the power
holders, including you, contributes to the spread of hate speech?
What happened?
The Anatolian Youth Association and National Youth Foundation hang
banners at the bus stops of Konya Metropolitan Municipality. The
banners in question quoted the Surah Al-Maidah [5:51] from the Quran:
"O you who have believed, do not take the Jews and the Christians as
allies. They are [in fact] allies of one another.
"And whoever is an ally to them among you - then indeed, he is [one] of
them. Indeed, Allah guides not the wrongdoing people."
On the banners were also the Star, or Shield, of David in
representation of the Jews and a cross in representation of Christians.
There was blood both on the star and the cross in the banners.
The banners have been removed as they caused public outrage. (BIA, 22 October 2019)
Les
supplétifs islamistes, fantassins de
l'offensive turque en Syrie
A la pointe de la lutte contre le régime au début de la révolte en
Syrie avant de dépérir, rongée par les divisions et l'indiscipline,
l'ancienne "Armée syrienne libre", reprise en main par la Turquie, lui
sert d'infanterie dans son offensive contre les forces kurdes.
Les factions qui composaient cette coalition hétéroclite avaient
commencé à perdre du terrain dès 2012 avec l'émergence de groupes
jihadistes et faute de soutien, notamment financier.
Après avoir quasiment disparu du paysage pendant plusieurs années,
l'Armée syrienne libre (ASL), dont certaines factions sont
d'inspiration islamiste mais estampillées "modérées", refait parler
d'elle en participant en août 2016, aux côtés de l'armée turque, à la
première offensive d'Ankara dans le nord de la Syrie qui avait
notamment permis d'expulser les jihadistes du groupe Etat islamique
(EI) de Jarablous.
Elle a ensuite participé en janvier 2018 à une deuxième offensive
turque dans le nord de la Syrie pour déloger la milice kurde des YPG de
la poche d'Afrine.
Mais les scènes montrant des membres de l'ASL posant avec le corps
mutilé d'une combattante kurde près d'Afrine ou se livrant à des
pillages dans la ville après sa prise n'ont rien fait pour arranger son
image de soldatesque indisciplinée.
C'est sous la bannière de l'Armée nationale syrienne (ANS), nouvelle
structure qui a remplacé l'ASL et relevant officiellement du
"gouvernement" en exil de l'opposition syrienne basée en Turquie, que
les combattants syriens participent à l'offensive lancée mercredi pour
déloger les YPG d'une vaste bande de territoires dans le nord-est de la
Syrie.
Considérées comme "terroriste" par Ankara en raison de leurs liens avec
le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), les YPG sont en revanche
soutenues par les Occidentaux car elles leur ont servi de fer de lance
dans la lutte contre l'EI.
"L'Armée nationale syrienne est la composante indigène de l'opération
turque. C'est une importante force d'infanterie pour l'offensive",
souligne Emre Kursat Kaya, expert au centre de réflexion Edam à
Istanbul.
- "Rôle crucial" -
"Ce groupe est essentiellement composé de combattants arabes sunnites
et de Turkmènes qui sont originaires de ces régions" dans le nord de la
Syrie, ajoute-t-il. "Leur présence dans l'opération constitue une
précieuse source de renseignement".
Début octobre, l'ANS a gonflé ses rangs pour disposer, au moins
théoriquement, de quelque 80.000 hommes, en fusionnant avec le Front
national de libération, une coalition de groupes armés actifs notamment
dans la région d'Idleb.
Les membres de l'ANS sont équipés, entraînés et rémunérés par la
Turquie.
"14.000 membres de l'ANS ont été mobilisés pour participer à
l'opération. Ce chiffre peut évoluer à la hausse ou à la baisse en
fonction du déroulement de la bataille", affirme à l'AFP le
porte-parole de l'ANS, le major Youssef Hammoud.
Selon lui, "un grand nombre" de ces combattants est originaire de
localités dans le nord-est de la Syrie d'où Ankara cherche à déloger
les YPG, comme Tal Abyad et Ras-Aïn. "Ces soldats avaient été chassés
de leurs villes et villages quand les YPG ont pris le contrôle de ces
territoires".
Charles Lister, analyste au Middle East Institute, estime que la
Turquie a déployé "environ 1.000 combattants" depuis le début de
l'offensive, sur les axes de Tal Abyad et Ras al-Aïn.
"L'ANS semble pour le moment opérer sous l'étroit contrôle de l'armée
turque et Ankara s'en sert comme une force de premier plan. Donc leur
rôle semble crucial pour le moment", décrypte-t-il.
M. Kaya, l'analyste d'Edam, estime que les abus commis par des
combattants syriens lors de l'opération d'Afrine ne devraient pas se
reproduire lors de l'actuelle offensive.
"Il ne faut pas oublier que les commandos turcs sur le terrain vont
superviser l'offensive et réagir à tout abus", souligne-t-il.
Dans un communiqué publié samedi, "l'état-major" de l'ANS a ordonné à
tous ses commandants de "superviser en permanence les combattants sur
le front pour empêcher toute violation ou abus".
Il a affirmé que les auteurs d'éventuels abus "s'exposeront aux
sanctions les plus sévères et seront traduits devant la justice pour
désobéissance militaire". (AFP, 12 octobre
2019)
Neuf civils "exécutés" samedi par
les supplétifs
islamistes
Au moins neuf civils, dont une responsable d'un parti politique, ont
été "exécutés" samedi en Syrie par les supplétifs syriens qui
participent à l'offensive déclenchée par Ankara contre une milice kurde
dans le nord-est de ce pays en guerre, a annoncé une ONG.
"Les neufs civils ont été exécutés à des moments différents, au sud de
la ville frontalière de Tal Abyad", a expliqué l'Observatoire syrien
des droits de l'Homme (OSDH).
Parmi les victimes figurent une responsable d'un parti politique et son
chauffeur, selon un communiqué du Conseil démocratique syrien, le bras
politique des Forces démocratiques syriennes (FDS), la principale
alliance de combattants kurdes et arabes dans le nord-est.
Hevrin Khalaf "a été sortie de sa voiture (...) et exécutée par les
mercenaires soutenus par la Turquie, sur la route entre Qamichli et
Minbej", est-il écrit dans le communiqué du Conseil démocratique
syrien. Son chauffeur a subi le même sort, selon le texte.
Mme Khalaf, qui était membre de la direction du Conseil démocratique
syrien et secrétaire générale du parti Avenir de la Syrie, avait 35 ans.
"C'est une grande perte. Elle avait un talent diplomatique, elle
participait toujours aux rencontres avec les Américains, les Français,
les délégations étrangères", a dit Mutlu Civiroglu, un spécialiste de
la politique kurde.
Mercredi les forces turques et des supplétifs syriens ont lancé une
offensive dans le nord-est de la Syrie pour éloigner de la frontière
turque la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple
(YPG).
Ces supplétifs syriens sont d'anciens rebelles qui combattaient
autrefois le régime de Bachar al-Assad. Mais avec l'évolution du
conflit et l'affaiblissement de la rébellion, ces factions sont
désormais financées et entraînées par Ankara.
Sur les réseaux sociaux et parmi les militants kurdes, deux vidéos ont
circulé. La première montre deux hommes habillés en civil accroupis au
sol, tandis qu'un combattant à leurs côtés annonce qu'ils ont été
capturés par les rebelles d'Ahrar al-Sharkiya.
Cette vidéo, dans laquelle il n'y a pas d'exécution, a été diffusée via
le compte Twitter de la faction rebelle avec une photo montrant les
deux captifs agenouillés.
Dans la deuxième vidéo, un combattant non identifié ouvre le feu sur
une personne habillée en civil.
L'OSDH a confirmé l'authenticité de ces vidéos mais l'AFP n'a pas pu
les vérifier de manière indépendante.
- "Empêcher tout abus" -
Ces morts portent à 38 le nombre des civils tués depuis le début de
l'assaut mercredi, d'après l'OSDH. Par ailleurs 81 combattants kurdes
ont été tués dans les affrontements, selon un dernier bilan de l'ONG.
Ankara a annoncé la mort de quatre soldats en Syrie et de 18 civils
dans la chute de roquettes kurdes tirées sur des villes frontalières
turques.
Le ministère turc de la Défense a assuré à plusieurs reprises que
toutes les mesures étaient prises pour éviter les pertes civiles en
marge de son offensive en Syrie.
La Turquie a déjà mené deux offensives dans le nord de ce pays, l'une
en 2016 contre le groupe Etat islamique (EI) et les YPG et l'autre en
2018 contre cette dernière milice.
Les supplétifs syriens ont participé à celle de 2018 pour déloger les
YPG de l'enclave d'Afrine. Les scènes montrant ces combattants posant
avec le corps mutilé d'une combattante kurde près d'Afrine ou se
livrant à des pillages dans cette ville après sa conquête avaient
provoqué un tollé.
Dans un communiqué samedi, "l'état-major" de "l'Armée nationale
syrienne", structure qui encadre les supplétifs syriens, avait ordonné
à tous ses commandants de "superviser en permanence les combattants sur
le front pour empêcher toute violation ou abus".
Selon le texte, les auteurs d'éventuels abus "s'exposeront aux
sanctions les plus sévères et seront traduits devant la justice pour
désobéissance militaire". (AFP, 12 octobre
2019)
Quelles sont ces milices qui
combattent dans le sillage de l’armée turque ?
En annonçant mardi l’offensive en Syrie, le président Recep Tayyip
Erdogan a précisé que l’"Armée nationale syrienne" combattait aux côtés
des forces turques. De quoi s’agit-il ?
De milices syriennes recrutées, parfois créées, par Ankara pour occuper
les territoires que l’armée turque a conquis en Syrie au cours de trois
opérations successives : Bouclier de l’Euphrate (2016), Rameau
d’Olivier (2018) et, aujourd’hui, Source de Paix (2019).
Cette "Armée nationale" est formée, structurée et payée par la Turquie.
Contrairement à l’ancienne Armée syrienne Libre (ASL), son principal
ennemi sont les Unités de protection du peuple (YPG) kurdes. La Turquie
s’appuie ainsi sur ces milices syriennes pour chasser la milice kurde,
jugée trop liée au PKK, et in fine, créer une zone tampon de 32 km au
moins de profondeur à l’intérieur de la Syrie.
La zone tampon est à moitié achevée, "une annexion"
À la suite de ses deux premières opérations, la Turquie a réussi à
créer une partie de cette zone tampon qu’elle réclame depuis longtemps.
Celle-ci s’étend désormais d’Afrine (où la population était
majoritairement kurde et d’où les YPG ont été délogés en 2018) jusqu’à
l’Euphrate.
"C’est pour moi une annexion qui ne dit pas son nom, une annexion de
fait/, constate Thomas Pierret, expert sur la Syrie au CNRS. À Azaz,
l’électricité vient désormais du réseau turc et il y a des bureaux de
poste turcs."
À Afrine, où la population kurde était majoritaire, les milices ont
commis des exactions contre la population. "Pour elles, c’est une
population conquise. Il y a des vols, des pillages, des enlèvements
d’enfants. Il n’y a pas de massacres mais des exactions", ajoute
l’expert belge.
Mardi, sur Twitter, Erdogan a promis que la Turquie allait "préserver
l’intégrité territoriale de la Syrie et libérer les communautés locales
des terroristes". Mais les Kurdes ne croient pas un mot de ce discours,
ni d’ailleurs une bonne partie des chrétiens de l’est de l’Euphrate.
Dans un communiqué publié le 6 octobre, plusieurs associations
syriaques pressentent qu’avec le retrait américain, leur terre "sera
divisée entre les Turcs et les islamistes au nord, l’armée d’Assad et
les Gardiens de la Révolution au sud". "Il n’y aura pas de paix dans
cette région", concluent-elles.
Des groupes djihadistes ou ethniques
Certains groupes alliés à l’armée turque sont ostensiblement
islamistes. C’est le cas d’Ahrar al-Sharqiya, venu de la région de Deir
Ezzor. Certains de ses combattants viennent de la puissante faction
armée d’Ahrar al-Islam. Fondé à Alep, le Front du Levant est aussi
salafiste.
D’autres sont plus ethniques ou tribaux. C’est le cas notamment de la
Division Sultan Murad composée de Turkmènes. Enfin, les renseignements
turcs ont tenté de retourner plusieurs chefs de tribus arabes dans la
région de Hassaké pour créer des dissidences et diviser l’alliance
sacrée entre Arabes, Kurdes et chrétiens qui a défait Daech.
(Christophe Lamfalussy, La Libre Belgique, 11 octobre 2019)
Offensive turque en Syrie : le risque d'une
grande évasion de jihadistes
Leur sort, qui risque d'être bouleversé par l'offensive turque en cours
en Syrie, préoccupe le monde entier : les jihadistes étrangers
prisonniers des forces kurdes pourraient profiter du chaos pour
disparaître dans la nature.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par la principale
milice kurde de Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG), "ont
prévenu que si la Turquie pénétrait en Syrie, elles devraient consacrer
leurs forces à repousser l'attaque turque", explique à l'AFP Sam
Heller, analyste à l'International crisis group (ICG).
"Elles détiennent des milliers de prisonniers du groupe État islamique
(EI), souvent dans des prisons improvisées", ajoute-t-il. "Si des
cadres de l'EI s'évadent à la faveur du chaos, ils seront en mesure de
remonter des opérations dans la zone. Et s'ils fuient le champ de
bataille syrien, ils pourraient renforcer des groupes radicaux
islamistes dans le reste du monde".
L'administration semi-autonome kurde de Syrie a assuré jeudi que des
bombardements turcs avaient touché "une partie de la prison de Jarkine
à Qamichli (nord-est de la Syrie) où se trouvent un grand nombre de
terroristes de l'EI, originaires de plus de soixante pays", sans
préciser si cela avait permis des évasions.
En prévision de l'offensive turque, annoncée plusieurs jours à
l'avance, l'armée américaine a transféré "en lieu sûr" au moins deux
importants membres de l'EI, a révélé jeudi le président Donald Trump.
Selon le Center on National security de l'université new-yorkaise de
Fordham, citant de hauts responsables américains, ce sont "plusieurs
douzaines" de membres de l'EI détenus par les FDS qui ont été mis à
l'abri préventivement par l'US Army, certainement en Irak.
Pour l'instant, les responsables kurdes de Syrie assurent qu'en dépit
des circonstances ils n'ont pas l'intention d'ouvrir grandes les portes
de leurs prisons.
"Sur les jihadistes (étrangers), notre coopération (avec la France)
continue, dans des conditions difficiles. On maintient avec force et
rigueur notre coopération", assure ainsi à l'AFP leur représentant en
France, Khaled Issa.
"On va essayer de jongler sur plusieurs fronts avec les moyens dont on
dispose", dit-il. "On est obligé de retirer une partie (de nos hommes),
même sur la vallée de l'Euphrate où éventuellement le régime et ses
alliés peuvent avancer. Cette opération (turque) aura un impact bien
négatif sur notre combat contre les cellules dormantes de l'EI, qu'on
faisait tous les jours".
- "Rentrer chez eux" -
Pour le président Trump, les choses sont simples et la cause entendue.
Que va-t-il se passer ? "Et bien, ils vont s'échapper vers l'Europe",
a-t-il lancé mercredi soir, répondant à la question d'un journaliste.
"C'est là qu'ils veulent aller. Ils veulent rentrer chez eux, mais ça
fait des mois que l'Europe ne voulait pas les reprendre", a-t-il
regretté. "On aurait pu les leur livrer, ils auraient pu être jugés,
ils (les Européens) auraient pu faire ce qu'ils voulaient..."
Alain Rodier, ancien de la DGSE (services extérieurs français) et
directeur de recherche au Centre français de recherche sur le
renseignement (CF2R), ne considère pas cette hypothèse comme la plus
vraisemblable.
"Jusqu'à maintenant, il semble que les jihadistes, en particulier
français et européens, ne reviennent pas vers l'Europe", dit-il à
l'AFP. "Ils savent qu'ils sont pour la plupart identifiés, que les
services ont leurs noms, photos et souvent leurs empreintes digitales,
donc il y a un risque à la frontière de se faire intercepter. Si vous
sortez d'un camp de prisonniers, ce n'est pas pour entrer en prison
ailleurs".
"Il semble que certains aient choisi l'Extrême Orient, où ils sont
inconnus, d'autres pourraient choisir le Sahel", ajoute-t-il.
L'hypothèse d'une fuite de certains islamistes radicaux vers les
autres terres de jihad avait été évoquée fin septembre, donc avant la
nouvelle offensive turque, par le coordinateur national du
renseignement français, Pierre Bousquet de Florian.
Il avait précisé qu'une quarantaine de jihadistes français étaient
notamment parvenus à quitter la province d'Idleb, en Syrie, pour
rejoindre d'autres cellules d'EI en Asie du Sud-Est, en Afghanistan et
au Sahel.
(AFP, 10 octobre
2019)
Socio-économique
/ Socio-economic
Un banquier turc condamné aux
Etats-Unis nouveau patron de la Bourse
La Turquie a nommé à la tête de la Bourse d'Istanbul un ancien banquier
condamné l'année dernière par la justice américaine pour le
contournement des sanctions contre l'Iran, une décision qui s'apparente
à un pied de nez aux Etats-Unis.
Mehmet Hakan Atilla "a été élu président directeur général et membre du
conseil d'administration de la Bourse d'Istanbul", a indiqué cette
dernière lundi soir dans un communiqué.
M. Atilla avait été condamné en janvier 2018 par les Etats-Unis à une
peine de prison pour contournement des sanctions contre l'Iran, et
libéré en juillet 2019. A son retour en Turquie, il avait été accueilli
en grande pompe par le gouvernement.
Cette nomination intervient à un moment tendu dans les relations
turco-américaines, depuis qu'Ankara a lancé une opération militaire
contre une milice kurde en Syrie qu'elle qualifie de "terroriste", mais
qui est soutenue par les pays occidentaux.
Le choix de M. Atilla pour diriger la Bourse illustre le soutien dont
il jouit à Ankara, où le président Recep Tayyip Erdogan a toujours
dénoncé sa condamnation par la justice américaine.
Sa nomination intervient moins d'une semaine après que les Etats-Unis
ont annoncé des poursuites similaires contre la banque turque pour
laquelle M. Atilla travaillait au moment de sa condamnation, Halkbank.
Halkbank est accusée de "l'une des plus graves violations du régime de
sanctions que nous ayons vues", selon les termes du ministère américain
de la Justice.
Avant que ne soit signé jeudi un accord entre Washington et Ankara en
faveur d'une trêve dans le nord-est de la Syrie, le président Trump
avait proféré des menaces de sanctions économiques à l'encontre de la
Turquie.
Dans ce contexte, Halkbank a décrit son inculpation aux Etats-Unis
comme une manoeuvre liée à l'offensive turque.
Sur Twitter, le ministre turc des Finances et gendre du président
Erdogan, Berat Albayrak, a souhaité au nouveau directeur de la Bourse
d'Istanbul une "heureuse prise de fonction" après ce qu'il a qualifié
d'"injuste condamnation" aux Etats-Unis. (AFP, 22 octobre
2019)
NBA: le turc Enes Kanter dénonce l'offensive d'Erdogan
en Syrie
Le joueur turc de la NBA Enes Kanter a fermement condamné mardi
l'opération du président Recep Tayyip Erdogan contre les Kurdes en
Syrie, assurant que ce dernier n'avait "aucun respect pour les droits
humains".
"C'est un homme très mauvais", a martelé le pivot des Boston Celtics
lors d'une interview à la chaîne américaine CNN. "Ce n'est pas pour
rien que je l'ai appelé le Hitler de notre siècle".
Il a appelé la Turquie à stopper son opération contre les Kurdes, que
Ankara menace de reprendre après quelques jours de trêve. "C'est une
tragédie humaine. Il y a beaucoup d'hommes, de femmes, d'enfants et de
bébés innocents qui meurent", a-t-il déploré. "J'ai beaucoup d'amis
kurdes et ce sont des gens formidables".
Partisan assumé du mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, désigné
par Ankara comme l'instigateur d'une tentative de coup d'Etat contre M.
Erdogan en 2016, Enes Kanter est persona non grata dans son pays,
pourtant grand amateur de basket. Il y est considéré comme un dangereux
criminel, Ankara ayant même demandé qu'il fasse l'objet d'une notice
rouge d'Interpol.
Assurant qu'il n'y avait "pas de démocratie, de liberté d'expression ou
de religion en Turquie", M. Kanter a promis de continuer d'être "la
voix de tous ceux qui n'en ont pas", malgré les risques de représailles
à l'encontre de sa famille.
"C'est très triste, parce que c'est quand même mon pays. J'adore mon
pays", a-t-il regretté. (AFP, 22 octobre
2019)
Saluts
militaires: cinq équipes de foot allemandes
menacées de sanctions
Cinq équipes allemandes de football de niveau régional sont menacées de
sanctions après que des joueurs ont effectué, comme les footballeurs
internationaux turcs, des saluts militaires après un but, selon
plusieurs fédérations régionales.
Trois équipes du district de Recklinghausen (Rhénanie du
Nord-Westphalie), près de Gelsenkirchen, sont convoquées devant un
comité de discipline après la diffusion sur les réseaux sociaux de
photos montrant des joueurs effectuant ce salut après un but, rapporte
l'agence SID, filiale de l'AFP.
"Dans un cas, c'était toute l'équipe, dans d'autres, c'était cinq ou
six joueurs", a précisé à SID Hans-Otto Matthey, président de
l'Association de Football et d'Athlétisme de Westphalie (FLVW).
M. Matthey n'a pas précisé le calendrier des audiences disciplinaires,
mais espère que le fait de rendre les clubs responsables découragera
d'autres équipes du Land, où la communauté turque est importante, de
répéter ce geste lors des matches de ce week-end.
Les deux autres équipes concernées évoluent en Bavière et devraient
elles aussi faire l'objet de sanctions.
Plusieurs fédérations régionales allemandes avaient déjà menacé de
sanctions mardi les joueurs amateurs tentés d'imiter les internationaux
turcs, qui ont effectué ce salut lors de leurs deux dernières
rencontres, contre l'Albanie et la France.
Les joueurs turcs entendaient exprimer leur soutien à l'offensive menée
dans le Nord-Est de la Syrie contre les Kurdes.
L'Allemagne compte environ 2,5 millions d'habitants d'origine ou de
nationalité turque. Environ 1 million de personnes d'origine kurde
vivent également dans le pays.
L'UEFA a ouvert mardi une enquête disciplinaire visant la Turquie à la
suite des saluts militaires effectués par les joueurs turcs et portant
sur une éventuelle "provocation politique". (AFP, 16 octobre
2019)
Volkswagen suspend sa décision
sur une nouvelle usine en Turquie
Le groupe automobile Volkswagen a annoncé mardi avoir suspendu sa
décision sur la construction d'une nouvelle usine en Turquie, se disant
"préoccupé" après le début de l'offensive turque en Syrie.
"La décision sur la nouvelle usine a été repoussée par le directoire",
a indiqué un porte-parole du constructeur. "Nous observons la situation
de près et voyons l'évolution actuelle avec préoccupation."
La Turquie a lancé mercredi dernier une offensive dans le nord-est de
la Syrie contre une milice kurde soutenue par les Occidentaux dans la
lutte antijihadiste mais qu'Ankara accuse de terrorisme.
Le groupe automobile avait décidé "ses derniers mois" d'installer en
Turquie son nouveau site de production d'Europe de l'Est, et non en
Roumanie ou en Bulgarie, selon le quotidien Handelsblatt.
L'usine représente un investissement estimé entre 1,2 et 1,5 milliard
d'euros et devrait employer quelque 4.000 personnes.
Le choix du pays avait déjà suscité l'ire de plusieurs députés
européens, qui ont accusé la Turquie d'avoir promis à Volkswagen de
gros contrats publics et des subventions contraires à la législation
européenne.
Les Etats membres de l'Union européenne ont condamné lundi
l'intervention militaire turque dans le nord de la Syrie.
Berlin a également condamné cette offensive et annoncé samedi stopper
ses livraisons d'armes à la Turquie.
Environ un million de kurdes vivent en Allemagne, souvent originaires
du territoire turc, sur les 2,5 millions de personnes de nationalité ou
d'origine turque que compte le pays.
Euro-2020: L'UEFA va
"examiner" le salut militaire des joueurs turcs
Un responsable de l'UEFA a fait savoir que la confédération européenne
de football allait "examiner" la célébration des joueurs de l'équipe de
Turquie, qui ont fêté avec un salut militaire un but contre l'Albanie,
alors que l'armée de leur pays a lancé une offensive contre des
positions kurdes dans le nord de la Syrie.
"Personnellement, je n'ai pas vu ce geste, qui pourrait être assimilé à
une provocation", a déclaré Philip Townsend, chef de presse de l'UEFA,
interrogé par l'agence italienne Ansa.
"Est-ce que le règlement interdit les références à la politique et à la
religion ? Oui, et je peux vous garantir que nous allons examiner cette
situation. Laissez-moi vérifier", a-t-il ajouté.
Ce salut a été effectué après le but victorieux de Cenk Tosun vendredi
contre l'Albanie en éliminatoires pour l'Euro-2020 (1-0).
Après le match, une photo a également été postée sur le compte Twitter
officiel de l'équipe nationale. Les joueurs y font un salut militaire
et le tweet indique que les joueurs "ont dédié leur victoire à nos
valeureux soldats ainsi qu'à nos militaires et concitoyens tombés en
martyrs".
En Turquie, il est courant que les célébrités, footballeurs compris,
affichent leur soutien envers les forces de sécurité après des
attentats ou pendant des opérations militaires.
En Italie, l'international turc de l'AS Rome Cengiz Under (blessé
actuellement), a lui aussi fait polémique avec une photo le montrant
faisant le même salut militaire, surmontée de trois drapeaux turcs.
L'initiative a été très critiquée sur les réseaux sociaux, notamment
parce que le joueur porte sur la photo le maillot de la Roma et pas
celui de sa sélection.
La Turquie a déclenché mercredi une offensive dans le nord de la Syrie
contre une milice kurde, deux jours après que les Etats-Unis ont retiré
des militaires déployés dans certains secteurs du nord syrien juste à
la frontière avec la Turquie. (AFP, 12 octobre
2019)
Début du procès d'un féminicide qui a choqué la
Turquie
Le procès d'un homme accusé d'avoir tué son ex-femme sous les yeux de
leur fille, un meurtre dont les images ont suscité une onde de choc
dans le pays, s'est ouvert mercredi dans une ambiance tendue.
Emine Bulut, 38 ans, a été poignardée à mort en public dans un café à
Kirikkale (centre) en août par Fedai Varan, 43 ans, dont elle avait
divorcé quatre ans auparavant.
La vidéo des derniers instants de la victime, criant "Je ne veux pas
mourir" en tenant son cou ensanglanté, est devenue virale et a ravivé
le débat sur les violences contre les femmes en Turquie.
A l'ouverture du procès à Kirikkale dans une salle d'audience
archicomble, M. Varan a choisi de garder le silence, selon une
correspondante de l'AFP. Il risque une peine d'emprisonnement à vie
pour "meurtre prémédité avec circonstances aggravantes".
Après avoir été arrêté, il avait tenté de justifier son geste en
affirmant à la police que Bulut l'avait "insulté".
La fille de Bulut, âgée de 10 ans, a témoigné par vidéo au procès,
indiquant qu'elle et sa mère s'étaient rendues dans un poste de police
pour porter plainte contre M. Varan, avant d'être retrouvées par
celui-ci.
Présente au moment du meurtre, la fillette apparaît elle aussi dans la
vidéo devenue virale. On l'y voit supplier sa mère grièvement blessée
de tenir bon, répétant "S'il te plaît, ne meurs pas".
- "Pas mon père" -
Lorsque le juge lui a demandé si elle avait tenté d'arrêter son père,
elle a répondu avoir "jeté son sac, sa tablette" sur l'homme sans
parvenir à le stopper.
L'enfant a ajouté : "Cet individu, cet homme n'est pas mon père" devant
une salle où beaucoup ne sont pas parvenus à retenir leurs larmes.
En pleurs, la mère de Bulut, Fadime, a exigé que Varan écope de "la
peine la plus lourde".
"Comment peut-il dire qu'il est père après avoir fait ça ?", a-t-elle
ajouté avant de s'effondrer.
L'audience a pris un tour chaotique lorsque la cour a passé la vidéo du
meurtre, des proches de Bulut se précipitant sur l'accusé. La police a
dû stopper l'audience et évacuer la salle.
Dans la foulée, le procès a été ajourné au 21 octobre.
- "Provoqué" -
Les violences contre les femmes sont un mal endémique en Turquie. Dans
une société où de nombreux hommes ne les considèrent pas comme leurs
égales, une procédure de divorce ou une plainte peut amener le
partenaire violent à attaquer, voire tuer sa compagne.
Des associations accusent la justice turque de prononcer des peines
insuffisantes, dans certains cas, contre des accusés qui affirmaient
avoir été "provoqués".
Un total de 354 femmes ont été tuées en Turquie au cours des neuf
premiers mois de 2019, selon le groupe de défense des droits des femmes
"Nous ferons cesser le féminicide". En 2018, ce chiffre s'est élevé à
440. En 2017, on en comptait 409, contre 121 en 2011.
La Turquie a ratifié la Convention d'Istanbul de 2011 du Conseil de
l'Europe qui vise à faire diminuer les violences domestiques, et le
pays s'est doté de lois contraignantes sur le sujet.
Mais les associations réclament plus de fermeté de la part du
gouvernement dans sa lutte contre le problème, ainsi qu'une plus
stricte application des lois.
Elles soulignent notamment le manque de refuges pour les femmes dans le
besoin, ainsi que la nécessité de s'attaquer au problème plus large des
inégalités entre les sexes dans la société turque. (AFP, 9 octobre
2019)
Ankara
assimile un ouvrage sur les "filles
rebelles" à de la
pornographie
L'auteure du livre pour enfants vendu à des millions d'exemplaires dans
le monde "Histoires du soir pour filles rebelles" a déploré auprès de
l'AFP vendredi une décision des autorités turques d'assimiler le
contenu de cet ouvrage à de la pornographie et donc de réguler ses
ventes.
L'ouvrage d'Elena Favilli et de Francesca Cavallo, sorti en 2016,
raconte "100 destins de femmes extraordinaires" allant de la peintre
mexicaine Frida Kahlo à la physicienne et chimiste Marie Curie ou
encore à l'icône française de la mode Coco Chanel. Il a été traduit en
46 langues, dont le turc.
"Quand un gouvernement a peur d'un livre pour enfants qui promeut
l'égalité, cela signifie que promouvoir ces idées dans la littérature
jeunesse peut avoir et a un impact", a déclaré Mme Cavallo à l'AFP par
messagerie téléphonique. "Cela me motive encore plus pour continuer à
me battre tous les jours."
Dans une décision rendue publique la semaine dernière, le Conseil turc
chargé de la protection des mineurs des publications obscènes a déclaré
que "certains des passages du livre auraient une mauvaise influence sur
les esprits des personnes de moins de 18 ans".
L'ouvrage ne peut donc désormais être vendu qu'aux personnes majeures
et doit être dissimulé dans les magasins.
"Les filles méritent de grandir entourées par plus de modèles féminins.
Elles méritent de grandir avec l'idée qu'elles peuvent être ce qu'elles
veulent", a déploré Mme Cavallo.
Illustré de portraits colorés, son livre raconte à la façon d'un conte
de fées la vie de 100 femmes connues (y compris la chanteuse Beyoncé et
l'animatrice et productrice de télévision américaine Oprah Winfrey).
Les fonds ayant permis sa publication, qui a généré plusieurs suites,
imitations et produits dérivés, ont été collectés grâce à l'une des
campagnes de financement participatif les plus couronnées de succès.
La seule difficulté à laquelle les auteures avaient jusqu'alors été
confrontées avait été une décision russe de censurer l'histoire d'une
femme transgenre, selon Mme Cavallo.
L'association des maisons d'édition turques a diffusé un communiqué
cette semaine qualifiant la décision du gouvernement de "danger du
point de vue de la liberté d'expression et de publication et de menace
pesant sur les principes d'une société démocratique".
Pour Murat Celikkan, de l'Association des droits de l'homme à Istanbul,
"trouver dangereux que des femmes aient surmonté les obstacles d'un
monde" dominé par les hommes "traduit l'état d'esprit des dirigeants en
Turquie".
"Maintenant, je m'inquiète beaucoup plus de l'avenir de ma fille de
cinq ans dans ce pays", poursuit-il.
L'éditeur turc de l'ouvrage, Hep Kitap, a dit à l'AFP attendre
qu'une décision soit officiellement communiquée à ce sujet avant de
faire des commentaires. (AFP, 4 octobre
2019)
77 Percent Don’t Know What to do at the Moment of
Earthquake
Areda Survey research company conducted an earthquake survey in
İstanbul with the participation of 1,603 people.
The survey has shown that while 47 percent of the participants are
thinking of changing their GSM operators after they failed to provide
services during and after the 5.8-magnitude that hit İstanbul on
September 26.
The survey has also demonstrated the 77 percent of the participants do
not know what to do at the moment of an earthquake.
According to the survey, while the Disaster and Emergency Authority
(AFAD) is the most trusted institution for the İstanbulites who
participated in the survey, 50.3 percent state that they trust the
earthquake experts expressing opinion on television and social media.
Some highlights from the survey results are as follows:
8 percent find the precautions adequate
While 8 percent of the participants think that the precautions taken in
the city for an earthquake are adequate, 21.5 percent are of the
opinion that the precautions that they have personally taken are
sufficient.
The trust of people in the houses where they live has decreased in
August. While 34.9 percent expressed complete trust and 42 percent
partial trust for their houses, the former rate has fallen to 27.1
percent and the latter has increased to 49.7 percent in August.
CLICK - 464 Buildings Reported Damaged, One-Day Suspension at 14
Schools in İstanbul
62 percent did not check durability
While 43 percent indicate that they have not checked the durability of
buildings for an earthquake, 26.8 percent answer this question with
"Yes".
As for the rate of those who checked the durability of buildings while
purchasing or renting a flat, 37.3 percent checked it, 62.7 percent did
not.
CLICK - Number of Emergency Assembly Areas in İstanbul 'Reduced from
407 to 77'
77 percent don't know what to do
77.4 percent of the participants indicate that they do not know what to
do in the moment of earthquake. While 49.4 percent know the emergency
assembly areas in their vicinity, 50.6 percent say that they do not.
AFAD trusted the most
To the question "Who do you think will help you first in the event of a
possible earthquake?", the highest rate of participants answer as the
AFAD.
While 50.6 percent express trust for the AFAD, 19.7 percent express
support for municipalities and 17 percent for non-governmental
organizations.
47 percent think of changing GSM operators
As a reason for the communication gap ensuing the İstanbul earthquake,
88.5 percent refer to a lack of infrastructure of GSM operators. 47
percent indicate that they are thinking of changing their GSM operators.
While 50.3 percent say that they trust earthquake specialists
expressing opinion on TV and social media, the most frequently used
sources of news after the earthquake are TV with 39.4 percent, social
media with 30 percent, online news with 26.4 percent and immediate
circle with 4 percent.
To the question "Whom did you think about first after the earthquake?",
55.3 percent of the participants answer, "My children". (BIA, 30 September
2019)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Erdogan
raille l'UE qui redoute un nouvel afflux de
migrants
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a raillé jeudi l'Union
européenne, préoccupée à l'idée d'un nouvel afflux de migrants syriens
depuis la Turquie, ajoutant qu'il "ouvrirait les portes quand l'heure
sera venue".
"Lorsque je dis qu'on va ouvrir les portes (aux migrants), c'est le
branle-bas de combat", s'est gaussé le président turc lors d'un
discours à Ankara. "Ne vous en faites pas, quand l'heure sera venue,
ces portes s'ouvriront", a-t-il lancé.
"Vous avez de l'argent, vous êtes forts. Mais quand 100 ou 200
personnes gagnent la Grèce par la mer, vous téléphonez tout de suite
pour dire, +100 personnes sont arrivées sur les îles (grecques)+", a
dit M. Erdogan.
Les pays de l'UE ont vivement critiqué l'offensive lancée le 9 octobre
par Ankara dans le nord-est de la Syrie contre la milice kurde des
Unités de protection du peuple (YPG), suscitant l'ire d'Ankara.
Il y a deux semaines, M. Erdogan avait déjà menacé d'"ouvrir les
portes" pour permettre aux 3,6 millions de Syriens réfugiés en Turquie
de rejoindre l'Europe, reprochant à l'UE de qualifier d'"invasion"
l'opération lancée par la Turquie contre les YPG.
Avec l'appui des pays occidentaux, cette milice kurde a été le fer de
lance de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).
Mais la Turquie qualifie ce groupe de "terroriste" en raison de
ses
liens étroits avec le Parti des travailleurs (PKK), qui mène une
sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.
Après des accords conclus avec Washington et Moscou, Ankara a
interrompu son opération pour permettre aux YPG de se retirer de leurs
positions frontalières de la Turquie.
M. Erdogan a indiqué que l'armée turque et ses supplétifs syriens
étaient en train de "passer la zone au peigne fin". "Si des terroristes
se présentent face à nous pendant ce processus, les écraser est notre
droit le plus naturel", a-t-il prévenu. (AFP, 24 octobre
2019)
Le Parlement européen condamne
l'intervention turque en Syrie
Le Parlement européen a condamné jeudi l'intervention turque dans le
Nord-Est de la Syrie et exhorté Ankara à retirer l'ensemble de ses
forces armées.
Dans la résolution, votée à main levée, le Parlement estime que
l'intervention militaire "représente une violation grave de la
législation internationale, et qu'elle compromet la stabilité et la
sécurité de la région dans son ensemble".
Les eurodéputés rejettent la création d'une "prétendue zone de
sécurité" et expriment leur solidarité avec le peuple kurde. Ils
émettent également des craintes sur une résurgence de Daech (acronyme
arabe du groupe jihadiste Etat islamique).
Ils demandent aux Etats membres de prendre "une série de sanctions
ciblées et interdictions de visa" contre les hauts fonctionnaires turcs
"responsables des atteintes aux droits de l'homme perpétrées dans le
cadre de l'intervention militaire en cours" et ceux "responsables de la
répression des droits fondamentaux en Turquie".
"Les députés trouvent inacceptable que le président turc Recep Tayyip
Erdogan ait fait des réfugiés une arme et les ait utilisés pour faire
du chantage à l'UE", résume le Parlement dans un communiqué. Ils
souhaitent que les Etats membres envisagent "la suspension des
préférences commerciales au titre de l'accord sur les produits
agricoles et, en dernier recours, la suspension de l'union douanière"
entre l'Union européenne et la Turquie.
"Nous rejetons en bloc l'approche adoptée aujourd'hui par le Parlement
européen au sujet de l'Opération Source de Paix", a réagi dans un
communiqué le ministère turc des Affaires étrangères.
"Aucune force ne pourra empêcher la Turquie de prendre les mesures
nécessaires pour assurer sa sécurité", assure le communiqué.
Lors d'un débat qui s'est tenu mercredi, de nombreux eurodéputés
avaient pointé du doigt "l'impuissance" de l'UE.
"Jusqu'à présent, la réponse de l'UE n'a pas été assez forte", a estimé
l'élu néerlandais Malik Azmani (Renew Europe) qui a appelé à "être
prêts pour des actions plus fermes: sur les armes, en matière
d'économie et de sanctions ciblées".
"Nous restons incapables de réagir", a lancé le Français
François-Xavier Bellamy (PPE). Un "silence" dû selon lui à l'absence,
d'"autonomie stratégique en matière de défense", au fait que l'UE "a
construit un marché au lieu de partager des principes issus de notre
civilisation commune" mais aussi au "chantage migratoire" opéré par M.
Erdogan.
Le débat a donné lieu à un incident causé par un eurodéputé de la Ligue
italienne (extrême droite, groupe ID), Angelo Ciocca. Pour dénoncer ce
qu'il considère comme des pressions d'Ankara sur les eurodéputés, il a
jeté au centre de l'hémicycle une boîte de chocolats, offerte par les
"autorités turques" lors d'une précédente plénière "pour demander au
Parlement européen de pousser à la reprise des négociations d'adhésion".
Ce "comportement turbulent", selon l'expression du président du
Parlement David Sassoli, lui a valu la perte de ses indemnité
journalières pendant 10 jours. Il peut faire appel de la décision. (AFP, 24 octobre
2019)
Des
parlementaires de plusieurs pays
condamnent l'"agression militaire" turque
Les présidents des commissions des Affaires étrangères de plusieurs
Parlements, dont l'Assemblée française ou la chambre des représentants
américaine, ont condamné vendredi "avec la plus grande fermeté" ce
qu'ils considèrent comme "une agression militaire turque dans le
nord-est de la Syrie".
"Nous, présidents des commissions des Affaires étrangères des
Parlements d'Allemagne, des États-Unis d'Amérique, de France, du
Royaume-Uni et du Parlement européen, condamnons conjointement et avec
la plus grande fermeté l'offensive militaire turque dans le nord-est de
la Syrie", écrivent les signataires dans une déclaration conjointe.
Il s'agit de Marielle de Sarnez (MoDem) pour l'Assemblée en France,
Eliot Engel pour la Chambre des représentants (États-Unis), David
McAllister pour le Parlement européen, Norbert Röttgen pour le
Bundestag (Allemagne) et Tom Tugendhat pour la Chambre des communes
(Royaume-Uni), selon cette déclaration transmise à l'AFP par Mme Sarnez.
"Nous considérons que cette intrusion est une agression militaire et
une violation du droit international. L'offensive turque est source de
souffrance pour les populations locales, contraintes de fuir, et d'une
plus grande instabilité en Syrie et dans la région voisine", disent-ils.
"Nous considérons que l'abandon des Kurdes de Syrie est une erreur. Les
Forces démocratiques syriennes (FDS), notre partenaire dans la
coalition internationale, ont grandement contribué au succès de la
lutte encore inachevée contre Daech en Syrie et ont ce faisant subi de
lourdes pertes", poursuivent les parlementaires.
Ils regrettent "profondément la décision du président des États-Unis
Donald Trump de retirer les troupes américaines du nord-est syrien" et
appellent "l'Union européenne et ses États membres à prendre leurs
responsabilités et à participer à la résolution du conflit". (AFP, 18 octobre
2019)
Les dirigeants de l'UE
appellent la Turquie à cesser son intervention militaire
Les dirigeants de l'Union européenne ont pris note jeudi de la
suspension de l'opération militaire lancée par la Turquie dans le
nord-est de la Syrie et ont appelé Ankara à l'abandonner et à retirer
ses troupes.
"Le Conseil européen prend note de l'annonce faite par les Etats-Unis
et la Turquie d'une pause pour toutes les opérations militaires. Elle
exhorte à nouveau la Turquie à mettre fin à son action militaire et à
retirer ses forces", indique une déclaration adoptée par les dirigeants
de l'UE au terme de la première journée d'un sommet à Bruxelles.
L'UE a renouvelé sa "condamnation de l'intervention militaire menée
unilatéralement par la Turquie dans le nord-est de la Syrie, qui
provoque des souffrances humaines inacceptables, compromet la lutte
contre Daech (le groupe Etat islamique) et menace gravement la sécurité
européenne", ajoute la déclaration.
Les dirigeants européens ont enfin rappelé leur décision de "mettre fin
aux licences d'exportation d'armes vers la Turquie".
La Turquie a accepté jeudi de suspendre son offensive dans le nord-est
de la Syrie et d'y mettre fin définitivement si les forces kurdes s'en
retirent sous cinq jours, aux termes d'un accord arraché à Ankara par
le vice-président américain Mike Pence.
Les forces kurdes se sont déclarées prêtes, par la voix d'un de leurs
commandants, à respecter "le cessez-le-feu" avec la Turquie.
Selon l'accord annoncé par M. Pence, les forces kurdes devront se
retirer d'un secteur d'une profondeur de 32 km censé se transformer à
terme en "zone de sécurité", en faveur de laquelle la Turquie milite
depuis des mois. (AFP,
18 octobre
2019)
Le
Parlement européen appelle les 28 à sanctionner plus
durement la Turquie
Devant les chefs d'état et de gouvernement réunis en Conseil européen
ce jeudi (17 octobre) à Bruxelles, le président du Parlement européen
David Sassoli a tenu des propos très durs. Il exige de renforcer les
sanctions au plan militaire, économique et politique
Ce propos va beaucoup plus loin que ce que les États membres (à
quelques exceptions près) sont disposés à faire. Le Parlement européen
devrait augmenter la pression mercredi prochain (23 octobre), juste
avant la réunion ministérielle de l'OTAN.
Une condamnation ferme de l'offensive
David Sassoli, dont c'était la première apparition devant les Chefs
d'état et de gouvernement a « condamné fermement et sans réserve »
l'offensive turque dans le nord-est de la Syrie. C'est « une violation
grave du droit international » et « cela compromet la stabilité et la
sécurité de la région dans son ensemble, cause la souffrance d’une
population déjà touchée par la guerre et entrave l’accès à l’aide
humanitaire. » « Cette action militaire doit être arrêtée
immédiatement. » a-t-il ajouté.
Geler tous les contrats militaires en cours
Les premières mesures prises par les Européens — coordonner les mesures
nationales d’embargo sur les ventes futures d’armes à la Turquie (lire
: Les 28 tombent d’accord pour sanctionner la Turquie pour deux motifs.
Le Royaume-Uni résiste) — ne sont « pas suffisantes », estime-t-il. Il
faut « un embargo commun au niveau de l’Union non seulement pour les
livraisons futures d’armes, mais également pour les commandes en cours
» (1).
Mettre en place des sanctions économiques
Il faut aussi « mettre sur la table toute possibilité de sanctions
économiques contre le gouvernement turc ; celles-ci ne doivent
concerner que des personnes physiques et morales et non la société
civile déjà éprouvée par la crise économique ».
Lancer le débat à l'OTAN et à l'ONU
Les Européens doivent « faire tout ce qui est en notre pouvoir pour
mettre fin à cet acte de guerre et lancer une initiative qui fera
l’objet d’un débat au sein de l’OTAN et qui sera portée devant le
Conseil de sécurité des Nations Unies ».
Suspendre les négociations d'adhésions
Le Parlement européen, comme il l’a déjà fait par le passé, demande «
de nouveau la suspension des négociations d’adhésion avec la Turquie ».
Et de trouver « inacceptable [...] toute tentative des autorités
turques de faire un lien entre l’action militaire dans le nord-est de
la Syrie et le sort des réfugiés syriens sur le territoire turc ». (AFP, 17 octobre
2019)
L'UE
condamne Ankara, mais pas d'accord pour un embargo
sur les armes
Les Etats membres de l'Union européenne ont condamné lundi
l'intervention militaire turque dans le nord de la Syrie, mais ne sont
pas parvenus à s'entendre pour imposer un embargo sur les ventes
d'armes à la Turquie, un pays membre de l'Otan.
Ils se sont simplement engagés dans une déclaration commune à "adopter
des positions nationales fermes concernant leur politique d'exportation
d'armements vers la Turquie".
"Est-ce que cela sera suffisant ? Nous verrons", a commenté la cheffe
de la diplomatie européenne Federica Mogherini à l'issue de la réunion
des ministres des Affaires étrangères à Luxembourg.
"Je ne pense pas qu'Erdogan va s'arrêter", a estimé le Luxembourgeois
Jean Asselborn. "Cette intervention est soutenue en Turquie, même
l'opposition la soutient, et (le président Recep Tayyip) Erdogan,
n'attend pas après l'Europe pour se procurer des armes", a-t-il
expliqué.
Le fait que la Turquie soit membre de l'Otan, comme la plupart des pays
de l'UE, rendait impossible de facto de lui imposer un embargo, a
expliqué un haut responsable européen. Et l'UE ne peut décider pour des
compétences qui relèvent de la souveraineté des Etats, a-t-il ajouté.
La Turquie est un "important partenaire pour l'UE", a rappelé Federica
Mogherini. "Et on ne peut pas passer sous silence le fait que la
Turquie a pris en charge énormément de Syriens qui ont fui les combats
dans leur pays", a souligné un haut responsable européen.
L'accord s'est fait sur une "stricte application" de la politique
existante en matière d'exportations d'armements, dont une disposition
impose de ne pas les approuver lorsqu'elles peuvent "contribuer à
l'instabilité régionale".
- Les nouveaux contrats d'armement concernés -
Federica Mogherini a assuré que cette disposition aurait le "même
effet" qu'un embargo sur les armes, mais serait plus rapide et plus
facile à appliquer.
"L'engagement porte sur les nouveaux contrats d'armements", a expliqué
le ministre espagnol Josep Borrell. "Chaque pays devra décider pour les
contrats en cours", a souligné son homologue allemand Heiko Maas.
Le problème est que les ventes d'armes à la Turquie ne requérant pas
d'autorisations, car ce pays est membre de l'Otan, cela va contraindre
à rétablir des contrôles, a commenté Jean Asselborn.
L'adoption de ces mesures n'a pas été aisée. "On s'est battu sur le mot
+condamne+ et sur l'engagement de ne plus livrer des armes", a raconté
le ministre luxembourgeois.
"On débat beaucoup dans l'UE", a confirmé l'Espagnol Josep Borrell.
"Mais au final on parvient à un accord. Le texte approuvé engage tous
les pays, y compris le Royaume-Uni", a insisté le ministre qui va
succéder dans les prochaines semaines à Federica Mogherini.
La France et l'Allemagne ont annoncé dès samedi qu'elles stoppaient les
ventes d'armes "susceptibles d'être utilisées" par Ankara dans le cadre
de son offensive.
Mais beaucoup de pays avaient besoin d'un cadre européen. L'Italie,
l'un des principaux fournisseurs d'armes de la Turquie avec l'Espagne,
la France et le Royaume-Uni, plaidait pour un "moratoire européen sur
les ventes d'armes" à la Turquie.
L'Union européenne a également appelé à "une réunion ministérielle de
la Coalition internationale contre Daech (le groupe jihadiste Etat
islamique) afin d'examiner comment poursuivre ses efforts dans le
contexte actuel".
La Turquie et les Etats-Unis sont membres de cette coalition, pour
laquelle ont combattu les Kurdes visés par l'opération militaire
déclenchée par Ankara.
Les Européens sont en revanche parvenus sans peine à s'entendre pour
sanctionner les activités illégales de forage d'hydrocarbures menées
par la Turquie dans les eaux chypriotes en Méditerranée orientale. Mais
il leur a fallu dissocier les deux dossiers pour parvenir à adopter
leur position, ont souligné plusieurs diplomates.
L'accord va permettre de sanctionner "les personnes physiques et
morales responsables ou impliquées dans ces activités et de bloquer les
ventes de matériels utilisés pour ces forages.
L'Union envoie "un message clair à la Turquie (à savoir) que ses
actions sont condamnables et dans le même temps avertit tous ceux qui
sont impliqués dans ces actions illégales que cela aura des
conséquences", s'est félicité le chef de la diplomatie chypriote Nikos
Christodoulides.
(AFP,
14 octobre
2019)
Georges Dallemagne: "La
Turquie entend mener une guerre d’annexion"
En début de semaine, le président américain Donald Trump a décidé de
retirer 1000 soldats américains qui se trouvaient dans la zone du nord
de la Syrie. Mercredi, le président turc Recep Tayip Erdogan a annoncé
le début de l’offensive contre les Kurdes qui résident dans cette zone
désertée par les GI’s. Toutefois, les Kurdes soutiennent actuellement
le camp occidental dans sa lutte contre l’Etat islamique. Alors
pourquoi cette attaque ? Christophe Deborsu en parle avec ses invités
sur le plateau de "C'est pas tous les jours dimanche".
Pour l'ambassadeur de Turquie, Zeki Levent Gümrükçü cette opération
n'est pas dirigée contre les Kurdes mais bien contre la milice kurde
syrienne des Unités de protection du peuple (YPG), qu’elle qualifie de
"terroriste".
Ces explications ne conviennent pas à Georges Dallemagne, député
fédéral du CDH. Pour lui, aucune attaque n'a été commise sur le sol
turc. "J’entends l’ambassadeur de Turquie et je comprends qu’ils
fassent son job de défendre le gouvernement d’Erdogan mais ce qu’il
dit, est une contre-vérité absolue. A aucun moment, les YPG, donc les
Kurdes de Syrie, n’ont attaqué le sol turc. Il n’y en a jamais eu des
attaques".
"Ça fait partie de la propagande turque. Deuxième chose, même s’il y
avait une menace, il existe toute une série de dispositifs et de
mécanismes. La Turquie fait partie de l’OTAN, elle peut faire appel à
nous et elle ne l’a jamais fait. Elle peut convoquer le Conseil de
Sécurité mais elle ne l’a pas fait pas non plus. La Turquie est un
faiseur de guerre et aujourd’hui, elle envahit un territoire. Ce ne
sont pas seulement les Kurdes qui se battent contre l’armée turque, ce
sont aussi les Arabes à travers une coalition qui s’appelle le Front
Démocratique Syrien".
Alors pourquoi le font-ils ?
Pour Georges Dallemagne, cette offensive est une stratégie pour rester
dans cette zone. "La Turquie entend mener une guerre d’annexion, comme
elle l’a fait à Chypre. Elle va rester dans le nord de la Syrie comme
elle est restée à Afrin depuis deux ans, qui est une enclave syrienne.
(…) La Turquie veut s’étendre. C’est une guerre qui est destinée pour
le régime d’Erdogan à sauver son régime car il est en difficulté sur le
plan politique", dit-il avec fermeté. (RTL info, 13 octobre
2019)
Après l’Allemagne, la France suspend les exportations
d’armes vers la Turquie
La France a décidé de suspendre tout projet d’exportation vers la
Turquie de matériels de guerre susceptibles d’être employés dans le
cadre de l’offensive en Turquie », ont annoncé samedi les ministères
français des Armées et des Affaires étrangères.
« Cette décision est d’effet immédiat », ont précisé les deux
ministères dans un communiqué. « Le conseil des Affaires étrangères de
l’UE qui se réunira le 14 octobre à Luxembourg sera l’occasion de
coordonner une approche européenne en ce sens ».
« La France réitère sa ferme condamnation de l’offensive unilatérale
engagée par la Turquie dans le Nord-Est de la Syrie », poursuit le
texte. Elle « remet en cause les efforts sécuritaires et de
stabilisation de la coalition globale contre Daech (acronyme en arabe
du groupe Etat islamique, ndlr). Elle entraîne des conséquences
humanitaires importantes. Elle porte donc atteinte à la sécurité des
Européens ».
« La France demande la tenue rapide d’une réunion de la Coalition
contre Daech pour évoquer la poursuite des efforts de la Coalition dans
ce contexte », conclut le communiqué.
Une suspension analogue des ventes d’armes à Ankara a été annoncée
vendredi et samedi par les gouvernements néerlandais puis allemand.
La Turquie ne flanche pas
En réaction à la décision de Berlin, le ministre turc des Affaires
étrangères, Mevlut Cavusoglu, a assuré à la radio allemande Deutsche
Welle que cette offensive dans le nord syrien était une « question
vitale » et « une question de sécurité nationale, une question de
survie ».
« Peu importe ce que tout le monde fait, qu’il s’agisse d’un embargo
sur les armes ou d’autre chose, cela ne fait que nous renforcer »,
a-t-il ajouté.
« Même si nos alliés soutiennent l’organisation terroriste, même si
nous sommes seuls, même si un embargo est imposé, quoi qu’ils fassent,
notre lutte est dirigée contre l’organisation terroriste », la milice
kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG), a-t-il martelé.
La Turquie a déclenché mercredi une offensive dans le nord de la Syrie
contre une milice kurde, deux jours après que les Etats-Unis ont retiré
des militaires américains déployés dans certains secteurs du nord
syrien juste à la frontière avec la Turquie. (AFP, 12 octobre
2019)
L'UE
en colère contre l'offensive turque, mais a peu
de moyens d'actions
L'offensive militaire turque contre les combattants kurdes en Syrie a
suscité l'inquiétude et la colère au sein de l'Union européenne, mais
aucun accord ne se dessine pour des sanctions, ont reconnu vendredi les
représentants des Etats membres.
Ce sera le principal sujet des discussions des ministres des Affaires
étrangères lundi à Luxembourg.
"Laissez-nous un peu de temps. Nous verrons si l'intervention militaire
de la Turquie se poursuit et prend de l'ampleur", a confié un
diplomates interrogé sur l'incapacité des européens à s'entendre pour
sanctionner Ankara.
Les dirigeants de l'UE ont exhorté Ankara à mettre fin à son offensive
dans le nord de la Syrie. Ils ont mis en garde contre des conséquences
humanitaires désastreuses et une résurgence de l'Etat islamique.
La milice kurde des YPG, cible de l'offensive turque, a soutenu les
Occidentaux dans la lutte contre le groupe Etat islamique. La France a
demandé une réunion de la coalition internationale contre l'EI dont
font partie la Turquie et les Etats-Unis.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est membre de
l'Otan, a répondu en menaçant de permettre à des millions de réfugiés
syriens de gagner l'Europe si l'UE continue de critiquer une offensive
considérée comme nécessaire pour la sécurité de la Turquie.
L'Union européenne peut difficilement aller au-delà des appels à la
retenue et de la condamnation car elle manque d'options. Toute sanction
doit être décidée à l'unanimité. Or, l'UE est divisée.
"C'est sur la table", a toutefois déclaré la secrétaire d'Etat
française aux Affaires européennes Amélie de Montchalin.
"Ce sera débattu au Conseil européen" organisé les 17 et 18
octobre à Bruxelles, a-t-elle assuré sur la radio France inter.
- L'UE rejette le "chantage" turc -
"La Turquie doit comprendre que notre principale préoccupation est que
leurs actions puissent conduire à une autre catastrophe humanitaire, ce
qui serait inacceptable", a averti le président du Conseil de l'UE,
Donald Tusk, lors d'une visite à Chypre.
"Nous n'accepterons jamais que les réfugiés soient utilisés comme arme
pour nous faire chanter. C'est pour cela que je considère les menaces
d'hier du président Erdogan comme absolument hors de propos", a-t-il
ajouté.
Les menaces du président turc ont suscité la colère à Bruxelles, compte
tenu de l'aide que l'UE a apportée à la Turquie pour faire face à
l'afflux de réfugiés.
Utiliser les réfugiés "comme levier est totalement inacceptable", a
déclaré un haut fonctionnaire de l'UE. "Nous avons toujours reconnu le
fardeau que porte la Turquie avec quatre millions de réfugiés, dont 3,6
millions de Syriens", a-t-il souligné.
Un accord a été conclu entre l'UE et la Turquie en 2016. Il prévoit une
aide de 6 milliards d'euros pour les réfugiés syriens en Turquie. "Nous
avons alloué 97 pour cent de ces fonds", a-t-il précisé.
L'UE a intensifié ses contacts avec la Turquie pour exprimer ses
préoccupations, et réitéré sa décision de ne pas accorder un seul
financement pour l'installation de réfugiés syriens dans la zone
conquise par les forces turques.
L'UE a mis en garde Ankara contre toute intention d'envoyer des
réfugiés non kurdes dans cette zone ce qui aurait pour effet de
modifier la composition de la population locale.
"Nous avons été très clairs sur le fait que toute tentative de
changement démographique est totalement inacceptable", a déclaré le
responsable.
(AFP,
11 octobre
2019)
Honte à Erdogan
Christophe Lamfalussy, La Libre Belgique, 10 octobre 2019)
L’armée turque, sous les ordres de son président Erdogan, a frappé
mercredi les rares villes syriennes qui avaient jusqu’ici échappé à la
guerre. Qamishli, Derrik… des villes où différentes communautés -
kurde, syriaque, arabe, yézidie - vivaient dans une grande tolérance,
où les habitants buvaient le thé le soir sans vivre dans la terreur
d’un attentat, où les femmes se promenaient le soir avec ou sans le
voile, où les églises côtoyaient les mosquées. Elle a aussi bombardé la
ville frontalière de Tal Abyad où Daech jetait des homosexuels du haut
d’immeubles avant que nos alliés kurdes ne la libèrent de l’emprise
maléfique de ce groupe terroriste.
C’est cet héritage précieux que l’offensive turque balaie au son des
canons et des frappes de F-16. Suprême cynisme : l’opération est
dénommée "Source de Paix".
Effrayés, les habitants ont quitté précipitamment leurs maisons pour
aller vers le sud. Il y a parmi eux des réfugiés d’ailleurs. Ils
seraient des milliers à avoir pris la route.
Le président Trump porte une responsabilité historique pour avoir donné
le feu vert à Erdogan. Mais c’est le président turc qui commande
l’offensive. Prétextant la lutte contre le PKK, celle-ci n’a d’autre
but que de chasser les Kurdes et de créer une zone frontalière où les
très nombreux réfugiés syriens en Turquie, en majorité des Arabes
sunnites, seront relocalisés. Les Arméniens, les Syriaques, les Yézidis
et tant d’autres minorités ont fait l’expérience de ce genre de
nettoyage ethnique qu’affectionnent les dictateurs.
Les Kurdes, ce peuple sans pays, méritent toute notre attention et
notre assistance. Car ils se sont battus pour nous, perdant 11 000
hommes et femmes dans des combats terrestres, tandis que nos F-16
guerroyaient dans le ciel.
Affaiblir les Kurdes de Syrie, c’est ouvrir la voie à un État islamique
en voie de réorganisation et à d’autres groupes supplétifs de l’armée
turque. C’est permettre aux djihadistes détenus dans les camps kurdes
de s’enfuir à la faveur du chaos. Si telle est la conséquence des
décisions d’Erdogan, ce dernier doit être mis au ban des Nations.
Erdogan
menace l'Europe d'un flux de migrants en
réponse aux critiques
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé jeudi d'ouvrir les
portes de l'Europe à des millions de réfugiés en réponse aux critiques
européennes contre l'offensive turque en cours dans le nord-est de la
Syrie.
"Ô Union européenne, reprenez-vous. Je le dis encore une fois, si vous
essayez de présenter notre opération comme une invasion, nous ouvrirons
les portes et vous enverrons 3,6 millions de migrants", a déclaré M.
Erdogan lors d'un discours à Ankara.
La Turquie accueille 3.6 millions de réfugiés syriens sur son sol. Le
flux de migrants depuis la Turquie vers l'Europe s'est considérablement
tari à la faveur d'un accord conclu en 2016 entre Ankara et l'UE.
Les pays européens ont vivement critiqué l'opération lancée mercredi
par la Turquie dans le nord-est de la Syrie contre une milice kurde,
les YPG, considérée comme terroriste par Ankara mais soutenue par les
Occidentaux car elle constitue le fer de lance de la lutte contre les
jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
"Vous n'avez jamais été sincères. A présent ils disent qu'ils vont
bloquer trois milliards d'euros (promis à la Turquie dans le cadre de
l'accord migratoire). Avez-vous jamais respecté une promesse qui nous a
été faite ? Non", a encore martelé M. Erdogan.
"Avec l'aide de Dieu, nous poursuivrons notre chemin, mais nous
ouvrirons les portes" aux migrants, a-t-il ajouté.
En parallèle de ces propos au vitriol, le président turc s'est
cependant efforcé de rassurer sur un autre point qui inquiète les
Occidentaux, Européens en tête : le sort des membres étrangers de l'EI
actuellement détenus par les forces kurdes.
- "Calamité" -
Mercredi, le porte-parole de M. Erdogan avait appelé les pays européens
à "reprendre" leurs ressortissants, ce que ceux-ci sont peu enclins à
faire.
Jeudi, M. Erdogan s'est montré plus rassurant : "Nous ferons ce qui est
nécessaire avec les prisonniers de l'EI (...) Ceux qui doivent rester
en prison, nous les y maintiendrons, et nous renverrons les autres dans
leur pays d'origine, si ces derniers les acceptent", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, M. Erdogan s'est défendu de viser les Kurdes en général,
affirmant que les YPG étaient l'unique cible de l'offensive.
"Ce que nous essayons de faire, c'est d'empêcher la création d'une
entité terroriste à notre frontière méridionale", a insisté M. Erdogan.
"Très rapidement, de Minbej (localité syrienne à 30 km de la frontière
turque) jusqu'à la frontière irakienne, nous allons dissiper les
sombres nuages suspendus au-dessus du peuple syrien depuis huit ans",
a-t-il ajouté.
Il a en outre affirmé que "109 terroristes", avaient été tués depuis le
début de l'offensive mercredi, baptisée "Source de Paix", et que
d'autres avaient été blessés ou s'étaient rendus.
M. Erdogan s'en est par ailleurs vivement pris à l'Arabie saoudite et à
l'Egypte, principaux rivaux régionaux de la Turquie, pour avoir
critiqué l'offensive en Syrie.
"Que l'Arabie saoudite se regarde d'abord dans une glace", a-t-il dit
en rappelant que "des dizaines de milliers de personnes sont mortes au
Yémen", en raison de l'offensive saoudienne en cours dans ce pays
depuis 2015 contre les rebelles houthis.
En réponse aux critiques égyptiennes, il a estimé que le président
égyptien Abdel Fattah al-Sissi "ne devrait pas dire un seul mot".
"Tu es le tueur de la démocratie dans ton pays, un vrai assassin". (AFP, 10 octobre
2019)
Paris dénonce l'envoi d'un navire de forage turc dans
les eaux de Chypre
La France a condamné samedi l'envoi d'un nouveau navire de forage turc
dans les eaux territoriales de Chypre, un "geste inamical" susceptible
de conduire à "une escalade des tensions" dans la région, a-t-elle mis
en garde.
"L'arrivée d'un nouveau navire de forage turc dans la zone économique
exclusive (ZEE) chypriote constitue une violation de la souveraineté la
République de Chypre et du droit international", a déclaré un
porte-parole du ministère français des Affaires étrangères dans un
communiqué.
"C'est un geste inamical, de nature à favoriser une escalade des
tensions en Méditerranée orientale", a-t-il averti.
Selon Nicosie, la Turquie a envoyé le navire de forage Yavuz au bloc 7
de sa zone économique exclusive (ZEE) et plateau continental, or les
licences d'exploitation de cette zone ont été attribuées aux géants
énergétiques français et italien, Total et Eni.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a eu
"l'occasion d'aborder cette situation avec son homologue chypriote" et
"lui a fait part de la pleine et entière solidarité de la France", a
poursuivi le porte-parole adjoint.
"Le Conseil affaires étrangères (de l'Union européenne, ndlr) du 14
octobre sera appelé à examiner ces développements et les conséquences à
en tirer, dans le prolongement de ses conclusions du 15 juillet
dernier", a-t-il également relevé.
La découverte ces dernières années de gigantesques gisements gaziers en
Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit de Chypre, qui rêve de
devenir un acteur énergétique majeur.
Mais la Turquie, dont l'armée occupe le tiers nord de l'île, s'oppose à
toute exploration et exploitation de ces ressources qui excluraient
cette partie de Chypre, où vivent les Chypriotes-turcs.
Ces derniers mois, Ankara a envoyé trois navires de forage au large de
Chypre malgré des avertissements de Washington et de l'UE qui a adopté
à la mi-juillet une série de mesures politiques et financières visant à
sanctionner la poursuite de ces forages. (AFP, 5 octobre
2019)
Le
commissaire de l'UE appelle à juguler le
flux de migrants de Turquie
Le commissaire européen aux Questions migratoires Dimitris Avramopoulos
a souligné jeudi à Ankara "le besoin urgent" de mettre fin aux départs
de Turquie de migrants illégaux, au moment où la Grèce est confrontée à
sa plus grande vague migratoire depuis 2016.
"Les arrivées irrégulières en Grèce se sont accrues au cours des
dernières semaines et des derniers mois", a déclaré M. Avramopoulos
lors d'une conférence de presse aux côtés des ministres de l'Intérieur
allemand Horst Seehofer et turc Süleyman Soylu.
"Il y a un besoin urgent de renforcer la prévention et la détection des
départs irréguliers de Turquie", a-t-il ajouté.
En septembre, 10.258 migrants ont débarqué sur les îles grecques depuis
les rives turques voisines, en majorité des familles afghanes et
syriennes, selon le dernier décompte du Haut commissariat aux réfugiés
(HCR) des Nations unies
Ce chiffre représente le plus grand nombre d'arrivées en Grèce en un
mois depuis l'accord conclu en 2016 entre la Turquie et l'Union pour
faire baisser le nombre d'arrivées, selon le HCR.
Süleyman Soylu a appelé l'UE à partager le fardeau de l'afflux
migratoire d'autant plus qu'Ankara redoute une nouvelle vague
d'arrivées en provenance de la province syrienne d'Idlib, située près
de la frontière.
La Turquie, qui abrite quelque 3,6 millions de réfugiés syriens, a
"rempli ses engagements" conformément à l'accord de 2016 avec l'UE, a
ajouté le ministre. "Nous attendons de l'Europe qu'elle soit dans le
même état d'esprit".
M. Avramopoulos a assuré qu'il appréciait les efforts déployés par
Ankara, d'autant plus que "la pression migratoire sur la Turquie
continue".
"Notre visite conjointe est une preuve de notre coopération avec la
Turquie, ensemble, en tant que partenaires, dans la gestion des
migrations", a-t-il assuré. M. Seehofer a lui aussi souligné que l'UE
était prête à aider la Turquie.
MM. Avramopoulos et Seehofer doivent se rendre en Grèce vendredi.
En septembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé d'"ouvrir
les portes" pour permettre aux réfugiés syriens de quitter la Turquie à
destination de pays européens si le projet d'établir avec les
Etats-Unis une zone de sécurité dans le nord de la Syrie où pourraient
retourner les migrants échouait.
Le pacte entre Bruxelles et Ankara, entré en vigueur le 20 mars 2016,
prévoit le renvoi en Turquie des migrants illégaux arrivant sur les
îles grecques proches de la Turquie et des réfugiés syriens pour
lesquels la Turquie est considérée comme "un pays sûr". (AFP, 3 octobre
2019)
Ankara dénonce une "attaque qui dépasse les bornes"
de la part de Macron
Ankara a dénoncé mardi "une attaque qui dépasse les bornes" de la part
du président français Emmanuel Macron, qui a critiqué le "recul" de
l'Etat de droit en Turquie et évoqué la façon dont elle utilisait les
migrants pour "faire pression" sur l'UE.
"L'attaque de Macron contre la Turquie dépasse les bornes", a déclaré
le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu à l'agence de presse
officielle Anadolu.
Je le compare à un coq qui chante alors que ses pieds sont enfouis dans
la boue", a-t-il ajouté.
M. Macron a déclaré mercredi devant le Conseil de l'Europe à Strasbourg
que, trente ans après la chute du Mur de Berlin, des droits
fondamentaux étaient remis en cause dans certains pays.
Il a alors cité la Turquie, "où l'Etat de droit recule, où les
procédures judiciaires ouvertes contre les défenseurs des droits de
l'Homme, des journalistes, des universitaires doivent faire l'objet de
toute notre vigilance".
M. Cavusoglu a également dénoncé les déclarations de M. Macron sur la
question migratoire.
"Combien de réfugiés Macron a-t-il laissé entrer dans son pays?", a
réagi le chef de la diplomatie turque, fustigeant également le
président français pour son accueil à Paris de miliciens kurdes des
"Forces démocratiques syriennes" (FDS), qualifiés de "terroristes" par
Ankara.
La Turquie accueille plus de quatre millions de réfugiés, dont une
grande majorité de Syriens, et le président Recep Tayyip Erdogan a
menacé début septembre d'en laisser affluer une nouvelle vague vers
l'UE s'il n'obtenait pas davantage d'aide internationale. Ankara
souhaite la création en Syrie d'une "zone de sécurité" où ils
pourraient retourner.
A Strasbourg, à une députée grecque qui faisait état d'une "nouvelle
très grande crise" avec l'arrivée de 20.000 migrants durant les trois
mois d'été, M. Macron a répondu être "pleinement conscient de ce que la
Grèce vit aujourd'hui".
"Vous avez parfaitement raison de dire que ceci est un moyen de
pression de la Turquie", lui a répondu le président français, ajoutant
ne pas penser que "la bonne réponse soit de céder à la pression" et
appelant à une coopération avec Ankara.
Mais, "en aucun cas, notre agenda en Syrie ne doit être dicté par cette
pression turque", a-t-il déclaré. (AFP, 1 octobre
2019)
Emmanuel
Macron met en garde contre «les grandes peurs»
Dans un discours devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de
l’Europe à Strasbourg, le chef de l’État a dressé un tableau sombre de
l’état du monde sur fond d’« affaiblissement sans précédent du système
multilatéral ».
« Contestés, nos principes et nos valeurs le sont aussi à l’intérieur
(de l’Europe) dans la grande accélération de l’Histoire que nous
traversons. Ils sont percutés par la menace terroriste, les
transformations numériques, climatiques et démographiques, la crise du
capitalisme mondialisé, qui n’a pas su prendre en charge la question
des inégalités. Tous ces phénomènes ont des logiques, des dynamiques,
parfois profondément différentes, mais ils adviennent ensemble et
marquent le retour des grandes peurs que nous voyons partout remonter.
Et, avec elles, de l’irrationalisme, de la peur du déclassement, de la
peur du monde, de la perte de confiance en ce que nous sommes », a-t-il
déclaré.
Face à cela, « deux voies radicalement opposées s’affirment », selon
lui. Celle du « repli sur soi » et du recours à l’État fort avec « une
fascination croissante de nos populations pour les régimes autoritaires
». « Ce serait la une erreur historique, le risque de nous perdre »,
a-t-il mis en garde.
La seconde voie est celle de « l’illusion », soutenue par ceux qui «
voudraient que le monde ne soit pas tel qu’il est ».
Emmanuel Macron a appelé à « ne céder à aucune de ces voies », mais à «
rendre nos démocraties plus solides en retrouvant ce qui fait de nous
des Européens ». C’est-à-dire « non dans l’affaiblissement mais dans la
défense des droits » démocratiques.
Il a indiqué compter pour cela sur le Conseil de l’Europe, qui célèbre
mardi son 70e anniversaire.
Créée en 1949 et basée à Strasbourg, cette organisation destinée à la
défense de la démocratie et de l’État de droit rassemble 47 États
membres, ceux de l’Union européenne mais aussi la Russie, l’Ukraine ou
la Turquie.
Emmanuel Macron s’est déclaré préoccupé par la situation en Turquie, «
où l’État de droit recule » et en Russie, « où la répression des
manifestations de cet été suscitent de nombreuses et légitimes
interrogations que la France partage ».
Le plein retour de la Russie au Conseil de l’Europe après cinq années
de crise diplomatique n’est pas « un geste de complaisance » à
l’encontre de Moscou, a-t-il par ailleurs souligné. « C’est une
décision d’exigence » pour que la Russie « respecte pleinement ses
obligations et s’acquitte de ses devoirs à l’égard du Conseil de
l’Europe ».
Sanctionné en 2014 après l’annexion de la Crimée, Moscou menaçait de
quitter le Conseil de l’Europe, ce qui aurait privé les Russes d’accès
à la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).
Sa réintégration dans l’Assemblée parlementaire fin juin, rendue
possible par une modification des règles de l’organisation, a déclenché
la colère de l’Ukraine, des Pays baltes et de la Pologne.
« Je ne mésestime pas du tout l’émotion, le caractère inacceptable et
évidemment la réaction qui s’impose quand un État membre de ce conseil
(…) envahit un autre État membre », mais « est-ce que cela (les
sanctions, ndlr) a eu un impact sur l’invasion de l’Ukraine par la
Russie ? Force est de constater que non », a argumenté Emmanuel Macron.
Il a confirmé qu’une réunion des dirigeants russe, ukrainien, allemand
et français, dit de « format Normandie », se tiendrait « dans les
prochaines semaines » pour avancer vers la paix en Ukraine. (AFP, 1 octobre
2019)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Renforts
militaires américains dans l'est pétrolier
Washington a amorcé l'envoi de renforts dans l'est pétrolier syrien, a
indiqué samedi à l'AFP un responsable du ministère de la Défense
américain, alors qu'un convoi militaire arborant des drapeaux
américains entrait en Syrie depuis l'Irak voisin.
Le responsable américain a indiqué que Washington avait commencé à
renforcer ses positions dans la province de Deir Ezzor, où se trouvent
les principaux champs pétroliers syriens, en coordination avec les
Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les combattants
kurdes.
Il a affirmé sans plus de précisions que ce déploiement militaire
visait à empêcher le groupe Etat islamique (EI) et d'autres acteurs
d'accéder aux champs pétroliers dans cette région un temps contrôlée
par les jihadistes.
Selon un correspondant de l'AFP sur place, un convoi d'environ 13
véhicules militaires américains est entrée en Syrie depuis l'Irak et se
dirigeait samedi vers la province voisine de Hassaké (est).
Le convoi a passé les points de contrôle du régime syrien, traversant
la ville à majorité kurde de Qamichli (nord-est), a ajouté le
correspondant.
Quelque 200 soldats américains sont actuellement postés à Deir Ezzor.
Mais le président Donald Trump a ordonné le retrait des forces
américaines de la frontière nord de la Syrie, ouvrant la voie à une
offensive de la Turquie lancée le 9 octobre contre les forces kurdes
dans la région.
La semaine dernière, M. Trump a déclaré qu'un "petit nombre" de soldats
américains resteraient néanmoins en Syrie pour sécuriser les champs
d'hydrocarbures.
La Russie a réagi samedi en accusant les Etats-Unis de "banditisme
international".
"Ce que Washington fait actuellement - saisir et placer sous contrôle
armé les champs de pétrole de l'est de la Syrie - relève tout
simplement du banditisme international", a ainsi déclaré le ministère
de la Défense à Moscou. (AFP, 26 octobre
2019)
Ankara exhorte Washington à
s'abstenir de tout dialogue avec Mazloum Abdi
La Turquie a exhorté vendredi les Etats-Unis à s'abstenir de tout
dialogue avec le chef des forces kurdes en Syrie, le général Mazloum
Abdi, estimant que cela reviendrait à "légitimer les terroristes".
Dans des déclarations à la presse, le chef de la diplomatie turque
Mevlüt Cavusoglu a affirmé que le général Mazloum, commandant des
Forces démocratiques syriennes (FDS) dominées par les Kurdes de la
milice des YPG, faisait l'objet depuis plusieurs années d'une notice
rouge d'Interpol.
"Il est inacceptable que nos alliés puissent s'entretenir avec un
terroriste recherché par Interpol sur la base d'une notice rouge. Si
vous commencez à légitimer des terroristes comme lui vous finirez par
rencontrer Baghdadi aussi", a dit M. Cavusoglu, se référant au chef du
groupe Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi.
"Nous avons dit tout cela aux Américains dans une note écrite. Nous
leur avons clairement fait savoir qu'il (Mazloum) faisait l'objet d'une
notice rouge et qu'il serait inacceptable qu'ils s'entretiennent avec
un terroriste recherché", a-t-il ajouté.
Un groupe de sénateurs américains a exhorté cette semaine le
département d'Etat à rapidement accorder un visa à Mazloum Abdi pour
qu'il puisse se rendre aux Etats-Unis afin d'y discuter avec des
responsables de la situation en Syrie à la lumière de la dernière
offensive turque dans le nord-est du pays qui a mis les forces kurdes
en déroute.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait appelé jeudi Washington à
livrer le général Mazloum à son pays.
Pendant les longues années de combat contre l'EI, les FDS ont bénéficié
du soutien de Washington, depuis accusé de les avoir abandonnées et
d'avoir permis l'offensive turque, déclenchée le 9 octobre.
Mazloum Abdi avait annoncé le 16 octobre le "gel" des opérations contre
l'EI, qui s'est mué en organisation clandestine depuis sa défaite sur
le terrain en mars.
Les combats ont cessé dans le nord-est de la Syrie mardi à la faveur
d'accords séparés conclu par Ankara avec Washington et Moscou, aux
termes desquels les forces kurdes doivent se retirer à au moins 30 km
de la frontière turque.
Le président américain Donald Trump avait assuré mercredi que le
général Mazloum l'avait remercié lors d'un entretien téléphonique et
s'était montré "extrêmement reconnaissant" pour ses efforts destinés à
mettre fin à l'offensive turque. (AFP, 25 octobre
2019)
L'Otan
tempête mais ne condamne pas Ankara
La première réunion de l'Otan depuis le déclenchement par la Turquie de
son opération militaire contre les Kurdes dans le nord-est de la Syrie
a donné lieu jeudi à "une discussion musclée", mais il n'est "pas
question" pour l'Alliance de "perdre" un allié stratégique en
l'humiliant avec une mise en accusation.
"Il y a des désaccords de fond. Ils sont connus et la discussion a été
franche et ouverte", a diplomatiquement déclaré le secrétaire général
de l'Otan Jens Stoltenberg dans son compte-rendu de la première journée
de la réunion des ministres de l'Alliance.
Jens Stoltenberg a refusé de condamner l'intervention turque et il a
avalisé "les légitimes préoccupations pour sa sécurité" avancées par la
Turquie pour l'expliquer.
Il n'est "pas question de se disputer", a commenté un diplomate de haut
rang. Et il n'est "pas question de sanctionner Ankara ni d'exclure la
Turquie, il n'y a pas de procédure pour cela", a-t-il rappelé. "On ne
veut pas perdre la Turquie, car c'est un allié stratégique", a-t-il
encore dit.
Le chef du Pentagone Mark Esper a confirmé cette approche. "La Turquie
va dans la mauvaise direction sur de nombreuses questions" et elle
"nous a mis dans une situation terrible avec son opération injustifiée
en Syrie", a-t-il déploré à son arrivée à Bruxelles.
Mais il a aussitôt plaidé la nécessité de "travailler avec la Turquie
pour qu'elle redevienne un allié fort et fiable".
- Sortir la Turquie de l'orbite russe -
Les Etats-Unis s'inquiètent de voir un "bon allié tourner sur l'orbite
de la Russie plutôt que sur l'orbite de l'Otan", a-t-il reconnu.
Ankara multiplie les gestes de défiance vis-à-vis de l'Alliance. La
Turquie a ainsi décidé d'acheter à la Russie son système de défense
antimissile S-400 malgré les protestations des alliés et le président
Recep Tayyip Erdogan a conclu un accord avec le président russe
Vladimir Poutine pour contrôler la partie du territoire de la Syrie
reprise aux Kurdes à la frontière turque.
Cette attitude exaspère ses partenaires de l'Otan. Ankara s'efforce de
désamorcer les tensions au cours des rencontres bilatérales pendant la
réunion des ministres de la Défense.
Le ministre turc Hulusi Akar a manifestement désarmé son homologue
allemande Annegret Kramp-Karrenbauer pendant leur entretien.
"Je me félicite que mon homologue turc nous ait assuré que le
gouvernement turc n'a pas l'intention de mener un grand programme de
réinstallation dans le nord-est de la Syrie et que l'opération
militaire n'est pas un programme de nettoyage ethnique", a-t-elle
déclaré à la presse.
Annegret Kramp-Karrenbauer a par ailleurs salué "l'ouverture de la
Turquie à une participation de la communauté internationale" à la
sécurisation de la région.
La ministre allemande a défendu son idée de créer, sous l'égide de
l'ONU, une zone de protection internationale dans le nord de la Syrie.
Mais l'accord entre les présidents Erdogan et Poutine menace son
projet. "La situation a changé aujourd'hui sur le terrain", a souligné
son homologue belge Didier Reynders. "Il va falloir en parler avec la
Russie", a averti le représentant d'un pays européen.
"La priorité doit être la poursuite de la lutte contre les combattants
de l'Etat islamique", a insisté Jens Stoltenberg.
"Tout le monde est d'accord", a-t-il assuré
La France souhaite toutefois des éclaircissements sur la position des
Etats-Unis et réclame une réunion des ministres des pays de la
coalition internationale contre Daech (l'Etat islamique) jeudi ou
vendredi, en marge de la réunion de Bruxelles.
Pour Paris, l'intervention de la Turquie, un membre de cette coalition
constituée par Washington, met en danger la lutte contre l'EI, car elle
est dirigée contre les forces kurdes alliées de la coalition sur le
terrain.
Il va falloir "recalibrer" la mission de la coalition, a déclaré Mark
Esper.
"Notre engagement envers eux (les Kurdes) n'est pas d'établir un État
autonome ou de les défendre contre la Turquie. C'est la dure réalité",
a-t-il expliqué.
Le président Donald Trump a toutefois une nouvelle fois modifié la
position américaine. Il a salué jeudi dans un tweet la contribution des
forces kurdes à la reprise de champs pétrolifères aux mains des
combattants de l'Etat islamique. (AFP, 24 octobre
2019)
Trump
lève les sanctions contre Ankara
Donald Trump a levé mercredi les sanctions imposées à Ankara pour son
offensive militaire contre les Kurdes dans le nord de la Syrie, alors
que les forces russes effectuaient leurs premières patrouilles dans la
zone frontalière dont les Etats-Unis se sont retirés.
Le président américain a assuré qu'un "grand succès" avait été remporté
en Syrie avec la création de cette "zone de sécurité" à la frontière
avec la Turquie.
"J'ai demandé au secrétaire au Trésor de lever toutes les sanctions
imposées le 14 octobre en réponse à l'offensive de la Turquie", a
ajouté M. Trump depuis la Maison Blanche.
Washington avait gelé les avoirs de trois ministres turcs après
l'offensive d'Ankara contre les combattants kurdes, longtemps alliés
des Occidentaux dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique
(EI).
M. Trump a ajouté qu'un "petit nombre de soldats" américains
resteraient en Syrie, "dans les zones où il y a du pétrole".
Le président américain a également assuré que Mazloum Abdi, le
commandant des Forces démocratiques syriennes (FDS), chef des
combattants kurdes, l'avait remercié et s'était montré "extrêmement
reconnaissant".
C'est pourtant l'annonce par Donald Trump du retrait des troupes
américaines du nord de la Syrie qui avait semblé donner un feu vert de
facto à la Turquie pour lancer son offensive.
Le ministère russe de la Défense a également fait savoir que Mazloum
Abdi avait "remercié la Fédération de Russie et le président Vladimir
Poutine de protéger le peuple Kurde".
Ce communiqué de Moscou a précisé que la police militaire russe s'était
déployée "sur un itinéraire assigné au nord de la Syrie".
Au cours de son appel avec Mazloum Abdi, le ministre russe de la
Défense Sergueï Choïgou a ajouté que Moscou était prêt à accroître le
nombre de patrouilles pour assurer la sécurité des Kurdes.
- "Merci" à Poutine -
Dans la ville frontalière syrienne de Kobané, une localité de l'extrême
nord tenue jusqu'à ces derniers jours par les forces kurdes, un
correspondant de l'AFP a vu en début de soirée plusieurs véhicules
blindés arborant des drapeaux russes.
Les troupes russes, déjà présentes en Syrie où elles appuient l'armée
du président Bachar al-Assad, avaient franchi dans l'après-midi
l'Euphrate, le grand fleuve qui traverse le nord du pays en guerre, en
direction de la frontière qui s'étend sur plusieurs centaines de km.
Lors d'une rencontre mardi à Sotchi, en Russie, le président Vladimir
Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont conclu un
"memorandum" visant au retrait total des forces kurdes de la zone et au
contrôle commun d'une large partie de la frontière turco-syrienne.
Cet accord signe la défaite des FDS, dont la milice kurde des Unités de
protection du peuple (YPG), considérée comme "terroriste" par Ankara,
est l'épine dorsale.
Salué comme "historique" par M. Erdogan, l'accord sonne le glas des
volontés d'autonomie des Kurdes, le cauchemar d'Ankara.
- Colère et désespoir -
Mercredi, des scènes de colère et de désespoir se déroulaient à
Qamichli, une ville frontalière du nord-est de la Syrie, considérée
comme la capitale de facto des Kurdes syriens et qui a été exclue par
l'accord sur la "zone de sécurité".
La ville abrite plusieurs dizaines de milliers de civils, dont de
nombreux déplacés, et la situation y est déjà très précaire.
Des centaines d'habitants ont manifesté en criant des slogans hostiles
au pouvoir turc, ont constaté des journalistes de l'AFP. Une pancarte
comparait l'Etat turc à l'EI.
"Les occupants turcs ont lancé un génocide contre notre peuple et
veulent changer la démographie de la région", affirmait Salman Sheikhi,
un manifestant de 50 ans.
La Turquie a affirmé vouloir renvoyer dans la "zone de sécurité" une
partie des 3,6 millions de réfugiés syriens qui se trouvent sur son sol.
James Jeffrey, émissaire américain pour la Syrie, a cependant nié tout
potentiel "nettoyage ethnique" de la part d'Ankara.
Les Etats-Unis enquêtent sur des allégations des autorités kurdes qui
accusent la Turquie d'avoir utilisé des armes non conventionnelles,
dont le phosphore blanc, interdit par le droit international, a-t-il
néanmoins noté.
Le diplomate américain a également estimé que plus de 100 prisonniers
de l'EI se sont échappés en Syrie depuis l'offensive turque. "Nous ne
savons pas où ils se trouvent", a-t-il ajouté.
M. Trump a indiqué pour sa part qu'"un petit nombre" seulement de
jihadistes s'étaient échappés.
Dans le même temps, les troupes du régime syrien se renforcent
elles
aussi dans la zone frontalière. Appelées à l'aide par les forces kurdes
lâchées par les Américains, elles peuvent ainsi renforcer leur emprise
sur les parties du territoire qui lui échappent encore.
Ankara a dit compter sur Moscou pour mettre en oeuvre l'accord de
Sotchi, ajoutant n'avoir "pas totalement confiance" dans le régime de
Damas. Le texte prévoit que Russes et Syriens oeuvreront ensemble "pour
faciliter le départ" de tous les combattants des YPG et de leurs armes.
(AFP, 23 octobre
2019)
Trump
clame victoire mais Erdogan remporte la mise
Accusé d'avoir laissé la Turquie attaquer les alliés kurdes des
Etats-Unis en Syrie, Donald Trump a finalement obtenu jeudi un accord
qui lui permet de calmer le jeu à court terme, mais qui est aussi
dénoncé comme une capitulation face aux revendications turques.
Après onze jours de soubresauts, le vice-président américain Mike Pence
a affirmé avoir arraché un "cessez-le-feu" au chef de l'Etat turc Recep
Tayyip Erdogan après plus de quatre heures de tractations à Ankara.
C'est qu'il était venu chercher, à la demande du président des
Etats-Unis.
Les autorités turques ont toutefois contesté la qualification de
"cessez-le-feu", qui ne figure pas dans la déclaration conjointe
américano-turque.
"Pence et Erdogan ont conclu un accord qui permet aux deux parties de
clamer victoire auprès de leurs électeurs respectifs", dit à l'AFP
Nicholas Danforth, expert au German Marshall Fund of the United States.
De fait, Donald Trump a immédiatement salué un "grand jour pour la
civilisation" et, plus modestement, pour les Etats-Unis, la Turquie et
les Kurdes. "Nous avons obtenu tout ce dont nous aurions pu rêver",
s'est-il enthousiasmé.
Signe qu'il est partiellement parvenu à ses fins, au moins sur la scène
politique américaine, le sénateur Lindsey Graham, à la tête de la
fronde dans son propre camp républicain, a applaudi de "réels progrès".
Une déclaration qui semble éloigner le spectre des sanctions
"infernales" que cet allié de la Maison Blanche voulait imposer à
Ankara.
- Le projet turc "ratifié" -
Concrètement, la Turquie s'est engagée à suspendre pendant cinq jours
son offensive lancée le 9 octobre dans le nord de la Syrie, pour
permettre aux forces kurdes de se retirer d'une "zone de sécurité"
d'une profondeur de 32 km le long de la frontière turque. L'opération
prendra définitivement fin si ce retrait est bien réel à l'expiration
du délai.
"Les Etats-Unis viennent de ratifier le projet de la Turquie visant à
repousser sa frontière de 30 km à l'intérieur de la Syrie, sans être en
mesure d'influencer de manière significative les événements sur le
terrain", a résumé, cinglant, l'ex-émissaire américain pour la lutte
antijihadiste Brett McGurk, qui a démissionné en décembre lorsque le
président Trump avait amorcé le retrait militaire américain.
Cette "zone de sécurité" était une vieille revendication du président
Erdogan, qui accuse de "terrorisme" les miliciens kurdes des Unités de
protection du peuple (YPG) et redoute de voir un embryon d'Etat kurde
aux portes de la Turquie alimenter les aspirations séparatistes dans
son pays.
Or, avant l'offensive du 9 octobre, Américains et Turcs avaient entamé
l'instauration d'une telle zone tampon en menant des patrouilles
conjointes. Selon l'accord américano-turc, les troupes d'Ankara seront
maintenant en première ligne pour y faire régner l'ordre, les forces
américaines ayant quitté les lieux.
Car entretemps, la donne a été totalement bouleversée.
Et pour nombre d'observateurs, c'est Donald Trump qui a permis ce
séisme, en laissant le champ libre à Recep Tayyip Erdogan pour lancer
son attaque. Un feu vert de facto qui s'est concrétisé par le retrait
des troupes américaines des abords de la frontière puis, face à
l'avancée turque, de tout le nord syrien.
- "Tête dans le sable" -
Washington doit maintenant convaincre les forces kurdes syriennes,
"tenues à l'écart des négociations", de se retirer en "renonçant à leur
territoire le long de la frontière turque", estime Nicholas Heras, du
cercle de réflexion Center for a New American Security.
"Erdogan n'aurait pas pu demander davantage à Trump."
L'administration américaine martèle que ses sanctions contre la Turquie
ont fait plier Ankara. Elle a promis de les abroger dès que le
"cessez-le-feu" sera permanent.
Donald Trump peut aussi se targuer d'avoir tenu, bien que dans la
précipitation, sa promesse de désengagement d'une des "guerres sans
fin" qu'il ne cesse de dénoncer.
Mais aux yeux de plusieurs experts, l'accord de jeudi ne permet pas de
revenir sur les coups portés par sa décision aux objectifs de la
politique syrienne des Etats-Unis. A commencer par le risque de
résurgence du groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Pour Nicholas Heras, "les Américains se mettent la tête dans le sable
s'ils pensent que les forces arabo-kurdes vont accepter" de continuer
"la campagne anti-EI".
Aussi grave, selon Nicholas Danforth: Moscou, adversaire stratégique de
Washington, reste plus que jamais maître du jeu syrien. "Le sort des
Kurdes" tout comme "l'avenir de l'incursion militaire de la Turquie en
Syrie dépendront de la Russie, qui a soutenu l'armée syrienne pour
reprendre le contrôle des territoires abandonnés par les forces
américaines", dit-il.
Ironie de l'Histoire, la trêve actée jeudi par les Turcs prendra fin
mardi, au moment même où le président Erdogan rencontrera en Russie son
homologue Vladimir Poutine. (AFP, 17 octobre
2019)
"Ne
faites pas l'idiot!": l'incroyable lettre de
Trump à Erdogan
"Ne jouez pas au dur! Ne faites pas l'idiot!": ce langage fort peu
diplomatique est celui employé dans une lettre adressée par le
président américain Donald Trump à son homologue turc Recep Tayyip
Erdogan.
"Trouvons un bon accord", suggère M. Trump dans cette missive de quatre
paragraphes dévoilée mercredi mais datée du 9 octobre, dont
l'authenticité a été confirmée à l'AFP. Elle a donc été adressée au
président turc le jour où il a lancé ses troupes à l'assaut des Kurdes
dans le Nord de la Syrie.
"Vous ne souhaitez pas être responsable du massacre de milliers de
personnes, et je ne veux pas être responsable de la destruction de
l'économie turque --ce que je ferais (si nécessaire)", écrit le
président américain.
"L'Histoire vous jugera d'un oeil favorable si vous agissez de façon
juste et humaine. Elle vous considérera à jamais comme le diable si les
choses se passent mal", met en garde M. Trump sans autre précision.
"Ne jouez pas au dur! Ne faites pas l'idiot!", conclut le locataire de
la Maison Blanche. "Je vous téléphonerai plus tard". (AFP, 16 octobre
2019)
USA: la Chambre condamne largement la politique
de Trump en Syrie
La Chambre des représentants a adopté mercredi à une très vaste
majorité une résolution non-contraignante condamnant la décision de
Donald Trump de retirer les troupes américaines du nord de la Syrie,
signe du grand malaise que cette politique a provoqué jusque chez ses
alliés républicains.
Présentée par des élus démocrates et républicains, cette résolution
"s'oppose à la décision de mettre fin aux efforts des Etats-Unis pour
empêcher les opérations militaires turques contre les forces kurdes
syriennes dans le nord de la Syrie".
Elle a été adoptée par 354 voix contre 60, avec l'approbation de 129
républicains sur les 197 siégeant à la chambre basse.
Le texte appelle en outre le président turc Recep Tayyip Erdogan à
"cesser immédiatement" ses opérations dans le nord de la Syrie et à
"respecter les accords existants".
Il exhorte "les Etats-Unis à maintenir le soutien aux communautés
kurdes syriennes à travers un soutien humanitaire", à "s'assurer que
l'armée turque agisse avec retenue" et la "Maison Blanche à présenter
un plan clair et précis pour vaincre durablement" le groupe Etat
islamique (EI).
"Le président a déchaîné une escalade vers le chaos et l'insécurité en
Syrie lorsqu'il a donné à la Turquie le feu vert pour attaquer nos
partenaires kurdes", a affirmé la présidente de la Chambre, la
démocrate Nancy Pelosi.
Le large soutien républicain apporté à ce texte accentue la pression
sur le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, pour
qu'il organise à son tour un vote sur la résolution.
Le retrait du nord de la Syrie annoncé par Donald Trump "était une
erreur. Et j'espère qu'il n'est pas trop tard pour arrêter cette
agression", a déclaré M. McConnell sans toutefois annoncer de date pour
un vote. (AFP, 16 octobre
2019)
En
Turquie, le chef de l'Otan exhorte Ankara à agir
"avec retenue"
Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, en visite en Turquie,
a exhorté vendredi Ankara à agir "avec retenue" lors de l'offensive
menée contre une milice kurde dans le nord-est de la Syrie.
"Bien que la Turquie ait des préoccupations sécuritaires légitimes,
nous nous attendons à ce qu'elle agisse avec retenue", a déclaré M.
Stoltenberg lors d'une conférence de presse avec le chef de la
diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu.
"Je lui ai fait part de mes sérieuses préoccupations au sujet de cette
opération et sur les risques de davantage de déstabilisation dans la
région", a-t-il ajouté.
M. Stoltenberg a aussi affirmé que les avancées obtenues dans la lutte
contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) "ne doivent pas être
mises en péril". "Les prisonniers de Daech (un acronyme de l'EI) ne
doivent pas pouvoir s'évader", a-t-il ajouté.
La Turquie, membre important de l'Otan, mène depuis mercredi une
offensive en Syrie contre la milice kurde des YPG, considéré comme
"terroriste par Ankara mais alliée des Occidentaux dans la lutte contre
Etat islamique (EI).
Réagissant aux critiques émanant de plusieurs pays européens, le chef
de la diplomatie turque a appelé à faire preuve de "solidarité".
"Attendre de nos alliés qu'ils fassent preuve de solidarité est notre
droit le plus naturel", a déclaré M. Cavusoglu. "Dire: +Nous comprenons
les inquiétudes légitimes de la Turquie pour sa sécurité+, ce n'est pas
suffisant", a-t-il ajouté.
Il a également reproché à ces pays de faire la distinction entre les
combattants des Unités de protection du peuple (YPG) et un autre groupe
auquel cette milice kurde est liée, le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), une organisation qualifiée de "terroriste" par Ankara,
Washington et l'Union européenne.
"C'est de l'hypocrisie, je le dis pour les pays qui soutiennent (les
YPG)", a estimé M. Cavusoglu.
Lors de la conférence de presse, les deux responsables ont également
été interrogés sur des informations parues dans la presse espagnole
selon lesquelles Madrid envisage de retirer ses batteries de défense
antiaérienne Patriot déployées en Turquie, pour protester contre
l'offensive d'Ankara en Syrie.
"Nous attendons des alliés de l'Otan qu'ils soutiennent la Turquie", a
déclaré M. Stoltenberg. "La Turquie est en première ligne (...) Nous
sommes ici pour protéger la Turquie, mais aussi pour nous protéger
nous-mêmes".
Le chef de la diplomatie turque a pour sa part estimé que "tous ces
débats" justifiaient la décision d'Ankara d'acheter plusieurs batteries
d'un système de défense concurrent produit par la Russie, les S-400, un
choix critiqué par les pays occidentaux.
"Cela montre que la Turquie n'a d'autre choix que d'acheter ses propres
systèmes de défense antiaérienne. Nous n'allons pas supplier nos alliés
à chaque fois", a-t-il déclaré. (AFP, 11 octobre
2019)
D'anciens
militaires accusent Trump d'avoir
"abandonné" les Kurdes
Donald Trump se retrouve sous le feu des critiques d'anciens
combattants de l'armée américaine pour avoir "abandonné" les Kurdes,
alliés des Américains, en retirant des troupes du nord de la Syrie,
près de la frontière turque, ouvrant ainsi la voie à une offensive
d'Ankara.
La Turquie a lancé mercredi son assaut annoncé de longue date, quelques
heures seulement après l'annonce par Donald Trump que les "50 soldats"
américains concernés avaient bien "quitté" la zone, laissant les Kurdes
- considérés par Ankara comme une menace - exposés.
L'ancien chef des forces américaines au Moyen-Orient, le général Joseph
Votel, a accusé le président américain d'abandonner des alliés qui, en
formant la majorité des Forces démocratiques syriennes (FDS), ont été
cruciaux contre le groupe Etat islamique (EI).
"Cette politique d'abandon menace de défaire cinq années de combat
contre l'EI et va sérieusement atteindre la crédibilité et la fiabilité
des Américains dans toutes les batailles futures dans lesquelles nous
aurons besoin d'alliés forts", a écrit le général, qui a pris sa
retraite cette année.
"Les FDS ont libéré des dizaines de milliers de kilomètres carrés et
des millions de personnes des griffes de l'EI. Durant les combats,
elles ont déploré 11.000 victimes", a-t-il rappelé dans le magazine The
Atlantic.
En comparaison, note M. Votel, seuls six soldats et deux personnels
civils américains ont été tués.
- Désastre -
Donald Trump a depuis longtemps déclaré vouloir mettre un terme à
l'engagement des Etats-Unis en Syrie. Il a aussi défendu que son pays
ne pouvait rien contre la haine que se vouent les Turcs et les Kurdes.
Il a assuré mercredi qu'il "aimait" les Kurdes mais, interrogé sur la
possibilité d'une alliance avec eux, le président américain a argué que
ces derniers n'avaient "pas aidé" les Etats-Unis pendant la Seconde
Guerre mondiale et le débarquement en Normandie.
M. Trump a également estimé que son pays avait dépensé "énormément
d'argent" afin d'aider les Kurdes et leur fournir notamment des armes
et des munitions.
Malgré les arguments du président, Mark Hertling, ancien commandant des
forces terrestres américaines en Europe, a estimé que la décision de
Donald Trump "présage(ait) un désastre à venir pour les Etats-Unis".
"Les Kurdes des FDS --nos anciens alliés de confiance dans la lutte
contre l'EI-- sont attaqués par un allié de l'OTAN, la Turquie", a-t-il
écrit sur Twitter. "Les répercussions pour les Etats-Unis et l'OTAN
seront durables et au détriment de la sécurité de l'Europe et du monde."
Selon des responsables du Pentagone, les Kurdes étaient mieux entraînés
que les soldats turcs ou irakiens, par exemple, pour mener des
campagnes visant à reprendre d'importantes villes des mains de l'EI.
"Lorsque l'armée irakienne s'est effondrée, les Kurdes sont ceux qui
ont pris de plein fouet l'attaque de l'EI contre notre civilisation,
pas nous, pas les Turcs", a rappelé Ruben Galledo, élu démocrate et
ancien combattant en Irak.
"Abandonner les Kurdes est un autre rappel frappant que +l'Amérique
d'abord+ signifie +l'Amérique seule+", a-t-il tweeté.
"En dehors d'Israël, notre allié le plus fort et le plus important au
Moyen-Orient ont été les Kurdes... et nous avons perdu cela", a-t-il
déploré, soulignant que les Etats-Unis ne pourraient désormais plus
présumer d'un certain niveau de confiance de la part de ses alliés.
- Intérêts américains -
Certains ont dressé un parallèle avec de précédentes guerres dans
lesquelles les Américains ont finalement laissé un allié se débrouiller
seul, dont les gouvernements du Laos et du Sud-Vietnam dans les années
1970.
La sénatrice républicaine Martha McSally, ancienne pilote de l'armée de
l'Air déployée au Moyen-Orient six fois, a estimé que la décision de
laisser à la Turquie le champ libre était simplement "mauvaise".
"Les FDS, nos alliés kurdes, ont été ceux qui ont payé un lourd prix",
a-t-elle déclaré sur Fox Radio. "Ils sont ceux qui ont renversé le
califat" de l'EI.
Malgré tout, certains membres de l'armée américaine soutiennent le
président dans sa volonté de retirer les soldats de conflits
interminables.
Selon Dan Caldwell, du lobby Concerned Veterans For America, Donald
Trump ne souhaite que faire passer les intérêts de son pays en priorité.
l'émergence de l'EI et à la guerre civile en Syrie", a-t-il
déclaré à l'AFP.
(AFP, 10 octobre
2019)
Les Kurdes "ne nous ont pas aidés
en Normandie", dit Trump
Donald Trump "aime" les Kurdes, mais il tient à apporter quelques
précisions.
Interrogé mercredi sur la possibilité que les Américains construisent
une alliance avec les Kurdes, contre qui la Turquie a lancé une
offensive en Syrie, le président américain a répondu que ces derniers
n'avaient "pas aidé" les Etats-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale
et le débarquement en Normandie.
"Les Kurdes se battent pour leur terre, il faut que vous compreniez", a
expliqué le président républicain depuis la Maison Blanche.
Affirmant s'appuyer sur un article "très puissant", vraisemblablement
publié par le site internet conservateur Townhall, il a développé son
argumentaire: "Ils ne nous ont pas aidés pendant la Seconde Guerre
mondiale. Ils ne nous ont pas aidés en Normandie, par exemple".
"Nous avons dépensé énormément d'argent pour aider les Kurdes, que ce
soit en munitions, en armes, ou en argent".
"Ceci étant dit, nous aimons les Kurdes", a-t-il conclu.
La Turquie a lancé mercredi, malgré plusieurs mises en garde
internationales, son offensive contre les forces kurdes du nord-est de
la Syrie, alliées des Occidentaux dans la lutte contre le groupe Etat
islamique (EI).
Cette offensive intervient après la décision de Donald Trump de retirer
des troupes américaines de secteurs frontaliers en Syrie.
Mercredi, le milliardaire républicain a dit espérer que son homologue
turc Recep Tayyip Erdogan agisse de manière "rationnelle" et aussi
"humaine" que possible en Syrie.
"S'il le fait de manière injuste, il paiera un énorme prix économique",
a-t-il mis en garde. "J'anéantirai leur économie si cela arrive". (AFP, 9 octobre
2019)
Relations
régionales / Regional Relations
Syrie et Turquie s'invectivent devant le Conseil de sécurité de l'ONU
La Syrie et la Turquie ont échangé jeudi des propos acrimonieux lors de
leur première confrontation devant le Conseil de sécurité de l'ONU, au
sujet de l'offensive turque en territoire syrien lancée le 9 octobre et
arrêtée cette semaine.
L'ambassadeur syrien à l'ONU, Bashar Ja'afari, a vivement dénoncé
"l'agression" de la Turquie contre son pays, trouvant "étrange"
l'utilisation par Ankara de l'article 51 de la Charte de l'ONU sur la
légitime défense pour justifier son opération militaire.
Il a en outre réclamé "le plein respect de la souveraineté syrienne" et
"le retrait de toutes les forces étrangères illégitimes" de Syrie.
"Je rejette et condamne fermement toute présentation erronée de notre
opération de lutte contre le terrorisme comme un acte d'agression", a
répliqué son homologue turc, Feridun Sinirlioglu.
Il s'agissait d'une "opération limitée de lutte contre le terrorisme"
qui visait notamment à "garantir l'intégrité territoriale et l'unité de
la Syrie". "Elle n'a visé que des terroristes et leurs repaires, leurs
armes et leurs véhicules", a-t-il insisté.
La Turquie qualifie de "terroristes" les combattants kurdes longtemps
alliés des Occidentaux dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat
islamique et contre qui elle a mené une offensive qui s'est terminée
cette semaine.
Alors que l'ONU réclame un accès humanitaire sans entraves dans le nord
de la Syrie, le diplomate turc a assuré que la Turquie facilitait
l'aide humanitaire transfrontalière.
Il a d'autre part estimé que la "seule solution durable" pour les
jihadistes étrangers et leur famille détenus en Syrie était qu'ils
soient rapatriés par leur pays d'origine. "Priver des gens de leur
nationalité n'est pas le bon moyen pour lutter contre le terrorisme".
"Cela revient simplement à se laver les mains du problème", a-t-il jugé.
Feridun Sinirlioglu s'est enfin voulu rassurant sur le retour en Syrie
de réfugiés accueillis en Turquie. Il s'effectuera de manière
"volontaire, sûre et dans la dignité", a-t-il promis.
Lors de la réunion publique du Conseil de sécurité, l'ambassadeur
allemand Christoph Heusgen s'est attiré de vives critiques de la Russie
et de la Chine après avoir rappelé que ces deux pays avaient mis en
septembre leur veto à une demande de cessez-le-feu à Idleb (nord-ouest)
pour des raisons humanitaires. (AFP, 24 octobre
2019)
La
Ligue arabe condamne "l'agression" turque en
Syrie
Les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe ont condamné
samedi "l'agression de la Turquie" sur le territoire syrien, appelant
au retrait immédiat des troupes d'Ankara, qui mènent depuis quatre
jours une offensive dans le nord syrien contre une milice kurde.
Les ministres ont publié leur communiqué après une réunion d'urgence de
l'organisation au Caire à la suite d'une requête de l'Egypte, afin
d'évoquer l'offensive turque dans le nord-est de la Syrie, où les
Kurdes ont établi une zone autonome à la faveur du conflit qui se
déroule dans le pays depuis 2011.
Au début de la réunion, le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed
Aboul Gheit a qualifié l'offensive turque "d'agression" et "d'invasion
d'une terre arabe".
Dans leur communiqué, les chefs de la diplomatie des pays membres de
la Ligue arabe ont demandé "la fin de l'agression et le retrait
immédiat et sans conditions de la Turquie de tout le territoire syrien".
L'offensive turque constitue "une menace directe pour la sécurité
nationale arabe", selon les ministres de la Ligue arabe, qui ont dit
réfléchir à "des mesures urgentes pour faire face à l'agression turque".
Ces mesures comprendraient des actions diplomatiques et économiques
ainsi qu'une "coopération militaire pour faire face à l'agression
turque", selon leur texte.
Ankara, qui rejette toute critique depuis le début de son
offensive, a condamné ces déclarations.
"Je condamne fermement la Ligue arabe pour avoir qualifié à tort
l'opération antiterroriste (...) dans le nord-est de la Syrie
d'+invasion+", a déclaré Fahrettin Altun, un porte-parole du président
turc Recep Tayyip Erdogan.
L'offensive turque vise la milice kurde syrienne des Unités de
protection du peuple (YPG), qualifiée de "terroriste" par Ankara.
Le ministère des Affaires étrangères turc a jugé "malencontreux" les
propos de M. Aboul Gheit.
"En accusant notre pays, au lieu d'accuser une organisation terroriste
qui attente à l'intégrité territoriale de la Syrie d'être une force
d'occupation, le secrétaire général de la Ligue arabe se fait complice
des crimes perpétrés par cette organisation et commet une trahison
envers le monde arabe", a-t-il affirmé.
Les ministres des Affaires étrangères irakien et libanais ont eux
appelé au retour de la Syrie au sein de l'organisation panarabe.
La Syrie a été suspendue de la Ligue arabe en 2011 quelques mois après
le début du conflit. La question de sa réintégration divise depuis plus
d'un an les Etats membres de l'organisation. La Turquie ne fait pas
partie de la Ligue arabe. (AFP, 12 octobre
2019)
Moscou bloque à l'ONU un
texte demandant l'arrêt de l'offensive turque
La Russie a bloqué vendredi à l'ONU un projet américain de déclaration
du Conseil de sécurité demandant à la Turquie d'arrêter son offensive
militaire dans le nord de la Syrie, a appris l'AFP de sources
diplomatiques.
Moscou a interrompu une procédure d'adoption de ce texte qui devait
intervenir à 19H30 GMT, a indiqué l'une de ces sources. La Chine a
suivi la Russie en rompant aussi cette procédure, selon un diplomate
requérant l'anonymat.
Le projet, qui dans sa version initiale demandait seulement à Ankara de
revenir à la diplomatie plutôt qu'utiliser des moyens militaires, avait
été durci après plusieurs observations d'Etats membres du Conseil de
sécurité faites au cours des dernières 24 heures.
Le texte final soumis à une adoption, obtenu par l'AFP, demandait à la
Turquie "d'arrêter son opération militaire et de faire plein usage des
canaux diplomatiques pour résoudre ses préoccupations de sécurité". Il
soulignait aussi la "profonde préoccupation (du Conseil de sécurité)
face à l'opération militaire turque et à ses implications, notamment
dans leurs dimensions humanitaire et sécuritaire".
Le projet de texte réclamait également que toutes les parties protègent
les civils et permettent un accès humanitaire durable en Syrie. Il
mettait en garde contre une reconstitution de l'organisation jihadiste
Etat islamique et soulignait qu'un retour des réfugiés en Syrie (l'un
des objectifs d'Ankara avec son offensive) ne pouvait se faire qu'en
sécurité et sur une base volontaire.
Après une réunion jeudi qui s'était soldée par des divisions, les
Etats-Unis avaient proposé à leurs partenaires du Conseil de sécurité
un texte qui dans sa version initiale ne parlait que de "profonde
préoccupation" et demandait à Ankara de privilégier les "canaux
diplomatiques" plutôt que militaires.
La mission diplomatique russe à l'ONU avait ensuite demandé du temps
pour pouvoir consulter Moscou, ce qu'avaient accepté les Etats-Unis
jusqu'à vendredi matin. La Russie a alors une nouvelle fois demandé un
peu plus de temps mais sans succès. Les Etats-Unis ont enclenché une
procédure d'adoption de leur texte, durci au passage pour demander
l'arrêt de l'offensive turque, selon des diplomates. (AFP, 11 octobre
2019)
L'Iran
appelle à "une cessation immédiate" de
l'offensive turque
Téhéran a appelé jeudi à "une cessation immédiate" de l'offensive
turque déclenchée la veille contre des forces kurdes dans le nord-est
de la Syrie.
La République islamique," tout en exprimant son inquiétude" sur les
conséquences de cette opération sur le plan humanitaire "insiste [sur
la nécessité] d'une cessation immédiate des attaques et d'un retrait
des unités militaires turques déployées sur le territoire de la Syrie",
indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
L'Iran "comprend les préoccupations de la Turquie en matière de
sécurité, mais, considère, ainsi qu'il l'a déjà souligné, que les
mesures militaires ne sont pas la solution pour répondre à ces
inquiétudes", ajoute le communiqué.
Téhéran avait dit lundi son "opposition" à toute "action militaire"
turque en Syrie, jugeant que cela entraînerait immanquablement "des
dégâts matériels et des pertes humaines à grande échelle" à l'heure où
"la priorité doit être d'établir la stabilité et la sécurité" dans ce
pays.
La Turquie a lancé mercredi, comme elle s'y était engagée, son
offensive contre les forces kurdes du nord-est de la Syrie, alliées des
Occidentaux dans la lutte antijihadistes, suscitant une volée de
critiques internationales et des menaces de sanctions américaines.
Allié du gouvernement du président syrien Bachar al-Assad, l'Iran
parraine avec Ankara (qui soutient des rebelles) et Moscou (autre
soutien des autorités syriennes) le processus de négociations sur la
Syrie dit d'Astana lancé en 2017.
Selon l'agence officielle iranienne Irna, le président du Parlement
iranien Ali Larijani a annulé mercredi soir, "à la suite de l'opération
militaire turque sur le territoire syrien", une visite à Ankara, où il
devait se rendre "à l'invitation de son homologue turc". (AFP, 10 octobre
2019)
La
Turquie abat un drone non identifié à la frontière
syrienne
L'aviation turque a abattu samedi un drone non identifié qui avait
violé à six reprises son espace aérien à la frontière syrienne, a
annoncé dimanche le ministère turc de la Défense.
"Un véhicule aérien sans pilote qui a violé notre espace aérien six
fois (...) a été abattu par deux de nos (chasseurs) F-16 qui avaient
décollé" de la base aérienne d'Incirlik, a écrit le ministère sur
Twitter, en publiant des images de l'appareil abattu.
Le ministère a précisé que l'origine du drone restait inconnue et qu'il
avait été détruit à 13H24 (10H24 GMT).
"L'épave du drone a été retrouvée sur la base de Cildiroba" par la
gendarmerie turque, dans la province de Kilis, selon le ministère.
En 2015, l'aviation turque avait abattu un chasseur russe Soukhoï Su-24
sur la frontière syro-turque, créant une crise sans précédent entre
Ankara et Moscou.
Le président russe Vladimir Poutine avait qualifié cette action de
"coup de couteau dans le dos". Les deux pays ont fini par se
réconcilier pour travailler ensemble sur le conflit syrien, dans lequel
ils restent dans des camps opposés.
La Turquie soutient les rebelles cherchant à renverser le président
syrien Bachar al-Assad, tandis que la Russie reste l'un des derniers
alliés du régime de Damas.
L'armée turque a mené deux offensives dans le nord de la Syrie contre
le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et les milices kurdes en 2016
et 2018.
Les Etats-Unis et la Turquie, alliés au sein de l'Otan, sont parvenus à
un accord le mois dernier sur la création d'une "zone de sécurité"
entre la frontière turque et les régions à l'est de l'Euphrate
contrôlées par la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).
Washington considère les YPG comme un proche allié dans son combat
contre l'EI. Mais Ankara les voit comme un "groupe terroriste" lié au
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une insurrection
sur le territoire turc depuis 1984.
Le PKK est considéré comme un groupe terroriste par la Turquie, les
Etats-Unis et l'Union européenne.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé à plusieurs reprises de
lancer une offensive militaire en Syrie contre les YPG si la "zone de
sécurité" n'est pas mise en oeuvre d'ici la fin septembre.
Le conseil de sécurité nationale de Turquie, rassemblant des leaders
politiques et militaires, doit se réunir lundi sous la direction de M.
Erdogan, avec la Syrie comme sujet principal de débat.
M. Erdogan a déclaré que jusqu'à trois millions de réfugiés syriens
pourraient être rapatriés dans cette "zone de sécurité" qu'il essaye de
mettre en place dans le nord de la Syrie.
La Turquie accueille plus de 3,6 millions de réfugiés syriens - c'est
le pays au monde qui en a le plus sur son sol - et la population leur
devient de plus en plus hostile, après huit années d'une guerre
dévastatrice en Syrie.
Les experts estiment que les plans visant à établir une zone de
sécurité longue de 480 km et large de 30 km dans le nord de la Syrie
sont irréalistes, en l'absence d'accord entre les Etats-Unis, la
Turquie et les YPG. (AFP, 29 septembre
2019)
Dans
le ciel libyen, bataille entre drones turcs et
émiratis
Si les combats se poursuivent au sol, au sud de Tripoli, une autre
bataille fait rage depuis quelques mois dans le ciel libyen entre
drones turcs et émiratis, sans pour autant changer l'équilibre des
forces, selon des analystes.
Depuis le début le 4 avril de l'offensive de l'homme fort de l'est
libyen, le maréchal Khalifa Haftar, sur la capitale Tripoli, siège du
gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU, les lignes de
front ont peu bougé.
Face au statu quo, les camps rivaux se sont tournés vers des armes plus
sophistiquées, dans l'espoir de prendre le dessus dans cette bataille
qui a déjà fait plus de 1.000 morts et forcé 120.000 personnes à
quitter leurs foyers, selon l'ONU.
La Libye est "probablement le plus grand théâtre de guerre de drones au
monde", a déclaré cette semaine l'émissaire des Nations unies, Ghassan
Salamé.
Cité par les services de presse de l'ONU, M. Salamé a relevé une
"utilisation beaucoup plus intense des drones", à 600 reprises par un
camp et 300 de l'autre, sans préciser de quels camps il s'agissait.
Les drones sont entrés en jeu en juin, malgré un embargo sur les armes
imposé par l'ONU à la Libye depuis la révolte de 2011 qui a renversé le
régime de Mouammar Kadhafi.
"Compte tenu de l'utilisation intensive des moyens aériens lors du
premier mois de l'offensive (...), la plupart des avions de combat des
deux forces aériennes sont immobilisés" pour des besoins de
"maintenance", affirme Arnaud Delalande, spécialiste des questions de
défense.
"Engagement direct"
"Ne voulant pas rester sans puissance aérienne, Haftar et le GNA
semblent s'être tournés en urgence vers un autre type d'engin: les
drones", explique-t-il à l'AFP.
Selon des analystes et experts, le maréchal Haftar s'est procuré des
drones Wing Loong de fabrication chinoise auprès de son principal
allié, les Emirats arabes unis.
En face, le GNA s'est tourné vers Ankara, qui soutient de moins en
moins discrètement ses forces, pour s'équiper de drones turcs de type
Bayraktar.
Depuis, l'objectif de chaque camp a été de détruire les drones de
l'adversaire et leurs centres de commandement.
Ainsi, les forces du maréchal Haftar ont mené à plusieurs reprises des
raids aériens contre l'aéroport de Mitiga, le seul fonctionnel de la
capitale libyenne mais actuellement fermé, affirmant à chaque fois
viser des drones turcs ou le centre de commandement de ces appareils.
"Cette guerre aérienne est devenue un engagement direct entre les deux
principaux sponsors de l'ANL (Armée nationale libyenne autoproclamée
par le maréchal Haftar) et du GNA", respectivement Abou Dhabi et
Ankara, indique M. Delalande.
Ahmad al-Hasnaoui, un général libyen à la retraite, estime que du côté
du camp Haftar, les drones soutiennent les forces terrestres et jouent
"un rôle important pour affaiblir les forces et les lignes de
ravitaillement" des pro-GNA. Et vice-versa.
"Pas une fin en soi"
L'analyste libyen Jalal al-Fitouri souligne également le "rôle crucial"
des drones dans la bataille de Tripoli, et note une "intensification"
depuis fin juin des raids aériens contre les bases de décollage de
drones des deux camps rivaux.
"Les Wing Loong des Emirats arabes unis traquent les pistes de
décollage des Bayraktar afin de détruire le potentiel aérien du GNA,
mais n'y parviennent pas", selon M. Delalande.
"Les Turcs ont diversifié leur mode d'action en utilisant des routes
pour faire décoller leurs appareils et en éparpillant des antennes
relais sur l'ensemble de la zone entre Tripoli, Misrata et al-Jufra
(centre) pour augmenter le rayon d'action de leurs drones", ajoute
l'expert.
Wing Loong ou Bayraktar ? Indépendamment de qui l'emportera, "les
drones ne sont pas une fin en soi" si les forces terrestres ne
progressent pas, relève M. Delalande.
Face au statu quo sur le terrain, l'ONU encourage les belligérants
libyens à faire taire les armes et relancer un processus politique
compromis depuis le déclenchement de l'offensive du maréchal Haftar.
Mais pour M. Delalande, ce dernier "pousse les Emirats arabes unis à
s'engager encore davantage".
"Des frappes de Mirage (utilisés par les forces aériennes émiraties) ne
sont pas à exclure dans les prochaines semaines", dit-il. En face,
Ankara "ne cache plus son soutien à Tripoli, sans pour autant engager
directement son potentiel aérien".
Début septembre, M. Salamé, avait lancé un nouvel appel à la communauté
internationale pour mettre fin au conflit, craignant "une
intensification des soutiens militaires" à l'une ou l'autre partie qui
"plongerait l'ensemble de la région dans le chaos". (AFP, 29 septembre
2019)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Critiqué par Erdogan, le dirigeant de Chypre-Nord
se défend
Le dirigeant de Chypre-Nord a rejeté lundi les violentes critiques
adressées à son endroit, notamment par le président turc Recep Tayyip
Erdogan, pour avoir émis des réserves sur l'opération d'Ankara contre
une milice kurde en Syrie.
"Depuis quand défendre la paix est-il devenu un crime?", a lancé
Mustafa Akinci dans un communiqué, rejetant des "critiques injustes et
disproportionnées".
Président de l'autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN),
uniquement reconnue par Ankara, M. Akinci a été vertement critiqué par
la Turquie après avoir émis une rare et surprenante critique contre
l'opération turque en cours en Syrie.
"Même si on appelle (l'opération turque) +Source de Paix+, c'est du
sang qui coule, et non de l'eau", a écrit M. Akinci sur sa page
Facebook samedi, appelant au "dialogue et à la diplomatie".
Ces propos ont suscité l'ire du président turc. "Il a totalement
dépassé les bornes", a tonné M. Erdogan dimanche, ajoutant qu'une
"réponse appropriée" serait apportée "le moment venu".
Les déclarations de M. Akinci ont également suscité une levée de
boucliers à Chypre-Nord, qui reste sous l'influence écrasante du "grand
frère" turc. Plusieurs députés de l'opposition ont appelé lundi M.
Akinci à démissionner.
Loin de se laisser décontenancer, ce dernier a indiqué qu'il retournait
"à leurs auteurs les déclarations injustes et blessantes adressées à
(son) endroit".
"Nos instances gouvernantes, à commencer par le président, sont
déterminées par la libre volonté de notre peuple", a-t-il déclaré, dans
une apparente réplique aux critiques venues d'Ankara.
Non reconnue par la communauté internationale, la RTCN est née de
l'invasion de la partie nord de Chypre par la Turquie en 1974 en
réponse à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce.
La Turquie a lancé la semaine dernière une incursion dans le nord-est
de la Syrie contre les YPG, un groupe soutenu par les pays occidentaux
en raison de son rôle dans la lutte contre les jihadistes du groupe
Etat islamique (EI) mais qualifié de "terroriste" par Ankara.
Exprimant lundi son souhait de voir la Turquie "enfin débarrassée du
terrorisme", M. Akinci a ajouté qu'il était néanmoins "temps que les
guerres, qui durent depuis bientôt 10 ans en Syrie, prennent fin". (AFP, 14 octobre
2019)
Chypre
acquiert quatre drones israéliens sur fond
de tensions avec Ankara
Nicosie a fait l'acquisition de quatre drones israéliens, selon le
ministère chypriote de la Défense, sur fond de tensions en Méditerranée
orientale avec la Turquie autour d'opérations de forage gazier.
D'après le site d'informations "Kathimerini Chypre", ces drones,
commandés en décembre 2018 pour 12 millions d'euros, doivent permettre
à Nicosie d'améliorer la surveillance de sa zone économique exclusive
(ZEE), où des compagnies internationales mènent des explorations à la
recherche d'hydrocarbures.
Ces drones, livrés à l'armée chypriote, les premiers du genre selon
Kathimerini, font partie des plus performants de leur catégorie,
d'après leur fabricant israélien Aeronautics Group.
Contacté lundi par l'AFP, un porte-parole de la société israélienne n'a
pas souhaité confirmer cette livraison, arguant de la politique de
confidentialité de l'entreprise vis-à-vis de ses clients.
La découverte ces dernières années de gisements gaziers en Méditerranée
orientale a aiguisé les appétits, notamment de la République de Chypre,
qui espère devenir un acteur énergétique majeur.
Mais la Turquie, dont l'armée occupe depuis 1974 le tiers nord de
l'île, s'oppose à toute exploration et exploitation de ces ressources
qui excluraient cette partie de Chypre, où vivent les Chypriotes-turcs.
Vendredi, les autorités chypriotes ont dénoncé une "grave escalade des
violations" de ses droits souverains par la Turquie.
Selon Nicosie, la Turquie a envoyé un nouveau navire de forage dans sa
ZEE, et plus particulièrement un bloc dont les licences d'exploitation
ont déjà été attribuées en septembre par la République de Chypre aux
géants énergétiques français et italien, Total et Eni.
Ces derniers mois, Ankara a envoyé trois navires de forage au total au
large de Chypre malgré des avertissements de Washington et de l'Union
européenne, dont Nicosie est membre.
L'UE a adopté mi-juillet une série de mesures politiques et financières
visant à sanctionner la poursuite de ces forages. (AFP, 7 octobre
2019)
Athènes veut une révision d'un pacte pour faciliter
le
renvoi de migrants
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a demandé vendredi la
révision d'un pacte controversé UE-Turquie afin qu'Athènes puisse
accélérer le renvoi des déboutés du droit d'asile sur les côtes
turques, ce qu'a semblé approuver le commissaire européen aux questions
migratoires.
"La Grèce ne restera pas seule", a rassuré le commissaire européen
Dimitris Avramopoulos, en visite vendredi soir à Athènes avec le
ministre allemand de l'Intérieur Horst Seehofer.
L'UE prendra "une initiative politique afin que la déclaration
UE-Turquie soit renforcée. La Turquie nous l'a assuré", a promis M.
Avramopoulos au lendemain de son déplacement à Ankara.
Le pacte entre Bruxelles et Ankara, entré en vigueur le 20 mars 2016,
prévoit le renvoi en Turquie des migrants illégaux arrivant sur les
îles grecques proches de la Turquie et des réfugiés syriens pour
lesquels la Turquie est considérée comme "un pays sûr".
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, qui a affiché sa volonté
de renvoyer en Turquie 10.000 personnes d'ici fin 2020, a réclamé
vendredi devant le parlement la révision de cette déclaration.
En vertu de ce texte, Athènes est autorisé à renvoyer à Ankara tout
migrant "en situation irrégulière qui part de la Turquie pour gagner
les îles grecques", à condition, selon Ankara, qu'il soit encore sur
les îles et n'ait pas été transféré sur le continent grec.
Or Athènes veut pouvoir renvoyer des migrants déjà présents sur le
continent.
Le chef du gouvernement conservateur grec a appelé la Turquie à
"assumer ses responsabilités" et à "contrôler le flux migratoire en mer
Egée".
Kyriakos Mitsotakis a souligné qu'il ne fallait pas "que la Turquie
donne l'impression qu'elle profite de la situation pour des raisons
géopolitiques".
"Il est crucial que nous appliquions à la lettre" le pacte UE-Ankara, a
déclaré son ministre de la Protection du citoyen, Michalis
Chrysohoidis. "Les retours (des migrants en Turquie) doivent être
appliqués sans restriction de nationalités", a-t-il dit lors d'une
conférence de presse commune à Athènes.
"Nous devons mettre en place une politique à long terme sur les
migrations. Cela ne pourra pas être fait sans une politique européenne
commune de l'asile", a souligné le commissaire Avramopoulos lors de la
même conférence de presse.
La veille à Ankara, il avait parlé d'"un besoin urgent de renforcer la
prévention et la détection des départs irréguliers de Turquie".
"Toutes les personnes qui atteignent nos frontières et qui demandent
l'asile et le méritent doivent être réparties de manière plus logique",
a renchéri le ministre allemand de l'Intérieur. "Si nous n'aidons pas
la Grèce (et plus généralement) les pays frontaliers de l'UE, nous
aurons une migration chaotique qui conduira à une impasse", a estimé M.
Seehofer.
La Turquie accueille presque 3,6 millions de réfugiés, dont une grande
majorité de Syriens, et le président Recep Tayyip Erdogan a menacé
début septembre d'en laisser affluer une nouvelle vague vers l'UE s'il
n'obtenait pas davantage d'aide internationale.
La pression sur la Grèce ne cesse de s'aggraver: pour la première fois
depuis le pacte de 2016, le pays est redevenu cette année la principale
porte d'entrée en Europe des migrants, avec plus de 10.000 arrivées sur
les îles en septembre.
M. Mitsotakis a indiqué qu'un amendement "plus strict" et "plus juste"
sur l'octroi de l'asile serait déposé au Parlement grec en octobre.
Car, selon lui, "le problème actuel est plutôt une question de
migrations et moins une question de réfugiés".
En 2015, 75% des personnes arrivés en Grèce étaient des Syriens fuyant
la guerre, alors qu'"actuellement seuls deux sur dix sont des Syriens,
50% sont surtout des Afghans, Pakistanais", a-t-il ajouté. (AFP, 4 octobre
2019)
Chypre
dénonce les nouvelles tentatives de forage
d'Ankara
La République de Chypre, membre de l'Union européenne, a accusé
vendredi la Turquie de passer outre les appels de l'UE en envoyant un
nouveau navire de forage dans les eaux territoriales de l'île,
dénonçant "une grave escalade".
"Chypre condamne avec force la nouvelle tentative de la Turquie de
mener des opérations de forage illégales dans le sud-ouest de l'île", a
affirmé le gouvernement dans un communiqué.
"Les nouvelles opérations de forage, prévues cette fois-ci dans un bloc
déjà attribué, constituent une nouvelle grave escalade des violations
continues de la part de la Turquie des droits souverains de la
République de Chypre", ajoute le texte.
Selon Nicosie, la Turquie a envoyé le navire de forage Yavuz au bloc 7
de sa zone économique exclusive (ZEE) et plateau continental, or les
licences d'exploitation de cette zone ont été attribuées aux géants
énergétiques français et italien, Total et Eni, en septembre dernier.
Selon le gouvernement chypriote, la zone où doit opérer le navire turc
est clairement définie en vertu du droit international comme faisant
partie des eaux territoriales de Chypre.
"Cette nouvelle provocation est un exemple qui montre comment la
Turquie fait fi des appels répétés de l'UE et de la communauté
internationale à cesser ses activités illégales", a affirmé le
gouvernement.
Nicosie assure que "le comportement provocateur et agressif" de la
Turquie ne le dissuadera pas de mener des explorations et d'exploiter
le gaz.
La découverte ces dernières années de gigantesques gisements gaziers en
Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit de Chypre, qui rêve de
devenir un acteur énergétique majeur.
Mais la Turquie, dont l'armée occupe le tiers nord de l'île, s'oppose à
toute exploration et exploitation de ces ressources qui excluraient
cette partie de Chypre, où vivent les Chypriotes-turcs.
Ces derniers mois, Ankara a envoyé trois navires de forage au large de
Chypre malgré des avertissements de Washington et l'UE, qui a adopté à
la mi-juillet une série de mesures politiques et financières visant à
sanctionner la poursuite de ces forages.
Chypre est divisée en deux depuis l'invasion en 1974 de sa partie nord
par la Turquie, en réaction à un coup d'Etat de Chypriotes-grecs
souhaitant unifier l'île à la Grèce, ce qui inquiétait la minorité
chypriote-turque.
Les discussions formelles sur une réunification de l'île divisée sont
au point mort depuis 2017. (AFP, 4 octobre
2019)
Immigration
/ Migration
Les
services de renseignement belges après
l'offensive turque en Syrie
La Turquie a annoncé mardi soir qu’elle ne reprendrait pas son
offensive militaire contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie
car ces dernières se sont retirées des zones frontalières La situation
est pour l’instant stabilisée. Les djihadistes de nationalité belge et
leurs familles qui se trouvaient dans la zone sont pour la plupart
localisés dans des prisons ou dans des camps. C’est en tout cas ce
qu’affirme le lieutenant-général Claude Van de Voorde, le chef du
Service Général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS).
Dans le nord de la Syrie, les forces en présence ne sont plus tout à
fait les mêmes. Les militaires américains ont quitté la région et
d’autres puissances se sont engouffrées. La Turquie, et surtout la
Russie. Ces deux pays "dirigent un peu entre eux ce qui se passe sur le
terrain", déclare le lieutenant-général. De là à dire que les
Etats-Unis ont donné les clés de la région à la Russie ? "C’est
peut-être un peu extrême. Mais quelque part, oui, l’initiative est plus
près de la Russie que chez les Américains."
Maintenant que les Etats-Unis se sont retirés de la zone, qui renseigne
les Belges sur la situation des djihadistes ? Claude Van de Voorde
confirme : il n’y a pas de contacts ou d’échanges de renseignements
avec la Russie, la Turquie ou même avec le régime syrien de Bachar
al-Assad. Malgré tout, certains pays alliés sont toujours présents
d’une manière ou d’une autre, et surtout de manière très discrète.
"Les échanges au niveau des renseignements se font avec nos alliés
classiques, c’est-à-dire les Français, les Allemands, les Anglais et
les Américains, précise le lieutenant-général. Les Américains se sont
retirés, mais il faut voir qu’ils restent quand même un joueur encore
dans la zone. Selon nos informations, ils se sont retirés de la zone du
conflit, mais ils sont encore présents dans d’autres zones. Ils ne sont
donc pas complètement absents non plus."
Quel réseau de renseignements dans la région ?
La Belgique essaye aussi d’activer ses réseaux locaux tissés lorsque
nos forces spéciales étaient présentes juste à côté, en Irak. Jusqu’au
printemps 2018, des forces spéciales belges et des membres du
renseignement militaire ont travaillé pratiquement à cheval sur la
frontière entre l’Irak et la Syrie,
"Les militaires étaient sur place et nous avions aussi un petit
détachement en support d’eux. Ce sont eux qui ont donc établi un réseau
sur place pour avoir des contacts et donc recueillir des informations.
Ce réseau est encore utile aujourd’hui, et là aussi on échange nos
informations avec des réseaux gérés par les pays partenaires", ajoute
Claude Van de Voorde.
Car c’est comme ça que ça se passe dans le monde du renseignement :
c’est du donnant donnant. Et si la Belgique compte beaucoup sur les
autres en Syrie, elle est très utile pour ses partenaires dans d’autres
régions du monde.
A l’avenir, il faudra que la Belgique s’adapte aux changements
d’alliances. Tout peut aller très vite. En Syrie, il a fallu à peine
quelques semaines pour que les États-Unis quittent l’allié kurde et
pour que la Russie, soutien du régime syrien, s’allie avec la Turquie.
Cette dernière est aussi en cheville avec une nébuleuse de milices
syriennes de l’opposition.
Le lieutenant-général conclut :"Je crois que c’est un peu ça la crainte
pour l’avenir, c’est qu’on va être confronté, à mon avis, de plus en
plus à des coalitions ad hoc. Un jour c’est l’ami et l’autre jour ça
devient l’ennemi. Le monde est devenu beaucoup plus volatil. On le dit
toujours, avant c’était très simple. Selon nous, les mauvais c’était
l’Est et les bons c’était nous. Tout ça a changé." (RTBF, 24 octobre 2019)
L'Allemagne, l'autre poudrière entre Turcs et Kurdes
Mohamed Zidik, un kurde-syrien de 76 ans, continue d'aller chercher
tous les jours à Berlin son pain et ses pâtisseries chez son voisin
turc, mais il sait qu'il ne vaut mieux pas y parler politique.
Saccage de commerces, agression au couteau, insultes... Les esprits
s'échauffent entre les deux communautés depuis peu et l'Allemagne, où
vivent les plus grandes diasporas turque et kurde d'Europe, redoute une
importation du conflit en cours dans le nord de la Syrie.
Samedi, environ 14.000 manifestants pro-Kurdes sont attendus dans
l'après-midi à Cologne, dans le cadre d'une journée de mobilisation
dans plusieurs villes européennes. La police dit redouter des violences.
"Je sais qu'avec ce président (turc Erdogan, ndlr), une phrase de trop
et hop la prison !", affirme Mohamed Zidik, ingénieur à la retraite.
Il passe sa journée dans le centre culturel kurde de Neukölln, un
quartier populaire de Berlin, où il regarde, sur la télévision kurde,
l'avancée des troupes turques au nord de la Syrie. Le septuagénaire y a
trois soeurs, dont il est sans nouvelles depuis une semaine.
Dans le petit local berlinois, une rangée de talkie-walkie est en train
de charger. Ils seront utilisés ce samedi par le service d'ordre de la
communauté kurde pour la journée de mobilisation.
- Salut du loup -
"Pour le moment, les manifestations, c'est tout ce qu'il nous reste",
reconnaît, amer, Mohamad Khalil, étudiant kurde de 23 ans, arrivé à
Berlin en 2015 via la dangereuse route des Balkans.
Lundi soir à Herne, dans l'ouest du pays, au passage d'un cortège de
manifestants kurdes, des Turcs ont fait le "salut du loup", un geste de
ralliement de l'extrême droite nationaliste turque, considéré comme
l'ultime provocation par leurs opposants.
Une bagarre éclate. Cinq personnes sont légèrement blessées. Ce geste
qui mime une tête de loup, est toléré en Allemagne mais banni en
Autriche depuis 2018.
A Berlin, le même jour, c'est un jeune arborant une veste à l'effigie
du drapeau turc qui a été agressé au couteau par une bande de 15
personnes.
La situation en Turquie, de la tentative de putsch anti-Erdogan aux
offensives anti-kurdes, finit toujours par atteindre l'Allemagne, où
vivent près de trois millions de Turcs ou Kurdes.
"Nous sommes assis sur un baril de poudre" en Allemagne, estime le
politologue turc Burak Copur sur la chaîne ZDF.
"Les émotions ici ne peuvent être vues indépendamment de la situation
en Turquie, qui se reflète en Allemagne", ajoute-t-il.
Une partie non négligeable des Turcs d'Allemagne assume sa sympathie
envers le régime d'Ankara.
- 'Terroristes' -
"Nous envoyons la mort dans l'âme nos soldats pour libérer les enfants
et les familles syriennes" de l'emprise des "terroristes du PKK", le
Parti des travailleurs du Kurdistan, qui mène une sanglante guérilla
contre la Turquie depuis plusieurs décennies, dit Melahart Yavas,
employée dans une école de conduite berlinoise.
"Turcs et Kurdes nous vivons, travaillons et même parfois nous marions
ensemble là-bas comme ici en Allemagne", tempère-t-elle toutefois, "mon
collègue, là, eh bien il est Kurde et ça ne me fait rien, mais le PKK
c'est autre chose".
Les tensions ont gagné les terrains de football. Cinq joueurs d'équipes
régionales allemandes ont imité les internationaux turcs et effectué un
salut militaire après avoir marqué un but. Un geste passible de
sanctions.
Mais pour les Kurdes allemands, c'est en premier lieu le réseau de
mosquées DITIB, financé par Ankara, qui attise la haine anti-kurde, en
marge des prières.
La puissante association religieuse turque se défend toutefois auprès
de l'AFP "d'avoir planifié d'aucune manière que ce soit" une campagne
en ce sens.
Cezal Vedat, 43 ans, patron d'une agence de voyage pour la Turquie à
Berlin, espère que le conflit dans le nord de la Syrie va vite être
résolu.
"Moi, je ne rentre au pays qu'une fois par an, mes amis kurdes encore
moins. On est bien ici, alors qu'ils s'assoient tous à une table,
qu'ils trouvent une solution et qu'ils nous laissent vivre tranquilles
ici en Allemagne", dit-il. (AFP, 19 octobre
2019)
Pays-Bas: 23 personnes arrêtées lors
de heurts entre Turcs et Kurdes
La police néerlandaise a annoncé jeudi avoir arrêté 23 personnes lors
de heurts survenus la veille à Rotterdam entre membres des communautés
turque et kurde durant une manifestation visant à dénoncer l'offensive
menée par Ankara en Syrie.
Des combats ont éclaté entre les deux communautés peu après le début
d'une manifestation organisée par les Kurdes, qui a été rapidement
suivie d'une contre-manifestation des Turcs.
Les personnes arrêtées, dont certaines étaient notamment munies de
tournevis, "sont soupçonnées de violence ouverte, d'agression, de
destruction et d'insulte", a déclaré la police.
Trois policiers ont été légèrement blessés au cours de la
manifestation, qui s'est déroulée mercredi soir dans le centre de la
ville portuaire de Rotterdam (ouest). L'un des agents s'est fracturé le
poignet, ont rapporté les médias néerlandais.
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a fermement condamné ces
violences lors d'un débat sur l'offensive d'Ankara à la Chambre basse
dans la nuit de mercredi à jeudi.
"Vous pouvez manifester dans ce pays, mais nous le faisons de manière
civilisée", a déclaré M. Rutte, cité par les médias néerlandais.
"Il faut résoudre les conflits sociaux par le dialogue, et non par les
images que nous avons vues de Rotterdam. C'est absolument
inacceptable", a-t-il martelé.
La Turquie a lancé mercredi dernier une offensive dans le nord-est de
la Syrie contre une milice kurde soutenue par les Occidentaux dans la
lutte antijihadiste mais qu'Ankara accuse de terrorisme.
Les Pays-Bas ont par la suite annoncé suspendre toute nouvelle
exportation d'armements vers la Turquie "dans l'attente de l'évolution
de la situation".
(AFP,
17 octobre
2019)
Plusieurs
centaines de Kurdes réunis sur la place
Saint-Lambert à Liège
Environ 400 Kurdes, selon une estimation de la police, se sont réunis
vendredi à partir de 17heures sur la place Saint-Lambert, à Liège, pour
dénoncer l'offensive turque dans le nord-est de la Syrie.
Un petit groupe de Turcs, munis de drapeaux, était également présent,
séparé des manifestants par un cordon policier, a indiqué la police de
Liège."Nous ne voulons pas des djihadistes d'Al Qaïda dans notre
région", revendiquaient sur une banderole les manifestants kurdes, qui
distribuaient également des tracts dénonçant la décision
"irresponsable" de Donald Trump de retirer les troupes américaines du
nord de la Syrie et les "plans de nettoyage ethnique du régime
d'Erdogan" à l'encontre des Kurdes.
Lundi, les troupes américaines stationnées dans le nord-est de la Syrie
ont commencé à se retirer de la zone, laissant la voie libre aux
militaires turcs. Mercredi, la Turquie a lancé, comme elle s'y était
engagée, son offensive contre les forces kurdes du nord-est de la
Syrie, alliées des Occidentaux dans la lutte antidjihadistes, faisant
fi des mises en garde internationales.
Ankara insistait auparavant pour que les Forces démocratiques syriennes
(FDS), menées par des Kurdes, se retirent de la zone syrienne
frontalière de la Turquie, arguant qu'elles étaient liées au Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK), classé comme organisation "terroriste"
par Ankara, Washington et l'Union européenne. Il s'agit du deuxième
rassemblement kurde en deux jours à Liège. Un dispositif policier a été
mis en place afin que ces rassemblements se déroulent dans le calme. (RTBF, 11 octobre
2019)
Le
Parlement flamand a été évacué suite à une
alerte à la bombe
Le Parlement flamand a été évacué suite à une alerte à la bombe. Les
parlementaires étaient en discussions quant au budget du futur
gouvernement Jambon quand l'alerte a été donnée. Les élus ainsi que
leurs collaborateurs se sont dirigés dans le calme hors du bâtiment et
ont patienté dans la rue.
L'agence Belga précise que la présidente du Parlement flamand Liesbeth
Homans (N-VA) s'est entretenue avec la police de Bruxelles et la police
militaire et explique prendre cette alerte très au sérieux.
Selon les services du Parlement, cette alerte pourrait être en lien
avec les 40 ans de l'Institut kurde de Bruxelles, qui devaient se tenir
précisément dans le bâtiment de la rue de Louvain. Entretemps,
l'événement a été annulé.
Après une fouille minutieuse des lieux par la police de Bruxelles,
aidée de chiens à même de détecter la présence d'explosifs, le
personnel à pu réintégrer les lieux vers 17h.
Le débat budgétaire sera poursuivi jeudi matin, à partir de 10 heures.
Ainsi en ont décidé les groupes parlementaires. La décision sera
formalisée officiellement, mercredi.
Le débat budgétaire avait été interrompu au cours de l'intervention du
chef de file de Groen Björn Rzoska, qui sera autorisé à poursuivre son
intervention jeudi.
Mercredi, une séance plénière assortie de questions d'actualité est au
programme.
Dans l'après-midi, les commissions seront officiellement installées. (La Libre Belgique, 8 octobre
2019)
Attaque à Paris: le spectre de l’ennemi intérieur
La tuerie commise au cœur de la préfecture de police de Paris par
Mickaël Harpon, un informaticien attaché à la Direction du
renseignement (DRPP), semblait bien d’inspiration islamiste, comme l’a
précisé samedi le procureur antiterroriste Jean-François Ricard.
L’assaillant, qui a tué à coups de couteau quatre policiers, avait
envoyé à son épouse peu avant les faits pas moins de 33 SMS empreints
de fanatisme et fréquentait, lui qui s’était converti à l’islam, des
personnes soupçonnées de radicalisme.
L’enquête débouchera sur des certitudes. Il reste que cet attentat a
frappé au cœur l’un des lieux de la lutte antiterroriste censé être
l’un des plus sécurisés de France et au sein duquel s’agence la récolte
du renseignement et se discutent les moyens de riposte au terrorisme.
Le choc est immense au sein de la préfecture de Paris. Il l’est aussi
dans toutes les forces de police de France qui redoutent désormais que
des « ennemis intérieurs » puissent œuvrer en leur sein.
Cette préoccupation est aussi celle de la police fédérale belge.
Naguère, une évaluation de ce risque de « trahison interne » (elle vaut
pour les islamistes comme pour des terroristes d’extrême droite) avait
été menée dans le souci d’assurer la cohésion indispensable des forces
engagées sur le terrain de la lutte contre le fanatisme. Le souci est
celui-là : comment garantir l’efficacité de la lutte antiterroriste –
et plus généralement assurer l’exécution des missions dévolues à la
police – si la confiance entre personnels d’appartenances
philosophiques (réelles ou supposées) différentes n’est plus ressentie
comme absolue et devient un facteur de défiance ?
Mickaël Harpon a réussi par son raid meurtrier à instiller ce doute qui
laissera des traces. La pire crainte s’est concrétisée.
En Belgique, le même souci s’était manifesté avec l’identification, au
sein des forces armées, de 55 militaires (dont cinq sous-officiers)
susceptibles d’être en relation avec des radicalisés, comme avait
indiqué à la Chambre l’ex-ministre de la Défense Steven Vandeput (N-VA)
en réponse à une question parlementaire.
Le ministre de l’Intérieur français Christophe Castaner a annoncé un
renforcement des procédures de scannage des personnels policiers. Elles
seront menées et seront peut-être ressenties par les concernés comme
l’étant à l’excès.
Mais c’est le prix à payer pour garantir que les corps essentiels de
l’Etat ne sont pas gangrenés.
Cette tuerie réplique, avec une acuité accrue, au sein des forces de
sécurité ce qui s’était fait jour au sein de la société au lendemain
des attentats islamiques : une défiance amplifiée en regard des
personnes issues de la communauté ou de confession musulmane.
C’est ce que le fanatisme terroriste vise : déstabiliser le vivre
ensemble paisible.
A Paris, il a désormais tenté de déstabiliser ceux qui en sont les
garants. (Le Soir, 6 octobre
2019)
La
Grèce confrontée à sa plus grande vague
migratoire depuis 2016
"On gère au jour le jour", soupire un garde-côte grec, à l'arrivée d'un
nouveau groupe de migrants, le cinquième de la journée, sur une plage
de l'île de Lesbos en Grèce, confrontée à sa plus grande vague
migratoire depuis 2016.
Sur la rive de Skala Sykamineas, au nord de Lesbos, "plus de 250
personnes sont arrivées en un seul jour", mardi, explique à l'AFP
Patrick Foley, qui coordonne ici les secours pour l'ONG suédoise
Lighthouse Relief.
"Nous avons assisté plus de 5.000 personnes en deux mois", ajoute-t-il,
alors que deux nouveaux bateaux chargés d'une cinquantaine de migrants
ont accosté mercredi matin.
"On a connu une escalade énorme depuis deux mois", observe-t-il, dans
un contexte de nouvelle crise migratoire en Grèce, quatre ans après
l'arrivée d'un million de demandeurs d'asile sur les îles grecques.
En septembre, 10.258 migrants ont débarqué sur les îles grecques depuis
les rives turques voisines, en majorité des familles afghanes et
syriennes, selon le dernier décompte du Haut commissariat aux réfugiés
(HCR) des Nations unies.
"La Grèce vit de loin la pire période" depuis 2016, quand l'Union
européenne et la Turquie ont signé un accord pour réduire le flux
migratoire, juge le ministre adjoint à la protection civile Lefteris
Oikonomou.
"Chaque mois, il en arrive plus que le même mois de l'an dernier",
renchérit Patrick Foley.
En mai, son ONG a aidé 70 migrants à accoster en sécurité sur les
plages de Lesbos et à leur offrir un hébergement temporaire.
Ce chiffre a dépassé les 2.800 arrivées en septembre, à peu près autant
en août, précise-t-il.
Pour lui, l'avenir "est vraiment imprévisible: on peut revenir à une
situation normale du jour au lendemain, c'est peut-être une tendance à
court terme ou au contraire continuer à augmenter", estime-t-il.
Le pic des arrivées sur les îles égéennes met en péril un réseau
d'hébergement pour les migrants déjà complètement engorgé.
Les cinq "hotspots" sur les îles de Lesbos, Samos, Kos, Chios et Leros
abritent plus de 26.000 migrants et réfugiés pour à peine plus de 6.000
places.
Dans un environnement insalubre, les exilés vivent dans des conteneurs
de frêt ou sous des tentes de fortune et se plaignent de devoir
attendre des heures pour avoir à manger, prendre une douche ou utiliser
les toilettes.
- Conditions "inhumaines" -
"Garder des gens sur les îles dans de telles conditions d'insécurité
est inhumain et doit prendre fin", souligne le HCR, dans un communiqué
publié mardi.
Une réfugiée est morte et 17 migrants ont été blessés dimanche dans un
incendie, suivi d'émeutes.
Le HCR exhorte "les autorités grecques à accélérer leur projet de
transférer sur le continent plus de 5.000 demandeurs d'asile déjà
autorisés à poursuivre leur procédure de demande d'asile", ajoute le
HCR.
"En parallèle, de nouvelles places d'hébergement doivent être fournies
pour alléger la pression des îles vers le continent grec où la plupart
des sites ont la capacité" de les accueillir, précise encore l'agence
onusienne.
En Grèce, beaucoup estiment que la Turquie n'en fait pas assez pour
freiner le flux migratoire dans la mer Egée, dont les traversées
périlleuses font des centaines de noyades par an.
Mais, selon Patrick Foley, c'est la crainte d'une arrestation en
Turquie qui pousse les migrants, en particulier les Afghans, à se
rendre en Grèce le plus rapidement possible.
"Beaucoup de personnes venant d'Afghanistan ont passé à peine deux
semaines en Turquie avant d'entreprendre la traversée", en sachant "à
peu près" ce qui les attend dans les camps grecs, rapporte le
coordinateur de l'ONG.
Mais ils "pensent que les choses ne peuvent pas être pires",
lâche-t-il.
Le gouvernement grec conservateur, issu des urnes le 7 juillet, a
affiché sa volonté de renvoyer en Turquie quelque 10.000 migrants d'ici
fin 2020, en vertu du pacte entre Bruxelles et Ankara de mars 2016.
Le ministre grec chargé de l'immigration se rend à Ankara mercredi pour
s'entretenir avec le ministre turc de l'Intérieur.
Le commissaire européen aux questions migratoires Dimitris Avramopoulos
vient en Grèce vendredi.
Athènes a promis de continuer à transférer des réfugiés des îles vers
le continent.
Mais à un tel rythme d'arrivées, le désengorgement des camps sur les
îles sera rapidement neutralisé.
Quelque 250 réfugiés ont été transférés lundi au Pirée, autant que de
migrants débarqués à Lesbos le lendemain. (AFP, 2 octobre
2019)
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