Droits
de l'Homme / Human Rights
41 tués dans un triple attentat-suicide à l'aéroport d'Istanbul, l'EI suspecté
41 personnes ont été tuées et 239 blessées mardi soir
dans un triple attentat-suicide à l'aéroport international Atatürk
d'Istanbul, selon un dernier bilan officiel annoncé mercredi matin par
le gouvernorat de la première mégapole de Turquie
130 blessés sont toujours traités dans des hôpitaux de la ville, a
indiqué un communiqué officiel, précisant que parmi les morts se
trouvent 13 ressortissants étrangers. Un précédent bilan officiel avait
fait état de 36 morts.
Treize étrangers figurent parmi les victimes, selon l'agence Reuters:
cinq Saoudiens, deux Irakiens et des citoyens de Chine, de Jordanie, de
Tunisie, d'Ouzbékistan, d'Iran et d'Ukraine. Il n'y a pas d'indication
que des Belges aient été touchés, selon Didier Reynders.
Le Premier ministre Binali Yildirim, le visage grave, avait annonçé
devant la presse sur les lieux de l'attaque, quelques heures après
celle-ci, que "les indices pointent Daech" (acronyme du groupe Etat
islamique). Mais l'attentat n'a pas encore été revendiqué.
Que s'est-il passé ?
Selon les autorités, des explosions ont d'abord eu lieu à l'entrée du
terminal des vols internationaux vers 22H00 (20H00 HB). Trois
assaillants ont mitraillé des passagers ainsi que des policiers en
faction, une fusillade a éclaté puis les kamikazes se sont fait sauter.
"Trois kamikazes ont mené une attaque", a indiqué Vasip Sahin, le
gouverneur d'Istanbul, aux journalistes.
La télévision turque a diffusé des images très impressionnantes sur
lesquelles on voit un policier tirer sur un assaillant puis celui-ci,
blessé, tomber au sol en actionnant sa charge.
Un grand mouvement de panique s'est emparé du terminal des vols
internationaux lorsque deux violentes explosions suivies de coups de
feu ont d'abord été entendues.
Il avait une écharpe rose, une veste courte et avait caché un fusil (dessous)
Des photos et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une
énorme boule de feu à l'entrée du terminal et des membres de la
sécurité en train de faire évacuer des passagers.
Un photographe de l'AFP a vu des corps recouverts de draps à
l'aéroport, jonché de bagages abandonnés. Des centaines de policiers et
pompiers étaient sur place.
Une femme de nationalité non précisée a raconté à l'AFP avoir vu l'un
des assaillants: "Il avait une écharpe rose, une veste courte et avait
caché un fusil (dessous). Il l'a sorti et a commencé à tirer sur les
gens. Il marchait comme un prophète".
Des photos diffusées sur les réseaux sociaux montrent d'importants
dégâts matériels à l'intérieur du terminal et des passagers gisant au
sol.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a rapidement exhorté la
communauté internationale à une "lutte commune" contre le terrorisme,
dans un communiqué. "Cette attaque, qui s'est déroulée pendant le mois
du ramadan, montre que le terrorisme frappe sans considération de foi
ni de valeurs", a dit le chef de l'Etat.
Plusieurs dirigeants internationaux ont eux aussi réclamé une coopération internationale accrue.
La Turquie touchée par plusieurs attentats ces derniers mois
Tous les vols ont été suspendus au départ d'Atatürk, le plus grand
aéroport de Turquie et le 11e dans le monde, avec ses 60 millions de
passagers en 2015. Puis le trafic aérien a pu reprendre à partir de
03H00 locales (02H00 hb) mercredi, selon M. Yildirim.
Istanbul et Ankara ont été secouées depuis l'an dernier par une série
d'attentats qui ont fait près de 200 morts, des centaines de blessés et
créé un climat de forte insécurité.
Istanbul avait déjà été visée en janvier (12 touristes allemands tués,
attaque imputée à l'EI), en mars (4 touristes tués -trois Israéliens et
un Iranien- attribuée aussi à l'EI) et début juin (11 morts dont six
policiers, revendiquée par les combattants kurdes).
Les attentats en Turquie ont visé des lieux touristiques emblématiques
-provoquant une chute immédiate du tourisme- ou les forces de sécurité
turques. (AFP, 29 juin
2016)
Pro-Gay Pride dispersé à Istanbul, deux députés allemands interpellés
Deux députés allemands, l'un au Parlement européen et l'autre fédéral,
ont été brièvement interpellés dimanche à Istanbul lors de la
dispersion par la police antiémeutes de manifestations contre
l'interdiction de la Gay Pride, a rapporté un journaliste de l'AFP.
Le gouvernorat d'Istanbul avait interdit la marche annuelle prévue ce
dimanche pour "des raisons de sécurité", provoquant la colère des
militants de la cause LGBT (lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre).
Ceux-ci avaient fait savoir que, sans défiler, ils se retrouveraient
tout de même, mais "dispersés" autour de la grande artère piétonne
d'Istiklal.
De 200 à 300 personnes se sont ainsi retrouvées par petits groupes dans
l'après-midi dans le centre de la plus grande métropole de Turquie, a
constaté l'AFP.
Mais elles ont été très vite dispersées par les policiers antiémeutes
déployés en masse. Ceux-ci leur ont confisqué leur drapeaux
arc-en-ciel, ont fait usage de gaz lacrymogène et tiré des balles en
cacoutchouc.
La députée écologiste allemande au Parlement européen Terry Reintke a
annoncé sur son compte Twitter qu'elle avait été brièvement interpellée
et qu'une quinzaine de personnes avaient été arrêtées.
Volker Beck, un député écologiste du Parlement allemand connu pour son
militantisme homosexuel, a annoncé sur son propre compte avoir été
aussi interpellé puis relâché.
Un photographe indépendant américain a également été interpellé, a constaté l'AFP.
- Menace des ultra-nationalistes -
La police a indiqué de son côté avoir procédé à une douzaine
d'interpellations tandis que les dispersions de petits groupes, souvent
de très jeunes gens, se poursuivaient en fin d'après-midi.
"On manifeste de manière dispersée, car la police bloque tout, et puis
il y a aussi des ultra-nationalistes. Si on se regroupe on risque
d'être attaqués", a expliqué à l'AFP Gizem Seker, une jeune femme aux
joues coloriées de l'arc-en-ciel.
"Ils ont raison d'avoir peur de nous parce que nous sommes unis, de
plus en plus nombreux, et en marche", ont déclaré les représentants de
la communauté LGBT d'Istanbul dans un communiqué.
"Nous sommes tués mais nous renaissons à Ankara (...) Mexico, au
Bangladesh et à Orlando", poursuit leur texte, "nous serons toujours
fiers de notre existence".
La traditionnelle "marche des fiertés" d'Istanbul a eu lieu à 12
reprises sans incidents le dernier dimanche de juin, réunissant des
milliers de personnes. Elle était devenue la plus importante du genre
dans un pays musulman du Moyen-Orient.
L'an dernier la police l'avait brutalement dispersée dès son début, alors qu'elle devait se dérouler - déjà - en plein ramadan.
Cette année la Gay Pride a été interdite alors que la Turquie est
frappée depuis plusieurs mois par des attentats attribués à l'Etat
islamique ou à la guérilla kurde qui ont fait des dizaines de morts,
notamment à Istanbul.
En outre, un groupe ultra-nationaliste avait averti qu'il empêcherait
la marche de se tenir pour ne pas voir les gays "déambuler à moitié
nus" et "des bouteilles d'alcool à la main" dans Istanbul en plein
ramadan.
Il y a exactement une semaine, la police turque avait déjà fait usage
de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc pour disperser une
cinquantaine de membres de la communauté LGBT réunis près de la fameuse
place Taksim d'Istanbul, interdite à tout rassemblement depuis la
fronde anti-gouvernementale de juin 2013. (AFP, 26 juin
2016)
Turkey’s parliament adopts legal shield even for village guards
A bill providing a legal shield to senior members of the Turkish Armed
Forces (TSK) involved in anti-terror operations has been approved by
the Parliament late June 23 in spite of vociferous opposition from some
opposition parties.
As part of a last-minute motion tabled by the ruling Justice and
Development Party (AKP), temporary village guards and voluntary guards
will also be granted a legal shield.
Security forces will all now be accorded “legal protection” from any
compensation cases that are opened against the army in connection to
possible abuses in the anti-terror fight, particularly in the southeast.
During plenary session debates on the government-sponsored bill late on
June 23, scuffles broke out between lawmakers from the AKP and the
Peoples’ Democratic Party (HDP), which is focused on the Kurdish issue.
Eventually, the plenary session went into a recess due to the fight in
which deputies from the main opposition Republican People’ Party (CHP)
intervened.
During debates over the bill amending the TSK Personnel Law, HDP Siirt
deputy Kadri Yıldırım took the rostrum and noted that operations had
been launched in predominantly Kurdish-populated provinces and
districts for the past year.
“After the houses in which operations were conducted were destroyed,
there has been no attempt to shy away from writing sentences like
‘Girls, we came, you weren’t here,’ in houses, on women’s underwear and
on walls. While fighting against a race, to which race’s woman did His
Holiness the Prophet Mohammed, one of his commanders, or one of his
conscripts act with such despicableness?” Yıldırım said.
“I believe that there is need to be more careful while saying this. We
all have families, spouses, daughters and brides,” he said, adding that
intimating the “conquering” of Kurdish provinces does not serve
fraternity, unity and togetherness.
“In Said-i Kurdi’s words, there are three important features of the
Kurds which need to be protected. These are Islam, humaneness and
nationalism. Islam and nationalism are two inseparable ingredients,” he
said.
A deputy parliamentary group chair of the AKP, Bülent Turan, then took
the floor and argued that Yılrırım’s remarks did not befit the assembly.
“I don’t approve responding to this language. However, the soldier and
the police as well as the [village] guard are ours. They don’t do
things like what has been said. Otherwise, the institution would take
measures. I consider bringing such unclear issues here … into an
environment in which ladies are present is immoral,” Turan said.
HDP Tunceli deputy Alican Ünlü subsequently walked over to the AKP
seats, as AKP Trabzon deputy Salih Cora walked to the HDP seats.
As the skirmish resumed, Deputy Parliament Speaker Akif Hamzaçebi
called a recess to the session. Following the break, legislators from
the AKP and the HDP again engaged in a skirmish that desceneded into a
fistfight.
(hurriyetdailynews.com, June 24, 2016)
Six soldats turcs tués par le PKK dans le sud-est de la Turquie
Des combattants du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) ont tué vendredi six soldats
turcs lors de deux attaques distinctes dans le sud-est du pays, secoué
depuis près d'un an par des violences quasi quotidiennes, a annoncé
l'armée.
Deux soldats ont été abattus en début de matinée par des membres du PKK dans le district de Derik, dans la province de Mardin.
Moins d'une heure plus tard, quatre soldats turcs ont été tués par un
engin explosif sur une route de la province de Hakkarin, dans l'extrême
sud-est du pays, a ajouté l'armée.
Des centaines de membres des forces de sécurité turques ont été tués
dans des attaques du PKK depuis la reprise des hostilités il y a près
d'un an dans le sud-est à population à majorité kurde.
Le gouvernement a de son côté assuré qu'il poursuivrait sa campagne
acharnée d'éradication des rebelles des centres urbains du sud-est de
la Turquie. (AFP, 24 juin
2016)
Un mort dans un attentat à la voiture piégée attribué au PKK
Une personne a été tuée et 16 ont été
blessées jeudi dans un attentat à la voiture piégée contre les forces
de sécurité turques dans le sud-est à majorité kurde du pays, ont
indiqué les autorités, attribuant l'attaque au PKK.
Un chauffeur de camion a été tué par l'explosion, survenue à Omerli,
dans la province de Mardin devant un bâtiment de la gendarmerie turque,
ont indiqué les services du gouverneur de la province dans un
communiqué.
Selon la même source, cinq civils ont été blessés, dont un
sérieusement, ainsi que 11 soldats et membres de leur famille,
légèrement blessés par des bris de vitre dans les logements voisins.
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a mené des attaques
pratiquement quotidiennes contre les forces de sécurité turques depuis
la reprise du conflit il y a un an.
Le gouverneur de Mardin a déclaré dans son communiqué qu'après ce
dernier attentat, la campagne militaire contre le PKK se poursuivrait
"avec détermination".
Le PKK a revendiqué plus tôt en juin un attentat contre la police
turque qui avait fait six morts à Midyat, également dans la province de
Mardin. (AFP, 23 juin
2016)
Press Conference in Brussels on Human Rights in Turkey
Two human rights activists of Turkey and a member of a
delegation which currently visited Southeast of Turkey held on June 22,
2016, a press conference at Peace House in Brussels about the current
situation in Turkey.
-
Gamze Yalçın, living in Diyrabakır, is a human rights lawyer and member of the board of the Human Rights Association.
-
Coşkun Üsterci, living in İzmir and member of the Human Rights Foundation Izmir.
-
Rudi Friedrich, general secretary of the German based association
Connection e.V. He currently visited Southeast Turkey as a part of a
delegation of the international peace organisation War Resisters'
International.
Through their short presentations, Gamze Yalçın and Coşkun Üsterci shed
light on multiple aspects of the renewed armed conflict between the
Turkish government and the PKK since summer 2015, with a special focus
on illuminating overlooked rights violations against civilians.
Rudi Friedrich of Connection e.V. added some observations and experiences he made during the visit of the delegation.
During the press conference, speakers announced the following appeal on the arrest of Şebnem
Korur Fincancı (President of Human Rights Foundation of Turkey, TIHV)
together with Erol Önderoğlu (Turkey Representative of Reporters
without Borders) and Ahmet Nesin (Journalist) on 20 June 2016.
As we informed you yesterday, an investigation was issued against them
on suspicion of making terrorist propaganda after they had participated
in a solidarity campaign in support of Ozgur Gundem1, which is subject
to multiple investigations and lawsuits. On 20 June 2016, they
testified before Terror and Organized Crime Prosecutor in Istanbul
Courthouse in Çağlayan and they were sent to 1st Magistrate Judge for
their arrest. The court issued arrest on charges of “making terror
propaganda” through content and visual of news of Özgür Gündem when
they served as the editors-in-chief of daily for one day as a part of
the campaign. After court decision, Ms. Fincancı was sent to Bakırköy
Women Closed Prison and Mr. Önderoğlu and Nesin were sent to Metris
Prison on 20 June 2016.
These arrests showed once again that Turkey has continued to apply
harassment and intimidation, including at the judicial level, against
all human rights defenders and journalists. It should also be
considered as violation of fundamental rights including freedom of
speeches and freedom of press.
Considering the fact that Ms. Fincancı has been President of Human
Rights Foundation of Turkey and long standing Council member of the
International Rehabilitation Council for Torture Victims, her arrest
also means the continuity of oppression human rights defenders,
journalists and medical doctors who provide assistance to torture
survivors2. As a human rights activists and academic, Şebnem Korur
Fincancı has dedicated her life to preventing human rights violations,
mainly torture and ill-treatment; supporting life of torture survivors
in Turkey and all around the world to rebuild their lives; and pursuing
justice for the crime of torture and other gross/serious human rights
violations.
As a human rights organization which has been operating to eradicate
torture and other forms of illtreatment in Turkey and all around the
world for 26 years, we as HRFT consider arrest of our President as an
attempt of preventing any effort to stop torture and gross/serious
human rights violation in Turkey and all around the world. Thus, we
will continue our struggle until Şebnem Korur Fincancı is released and
suppression against human rights defenders, journalists and medical
doctors who provide assistance to torture survivors is ended. In this
respect, several meetings with participation of relevant domestic and
international organizations are planned to be organized in Istanbul at
the soonest possible days in order to increase international solidarity
to force the authorities to release them urgently. You will also be
informed about these meetings as soon as plans are finalized.
We kindly ask your solidarity in our struggle for urgent release of
Şebnem Korur Fincancı, Erol Önderoğlu and Ahmet Nesin by bringing up
these arrests to the agenda of human right organizations in your
country and being ready to participate to above-mentioned planned
meetings.
We also kindly ask you to take action to urge authorities;
i. To release them immediately and unconditionally, and drop all
charges against them since their detention is arbitrary as it only aims
at preventing freedom of expression and their human rights activities
supporting press freedom,
ii. Guarantee in all circumstances the physical and psychological
integrity of Ms. M.D. Şebnem Korur Fincancı, Mr. Erol Önderoğlu and Mr.
Ahmet Nesin,
iii. Put an end to all acts of harassment, intimidation including at
the judicial level, against all human rights defenders and journalists,
iv. Put an end to the crackdown on human rights defenders in line with Turkey’s international commitments,
v. Comply with all the provisions of the United Nations Declaration on Human Rights Defenders,
vi.
Ensure in all circumstances respect for human rights and fundamental
freedoms in accordance with international human assistance to victims
of torture.
La police disperse avec du gaz lacrymogène un rassemblement LGBT
La police turque a fait usage de gaz lacrymogène et de balles en
caoutchouc pour disperser une cinquantaine de membres de la communauté
LGBT réunis près de la fameuse place Taksim d'Istanbul, a constaté un
photographe de l'AFP.
Plusieurs centaines de policiers antiémeutes ont assiégé les abords de
cette place emblématique de la rive européenne de la mégapole pour
empêcher cette manifestation baptisé "trans pride" en plein Ramadan.
Les militants de la cause LGBT (lesbienne, gay, bi-sexuels et
transsexuels) avaient été rejoints par une centaine de sympathisants de
la cause.
Devant l'assaut des forces de l'ordre, ils se sont enfuis dans les
ruelles adjacentes. Au moins deux manifestants ont été interpellés,
selon les médias turcs
Les manifestants s'étaient réunis devant un de leurs locaux situé près
de Taksim. Ils ont d'abord déployé un drapeau aux couleurs arc-en-ciel
LGBT, puis l'un d'eux a voulu lire un communiqué aux nombreux
journalistes regroupés sur les lieux, avant d'être empêché par un chef
de la police.
Cette "trans pride" s'inscrit dans le cadre de la semaine LGBT en
Turquie. Mais les autorités d'Istanbul ont annoncé vendredi avoir
interdit la gay pride qui devait avoir lieu le 26 dans la ville, afin
de "préserver la sécurité et l'ordre public" suscitant l'indignation de
la société civile.
Peu avant l'intervention policière de dimanche, une dizaine de
manifestants anti-gay qui ont fait irruption près de Taksim ont été
arrêtés par les forces de sécurité, a rapporté l'agence de presse Dogan.
"Nous sommes des Ottomans, nous ne voulons pas de ces gens ici!", a scandé l'un d'eux, selon les images.
Un groupuscule ultra-nationaliste avait demandé en début de semaine aux
autorités d'annuler l'événement, avertissant qu'il se chargerait
lui-même de l'empêcher si son appel n'était pas entendu.
La traditionnelle "marche des fiertés" d'Istanbul a eu lieu à 12
reprises sans incidents ces dernières années, des milliers de personnes
y prenant part pour défendre les droits des minorités LGBT, devenant la
plus importante du genre dans un pays musulman du Moyen-Orient.
Les autorités ont interdit tous les rassemblements sur la place Taksim,
qui sont systématiquement dispersés par la force, depuis une fronde
anti-gouvernementale qui y est née en juin 2013 contre la "dérive
islamiste" et "autoritaire" du président islamo-conservateur Recep
Tayyip Erdogan. (AFP, 19 juin
2016)
Trans Pride Committee: We Don’t Recognize Prohibition
İstanbul Governorate has declared it is “not going to permit” the 7th
Pride Parade to be held on June 19 and 14th İstanbul LGBTI+ Pride
Parade.
Elif Avcı from the İstanbul LGBTI+ Pride Week Committee said, “Our
responsibility is to ensure safety of the masses we invited. We will
evaluate the governorate’s statement. We will choose the most correct
way and inform the public about the developments”.
The Governorate has expressed that the areas where to hold such rallies
are predetermined and asked the potential participants to rally in
those predetermined places.
Trans Pride Week Committee: We will exercise our constitutional right
Kıvılcım Arat speaking to bianet spoke as follows:
“We don’t recognize the Governorate’s statement because right of
demonstration and marching is granted to citizens of Republic of Turkey
by the Constitution. While religious groups and various groups can
freely issue their press statement on İstiklal street, it is
discrimination to prohibit LGBTI parade.
“If they intervene in the march we are going to hold on June 19, we
will first resort to inner legal means and pursue this unlawful
practice before the European Court of Human Rights.
“We will exercise our constitutional right and gather there at 5 p.m.
on June 19. We are also urging the Governorate to act in accordance
with the Constitution”.
İstanbul LGBTI+ Pride Week Committee has found the decision unlawful
İstanbul LGBTI+ Pride Week Committee has issued a written statement following the prohibition declaration of the Governorate.
Committee saying “It is very important for us to become visible in the
city centers even for just a day in a year”, has reminded the
Governorate that the right to hold demonstration and rally is ensured
by the Constitution. The committee stated that the decision is unlawful.
What had happened?
The LGBTI Pride Parade being organized over 13 years was tried to be obstructed by the police for the first time last year.
Following the Orlando attack which claimed lives of 49 homosexuals,
some groups in Turkey had issued threat messages and attack calls on
the 7th İstanbul Trans Pride Parade to be held on June 19 and 14th
İstanbul LGBTI+ Pride Parade to be held on June 26.
(BIA, June 17, 2016)
Istanbul interdit la gay pride en invoquant la sécurité
Le gouvernorat d'Istanbul a annoncé vendredi l'interdiction cette année
de la gay pride prévue fin juin dans la plus grande ville de Turquie
afin de "préserver la sécurité et l'ordre public", une décision que les
organisateurs ont immédiatement dit vouloir contester en justice.
Un groupe d'ultra-nationalistes, les Foyers d'Alperen, avait demandé en
début de semaine aux autorités d'annuler l'événement phare de la
communauté LGBT (lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre) qui a lieu
tous les ans dans la métropole, avertissant qu'il se chargerait
lui-même de l'empêcher si son appel n'était pas entendu.
La Turquie est par ailleurs touchée depuis le début de l'année par une
série d'attaques meurtrières jihadistes ou liées au radicalisme kurde,
dont un attentat-suicide sur la grande artère commerçante d'Istiklal, à
Istanbul, qui avait tué des touristes et a été imputé à l'organisation
Etat islamique.
Le gouvernorat a indiqué dans un communiqué avoir eu connaissance du
projet de gay pride pour le 26 juin, en plein ramadan, mais a appelé la
population à y renoncer et à prendre en compte les avertissements émis
par les forces de sécurité.
"Aucune permission ne sera accordée pour une (...) rencontre ou un
défilé afin de sauvegarder la sécurité et l'ordre public", a déclaré le
gouvernorat, appelant ses "chers habitants d'Istanbul (...) à tenir
compte de l'avertissement des forces de sécurité".
- 'Violer les lois' -
Accusant le gouvernorat de "violer la Constitution et les lois", les
organisateurs ont immédiatement annoncé sur Facebook qu'ils allaient
saisir la justice dans l'espoir de maintenir la marche.
"Dans son communiqué de presse, le gouvernorat d'Istanbul a invoqué les
menaces contre le défilé. Nous leur rappelons ceci une nouvelle fois:
le devoir de l'Etat, ce n'est pas d'empêcher (les citoyens) d'user de
leurs droits, mais d'ôter tout obstacle à l'usage de leurs droits".
"En tant que Comité de la semaine de la fierté, nous réaffirmons que
nous allons suivre le processus légal et saisir les instances
judiciaires", indique le texte.
La traditionnelle "marche des fiertés" d'Istanbul a eu lieu à 12
reprises sans incidents ces dernières années le dernier dimanche de
juin, réunissant des milliers de personnes militant pour la défense des
droits des minorités LGBT, et est devenue la plus importante du genre
dans un pays musulman du Moyen-Orient.
Mais l'an dernier, la police avait tiré des balles en caoutchouc, des
grenades de gaz lacrymogène et fait usage de canons à eau contre les
participants, avant même que le défilé -- tombant lui aussi en plein
ramadan -- ne commence, afin de les pousser à se disperser.
"Nous ne les laisserons pas défiler", a averti jeudi, au nom "des
valeurs religieuses", Kürsat Mican, le président des Foyers d'Alperen
sur Twitter.
"Nous ne voulons pas qu'ils déambulent à moitié nus, des bouteilles
d'alcool à la main dans cette ville sacrée abreuvée du sang de nos
ancêtres", a indiqué" le responsable ultra-nationaliste, cité le même
jour par le quotidien Hürriyet.
La gay pride stambouliote devait se tenir le 26 juin le long d'Istiklal
avant de se terminer sur la place Taksim, couronnant une semaine de
célébrations de la communauté homosexuelle et transgenre.
Si l'homosexualité n'est pas punie par la loi en Turquie, les gays et
transgenres se plaignent de discriminations de la part d'une société
toujours très largement conservatrice. (AFP, 17 juin
2016)
Declarations from 22 High Schools in 9 Days
At the graduation ceremony in İstanbul High School, protesting students
have turned their backs to the principal of the school holding a speech
and have published a declaration.
The students have been criticizing that the contents of the traditional
student activities had been restricted or cancelled, dressing
restrictions were imposed on women students and panels were being
cancelled.
The respective restrictions have reportedly occurred after the
assignment of the new school principal and an application of “project
school” was behind the new appointments. Ministry of National Education
for instance had itself been appointing the principals of 11 high
schools in İstanbul for almost one year. Before this practice, the
principals were being appointed after consultations with the
foundations which these schools were affiliated with and the potential
principals were subjected to certain tests. Yet this practice has been
abandoned with the introduction of new regulations which has granted
the Minister of National Education the right to pick some high schools,
make “project schools” out of these and appoint the teachers and
principals of these schools without any examinations.
Following the protest on June 4, students of 22 other high schools have
also published declarations criticizing dismissal of administrators and
teachers, discriminations against women students, constraints of living
spaces at the school, the administration permitting activities,
distancing from scientific education and activities with religious
contents.
Following high schools have published declarations:
İstanbul Erkek, Beyoğlu Anadolu, Galatasaray, Kadıköy Anadolu, Vefa
Lisesi, Notre Dame de Sion, Bakırköy Anadolu, İzmir Atatürk, Beşiktaş
Anadolu, Ankara Gazi Anadolu, İzmir Fen, İstek Vakfı Atanur Oğuz,
Etiler Anadolu, Pertevniyal, Samsun Anadolu, Cağaoğlu Anadolu, İzmir
Çiğli Fen,Bornova Anadolu, Erenköy Kız, Eskişehir Kılıçoğlu Anadolu,
Eskişehir Salih Zeki Anadolu, Seyitgazi Vocational Health High School.
(BIA, June 13, 2016)
Neuf blessés dans un attentat à la voiture piégée dans l'est
Au moins neuf personnes ont été blessées lundi, dont trois grièvement,
dans un attentat à la voiture piégée visant le palais de justice de la
petite ville d'Ovacik, dans l'est de la Turquie, a-t-on indiqué de
source de sécurité locale.
Un précédent bilan obtenu de même source faisait état de cinq blessés.
Une violente explosion s'est produite devant le complexe qui abrite
aussi les logements des magistrats et d'autre personnels, a souligné
cette source depuis Diyarbakir, la principale ville du sud-est
anatolien, peuplé majoritairement de Kurdes.
Parmi les blessés se trouvent deux policiers.
L'attaque, qui a provoqué des dégâts considérables aux immeubles de la
zone, selon les images diffusées, n'a pas été revendiquée dans
l'immédiat mais la zone située dans la province de Tunceli est un
théâtre habituel des combats entre les rebelles kurdes du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) et les forces de sécurité turques.
La Turquie a été frappée la semaine dernière par deux attentats à la
voiture piégée, à Istanbul et à Midyat (sud-est), visant la police qui
ont fait au total 17 morts et de nombreux blessés. Ils ont été
revendiqués respectivement par un groupe radical kurde et le PKK.
Le sud-est de la Turquie vit au rythme des combats quotidiens entre
forces de sécurité turques et rebelles depuis la reprise l'été dernier
des hostilités, qui ont fait 40.000 morts depuis 1984. (AFP, 13 juin
2016)
Tirs de balles en caoutchouc sur des manifestants à Istanbul
La police antiémeutes turque a tiré jeudi des balles en caoutchouc pour
disperser une manifestation à Istanbul d'un millier de personnes venues
apporter leur soutien au chef du principal parti d'opposition qui se
dit menacé de mort, a constaté un photographe de l'AFP.
Kemal Kiliçdaroglu, qui est à la tête du Parti républicain du peuple
(CHP, social-démocrate), affirme qu'une cartouche d'arme à feu a été
jetée sur lui mercredi pendant qu'il assistait aux funérailles de
policiers tués dans un attentat à Istanbul la veille.
Cet incident spectaculaire a largement été interprété par des responsables du CHP comme ayant constitué une menace de mort.
Jeudi, les manifestants se sont dirigés vers le siège du Parti de la
justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), au pouvoir.
Mais un cordon de policiers les a empêchés d'atteindre leur
destination, provoquant des échanges tendus, selon le photographe de
l'AFP sur place qui a raconté que des oeufs avaient été jetés sur les
policiers et que ceux-ci avaient riposté en tirant des balles en
caoutchouc et des grenades de gaz lacrymogène.
M. Kiliçdaroglu, régulièrement pris pour cible par le président Recep
Tayyip Erdogan, est accusé par ses détracteurs de ne pas soutenir assez
énergiquement la lutte du gouvernement contre les membres du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK, organisation indépendantiste kurde).
Aux funérailles des policiers tués, auxquelles a également assisté le
Premier ministre Binali Yildirim, un groupe de personnes avait scandé
des slogans hostiles au chef du CHP.
Cette agression "va rester comme une tâche sombre dans l'histoire de la
politique en Turquie", a déclaré jeudi la porte-parole du CHP Selin
Sayek Böke, ajoutant que l'AKP "nous a noyés dans le sang en 14 ans de
pouvoir". (AFP, 9 juin
2016)
Cinq morts dans un attentat à la voiture piégée dans le sud-est
Cinq personnes ont été tuées et 51 autres blessées mercredi dans une
attentat à la voiture piégée contre un commissariat dans le sud-est en
majorité kurde de la Turquie, au lendemain d'un attentat meurtrier à
Istanbul.
Ces deux attaques surviennent alors que le pays a été frappé cette
année par une série d'attaques liées aux jihadistes ou à la reprise du
conflit kurde qui ont, au total, fait des dizaines de morts et
fortement affaibli le tourisme, secteur clé de l'économie.
Cinq personnes, dont deux policières, ont été tuées par l'explosion
d'un véhicule piégé devant le quartier général de la sûreté de Midyat,
dans la province de Mardin, a précisé l'agence de presse
progouvernementale Anatolie.
La puissante déflagration a dévasté la façade du bâtiment de plusieurs
étages, d'après les images diffusées par les chaînes d'information
turques, qui montraient aussi une épaisse fumée noire s'élevant
au-dessus.
L'attaque n'a pas été revendiquée.
Interrogé par la presse à Istanbul, le Premier ministre turc Binali
Yildirim a attribué l'attaque au PKK Cependant, le porte-parole de la
présidence turque Ibrahim Kalin a déclaré plus tard à Ankara qu'il
était trop tôt pour déterminer les responsabilités, soulignant la
nécessité de "réunir tous les éléments".
M. Yildirim a assisté à Istanbul avec plusieurs hauts responsables à
une prière en hommage à des policiers tués la veille dans la plus
grande ville turque. Après la prière, la foule rassemblée à la mosquée
Fatih, située non loin du lieu de l'attaque de mardi, a scandé: "Les
martyrs sont immortels, la patrie est indivisible!". (AFP, 8 juin
2016)
11 morts dans un attentat à Istanbul
Onze personnes dont sept policiers ont été tuées mardi matin dans un
attentat à la voiture piégée visant un bus de la police dans un
quartier historique d'Istanbul. Les explosifs dissimulés dans une voiture en stationnement ont été
déclenchés à distance au passage du bus de la police, a précisé le
gouverneur d'Istanbul, Vasip Sahin, devant la presse.
L'attaque qui s'est produite à une heure de pointe à Beyazit, secteur
très fréquenté, a également fait 36 blessés dont trois sont graves,
a-t-il ajouté.
Quatre suspects ont été interpellés par la police stambouliote et
conduits au siège de la sûreté pour être interrogés, a rapporté
l'agence progouvernementale Anatolie, sans autre détail.
L'attentat n'a pas encore été revendiqué, mais le président turc a
désigné les rebelles du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
"Il n'est pas nouveau que l'organisation terroriste (dénomination du
PKK dans le langage officiel) étende ses attaques dans les villes"
a-t-il déclaré aux journalistes après s'être rendu au chevet des
blessés dans un hôpital d'Istanbul.
"Notre lutte contre le terrorisme se poursuivra jusqu'à la fin, jusqu'à
l'apocalypse", a assuré l'homme fort de Turquie qui a présidé ensuite à
son palais d'Ankara une réunion sécuritaire avec les ministres
concernés, selon les médias.
L'attaque, la quatrième du genre commise cette année à Istanbul, s'est
produite dans le quartier de Vezneciler entre le siège de la
municipalité et le campus de l'université d'Istanbul, près du coeur
historique de la cité, endommageant notamment deux mosquées ottomanes.
L'attentat s'est produit au deuxième jour du mois de jeûne musulman du
Ramadan. Les prédicateurs des mosquées avoisinantes ont appelé la
population à évacuer la zone où une explosion contrôlée d'une voiture
suspecte a eu lieu après l'attentat.
L'explosion a soufflé les devantures des magasins avoisinants, et plusieurs voitures ont été endommagées. (AFP, 7 juin
2016)
At Least 80 Children Killed in Curfews
The Peace Right Now for Children Initiative has announced that at least 80 children’s right to live was violated.
According to the data of the initiative, the children were killed
resulting by fire opened, not being able to access medical service or
conflict waste during the curfews.
Liability of state
The fact sheet issued by the organization voicing the demand that those
committing the violations be not let go unpunished, reminded one more
time that the state is liable to protect children’s right to live.
The fact sheet involving the data between the dates of August 16, 2015
– June 1, 2016 focused on the violations of right to live the children
experienced during the curfews in at least 22 districts in seven
provinces.
“Life safety wasn’t taken into consideration”
“Children’s many rights to health and live in particular, right to
education, right to travel among many other rights were violated.
“Safety of life and property of the civilians weren’t taken into
consideration during the operations. The people were shot by firearms,
and those shot by couldn’t reach treatment areas during the operations”.
Testimonies
Some testimonies were included in the fact sheet, which was prepared by
the reports of the Turkey Human Rights Association concerning the
curfews and the Human Rights Violations Daily Reports.
“September 6, 2015 – Father of Muhammet Tahir Yaramış (35 days old),
Abdullah Yaramış: He was not sick, he fell ill during the curfew. But
he lost his life due to ambulance, doctor not coming because of the
curfew. He lost his life towards morning on September 6, 2015. He
stayed by our side for three hours after he died. Then we brought him
to mosque, another funeral was taking place there. We place ice around
him but he had already started to stink”.
Names of the killed children
Cemile Çağırga (10), Özgür Taşkın (18), Bünyamin İrci (14) 1, Muhammed
Tahir Yaramış (35 günlük), Selman Ağar (10), Osman Çağlı (18), Mehmet
Sait Nayici (16), Elif Şimşek (8), Berat Güzel (12), Vedat Akcanım
(17),Deniz (17), Barış Çakıcı (10), Doğan İnce (16), Şeyhmus Düşerge
(18),Helin Şen (12), İdris Cebe (18), Ferhat Gensür (17), Mehmet Reşit
Arıcı (17), Hakan Doğan (15), Rozerin Çukur (17), Murat Menekşe (13),
Erhan Keskin (18), İbrahim Akhan (15), Doğan İşi (18), Miray İnce (3
aylık),Hüseyin Ertene (16), Hüseyin Selçuk (5), Bişeng Goran (12),
Nidar Sümer (17), Garip Mubarız (18), Yakup Isırgan (18), Yusuf Akalın
(12), Büşra Akalın (10), Hayrettin Şınık (10), Hüseyin Paksoy (16),
Selman Erdoğan,Sultan Irmak (16), Abdullah Gün (16), Tahir Akdoğan
(16), Sabri Sezgin (18), Ferhat Karaduman (16), Nursel Dalmış (18),
Murat Şimşek (16),Mustafa Gasyak (16), Kasım Yana (18), Ekrem Sevilgen
(17), Hasan Ayaz (14), Yılmaz Geçim (15), Mesut Özer (17), Cengiz Gerem
(15), Hakkı Külte (13), Veysi Bademkıran (17), Yasemin Çıkmaz (17), M.
Emin İdim (çocuk),Tahir Çiçek (çocuk), Meryem Akyol (17), Hüseyin
Kayaalp (16), Harun Çağlı (4), Ayşenur Geçit (6), Reşit Eren (17), Axin
Kanat (16), İbrahim Bilgin (18), Mehmet Mete Kutluk (11), Necati Öden
(18), Aydın Mete (16),Mazlum Kapalıgöz (17), Orhan Abay (16), Sevilay
Yıldız (15), Fatma Eraslan (13), Mete Ağırhan (15), Ahmet Varlı (15),
Veli Aşar (18), Ramazan Gümüş (14), Hidayet Tek (4), Bayram Tatar (16),
Özgür Çelenk (18),Rahime Sanır (14), Esra Şalk (2), Müslüm İlhan (8),
Enes Erdem (9).
(BIA, June 7, 2016)
Gezi Closed Again on 3rd Anniversary
Those who wanted to go to the Gezi Park upon Taksim Solidarity’s call
on the 3rd anniversary of the Gezi Resistance, gathered on İstiklal
street yesterday (May 31).
In the afternoon hours, the Gezi Park and around the Taksim monument were blockaded by police barricades.
As of 6:30 p.m., Taksim Solidarity rallied in front of the TMMOB
building in Beyoğlu, and People’s Republican Party (CHP) Youth Branch
on İstiklal street.
The CHP Youth Branch trying to move towards Gezi Park from İstiklal
street was stopped by the police barricades and the sit-in act began.
Afterwards, the Taksim Solidarity arrived at the İstiklal street and
opened the banner reading “We are Together, We are Here”.
There were CHP MPs Eren Erdem and Ali Şeker, Peoples’ Democratic Party
(HDP) MP Garo Paylan, Freedom and Solidarity Party (ÖDP) Chair Alper
Taş, and the families of Mehmet Ayvalıtaş, Berkin Elvan, Ethem
Sarısülük, Ali İsmail Korkmaz and Hasan Ferit Gedik killed in the Gezi
Resistance among the attendees.
During the march, those killed in the resistance were marked name by
name, the slogan “Everywhere is Taksim, Everywhere is Resistance” was
shouted. As approached to the police barricades in front of the French
Embassy, the press statement was read.
"We are here, we are together"
Mücella Yapıcı, holding a speech on behalf of Taksim Solidarity, has
shown reaction against Taksim square and Gezi Park being closed. She
has added that they would therefore not be able to hold the press
statement they have prepared for the day.
Yapıcı has read parts from the Press Statement of Taksim Solidarity on May 27.
“Gezi is this country’s cry for help, reflex of resistance and a deep
breath in. It is the name of resisting injustice, arbitrariness,
imposition and oppression [...]”.
It is a song embracing every resistance taking sides with labour, the
poor, the nature, the otherized, the woman and the peace [...].
"Just like how Mehmet Ayvalıtaş, Ethem Sarısülük, Abdullah Cömert, Ali
İsmail Korkmaz, Haşan Ferit Gedik, Medeni Yıldırım, Ahmet Atakan and
Berkin Elvan will remain the age at which they have left us and how we
will remember them with their smiling faces and determined resistance,
Gezi also won’t older like them”.
“Just to spite those who fear peace, we are here and together! We are
together from Suruç to Sultanahmet, Sur to Bataclan and Cizre to
Ankara! We bind together!”.
Following the statement, the mass has marched to Galatasaray square and
later dispersed. Police has occasionally made announcements urging the
mass to disperse without chanting slogans.
(BIA, June 1, 2016)
Rassemblements interdits pour l'anniversaire de la Résistance de Gezi
La police d'Istanbul a arrêté plusieurs activistes mardi, jour du
troisième anniversaire de la fronde antigouvernementale visant le
régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan.
Comme c'est désormais systématiquement le cas, le gouvernement a
interdit tout rassemblement autour de l'emblématique place Taksim
d'Istanbul, le point de départ de la révolte du printemps 2013, mais
plusieurs centaines de manifestants ont défilé sur une avenue voisine
dans la soirée.
Des centaines de policiers armés avaient été déployés dans la place
Taksim près du jardin Gezi et l'accès au centre de la place et au parc
ont été interdits au public pendant toute la journée, a constaté l'AFP.
Malgré les barrières métalliques mises en place pour empêcher la
circulation des piétons place Taksim, plusieurs centaines de militants
de l'opposition ont défilé lundi soir sur l'avenue Istiklal, principale
artère commerçante d'Istanbul, située à proximité.
C'est dans le petit jardin public Gezi qu'est née la vague de
contestation contre le régime de M. Erdogan, qui règne sans partage sur
le pays depuis 2003, d'abord à la tête de l'exécutif puis comme
président depuis 2014.
La manifestation s'est déroulée d'une manière pacifique mais la police
s'est heurtée à un groupe dissident de quelques dizaines de personnes,
procédant à des arrestations.
Des manifestations ont également eu lieu à Ankara et à Antalya (sud) mais aucun trouble n'a été signalé.
Par ailleurs, la police a fait irruption mardi dans les locaux de la
chambre des architectes d'Istanbul, très active lors de la fronde, et
interpellé 16 personnes, a-t-on appris auprès de leurs représentants.
Parmi les personnes interpellées figuraient le secrétaire général de la
chambre Mucella Yapici et l'avocat Can Atalay, deux figures marquantes
du mouvement de protestation de 2013.
Un correspondant de l'AFP les a vus être emmenés dans un fourgon de
police. Ils ont été ensuite relâchés et ont pris part à la
manifestation de lundi soir.
Au petit matin du 31 mai 2013, la police avait violemment délogé du
parc quelques centaines de militants écologistes qui s'opposaient à sa
destruction prévue dans le cadre d'un projet de réaménagement de la
place Taksim.
Cette intervention avait nourri une vague de contestation politique
sans précédent de trois semaines contre le régime de M. Erdogan.
Violemment réprimées sur ordre de M. Erdogan, ces manifestations ont
fait au moins huit morts, plus de 8.000 blessés et des milliers
d'arrestations, soulevant des protestations européennes.
Ce troisième anniversaire survient au lendemain d'une déclaration de
l'homme fort de la Turquie qui a critiqué la France sur les violences
policières lors du conflit social qui agite ce pays.
(AFP, 31 mai
2016)
Une ex-miss Turquie condamnée à la prison pour insulte à Erdogan
Une ancienne miss Turquie, Merve Buyuksarac, a été condamnée mardi à un
an et deux mois de prison avec sursis pour avoir partagé sur son compte
Instagram un poème comportant des insultes contre le président Recep
Tayyip Erdogan, ont rapporté les médias locaux.
Merve Buyuksarac, 27 ans, a été couronnée miss Turquie en 2006.
La justice lui reprochait d'avoir publié une version de l'hymne
national turc contenant des insultes contre le président Erdogan en
2014, lorsqu'il était encore Premier ministre.
La jeune femme a été condamnée par un tribunal d'Istanbul pour "insulte
à une personnalité d'Etat" mais l'exécution de sa peine a été reportée,
a indiqué l'agence de presse Dogan.
Brièvement arrêtée en janvier 2015, la jeune femme avait alors admis
aux enquêteurs avoir partagé une partie d'un texte publié dans un
hebdomadaire satirique mais affirmé n'avoir "pas souhaité" insulter le
président.
Les avocats de M. Erdogan ont néanmoins défendu que le partage de ce
poème n'entrait pas dans "le cadre de la liberté d'expression" et
outrepassait "les limites de la critique" en "humiliant" le président
Erdogan, selon Dogan.
Les procès pour injure envers M. Erdogan se sont multipliés depuis son
élection à la tête de l'Etat en août 2014, signe, selon ses
détracteurs, d'une dérive autoritaire.
Près de 2.000 procédures judiciaires ont été lancées en Turquie, visant
aussi bien artistes et journalistes que simples particuliers.
(AFP, 31 mai
2016)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
3 Arrested, 16 Sued Out of 50 Prosecuted Editors-in-Chief on Watch
Özgür Gündem daily has come up against numberless probes, cases and censor since Juley 24, 2015 when the conflict restarted.
Despite the crackdowns, 56 people have supported the Özgür Gündem’s
Editor-in-Chief on Watch Campaign that was launched on May 3.
Those who joined the campaign got their share of the probes launched by prosecutors Gökhan Yolasığmaz and Eşref Durmuş.
Those into whom investigation has been launched
Investigation has been launched into 50 out of 56 editors-in-chief on charge of “terrorist organization propaganda”.
Those into whom investigation has been launched are as follows:
Faruk Eren, Ertuğrul Mavioğlu, Ayşe Düzkan, Erol Önderoğlu, Celalettin
Can, Mustafa Sönmez, Melda Onur, Fehim Işık, Celal Başlangıç, Eşber
Yağmurdereli, Ragıp Duran, Nurcan Baysal, Ömer Ağın, Ahmet Abakay,İhsan
Çaralan, Işın Eliçin, Murat Çelikkan, Uğur Karataş, Öncü Akgül, Ayşe
Batumlu, Sebahat Tuncel, Saruhan Oluç, Nadire Mater, Beyza Üstün,Mehmet
Güç, Tuğrul Eryılmaz, Faruk Balıkçı, Şeyhmus Diken, Necmiye Alpay,
Jülide Kural, Yıldırım Türker, Ahmet Nesin, Kemal Can, Şebnem Korur
Fincancı, Hasip Kaplan, Nevin Erdemir, Tuğrul Eryılmaz, Hakkı Boltan,
Cengiz Baysoy, Kumru Başer, Veysi Altay, Hasan Hayri Şanlı,Hasan Cemal,
Deniz Türkali, Dicle Anter, Çilem Küçükkeleş, Said Sefaoğlu, Aydın
Engin, İhsan Eliaçık and İmam Canpolat.
16 lawsuits
Investigations have turned into lawsuits against Faruk Eren, Ayşe
Düzkan, Ertuğrul Mavioğlu, Hakkı Saruhan Oluç, Celal Başlangıç, Mehmet
Fehim Işık, Ragıp Duran, Murat Çelikkan, İhsan Çaralan, Kemal Can, Öncü
Akgül, Emine Beyza Üstün, Celalettin Can.
Three arrests
Indictments on Reporters Without Borders (RSF) Turkey Representative
and bianet rapporteur Erol Önderoğlu, and Turkey Human Rights
Foundation (TİHV) Chair Şebnem Korur Fincancı are kept by İstanbul 13th
Heavy Penal Court. The court is expected to see the indictments on
Friday (July 1).
Indictment on journalist author Ahmet Nesin is at İstanbul 14th Heavy
Penal Court. It is unclear when Nesin’s indictment will be seen.
Six non-prosecution
Non-prosecution has been issued on Mustafa Sönmez, Hasip Kaplan, Ahmet Abakay, Nurcan Baysal, Eşber Yağmurdereli ve Melda Onur.
Fines
250,000 TL (80,000 euro) has been imposed on Reyhan Çapan, and 100,000
TL has been imposed on Eren Keskin in the investigations launched
within the scope of Press Act by June 2016. They daily’s website has
been blocked for five times.
(BIA, June 28, 2016)
Up to 5 Years in Prison Demanded for Journalist Aktan
The indictment prepared on journalist Aktan claims Aktan propagandized
illegal organization via Twitter. Aktan charged over 16 tweets has said
nine of those, which are full of grammatical mistakes were not his
posts.
The indictment prepared within the scope of the investigation launched
into imc TV News Director, Hamza Aktan was approved by the court on
Friday (June 24).
Up to 5 years in prison has been demanded for Alkan who is facing the charge of “terrorist organization propaganda”.
Aktan interviewing to bianet has said he is being charged over 16
tweets in total, seven of these are his tweets or retweets whereas the
other nine don’t belong to him.
The nine tweets taking place in the three-page indictment prepared by
Public Prosecutor Ahmet Demirhüyük and allegedly posted by Aktan
attract attention with excessive grammatical mistakes in them.
According to the report taking place on imc TV’s website, Aktan stating
he never used Twitter at the time of the tweets in question were posted
said, “I didn’t write a single message on Twitter during the 5-month
period between October 3, 2015 and February 26, 2016 but it is claimed
in the indictment that I shared 8 tweets in January 2016. This is
unbelievable”.
Another interesting point in the indictment is mistranslation again of an Aktan’s tweet into Turkish.
Aktan’s tweet dated September 10, 2015 “Locals and Kurdish politicians
are calling on EU & UN to act as the situation has already reached
to a very dangerous level” was translated into Turkish as “AB ve BM’ye
çağrıda bulunuyoruz. Yerli halk ve Kürt siyasetçiler açısından durum
çok kötü seviyeye ulaşmıştır (We are calling EU and UN. The situation
has reached a very dangerous level for locals and Kurdish politicians)”.
Aktan saying the same mistake was made in the police questioning on
April 30 and he had made them correct it and that he couldn’t
understand how the same mistake was repeated in the indictment.
First hearing is on October 27
From 1 to 5 years in prison has been demanded for Aktan on charge of
terror organization propaganda in the indictment approved by Bakırköy
2nd Heavy Penal Court.
First hearing of the Aktan released on judicial control on April 30 will be held on October 27.
Police have been keeping Aktan’s phones and computers for over two months
Aktan in his statement to bianet said that his cell phone and two
computers were seized on April 30 and police haven’t been returning
them for over two months.
Aktan added that he doesn’t know when he will be given back his phone and computers.
(BIA, June 28, 2016)
Four more journalists face probe over solidarity campaign
Four more journalists are set to testify at a local court on June 27
over charges of “making terror propaganda” after supporting a
solidarity campaign with Turkish daily Özgür Gündem, less than a week
after the arrests of three campaigners sparked outrage from Turkish and
international human rights advocates.
Journalists Faruk Balıkçı, Tuğrul Eryılmaz, Nadire Mater and Yıldırım
Türker will appear before a court at the Çağlayan Courthouse in
Istanbul at 10 a.m. on June 27 in order to testify in a probe launched
against them for “making terror propaganda,” news portal Bianet has
reported.
They are charged over their reports during their one day of service as
editor-in-chief of Özgür Gündem as part of the daily’s “Editor-in-Chief
on Duty” campaign.
Özgür Gündem has been repeatedly closed down in the past and is seen as
being close to the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK). The daily
started the campaign on May 3 to provide solidarity and defend press
freedom against a number of investigations it has faced.
The report came less than a week after an Istanbul court ordered the
arrests of Human Rights Foundation of Turkey (TİHV) head Prof. Şebnem
Korur Fincancı, Paris-based Reporters Without Borders (RSF) Turkey
representative Erol Önderoğlu and journalist Ahmet Nesin on charges of
“making terror propaganda” and sparked national and international
criticism.
A legal bid seeking the release of the three campaigners was rejected
by a local court, media rights watchdog RSF said on June 25.
“The request lodged on Thursday [June 23] for their liberty has been
rejected,” RSF Secretary General Christophe Deloire told Agence
France-Presse.
“It’s a punitive measure to have them detained and it’s another
punitive measure to keep them there,” he said.
On June 24, Deloire led a protest accompanied by a number of press
groups outside the gates of Istanbul’s Metris Prison with demonstrators
holding pictures calling for the trio to be released.
The case has stoked concerns over the state of basic freedoms in
Turkey, with the United States expressing deep concern over “a
troubling trend that we’ve seen in Turkey to discourage legitimate
discourse and freedom of expression, freedom of the press.”
“In a democratic society, we believe that critical opinion should be
encouraged, not silenced. We believe democracies becomes stronger, not
weaker, by allowing an expression of diverse voices within society and
the actions and the work in the important efforts of independent
journalists,” U.S. State Department spokesperson John Kirby said in a
June 23 press conference.
In a statement released earlier this week, the watchdog said the
arrests marked a new stage in Turkey’s crackdown on activists fighting
for human rights.
“The jailing of Önderoğlu, Nesin and Fincancı marks a new stage in the
criminalization of human rights activism and the continuing decline in
media freedom in Turkey, which is ranked 151st out of 180 countries in
RSF’s 2016 World Press Freedom Index,” it said.
Meanwhile, the European and International Federations of Journalists
(EFJ-IFJ) condemned the arrests, calling them “unacceptable” and urging
the government to immediately release the journalists.
A total of 44 prominent journalists - including Hasan Cemal, Şeyhmus
Diken and Ayşe Düzkan - served as one-day editors-in-chief during the
campaign. Some 37 of them have been investigated.
(hurriyetdailynews.com, June 26, 2016)
Rejet de la remise en liberté du correspondant de RSF et deux militants
Une demande de remise en liberté du représentant en Turquie de
Reporters sans Frontières et deux autres militants inculpés et écroués
à Istanbul pour propagande terroriste a été rejetée, a annoncé samedi
RSF à l'AFP.
Erol Önderoglu, ainsi que Ahmet Nesin, journaliste-écrivain, et Mme
Sebnem Korur Fincanci, présidente de la Fondation des Droits de l'Homme
(TIHV), encourent jusqu'à 14 ans et demi de prison pour avoir participé
à une campagne de solidarité avec un quotidien pro-kurde ayant maille à
partir avec les autorités, Özgür Gündem.
"La demande de remise en liberté déposée jeudi a été rejetée", a
déclaré le directeur général de RSF Christophe Deloire depuis Paris, où
est basée l'organisation de défense des droits de la presse.
"C'est une mesure punitive de les avoir placés en détention, et c'est
une autre mesure punitive de les y maintenir alors qu'il y a eu un
renvoi devant le tribunal et que l'enquête est close", a dit M. Deloire.
"Cela aura été l'enquête la plus rapide de l'histoire: c'est normal puisque le dossier est vide", a-t-il ajouté.
M. Deloire avait manifesté vendredi avec une trentaine d'autres
personnes devant la prison de Metris à Istanbul où les trois militants
ont été écroués lundi, pour demander leur "libération immédiate et
inconditionnelle".
Dans son acte d'inculpation, le procureur a accusé les trois militants
"d'incitation au crime" et "propagande de l'organisation", en
l'occurrence les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK). Il a requis de deux à 14 ans et demi d'emprisonnement pour
chacun d'eux.
Ces arrestations ont entraîné une avalanche de protestations en Turquie
et à l'étranger. La Commission européenne a estimé qu'elles "allaient à
l'encontre de l'engagement de la Turquie de respecter les droits
fondamentaux, y compris la liberté de la presse".
La Turquie occupe la 151è place sur 180 dans le Classement 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF. (AFP, 25 juin
2016)
Manifestation devant la prison du correspondant de RSF et deux militants
Une trentaine de manifestants ont réclamé vendredi devant la prison de
Metris, à Istanbul, la libération "immédiate et inconditionnelle" du
représentant de Reporters sans Frontières en Turquie et deux autres
militants inculpés et écroués pour propagande terroriste, à
l'initiative de RSF.
Erol Önderoglu, ainsi que Ahmet Nesin, journaliste-écrivain, et Mme
Sebnem Korur Fincanci, présidente de la Fondation des Droits de l'Homme
(TIHV), encourent jusqu'à 14 ans et demi de prison pour avoir participé
à une campagne de solidarité avec un quotidien pro-kurde ayant maille à
partir avec les autorités, Özgür Gündem.
Les manifestants, des membres de RSF ainsi que d'autres défenseurs de
droit de l'Homme dont Kadri Gürsel, éditorialiste d'opposition, ont
réclamé la libération des trois militants dont ils arboraient les
photos.
Dénonçant la "spirale infernale" que le président turc Recep Tayyip
"Erdogan est en train de mettre en place", le directeur général de RSF
Christophe Deloire a déploré dans une déclaration à l'AFP que "non
seulement les journalistes qui lui déplaisent peuvent être licenciés ou
mis en prison" mais encore "ceux qui les défendent peuvent (aussi) se
retrouver en prison".
Erol Önderoglu, "qui se bat depuis 20 ans pour la liberté de la presse
en Turquie" et "dénonce les abus de la loi antiterroriste (...) en est
aujourd'hui la victime. Et c'est au nom de cette loi antiterroriste
scélérate et absurde qu'il se retrouve en prison", a-t-il ajouté.
"Il va bien parce qu'il a le sens du combat et ce combat il va
continuer à le mener", a poursuivi M. Deloire au sujet du journaliste
franco-turc.
Dans son acte d'inculpation, le procureur a accusé les trois militants
"d'incitation au crime" et "propagande de l'organisation", en
l'occurrence les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK). Il a requis de deux à 14 ans et demi d'emprisonnement pour
chacun d'eux.
Ces arrestations ont entraîné une avalanche de protestations en Turquie
et à l'étranger. La Commission européenne a estimé qu'elles "allaient à
l'encontre de l'engagement de la Turquie de respecter les droits
fondamentaux, y compris la liberté de la presse".
La Turquie occupe la 151è place sur 180 dans le Classement 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF. (AFP, 24 juin
2016)
Acquittement d'un universitaire accusé de "propagande terroriste"
Une cour criminelle d'Istanbul à
acquitté jeudi à l'ouverture de son procès un universitaire britannique
résidant depuis de longues années dans la mégapole et qui avait été
accusé de "propagande terroriste" en faveur des rebelles kurdes.
"Et acquitté!" s'est félicité Chris Stephenson sur son compte Twitter.
Le parquet d'Istanbul avait requis de un à cinq ans de prison à
l'encontre de M. Stephenson, qui réside depuis 25 ans en Turquie et
enseigne à l'université Bilgi d'Istanbul.
Il avait été interpellé en mars devant le palais de justice d'Istanbul
alors qu'il était venu apporter son soutien à trois universitaires
turcs, arrêtés pour avoir signé une pétition accusant l'État de
"massacre antikurdes" dans le sud-est du pays.
Le Britannique a ensuite été expulsé mais est revenu une semaine plus
tard en Turquie car il ne faisait pas l'objet d'une interdiction
d'entrée sur le territoire.
Des procureurs lui reprochaient d'avoir mené une "propagande
terroriste" pour le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une
organisation terroriste selon bon nombre de pays. Selon les procureurs
M. Stephenson était en possession de tracts pro-PKK lorsqu'il a été
interpellé le 15 mars.
L'universitaire a pour sa part affirmé que la police avait retrouvé
dans son sac une invitation pour les célébrations du nouvel an kurde,
le Newroz, le 21 mars.
Le régime islamo-conservateur turc du président Recep Tayyip Erdogan,
accusé de dérive autoritaire et d'enfreintes à la liberté de la presse,
a promis d'intensifier la lutte contre les militants kurdes, y compris
contre les intellectuels qui les soutiennent avec leur plume.
Dans ce contexte délétère, le représentant de Reporters sans Frontières
(RSF) en Turquie, Erol Önderoglu, et deux autres militants ont été
inculpés et écroués lundi pour avoir participé à une campagne de
solidarité avec un quotidien pro-kurde, une démarche qui a suscité
l'indignation en Turquie et à l'étranger. (AFP, 23 juin
2016)
14 ans de prison réclamés pour le correspondant de RSF et deux militants
Un procureur d'Istanbul a réclamé jusqu'à 14 ans et demi de réclusion
criminelle pour le représentant de Reporters sans Frontières (RSF) en
Turquie, Erol Önderoglu, et deux autres militants inculpés et écroués
lundi pour avoir participé à une campagne de solidarité avec un
quotidien pro-kurde, a rapporté mercredi l'agence de presse Dogan.
Dans son acte d'inculpation, le procureur accuse notamment M.
Önderoglu, journaliste franco-turc, ainsi qu'Ahmet Nesin et Mme Sebnem
Korur Fincanci, deux intellectuels, d'"incitation au crime" et
"propagande de l'organisation", en l'occurrence les rebelles kurdes du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Il requiert de deux à 14 ans et demi d'emprisonnement pour chacun des suspects, selon l'agence.
Si cet acte d'accusation est accepté par le parquet, une date sera fixée pour l'ouverture de leur procès.
M. Nesin est un journaliste et écrivain tandis que Mme Fincanci,
professeur de médecine légale, préside la Fondation des Droits de
l'Homme (TIHV).
Ces trois militants avaient pris en mai symboliquement à tour de rôle
la direction éditoriale du journal Özgür Gündem, dans le collimateur de
la justice et des autorités turques qui l'ont obligé plusieurs fois à
fermer.
Ces arrestations ont entraîné une avalanche de protestations en Turquie
et à l'étranger. La Commission européenne a estimé qu'elles "allaient à
l'encontre de l'engagement de la Turquie de respecter les droits
fondamentaux, y compris la liberté de la presse".
RSF, qui avait évoqué "une journée noire pour la presse" lundi, a lancé
une pétition en ligne pour demander la libération des trois militants
qui avait déjà recueilli mercredi quelque 11.500 signatures. La Turquie
occupe la 151è place sur 180 dans le Classement 2016 de la liberté de
la presse, publié par RSF. (AFP, 22 juin
2016)
Nouvel échec en appel d'Erdogan contre un patron de presse allemand
La justice allemande a confirmé mardi en appel le rejet d'un recours du
président turc Recep Tayyip Erdogan qui voulait empêcher le patron de
Axel Springer, l'un des principaux groupes de presse européens, de
réitérer son soutien à une satire le visant.
Dans une lettre ouverte publiée le 10 avril sur le site du quotidien
conservateur Die Welt, propriété de Springer, le président du
directoire du groupe, Mathias Döpfner, avait apporté son soutien au
comique Jan Böhmermann, auteur d'un pamphlet lu le 31 mars sur la
chaîne publique ZDF dans lequel il traitait M. Erdogan de pédophile et
de zoophile.
"Je trouve votre poème réussi. J'ai ri à voix haute", écrivait le
patron du groupe qui publie le quotidien à gros tirage Bild, déclarant
s'associer "pleinement" aux "formulations et outrages" du satiriste.
Saisi par l'avocat allemand de M. Erdogan, Ralf Höcker, le tribunal de
Cologne (ouest) avait rejeté le 10 mai en première instance la requête
en référé du dirigeant turc, invoquant le "droit fondamental à la
liberté d'expression".
Mardi, la Cour d'appel de Cologne a confirmé le rejet du recours de M.
Erdogan : "comme le tribunal (de première instance), la Cour d'appel
estime que la +lettre ouverte+ (de M. Döpfner) est compatible avec
l'article 5 de la Constitution" qui garantit la liberté d'expression,
indique la juridiction.
La Cour constitutionnelle fédérale allemande reste désormais le seul et unique recours pour M. Erdogan.
En dépassant ouvertement les bornes et en allant en conscience au-delà
de ce que le droit allemand autorise, le comique entendait démontrer
par l'absurde combien le pouvoir turc avait eu tort de s'attaquer à un
autre texte, une chanson diffusée 15 jours plus tôt à la télévision
allemande et critiquant la remise en cause des libertés publiques en
Turquie.
L'affaire avait rapidement pris un tour diplomatique et provoqué un
scandale en Allemagne lorsque la chancelière Angela Merkel avait
autorisé les poursuites judiciaires voulues par Ankara à l'encontre de
l'humoriste, alors que les dérives autoritaires de M. Erdogan sont de
plus en plus vivement dénoncées. (AFP, 21 juin
2016)
Trois intellectuels inculpés pour "propagande terroriste"
L'étau sur la presse en Turquie s'est encore resserré lundi avec
l'inculpation pour "propagande terroriste" du représentant de Reporters
sans frontières (RSF) dans le pays ainsi que de deux intellectuels de
renom accusés de soutenir la cause kurde, tous trois placés en
détention provisoire.
La justice reproche à Erol Önderoglu, qui représente RSF depuis 1996 en
Turquie, ainsi qu'à Ahmet Nesin et Mme Sebnem Korur Fincanci, d'avoir
participé à une campagne de solidarité avec la presse pro-kurde en mai.
Ils sont poursuivis pour trois articles qui traitaient de luttes
d'influence entre diverses forces de sécurité turques et des opérations
en cours contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK) dans le sud-est anatolien.
Une centaine de personnes venues les soutenir au palais de justice
d'Istanbul ont scandé "Nous ne céderons pas aux pressions" à l'énoncé
du jugement, selon les images diffusées sur les réseaux sociaux.
Les trois militants ont par la suite été menottés et conduits à une maison d'arrêt de la mégapole turque.
"Le procureur qui nous a entendus a réclamé que nous soyons inculpés et
écroués pour propagande terroriste", en faveur du PKK, mouvement armé
considéré comme terroriste par bon nombre de pays, a expliqué M.
Önderoglu au téléphone à l'AFP juste avant son inculpation.
Ces trois inculpés l'ont été au nom de la législation antiterroriste
turque, pomme de discorde avec l'Union européenne qui voudrait voir son
champ d'application fortement restreint.
Ces trois militants avaient pris en mai symboliquement à tour de rôle
la direction du journal pro-kurde Özgür Gündem, dans le collimateur de
la justice et des autorités turques qui l'ont obligé plusieurs fois à
fermer. Une procédure judiciaire avait ensuite été lancée à leur
encontre.
M. Nesin est un journaliste et écrivain connu tandis que Mme Fincanci,
professeur de médecine légale, préside la Fondation des Droits de
l'Homme (TIHV).
- Démarche 'profondément honteuse' -
Se disant "abasourdie" par l'arrestation de son représentant, RSF a
évoqué dans un communiqué "un nouveau jour noir pour la liberté de la
presse en Turquie", après avoir appellé Ankara à "abandonner toutes les
poursuites dans cette affaire" dans une première réaction.
"Depuis vingt ans, Erol Önderoglu se bat sans relâche pour défendre les
journalistes persécutés. (...) Il est aberrant et profondément honteux
de le voir accusé de terrorisme, victime des abus qu'il a toujours
dénoncés (...) Qu'il soit à son tour pris pour cible en dit extrêmement
long sur la dégradation de la liberté de l'information en Turquie",
poursuit RSF.
L'OSCE, l'organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, a
appelé à la libération immédiate des trois militants, demandant à la
Turquie d'"abandonner les poursuites pesant contre (eux) et de cesser
d'avoir recours à la prison pour réduire au silence les voix
discordantes".
La Turquie occupe la 151è place sur 180 dans le Classement 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF.
Le régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, au
pouvoir depuis 2002, est accusé de museler la presse indépendante en
Turquie et d'avoir ces derniers mois multiplié les coups de butoir
contre les médias.
Can Dündar, rédacteur en chef du journal d'opposition Cumhuriyet,
condamné en mai à cinq ans et dix mois de prison pour "divulgation de
secrets d'Etat" pour avoir révélé que le régime turc livrait des armes
aux groupes jihadistes en Syrie, a aussi réagi sur Twitter.
"Il n'est pas question de céder. Nous devons à présent reprendre le
flambeau et soutenir Özgür Gündem", écrit le journaliste, qui reste en
liberté jusqu'à ce que la cour d'appel tranche sur son cas.
Le sud-est de la Turquie est secoué quotidiennemnt par des combats
entre forces de sécurité turques et rebelles depuis la reprise l'été
dernier des hostilités après deux ans de pourparlers de paix entre
Ankara et le PKK en vue de mettre un terme à une rébellion qui a fait
40.000 morts depuis 1984.
Dimanche soir, M. Erdogan a affirmé devant la presse que plus de 7.000
rebelles du PKK avaient été "neutralisés" lors des combats qui ont fait
plus de 600 morts parmi les forces de sécurité turques. (AFP, 21 juin
2016)
RSF: "un jour noir pour la liberté de la presse"
Reporters sans frontières est abasourdie par l’arrestation de son
représentant en Turquie, Erol Önderoglu. Ce dernier a été placé en
détention provisoire par un tribunal d’Istanbul, avec deux confrères,
ce 20 juin 2016. RSF exige leur remise en liberté immédiate et
inconditionnelle.
“C’est un nouveau jour noir pour la liberté de la presse en Turquie,
déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie
centrale. Depuis vingt ans, Erol Önderoglu se bat sans relâche pour
défendre les journalistes persécutés. Sa rigueur et sa droiture,
reconnues dans le monde entier, en ont fait une personnalité de
référence en la matière. Qu’il soit à son tour pris pour cible en dit
extrêmement long sur la dégradation de la liberté de l’information en
Turquie.”
Erol Önderoglu, Ahmet Nesin et Sebnem Korur Fincanci sont accusés de
“propagande terroriste” pour avoir pris part à une campagne de
solidarité avec le quotidien kurde Özgür Gündem.
Plus tôt dans la journée de ce lundi 20 juin, RSF avait publié le communiqué suivant:
Le représentant de Reporters sans frontières (RSF) en Turquie, Erol
Önderoglu, risque d’être placé en détention provisoire ce 20 juin 2016,
avec deux autres intellectuels, pour avoir pris part à une campagne de
solidarité avec la presse kurde. L’organisation réaffirme son soutien
inconditionnel à son représentant et appelle à abandonner toutes les
poursuites dans cette affaire.
RSF dénonce depuis des décennies l’usage abusif des lois
antiterroristes pour réprimer le journalisme indépendant en Turquie. Le
quotidien kurde Özgür Gündem étant une victime récurrente de cette
pratique, Erol Önderoglu a pris part à une campagne de solidarité avec
lui : plusieurs journalistes, intellectuels et défenseurs des droits de
l’homme se sont relayés, depuis le mois de mai 2016, pour prendre
symboliquement la direction du journal. Ce qui leur vaut désormais
d’être eux-mêmes poursuivis pour “propagande terroriste”.
Entendu par le procureur ce 20 juillet, Erol Önderoglu est déféré avec
deux confrères, Ahmet Nesin et Sebnem Korur Fincanci, devant un juge
d’Istanbul, qui décidera des mesures de contrôle judiciaire applicables
en attendant leur procès. Le procureur a requis leur placement en
détention provisoire.
“Erol Önderoglu est mondialement reconnu comme un défenseur de premier
plan de la liberté d’expression en Turquie, déclare Johann Bihr,
responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale. Il est aberrant
et profondément honteux de le voir accusé de terrorisme, victime des
abus qu’il a toujours dénoncés. Nous réitérons notre appel à abandonner
immédiatement les poursuites ouvertes contre lui et les autres
participants à la campagne de solidarité avec Özgür Gündem.”
Erol Önderoglu est poursuivi sur la base de trois articles publiés par
Özgür Gündem le 18 mai. Ils traitaient des luttes d’influence entre
diverses forces de sécurité turques et des opérations en cours contre
les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans
le sud-est anatolien.
Représentant RSF en Turquie depuis 1996, Erol Önderoglu compile les
rapports trimestriels sur l’état de la liberté d’expression en Turquie
du site d’information Bianet. Membre du Conseil de l’International
freedom of Expression Exchange (IFEX), il collabore régulièrement avec
l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et
de nombreuses autres organisations internationales.
La Turquie occupe la 151e place sur 180 dans le Classement 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF. (RSF, 20 juin 2016)
International Reaction Against Arrest of trois intellectuals
Officials from Turkey and Europe, right and press organizations have
reacted against the arrest of Turkey Human Rights Foundation (TİHV)
Chair Şebnem Korur Fincancı, Reporters Without Borders (RSF) Turkey
Representative and bianet rapporteur Erol Önderoğlu, and journalist
author Ahmet Nesin.
EU: “It goes against freedom of the press”
High Representative of the European Union for Foreign Affairs and
Security Policy and Vice-President of the European Commission in the
Juncker Commission, Federica Mogherini and European Commissioner for
Regional Policy Johannes Hahn have released a joint statement as to the
arrest of three Editors-in-Chief of Özgür Gündem daily.
The statement drawing attention to “presumption of innocence” has
stated that “The EU has repeatedly stressed that Turkey must aspire to
the highest possible democratic standards and practices”.
“The arrest of the President of Human Rights Foundation of Turkey
(HRFT), Prof. Şebnem Korur Fincancı, and of two journalists, Erol
Önderoğlu (from Reporters Without Borders) and Ahmet Nesin, today goes
against Turkey's commitment to respect the fundamental rights,
including freedom of media. Any alleged wrongdoing or crime should be
subject to due process, and respect to the principle of presumption of
innocence should be guaranteed.
“The EU has repeatedly stressed that Turkey, as a candidate country,
must aspire to the highest possible democratic standards and practices.
Any country negotiating its EU accession must guarantee human rights,
in line with the European Convention on Human Rights (ECHR). Free,
diverse and independent media are essential in any democratic society”.
HRW: The investigation must be dropped
The Human Rights Watch (HRW) has stated that key figures in the field
of human rights have been arrested and that demanded that the charges
be dropped immediately.
HRW Europe and Central Asia Director Hugh Williamson has made the following statement:
“An academic and two journalists who have played a key role in Turkey’s
human rights movement have been jailed pending investigation into
spurious allegations of spreading terrorist propaganda.
“They should be released immediately and the investigation dropped.
“The decision to demand the detention of Önderoğlu, Fincancı, and Nesin
is a shocking new indication that the Turkish authorities have no
hesitation about targeting well-known rights defenders and journalists
who have played a key role in documenting the sharp deterioration in
human rights in the country”.
PEN: They must be immediately released
PEN Turkey Administrative Board has made following statement as to the arrests:
“In terms of freedom of expression and thought, this arrest is
terrifying. If journalism profession and solidarity is considered a
crime in this country, then it means that country has turned its face
to darkness, not light.
“We condemn this situation which has no place in consciences and law and that ask for the arrestees to be released immediately”.
EuroMed: Put an end to harassment
Europe-Mediterranean Human Rights Network (EuroMed) in its statement asked for the following demands to be met:
- Guarantee the physical and psychological integrity of Şebnem Korur
Fincancı, Erol Önderoğlu and Ahmet Nesin, in all circumstances;
- Release them immediately and unconditionally, and drop all charges
against them and all those who served as editors-in-chief of the
newspaper Özgür Gündem, since their arbitrary detention prevents their
freedom of expression and their human rights activities held in
solidarity of freedom of press;
- Put an end to all acts of harassment, intimidation against all human
rights defenders and journalists, including those at judicial level;
- Put an end to the crackdown on human rights defenders in line with Turkey’s international commitments;
- Comply with all the provisions of the United Nations Declaration on Human Rights Defenders.
(BIA, June 21, 2016)
Probe into 37 Editor-in-Chiefs On Watch of Özgür Gündem Daily
Probe has been launched also into bianet Project Consultant Nadire
Mater, Peoples’ Democratic Party (HDP), former MP Beyza Üstün,
journalists Mehmet Güç and Tuğrul Eryılmaz, İMC TV Diyarbakır
Representative Faruk Balıkçı and writer Şeyhmus Diken, artist Jülide
Kural on charge of “[illegal] organization propaganda”.
Nine more testified
Lastly journalists İhsan Çaralan, Işın Eliçin, Murat Çelikkan, Uğur
Karataş, Öncü Akgül, attorney Ayşe Batumlu and HDP former MP Hasip
Kaplan testified on June 13, Democratic Regions Party (DBP) Co-Chair
Sebahat Tuncel and HDP Vice Vo-Chair Saruhan Oruç testified on June 15
in İstanbul Courthouse.
Tuncel: Solidarity is our duty
Tuncel and Oluç have made a statement in front of the courthouse. Oluç
stating the crackdowns on the journalists have reached an unacceptable
level, noted it should be put an end to this course of events. Oruç
highlighting the increasing pressure especially on dissident and
Kurdish press, expressed that this situation is not free from political
developments.
Tuncel saying it is a duty to act in solidarity with the Kurdish press,
expressed that he doesn’t approve the crackdown against Özgür Gündem
daily and that he participated in this solidarity watch for people’s
right to information.
Editor-in-Chiefs On Watch
44 people supported the Editor-in-Chief On Watch campaign launched on May 3. The list of the participants is as follows:
Hasan Cemal, Şeyhmus Diken, Hasan Hayri Şanlı, Cengiz Baysoy, Dicle
Anter, Faruk Balıkçı, Kemal Can, Jülide Kural, Ahmet Nesin, Deniz
Türkali,Necmiye Alpay, Çilem Küçükkeleş, Saruhan Oluç, Ertuğrul
Mavioğlu,Ahmet Abakay, Hasip Kaplan, İhsan Eliaçık, Yıldırım Türker,
Murat Çelikkan, Ayşe Batumlu, Nadire Mater, Aydın Engin, Tuğrul
Eryılmaz, İhsan Çaralan, Şebnem Korur Fincancı, Işın Eliçin, Uğur
Karataş, Mehmet Güç, Beyza Üstün, Celalettin Can, Sebahat Tuncel, Erol
Önderoğlu,Nurcan Baysal, Eşber Yağmurdereli, Ragıp Duran, Melda Onur,
Celal Başlangıç, Mustafa Sönmez, Ayşe Düzkan, Uğur Güç, Faruk Eren,
Kumru Başer, Nevin Erdemir and Hakkı Boltan.
The ones prosecuted
With the final prosecution, the Editor-in-Chiefs On Watch are as follows:
Faruk Eren, Ertuğrul Mavioğlu, Ayşe Düzkan, Erol Önderoğlu, Celalettin
Can, Mustafa Sönmez, Melda Onur, Fehim Işık, Celal Başlangıç, Eşber
Yağmurdereli, Ragıp Duran, Nurcan Baysal, Ömer Ağın, Ahmet Abakay,
İhsan Çaralan, Işın Eliçin, Murat Çelikkan, Uğur Karataş, Öncü Akgül,
Ayşe Batumlu, Sebahat Tuncel, Saruhan Oluç, Nadire Mater, Beyza Üstün,
Mehmet Güç, Tuğrul Eryılmaz, Faruk Balıkçı, Şeyhmus Diken, Necmiye
Alpay, Jülide Kural, Yıldırım Türker, Ahmet Nesin, Kemal Can, Şebnem
Korur Fincancı, Hasip Kaplan, Nevin Erdemir, Hakkı Boltan.
(BIA, June 17, 2016)
Venice Commission urges Ankara to review internet code
The Venice Commission of the Council of Europe (CoE) has recommended
that Turkey’s government review its law on the internet which allows
its telecommunications authority to block websites for “illegal or
unsafe” content such as piracy, pornography or terrorism without any
authorization from the government or a legal office.
“The system of access blocking by a decision of the Telecommunications
Directorate [TİB] without prior judicial review [administrative
measure] should be reconsidered. The balancing between competing rights
and/or between the measure restricting the freedom of expression and
the legitimate aims pursued by the measure should be carried out by a
court and not by an administrative body,” the Venice Commission said in
its draft opinion on the Internet Censorship Law No. 5651, which was
obtained by the Hürriyet Daily News.
In a resolution on “the Protection of the safety of journalists and of
media freedom in Europe,” adopted in late January 2015, the
Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE) requested that
Venice Commission “analyze the conformity with European human rights
standards of Law No. 5651 as well as its application in practice.”
The commission completed the draft in late May and presented it in its plenary session held on June 10-11.
“The requirement that the restriction must be ‘necessary in a
democratic society’ should be introduced in the provisions concerning
the four access-blocking procedures. The necessity of a fair balance
between competing rights and interests when restricting the internet
freedoms should be the guiding principle for the administrative
authorities and the courts; an appropriate notification procedure
should be put in place in all the access-blocking procedures under the
law. The notification should contain information on the blocking
measure and the reasons put forth by the authorities to justify the
measure as well as existing remedies,” the commission said as part of a
series of recommendations.
“A list of less intrusive measures than that of access-blocking/removal
of content should be introduced in the law, in order to allow the
authorities and the courts to apply those less intrusive measures
whenever they are sufficient to attain the legitimate aim pursued by
the restriction [proportionality assessment]; access-blocking measures
should be measures of last resort,” it also said.
(hurriyetdailynews.com, June 14, 2016)
Publishers Association: Shame of Burning Books
Following the incident of setting fire to depot of the Avesta
Publications by unidentified people, Turkish Publishers Association has
issued a statement.
The statement reading “May shame of burning books not be lived again” included the following statements:
“Burning books are dreary incidents which can be seen in oppressive
regimes, is made to make societies lose their memories and to tame
them, and then pass into history as an embarrassing crime against
humanity. We condemn the malicious attack on the Avesta Publications,
demand that the criminals be found and punished, loss of the
publication be compensated, and shame of burning books be not lived
again”.
What had happened?
The depot of the Avesta Publications located in İskenderpaşa
neighborhood of Sur district in Diyarbakır province was set on fire by
unidentified people at aroun 10 p.m. on June 10, 2016.
The fire outbreaking in one room of the three-room depot was noticed by
chance and put out by the citizens, and that many books were damaged.
(BIA, June 14, 2016)
Un journaliste syrien anti-EI grièvement blessé dans une attaque
Un journaliste syrien travaillant en Turquie et connu pour son
hostilité au groupe de l'Etat islamique (EI) a été grièvement blessé
dimanche soir après avoir été touché à la tête par des tireurs dans la
ville de Sanliurfa (sud-est), frontalière avec la Syrie, a rapporté
l'agence de presse Dogan.
Amed Abdelkader, 33 ans, est le frère d'un autre militant et
journaliste syrien, Ibrahim Abdelkader, qui avait été retrouvé décapité
avec un ami en octobre dans cette ville turque, précise Dogan. L'acte
avait été revendiqué par l'EI.
Amed Abdelkader, éditeur en chef de l'hebdomadaire en langue arabe Ayn
Vatan, circulait à bord d'une voiture qui a été arrêté par deux hommes
armés sur une motocyclette.
Les agresseurs ont tiré contre le journaliste qui a été touché à la
tête et conduit dans un hôpital de la ville pour y être opéré.
Les assaillants ont réussi à prendre la fuite et sont recherchés par la police, ajoute l'agence.
Plusieurs journalistes syriens qui ont fui leur pays sont basés à
Sanliurfa ou Gaziantep, plus à l'ouest, frontalière également avec la
Syrie. Plusieurs d'entre-eux ont été visés en Turquie. (AFP, 13 juin
2016)
Press Organizations React Against Attack on Journalists in Midyat
Turkey Journalists Association (TGF) has called on Prime Minister
Binali Yıldırım following the three journalists’ being subjected to
assault.
Reporters Without Borders (RSF) Turkey Representative, Erol Önderoğlu
emphasized that the attack is not surprising since attacks on
journalists are being “encouraged”.
Mahmut Bozarslan, Hatice Kamer and Sertaç Kayar were attacked by a
group with stones as they were shooting around the police station
following the bomb attack in Midyat district of Mardin province.
The wounded Kamer and Bozarslan were taken into hospital. While the
journalists were receiving treatment in Midyat State Hospital,
Southeastern Journalists Association President Veysel İpek was attacked
by the same group as he was heading to the hospital.
Bozarslan: Police didn’t intervene on time
Bozarslan speaking to bianet conveyed that the attack was “incited by a
couple of young people” near the AKP (Justice and Development Party)
District President, and that they were attacked by a group of 50-60
people subsequent to this incitement.
Bozarslan stating that the police didn’t intervene in said that 10
people from the same group came to the hospital, yet the police fired
the gun into the air and dispersed the group.
RSF: Those responsible for the attack must be brought to court
Önderoğlu from the RSF speaking to bianet described the incident as “disgrace” and briefly spoke as follows:
“The allegation for our nine colleagues’ be wounded in their head, face
and bodies cannot be ‘emotional reaction due to the bomb attack’. As
the Reporters Without Borders, we wait for all those responsible for
the attack including the AKP District President’s bodyguard and people
around him to be brought to court and be punished decisively”.
TGF has called on the Prime Minister
TGF President Yılmaz Karaca met with the attacked journalists in Diyarbakır.
‘Sledgehammer’ coup plot indictment against five journalists
A probe into the “Balyoz” (sledgehammer) coup plot case has been
concluded with a prosecutor’s office concluding a 276-page indictment
that accuses journalist Mehmet Baransu of being the prime suspect and
several journalistic colleagues of being suspects.
In addition to Baransu, journalists Ahmet Altan, Yıldıray Oğur, Yasemin
Çongar and Tuncay Opçin were included as suspects in the indictment,
with Ahmet Zeki Üçok, Hakan Büyük, Çetin Doğan, Kadir Sağdıç, Ahmet
Bertan Nogaylaroğlu, Nedim Ulusan and the Turkish General Staff acting
as plaintiffs.
Baransu is charged with crimes of “forming an organization to commit
crime,” “damaging documents that are related to the state’s security as
well as using them for purposes that are different than their original
purpose and seizing and stealing them with deceit,” “revealing
information concerning the state’s security and political well-being
that should have been kept confidential” and “forming and
administrating an armed terror organization and making terrorist
propaganda.”
With the court’s approval of the indictment, the suspects are expected be in the dock in the following days.
Balyoz was an alleged military coup plot targeting the ruling Justice
and Development Party (AKP) and drafted in 2003. The military is
alleged to have planned drastic measures to foment unrest in the
country in order to remove the AKP from power. The measures included
bombing two major mosques in Istanbul, an assault on a military museum
by people disguised as religious extremists and the raising of tension
with Greece through an attack on a Turkish plane that was to be blamed
on the Aegean neighbor.
(hurriyetdailynews.com, June 9, 2016)
Journalist Hayri Tunç Sentenced to 2 Years in Prison
Journalist Hayri Tunç has been sentenced to 2 years in prison on
charge of “propagandizing for the terrorist organization”.
In the trial held by İstanbul 13th High Criminal Court, journalist
Hayri Tunç had previously been sentenced 1 year and 2 months in prison
on charge of propaganda. The prison term has been increased to 1 years
and 6 months on ground that the crime had been committed through means
of press and to 2 years as it was a series of crime.
The court has not issued an arrest order. The decision is before Supreme Court of Appeal.
Tunç had been taken into custody by civil police officers while leaving
his house in Bayrampaşa on February 2. He had been brought before court
on February 3, and arrested on charge of “propagandizing for the
terrorist organization” in his social media postings and news
photographs.
He was released on March 11.
(BIA, June 7, 2016)
Common Declaration for Release of 13 Arrested DİHA Reporters
105 intellectuals, journalists, artists, academics and writers have
signed a declaration calling for the release of 13 arrested DİHA
reporters.
105 intellectuals, journalists, artists, academics and writers have
signed a declaration calling for the release of 13 arrested Dicle News
Agency (DİHA) reporters.
The declaration is also a petition collecting signatures on change.org.
Names of the arrested reporters are as follows: Nedim Oruç, Nuri Akman,
Nazım Daştan,Feyyaz İmrak, Mazlum Dolan, Ziya Ataman, Meltem Oktay,
Muhammed Doğru, Bilal Güldem, Mehmet Hakkı Yılmaz, Abdulkadir Turay,
Nedim Türfent, Şermin Soydan.
Following phrases have been used in the declaration stating the government points all dissident circles as a target:
“Not only Turkey but the whole world knows that anyone thinking or
writing different than the government become a target for Erdoğan
Regime. It is desired that shall our people be conditioned on the news
which this regime delivers.
“Arrest of the 13 DİHA reporters has been added to that recently. The
DİHA reporters working devotedly to reflect the hard truth lived in
region unlike the pool media’s unqualified propaganda policy which is a
subject of joke to everyone, have been arrested over ‘[illegal]
organization propaganda’ before the eyes of the whole world.
“We the callers having the signatures below are demanding that the DİHA
reporters trying to deliver the news of the dirty war conducted in the
region to the people be released at once.
“Furthermore, we ask Turkey’s democratic public to show solidarity for
DİHA as well which they showed for well-known journalists”.
Signatories:
Serdar Koçman, A.Hicri İzgören, Abud Can, Adil Okay, Adnan Genç,Ahmet
Hulusi Kırım, Ahmet Kuzik, Akın Atauz, Akın Birdal, Ali Gökkaya, Altan
Açıkdilli, Anjel Dikme, Atilla Dirim, Attila Tuygan, Ayşe Erzan, Ayşe
Günaysu, Ayşe Öktem, Ayşegül Devecioğlu, Ayten Bakır, Aziz Tunç, Babür
Pınar, Bager Oğuz Oktay, Baskın Oran, Bora Kılıç, Bozkurt Kemal
Yücel,Bülent Tekin, Celal İnal, Celalettin Can, Çiçek Akbaba, Derya
Yetişgen, Doğan Özgüden, Eflan Topaloğlu, Emre Kocaoğlu, Emre Uslu,
Ercan İpekçi, Erdoğan Aydın, Ergun Kuzenk, Esra Çiftçi, Fatin Kanat,
Ferhat Tunç, Fikret Başkaya, Fusun Erdoğan, Gençay Gürsoy, Gökhan Kaya,
Gün Zileli, Güngör Şenkal, Haldun Açıksözlü, Halil Savda, Hanna
Beth-Sawoce,Hasan Burgucuoğlu, Hasan Cemal, Hasan Kaya, Hasan Oğuz,
Hasan Zeydan, Hüseyin Aykol, Hüseyin Habip Taşkın, İbrahim Seven, İnci
Tuğsavul, İsmail Beşikçi, İsmail Cem Özkan, Kazım Genç, Kemal Akkurt,
Kenan Yenice, Leyla Çelik, Mahmut Konuk, Mehmet Demirok, Mehmet Güler,
Mehmet Özer, Metin Gülbay, Mihail Vasiliadis, Mukaddes Erdoğdu Çelik,
Murad Ekmekçioğlu, Murad Mıhçı, Murad Utkucu, Mustafa Kemal Erdemol,
Mustafa Yetişgen, Necmettin Salaz, Necmiye Alpay, Nesrin Nas,Nur Sürer,
Nuray Çevirmen, Nurcan Baysal, Oktay Etiman, Pinar Ömeroğlu, Raffi
Hermon Araks, Ragıp Zarakolu, Ramazan Gezgin, Recep Maraşlı, Sait
Çetinoğlu, Salih Zeki Tombak, Semra Somersan, Sennur Baybuğa, Sibel
Özbudun, Sinan Çiftyürek, Şaban İba, Şanar Yurdatapan, Tamer Çilingir,
Tarık Ziya Ekinci, Temel Demirer, Yannis Vasilis Yaylalı, Yasemin
Çongar, Yasin Yetişgen, Zeynep Esmeray, Zeynep Tanbay, Zeynep Tozduman,
Zeynep Yüncüler and Zübeyde Bilget.
(BIA, May 31, 2016)
Kurdish
Question / Question kurde
KNK: Turkish State conducting ruthless operations in Kurdistan
The armed forces of the Turkish State have been
conducting ruthless operations in Kurdistan where a lot of cities and
towns such as Diyarbakir-Sur, Cizre, Sirnak, Silopi, Nusaybin, Gever
(Yuksekova), Hezex (Idil), Silvan, Derik and Kerboran (Dargecit) are
razed to ground. Thousands of people have been massacred or burnt alive
brutally either in broad daylight or in their homes and
basements. Many have been left wounded, maimed and disabled.
More than 500.000 people have been displaced from their residential
areas and made homeless and jobless. The Turkish army
is now rolling out its operations to all over
Kurdistan causing greater destruction and more massacres.
Massacres are carried out by the Turkish Army in district of Lice in Diyarbakir and surrounding areas
A big operation has commenced after after five days of the curfew
declared in Lice and 39 surrounding residential areas. Planes and
helicopters are being used to torch the hinterland in Lice
including the mountains and forests.
The green verdant land reaching tens of thousand hectares
is now being reduced to ashes together with the vineyards and orchards
belonging to the villagers. These resources on which people
depend are being systematically destroyed and people are being
forced to emigrate elsewhere. A great humanitarian, ecological and
economical tragedy is taking place.
The community members engaged in fire fighting are being detained
The people who are trying to put out the fires with their own means are
being prevented and the ones who are opposing this are being detained.
The journalists, non- governmental organizations and representatives of
the political parties from the outside of the area are being
banned from entering the area. War crimes are being committed and
these are being covered up by imposing military zones which
exclude activists including journalists.
Urgent call for intervention and solidarity
We call on United Nations, European Union and Council of Europe and any
other relevant institutions and individuals to intervene by any means
necessary to put pressure on the Turkish State to stop these crimes
against humanity. People in Kurdistan are facing an emergency and
unless urgent action is taken, there will be irreparable
humanitarian and ecological tragedies. (estella24@tiscali.co.uk, June
28, 2016)
Appel de l'IHD: Hürşit Külter risque la disparation définitive forcée
L'Association des droits de l'Homme de Turquie (IHD) vient de lancer
l'appel suivant sur la disparition d'un homme politique kurde. Elle
souhaite que les défenseurs des droits de l'Homme dans les pays
européens réagissent en envoyant leur soutien écrit à l'adresse
suivante: posta@ihd.org.tr.
En ce moment précis un cas d'enlèvement par force flagrant est entrain
de se mettre en oeuvre – un cas qui joint tous les critères de la
Convention Internationale de l'ONU pour la Protection de toute personne
de l'enlèvement par force que la Turquie a refusé de signer mais dont
elle est aussi partie prenante dans le cadre de ses obligations
internationales.
Depuis sa détention de 27 Mai 2016 ni sa famille ni ses collègues n'ont
aucune nouvelle de Hurşit Kütler, membre du Comité Exécutif du Parti
des Régions Démocratiques (DBP en turc)
En Turquie se déroule une guerre où toutes les normes des droits de
l'homme nationales et internationales sont vertigineusement violées.
Cette période est marquée par les atrocités commises par l'Armée Turque
ainsi que les commandos d'opération spéciale : exécution à volonté de
centaines de civils, des zones d'habitations rasées par les armes
lourdes comme l'artillerie, les mortiers et autres divisions blindées,
des familles empêchées pendant des mois de récupérer les cadavres de
leurs proches, des civils détenus dans des sous-sols et brulés vifs au
moyen d'armes chimiques, des gens mitraillés alors qu'ils escortaient
leurs proches à l'hôpital.
Ce qui est le plus grave c'est que ces scènes sont encore d'actualité.
La détention et l'arrêt des maires élus, des membres élus des conseils
de villes ou de territoires, ainsi que les chefs des partis politiques,
interpellés chez eux par des raids armés ou de la police, l'enlèvement
arbitrairement dans la rue des gens ou bien des journalistes
investiguant une affaire sont devenus des incidents banalisés tout à
fait ordinaires.
Sous telles circonstances Hurşit Külter, selon les propos des deux
témoins, aurait été placé sous garde par les équipes d'Opération
Spéciale à Şırnak le 27 Mai. Il a été pris dans un véhicule blindé et a
été amené à la Direction d'Opération Spéciale de Gümüştepe dépendant de
la Direction de Sécurité Publique du Territoire de Şırnak.
A Sirnak, là où le 14 Mars en 2016 des couvres feu de 24 heures avaient
été décrétés, la dernière fois que sa famille a eu de ses nouvelles fut
le 27 Mai lorsqu'il appela son père pour lui dire que les soldats
avaient encerclé la maison pour l'amener et que sa famille devrait par
la suite chercher à connaitre sa destinée. Quelque peu après cette
conversation via le compte twitter BÖF@Tweet_Guneydogu, compte dit
appartenir à l'équipe l'ayant pris en garde, un tweet a été envoyé
annonçant que Hurşit Külter était dans leurs mains et était sur le coup
en interrogatoire.
Le 5 Juin 2016, l'Agence de Presse de Dicle a indiqué qu'une "source
fiable" a informé que Hurşit Külter avait été gardé pendant sept jours
à la Direction des Opérations Spéciales de Gümüştepe, puis envoyé au
commandement de la 23ème Division de la Gendarmerie des Frontières et
qu'il devrait être toujours là bas depuis.
Un autre rapport a été publié par la même agence, le 10 Juin, où un
garde de village (korucu en turc), qui voulait que son nom reste
anonyme pour sa sécurité, a déclaré qu'il avait entendu une
conversation entre un groupe d'officiers de l'armée qui parlaient de
Hurşit Külter, en disant qu'il était sous la torture et s'il a continué
de refuser d'avouer en face de la presse, il serait fait sauter dans un
bâtiment.
À la demande de la famille Külter, l'Association des Droits de l'Homme
en Turquie (ADH-IHD en Turc)) a envoyé un appel au ministère des
Affaires étrangères, au Ministère de la Justice, au Bureau de
Gouverneur de Şırnak, à la Direction de la sécurité publique de la
province de Şırnak, au commandement de la 23ème Division de la
Gendarmerie de Frontières et au Bureau du procureur militaire demandant
où se trouvait Hurşit Külter. Toutefois, aucune réponse n'a été reçue
depuis le jour où il a été arrêté. D'autant plus alarmante, les
autorités concernées nient que M. Külter a été mis en garde à vue par
les forces de sécurité. La seule déclaration officielle faite par les
autorités est la réponse reçue du bureau du gouverneur Şırnak qui
disait que «La personne en question n'a pas été mis en garde à vue par
l'un de nos unités de sécurité".
En violation de toutes les lois et conventions internationales dont la
Turquie en fait partie, les autorités interdisent l'entrée à Şırnak des
avocats de ADH (IHD en Turc) pour des motifs de couvre-feu en cours
depuis le 14 Mars 2016; par conséquent les avocats de IHD ne peuvent
essayer d'intervenir que par des villages voisines. Pour des raisons
absurdes, non crédibles, en déni téméraire et impensable de tous les
droits et les lois, ils ne peuvent pas aller à l'endroit où Külter a
été vu pour la dernière fois, interroger les témoins, et de recueillir
des preuves sur l'affaire.
Nous, les familles des personnes disparues et les témoins défenseurs
des droits fondamentaux nous nous inquiétons profondément de la vie de
Hursit Külter.
Nous sommes inquiets par le fait que celui-ci a été arrêté sans aucune
procédure judiciaire, et nous pouvons témoigner que par ce fait il
risque qu’on le fasse disparaitre ou qu’on l’exécute sans aucun
jugement.
Nous sommes d’autant plus inquiets que lors que la guerre était à son
plus haut paroxysme dans les villes kurdes durant les années 1991-1999,
seulement 520 cas de personnes disparus avaient été officiellement
reconnus. L’histoire de la Turquie est suit par la disparition forcée
de personnes.
Nous sommes inquiets par le fait, que les responsables de l’état qui
ont la responsabilité de prendre tous les mesures nécessaires pour «
garantir » la vie de Hurşit Külter, et qui devraient enregistrer les
témoignages et les demandes de l’Association des Droits de l’Homme et
de la famille de Külter, ils agissent en se contentant de répondre sur
la base des accusations faites par les autorités concernés et en
justifiant les informations fournit par ces derniers comme véridiques.
Notre demande à ce que toutes mesures nécessaires soient prises pour
que L’instruction rapide puisse avoir lieu afin de protéger la vie de
Hürsit Külter.
La disparation en garde vue est un crime contre les droits de l’homme
et un acte qui porte atteinte à la dignité humaine. Nous pensons qu’il
y a de sérieux indices prouvant la volonté de faire disparaitre le
politicien kurde Hürsit Külter. Et nous faisons appel à chaque
individu, institutions et public internationales sensibles à agir
immédiatement contre cette attaque visant les valeurs humaines en la
personne de Külter. (fkerimo@gmail.com)
Police raid HDP co-chair’s house in Istanbul
The police raided the house of Peoples’ Democratic Party (HDP) co-chair
Figen Yüksekdağ in Istanbul on June 15, reportedly as a part of an
operation against the outlawed Marxist-Leninist Communist Party (MLKP).
Yüksekdağ is the former head of the Socialist Party of the Oppressed
(ESP), which allegedly has links to the outlawed organization, as the
HDP claimed the operation was against the ESP.
“An operation against the ESP is already an operation against the HDP.
They’re acting like bandits in raiding my house,” Yüksekdağ told
journalists during a visit to the ESP’s headquarters in Istanbul, while
adding that the raid was unlawful and illegitimate.
Several ESP members and directors were detained in the operation, which was carried out in nine Istanbul districts.
“They are throwing a bullet at the head of the CHP [main opposition
Republican People’s Party] and raiding the co-chair of the HDP. This is
what politics in Turkey has been made into,” she added, referring to
CHP leader Kemal Kılıçdaroğlu, who had a bullet thrown at him during
the funeral of a soldier who was killed in an attack by the Kurdistan
Freedom Hawks (TAK), a group linked to the outlawed Kurdistan Workers’
Party (PKK), in Istanbul’s Vezneciler neighborhood.
The ESP announced its support for the HDP in the Nov. 1, 2015, general
elections, in which the latter gained 59 seats in parliament.
“All of our components are a source of power for the HDP. They think
that they can intimidate us by killings and arrests, but we became
stronger each time,” Yüksekdağ also said.
Meanwhile, a statement on the raid was released from the HDP, which
said that new lawlessness was being carried out against the party each
day.
“The government and the [Presidential] Palace, which makes the
jurisdiction conduct operations on their orders every day, continue
unlawfulness in all areas. The house of our co-chair was unlawfully
raided early on today. The raid was carried out despite the fact that
it was known that the house was Yüksekdağ’s,” the statement read, while
adding that the party did not accept this “indifference” and condemned
it.
“The government in Turkey doesn’t act in accordance with any universal and democratic law principle,” the statement added.
Saying that an investigation against the ones who gave the orders for
the raid should be launched, the HDP also sent a message to the other
opposition parties.
“They should know that the same practices will be applied to them when the time comes,” the statement read.
The HDP also said that the Presidential Palace, an apparent reference
to President Recep Tayyip Erdoğan, has been trying to push the party
out of the democratic political area via targeting the party, its
administrators, lawmakers and components.
An operation was carried out in the Istanbul districts of Sultangazi,
Arnavutköy, Beyoğlu, Güngören, Başakşehir, Kartal, Eyüp, Maltepe and
Üsküdar on 24 different addresses. A police helicopter also gave aerial
support to the operation. (hurriyetdailynews.com, June 15, 2016)
Un groupe kurde radical revendique l'attentat d'Istanbul
Un groupe radical proche des rebelles du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), a
revendiqué vendredi l'attentat à la voiture piégée qui a fait 11 morts
dont six policiers
mardi dans une zone touristique d'Istanbul, mettant en garde les touristes.
"Le 7 juin au matin, nous avons perpétré une attaque contre la police
antiémeutes (...) pour venger la sale guerre livrée dans le Kurdistan"
par les forces turques dans le sud-est à dominante kurde, a précisé ce
groupe dans une déclaration publiée sur son site internet.
"Nous tenons à avertir les touristes étrangers en Turquie et qui
veulent s'y rendre : les étrangers ne sont pas notre cible mais la
Turquie n'est plus un pays sûr pour eux", souligne l'organisation.
Les TAK sont issus il y a une dizaine d'années d'une scission au sein
du mouvement rebelle kurde, le Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), fondé par Abdullah Öcalan qui purge depuis 1999 une peine de
prison à vie en Turquie.
Le groupe a accusé le parti islamo-conservateur de la justice et du
développement du président Recep Tayyip Erdogan, qui dirige la Turquie
depuis 2002, d'être "responsable des pertes civiles" pour avoir "imposé
une guerre brutale au peuple kurde", en riposte à l'offensive des
forces de sécurité turques dans le sud-est contre les rebelles kurdes.
Une deuxième attaque à la voiture piégée survenue cette semaine,
mercredi, contre le siège de la police à Midyat, petite ville du
sud-est anatolien, proche de la frontière syrienne, qui a coûté la vie
à six personnes, dont trois policiers, avait quant à elle été
revendiquée jeudi par le PKK.
Le Premier ministre Binali Yildirim a de son côté écarté tout dialogue
avec le PKK après ces deux attentats en Turquie, déjà cible cette année
d'une série d'attaques liées aux jihadistes ou à la reprise du conflit
kurde qui ont, au total, fait des dizaines de morts et fortement
affaibli le tourisme, secteur clé de l'économie. (AFP, 10 juin
2016)
Erdogan promulgue la levée de l'immunité des parlementaires kurdes
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a promulgué tard mardi une
réforme constitutionnelle très controversée supprimant l'immunité pour
les parlementaires, qui expose des dizaines de députés prokurdes à des
poursuites judiciaires, a annoncé son service de presse.
Le Parlement turc a voté le 20 mai ce texte du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur, au pouvoir).
Les élus du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) y voient une
manoeuvre du gouvernement pour l'évincer du Parlement, où il constitue
actuellement la troisième force.
L'homme fort de Turquie accuse le HDP d'être la vitrine politique du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré par Ankara et bon
nombre de pays comme une organisation terroriste
Le PKK a repris l'été dernier sa lutte armée contre le pouvoir central turc après une trêve de deux ans.
A ce jour, 138 députés sur 550, de tous les partis représentés au
parlement sont exposés à des poursuites judiciaires sans leur immunité,
dont 50 élus sur 59 du HDP.
Selon les détracteurs du président, cette initiative, dénoncé autant en
Turquie qu'à l'étranger, fait partie de sa stratégie pour exclure le
HDP du parlement et renforcer l'AKP afin de pouvoir obtenir
l'instauration du régime présidentiel qu'il réclame depuis longtemps. (AFP, 8 juin
2016)
Turkey's bloodiest massacre and displacement of the Kurds
“The police and military are using every kind of violence against the
Kurds. They are using tanks and heavy armoured vehicles. They have
flattened houses, historical places, mosques. They use helicopters and
technological weapons, night vision binoculars and drones. They don't
let families get to the bodies of youths who were killed. Corpses
remain on the streets for weeks.”
Baran describes to Corporate Watch the massacres that are taking place
right now in Kurdish cities within Turkey's borders. Baran is from Amed
(Diyarbakır in Turkish). Once a political activist in Kurdistan, he now
lives in exile in the UK. Right now, Amed is being besieged by military
and police as Turkey carries out the greatest massacres and mass
displacement of its Kurdish population since the 1990s. Meanwhile, the
city of Cizîr (Cizre) has been left in ruins after two months of
operations by state forces.
Baran's hometown is just one of a number of Kurdish-majority cities
within Turkey's borders that, after an intensification of violence
directed at Kurds, declared autonomy from the state last year.
Residents erected barricades to protect themselves from the police and
military. We asked him whose decision it was to declare autonomy and
who built the barricades. He replied:
“The neighbourhood assembly made the decision and that assembly was
elected by the people who live there. Most of the local people agreed
to the declaration of autonomy. The Patriotic Democratic Youth Movement
(YDG-H) built the barricades. The main reason for the barricades is to
prevent activists and youths from police attacks. Police always carry
out raids against them.”
The youths stand armed with kalashnikovs behind the barricades in
cities across Bakur (the part of Kurdistan within Turkey's borders),
ready to defend themselves. Turkey has responded to the declarations of
autonomy with immense violence, terrorising the Kurdish population as
the state declares a war on its own population.
Since August 2015, the state has declared 58 open-ended,
round-the-clock curfews on various cities in the south-east of its
borders. The Human Rights Foundation of Turkey stated in its February
report that "at least 1,337,000 residents have been affected by these
curfews and the fundamental rights of these people such as the right to
life and the right to health are explicitly violated”. Meanwhile,
Turkey's Human Rights Association reported that:
“The curfew itself is a violation of the right to life and prevents the
truth about civilian killings from being revealed. In fact, the curfews
contribute to the legitimatisation by the government of civilian
killings, which are not considered violations of the right to life.”
Residents, including children, are being killed daily by state forces.
As the wounded lie dying in the streets, those who try to help them are
shot. In Amed, the mother of Turgay Girçek is currently holding a daily
vigil to try to reclaim the body of her nineteen year old son, who has
been lying dead on the streets for three weeks.
“The police and army want to break the will of the people who have
declared autonomy,” Baran tells us. “They want to show the other
Kurdish neighbourhoods that the state is very strong. They want to
spread fear into people's hearts. They want to break people's political
wills and choices.” (Full text)
Fin de l'opération militaire dans la ville kurde de Nusaybin
L'armée turque a mis fin à l'offensive
qu'elle a déclenchée en mars pour chasser les combattants du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) de la ville de Nusaybin, située dans le
sud-est en majorité kurde de la Turquie, a annoncé vendredi le Premier
ministre.
"A Nusaybin, la phase des opérations (militaires) est terminée", a
déclaré Binali Yildirim, qui répondait aux questions de journalistes à
Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan, où il est en déplacement.
La population pourra rentrer chez elle une fois les travaux de
"nettoyage" achevés, a ajouté le chef du gouvernement turc, soulignant
qu'"en quittant la zone, le groupe terroriste (PKK) a installé des
pièges avec des bombes artisanales".
L'opération "Epervier-7" avait débuté le 14 mars à Nusaybin, dans la
province de Mardin, après l'instauration d'un strict couvre-feu,
provoquant la fuite de milliers d'habitants.
Selon l'agence de presse progouvernementale Anatolie, 496
"terroristes", terme utilisé pour désigner les membres du PKK, et 70
membres des forces de sécurité ont été tués en 82 jours d'opérations à
Nusaybin, un bilan invérifiable de manière indépendante dans l'immédiat.
Dans d'autres villes du sud-est toujours soumises à couvre-feu, "les
opérations se poursuivent avec détermination", a déclaré le Premier
ministre turc.
L'été dernier, après plus de deux ans d'un fragile cessez-le-feu, la
reprise des combats dans ces régions a douché les espoirs de règlement
d'un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Aux traditionnelles attaques de convois militaires dans les zones
rurales et montagneuses, les rebelles ont privilégié cette fois le
front urbain, avec l'objectif de susciter des soulèvements, creusant
des tranchées et érigeant des barricades.
Les affrontements, avec la participation de chars et de l'artillerie,
ont provoqué la mort de dizaines de civils et l'exode de dizaines de
milliers d'autres. (AFP, 3 juin
2016)
La ville kurde de Yüksekova ravagée après un long couvre-feu
Les habitants de Yüksekova,
dans le sud-est en majorité kurde de la Turquie, ont commencé à rentrer
lundi dans leur ville ravagée par les combats entre l'armée et les
rebelles kurdes, après la levée partielle d'un strict couvre-feu en
vigueur depuis mars.
Rues éventrées, immeubles en ruines, voitures calcinées... Un
photographe de l'AFP qui s'est rendu sur les lieux a pu constater les
immenses dégâts provoqués par des mois d'affrontements entre les forces
de sécurité turques et des jeunes partisans du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK).
Cette ville, située dans la province de Hakkari, aux confins des
frontières avec l'Irak et l'Iran, est placée depuis le 13 mars sous un
strict couvre-feu, qui a été partiellement levé lundi de 06H00 à 20H00,
selon le bureau du gouverneur local.
Ce dernier a salué dans un communiqué le "succès" des opérations
militaires, affirmant que la population retrouverait rapidement "la
paix et la tranquillité". Les écoles, fermées depuis le 14 mars,
rouvriront bientôt, a-t-il promis.
L'été dernier, après plus de deux ans d'un fragile cessez-le-feu, la
reprise des combats dans le sud-est de la Turquie a éteint les espoirs
de résolution d'un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Aux traditionnelles attaques de convois militaires en zones rurales et
montagneuses, les rebelles ont privilégié cette fois le front urbain,
dans l'espoir de susciter des soulèvements, creusant des tranchées et
érigeant des barricades.
Les combats, avec la participation de chars et de l'artillerie, ont
provoqué la mort de dizaines de civils et l'exode de dizaines de
milliers d'autres. Des centaines de rebelles ont été tués par les
forces de sécurité qui ont aussi subi de nombreuses pertes dans leur
rang.
Le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus a précisé lundi que 6.320
maisons et immeubles d'habitation avaient été endommagés pendant les
combats dans cinq zones sous couvre-feu, dont Yüksekova. Les
réparations devraient coûter plus d'un milliard de livres turques (300
millions d'euros), a-t-il estimé.
(AFP, 31 mai
2016)
Minorités
/ Minorities
Le pape réjouit les Arméniens et rend furieux les Turcs
Le pape François, avec un lâcher de colombes vers le mont Ararat, a
achevé dimanche sa visite en Arménie par un geste de réconciliation en
direction de la Turquie, furieuse de son emploi du terme "génocide"
pour décrire les massacres de 1915-1916.
Arrivé aux sons de cloches de l'austère sanctuaire de Khor Virap, à
quelques kilomètres de la frontière turque, le pontife a d'abord prié
puis est sorti sur le belvédère et laissé un oiseau s'envoler en
direction de l'imposante montagne au sommet enneigé couronné de nuages.
Visiblement ému, il a ensuite donné l'accolade au Catholikos Karékine
II, chef de l'Eglise apostolique arménienne, qui a relâché une autre
colombe.
Au pied du mont Ararat, où se serait posé selon la tradition orale
l'Arche de Noé et aujourd'hui en territoire turc, le pape a choisi un
lieu symbolique pour conclure sa visite. Il a décollé peu après pour
Rome.
Le quatorzième voyage du pontife à l'étranger aura été tout au long de
ses trois jours dominé par la mémoire des tueries qui ont fait selon
les Arméniens 1,5 million de morts sous l'Empire Ottoman.
En ajoutant dès son arrivée vendredi le mot fatidique de "génocide" à
un discours où il n'était pas prévu, François a réjoui les Arméniens
mais provoqué la colère de la Turquie, bousculant une diplomatie du
Saint-Siège prudente au Moyen-Orient.
Cette déclaration est "très malheureuse. Il ne s'agit pas d'une
déclaration objective qui soit conforme à la réalité", a réagi le
vice-Premier ministre turc Nurettin Canlikli samedi soir, cité par
l'agence Anadolu.
"Il est possible de voir toutes les marques et les réflexions
caractéristiques de la mentalité des Croisades dans les activités du
pape", a ajouté le dirigeant turc.
Le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a répondu que le
pape "ne fait pas de croisades" et n'a "pas prononcé un mot contre le
peuple turc".
François, a-t-il expliqué, s'efforce toujours de "bâtir des ponts au
lieu des murs". Il entend créer des "fondements pour la paix et la
réconciliation", a-t-il précisé dans un point de presse,
La défense des Arméniens est une cause constante du Saint-Siège, depuis
Benoît XV qui avait écrit par trois fois au Sultan pendant la première
guerre mondiale pour faire cesser les tueries.
Dans l'avion qui le ramenait d'Erevan à Rome, Jorge Bergoglio a reconnu
qu'il avait décidé vendredi au dernier moment d'ajouter le mot
"génocide" à son discours préparé à l'avance: "Après avoir ressenti la
tonalité du discours du président (Serge Sarkossian), et ayant prononcé
ce mot l'an dernier à Saint-Pierre, j'ai pensé que cela aurait sonné
bizarrement si je n'avais pas employé le même mot", a-t-il dit.
"Je n'ai pas utilisé ce mot avec un esprit offensif, mais objectivement", a-t-il insisté.
- 'Réconciliation' -
Avant la visite, tous les signaux envoyés par le Vatican à la presse
indiquaient que le pape éviterait d'employer le terme, afin de ne pas
créer des tensions supplémentaires au Moyen-Orient et de ne pas mettre
en difficulté les nombreux réfugiés chrétiens, notamment en Turquie.
En 2015, Ankara avait rappelé son ambassadeur au Vatican après que le pape eut prononcé le mot dans la basilique Saint-Pierre.
Finalement, le pape a montré une nouvelle fois qu'il préférait la
franchise à la prudence recommandée par la Secrétairerie d'Etat.
Pour Jorge Bergoglio, établir la vérité de l'histoire est une base pour toute réconciliation durable et sincère.
Tout en appelant pendant son voyage les Arméniens à défendre leur
mémoire collective, il les a exhortés à s'en servir non pour se venger
mais au contraire pour mettre fin à la spirale des violences.
Sur la principale place d'Erevan samedi soir, il a ainsi évoqué une
"effroyable et folle extermination" mais appelé à la "réconciliation
entre les peuples arménien et turc".
Lors de sa visite, le pape a également appelé les Arméniens au dialogue
avec les Turcs et les Azerbaïdjanais, alors que le Cathokilos affirmait
samedi devant lui que l'Arménie est "victime d'une guerre qui ne dit
pas son nom".
Karékine II parlait du conflit qui oppose depuis un quart de siècle
Bakou à Erevan, au sujet du Nagorny Karabakh, région disputée peuplée
en grande majorité d'Arméniens où des affrontement meurtriers
affrontements ont éclaté au printemps. (AFP, 26 juin
2016)
Le pape au Mémorial du génocide arménien: "la mémoire ne peut être étouffée"
Le pape François s'est recueilli samedi
matin solennellement devant la flamme perpétuelle du Mémorial du
génocide arménien de Tzitzernakaberd, avec le président Serge
Sarkissian, en soulignant que "la mémoire" d'une tragédie "ne peut pas
être étouffée.
François a déposé une couronne de fleurs devant le mausolée, puis est
descendu quelques marches jusque dans une petite cour intérieure ronde
entourée de 12 stèles géantes de basalte inclinées qui représentent les
douze provinces où les Arméniens avaient enduré sous l'Empire ottoman
les grands massacres en 1915/1916.
Une étole rouge sur les épaules, au milieu des évêques de l'Eglise
apostolique arménienne vêtus de noir et portant une capuche de même
couleur, le pape a écouté très concentré les chants d'un choeur de
femmes puis un groupe de flûtistes.
L'assemblée a entonné le chant religieux arménien "Hrashapar"
("Miraculeux"). Un évêque a lu un épitre: "Vous avez dû supporter un
grand combat" et le pape a prononcé une prière d'intercession.
Il s'est rendu ensuite en voiture découverte dans les jardins où
il a arrosé un arbre en signe de paix et de renaissance, puis s'est
assis à une table en plein air, sur laquelle était ouvert un grand
livre d'or.
"Je prie ici, avec la douleur au coeur, pour que plus jamais de
telles tragédies ne se passent, pour que l'humanité n'oublie pas et
sache vaincre le mal par le bien", a-t-il écrit dans son message. "Que
Dieu protège la mémoire du peuple arménien! La mémoire ne peut être
étouffée ni oubliée! La mémoire est source de paix et d'avenir!"
Au loin, alors qu'une petite foule applaudissait, on distinguait le
Mont Ararat enneigé, lieu symbolique de la culture chrétienne
arménienne, où se serait posé selon la légende l'Arche de Noé, et situé
aujourd'hui en Turquie.
Au premier jour de sa visite en Arménie, le pape avait préféré
vendredi la franchise à la prudence, en dénonçant nommément "le
génocide" des Arméniens dans un discours à la classe politique du petit
pays rassemblée à Erevan, au risque de relancer la tension avec Ankara.
"Le grand mal", comme l'appellent les Arnéniens, aurait fait 1,5 million de victimes selon eux: des chiffres jugés
exagérés par la Turquie qui parle de guerre civile meurtrière entre
Turcs et Aréméniens et qui refuse d'y voir un génocide contre le peuple
arménien.
Jorge Bergoglio a rencontré une dizaine de descendants de survivants
qui avaient été recueillis par le pape Benoit XV dans le palais
pontifical de Castel Gandolfo, près de Rome, pendant la Première guerre
mondiale. (AFP, 25 juin
2016)
La Turquie confirme avoir refusé d'accueillir une délégation allemande
Le chef de la diplomatie turque Mevlut
Cavusoglu a confirmé jeudi que son pays avait refusé l'entrée sur le
territoire turc d'un responsable et de députés allemands, visiblement
en riposte à la reconnaissance du génocide arménien par le Bundestag.
"Nous ne trouvons pas ces visites sur la base d'Incirlik appropriées", a indiqué M. Davutoglu devant la presse à Ankara.
Le secrétaire d'Etat à la Défense allemand Ralf Brauksiepe et des
députés ont été contraints d'annuler une visite en Turquie, où ils
devaient se rendre sur la base aérienne d'Incirlik, après un refus
d'Ankara, avaient indiqué les autorités allemandes à l'AFP à Berlin
mercredi.
Le ministre a en revanche indiqué que les responsables militaires
pouvaient se rendre sur cette base située dans le sud de la Turquie.
"Le personnel militaire peut venir mais en dehors de cela, nous
estimons que les autres déplacement sont inappropriés", a-t-il ajouté.
La base aérienne d'Incirlik accueille les appareils de la coalition
internationale contre le groupe Etat islamique, dont des Tornados
allemands qui participent à des missions de reconnaissance et des
avions ravitailleurs.
Après le vote le 2 juin dernier du Bundestag reconnaissant le génocide
arménien sous l'empire ottoman (1915-1917), la Turquie qui a rappelé
son ambassadeur à Berlin, avait exprimé sa colère et le président Recep
Tayyip Erdogan avait promis des représailles. (AFP, 23 juin
2016)
Prières à Sainte-Sophie : inquiétudes sur une "islamisation" du célèbre musée
Avant l'aube à Istanbul, en ce mois du ramadan. Un religieux enturbanné
s'agenouille sur un tapis de prière pour réciter des versets du Coran.
Rien d'inhabituel dans cette scène si ce n'est qu'il va prier non pas
dans une mosquée mais dans ce qui demeure officiellement un musée :
Sainte-Sophie.
Construite à l'entrée du détroit du Bosphore et de la Corne d'or,
Sainte-Sophie, une merveille architecturale considérée comme l'un des
monuments les plus emblématiques de la richesse de la civilisation
humaine, fait l'objet de polémiques entre musulmans et chrétiens.
Bâtie au VIè siècle sous l'empire byzantin chrétien, elle a d'abord été
une basilique où étaient couronnés les empereurs byzantins avant d'être
convertie en mosquée après la conquête ottomane de 1453 qui l'a dotée
de minarets autour de son dôme byzantin.
Puis l'édifice a été désaffecté et transformé en musée dans les années
30 sous le régime laïque de Mustafa Kemal Ataturk, devenant un lieu de
recueillement et du souvenir pour les peuples de toutes confessions.
Mais depuis l'arrivée au pouvoir en 2002 du Parti de la justice et du
développement (AKP, islamo-conservateur) de l'actuel président Recep
Tayyip Erdogan, les défenseurs de la laïcité s'inquiètent d'une
éventuelle reconversion de Sainte-Sophie en mosquée.
Beaucoup redoutent de voir l'AKP tenter de transformer Sainte-Sophie en
mosquée pour en faire le symbole d'une Turquie qui s'affirme en tant
que nation musulmane.
L'an dernier, un religieux avait récité des versets du Coran pour la
première fois depuis que Sainte-Sophie était devenue musée, il y a 85
ans, à l'occasion de l'inauguration d'une exposition.
Mais pour le ramadan cette année, les autorités sont allées plus loin :
la télévision publique Diyanet TV diffuse chaque jour en direct des
récitations du Coran par un imam turc différent. Jamais Sainte-Sophie
n'avait été utlisée de manière aussi intensive depuis qu'elle est
devenue musée.
Les prières ont lieu pour le suhûr, le repas de l'aube avant le jeûne
de la journée, soit des heures avant que les hordes de touristes ne
forment des files d'attente pour visiter Sainte-Sophie.
- 'Manque de respect' -
Cette intitiative a déclenché une réaction furieuse en Grèce orthodoxe,
qui s'inquiète depuis des années de voir une islamisation rampante de
Sainte-Sophie.
"Cette espèce d'obsession -- qui confine à la bigoterie -- pour la
tenue de cérémonies musulmanes dans un monument appartenant au
patrimoine de l'humanité est incomprehensibles et montre un manque de
respect et de contact avec la réalité", a déclaré le ministère grec des
Affaires étrangères dans un communiqué.
"Des initiatives de ce genre ne sont pas compatibles avec les démocraties modernes et les sociétés laïques", a-t-il ajouté.
Le ministre grec des Affaires étrangères Nikos Kotzias a indiqué avoir
saisi l'UNESCO, l'agence de l'ONU veillant sur le patrimoine culturel
mondial, pour se plaindre de l'usage qui est fait de Sainte-Sophie.
Washington s'est aussi mêlé à la polémique, le porte-parole du
Département d'Etat Mark Toner déclarant que les Etats-Unis "encouragent
le gouvernement turc à préserver Sainte-Sophie d'une manière qui
respecte ses traditions et la complexité de son histoire".
Mais l'affaire a pris une tournure de brouille diplomatique quand le
porte-parole de la diplomatie turque Tanju Bilgic a qualifié les
déclarations grecques d'"inacceptables" et a conseillé à Athènes de
balayer devant sa porte en matière de libertés religieuses.
La Grèce, a-t-il accusé, n'a pas donné d'autorisation pour la
construction de mosquée à Athènes depuis des années, et viole les
libertés religieuses de sa minorité musulmane, qui compte quelque
100.000 membres.
Plusieurs responsables turcs, tel un récent ministre de la Culture, ont
exprimé le souhait de voir Sainte-Sophie redevenir une mosquée.
Mais la Turquie et la Grèce semblent soucieuses de ne pas laisser la
polémique sur Sainte-Sophie faire dérailler des relations globalement
satisfaisantes, surtout à l'heure où le gouvernement AKP et celui
d'Alexis Tsipras doivent pleinement coopérer sur la crise des migrants,
pour laquelle les deux pays sont en première ligne.
Ankara a même fait un geste de bonne volonté à l'égard d'Athènes en
autorisant la célébration de l'Epiphanie orthodoxe en janvier cette
année dans la ville égéenne d'Izmir, pour la première fois depuis 1922.
(AFP, 22 juin
2016)
Question about Hagia Sophia Church in Trabzon Being Destroyed
Peoples’ Democratic Party (HDP) MP Garo Paylan has asked the Parliament
about the Hagia Sophia Church in Trabzon being destroyed and turned
into a mosque
In the parliamentary question Paylan has submitted to be responded by
Prime Minister Binali Yıldırım, he has reminded that the Hagia Sophia
constructed as a monastery in Trabzon by Manuel 1st between the years
of 1250-1260 had first been changed into a museum in 1964 and later
been handed over to the General Directorate for Foundations in 2013 and
consequently turned into a mosque in 2013.
Frescos scratched out, carpets laid
It has been pointed out that Hagia Sophia which began to be used as a
mosque had undergone some constructional changes including the
introduction of a separate section exclusive for women by placing
folding screens and pounding nails on the walls of the historical
construction, that the new installation to make the use of Hagia Sophia
further as a mosque was planted in a way which disrupted architectural
integrity as well as an altar (Mosque mihrab) being placed in the
construction, a wooden floor and carpets being paved on the
800-year-old mosaics and frescos being scratched out did also damage
the historical structure of the monument.
Why turned into a mosque?
In this context, Paylan has asked;
1) Is this project planned as a restoration or is Hagia Sophia Church being designed to be permanently changed into a mosque?
2) Although there are already three mosques in the region, why has
Hagia Sophia church been also turned into a mosque instead of being
preserved as a historical monument.
3) Which grade of historical monument do the frescos scratched out from Hagia Sophia’s walls show?
4) Has there been any investigation launched into Hagia Sophia being destroyed beyond repair?
5) Does not changing a church into a museum first and into a mosque
later contradict with the statements made by AKP Government with
regards to returning minorities their assets back?
(BIA, June 15, 2016)
L'Allemagne furieuse contre Erdogan
La brouille germano-turque autour de la reconnaissance du génocide
arménien s'est encore exacerbée jeudi, des responsables allemands
s'emportant contre le chef de l'Etat turc et ses propos sur le sang
"corrompu" d'élus d'origine turque.
Et selon le quotidien turc Hurriyet, un groupe d'avocats turcs se
présentant comme l'Association du Combat pour la Justice a déposé une
plainte visant à faire inculper les onze élus allemands aux racines
turques pour "insulte à l'identité turque et à l'Etat turc".
Le président du Bundestag allemand, Norbert Lammert, a vivement
critiqué jeudi en séance le président Recep Tayyip Erdogan qui a accusé
ces derniers jours ces députés de soutenir le terrorisme et proposé de
tester leur sang.
"Qu'un président démocratiquement élu puisse, au XXIe siècle, associer
ses critiques à l'encontre d'élus démocratiquement élus du Bundestag
allemand avec des doutes sur leurs origines turques, décrive leur sang
comme corrompu, je n'aurais pas cru ça possible", a déclaré Norbert
Lammert devant la chambre basse du Parlement qui revenait sur le vote
d'une résolution le 2 juin reconnaissant le génocide arménien.
- 'Le leçon qu'ils méritent'-
"Le soupçon (exprimé par M. Erdogan) que des membres de ce Parlement
puissent être le porte-voix de terroristes, je le conteste
formellement", a-t-il ajouté, alors que ces élus ont aussi reçu des
menaces de mort.
M. Erdogan a d'abord estimé le week-end dernier qu'il fallait "analyser
dans un laboratoire le sang des députés allemands d'origine turque"
accusés d'être "les bras prolongés des terroristes", en allusion aux
rebelles kurdes.
Mercredi soir, il a évoqué cette fois leur "sang corrompu" et la
nécessité de leur donner "la leçon qu'ils méritent" pour avoir accusé
"leur propre pays de génocide".
"Dans notre culture, dire que quelqu'un a un sang corrompu, c'est une
référence à son caractère. Cela désigne quelqu'un qui fait du mal à son
propre peuple", a expliqué M. Erdogan, avant de s'envoler pour les
Etats-Unis où il doit assister aux obsèques de Mohamed Ali.
Ces turbulences compliquent des relations déjà tendues avec Ankara,
notamment sur l'application d'un accord controversé entre l'Union
européenne et la Turquie, porté par Berlin, qui a considérablement
réduit l'afflux de migrants en Europe.
- Conséquences -
De son côté le président du Parlement européen, l'Allemand Martin
Schulz a souligné dans une lettre à M. Erdogan que ses attaques
pouvaient "endommager durablement les relations" de la Turquie avec ses
partenaires.
L'un des députés allemands concerné, le Vert Cem Özdemir a pour sa part
jugé que le plus grave n'était pas le traitement qui lui était réservé
mais la répression des élus turcs dans leur pays.
"Si on met de côté les menaces de mort et les insultes, nous autres
parlementaires allemands ne sommes pas incarcérés et on ne lève pas
notre immunité pour avoir tout simplement exprimé ce que nous pensions,
contrairement à nos confrères en Turquie", a-t-il dit dans
l'hebdomadaire arménien en Turquie, Agos.
En début de semaine, le porte-parole de la chancelière Angela Merkel,
Steffen Seibert, avait déjà jugé "incompréhensibles" les propos de M.
Erdogan.
"Le Bundestag a pris une décision souveraine qu'il convient de
respecter", a affirmé M. Seibert, en rappelant aussi que Mme Merkel,
lors d'une consultation préalable au sein de son groupe parlementaire
CDU, avait voté en faveur de la résolution sur le génocide arménien.
Nombre d'historiens et plus de vingt pays, dont la France, l'Italie et
la Russie, ont reconnu qu'il y avait eu un génocide des Arméniens. Mais
la Turquie affirme qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée d'une
famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs
ont trouvé la mort. (AFP, 9 juin
2016)
Martin Schulz condamne les attaques d'Erdogan
Le président du Parlement européen Martin Schulz a réagi très vivement
aux attaques du président turc Recep Tayyip Erdogan contre des députés
allemands après leur vote reconnaissant le génocide arménien, dans une
lettre envoyée jeudi.
Dans ce courrier envoyé à M. Erdogan, dont l'AFP a obtenu une copie, M.
Schulz "condamne avec la plus grande vigueur" les propos du président
turc, qui a accusé des députés allemands d'origine turque de soutenir
le terrorisme.
"En tant que président d'un Parlement multinational, multiethnique et
multiconfessionnel, permettez-moi l'explication suivante: l'exercice
libre de leur mandat par les députés est un pilier essentiel de nos
démocraties européennes", écrit M. Schulz.
"Des parlementaires qui prennent des positions dans le cadre de leur
mandat ne doivent pas, dans quelque circonstance que ce soit et malgré
des possibles désaccords politiques, être assimilés à des terroristes",
ajoute-t-il.
M. Schulz a également lancé une mise en garde: quand le droit des
députés à exercer leur mandat comme ils l'entendent est mis sous
pression "par les responsables les plus haut placés d'un autre Etat par
leur comportement et leurs déclarations et que cela mène même d'autres
personnes à formuler des menaces contre ces parlementaires, cela peut
endommager durablement les relations" de la Turquie avec ses
partenaires.
M. Erdogan a accusé les 11 députés d'origine turque qui ont voté le
texte qualifiant de génocide le massacre des Arméniens en 1915 d'être
"les bras prolongés des terroristes", en allusion aux rebelles kurdes,
et estimé qu'il fallait "analyser dans un laboratoire le sang" de ces
députés afin de vérifier leur origine.
M. Schulz fait également allusion dans son courrier aux députés turcs
affectés par la réforme constitutionnelle très controversée promulguée
par M. Erdogan, qui supprime l'immunité pour les parlementaires,
exposant des dizaines de députés prokurdes à des poursuites judiciaires.
"Assurer que non seulement les parlementaires librement élus mais aussi
les journalistes puissent travailler et prendre des décisions sans
craindre d'être réprimés, constitue un fondement non-négociable de
toute démocratie", insiste le président du Parlement européen. (AFP, 9 juin
2016)
La Turquie prépare un "plan d'action" contre l'Allemagne sur le génocide
Ankara prépare un "plan d'action" contre l'Allemagne après le vote par
le Bundestag d'une résolution reconnaissant le génocide des Arménien
par l'Empire ottoman, a annoncé mercredi le porte-parole de la
présidence turque, sans autre détail.
"Des travaux sur les mesures à prendre (...) sont en cours avec les
parties concernées, à commencer par notre ministère des Affaires
étrangères. Ils préparent un plan d'action", a déclaré Ibrahim Kalin
lors d'une conférence de presse à Ankara retransmise en direct par la
chaîne d'information NTV.
"Lorsqu'il sera achevé, il sera soumis à notre Premier ministre, à
notre président de la République", a poursuivi M. Kalin, sans autre
détail.
La Turquie a réagi avec colère après le vote jeudi par la chambre basse
du Parlement allemand d'une résolution qui qualifie de génocide le
massacre de centaines de milliers d'Arméniens par l'Empire ottoman
pendant la Première guerre mondiale.
Ankara avait rappelé son ambassadeur en poste à Berlin pour des
"consultations" et les responsables turcs avaient multiplié les
déclarations indignées, renforçant les inquiétudes sur l'application de
l'accord controversé entre l'Union européenne et la Turquie, porté par
Berlin, qui a considérablement réduit l'afflux de migrants en Europe.
En déplacement en Afrique de l'Est lors du vote des députés allemands,
le président Recep Tayyip Erdogan avait promis que des "mesures"
seraient prises à son retour en Turquie, sans entrer dans les détails.
Samedi, le chef de l'Etat turc a rejeté les accusations de génocide, dénonçant un "chantage" que son pays n'"acceptera jamais".
Nombre d'historiens et plus de vingt pays, dont la France, l'Italie et
la Russie, ont reconnu qu'il y avait eu un génocide. Mais la Turquie
affirme qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée d'une famine,
dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé
la mort. (AFP, 8 juin
2016)
Merkel rejects Turkish comments after genocide resolution
Chancellor Angela Merkel dismissed as "incomprehensible" accusations
levied by Turkey against German lawmakers of Turkish origin after
Germany's parliament passed a resolution declaring the 1915 massacre of
Armenians by Ottoman forces a genocide.
Last week's symbolic parliamentary resolution in the Bundestag lower
house infuriated Turkey, which rejects the idea that the killings of
Christian Armenians during World War One was a genocide.
Turkish President Tayyip Erdogan, a crucial ally for Merkel and her
European partners in tackling the continent's migrant crisis, has
accused Germans of hypocrisy, given their own history in the 20th
century.
He also said the blood of German lawmakers of Turkish origin who voted for the resolution should be tested.
"The lawmakers in Germany's lower house of parliament are freely
elected without exception and the accusations and statements which have
been made by the Turkish side are incomprehensible," Merkel told a news
conference on Tuesday.
"It was clear with the passing of the resolution that there is a
difference of views between the majority of the Bundestag and the
Turkish side," said Merkel, stressing she would push for direct talks
between Turkey and Armenia.
Germany invited a senior Turkish diplomat to the foreign ministry to
discuss Ankara's reaction. An official said the latest comments on
German lawmakers were not in line with traditionally close ties between
the countries.
Earlier on Tuesday Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu said the
German government should make clear that it did not share parliament's
view on the Armenian issue.
He also said Turkey would have to suspend its deal with the EU to stem
the flow of migrants to Europe if there was no agreement on granting
visa-free travel to Turks. The collapse of the pact would be a major
blow for Merkel who has championed it.
Addressing the charge of hypocrisy, Merkel said Germany would continue
to deal with its legacy of the Holocaust, in which six million Jews
were murdered, and she would push for the creation of a historical
commission to help Turkey and Armenia.
While Turkey accepts that many Armenians died in partisan fighting
beginning in 1915, it denies that up to 1.5 million were killed and
that this constituted an act of genocide, a term used by many Western
historians and foreign parliaments.
Merkel also said she would try to help end the conflict between
Armenian-backed separatists and Azeri forces in the Nagorno-Karabakh
region. That could improve Turkey-Armenia ties, she told the news
conference, also attended by the visiting president of Azerbaijan.
The Armenian Patriarchate in Turkey, representing an estimated 60,000
Armenian Christians in the mostly Muslim country, issued a statement
condemning the German resolution.
It said the German parliament had no right to express its opinion on
the subject, and that its judgment was unacceptable and wrong. (Reuters, June 8, 2016)
Des députés allemands menacés de mort
Le vote par le Bundestag de la reconnaissance du génocide arménien a
provoqué l'ire de l'opinion publique turque. Et le président turc Recep
Tayyip Erdogan n'a pas hésité à souffler sur les braises. Angela Merkel
a décidé de répliquer.
La Turquie ne décolère pas. La reconnaissance du génocide arménien par
les députés allemands le 2 juin continue de susciter de violentes
critiques et les mots vont très loin. Certains élus allemands ont reçu
une pluie d'insultes et même des menaces de mort.
Des menaces et des accusations de la part d'anonymes mais aussi du
président turc Erdogan lui-même, qui loin de calmer le jeu, a accusé
les 11 députés allemands d'origine turque qui avaient voté le texte
qualifiant de génocide le massacre des Arméniens en 1915 d'être «les
bras prolongés des terroristes». La colère du président turc s'est
notamment concentrée sur le député allemand d'origine turque Cem
Özdemir, l'un des auteurs du texte de loi et responsable du parti
écologiste allemand Die Grünen.
Des propos qui ont encouragé certains citoyens turcs à se lâcher,
notamment sur les réseaux sociaux, s'en prenant tout particulièrement
aux députés issus de l'immigration turque en les accusant de trahison.
Les députés les plus menacés, dont Cem Özdemir, ont dû être placés sous protection policière.
Dans une autre sortie violente, Recep Tayyip Erdogan, qui a acquis la
réputation de ne pas mâcher ses mots, suggérait de faire «analyser dans
un laboratoire le sang des députés allemands d'origine turque» qui
avaient voté la reconnaissance du génocide, afin de vérifier si ce sang
était encore véritablement turc.
La déclaration a provoqué un tollé dans la classe politique allemande
et le torchon brûle encore une fois entre Angela Merkel et Recep Tayyip
Erdogan. Via son porte-parole Steffen Seiber, la chancelière allemande
a qualifié d'«incompréhensibles» les propos du chef de l'Etat turc.
«Le Bundestag a pris une décision souveraine qu'il convient de
respecter et c'est précisément dans ce sens que la chancelière a mené
ses discussions avec le président turc», rappelle le porte-parole.
De son côté, la ministre allemande de l'Intégration Aydan Özoguz, qui
se trouve aussi être d'origine turque, a été encore plus nette, en
parlant à propos de ces accusations et a déploré un «acte incroyable
qui met gravement en cause les relations germano-turques».
Le Bundestag avait adopté la résolution intitulée «Souvenir et
commémoration du génocide des Arméniens et d'autres minorités
chrétiennes il y a 101 ans» à la quasi-unanimité des députés présents.
Des personnes présentes dans le public ont alors brandi des panneaux
sur lesquels on pouvait lire «merci». L'Arménie a salué «un apport
appréciable de l'Allemagne à la reconnaissance et à la condamnation
internationale du génocide arménien». (francais.rt)
Berlin et Ankara cherchent à limiter les dégâts
La Turquie et l'Allemagne ont assuré
vendredi que leur relation historique ne serait pas détruite après la
reconnaissance par le Bundestag du génocide arménien sous l'empire
ottoman, une initiative qui a suscité l'ire d'Ankara.
Dans un effort apparent de maintenir les tensions sous contrôle, le
Premier ministre turc Binali Yildirim a insisté sur l'importance des
relations avec l'Allemagne, où le porte-parole de la chancelière Angela
Merkel a estimé que les liens avec la Turquie étaient suffisamment
solides pour encaisser de tels désaccords.
La chambre basse du Parlement allemand a voté jeudi une résolution qui
reconnaît le génocide arménien, déclenchant la fureur de la Turquie,
qui a rappelé son ambassadeur à Berlin pour protester contre cette
"erreur historique" et menacé de prendre des mesures de rétorsion.
Ces turbulences renforcent l'inquiétude au sujet de l'application d'un
accord controversé entre l'Union européenne et la Turquie, porté par
Berlin, qui a considérablement réduit l'afflux de migrants en Europe.
Ankara menace de ne plus appliquer ce pacte, faute d'obtenir à ses
conditions une exemption de visas Schengen pour ses ressortissants.
"L'Allemagne et la Turquie sont deux alliés très importants. Personne
ne doit s'attendre à ce que les relations se détériorent totalement
d'un seul coup à cause de cette décision ou de décisions semblables", a
déclaré vendredi M. Yildirim.
"Quelles que soient les conditions, nous poursuivrons les relations
avec nos amis, avec nos alliés", a-t-il souligné, prévenant toutefois
que les "réponses appropriées" seraient données après des consultations
avec l'émissaire turc rappelé de Berlin.
- 'Le chaud et le froid' -
"Cette résolution va sérieusement affecter les liens turco-allemands",
avait averti après le vote le président turc Recep Tayyip Erdogan,
actuellement en déplacement en Afrique.
Estimant lui-aussi que la résolution avait "sérieusement endommagé les
relations entre l'Allemagne et la Turquie", M. Yildirim a souligné que
moins de la moitié des députés allemands avaient pris part au vote.
La relation germano-turque est suffisamment forte pour "résister aux
différences d'opinion", a déclaré vendredi à Berlin Steffen Seibert,
porte-parole de la chancelière allemande, laquelle n'avait pas assisté
au vote jeudi.
En déplacement vendredi en Azerbaïdjan, pays qui traverse une grave
crise avec l'Arménie au sujet du Nagorny-Karabakh, M. Yildirim a
réitéré que la Turquie considérait la résolution allemande comme "nulle
et non avenue" et espéré que les "profondes relations turco-allemandes"
seraient "impactées le moins possible".
Signe que la reconnaissance du génocide arménien reste un siècle plus
tard une ligne rouge en Turquie, les journaux turcs, d'habitude
divisés, ont unanimement condamné la décision du Bundestag.
A Ankara quelques dizaines de manifestants réunis vendredi devant
l'ambassade d'Allemagne ont lancé des oeufs vers le bâtiment, scandant
"l'Allemagne nazie génocidaire" sous l'oeil vigilant de la police.
La résolution du Bundestag arrive à un moment critique des relations
entre Ankara et Berlin, qui se sont détériorées ces dernières semaines
en raison du blocage sur l'accord sur les visas, qui fait partie du
pacte plus large sur les migrants.
Si la flambée de tensions est scrutée de près en Europe, les
observateurs estiment que, passée l'indignation, les liens pourraient
s'en sortir sans trop d'entailles.
"Ankara a l'habitude depuis des années de souffler le chaud et le froid
face à des Etats qui reconnaissent le génocide, mais les relations
reviennent toujours tôt ou tard à leur point de départ", a indiqué à
l'AFP l'historien et politologue turc Samim Akgönül, de l'Université de
Strasbourg (France).
De fait, Ankara et Berlin sont liés par des intérêts économiques
majeurs: leurs échanges s'est élevé en 2015 à 35 milliards de dollars
et le secteur touristique turc, en pleine crise, a plus que jamais
besoin des millions de visiteurs allemands.
Si la résolution du Bundestag constitue un pas supplémentaire vers une
reconnaissance officielle en Allemagne du génocide des Arméniens, le
texte n'engage pas le gouvernement de Mme Merkel.
Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de
manière systématique à la fin de l'Empire ottoman. Plus de vingt pays,
dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu qu'il y avait eu un
génocide.
La Turquie affirme pour sa part qu'il s'agissait d'une guerre civile
dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé
la mort. (AFP, 3 juin
2016)
Le Bundestag a reconnu le génocide arménien malgré les pressions d'Ankara
Les députés allemands sont appelés à
adopter jeudi une résolution reconnaissant le génocide arménien, un
vote contesté avec véhémence par la Turquie, partenaire clé mais
difficile notamment sur la question cruciale de la crise migratoire en
Europe.
L'Arménie a elle appelé les élus à ne pas se laisser "intimider" avant
le vote de la mi-journée sur ce texte intitulé "Souvenir et
commémoration du génocide des Arméniens et d'autres minorités
chrétiennes il y a 101 ans". Ce projet a toutes les chances d'être
adopté, les groupes parlementaires de la majorité - les conservateurs
de la CDU/CSU et le SPD - ainsi que les Verts, formation de
l'opposition, l'ayant proposé.
Dans ce texte que l'AFP a pu consulter, le Bundestag, chambre basse du
Parlement allemand, "déplore les actes commis par le gouvernement Jeune
Turc de l'époque, qui ont conduit à l'extermination quasi-totale des
Arméniens".
Le Bundestag regrette aussi "le rôle déplorable du Reich allemand qui,
en tant que principal allié militaire de l'empire ottoman (...) n'a
rien entrepris pour stopper ce crime contre l'Humanité".
Ce vote risque de venir compliquer des relations déjà tendues avec
Ankara notamment sur l'application d'un accord controversé entre
l'Union européenne et la Turquie, porté par Berlin, qui a permis de
réduire considérablement l'afflux de migrants en Europe. Le président
turc Recep Tayyip Erdogan menace de ne pas appliquer ce pacte, faute
d'obtenir à ses conditions une exemption de visas Schengen pour ses
concitoyens.
- Piège -
Mardi, le chef de l'Etat turc a téléphoné à la chancelière Angela
Merkel pour lui faire part de ses "inquiétudes" et souligner que "ce
piège" pourrait "détériorer toutes nos relations avec l'Allemagne".
Mercredi son Premier ministre, Binali Yildirim, a qualifié d'"absurde"
l'initiative des députés.
Côté gouvernement allemand, Angela Merkel "ne participera pas au vote"
en raison d'autres obligations mais elle a soutenu le texte lors d'un
scrutin test mardi au sein du groupe parlementaire conservateur, selon
une porte-parole, Christiane Wirtz.
Les remous causés par la résolution inquiètent cependant jusque dans
les rangs du gouvernement allemand. Le ministre des Affaires
étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a déjà exprimé des réserves et son
porte-parole a dit "espérer" qu'il ne causera pas de "perturbation
durable des relations avec la Turquie".
Dans une interview au quotidien allemand Bild, mercredi, le président
arménien Serge Sarkissian a lui encouragé les députés allemands à ne
pas se laisser "intimider" par la Turquie.
"Ce ne serait pas juste de ne pas nommer génocide le génocide des
Arméniens uniquement parce que cela met en colère le chef d'Etat d'un
autre pays", déclare M. Sarkissian, en référence au président turc.
Selon lui, l'accord sur les migrants conclu avec l'Union européenne,
sera de toute façon "difficile à appliquer dans la durée avec un
partenaire comme la Turquie".
La résolution du Bundestag constitue un pas supplémentaire vers une
reconnaissance officielle en Allemagne du génocide des Arméniens, après
que le président allemand a, le premier, utilisé le terme de génocide
pour qualifier les massacres commis contre les Arméniens en 1915. Mais
le texte n'engage pas le gouvernement de Mme Merkel.
Les Arméniens estiment que 1,5 million des leurs ont été tués de
manière systématique à la fin de l'Empire ottoman. Nombre d'historiens
et plus de vingt pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont
reconnu un génocide.
La Turquie affirme pour sa part qu'il s'agissait d'une guerre civile,
doublée d'une famine, dans laquelle 300 à 500.000 Arméniens et autant
de Turcs ont trouvé la mort. (AFP, 2 juin
2016)
Fureur turque après la reconnaissance du génocide arménien
La Turquie a réagi avec colère jeudi à l'adoption à la quasi-unanimité
par les députés allemands d'une résolution qui reconnaît le génocide
arménien, rappelant son ambassadeur à Berlin et menaçant d'une riposte
en pleine crise migratoire.
L'Allemagne, par la voix de son ministre des Affaires étrangères
Frank-Walter Steinmeier, a cherché à calmer la fureur de cet important
partenaire en disant espérer qu'il n'y aurait pas de "réactions
excessives" d'Ankara. Le chef de la diplomatie a souligné que les
députés avaient voté "en toute indépendance".
Ce vote complique des relations déjà tendues avec Ankara notamment sur
l'application d'un accord controversé entre l'Union européenne et la
Turquie, porté par Berlin, qui a considérablement réduit l'afflux de
migrants en Europe. Partenaire incontournable sur ce dossier, la
Turquie menace de ne pas appliquer ce pacte, faute d'obtenir à ses
conditions une exemption de visas Schengen pour ses citoyens.
"Cette résolution va sérieusement affecter les liens turco-allemands",
a averti après le vote le président turc Recep Tayyip Erdogan qui
effectuait une visite au Kenya. Il a promis que des "démarches"
seraient entreprises à son retour en Turquie.
Des manifestants nationalistes, certains en tenue traditionnelle
ottomane, se sont rassemblés devant le consulat allemand à Istanbul,
brandissant des pancartes où l'on pouvait lire "le génocide arménien,
le plus gros mensonge en 100 ans", ou faisant le signe des "Loups
gris", mouvement d'extrême droite turc.
Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, a lui annoncé le rappel "pour des consultations" de l'ambassadeur en Allemagne.
Plus virulent encore, le ministre de la Justice Bekir Bozdag, cité par
le quotidien Milliyet, a renvoyé l'Allemagne à son passé nazi :
"D'abord, vous
brûlez des juifs dans des fours et ensuite vous venez accuser le peuple turc de cette calomnie de génocide".
Le chargé d'affaires de l'ambassade d'Allemagne a également été
convoqué au ministère turc des Affaires étrangères, selon des sources
diplomatiques allemandes.
La chancelière allemande Angela Merkel a quant à elle souligné peu
après le vote auquel elle n'a pas participé que son gouvernement
voulait favoriser "le dialogue entre l'Arménie et la Turquie" et que
les trois millions de personnes d'origine turque vivant en Allemagne en
"étaient et restaient" des citoyens à part entière.
- Menaces de mort -
Le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, a adopté la
résolution intitulée "Souvenir et commémoration du génocide des
Arméniens et d'autres minorités chrétiennes il y a 101 ans" à la
quasi-unanimité des députés présents (une voix contre et une
abstention) à la mi-journée. Des personnes présentes dans le public ont
alors brandi des panneaux sur lesquels on pouvait lire "Danke" (merci).
Juste après le vote, l'Arménie a salué "un apport appréciable de
l'Allemagne à la reconnaissance et à la condamnation internationale du
génocide arménien".
A l'ouverture des débats au Bundestag, son président, Norbert Lammert,
a souligné que cette assemblée n'était pas "un tribunal" mais que les
députés allemands prenaient "leurs responsabilités" en se prononçant
sur une telle résolution.
Il a déploré les "nombreuses menaces, y compris de mort" ayant visé
certains députés en amont de ce débat, notamment les élus ayant des
origines turques, en particulier le chef de file des Verts Cem Özdemir.
Celui-ci a été qualifié aussi "d'ennemi de la Turquie" par le journal
Yeni Safak.
La majorité des orateurs a pris soin de souligner que cette résolution
ne visait pas les autorités turques actuelles mais le gouvernement
Jeune Turc responsable des massacres de 1915.
Mme Merkel n'a pas assisté aux débats mais, au cours d'un vote-test au
sein du groupe parlementaire conservateur, elle avait soutenu la
résolution.
La résolution du Bundestag constitue un pas supplémentaire vers une
reconnaissance officielle en Allemagne du génocide des Arméniens, après
que le président allemand a, le premier, utilisé le terme de génocide
l'année dernière. Mais le texte n'engage pas le gouvernement de Mme
Merkel.
Les Arméniens estiment qu'un million et demi des leurs ont été tués de
manière systématique à la fin de l'Empire ottoman. Nombre d'historiens
et plus de vingt pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont
reconnu qu'il y avait eu un génocide.
La Turquie affirme pour sa part qu'il s'agissait d'une guerre civile,
doublée d'une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et
autant de Turcs ont trouvé la mort. (AFP, 3 juin
2016)
Les raisons profondes de la reconnaissance du génocide arménien par l'Allemagne
Laurent Leylekian
Le Bundestag (Parlement allemand) a adopté ce jeudi 2 juin une
résolution de "reconnaissance du Génocide des Arméniens et des autres
minorités chrétiennes de l'Empire ottoman".
Si cette reconnaissance politique -même tardive- d'une vérité
historique réjouira évidemment les partisans de la justice et de la
morale, elle ne peut qu'intriguer ceux qui s'intéressent aux relations
internationales contemporaines: pourquoi cette résolution? Et pourquoi
maintenant alors que les relations germano-turques sont plus tendues
que jamais et alors même cette reconnaissance aurait eu plus d'impact
l'année dernière, à l'occasion du centième anniversaire du génocide?
La réponse est en fait dans la question et, comme souvent, c'est
l'évolution conjoncturelle des circonstances politiques qui a rendu
nécessaire cette avancée politique structurelle. La résolution était
prête de longue date mais c'est par opportunisme que le pouvoir
allemand a permis qu'elle soit aujourd'hui adoptée. Pour Mme Merkel et
son gouvernement, c'est une façon de dire "stop" aux dérives de plus en
plus autocratiques du pouvoir turc. C'est aussi une façon de réaffirmer
les rapports de puissance réels entre Berlin et Ankara en notifiant
indirectement à M. Erdogan qu'il est sans doute allé trop loin dans son
chantage aux réfugiés. Bien sûr, l'homme fort d'Ankara vitupère et
menace d'ores et déjà l'Allemagne de représailles diverses et variées.
Mais on peut réellement douter que la Turquie soit en mesure de fâcher
Berlin après avoir déjà coupé les ponts avec Moscou et réduit à néant
son influence au Proche-Orient.
A cet égard, on mesure le chemin parcouru par rapport à 2015 où une
résolution similaire avait finalement été retirée de l'ordre du jour du
Bundestag sous pression probable de M. Steinmeier -le Ministre allemand
des Affaires Etrangères. Pourtant, et le Président Joachim Gauck et le
Président du Bundestag Norbert Lammert avaient ouvertement évoqué le
génocide lors de discours d'hommage à l'occasion du centenaire de ce
crime. Il est cependant plausible qu'à l'époque, la diplomatie
allemande croyait encore à la sincérité de la Turquie dans sa volonté
de limiter les flux de réfugiés et à son efficacité dans la mise en
œuvre des accords alors envisagés. Il est clair que ce n'est plus du
tout le cas aujourd'hui.
Une résolution remarquable
Il n'en reste pas moins que les termes de la résolution adoptée -et la
manière dont elle a été adoptée- sont remarquables. D'une part, c'est
l'ensemble de la classe politique allemande -conservateurs,
socialistes, verts et gauche radicale- qui ont soutenu cette initiative
à travers deux résolutions séparées (CDU/CSU-SPD-Grünen d'une part, Die
Linke d'autre part). On mesurera en particulier le cheminement
politique des Verts et des socialistes allemands: tout au long des
années 2000, les socio-démocrates et les Verts allemands et européens
ont massivement soutenu la politique négationniste d'Ankara, aveuglés
qu'ils étaient par les promesses que l'AKP formulait au sujet de la
démocratisation de la Turquie et par un affichage antimilitariste du
mouvement islamiste qui résonnait avec leur ADN. Depuis quelques
années, clairement, ces mouvements progressistes ont décillé. Le cas du
Président des Verts allemands, M. Özdemir -circassien d'origine turque-
est particulièrement emblématique et on peut supposer que s'il a
soutenu l'AKP d'alors en tant que force alléguée de démocratisation de
son pays d'origine, il en est aujourd'hui l'un des détracteurs les plus
critiques au regard du traitement réservé par Ankara à ses minorités et
à ses démocrates.
Le contenu de la résolution adoptée à une écrasante majorité
impressionne également, surtout lorsqu'on le compare à la résolution
qu'avait déjà adoptée le Bundestag il y a 11 ans. Dans ce texte de 2005
-à l'époque porté par l'étoile montante des conservateurs, une certaine
Mme Merkel- le Parlement allemand s'était bien abstenu d'employer le
mot de génocide en le reléguant dans le seul exposé des motifs.
Au contraire, la résolution adoptée ce jour apparaît irréprochable: non
seulement, elle emploie sans ambages le terme politiquement très
signifiant de génocide -y compris jusque dans son titre- mais elle
insiste sur la nécessité éducative pour les "universités allemandes de
traiter de la déportation et l'extermination des Arméniens dans le
cadre de l'analyse de l'histoire des conflits ethniques dans le 20ème
siècle dans les programmes et d'informer les générations futures".
Et loin de se contenter avec facilité de blâmer les seuls Turcs, la
résolution insiste sur "la responsabilité partielle de l'Empire
allemand" et " le rôle déplorable" tenu à l'époque par l'Allemagne pour
encourager "le gouvernement fédéral à continuer de consacrer une
attention à la mémoire et au traitement des déportations et des
massacres des Arméniens en 1915".
La sensibilité particulière de l'Allemagne
On ne peut donc que louer le Bundestag et le courage politique par
lequel il a adopté une résolution d'une telle force, même si cela est
finalement peu surprenant. A travers la reconnaissance de sa
responsabilité pour la Shoah, l'Allemagne sait mieux que toute autre
qu'il n'y a d'autre issue pour la Turquie qu'une reconnaissance pleine
et entière du Génocide des Arméniens.
C'est d'ailleurs ce que dit la résolution en affirmant que "notre
propre expérience historique en Allemagne montre combien il est
difficile pour une société de travailler un chapitre sombre de son
propre passé. Néanmoins, une évaluation honnête de l'histoire est la
base la plus importante pour la réconciliation tant au sein de la
société et avec les autres".
Du reste, l'intelligentsia allemande comprend de moins en moins
pourquoi l'Allemagne a dû s'excuser et s'engager dans une politique de
réparation à l'égard du peuple juif et pourquoi la Turquie en serait
dispensée à l'égard du peuple arménien. Début mai, une centaine
d'intellectuels allemands de premier rang ont ainsi appelé Mme Merkel à
favoriser la résolution adoptée ce jour.
C'est sans doute dans cette sensibilité particulière des Allemands
-au-delà des circonstances politiques des relations germano-turques- et
en dépit des pressions d'une forte minorité turque de plus en plus
communautarisée -qu'il faut chercher les raisons d'une résolution aussi
audacieuse. (http://www.huffingtonpost.fr)
La reconnaissance du génocide arménien dans le monde
Un nombre croissant de parlements, principalement en Europe, à l'instar
du Bundestag jeudi, ont voté des lois ou des résolutions reconnaissant
explicitement le génocide arménien, à l'inverse d'autres pays
s'abstenant de prononcer ce mot qui met la Turquie en fureur.
Selon l'Institut national arménien, 26 autres parlements ont reconnu le
génocide : Argentine, Autriche, Belgique, Bolivie, Brésil, Bulgarie,
Canada, Chili, Chypre, France, Grèce, Italie, Liban, Lituanie,
Luxembourg, Pays-Bas, Paraguay, Pologne, Russie, Slovaquie, Suède,
Suisse, Etats-Unis, Uruguay, Vatican, Venezuela. Mais ces votes peuvent
revêtir des formes et avoir des portées juridiques très diverses.
- Reconnaissance et négationnisme -
La France a été, en janvier 2001, le premier grand pays à reconnaître
le génocide arménien. La négation de ce génocide n'est cependant pas
pénalisée, le Conseil constitutionnel ayant censuré en février 2012 une
loi en ce sens, la jugeant contraire à la liberté d'expression.
Au contraire de la France, certains pays pénalisent la négation du
génocide arménien à l'instar de la Suisse, où un négationniste a été
condamné par le tribunal fédéral en 2007, et Chypre par une loi adoptée
en avril 2015. En Slovaquie, la négation est également passible de
prison.
La loi chypriote établit le 24 avril, date des premiers massacres en
1915, comme Journée nationale du souvenir dans ce pays, où les membres
de la minorité arménienne sont pour la plupart des descendants des
rescapés du "génocide".
- D'autres parlements européens -
Parmi les Parlements ayant récemment adopté une résolution
reconnaissant le génocide figurent le Parlement luxembourgeois, en mai
2015, et belge, en juillet de la même année. La résolution adoptée par
les députés belges ne reconnaît toutefois pas explicitement le
caractère de génocide aux massacres et déportations d'Arméniens.
Le Parlement européen a reconnu le génocide dès 1987.
Le caractère génocidaire des massacres et déportations survenus entre
1915 et 1917 a été reconnu par les Parlements de plusieurs autres pays
tels la Russie (1994), la Grèce (1996), l'Italie (2000), les Pays-Bas
(2004), la Suède (2010).
Le 24 avril 2015, en pleine commémoration par l'Arménie du 100e
anniversaire du génocide, le pape François parle de "premier génocide
du XXe siècle" à propos du massacre des Arméniens, dans le cadre très
solennel de la basilique Saint-Pierre. Une première au Vatican.
Plus symboliquement, les députés autrichiens ont observé en avril 2015,
une minute de silence en mémoire du génocide arménien, une première
dans ce pays autrefois allié à l'empire ottoman et où ce terme n'a
jamais été endossé officiellement.
- Hésitations américaines
Le 20 avril 1965, l'Uruguay a été le premier pays au monde à
reconnaître le génocide arménien. D'autres pays d'Amérique latine ont
suivi comme le Vénézuela, l'Argentine, le Chili, la Bolivie, le
Paraguay et le Brésil.
La Chambre des Communes canadienne a reconnu le génocide arménien en 2004.
Aux Etats-Unis, le Congrès a reconnu le génocide avec l'adoption de
résolutions par la Chambre en 1975 et 1984. Lorsqu'il faisait campagne
pour la Maison Blanche en 2008, Barack Obama s'était engagé à
reconnaître le génocide, un terme qu'il n'a cependant jamais employé en
tant que président. (AFP, 2 juin
2016)
Info-Türk editor Doğan Özgüden was honored by EAFJD
(Also two short clips from this conference and award ceremony on
http://fb.me/89ADrDuCB
http://fb.me/47cVrY2Dc
On May 31, 2016, the European Armenian Federation for Justice &
Democracy (EAFJD) organized a panel at European Parliament in Brussels on "Armenian
Genocide: Recognition&Restoration of Cultural Heritage", with the
participation of:
Geoffrey ROBERTSON, QC, Human Rights barrister,
Ove BRING, Professor in International Relations,
Cem SOFUOGLU, Turkish Human Rights lawyer,
Guillaume PERRIER, journalist,
Doğan ÖZGÜDEN, journalist, human rights activist
Hosted by MEP Charles TANNOCK, the meeting was
moderated by Hagop DER KHATCHADOURIAN, International coordinator of
Armenian National Committees.
During the panel, Info-Turk editor Doğan ÖZGÜDEN was honored by EAFJD
Chairman Kaspar Karampetian for "his lifelong fight for Human Rights, Democracy, Justice and Truth".
PM Yildirim says ‘Ordinary Incidents’ for Armenian Genocide
Prime Minister Binali Yıldırım has spoken at Ankara Esenboğa Airport
prior to his visit to Northern Cyprus as to the Armenian Genocide bill
to be discussed tomorrow (May 2) in Germany.
Yıldırım using the phrase “ordinary incidents” for the Armenian
Genocide said “Absurd voting” for the voting of the bill and expressed
that the relations with Germany will be damaged.
Yıldırım said the following as to the matter:
“Incidents that could happen in any society…”
“First of all, this voting is ridiculous. [Allegations] out of the
whole cloth, ordinary incidents lived in World War First conditions and
could happen in any society.
“May every country’s past, history be researched but may it be carried
out by historians. It is wrong if we turn it into a tool of politics”.
“Relations will be damaged”
“That is why our relations with Germany will be damaged. We don’t want that.
“That is why Mr. President [Recep Tayyip Erdoğan] called Mrs. [German
Chancellor Angela] Merkel, and that Mrs. Merkel called me as I am the
Prime Minister and I expressed her our sensitivity.
“I hope they won’t turn a deaf ear to 3.5 million Turks in Germany. I hope reason will prevail”.
Yıldırım added that even if the bill is adopted, they won’t recognize it.
(BIA, June 2, 2016)
Les députés allemands veulent reconnaître le génocide arménien
Les députés allemands doivent adopter jeudi une résolution
reconnaissant le génocide arménien, un texte qui suscite les vives
critiques du président turc, Recep Tayyip Erdogan, dans un contexte de
relations déjà tendues avec Berlin.
Ce débat intervient en pleine dispute sur l'application d'un accord
controversé avec l'Union européenne, porté par Berlin, qui a permis de
réduire considérablement l'afflux de migrants en Europe mais que M.
Erdogan menace de ne plus appliquer.
Le projet de résolution parlementaire allemande intitulé "Souvenir et
commémoration du génocide des Arméniens et d'autres minorités
chrétiennes il y a 101 ans" est proposé par les groupes parlementaires
de la majorité - les conservateurs de la CDU/CSU et le SPD - ainsi que
par celui des Verts, formation de l'opposition. Il a toutes les chances
d'être adopté.
Dans ce texte que l'AFP a pu consulter, le Bundestag, chambre basse du
Parlement allemand, "déplore les actes commis par le gouvernement Jeune
Turc de l'époque, qui ont conduit à l'extermination quasi-totale des
Arméniens".
Le Bundestag regrette aussi "le rôle déplorable du Reich allemand qui,
en tant que principal allié militaire de l'empire ottoman (...) n'a
rien entrepris pour stopper ce crime contre l'Humanité".
L'an dernier, à l'occasion du centenaire de ces évènements, le
président allemand Joachim Gauck avait, le premier, utilisé le terme de
"génocide" pour qualifier ces massacres perpétrés par les Turcs
ottomans, qui ont fait, selon les Arméniens, 1,5 million de victimes
entre 1915 et 1917.
Cette première reconnaissance officielle du génocide en Allemagne avait
provoqué la colère d'Ankara, le président turc accusant M. Gauck "de
soutenir les revendications basées sur les mensonges arméniens".
(AFP, 31 mai
2016)
New Assyrian Genocide Monument to be erected in Switzerland
Locarno. – Seyfo Center, The Assyrian Genocide Research Center will be
holding another commemoration with a monument dedicated to the martyrs
of the Assyrian genocide, which will be erected on June 18, 2016, at
11:00 AM, in Parco Della Pace, Locarno Switzerland.
101 black balloons that symbolize the 101 years Anniversary of the
Assyrian genocide of 1915, shall be released in their honor. Swiss
politicians, as well as representatives of the Assyrian organizations,
will hold speeches.
Today we witness again with anguish, a recurrence of those similar
horrific events of the past in Iraq and Syria because extremist crimes
have been denied and gone unpunished for 101 years. Many Assyrian
representatives from the United States, Australia, and Europe will
attend the opening ceremony of the Assyrian genocide monument in
Locarno.
Join us to learn what can be done to make our voices heard globally.
We will neither forget, nor let it be forgotten.
Politique
intérieure/Interior Politics
MHP dissidents gained enough support for extraordinary convention
Dissidents in the Nationalist Movement Party (MHP) managed to make
substantial changes to the party’s internal regulations through an
extraordinary convention in Ankara on June 19, marking an important
milestone in their months-long legal fight to topple long-time party
chair Devlet Bahçeli.
The Trustee Board charged with holding the convention upon a court
decision announced the official opening of the meeting after
registering the presence of 752 out of 1,187 delegates, over the
required 594, at the convention hall on June 19.
The MHP leadership, however, claimed that only 495 delegates had signed
in, rendering the convention null and void as the required majority was
two thirds.
The Ankara 13rd Notary Court, tasked with registering the participants,
stated that 657 delegates had signed in but the counting process was
ongoing. It said it would make an official statement on June 20.
MHP leader Bahçeli did not join the convention but met with his closest
aides at the party headquarters to evaluate the developments. Before
the convention, Bahçeli urged the dissidents that the June 19
convention had no legality as he had already called an extraordinary
convention on July 10.
All four prominent candidates to take over the party leadership - Meral
Akşener, Sinan Oğan, Ümit Özdağ and Koray Aydın - participated in the
convention and presented a picture of unity, appearing hand-in-hand
together on stage.
“We wish Bahçeli was here as well. He is the head of this party and our
leader. He opted not to be here but that won’t stop our efforts to come
to power,” Oğan told private broadcaster CNN Türk.
The MHP will hold another extraordinary convention on July 10, with
dissidents hoping that one of the four candidates will garner enough
votes to be elected to replace Bahçeli.
Opposition makes key changes
The dissidents have made substantial amendments to the MHP’s internal
regulations, although their initial plan was to change only one article
disallowing leadership changes through extraordinary conventions. Under
normal conditions, the MHP’s regular convention would take place in
2018.
In total, the delegates approved 14 amendments to regulations,
particularly related to disciplinary measures, in a bid to nix
potential moves by the MHP leadership to move against contenders due to
face Bahçeli on July 10.
The amendments also aimed to nullify already ongoing disciplinary
procedures launched against dissidents since the general election last
November.
The MHP’s poor performance in the election, as well as Bahçeli’s open
support for the ruling Justice and Development Party (AKP) on a number
of critical issues, sparked a massive in-house reaction against his
17-year-long leadership.
(hurriyetdailynews.com, June 19, 2016)
Erdogan persiste à vouloir réaménager la place Taksim
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé samedi qu'un projet de
réaménagement de la fameuse place Taksim d'Istanbul, à l'origine d'une
violente fronde antigouvernementale en juin 2013, irait de l'avant
malgré l'hostilité de la société civile.
"Un projet sur lequel nous devons nous pencher avec courage est (celui
concernant) le parc Gezi à Taksim. Nous allons y construire cet édifice
historique", a-t-il dit dans un discours public à Istanbul.
L'homme fort de la Turquie évoquait ainsi un projet immobilier contesté
dans le coeur de la partie européenne de cette mégapole qui est composé
d'un complexe d'habitation et commercial reconstituant une ancienne
caserne ottomane datant du XIXe siècle.
La construction d'une mosquée est aussi prévue à ses abords.
"Si nous voulons protéger notre histoire, il nous faut reconstruire
cette oeuvre historique, nous allons la rebâtir", a encore dit M.
Erdogan.
La mairie d'Istanbul, aux mains du Parti de la justice et du
développement (AKP) au pouvoir de M. Erdogan, avait donné en novembre
2012 son feu vert à un projet de rénovation de la place Taksim qui
prévoyait sa transformation en zone piétonne et la destruction du petit
parc Gezi qui la borde.
La mobilisation d'une poignée d'écologistes contre ce projet et la
violente répression policière qui s'est abattue sur eux en juin 2013
ont donné suite à une vague de violentes manifestations contre la
dérive autoritaire et islamiste du gouvernement au pouvoir depuis 2002
qui a ébranlé toute la Turquie.
Cette fronde a fait au moins huit morts et des milliers de blessés.
Les autorités turques ont depuis interdit tous les rassemblements sur
la place Taksim, qui sont systématiquement dispersés par la force.
Le réaménagement de Taksim a été suspendu après les émeutes, mais en
juillet 2015 la justice turque a reconnu aux autorités locales le droit
de réaliser le projet controversé. (AFP, 18 juin
2016)
Erdogan et le mystère du diplôme
L'omnipotent chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan est-il vraiment
diplômé d'université, comme le demandent ses opposants? Cette question
est explosive car en Turquie, sans justifier de quatre ans d'études
supérieures, on ne peut prétendre à la présidence.
"Vous voulez que l'on fasse 10 millions de copies de ce diplôme pour
l'envoyer aux adresses de tout le monde ?", a répondu lors d'une
conférence de presse mercredi le porte-parole de la présidence Ibrahim
Kalin, visiblement lassé de ce débat récurrent.
La question du diplôme de l'homme fort de Turquie est sensible : sans
le précieux sésame, un citoyen ne peut pas occuper la magistrature
suprême, selon la Constitution.
Alors que le débat battait son plein, le président Erdogan a reçu début
juin en grande pompe son 44ème doctorat honoris causa, de l'Université
Makerere de Kampala, la capitale ougandaise, où il était en déplacement.
Cette boulimie suscite l'hilarité de ses détracteurs qui mettent en
cause l'authenticité de son propre diplôme universitaire. A titre de
comparaison, le président américain Barack Obama n'a "que" six
doctorats honoraires.
D'après sa biographie officielle, M. Erdogan a été diplômé en 1981,
après quatre années d'études (bac+4), de la faculté des sciences
économiques et administratives de l'Université de Marmara, à Istanbul,
après un parcours en lycée professionnel formant des imams, dont il est
particulièrement fier.
L'université en question, dont le recteur actuel, Mehmet Emin Arat, est
un ancien camarade de classe du président, avait publié la photo du
diplôme lors de la première élection présidentielle au suffrage
universel, en 2014, à l'issue de laquelle, après trois mandats de
Premier ministre, M. Erdogan avait été élu à la tête de l'Etat.
- 'Nos oeuvres', d'Erdogan -
Habitué des polémiques -il a récemment déclaré que les femmes sont
"incomplètes" si elles rejettent la maternité-, M. Erdogan a balayé les
critiques concernant son diplôme lors d'un discours le week-end dernier
devant les nouveaux diplômés de la faculté de théologie de cette même
université.
"C'est plutôt un président sans diplôme qui est incomplet", ont répliqué des turques en colère sur les réseaux sociaux.
"Malgré toutes les explications et les déclarations qui ont été faites
à ce sujet, certains veulent avec insistance relancer le débat. Quoi
que vous fassiez, nos oeuvres parlent d'elles-mêmes", a asséné devant
un parterre acquis le président turc, qui utilise régulièrement la
première personne du pluriel pour se désigner.
Toutefois le débat sur son diplôme ne cesse de revenir sur la scène
politique alors que M. Erdogan cherche avec insistance, malgré
l'hostilité de l'opposition, à renforcer ses prérogatives
présidentielles, autre sujet de grande controverse.
"M. Erdogan n'a pas un diplôme d'université, mais de collège (premier
cycle)", c'est-à-dire bac+2 ou +3, d'un établissement qui n'a été
rattaché à l'Université de Marmara qu'en 1983, soit après les études du
président, a affirmé mercredi l'Association des professeurs
d'université (Univder), dans un communiqué.
Un ancien procureur, actuellement à la tête d'une association de
magistrats, Omer Faruk Eminagaoglu, a déposé une plainte devant le
parquet d'Ankara et le haut conseil électoral (YSK), réclamant que M.
Erdogan soit déchu de son mandat car l'absence, selon lui, d'un diplôme
le rend automatiquement inéligible. Celui-ci évoque même l'hypothèse
d'une falsification du diplôme pour pouvoir prétendre au poste suprême.
L'autorité électorale a cependant entretenu le doute en rejetant la
plainte, dans un pays où le régime de M. Erdogan contrôle l'ensemble
des administrations.
Twitter bruissait jeudi de commentaires sur l'affaire, des internautes
s'attaquant au dirigeant turc et bravant ainsi les poursuites
judiciaires que ses avocats lancent quotidiennement pour "insulte"
contre journalistes, intellectuels ou simples citoyens.
"Cette personne qui a si envie d'enfiler une robe universitaire, la
honte!", a lancé sur Twitter Belgin Güneri sous le mot dièse
#diplomasidasahte (#SonDiplomeAussiEstFaux).
Mais nombreux sont aussi ceux qui défendent le "Raïs", qui incarne à
leur yeux la grandeur de la Turquie. "Le raïs a donné des cacahuètes
pour distraire ses critiques pendant que l'homme combat le monde
entier", a estimé un autre internaute, Fatih Kavalci. (AFP, 9 juin
2016)
CHP leader complains of death threat
Main opposition Republican People’s Party (CHP) leader Kemal
Kılıçdaroğlu said on June 8 that a bullet was thrown at him during the
funeral of two police officers killed in a June 7 terrorist attack in
Istanbul, which he regarded as a death threat. Kılıçdaroğlu said the
attacker belonged to a small group protesting the CHP head during the
funeral and threw the bullet at him “in front of a former president
[Abdullah Gül], the prime minister [Binali Yıldırım], the interior
minister [Efkan Ala], and many police officers.” The man responsible
for the act was taken into police custody after warnings from CHP
officials.
“I consider this a death threat,” said Kılıçdaroğlu, referring to the
typical Mafioso message of sending a bullet or a bullet cartridge to
the targeted person. “The police were supposed to protect us and the
crowd at the funeral … But the attacker did this with no obstruction
from the police officers; in fact it was almost like he was
coordinating with them.”
The CHP head added that his body guards had collected the bullet (which
he showed to the press in a plastic bag) carefully in order not to
damage the finger prints, saying they would deliver it to the police.
Kılıçdaroğlu also said they were warned by security officials not to
attend the funeral because of the danger of incidents or attacks taking
place. “But nobody can stop us from attending the funerals of our
fallen ones in the struggle against terror … They are our martyrs; the
martyrs of all people.” (hurriyetdailynews.com, June 9, 2016)
‘Parliamentary Immunity’ Call to CHP from 4 Academics Arrested Earlier
Four academics who were arrested for signing the declaration entitled
“We will not be a party to this crime” have called on the Republican
People’s Party (CHP) MPs to give signature to prevent lifting
parliamentary immunities.
Assist. Prof. Dr. Esra Mungan, Assoc. Prof. Dr. Kıvanç Ersoy, Assist.
Prof. Dr. Meral Camcı, and Assist. Prof. Dr. Muzaffer Kaya called out
to CHP MPs that “We remind you of your historical responsibility! 110
signatures is needed! You give a signature too!”
The constitutional amendment bill concerning lifting parliamentary
immunities was approved in parliament. 110 MP signatures is needed for
mass appeal to the Constitutional Court to annul the amendment.
“Don’t be a party to this crime”
The declaration of the four academics entitled “Our call on CHP MPs” is as follows:
“While we were imprisoned, you too are accountable to all CHP members
joining Freedom Watches in front of the prisons, CHP’s women and young
people of whom we have always felt support.
“Turkey has become a country in which academics, attorneys, workers,
students, journalists are being frequently detained. At the end of this
course, now a Turkey in which even MPs could be arrested, democracy and
freedom of expression are totally annihilated is being constructed.
Don’t be a party to this crime!
“While we were in prison, a considerable part of CHP MPs, provincial
and district organizations gave us huge support and stood by us our
freedom of expression.
“We witnessed considerable part of CHP MPs’ standing by law and saying
‘no’ against the act intending to lift parliamentary immunities of some
MPs in an unconstitutional way.
“We as academics struggling for peace and democracy, urge you the CHP
MPs to give signature to enable this act be brought to the Constitution
Court despite all threats and crackdowns. We hope that you will side
with democracy and law”.
(BIA, June 3, 2016)
Erdoğan Receives 44th Honorary PhD, His Diploma Still Disputed
President Recep Tayyip Erdoğan has been awarded honorary PhD by
Makarere University in Uganda which is his first stop in Eastern Africa
visit.
The number of honorary PhDs of Erdoğan has risen to 44.
Erdoğan’s diploma is being disputed
On the other hand, the disputes on Erdoğan’s diploma are persisting.
Journalists Arzu Yıldız being tried over insulting the President
Erdoğan had demanded in the court that Erdoğan’s diploma be requested
from the Marmara University. Yıldız in her plea had said, “If the
diploma is fabricated, then it is an evidence in favor and the case
drops; if not, then the President will be cleared and this dispute in
public ends”.
Following the discussions sparked upon this, it has come to the agenda
that access to the diploma archive of the Marmara University was denied
upon the ruling of İstanbul Anadolu 5th Criminal Court of Peace blocked
access on July 18, 2014.
The ban order issued right before the presidential elections was revoked upon the objection.
Today the archive is accessible. There is no record as to Erdoğan in
the system search but it is unknown whether the archive includes all
diplomas.
Nationalist Movement Party (MHP) MP, Yusuf Halaçoğlu as well had alleged in June 2015 that Erdoğan’s diploma was fake.
“I am telling the President Erdoğan that your diploma is fake, he
doesn’t sue me. If it were something else, he would have done that a
long time ago. In order to become President, one has to graduate from a
four-year faculty, the Faculty of Economics and Administrative Sciences
in Sultanahmet was a three-year faculty at the time of his graduation”.
Following Halaçoğlu’s statement, Erdoğan had shared his diploma. There
were remarks on social media that the diploma was fabricated.
(BIA, June 2, 2016)
Erdogan condamne la répression policière en France!
Le président turc Recep Tayyip Erdogan,
vivement critiqué après la répression policière de manifestations
antigouvernementales en 2013, a "condamné" lundi l'usage de la force
par la police française contre des manifestants, se disant même
"préoccupé" de la situation dans le pays.
"Je condamne la violence exercée par la police française contre les
gens qui usent de leur droit de manifester", a lancé Recep Tayyip
Erdogan lors d'un discours public à Istanbul.
"Ils (les pays d'Europe) nous avaient fait remarquer qu'il étaient
inquiets (de la situation en Turquie). Eh bien, moi-aussi, je suis
préoccupé par ce qui se passe en France", a dit avec ironie l'homme
fort du pays.
M. Erdogan a aussi vivement critiqué les médias occidentaux qui, selon
lui, n'ont pas couvert la fronde sociale en France, née de la
contestation d'une réforme du droit du travail que le gouvernement
socialiste veut mettre en oeuvre.
Peu avant, le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères,
Tanju Bilgiç, avait lui aussi fait part de sa "préoccupation", invitant
les autorités françaises à se garder de "tout usage excessif de la
force".
En juin 2013, une vague inédite de violentes manifestations avait fait
vaciller le gouvernement islamo-conservateur turc, dirigé par M.
Erdogan, qui a été élu président en 2014.
Cette contestation avait démarré par la mobilisation d'une poignée
d'écologistes opposés à un plan d'aménagement urbain qui prévoyait la
destruction du parc Gezi, un jardin public de la place Taksim
d'Istanbul.
La violente répression de ce noyau de protestataires avait déclenché un
mouvement de masse contre M. Erdogan, accusé par ses détracteurs de
dérive autoritaire et de vouloir "islamiser" la Turquie. Les heurts
entre policiers et manifestants avaient fait 8 morts et plus de 8.000
blessés.
(AFP, 31 mai
2016)
Forces
armées/Armed Forces
Des gardes turcs tirent sur des Syriens à la frontière, 8 morts
Au moins huit Syriens, dont quatre enfants, ont été tués par des tirs
de gardes-frontières turcs alors qu'ils tentaient de fuir leur pays en
guerre dimanche avant l'aube, rapporte l'Observatoire syrien des droits
de l'Homme (OSDH).
L'opposition syrienne en exil, soutenue par la Turquie et basée à
Istanbul, a de son côté fait état de 11 morts. Elle a dénoncé dimanche
cette "tragédie", appelant le pays "ami" à mener une enquête et à
donner des instructions pour que ce genre d'incidents ne se répète pas.
"Les informations selon lesquelles les gardes turcs auraient tiré sur
des Syriens à la frontière ne reflètent pas la réalité", a de son côté
réagi le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
La Turquie agit "pour défendre ses frontières de toutes activités
illégales dont la contrebande et le terrorisme", a-t-il ajouté sans
autre détails.
"Huit civils, dont six d'une même famille, ont été tués et huit autres
ont été blessés lorsque des gardes-frontières turcs ont ouvert le feu
sur eux alors qu'ils tentaient de pénétrer dans le territoire turc" du
côté de la province d'Idleb (nord-ouest), a indiqué l'OSDH.
Parmi les victimes figurent quatre enfants, précise l'Observatoire,
ajoutant que certains blessés se trouvent dans un état grave.
Ankara a démenti à plusieurs reprises des rapports, dont ceux de Human
Rights Watch (HRW), faisant état de tirs meurtriers de gardes contre
des civils syriens tentant de passer en Turquie.
Les victimes de dimanche étaient des déplacés fuyant la région de
Minbej dans le nord syrien où une offensive de forces soutenues par
Washington est en cours depuis le 31 mai pour s'emparer de ce fief du
groupe Etat islamique, d'après l'OSDH qui dispose d'un large réseau de
sources à travers le pays.
Selon l'Observatoire, au moins 60 personnes, tous des civils, ont été
tués par des tirs des gardes turcs depuis le début de cette année.
En mai, le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que son pays
n'avait pas eu recours à la force contre les réfugiés syriens à la
frontière au lendemain de la publication d'un rapport accusateur de
HRW. En avril, Ankara avait démenti des tirs similaires, après un autre
rapport de HRW.
Le gouvernement turc soutient qu'il pratique une politique de portes
ouvertes pour les réfugiés syriens, mais depuis plusieurs mois, la
frontière est techniquement fermée.
La Coalition de l'opposition a exprimé sa "surprise et condamnation
après cette horrible tragédie contre nos frères fuyant le régime (du
président Bachar al-) Assad", estimant que "la mort de Syriennes et
Syriens sans défense est en contradiction avec l'hospitalité du
gouvernement et du peuple frère turc".
La Turquie abrite près de trois millions de réfugiés syriens ayant fui
la guerre qui ravage leur pays depuis cinq ans et qui a fait plus de
280.000 morts. (AFP, 19 juin
2016)
La Turquie condamnée pour la violence contre un objecteur de conscience
Un objecteur de conscience turc, qui avait été frappé à coups de pieds
et de poings dans une prison militaire où il avait été écroué pour
"désobéissance", a obtenu mardi la condamnation de son pays devant la
Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).
Le requérant, Enver Aydemir, qui s'était déclaré objecteur de
conscience en 2007, à l'âge de 30 ans, affirme avoir subi ces violences
au centre pénitentiaire militaire de Maltepe, à Istanbul, en décembre
2009.
A l'issue d'une longue procédure, engagée pour "désobéissance
persistante" et "désertion", il a été condamné en 2013 à 10 mois
d'emprisonnement, peine ensuite commuée en une amende. Son pourvoi
devant la Cour de cassation militaire est actuellement pendant.
De l'aveu même de la justice militaire turque, il est "établi que deux
militaires (ont) commis des actes de violence" contre le requérant, et
ce bien que les responsables n'aient pas été condamnés, ont observé les
magistrats européens.
Ces violences, "assurément de nature à créer des sentiments de peur,
d'angoisse et d'infériorité propres à humilier, avilir et briser
éventuellement la résistance physique et morale" de l'intéressé,
étaient donc assimilables à des traitements inhumains ou dégradants,
prohibés par la Convention européenne des droits de l'homme, a tranché
la Cour.
Les autorités d'Ankara devront verser 15.000 euros de dédommagement moral à l'objecteur de conscience.
La Cour européenne n'a cependant pas conclu à une violation de sa
liberté de conscience, car elle a observé que le requérant n'avait pas
mis en avant ses convictions religieuses pour se soustraire à ses
obligations militaires, mais plutôt des opinions politiques : il ne
voulait pas servir l'armée d'une République laïque. (AFP, 7 juin
2016)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Des propos choc sur "l'attaque de Charlie Hebdo"
Sur l'écran quatre visages connus dans les médias pro-gouvernementaux,
ensemble pour discuter des attaques terroristes qui touchent le monde.
Bayram Zilan, correspondant de Milat à Ankara, Haci Yakisikli,
chroniqueur dans le journal ultraconservateur Yeni Akit (qui avait
qualifié de «pervers» les victimes homosexuelles de l'attentat
d'Orlando), sont présents mais ce sont les propos du ténor de la
discussion, Hasan Açikalin, qui font froid dans le dos.
«Les attaques terroristes, y compris celle du 11 septembre, ont été
bénéfiques pour les musulmans», lâche-t-il. Le monde aurait compris que
les musulmans peuvent se mobiliser.
Un cheminement de discussion hallucinant qui aboutit finalement à une conclusion sur la France.
En bref, Charlie Hebdo a mérité son sort en caricaturant le prophète de
l'Islam. Ils ont payé les conséquences et ont accepté de ne plus
reproduire ces dessins. Açikalin a également estimé que les musulmans
n'étaient pas libres en Turquie car ils ne peuvent pas être polygames.
La vidéo a provoqué une vague d'indignation sur les réseaux sociaux en
Turquie, certains internautes se demandant «ce qu'ils avaient consommé
avant le programme».
Le CSA turc, en général si prompt à envoyer des avertissements pour les
chaînes d'opposition, n'a pas encore réagi. Aucun procureur ne s'est
pas non plus encore manifesté pour lancer une enquête pour "apologie de
terrorisme". (https://www.zamanfrance.fr)
Le Dieu de l'Islam, qu'est-ce qu'il veut? Facilité ou difficulté?
Dieu vous veut la facilité, et ne vous veut point la difficulté. » En
prenant assise sur cet extrait d’une sourate du Coran, l’Exécutif des
musulmans de Belgique a autorisé les étudiants en pleine session
d’examens à rattraper les jours de jeûne plus tard dans l’année.
C’était sans compter sur les réactions d’une
certaine frange de la communauté et sur les résistances internes au
Conseil des théologiens…
Ledit conseil s’est senti le besoin de « préciser »
cette fatwa. En préambule, Taher Tujgani, président du Conseil des
théologiens, rappelle qu’ « il va de soi que toute personne qui rompt
volontairement le jeûne [...] transgressant ainsi sans aucune raison
valide légalement, sera en état de péché explicite ». Quant aux
étudiants, « il est impératif, entame Tujgani , que les élèves ayant
atteint l’âge de puberté veillent […] et qu’ils soient déterminés de
jeûner tout en implorant et invoquant Dieu l’Exalté de les aider et de
les renforcer face à l’accomplissement de leur devoir ».
Quid de la dérogation ? L’argumentaire, développé en
plus de dix lignes, se veut très, très pointilleux. Les élèves qui
seraient amenés à rompre le jeûne doivent pour cela être « convaincus
qu’ils sont affaiblis » et que, s’ils continuaient le jeûne, « ils
subiraient un fort affaiblissement évident, handicapant leur aptitude à
relire et à réviser les cours [...], et qu’ils sont de même fortement
convaincus d’échouer les épreuves et d’avoir une faible moyenne [...],
de faire baisser ainsi le niveau scolaire ». Rien que ça.
Traduction libre : lorsque l’étudiant approche de la
syncope, il peut s’autoriser une datte. Et puis, c’est tout ! Car le
théologien poursuit : « Après quoi, il se doit de faire preuve
d’abstinence le restant de la journée observant ainsi l’honorabilité du
mois de Ramadan. »
Comme si le message n’était pas encore assez clair,
le président du Conseil conclut : « Notons que l’atteinte à
l’honorabilité du mois de Ramadan a pour conséquence le péché, la
sanction (divine) et le devoir de rachat de cette faute. »
« Dieu vous veut la facilité »...
(Le Soir, 21 juin 2016)
La police disperse une manifestation contre l'attaque islamiste
La police a dispersé samedi soir plusieurs centaines de manifestants
qui protestaient dans le centre d'Istanbul après une attaque menée la
veille par des islamistes contre des fans de Radiohead réunis pour
écouter le dernier disque du groupe de rock, en plein ramadan.
La police a fait usage de canons à eau et à tiré des balles en
caoutchouc et des gaz lacrymogènes, dispersant quelque 500 manifestants
dans le quartier de Cihangir, au coeur de la plus grande ville de
Turquie, a rapporté un photographe de l'AFP.
Les manifestants, qui s'étaient retrouvés en début de soirée, ont crié
des slogans tels "tous ensemble contre le fascisme" ou qualifiant le
président turc Recep Tayyip Erdogan de "voleur" et de "meurtrier".
Ils se sont dispersés après moins d'une heure dans des petites rues du
quartier, suffoquant sous l'effet des gaz lacrymogènes mais
l'intervention de la police n'a apparemment pas fait de blessé.
Vendredi soir, une vingtaine d'islamistes avaient fait irruption dans
la petite boutique d'un disquaire où s'étaient réunis autour d'un verre
des amateurs de musique pour écouter le dernier album du groupe de rock
britannique Radiohead.
Une vingtaine de personnes en colère, criant "Qu'est-ce que vous faites
ici pendant le ramadan, sortez!", étaient entrées au Velvet IndieGround
situé dans le quartier branché de Tophane où des fans écoutaient
l'album "A Moon Shaped Pool" ("Une piscine en forme de lune").
Les islamistes, qui dénonçaient la consommation d'alcool lors du mois
de jeûne musulman, ont dégradé du matériel et poussé les gens à
l'extérieur du magasin en les insultant et en les frappant, selon une
vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
"Nous vous tuerons, espèces de bâtards", a lancé l'un des assaillants.
Le groupe Radiohead a dénoncé l'attaque dans un communiqué sur internet.
"Nos pensées vont à ceux qui ont été attaqués ce soir à Velvet
IndieGround à Istanbul. Nous espérons qu'un jour, nous serons en mesure
de mettre derrière nous ces actes d'intolérance violente. Pour
l'instant, nous ne pouvons qu'offrir à nos fans à Istanbul notre amour
et notre soutien". (AFP, 18 juin
2016)
Des islamistes attaquent des mélomanes lors d'une diffusion de Radiohead
Un groupe d'islamistes a attaqué vendredi soir des mélomanes qui
s'étaient réunis lors du ramadan chez un disquaire d'Istanbul autour
d'un verre pour écouter le nouvel album du groupe de rock britannique
Radiohead, ont rapporté les médias turcs.
Au moins deux personnes ont été blessées, selon des témoins cités par
l'agence de presse Dogan et la police a ouvert une enquête.
Une vingtaine de personnes en colère criant "Qu'est-ce que vous faites
ici pendant le ramadan, sortez!" ont fait irruption au Velvet
IndieGround situé dans le quartier branché de Tophane où des fans du
groupe écoutaient le nouvel album, "A Moon Shaped Pool" ("Une piscine
en forme de lune").
Les islamistes, qui dénonçaient la consommation d'alcool lors du mois
de jeûne musulman, ont dégradé le matériel et poussé les gens à
l'extérieur du magasin en les insultant et en les frappant, selon les
images diffusés sur les réseaux sociaux.
"Nous vous tuerons, espèces de bâtards", a lancé l'un des assaillants.
Rayka Simoni, qui se trouvait à l'extérieur du magasin de disques, a
expliqué à l'agence Dogan avoir vu "des gens attaquer un groupe de fans
qui écoutaient tranquillement de la musique en sirotant une bière".
"Vingt personnes ont commencé à lancer des bouteilles contre les gens
et ils ont donné des coups de poing à mon ami qui leur a dit qu'il
n'était pas correct de frapper les femmes", a-t-elle indiqué.
Ce disquaire appartient à un Sud-coréen installé à Istanbul et
plusieurs de ses concitoyens se trouvaient sur les lieux lors de
l'agression, selon l'édition internet du journal Hürriyet.
Cette journée d'écoute du nouvel album a eu lieu dans plusieurs magasins de disques du monde.
Le groupe Radiohead a dénoncé l'attaque dans un communiqué sur
l'internet. "Nos pensées vont à ceux qui ont été attaqués ce soir à
Velvet IndieGround à Istanbul. Nous espérons qu'un jour, nous serons en
mesure de mettre derrière nous ces actes d'intolérance violente. Pour
l'instant, nous ne pouvons qu'offrir à nos fans à Istanbul notre amour
et notre soutien".
Une manifestation de protestation était prévue samedi soir devant le magasin du disquaire attaqué.
Dans le passé des galeries d'art de ce district européen de la première
mégapole turque ont fait l'objet d'attaques similaires par des
habitants du quartier, traduisant un choc des cultures en plein
centre-ville entre laïcs et musulmans conservateurs.
La Turquie est dirigée depuis 2002 par un régime islamo-conservateur décrié par ses détracteurs pour son conservatisme. (AFP, 18 juin
2016)
Prison à vie pour les auteurs du premier attentat de l'EI
Trois membres de l'organisation Etat islamique (EI), auteurs du premier
attentat attribué au groupe jihadiste en Turquie, ont été condamnés
mercredi à plusieurs peines de prison à perpétuité par un tribunal
turc, a rapporté l'agence de presse Dogan.
Cendrim Ramadani, Benyamin Xu et Muhammed Zakiri, trois étrangers dont
la nationalité n'a pas été précisée, ont été condamnés à plusieurs
peines de prison à vie, assorties d'une période de sûreté totale de 477
années, a détaillé Dogan.
Ils ont été reconnus coupables d'avoir tué par balles, le 20 mars 2014,
un gendarme, un policier et un civil à Ulukisla, un district de la
province de Nigde (sud de la Turquie), lors d'un contrôle routier.
Cette attaque est considérée par les autorités comme le premier acte
sanglant commis sur le sol turc par l'EI, auquel ont depuis été
attribuées plusieurs attaques, dont l'attentat le plus meurtrier de
l'histoire turc, à Ankara, le 10 octobre 2015 (103 morts).
Un Azerbaïdjanais, Fuad Mövsümöv, a par ailleurs été condamné à 13 ans
et 9 mois de prison ferme, reconnu coupable d'être "membre d'une
organisation terroriste" et de "falsification de documents officiels",
selon l'agence.
La Turquie est en état d'alerte maximale après avoir été frappée cette
année par une série d'attentats meurtriers liés au conflit kurde ou
attribués à l'EI, qui ont fait des dizaines de tués.
L'EI n'a à ce jour revendiqué officiellement aucun attentat en Turquie.
Longtemps accusées de soutenir des combattants jihadistes en Syrie, les
autorités turques ont multiplié ces derniers mois les arrestations et
les démantèlements de cellules terroristes sur son territoire.
La Turquie, membre de l'Otan et de la coalition antijihadiste menée par
les Etats-Unis, semble également avoir renforcé ses opérations contre
l'EI dans le nord de la Syrie, où les jihadistes contrôlent des zones à
la frontière turque. (AFP, 15 juin
2016)
Funérailles de Mohammed Ali: Vexé, Erdogan rentre en Turquie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan qui devait assister aux
funérailles de Mohamed Ali a décidé d'écourter son séjour à Louisville
(Kentucky, centre), vexé par l'accueil que lui ont réservé les
organisateurs, ont rapporté les médias turcs.
M. Erdogan s'était vu refuser avant cette visite de prendre la parole à l'occasion de la cérémonie qui doit avoir lieu vendredi.
L'homme fort de Turquie accompagné notamment de son gendre, Berat
Albayrak, qui est ministre de l'Energie, a assisté jeudi à la veillée
mortuaire puis a décidé d'écourter brusquement son séjour qui devait
initialement se poursuivre jusqu'à vendredi soir.
Selon le quotidien Hurriyet Daily News qui a cité des sources du
cabinet présidentiel, M. Erdogan aurait été particulièrement vexé qu'on
lui ait refusé de déposer sur le cercueil du boxeur un morceau de
l'étoffe noire ornée de versets coraniques, la Kiswa, qui recouvre la
Kaaba, construction cubique au centre de la grande mosquée de La Mecque.
Par ailleurs, les gardes du corps du chef de l'Etat turc et les
services secrets américains auraient eu un différent en marge des
obsèques, selon le quotidien et l'agence de presse Dogan.
Mohamed Ali est vénéré dans tout le monde islamique pour s'être
converti à la foi musulmane en 1964 et avoir défendu les valeurs
pacifiques et universelles de l'islam tout au long de sa vie.
Le déplacement de M. Erdogan, accusé d'autoritarisme par ses opposants,
avait provoqué une controverse en Turquie, frappée cette semaine par
des attentats à la bombe, revendiqués par les rebelles kurdes, qui ont
coûté la vie à 17 personnes, renforçant davantage les craintes
sécuritaires dans le pays. (AFP, 10 juin
2016)
Erdogan persiste: "Ayez trois enfants au moins"
Le président Recep Tayyip Erdogan a exhorté dimanche les femmes turques
à avoir au moins trois enfants, jugeant la vie d'une femme "incomplète"
si elle n'avait pas de descendance.
Ces remarques du président turc sont les dernières d'une série de
déclarations controversées visant à accroître la population de son
pays, déjà en forte augmentation ces dernières années.
M. Erdogan a souligné qu'il était un fervent supporter du travail des
femmes, mais que ceci ne devrait pas constituer un obstacle au fait
d'avoir des enfants.
"Rejeter la maternité signifie renoncer à l'humanité", a-t-il dit dans
un discours lors de l'inaugration du nouveau siège de l'Association des
Femmes turques et de la Démocratie (KADEM).
"Je recommenderais d'avoir au moins trois enfants", a-t-il déclaré à cette occasion.
"Les familles fortes mènent aux nations fortes", a-t-il souligné.
Lundi dernier, il avait estimé que le planning familial et la
contraception ne convenaient pas aux familles musulmanes, s'attirant
alors les foudres d'activistes féminines.
La population de la Turquie a atteint près de 79 millions d'habitants
en 2015, contre 68 millions en l'an 2000, selon les statistiques
officielles.
M. Erdogan lui-même est père de quatre enfants, deux garçons et deux filles. (AFP, 5 juin
2016)
La contraception pas pour les musulmans, selon Erdogan
"Aucune famille musulmane" ne peut accepter la contraception et le
planning familial, a estimé lundi le président turc Recep Tayyip
Erdogan, qui en a appelé aux mères pour accroître le nombre de Turcs.
"Je le dis clairement (...) Nous allons accroître notre descendance", a
déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Istanbul. "On nous parle de
contraception, de planning familial. Aucune famille musulmane ne peut
avoir une telle mentalité".
"Ce que dit mon Dieu, ce que dit mon cher prophète, nous irons dans
cette voie", a poursuivi le chef de l'Etat turc: "Dans ce cadre, le
premier devoir appartient aux mères."
Le président turc est un habitué des déclarations à l'emporte-pièce. Il
avait déjà assuré que les femmes devaient avoir au moins trois enfants,
critiqué l'avortement décrit comme un "crime contre l'Humanité", et
dénoncé la "trahison contre des générations de Turcs" que représente à
ses yeux le planning familial.
"Je sais qu'il y en aura encore qui en seront gênés, mais pour moi la
femme est avant tout une mère", avait déclaré M. Erdogan à l'occasion
de la Journée des droits des femmes, le 8 mars.
L'opposition et les mouvements féministes turcs reprochent au régime du
président islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002, d'entretenir les
violences contre les femmes avec des préjugés religieux.
La présence d'une seule femme -Fatma Betül Sayan Kaya, au ministère de
la Famille- dans le nouveau gouvernement turc du Premier ministre
Binali Yildirim a également été critiquée.
"Vous ne pourrez pas usurper notre droit à la contraception, ni nos
autres droits, avec vos déclarations moyenâgeuses. Nous défendrons nos
droits", a déclaré lundi sur Twitter le collectif "Kadin Cinayetleri",
qui milite contre les violences faites aux femmes.
M. Erdogan, père de quatre enfants, deux filles et deux garçons, a déjà
émis des propositions pour limiter le droit à l'avortement et la pilule
du lendemain.
La Première dame de Turquie, Emine Erdogan, s'est quant à elle
illustrée dimanche en défendant l'accès à l'emploi des femmes.
"L'indicateur le plus révélateur de l'intégration des femmes dans la
vie économique, c'est l'emploi", a-t-elle déclaré, exhortant les
autorités à faire plus pour "assurer l'égalité sociale entre les
genres".
La population turque a connu une croissance exponentielle ces dernières
années. Le pays compte aujourd'hui environ 79 millions d'habitants.
(AFP, 31 mai
2016)
Socio-économique
/ Socio-economic
La Turquie épinglée par la CEDH à propos des violences conjugales
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a épinglé mardi la
Turquie pour avoir "fermé les yeux" sur le sort d'une femme victime de
violence conjugale, qui fut tuée par son mari alors même qu'elle avait
déposé plainte à quatre reprises contre lui.
Il est "inacceptable que la défunte ait été laissée démunie et sans
protection face à la violence de son mari", a estimé la Cour, dénonçant
un "déni certain" de la part des autorités turques "quant à la gravité
des faits de violences domestiques, pourtant particulièrement
préoccupants" dans le cas de cette mère de sept enfants.
Entre juillet et octobre 2008, la victime, qui résidait à Diyarbakir,
dans le Kurdistan turc, avait déposé quatre plaintes contre son mari.
Il l'avait notamment blessée et menacée de mort à tel point qu'elle disait craindre pour sa vie et celle de ses enfants.
La justice avait réagi en délivrant des "ordonnances de protection et
d'injonction" à l'encontre du mari violent. L'intéressé ne s'y était
pas conformé, mais ne fut pas pour autant sanctionné, ce qui selon la
Cour a créé "un contexte d'impunité tel qu'il a pu réitérer, sans être
inquiété, ses violences à l'encontre de sa femme".
Pendant cette période, l'homme avait été convoqué devant un tribunal,
mais n'avait pas été placé en détention provisoire, contrairement aux
réquisitions du parquet.
Quelques semaines plus tard, l'époux avait tué sa femme d'une balle dans la tête, avant de se suicider.
"En fermant régulièrement les yeux sur la réitération des actes de
violences et des menaces de mort" dont cette femme a été victime, les
autorités "ont créé un climat propice à cette violence", a jugé la
CEDH, qui a ordonné à Ankara de verser 65.000 euros à la mère de la
victime, au titre de son préjudice moral. (AFP, 29 juin
2016)
Experts warn of potential 7.0 magnitude earthquake near Istanbul
The tension building along an active fault line near Istanbul’s
Princes’ Islands is powerful enough to create a 7.0 magnitude
earthquake, the results of a three-year-long European Union-supported
project led by Boğaziçi University’s Kandilli Observatory have
revealed.
The project, called MARSite, defined the Marmara Sea as one of the most
risk-prone regions around the Mediterranean Sea and put in place a wide
range of comprehensive monitoring activities in both the Marmara Sea
and its surrounding urban and rural regions.
Data from different scientific disciplines was collected and
coordinated to develop consistent models predicting the extent of risks
posed by fault lines in the area.
“An infrastructure was built that is capable of effectively monitoring
all sorts of data that might be used for earthquake analysis in parts
of the world with similar tectonic problems,” MARSite Project
Coordinator Prof. Nurcan Meral Özel was quoted as saying by Cihan News
Agency during a June 20 press conference organized to share the
research’s findings.
As part of efforts to detect underground tension, a deep well system
was designed and placed directly inside an active fault line, 150
meters below ground, in the Şarköy district of northwestern Tekirdağ
province.
The Marmara Sea fault line was monitored without interruption for three
years and over 30 studies were published based on data acquired from
the measurements.
According to the findings of the $8-billion project, very high tension
has built up near the Princes’ Islands, an archipelago off the coast of
Istanbul in the Sea of Marmara, powerful enough to create a 7.0
magnitude earthquake.
The tension is even higher than the degree measured ahead of the deadly
1999 earthquake in Turkey’s northwestern province of Kocaeli, which
killed at least 17,000 people, according to Özel.
On the other hand, the North Anatolian Fault is made up of smaller
pieces, hence a rupture would not be a big one emanating from a single
point, the professor added.
Özel said the project also monitored earthquake-related risks to the
Marmaray, a tunnel below the Bosphorus which connects Istanbul’s
European and Asian sides, and to the natural gas distribution system
which serves some 5.3 million consumers.
The possibility of a potential tsunami in the Marmara Sea was also
evaluated and an early warning system was developed, the project
coordinator added.
The City Risk Index 2015-2025 prepared by Lloyd’s, the world’s leading
market for specialist insurance and reinsurance, reported a 65 percent
chance of a 7.0 magnitude or higher earthquake in Istanbul in the next
30 years.
(hurriyetdailynews.com, June 21, 2016)
Dîner d'Erdogan avec une diva transsexuelle
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dîné à Istanbul avec la plus
célèbre transsexuelle de Turquie, selon des photos diffusées lundi par
ses services, quelques heures après que sa police antiémeutes y a
violemment dispersé une manifestation LGBT.
Le chef de l'Etat avait convié dimanche au repas de l'iftar, pour la
rupture du jeûne du ramadan, des artistes, parmi lesquels la très
flamboyante actrice et chanteuse Bulent Ersoy, connue dans toute la
Turquie.
Des photos de la présidence montrent le dirigeant turc et son épouse
voilée Emine assis à la même table que celle que les Turcs surnomment
"la Diva", pour cet iftar organisé dans la résidence officielle
stambouliote de M. Erdogan de Tarabya.
Bulent Ersoy, aujourd'hui âgée de 64 ans, a fait l'objet d'une
réassignation de sexe à Londres au début des années 80 qui lui a valu à
l'époque célébrité internationale et censure puis agression physique
dans son pays.
Le dîner avec M. Erdogan a provoqué des commentaires acides sur
Twitter. "Le pays est devenu un véritable cirque", estimait une
internaute tandis que d'autres relevaient que le président turc n'était
pas à une contradiction près.
Quelques heures avant ce dîner en effet, la police antiémeutes avait
tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser
une cinquantaine de membres de la communauté LGBT (lesbienne, gay,
bi-sexuels et transgenre) réunis au coeur d'Istanbul.
Des centaines de policiers bloquaient toutes les rues débouchant sur
l'artère commerçante d'Istiklal, assiégeant les abords de la place
emblématique Taksim, sur la rive européenne de la mégapole, pour
empêcher cette manifestation baptisée "Trans pride".
Elle s'inscrivait dans le cadre de la semaine LGBT en Turquie, qui
survient en plein ramadan. Mais les autorités d'Istanbul ont annoncé
vendredi avoir interdit la gay pride prévue le 26 dans la ville, afin
de "préserver la sécurité et l'ordre public", suscitant l'indignation
de la société civile. (AFP, 20 juin
2016)
Çilem Doğan, victim of husband violence, released
Çilem Doğan who had killed her husband inflicting violence on her has been released at the evening hours yesterday.
First words of Çilem Doğan welcomed by her family, women attorneys and
journalists have been “We will fight for women rights. We will say
‘Women shall not die’”.
Çilem Doğan put on trial before Adana 10th High Criminal Court on
charges of “willfully murdering her husband” had been sentenced to 15
years in prison on charge of murdering a close relative after good
conduct abatement. The chief judge had noted that Doğan had acted in
self defence and put the annotation on the verdict that she should thus
be acquitted.
The court has decided today (June 20) to release Çilem Doğan on bail in
amount of 15,178 Euro until the respective decision of the Supreme
Court of Appeal was issued.
Attorney Cemre Topal talking to bianet has noted;
“We are very happy. Her family is paying in the money right now. If the
judges sign the court decision before the end of the shift today, we
will get Çilem out. If not, then tomorrow. We are looking forward to
seeing her. May this decision be a hope for every woman who defends her
right to life”.
What had happened?
On July 8, 2015, Çilem Doğan had shot her husband Hasan Karabulut who
had inflicted violence on her and forced her to prostitution to death
in their bedroom with his gun, following which she had handed herself
in to the police.
The court had previously sentenced her to aggravated life imprisonment
on charges of murder and had later made a good conduct and provocation
abatement.
The chief judge has noted that Doğan had acted in self defence and put
the annotation on the verdict that she should thus be acquitted.
An appeal had been lodged to Supreme Court of Appeal requesting to reverse the decision.
(BIA, June 21, 2016)
WFTU denounces the arrest of DISK General Secretary
The World Federation of Trade Unions, representing 92 million workers
worldwide, strongly denounces the escalating policy of violation of
trade union rights in Turkey cultivating to the arrest of the General
Secretary of DISK.
Sister Arzu Çerkezoğlu was arrested at the Airport of Istanbul, Turkey
on June 17th, 2016 planning to travel for a personal matter to Germany
charged for having insulted the President Receb Tayyip Erdogan during a
speech she delivered on August 31, 2015 in Diyarbakir.
The WFTU denounces the Government of Turkey for severe violation and
repression of trade union freedom and expresses its solidarity with the
working class and people of Turkey in their struggle for labour, social
and democratic rights. Such acts aim to terrorize and weaken the
workers and trade union movement. Instead such acts must be confronted
by an even more organized, more determined and more class-oriented
trade union movement. (WFTU, June 19, 2016)
Petition to Ensure Pride Parade be Held in Safety
Petition has been launched in order for the 14th LGBTI Pride Parade on June 26 to be held in safety.
The traditional İstanbul LGBTI+ Pride Week celebrates its 24th
anniversary this year. The Pride Week activities to be held with the
theme “We are being organized” will be held in various venues free of
charge in Taksim and its around between June 20-26, 2016.
The Pride Week held with the participation of tens of thousands over 12
years was exposed to police attack last year for the first time in its
history.
Several groups made call for attack and threatened the Pride Parade via press statements.
18 LGBTI+ groups from 17 cities will attend the activities to be held within the scope of the Pride Week in İstanbul.
Alperen Group threatened
The ultra-nationalist Alperen Group held a press statement in Üsküdar
district of İstanbul at 10:30 p.m. yesterday (June 14). İstanbul
Provincial President, Kürşat Mican said should the state not halt the
parade, they as “representatives of deep nation” will prevent the
parade.
The statement included phrases like, “Our reaction will be harsh and clear”, “We are warning”.
Attack call on Facebook
The group called “Muslim Anatolian Youth” had created an event on
Facebook with the title “We won’t let dishonourable perverts march”.
The page also included expressions such as “On the 19th transvestites
will march and on the 26th all LGBTI perverts will march”.
While LGBTI+ activists were getting prepared to take action against Facebook Turkey, the event in question was removed.
Pride Week Committee had declared that they would press charges against the Muslim Anatolian Youth.
Vice PM’s response on Pride Parade: We can’t know
Vice Prime Minister Nurettin Canikli in the previous days had spoken as
follows in response to the question of a journalist as to the Pride
Parade:
“Of course there are some criteria for such permissions to be granted.
I am speaking from the point of authorities who will exercise power. It
will be permitted if it is fine with the authorities. We can’t know it
but necessary security measures will be taken if it is permitted”.
(BIA, June 15, 2016)
Animal Rights, Speciesism Workshops for Children Begin
The work of “Animal Rights and Speciesism Workshops” actualized by the
Protecting and Improving Animal Rights (HAGİD) with the support of the
Third Sector Foundation of Turkey (TÜSEV) started at the Bilgi
University yesterday (June 12).
In the work in which psychologists, teachers, child development
experts, attorneys, academics, child rights and animal rights activists
come together, topics have been handled such as the similarities
between child rights and animal rights, common issues coming up in
right struggles, and that different methods have been discussed in
order to raise awareness in children that animals are not properties
and they have rights like individuals.
With this work, it is planned to develop a workshop model for children
as to animal rights and speciesism and share it as open source in the
end of September.
“Pioneer in Turkey”
HAGİD Executive Board Member, Burak Özgüner emphasizing that the work is pioneer in Turkey, spoke as follows:
“We see by looking at the past in Turkey the awareness works carried
out have been restricted to concepts of love, compassion, mercy. As
much as we know how important love is, our intention is not merely to
plant animal love in children but manage to make them question
speciesism, which is a form of discrimination.
The “Animal Rights and Speciesism Workshops for Children” carried out
by the vegan animal rights activists, is being planned to be actualized
with the children from five socio-culturally different pilot areas. The
work aims to contribute to children to develop more just and equal
relations with animals in opposition to human oriented perspective in
people.
(BIA, June 13, 2016)
Court sentences ‘abused’ wife for murder of husband
A woman who killed her husband for allegedly forcing her into
prostitution was jailed for 15 years by a court in the southeastern
province of Adana on June 8. Çilem Doğan, 24, said that she killed her
husband, Hasan Karabulut, out of self-defense.
“I walked in the court’s corridors with bruises on my face to get
protection orders. I didn’t have any other options left,” said Doğan in
the courtroom during the final hearing of the case on June 8.
Doğan’s lawyers said she shouldn’t receive any jail time as the killing
was committed out of self-defense, but the claim was denied by the head
of the court, Ogün Madan. Her sentence was decreased from a life
sentence to 18 years and then to 15 years due to “good conduct.”
Doğan was reportedly exposed to violence following her marriage to
Karabulut in 2013. She reportedly sought a divorce but gave up after
family members tried to stop her and threats from her husband, who said
he would kill her family should the divorce take place.
Karabulut arrived in their apartment on July 8, 2015, and told Doğan
that they were going to the southern province of Antalya, where he said
she would be a prostitute along with three other women, as he also put
a gun under a pillow.
“We are going to Antalya. You will do prostitution with three women and
bring me money. Cut your relations with Adana,” Karabulut allegedly
said, before beating Doğan after she reacted to his demand. Doğan took
the gun from under the pillow and killed Karabulut.
Doğan said in the court that she was like “a dead person waiting for the reaper to come.”
“I was so afraid of Hasan. When I heard that he was sought by the
police for gang leadership, I cooperated with the police to get rid of
him. I told the police everything. I was like a dead person waiting for
the reaper to come. I was wondering when he would kill me if he found
out that I notified the police,” she said, while adding that he had
started forcing her into prostitution after 28 days of marriage.
“I have a child who is two and a half years old. I respect the pain
people are suffering from. Their [Karabulut’s parents] child and the
father of my child died. If I had place to go, I would. I learned about
the women’s shelters here. If the police in the police station directed
me to a shelter I would go. I wish the court had a tongue to speak and
tell you what I went through while I was getting the protection orders.
I had no other options. I was forced to do it, I wish it didn’t
happen,” she added.
Meanwhile, women’s rights groups who gathered to support Doğan weren’t allowed in the courtroom.
Doğan was detained at her father’s house in Adana and soon confessed to the murder.
“Will women always die? Let some men die too. I killed him for my honor,” Doğan told police on July 9, 2015.
While walking to the courthouse for a medical exam on the same day,
Doğan was photographed wearing a T-shirt reading: “Dear past, thanks
for all the lessons. Dear future, I am ready.”
Handcuffed between two police officers, Doğan also gave two “thumbs up” to the reporters following her.
(hurriyetdailynews.com, June 8, 2016)
Clowns Without Borders and the Humanitarian Summit in our Hearts
The World Humanitarian Summit organized last week in İstanbul has sparked various discussions and criticism.
Especially organizations such as Human Rights Association and Human
Rights Foundation of Turkey not being invited to the summit, andTurkey,
as the host of the summit, not signing declaration to remind the
participating states and armed groups in clash have been targets of
criticism. Doctors Without Borders (MSF) announcing that they have
stepped back from the summit arguing that “the summit was far from
supporting the obligations of the states to abide and apply the law
required by the international agreements concerning humanitarian aid
and refugees which they have signed, was one of many reactions.
While all these happened, the “humanitarian aid in our hearts” has been realized in Esenler, Tarlabaşı, Sultanbeyli in İstanbul.
Clowns Without Borders Organization has met with hundreds of children
and children refugees from Syria and Iraq in particular during four
days in the event organized by NGOs such as
Esenler Municipality, Tarlabaşı Community Center, Support to Life
Foundation, Human Resource Development Foundation and Goethe Institute.
Brenner: The real communication is from heart to heart
The team which has met with children between May 24-27 is from the German section of the Clowns Without Borders.
Miriam Brenner, a member of the organization has conveyed her
impressions upon the gathering in İstanbul as “Every time I meet
refugee children, I witness that not only children but also adults need
love and to be seen. Being together with them provides an unbelievable
energy. Hands, eyes looking at you and the ones who want to be seen by
you...While one observes these, he/she also witnesses all their
emotions like hope, sadness, fear and excitement”.
Brenner who has been a professional clown for 10 years, has joined the
Clowns Without Borders in 2009 and had conducted a series of activities
for war victim children and adults in Syria and Turkey before. Pointing
out to the needs of the refugees and migrants to be cherished, loved
and to have fun besides their basic needs like food, accommodation and
safety, Brenner says;
“In all these gatherings, we witness that the real communication is the
one from heart to heart and the refugees need it so much”.
“Laughing is the best medicine”
Clowns Without Borders is a group composed of clowns, acrobatic and
performing artists staging performances free of charge on a voluntary
basis.
The idea to from the group which took the road saying “Laughing is the
best medicine” and aims at making people in catastrophe areas affected
by disasters such as has came up in 1993 in Spain.
The German sector of the group has realized out a series of projects in
Romania, Ukraine, Sri Lanka, Georgia, India, Nepal, Kenya, Turkey,
Syria, Iran, Jordan, Israel, Albania and Germany since their
establishment in 2007.
The Turkey branch of the group continuing their activities in various
states of the world with participation of hundreds of people from
approximately 12 different countries, is in foundation phase.
(BIA, May 31, 2016)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Plainte en Allemagne contre Erdogan pour crimes de guerre
Deux avocates ont déposé lundi une plainte devant le Parquet fédéral
allemand contre le président turc Recep Tayyip Erdogan pour crimes de
guerre pour des exactions présumées commises par l'armée turque à
Cizre, ville turque à majorité kurde.
Les deux juristes, Britta Eder et Petra Dervishaj représentent les
proches de deux personnes tuées dans cette ville du sud-est de la
Turquie qui a vécu au rythme de violents combats et d'un couvre-feu
entre décembre et mars, et un député du Parti de la démocratie des
peuples (HDP, prokurde) également victime de ces crimes présumés.
Cette plainte qui concerne également des crimes contre l'humanité est
soutenue par plusieurs députés allemands de la gauche radicale Die
Linke, ainsi que des organisations de défense des droits de l'Homme.
Les plaignants "estiment avoir pour devoir moral de déposer plainte ici
en Allemagne pour les crimes de guerre systématiques commis en
Turquie", ont souligné les avocates.
Elles ont en particulier évoqué des exactions commises à Cizre où 178
personnes, qui s'étaient réfugiées dans des caves, ont été tuées. Leurs
cadavres avaient été retrouvés brûlés. Selon les juristes, des soldats
turcs auraient soit aspergé d'essence les entrées des caves avant d'y
mettre le feu, soit ils auraient tué ces civils à l'arme lourde avant
de brûler leur corps.
La plainte vise également d'autres responsables turcs de haut-rang,
notamment l'ancien Premier ministre Ahmet Dautoglu, selon l'agence
allemande DPA.
L'armée et la police turques avaient bouclé le 14 décembre tous les
accès à cette ville de 120.000 habitants proche des frontières syrienne
et irakienne, pour en déloger des partisans du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK, interdit) qui y avaient érigé barricades et défié
l'Etat turc en décrétant "l'autonomie".
En mars, la Fondation turque des droits de l'Homme (TIHV) avait affirmé
qu'au moins 178 civils avaient été tués lors de combats. Des dizaines
de milliers d'habitants de cette ville avaient été contraints à
l'exode. Le couvre-feu avait été partiellement levé début mars. (AFP, 27 juin
2016)
Erdogan attend d'autres désertions dans l'UE après le Brexit
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé que le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne marquait
"le début d'une nouvelle ère" et que l'UE pourrait être confrontée à
d'autres désertions d'Etats membres si elle ne se réformait pas.
"Je vois cette décision prise par le peuple britannique comme le début
d'une nouvelle ère pour le Royaume-Uni et l'EU", a dit M. Erdogan tard
vendredi lors de la rupture du jeûne du ramadan, dans sa première
réaction à l'annonce choc du Brexit.
"Comme le reste de la planète, nous nous attendions à un oui au
référendum mais voilà ce qui s'est passé", a dit le président au sujet
de la victoire au Royaume-Uni des tenants d'une sortie de Londres de
l'UE.
"Le problème aujourd'hui n'est pas la Turquie, mais l'UE elle-même", a
ajouté M. Erdogan dont le pays mène depuis des années de laborieuses
négociations d'adhésion avec le bloc européen.
Le départ d'autres Etats membres rique d'être "inévitable" si l'UE ne
revoit pas sa politique migratoire, qui provoque selon lui une montée
du racisme et de l'islamophobie en Europe, a poursuivi M. Erdogan.
"La Turquie prendra naturellement sa place au sein de l'Union si l'UE
se remet avec sincérité en question et fait ce qu'il faut rapidement",
a-t-il dit. "Si cela ne se produit pas ", l'UE "fera inévitablement
face à de nouvelles séparations sous peu", a averti le président turc.
La Turquie a déposé sa candidature en 1987 à l'entrée dans l'UE et
négocie péniblement depuis 2005 une adhésion reçue sans entrain par des
pays clés de l'Union.
Le jour même du référendum britannique, M. Erdogan avait lancé l'idée
d'une consultation des Turcs sur l'opportunité de poursuivre le
processus d'adhésion à l'Union européenne, exprimant de nouveau sa
frustration et qualifiant le bloc d'"islamophobe".
Il a accusé l'UE majoritairement chrétienne de ne pas vouloir de la Turquie car elle est "un pays à majorité musulmane".
Il s'en est de nouveau pris vendredi soir au Premier ministre David
Cameron qui avait déclaré que l'adhésion d'Ankara pourrait même ne pas
se concrétiser "avant l'an 3000", alors que les pro-Brexit agitaient
lors de la campagne du référendum l'épouvantail d'une vague
d'immigration de Turcs.
"Pourquoi a-t-il dit cela ?" a lancé M. Erdogan au sujet de ces propos ayant beaucoup heurté Ankara.
"Et que se passe-t-il maintenant? Regarde, tu n'as même pas pu tenir
trois jours !", a-t-il lancé à l'intention de M. Cameron qui a annoncé
sa prochaine démission. (AFP, 25 juin
2016)
Erdogan lance l'idée d'un référendum sur l'adhésion à l'UE
Le président turc Recep Tayyip Erdogan
pourrait bien avoir son référendum à lui : il a lancé l'idée d'une
consultation des Turcs sur l'opportunité de poursuivre le processus
d'adhésion à l'Union européenne, sur le même mode que la consultation
de jeudi au Royaume-Uni.
S'en prenant avec virulence à l'Europe, M. Erdogan -- qui a jusqu'à
présent toujours dit qu'une adhésion à l'UE était un but stratégique
pour la Turquie -- a déclaré pour la première fois qu'Ankara pourrait
organiser un référendum similaire à celui par lequel les Britanniques
se prononçaient jeudi sur une sortie ou un maintien du Royaume-Uni dans
le bloc euroépen.
"Nous pouvons consulter le peuple, de la même manière que le font les
Britanniques", a dit le président turc dans un discours prononcé tard
mercredi, selon l'agence de presse Anadolu.
"Nous demanderions : +Devons-nous poursuivre les négociations avec
l'Union européenne ou y mettre fin?+", a-t-il déclaré, et "si le peuple
dit +poursuivre+ alors nous poursuivrions".
M. Erdogan a accusé l'UE majoritairement chrétienne de ne pas
vouloir de la Turquie car elle est "un pays à majorité musulmane".
"Pourquoi traînez-vous autant ?", a-t-il lancé à l'attention de l'UE,
exprimant la frustration d'Ankara devant un processus enlisé.
Un important accord entre Ankara et Bruxelles en mars sur la
crise migratoire connaît des ratés, l'UE n'ayant toujours pas accordé
aux Turcs une exemption de visas dans la zone Schengen. "Vous ne tenez
pas vos promesses", a accusé le président, "c'est votre visage laid.
Quand Erdogan dévoile votre visage laid, vous devenez fous", a-t-il
lancé.
- 'Pas une menace' -
Jeudi, le chef de la diplomatie a évoqué lui aussi l'idée d'un
référendum: "Nous sommes aussi sous une grande pression de la part de
notre peuple qui nous demande ce que nous faisons dans un endroit où il
y a autant de sentiments antiturcs. Ils veulent plus d'action de notre
part et éventuellement, s'il y a un blocage, un réexamen" de nos
relations, a dit Mevlut Cavusoglu.
"Ce n'est pas une menace ou un chantage que nous faisons. La Turquie
consultera son peuple lorsqu'elle prendra une décision aussi vitale",
a-t-il assuré devant la presse.
Des sondages ont montré que si les Turcs étaient massivement en faveur
de leur adhésion à l'UE il y une décennie, moins de la moitié d'entre
eux y sont désormais favorables.
La Turquie a déposé sa candidature en 1987 et négocie péniblement
depuis 2005 une adhésion reçue avec un manque d'entrain par des pays
clés de l'Union.
Le Premier ministre britannique David Cameron ou la chancelière
allemande Angela Merkel ont souligné qu'une adhésion turque n'était
"pas à l'ordre du jour" et que ces négociations sont menées "avec une
issue ouverte".
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker
avait exclu tout élargissement avant 2020 et M. Cameron a déclaré que
l'adhésion d'Ankara pourrait même ne pas se concrétiser "avant l'an
3000", froissant au passage la sensibilité turque.
Un référendum en Turquie ne serait qu'un "instrument accessoire", "vu
l'incompatibilité totale des critères d'adhésion de l'UE et les
nécessités du système présidentiel" qui impliquent la répression de
nombreuses libertés, a déclaré à l'AFP Marc Pierini, analyste à la
Fondation Carnegie.
Un référendum en Turquie, a-t-il poursuivi, "dans le contexte actuel,
donnerait un non et conforterait les tendances populistes".
Les déclarations de M. Erdogan interviennent alors que l'UE et la
Turquie vont ouvrir le 30 juin un nouveau chapitre dans leurs
négociations d'adhésion, sur les questions budgétaires.
"Nous irons à Bruxelles pour rencontrer le vice-président de la
Commission européenne Frans Timmermans et discuter du blocage sur (...)
l'exemption de visa à l'occasion de l'ouverture d'un nouveau chapitre
de négociations", a déclaré jeudi Mevlut Cavusoglu.
"L'UE doit aussi tenir ses promesses", a-t-il ajouté, tout en répétant
que la Turquie "dans les conditions actuelles, ne peut apporter des
changements à sa législation antiterroriste", comme le lui demande
Bruxelles, qui la trouve trop large. (AFP, 23 juin
2016)
Adhésion à l'UE: ouverture le 30 juin d'un nouveau chapitre
L'Union européenne et la Turquie vont ouvrir le 30 juin un nouveau
chapitre dans leurs négociations d'adhésion, sur les questions
budgétaires, l'une des contreparties au pacte migratoire controversé
qu'ils ont signé en mars, a appris l'AFP mercredi de sources
diplomatiques.
La question de l'adhésion de la Turquie à l'UE est l'un des principaux
épouvantails agités par les partisans d'une sortie du Royaume-Uni de
l'Union dans la campagne pour le référendum de jeudi.
Le groupe "Vote Leave" ("Votez pour quitter" l'UE) a diffusé fin mai
une affiche sur laquelle on peut voir un passeport britannique en guise
de porte ouverte avec écrit à côté : "la Turquie (76 millions
d'habitants) rejoint l'UE".
Plusieurs dirigeants européens, à commencer par le Premier ministre
britannique David Cameron, mais aussi la chancelière Angela Merkel,
soulignent toutefois que cette adhésion n'est "pas à l'ordre du jour"
et que ces négociations sont menées "avec une issue ouverte". En
arrivant à la tête de la Commission européenne, son président
Jean-Claude Juncker a lui exclu tout élargissement avant 2020.
Les négociations en vue d'une adhésion de la Turquie à l'UE, ouvertes
en 2005, ont piétiné pendant des années. Mais elles ont été relancées à
la faveur d'un rapprochement sans précédent entre Ankara et Bruxelles à
l'automne dernier pour tenter d'endiguer l'afflux de centaines de
milliers de migrants vers le continent européen.
Le 14 décembre 2015, les 28 pays de l'UE et la Turquie avaient ouvert
le chapitre 17, sur la politique économique et monétaire, ce qui
portait à 15 le nombre de domaines de négociation sur un total de 35.
Le chapitre 33 qui doit être ouvert le 30 juin, au lendemain d'un
sommet de chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE consacré aux suites
du référendum britannique, porte sur les questions budgétaires et
financières.
Bruxelles et Ankara ont conclu le 18 mars un accord inédit et décrié,
prévoyant le renvoi systématique de tous les migrants traversant la mer
Egée vers la Turquie, même s'ils demandent l'asile, ce qui a fait
chuter de manière spectaculaire les arrivées sur les côtes grecques. En
échange, les Européens se sont engagés à accueillir des réfugiés
syriens directement depuis la Turquie.
Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a plusieurs fois menacé de
dénoncer cet accord s'il n'obtient pas rapidement la suppression des
visas pour les courts séjours de ressortissants turcs dans l'UE,
également prévue sous certaines conditions. (AFP, 22 juin
2016)
Turkey accused of holding back resettlement of refugees
The European Commission has expressed concern over the Turkish
authorities’ rejection of a number of refugees during the resettlement
process based on their educational level, sources from the European
Delegation to Turkey told the Hürriyet Daily News.
On the occasion of Ankara’s announcement that it will amend its Labor
Law to attract a high-qualified labor force through a practice called
the “turquoise card,” the related issue of refugees being settled in
Europe as part of the Turkey-EU Readmission Agreement struck in March
came onto the agenda.
Metin Çorabatır, the head of the Ankara-based Research Center on Asylum
and Migration (IGAM) and a former spokesman for the U.N. refugee agency
UNHCR in Turkey, told the Hürriyet Daily News last week that they had
heard of incidents where well-qualified refugees, granted the right to
be settled in EU countries as part of the March 18 deal, were being
prevented by Turkish authorities from leaving the country without
explanation.
Upon these incidents, the EU called the Turkish side for an explanation, Çorabatır said, citing “reliable sources.”
The response they were given was that “this is a ‘policy
implementation.’ We, Turkey, also need a qualified labor force,” the
same sources told Çorabatır.
“The Commission is aware that a number of refugees have been rejected
by the Turkish authorities during the resettlement process based on
their educational level,” said a senior official from the European
Union Delegation to Turkey, approached by the Hürriyet Daily News last
week.
“The Commission expressed its concern to the Turkish authorities, as
those refugees had initially been selected by the Turkish Directorate
General of Migration Management [DGMM] on the basis of their
vulnerability. But the level of education of resettlement candidates
should neither cause positive nor negative discrimination,” the same EU
diplomat, who requested anonymity, said.
Upon the delegation’s confirmation of such incidents, the Hürriyet
Daily News approached Turkish Foreign Ministry officials for comment.
“The Directorate General of Migration Management is said to have
launched such a practice,” said diplomatic sources, speaking on
condition of anonymity.
The head of a provincial office of the DGMM refused to comment on the
issue when reached by the Hürriyet Daily News, adding that “the ball is
in the Foreign Ministry’s court.”
“The Foreign Ministry should have asked about the issue to the
directorate and then conveyed their response to you,” the provincial
executive of the DGMM, also said, also speaking anonymously as he was
not authorized to speak publicly on the matter.
An affiliated body of the Interior Ministry, the DGMM is the main body
responsible for the registration of all individuals under the temporary
protection regime.
Pursuant to the March 18 EU-Turkey Statement, the EU has been
resettling to the EU Syrian nationals who are registered under
temporary protection in Turkey. So far, since April 4 only 711 persons
have been resettled.
(hurriyetdailynews.com, June 20, 2016)
La question des visas continue de fragiliser l'accord UE-Turquie
La Turquie ne respecte toujours pas tous les critères pour obtenir une
exemption de visas, a rappelé Bruxelles mercredi, repoussant le
dénouement de ce dossier explosif qui menace son pacte migratoire
controversé avec Ankara.
Censée se dénouer en juin, cette question risque d'empoisonner pendant
encore plusieurs mois les relations tendues entre les deux partenaires
de circonstance, illustrées encore mardi par la démission du chef de la
délégation européenne en Turquie.
L'UE cherche pourtant à préserver un accord qui a fait chuter de
manière spectaculaire les arrivées de migrants sur les côtés grecques
depuis avril, et le président Erdogan a un intérêt politique à obtenir
une exemption de visas pour les courts séjours de Turcs dans l'espace
Schengen.
Mais si elle a fait des "progrès" ces dernières semaines, "la Turquie
doit encore respecter les critères restants", a souligné le commissaire
Dimitris Avramopoulos, chargé du dossier migratoire.
L'exécutif européen a cité la même liste de critères restant à remplir
(sept sur 72) que celle dévoilée début mai. Elle inclut une
modification de la législation antiterroriste turque, jugée trop large
et menaçante pour la liberté d'expression.
La Turquie s'y est refusée jusqu'à présent, dans un contexte de reprise
du conflit kurde depuis l'été 2015, couplée à une série d'attentats
meurtriers attribués aux rebelles kurdes et au groupe Etat islamique
(EI).
-Un accord menacé-
Parmi les autres conditions qui restent à remplir, l'UE demande des
mesures anticorruption et un accord de "coopération opérationnelle"
avec Europol.
Bruxelles et Ankara avaient fait d'une accélération du processus de
libéralisation des visas une des contreparties politiques pour
récompenser la Turquie de ses efforts pour freiner l'afflux migratoire
vers l'UE.
L'objectif d'aboutir d'ici "la fin juin" avait été fixé, mais les deux
parties semblent désormais convenir qu'il est devenu intenable.
"Le calendrier final dépendra à la fois de quand la Turquie aura rempli
les critères restants et de quand les co-législateurs (c'est-à dire les
Etats membres de l'UE et le Parlement européen, ndlr) auront pris leur
décision", s'est contenté de commenter mercredi M. Avramopoulos.
A Bruxelles, comme à Ankara, l'échéance désormais évoquée est le mois
d'octobre. Mais même si la Commission donne d'ici-là son feu vert, rien
ne garantit que les Etats membres et les eurodéputés, de plus en plus
réticents, suivront.
Le président Erdogan a plusieurs fois menacé, s'il n'obtient pas
l'exemption, de ne plus appliquer l'accord migratoire du 18 mars, qui
prévoit le renvoi en Turquie de tous les nouveaux migrants arrivant sur
les îles grecques, y compris les demandeurs d'asile.
En dépit des controverses qu'il suscite au regard des droits de
l'homme, il a permis une chute spectaculaire du nombre des arrivées de
migrants sur les côtes grecques. C'est la preuve "qu'il est possible de
briser le modèle économique des passeurs", s'est félicitée la
Commission, tout en estimant que "les progrès réalisés jusqu'ici
demeurent fragiles".
"Environ 1 740 migrants traversaient chaque jour la mer Égée pour
gagner les îles grecques" avant l'accord, alors que le nombre moyen de
franchissements irréguliers s'est établi, en mai, à 47", a souligné la
Commission.
-'Des hauts et des bas'-
La route maritime depuis l'Afrique, via la Méditerranée centrale, est
ainsi redevenue la principale porte d'entrée clandestine en Europe
--toujours aussi périlleuse, avec près de 2.500 morts ou disparus
depuis le début de l'année.
Depuis la mise en oeuvre de l'accord UE-Turquie, 462 personnes ont été
renvoyées de Grèce vers la Turquie, dont seulement "31 Syriens, ayant
choisi le retour volontaire", a aussi relevé la Commission.
Il était pourtant prévu que la Grèce pourrait également renvoyer contre
leur gré des Syriens, mais les procédures individuelles qui doivent
leur être accordées sont longues, et aboutissent parfois à une décision
leur accordant l'asile dans l'UE.
Inversément, "un total de 511 Syriens ont été réinstallés jusqu'ici depuis la Turquie dans l'UE", selon la Commission.
Même s'il y a "des hauts et des bas", les relations Ankara-Bruxelles
produisent de bons résultats, a affirmé mercredi un haut responsable
turc.
En ce moment, il y a des problèmes, mais cela ne veut pas dire que nous
ne serons pas sur la bonne voie dans 10 ou 15 jours", a-t-il assuré,
sous couvert d'anonymat. (AFP, 15 juin
2016)
L'ambassadeur de l'UE en Turquie démissionne après avoir irrité Ankara
Le chef de la délégation européenne en Turquie, Hansjörg Haber, a
démissionné après des propos jugés inappropriés par les autorités
turques au sujet de l'accord sur les migrants conclu entre Ankara et
Bruxelles, a-t-on appris mardi auprès de son bureau.
"Nous confirmons que l'ambassadeur a démissionné", a déclaré à l'AFP une porte-parole de la représentation.
Le diplomate allemand avait été convoqué au ministère turc des Affaires
étrangères en mai et le mécontentement d'Ankara lui avait été
officiellement notifié.
Cette démission intervient alors que les relations entre Ankara et
Bruxelles se sont tendues ces dernières semaines au sujet d'une
exemption de visas Schengen que la Turquie réclame pour ses
ressortissants et que les relations entre la Turquie et l'Allemagne
traversent des turbulences.
"Nous avons un proverbe. +Commencer comme un Turc et terminer comme un
Allemand+. Mais c'est l'inverse qui s'est produit ici. Cela a commencé
comme un Allemand et s'est terminé comme un Turc", avait déclaré le
diplomate pour illustrer le fait que l'accord sur l'exemption de visas
pour les ressortissants turcs avait commencé d'une manière ordonnée
avant de rencontrer des problèmes.
"Aucun ambassadeur n'a le droit d'humilier le peuple du pays dans
lequel il se trouve ou de dire quelque chose à propos de son président.
C'est la première règle de la diplomatie", avait estimé l'ex-ministre
turc aux Affaires européennes, Volkan Bozkir, sur son compte Twitter.
Clause de l'accord conclu le 18 mars entre Turcs et Européens, cette
exemption de visas se heurte au refus de la Turquie d'assouplir sa
législation antiterroriste, l'un des 72 critères fixés par Bruxelles.
Le gouvernement turc affirme qu'il est hors de question de souscrire à
cette demande alors que le pays est confronté à une reprise violente du
conflit kurde.
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a catégoriquement exclu une telle éventualité mardi.
"Nous menons une lutte acharnée pour l'unité et la survie de notre pays
(...) Dans les conditions actuelles, il ne peut absolument pas y avoir
de changement" dans les lois antiterroristes, a-t-il déclaré au
Parlement.
Les autorités turques ont admis la semaine dernière que la date
initiale pour l'exemption de visas, prévue avant le 1er juillet, ne
serait pas tenue.
Bruxelles doit publier mercredi son deuxième rapport sur l'application de l'accord sur les migrants. (AFP, 14 juin
2016)
MEPs criticize stripping 138 Kurdish MPs of their immunity
The Turkish parliament’s decision to lift the immunity from prosecution
of 138 of its members was criticized by MEPs on Wednesday. In a debate
with EU Enlargement Commissioner Johannes Hahn, they described it as an
attempt by Turkey’s President Erdoğan to silence the opposition and
grab more powers. This decision undermines the rule of law and freedom
of expression and might harm EU-Turkey relations, they added.
Commissioner Hahn stressed that the EU has demonstrated its willingness
re-energise its engagement with Turkey and has delivered on its side
with political and financial support. But this is not a one-way street
and there are serious setbacks that affect the rule of law and freedom
of expression situation in Turkey, he added.
MEPs from all the political groups criticised the Turkish parliament’s
decision to strip 138 of its members, most from the pro-Kurdish
opposition, of their immunity from prosecution. They called on Turkey
to respect the rule of law and freedom of expression and to protect
minority rights.
Some MEPs described the Turkish parliament’s decision as an attempt by
President Erdoğan to silence opposition, change the constitution and
increase presidential powers, which they said, runs counter to Turkey’s
EU accession responsibility to ensure the stability of institutions.
(http://www.europarl.europa.eu)
Center-right split over call to stop Turkey from ever joining EU
The biggest political group in the European Parliament is divided over
where it stands on Turkey’s bid to join the EU, with some MEPs pushing
for a definitive statement that the country can never join the bloc.
Members of the center-right European People’s Party spent three days
talking through the issue at a brainstorming retreat in the south of
France last week without finding a way to agree on it, according to
sources who attended. The dispute pits some EPP members who insist that
a strong relationship between the EU and Turkey is crucial for
addressing the migration crisis against others who worry that Ankara is
moving away from European ideals.
At issue is one line in a draft EPP position paper that takes an
unusually strong stand against Turkey’s EU membership, stipulating that
any new member country “must be geographically entirely located in
Europe.” The paper — which was drafted by several MEPs, including Paulo
Rangel, and the think tank he chairs, the European Ideas Network —
states that by that reasoning “Turkey cannot be a member” of the
European Union.
Rank-and-file EPP members are expected to vote later this summer on the
language of the paper, which will outline the party’s position on
European integration, asylum, foreign policy and economic issues. But
first they have to work out the sensitive wording on an issue that will
be key in continuing debates in the European Parliament on migration
and enlargement.
The EPP has long claimed that Turkey is not ready for EU membership
anytime soon, but has not gone so far as to rule out the country’s
ability to join the bloc in the future. But the current language of the
EPP’s policy paper is “unequivocal” on the matter, said a Parliament
official. “The group never said it in such a clear way.”
While some EPP members said the draft text was only a “basis for
discussion,” others said it is not likely to be substantively changed
in the coming days — and that it reflects a growing trend among many
members of the EPP toward more unconditional opposition to Turkey’s EU
membership.
Those MEPs say Turkish President Recep Tayyip Erdoğan’s recent
clampdowns on media and human rights have shown that his government is
becoming more authoritarian; they also cite fears raised by the recent
migration crisis and terrorism threat as reasons to oppose Turkey’s EU
membership.
“Those who consider that Turkey should never enter the EU are gaining
ground,” said Alain Lamassoure, a senior EPP member in the Parliament.
“And this is due to Erdoğan’s recent behavior and the problem caused by
the Muslim world in the EU.”
Lamassoure said the language of the paper could also be simply an
acknowledgment of political reality, given that any new EU enlargement
will require unanimity among the 28 current members, as well as
ratification from the European Parliament.
“Among the 28, there will be more than half a dozen countries which
will refuse to ratify it,” he said. “At the Parliament, no country
would accept to make room for the most populous country in Europe.”
(http://www.politico.eu)
Conférence au PE sur la spoliation des biens arméniens
Organisée par la Fédération euro-arménienne pour la Justice et la
Démocratie, sous le parrainage de l’eurodéputé Charles Tannock, une
conférence a réuni le 31 mai au Parlement européen un panel de
spécialistes sur le thème «Armenian Genocide- Recognition &
Restoration of Cultural Heritage». Les orateurs étaient le juriste turc
Cem Sofuoglu, Dr. Ove Bring, professeur de droit international à
l’Université de Stockholm, les journalistes Dogan Özgüden et Guillaume
Perrier.
La Turquie s’est toujours évertuée à empêcher toute réclamation ou même
discussion concernant la spoliation des propriétés arméniennes,
affirmant que leurs détenteurs avaient «abandonné» leurs biens (lois de
1920 et 1923). Le sujet était abordé jusqu’à récemment de façon
marginale lors des débats sur le génocide mais il commence à prendre
concrètement de l’importance, souligne le modérateur Hagop Der
Khatchadourian, coordinateur des CDCA-Hay Tad au niveau international.
Cem Sofuoglu évoque ainsi le procès intenté devant la Cour
constitutionnelle turque par le Catholicos Aram Ier de la Grande Maison
de Cilicie dont il est un conseiller juridique. La plainte déposée à
l’occasion du Centenaire, en avril 2015, a fait beaucoup de bruit dans
les médias turcs. Elle réclame la restitution du patrimoine de Sis,
siège du Catholicossat de Cilicie jusqu’à sa confiscation par le
gouvernement ottoman en 1921 qui obligea le Catholicos Sahak II à
trouver refuge au Liban. Une demande semblable a été déposée auprès de
la Cour européenne des droits de l’Homme à Strasbourg.
Il convient de faire une distinction entre la spoliation du patrimoine
monumental d’une institution comme l’Eglise arménienne - qui concerne
aussi la protection de biens culturels historiques -, et celle des
propriétés de particuliers. Malgré le casse tête juridique et le temps
écoulé, Dr. Ove Bring est d’avis que des voies légales existent pour
réclamer des réparations dans le cadre d’un crime contre l’Humanité.
Mais inutile dans le contexte politique actuel, souligne-t-il, de faire
une démarche devant des tribunaux turcs, mieux vaut aller directement
devant la Cour de Strasbourg. Le journaliste français Guillaume Perrier
estime que des réparations pour les biens confisqués en 1915 ne
mettraient pas l’économie turque en danger. L’obstacle vient des
fondations mêmes de la Turquie actuelle bâtie notamment sur le génocide
des Arméniens. Même si celui ci est un sujet moins tabou qu’auparavant,
seul l’avènement d’un nouvel Etat, «la 2ème République turque»,
permettrait, selon lui, de sortir du négationnisme officiel.
Dogan Özgüden, journaliste, militant progressiste turc exilé depuis 45
ans en Belgique, juge difficile d’avancer sur la voie d’une
reconnaissance du génocide des Arméniens dans le climat obscurantiste
que fait régner le «sultan président» Erdogan. Il rappelle l’emprise
d’Ankara sur les communautés turques vivant en Europe, prises en
otages. Seul un changement de régime en Turquie permettrait délibérer
ces communautés d’un tel «encadrement».
La conférence fut aussi l’occasion pour la FEAJD de rendre hommage à
Dogan Özgüden «pour son combat pour les droits de l’Homme, la
démocratie, la vérité et la justice».
A-M M, Bulletin d’information du Comité des Arméniens de Belgique, N° 360, juin 2016
Erdogan appelle Merkel et exhorte au "bon sens" avant le vote
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mardi avoir appelé la
chancelière allemande Angela Merkel, exhortant au "bon sens" à deux
jours d'un vote du Bundestag sur une résolution reconnaissant le
génocide sous l'empire ottoman des Arméniens, que nie Ankara.
M. Erdogan a indiqué devant la presse à Izmir (ouest), avant un
déplacement en Afrique, avoir fait part de ses "inquiétudes" lors de la
conversation au cas où cette résolution, qui a provoqué un fort
mécontentement à Ankara, était adoptée.
"Si ce texte est voté et que l'Allemagne tombe dans ce piège (...) cela
pourrait détériorer toutes nos relations avec l'Allemagne où vivent
trois millions de Turcs et qui est notre alliée dans l'Otan ", a-t-il
souligné.
Il a ajouté que "pour la Turquie ce texte n'a rien de contraignant au vu du droit international".
Cette résolution intitulée "Souvenir et commémoration du génocide des
Arméniens et d'autres minorités chrétiennes il y a 101 ans" est
proposée par les groupes parlementaires de la majorité - les
conservateurs de la CDU/CSU et le SPD - ainsi que par celui des Verts,
formation de l'opposition, et a toutes les chances d'être adoptée jeudi.
Les Arméniens estiment que 1,5 million des leurs ont été tués de
manière systématique à la fin de l'Empire ottoman. Nombre d'historiens
et plus de vingt pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont
reconnu un génocide.
La Turquie affirme pour sa part qu'il s'agissait d'une guerre civile,
doublée d'une famine, dans laquelle 300 à 500.000 Arméniens et autant
de Turcs ont trouvé la mort au moment où les forces ottomanes et la
Russie se disputaient le contrôle de l'Anatolie.
(AFP, 31 mai
2016)
Juncker conseille à Erdogan de "réfléchir à deux fois"
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a estimé
mardi que le président turc Recep Tayyip Erdogan devrait y "réfléchir à
deux fois" avant de revenir sur l'accord conclu avec l'Union européenne
sur les migrants.
"Le président Erdogan doit réfléchir à deux fois avant de dire, comme
le disent certains de ses ministres, que l'accord ne serait pas
exécutable", a-t-il déclaré lors d'un déjeuner organisé par
l'Association de la presse présidentielle (APP) française à Paris.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti l'Union européenne que
le Parlement turc bloquerait la mise en oeuvre de l'accord sur les
migrants si aucun progrès n'était fait sur l'exemption de visas en
faveur de ses compatriotes.
S'il renonçait à cet accord, a poursuivi Jean-Claude Juncker, le chef
de l'Etat turc devrait alors "expliquer aux jeunes Turcs, aux hommes
d'affaires, aux journalistes et aux autres, pourquoi ils sont cantonnés
sur le seul territoire turc" et pourquoi "il est à l'origine du fait
que les Turcs ne peuvent pas circuler librement en Europe".
"J'entretiens de longues relations amicales mais maintenant
tumultueuses avec le président Erdogan", a-t-il encore confié, notant
un "affaissement des ambitions" turques à l'égard de l'Europe ces deux
dernières années.
Rappelant que l'accord avait été arraché "après de longues journées et
de longues nuits" de négociation, il a souligné que la Turquie "devrait
répondre présent" à l'égard des 72 conditions posées par l'UE pour
parvenir à une exemption de visa en faveur des ressortissants turcs.
"Nous comptons bien que la Turquie réponde à ces conditions, y compris
sur une nouvelle législation à trouver en matière de lutte
antiterroriste", et "se mette en conformité avec la définition
européenne du terrorisme", a insisté le président de la Commission
européenne.
(AFP, 31 mai
2016)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Washington dénonce l'arrestation de défenseurs de la liberté de la presse en Turquie
Les Etats-Unis ont exprimé leur
préoccupation jeudi concernant les libertés fondamentales en Turquie
après l'arrestation du représentant de Reporters sans Frontières (RSF)
dans ce pays, Erol Önderoglu, et de deux autres intellectuels turcs de
renom, Ahmet Nesin et Sebnem Korur Fincanci.
Ces trois militants ont été inculpés lundi pour "propagande terroriste"
après avoir participé à une campagne de solidarité avec la presse
pro-kurde en mai dernier.
Un procureur d'Istanbul a réclamé de deux à 14 ans et demi
d'emprisonnement pour chacun de ces trois militants qui avaient pris
symboliquement à tour de rôle la direction éditoriale du journal Özgür
Gündem, dans le collimateur de la justice et des autorités turques
l'ayant obligé plusieurs fois à fermer.
"Nous appelons les autorités à s'assurer que leurs actions soutiennent
les valeurs démocratiques universelles inscrites dans la Constitution
turque, comme la liberté de la presse", a déclaré le porte-parole du
département d'Etat, John Kirby.
"Dans une société démocratique, nous pensons que les opinions critiques
doivent être encouragées et non muselées. Nous pensons que les
démocraties deviennent plus fortes, et non plus faibles, en autorisant
différentes voix à s'exprimer au sein de la société", a-t-il poursuivi.
"L'emprisonnement de Erol et celui des deux autres défenseurs de la
liberté de la presse marquent une nouvelle étape dans le fait de
criminaliser la défense des droits de l'homme en Turquie", a pour sa
part estimé Delphine Halgand, directrice de Reporters sans frontières
(RSF) aux Etats-Unis.
"Nous continuerons inlassablement à nous battre pour ces droits", a
ajouté la représentante de l'organisation qui a classé la Turquie à la
151e place, sur 180 pays, dans son Classement 2016 de la liberté de la
presse. (AFP, 23 juin
2016)
Ankara propose à Washington une opération conjointe sans les Kurdes
La Turquie propose aux
Etats-Unis de mener ensemble une opération spéciale contre les
jihadistes en Syrie, mais sans une milice kurde considérée comme
"terroriste" par Ankara et que soutient Washington, a indiqué le chef
de la diplomatie turque.
"Ce dont nous parlons avec les Américains, c'est de la fermeture de la
poche de Manjib dès que possible (...) et de l'ouverture d'un second
front", a déclaré Mevlüt Cavusoglu, qui faisait référence à une zone
tenue par le groupe Etat islamique (EI) dans la province d'Alep (nord
de la Syrie).
"Si nous joignons nos forces, ils (les Américains) ont leurs propres
forces spéciales et nous avons nos forces spéciales", a dit samedi M.
Cavusoglu a un petit groupe de journalistes, dont l'AFP, à Antalya (sud
de la Turquie).
"Nous disons +d'accord, il faut ouvrir un second front, mais pas avec
le PYD+", a-t-il poursuivi, en référence à l'aile politique des Unités
de protection du peuple (YPG), une milice kurde que les Etats-Unis
appuient dans le nord de la Syrie, au déplaisir d'Ankara qui y voit un
groupe "terroriste".
La semaine dernière, des militaires des forces spéciales américaines
ont été photographiés par l'AFP dans le nord de la Syrie arborant sur
leurs uniformes l'insigne des YPG, suscitant l'ire des autorités
turques.
Selon M. Cavusoglu, des rebelles syriens arabes soutenus par les forces
spéciales turques et américaines, mais aussi d'autres pays alliés comme
l'Allemagne et la France, pourraient "facilement" progresser vers la
ville de Raqa (nord), que l'EI a proclamé "capitale" de son "califat".
Autre point soulevé par M. Cavusoglu, la livraison promise par les
Etats-Unis d'ici fin mai de batteries antimissiles à la Turquie, dont
une ville frontalière de la Syrie, Kilis, a été ensanglantée par
plusieurs tirs de roquettes de l'EI.
La livraison ne devrait finalement intervenir qu'au mois d'août, a-t-il
indiqué, déplorant le fait que "les Etats-Unis ne tiennent
malheureusement pas leur promesse".
(AFP, 31 mai
2016)
Relations
régionales / Regional Relations
Les premières étapes de la réconciliation avec Israël et la Russie
La Turquie et Israël vont entamer cette semaine la procédure de
nomination d'ambassadeurs, après l'annonce de la normalisation de leurs
relations, a déclaré mardi un porte-parole de la présidence turque,
annonçant par ailleurs une rencontre vendredi en Russie des chefs de la
diplomatie turque et russe.
"Cette semaine nous allons lancer la procédure de nomination des
ambassadeurs", a déclaré au sujet d'Israël le porte-parole Ibrahim
Kalin, lors d'une conférence de presse au palais présidentiel d'Ankara.
Les relations turco-israéliennes étaient tombées au plus bas en 2010 -
avec notamment le retrait des ambassadeurs - après l'assaut lancé par
des commandos israéliens contre le Mavi Marmara, un navire affrété par
une ONG humanitaire turque pour tenter de briser le blocus imposé par
Israël à la bande de Gaza. Cet assaut s'était soldé par la mort de 10
Turcs.
"De nouvelles initiatives seront bien sûr prises pour restaurer les
liens avec Israël dans les domaines de l'économie, le commerce et
l'énergie", a ajouté le porte-parole.
L'accord de normalisation annoncé lundi "ne mentionne pas l'ouverture
d'un bureau du Hamas" palestinien en Turquie. "Le Hamas n'a pas de
bureau en Turquie comme le prétend Israël", a-t-il dit.
Un bateau turc chargé d'aide humanitaire doit quitter vendredi le port
méridional de Mersin pour celui d'Ashdod en Israël, "premier test de la
volonté d'Israël" d'alléger le blocus de Gaza. "Après cela, les bateaux
apporteront de l'aide d'une manière plus fréquente. (...) Cet accord
(de normalisation) va permettre aux gens de Gaza de respirer", a ajouté
M. Kalin.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait expliqué lundi à
Rome qu'il n'était "pas prêt à renégocier" sur le blocus de Gaza,
destiné à empêcher l'entrée de matériaux permettant de produire des
armes.
M. Kalin a par ailleurs annoncé une rencontre vendredi des chefs de la
diplomatie turque Mevlut Cavusoglu et russe Sergueï Lavrov dans laville
ruse de Sotchi sur la mer Noire, après la main tendue lundi par Ankara
à Moscou en vue d'une réconciliation des deux pays, brouillés depuis
que la chasse turque a abattu fin 2015 un avion russe en mission en
Syrie.
Mais avant cela, les présidents Recep Tayyip Erdogan et Vladimir
Poutine "s'entretiendront par téléphone demain (mercredi) à 12H00
(09H00 GMT) et parleront des mesures à prendre", entre autres "une
levée des sanctions russes", a poursuivi le porte-parole. "Nous voulons
ouvrir une nouvelle page dans les relations turco-russes et revenir aux
conditions qui prévalaient avant le 24 novembre" 2015, a dit M. Kalin.
"Un geste pourra être fait, si la famille en est d'accord", au sujet
des proches du pilote russe abattu par la chasse turque ce jour-là
après s'être éjecté, a-t-il précisé, excluant des "compensations".
Il a insisté sur le fait que la lettre d'apaisement envoyée lundi par
M. Erdogan à M. Poutine ne "contient pas le mot +excuse+", comme l'a
affirmé le Kremlin, la Turquie s'en tenant à des "profonds regrets". (AFP, 28 juin
2016)
Erdogan s'excuse auprès de Moscou pour l'avion de chasse abattu
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est excusé pour l'avion
militaire russe abattu par la Turquie en 2015, un incident qui a
provoqué une crise majeure entre les deux pays, et appelé à restaurer
les relations bilatérales, a annoncé le Kremlin lundi.
"Le dirigeant turc a exprimé sa sympathie et ses sincères condoléances
à la famille du pilote russe tué et il s'est excusé", a déclaré le
porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, ajoutant qu'Erdogan a dit
vouloir "faire tout son possible pour restaurer les relations
traditionnellement amicales entre la Turquie et la Russie".
Dans un communiqué, le Kremlin a ensuite précisé avoir reçu un message
de Recep Tayyip Erdogan dans lequel le président turc assure qu'Ankara
"n'a jamais souhaité ou eu l'intention d'abattre un avion militaire
russe".
Ces excuses viennent confirmer la volonté d'apaisement de la part
d'Ankara à l'égard de Moscou, alors que les relations entre les deux
pays étaient pratiquement rompues. Mi-juin, une première lettre de M.
Erdogan à Vladimir Poutine avait constitué le premier contact connu
entre les deux hommes depuis l'incident.
La nouvelle lettre envoyée lundi par Recep Tayyip Erdogan précise que
"la Russie est, pour la Turquie, un ami et un partenaire stratégique",
explique le Kremlin dans son communiqué.
"Je veux une fois encore exprimer ma sympathie et mes condoléances à la
famille du pilote russe, et je dis +excusez-nous+", poursuit M.
Erdogan, cité dans le communiqué du Kremlin.
Un communiqué du porte-parole du président turc, Ibrahim Kali, cité par
l'agence officielle Anadolu, a cité M. Erdogan dans les mêmes termes et
ajouté que "la Turquie et la Russie sont d'accord pour prendre les
mesures nécessaires afin d'améliorer au plus vite les relations
bilatérales".
Le 24 novembre 2015, un bombardier russe Su-24 avait été abattu par
l'aviation turque près de la frontière syrienne, provoquant la mort du
pilote, tué alors qu'il retombait en parachute après s'être éjecté.
Son navigateur avait lui été secouru à l'issue d'une opération des
forces spéciales après une première tentative avortée qui avait coûté
la vie à un soldat d'infanterie de marine russe.
La Turquie affirme que l'avion était entré dans son espace aérien et
avait été averti "dix fois en cinq minutes", tandis que Moscou assure
que le Su-24 survolait le territoire syrien et n'avait pas été mis en
garde avant d'être touché.
Cet incident, qualifié de "coup de poignard dans le dos" par le
président Poutine, a provoqué une crise aiguë dans les relations entre
les deux pays.
Moscou a adopté une série de mesures de rétorsion -- allant de
l'abrogation des facilités de visa à un embargo alimentaire -- à
l'encontre de ce pays jusqu'alors considéré comme un partenaire
privilégié, la Turquie accusant en échange Moscou de se comporter
"comme une organisation terroriste" en Syrie, où les deux pays
défendent des intérêts opposés.
Moscou soutient le président syrien Bachar al-Assad dont Ankara encourage activement la chute en soutenant des groupes rebelles.
Selon le communiqué publié par le Kremlin, M. Erdogan a ajouté que le
"citoyen turc dont le nom est associé à la mort du pilote russe est
visé par une enquête judiciaire". Le quotidien turc Hurriyet assure
toutefois qu'Alparslan Celik, accusé d'avoir mitraillé le pilote russe
et placé en détention préventive début avril, a été libéré lundi de
prison. (AFP, 27 juin
2016)
Israël et la Turquie trouvent un accord pour mettre fin à leur brouille
Israël et la Turquie ont trouvé un accord dimanche pour normaliser
leurs relations après six années de brouille causée par un raid
meurtrier d'un commando israélien contre un navire turc chargé d'aide
pour Gaza, selon un responsable israélien.
Israël s'est notamment engagé à verser 20 millions de dollars (18
millions d'euros) dans un fonds d'indemnisation pour les familles des
dix Turcs tués lors de l'assaut contre le navire Mavi Marmara en 2010
en échange de l'abandon par Ankara de poursuites judiciaires contre les
militaires israéliens, a indiqué à l'AFP ce responsable sous le couvert
de l'anonymat.
Il a également précisé que l'accord prévoit le retour des ambassadeurs à Ankara et Tel-Aviv.
Tous les détails seront dévoilés lors d'une conférence de presse à Rome lundi à 12H00 locale (10H00 GMT), a-t-il ajouté.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est actuellement dans
la capitale italienne pour des entretiens avec le secrétaire d'Etat
américain John Kerry. Les Etats-Unis avaient poussé les deux pays à
signer un accord afin de renforcer la lutte contre le groupe jihadiste
Etat islamique (EI).
Netanyahu a
confirmé qu'il
aurait des conséquences "immenses" pour l'économie d'Israël.
"Je crois que c'est un pas important pour normaliser nos relations", a
déclaré M. Netanyahu aux journalistes à Rome après un entretien avec le
secrétaire d'Etat américain John Kerry.
Le Premier ministre turc Binali Yildirim s'exprimera lundi sur les
termes de l'accord à 13h heure turque (10H00 GMT), a de son côté
indiqué une source officielle turque.
La Turquie était une alliée régionale capitale d'Israël jusque dans les années 2000.
Leurs relations se sont ensuite progressivement détériorées, avant
d'être réduites de manière drastique en 2010 en réaction à l'assaut
meurtrier lancé par des commandos israéliens contre le Mavi Marmara, un
navire affrété par une ONG humanitaire turque pour tenter de briser le
blocus imposé par Israël à la bande de Gaza. Cette opération s'était
soldée par la mort de 10 Turcs.
Le ferry faisait partie d'une flottille internationale de six bateaux chargée d'aide humanitaire.
Israël avait présenté ses excuses en 2013 mais les tensions s'étaient
ravivées l'année suivante avec une nouvelle offensive israélienne dans
la bande de Gaza.
- Intérêt des deux pays -
Ankara avait posé trois conditions à une normalisation des relations:
des excuses publiques pour l'assaut, des indemnisations financières
pour les victimes et la levée du blocus de Gaza, contrôlée par le Hamas.
Israël impose un strict contrôle sur les livraisons vers l'enclave
palestinienne pour empêcher le mouvement islamiste Hamas de recevoir du
matériel susceptible de servir à mener des attaques contre l'Etat
hébreu.
L'Etat hébreu contrôle toutes les entrées et sorties de biens et de
personnes de Gaza, à l'exception du terminal de Rafah, vers l'Egypte,
que Le Caire tient fermé en quasi-permanence.
Les deux premières conditions ont été partiellement satisfaites et un
compromis semble avoir été trouvé sur l'acheminement de l'aide turque
aux habitants de Gaza via le port israélien d'Ashdod plutôt que de
l'envoyer directement à cette enclave palestinienne, selon Ankara.
Selon les médias israéliens, Ankara se serait engagée à empêcher le
Hamas au pouvoir à Gaza de mener des activités anti-israéliennes à
partir de son territoire, mais il pourra continuer à avoir des
activités diplomatiques en Turquie.
M. Netanyahu était soumis à des pressions en Israël pour ne pas signer
cet accord sans que le Hamas s'engage à restituer les corps de deux
soldats israéliens tués à Gaza en 2014 mais aussi à libérer deux
Israéliens présumés vivants et détenus par le mouvement islamiste.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accepté, selon le responsable israélien, d'apporter son aide sur cette question.
Au cours des dernières semaines, les deux ex-alliés régionaux s'étaient rapprochés.
Israël a renforcé ses relations avec l'Otan en ouvrant une
représentation permanente auprès du siège de l'Alliance à Bruxelles en
mai, grâce à une décision turque de ne plus s'y opposer.
M. Erdogan avait déclaré récemment que "les Palestiniens, Israël et
nous avons beaucoup à gagner à ce processus de normalisation".
"C'est l'intérêt des deux pays" de normaliser leurs relations, a
affirmé à l'AFP Dror Zeevi, un universitaire spécialiste du
Moyen-Orient.
"La Turquie a perdu presque tous ses contacts dans la région et Israël n'a pas beaucoup d'amis non plus", souligne M. Zeevi. (AFP, 26 juin
2016)
Les négociations entre Israël et la Turquie se tiendront à Rome
Des négociateurs israéliens et turcs vont se rencontrer dimanche à Rome
pour normaliser les relations entre les deux pays après une brouille de
six ans, ont annoncé samedi les médias et un responsable israélien.
Les médias israéliens avaient auparavant indiqué que les discussions auraient lieu en Turquie.
Si les équipes de négociateurs parviennent à un accord, il sera
approuvé par le cabinet de sécurité israélien mercredi, selon ce
responsable israélien qui a requis l'anonymat et les médias.
Selon les analystes israéliens, la conclusion d'un accord dimanche est très probable.
Les relations diplomatiques entre la Turquie et Israël avaient été
abaissées en 2010 avec le retrait des ambassadeurs et le gel de la
coopération militaire, après l'assaut mené par des commandos israéliens
contre le Mavi Marmara, un navire affrété par une association
humanitaire turque, dans lequel dix Turcs pro-palestiniens avaient été
tués.
Le ferry faisait partie d'une flottille internationale de six bateaux
chargée d'aide humanitaire pour tenter de briser le blocus imposé par
Israël à la bande de Gaza.
Ankara avait posé trois conditions à une normalisation: des excuses
publiques pour l'assaut, des indemnisations financières pour les
victimes et la levée du blocus de Gaza, contrôlée par le Hamas.
Les deux premières conditions ont été partiellement satisfaites et un
compromis semble avoir été trouvé sur l'acheminement de l'aide turque
aux habitants de Gaza via le port israélien d'Ashdod plutôt que de
l'envoyer directement à cette enclave palestinienne, selon Ankara.
Une rencontre entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et
le secrétaire d'Etat américain John Kerry est par ailleurs prévue,
dimanche elle aussi, dans la capitale italienne pour discuter de l'état
des négociations de paix israélo-palestiniennes. (AFP, 25 juin
2016)
Les forces arabo-kurdes sont entrées à Minbej, fief de l'EI
Les combattants d'une alliance
arabo-kurde syrienne sont entrés jeudi à Minbej, bastion du groupe Etat
islamique (EI) dans le nord de la Syrie, où des violents combats de rue
les opposent aux jihadistes, a indiqué l'Observatoire syrien des droits
de l'Homme (OSDH).
Les membres des Forces démocratiques syriennes (FDS) ont réussi à
pénétrer dans la ville sous la couverture des raids de l'aviation de la
coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, après avoir
assiégé pendant des jours ce fief de l'EI qu'ils cherchent à conquérir
depuis le 31 mai, a ajouté l'ONG.
"Les FDS sont entrées à Minbej du côté sud sous la couverture des raids
de la coalition", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de
l'OSDH qui s'appuie sur un vaste réseau de sources et de militants à
travers le pays en guerre.
Il a fait état de "combats de rue féroces entre les immeubles", en
précisant que deux membres des FDS avaient péri dans l'explosion d'une
mine dans l'une des habitations de cette ville située dans la province
d'Alep.
Selon lui, les FDS ont réussi à forcer les défenses de l'EI à Minbej
quelques heures après avoir pris un village à la périphérie sud-ouest
de la ville.
Mais, a-t-il ajouté, "leur progression va être ralentie par les mines
et les engins explosifs disséminés par les jihadistes pour tenter
d'empêcher la perte de la ville".
Les FDS assiégeaient Minbej depuis dix jours mais elles étaient
freinées par les attaques suicide de l'EI. Les jihadistes contrôlent
depuis 2014 cette ville, carrefour important sur la route de
ravitaillement des jihadistes entre la frontière turque et Raqa, la
capitale de facto de l'EI en Syrie située plus à l'est. (AFP, 23 juin
2016)
La Turquie et Israël s'apprêtent à annoncer la normalisation
La Turquie et Israël devraient annoncer dimanche leur décision de
normaliser leurs relations diplomatiques, très tendues depuis l'assaut
meurtrier en 2010 par des commandos israéliens d'un navire turc d'aide
humanitaire affrété pour Gaza en plein blocus, a annoncé mardi le
Hurriyet.
Citant des "sources haut placées" ayant requis l'anonymat, le quotidien
indique qu'un responsable du ministère des Affaires étrangères turc et
un envoyé spécial du Premier ministre israélien doivent se rencontrer
dimanche -- sans préciser où -- pour annoncer la normalisation totale
des relations. Celle-ci marquera la résolution d'une grave crise de six
ans entre les deux puissances régionales après des tractations
diplomatiques intensives.
Le quotidien israélien Haaretz a indiqué mardi que c'est dans une
capitale européenne que les négociateurs turcs et israéliens devaient
se retrouver dimanche.
Interrogé par l'AFP, le ministère turc des Affaires étrangères n'a ni confirmé ni démenti une telle rencontre.
Les relations diplomatiques n'avaient pas été rompues mais abaissées
avec le retrait des ambassadeurs et le gel de la coopération militaire
après l'assaut mené par des commandos israéliens contre le Mavi
Marmara, un navire affrété par une association humanitaire turque, dans
lequel dix Turcs pro-palestiniens avaient été tués.
Le ferry faisait partie d'une flottille internationale de six bateaux
chargée d'aide humanitaire pour tenter de briser le blocus imposé par
Israël à la bande de Gaza.
Ankara avait posé trois conditions à une normalisation : des excuses
publiques pour l'assaut, des indemnisations financières pour les
victimes et la levée du blocus imposé par Israël à Gaza, contrôlé par
le mouvement islamiste politico-militaire palestinien Hamas. Les deux
premières ont été partiellement satisfaites.
Aux termes de l'accord de normalisation, Israël autorisera la
construction d'un hôpital, d'une nouvelle centrale électrique et d'une
usine de production d'eau potable à Gaza, sous un blocus instauré en
juin 2006, mais qui avait été allégé après le tollé international
provoqué par l'assaut de la flottille.
La Turquie par ailleurs enverra de l'aide à Gaza mais via le port
israélien d'Ashdod, et non pas directement, précise le Hurriyet.
L'accord de normalisation entre la Turquie et Israël devrait être
formalisé en juillet par les deux pays, et la réconciliation entérinée
avant la fin juillet avec l'envoi d'ambassadeurs, ajoute le Hurriyet.
Une normalisation avec Israël interviendrait alors que la Turquie
vient d'envoyer des signaux montrant sa volonté de sortir de son
isolement sur la scène internationale.
Vendredi, le nouveau Premier ministre Binali Yildirim a ainsi adressé
des signes d'apaisement en direction de plusieurs pays voisins de la
Turquie, mentionnant notamment Israël, la Russie ou l'Egypte.
Il ne peut pas y avoir d'inimitié permanente entre ces pays qui bordent
la Méditerranée (ou) la mer Noire", a déclaré M. Yildirim dans une
interview publiée par le quotidien Hürriyet. (AFP, 21 juin
2016)
Moscow: Erdoğan’s letter has no ‘substance’
The Russian Foreign Ministry has stated that a letter sent to Moscow by
Turkish President Recep Tayyip Erdoğan to mark Russia Day “contained no
substantial elements,” Sputnik Turkey has reported.
According to the report, Russian Foreign Ministry spokeswoman Maria
Zakharova said the letter was a regular “protocol practice,” also
noting that Turkey had still “not made progress” in meeting the
conditions set by Moscow to normalize relations.
Kremlin spokesman Dmitry Peskov had previously said the letter “did not
require a response” as it was a regular protocol message sent on
national holidays.
Erdoğan and Prime Minister Binali Yıldırım passed along greetings to
Russian counterparts Dmitry Medvedev and Vladimir Putin on the occasion
of National Day in Russia on June 12, despite ongoing tension between
the two countries.
Turkey downed a Russian jet along its border on Nov. 24, 2015, over
alleged airspace violations, prompting a series of sanctions from the
Russian side, as well as a war of words.
Putin accused Ankara of a “stab in the back” and imposed sanctions on
Turkey, as trade between the two countries – which back opposing sides
in the five-year Syrian conflict – plummeted.
Erdoğan recently said both sides should work together to better their
relations, adding that he was concerned at how ties had been sacrificed
over what he described as a “pilot error.”
(hurriyetdailynews.com, June 18, 2016)
Premier contact entre Erdogan et Poutine depuis l'avion russe abattu
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a adressé une lettre à son
homologue russe Vladimir Poutine, premier contact connu entre les deux
hommes depuis que la Turquie a abattu un bombardier russe en novembre.
Ce courrier intervient après des semaines de signaux d'apaisement
d'Ankara à l'égard de Moscou, dans l'espoir de rétablir les relations
entre les deux pays, pratiquement rompues depuis l'incident aérien
survenu au-dessus de la frontière turco-syrienne le 24 novembre.
"Nous confirmons (...) que le président (Erdogan) a envoyé une lettre
au président russe Vladimir Poutine à l'occasion du Jour de la Russie"
célébré le 12 juin, a indiqué mardi à l'AFP un responsable au sein de
la présidence turque.
"J'espère que nos relations atteindront le niveau qu'elles méritent", a
déclaré M. Erdogan dans cette lettre qui n'a pas été rendue publique,
selon la chaîne d'information turque NTV.
Le Kremlin a bien reçu le message de M. Erdogan "via les réseaux
diplomatiques", a confirmé mardi le porte-parole de la présidence
russe, Dmitri Peskov, cité par l'agence de presse publique Ria-Novosti.
Le Premier ministre turc Binali Yildirim a également adressé une lettre
à son homologue russe Dmitri Medvedev, selon le responsable turc.
La relation étroite entre MM. Poutine et Erdogan avait permis, avant la
crise, de renforcer liens entre la Turquie et la Russie, notamment sur
les plans énergétique et touristique, avec l'ambition d'atteindre un
volume commercial bilatéral de 100 milliards de dollars en 2023.
- 'Relation historique' -
Mais ces relations se sont brutalement détériorées en novembre dernier
après que des F-16 turcs eurent abattu au-dessus de la frontière
syrienne un bombardier russe, accusé par la Turquie d'avoir violé son
espace aérien.
Le soutien apporté par Moscou au président syrien Bachar al-Assad, dont
Ankara encourage activement la chute en soutenant des groupes rebelles,
avait déjà tendu les liens entre la Russie et la Turquie.
Après l'incident aérien, la Russie a choisi de frapper la Turquie au
portefeuille, décrétant une vague de sanctions économiques et appelant
ses touristes à ne plus se rendre dans ce pays.
Les visiteurs russes représentent une manne considérable pour le
secteur touristique turc, qui traverse une grave crise en raison d'une
série d'attentats qui ont secoué le pays cette année.
La Turquie dépend également en grande partie des importations de pétrole et de gaz russes pour ses besoins énergétiques.
Le président turc avait, après l'incident aérien, sollicité un
entretien avec M. Poutine en marge du sommet sur le climat à Paris,
mais le chef de l'Etat russe le lui avait refusé.
Les autorités turques ont multiplié ces dernières semaines les amabilités à l'égard de Moscou.
"Nous avons une relation historique très longue", a déclaré mardi le
ministre turc des Affaires européennes Omer Celik, soulignant qu'"il y
a des liens très étroits entre les peuples turc et russe, des relations
amicales".
Le week-end dernier, M. Erdogan avait dit espérer que les relations entre Ankara et Moscou "se rétabliront rapidement".
"Notre amitié avec M. Poutine a permis de porter nos relations
bilatérales à un point très avancé" avant l'incident aérien, avait
déclaré M. Erdogan, cité par le quotidien Hürriyet dimanche.
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a récemment
suggéré la formation de groupes de travail conjoints afin d'étudier des
solutions de sortie de crise.
Mais le Kremlin exige avant toute chose des excuses officielles et le
jugement des responsables de la mort du pilote russe. Jusqu'ici, Ankara
l'a exclu. (AFP, 14 juin
2016)
L'EI privé de son principal axe de ravitaillement vers la Turquie
Le principal axe de ravitaillement du groupe Etat islamique (EI) entre
la Syrie et la Turquie a été coupé après l'encerclement total de la
ville de Minbej (nord) par des forces soutenues par Washington.
Dans la guerre complexe qui ravage la Syrie depuis plus de cinq ans,
l'étau se resserre sur l'EI, organisation jihadiste responsable
d'exactions dans ce pays et en Irak voisin ainsi que d'attentats
meurtriers à travers le monde.
Une coalition de combattants arabo-kurde, les Forces syriennes
démocratiques (FDS), a coupé vendredi "la dernière route reliant Minbej
à la frontière turque", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur
de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Les terroristes de l'EI sont maintenant complètement assiégés" à
Minbej, a tweeté de son côté le représentant des Etats-Unis auprès de
la coalition internationale antijihadistes, Brett McGurk.
Un assaut sur Minbej couperait un axe stratégique de l'EI et le
priverait d'une plaque tournante du jihadisme vers l'Europe, a
également assuré M. McGurk.
Minbej "est l'endroit par lequel les assaillants de Paris, les
assaillants de Bruxelles, la zone par laquelle ils ont tous transité",
a-t-il affirmé.
- Au moins 218 morts -
Passée sous la coupe des jihadistes en 2014, Minbej était un carrefour
clé sur le principal axe permettant à l'EI de faire transiter hommes,
armes et argent entre la Turquie et son fief syrien de Raqa (nord).
L'EI contrôle encore une bande frontalière et des routes secondaires
vers la Turquie mais celles-ci sont dangereuses et difficiles d'accès,
selon M. Abdel Rahmane.
Depuis le début de leur offensive le 31 mai, les FDS, appuyées par les
frappes de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, ont
coupé les routes reliant Minbej aux zones contrôlées par l'EI en Syrie:
celle vers Jarablos, au nord, celle vers Raqa, au sud-est, celle vers
Al-Bab, au sud-ouest, et finalement vendredi celle menant au point de
passage frontalier al-Raï, au nord-ouest.
Les FDS ont pris 79 villages et hameaux dans les environs de Minbej,
lors de combats qui ont fait au moins 218 morts --159 jihadistes, 22
combattants FDS et 37 civils, ces derniers tués en majorité par les
frappes de la coalition internationale--, selon l'OSDH.
Des milliers d'habitants ont fui Minbej alors que les jihadistes sont restés pour défendre la ville, d'après l'OSDH.
L'EI est l'objet depuis quelques semaines de plusieurs offensives en
Syrie, par les forces soutenues par Washington mais aussi par les
troupes du régime syrien appuyées par l'aviation russe.
- Bombardements sur Daraya -
Sur le plan humanitaire, le Croissant-Rouge syrien et l'ONU ont annoncé
que de l'aide avait été livrée vendredi à Douma, une ville rebelle
assiégée par les forces du régime située au nord-est de Damas. 39
camions ont apporté des produits alimentaires et non alimentaires, dont
des médicaments.
Un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires
(Ocha) a confirmé à Genève "l'entrée à Douma d'un convoi aujourd'hui".
Pour la première fois depuis 2012, un convoi d'aide alimentaire était
également entré jeudi soir dans une autre ville assiégée, Daraya,
située au sud-ouest de Damas.
Ces vivres n'ont toutefois pas pu être distribuées "en raison de
l'intensité des bombardements" du régime, a affirmé à l'AFP par
internet Shadi Matar, un militant antirégime qui a fait état d'un
"largage intensif de barils d'explosifs".
Damas "a conduit plusieurs bombardements (...) sur Daraya ce matin", a
dénoncé le porte-parole de la diplomatie américaine, Mark Toner. Ces
attaques ont "ralenti la distribution d'une aide terriblement
nécessaire", a-t-il regretté à Washington, appelant à une reprise de la
répartition "aussi vite que possible".
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a lui
aussi exprimé son "indignation" et a dénoncé la "duplicité" de Damas.
Les habitants de Daraya, qui souffrent de graves pénuries, attendaient
avec impatience cette aide qui consiste notamment selon le
Croissant-Rouge syrien en des "aliments secs et des sacs de farine".
Les forces progouvernementales tentent depuis quatre ans de reprendre
ce fief rebelle situé près de la base aérienne de Mazzé, siège des
services de renseignements de l'armée de l'air et de leur prison.
Environ 8.000 personnes selon l'OSDH et le conseil local, 4.000 selon
l'ONU, habitent encore cette ville et beaucoup souffrent de
malnutrition.
L'ONU estime que quelque 592.700 personnes vivent dans 19 zones et localités assiégées en Syrie.
Le conflit en Syrie, déclenché par la répression de manifestations
réclamant des réformes, s'est complexifié au fil des ans avec une
multitude d'acteurs syriens, régionaux et internationaux. Il a fait
plus 280.000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés. (AFP, 11 juin
2016)
Le président Erdogan achève en Somalie un triptyque est-africain
Le président turc Recep Tayyip Erdogan
a achevé vendredi en Somalie une visite en Afrique de l'Est qui l'a
également mené en Ouganda et au Kenya, et lors de laquelle il a conclu
des accords pour renforcer la présence turque sur le continent africain.
Somalie et Turquie ont signé mercredi neuf accords sur des projets de
développements, et M. Erdogan a inauguré les nouveaux bâtiments de
l'ambassade de son pays, "l'une des plus grandes embassades turques
dans le monde", face à l'océan Indien. "Nous resterons en Somalie et
nous continuerons à aider", a déclaré le président turc.
Plus tôt cette semaine, M. Erdogan avait déjà signé trois accords
bilatéraux avec le Kenya, les deux pays s'engageant en outre à
renforcer leur coopération et leurs échanges commerciaux. Des accords
avec l'Ouganda ont également été signés, notamment dans les secteurs du
tourisme, de la défense et de l'éducation.
La visite de M. Erdogan s'inscrit dans le cadre de la politique turque
de renforcement de sa présence en Afrique. Fin février et début mars,
M. Erdogan avait effectué une tournée en Côte d'Ivoire, au Ghana, au
Nigéria et en Guinée. Il s'était déjà rendu en Ethiopie, à Djibouti et
en Somalie en 2015.
"Il y a 13 ou 14 ans, nous n'étions présents que dans 12 pays
africains, mais maintenant, nous le sommes dans 39 pays", a par
ailleurs souligné M. Erdogan, cité par l'agence turque Anatolia. "Notre
but est d'avoir 54 ambassades dans les 54 pays africains".
Les échanges commerciaux entre la Turquie et l'ensemble des pays
africains ont atteint 23,4 milliards de dollars en 2014, et ceux avec
les États d'Afrique subsaharienne ont été multipliés par dix depuis
2000, selon le ministère turc des Affaires étrangères.
Le président somalien Hassan Sheikh Mohamud a remercié son homologue
turc "pour sa démarche courageuse de rendre visite à la Somalie malgré
la tentative des terroristes de perturber cette visite".
Mercredi, une attaque à la voiture piégée contre l'hôtel Ambassador,
revendiquée par les islamistes shebab somaliens affiliés à Al-Qaïda, a
fait plus de 10 morts, dont deux députés. Les forces de sécurité
avaient finalement tué les trois assaillants réfugiés dans l'hôtel dans
un face à face qui a duré jusque jeudi matin.
Jeudi, c'est depuis Nairobi que M. Erdogan avait réagi à la
reconnaissance du génocide arménien par le Bundestag, la chambre basse
du Parlement allemand. Il avait estimé que "cette résolution va
sérieusement affecter les liens turco-allemands" et promis une riposte. (AFP, 3 juin
2016)
The Amnesty: EU’s Sending Refugees Back to Turkey Illegal
The report titled “No safe refuge: Asylum-seekers and refugees denied
effective protection in Turkey” issued by the Amnesty International
today (June 3) requested the European Union (EU) to stop its plans of
sending back the refugees to Turkey on the assumption that Turkey is a
“safe country” for the refugees.
The report explains the lacks the deficiencies in the system and the
difficulties the refugees experience in Turkey. It also underlines that
the readmissions actualized within the scope of the agreement signed
between the EU and Turkey on March 18 is contrary to law and
indefensible.
What the refugees go through
The report indicating that the refugee system in Turkey finds it
difficult to find solution to over 3 million refugees and
asylum-seekers, expressed that the refugees have to wait the outcome of
their applications for years.
“As a result, asylum-seekers face years waiting for their cases to be
dealt with, during which time they receive little or no support to find
shelter and sustenance for themselves and their families, with children
as young as nine working to support families”.
“Reckless”
The Amnesty International Europe and Middle Asia Director, John
Dalhuisen in his statement as to the matter defined the agreement
between the EU and Turkey as “reckless and illegal”.
“In its relentless efforts to prevent irregular arrivals to Europe, the
EU has wilfully misrepresented what is actually happening on the ground
in Turkey. It is to be expected that a new asylum system, in a country
hosting the largest number of refugees in the world, would struggle.
While there is value in supporting and encouraging Turkey to develop a
fully functioning asylum system, the EU cannot act as if it already
exists.”
(BIA, June 3, 2016)
Les forces kurdes ouvrent un nouveau front contre l'EI
Les forces kurdes appuyées par la
coalition internationale ont ouvert un nouveau front contre le groupe
jihadiste Etat islamique (EI) dans la province d'Alep dans le nord de
la Syrie, pays ravagé par la guerre, a rapporté une ONG mercredi.
Les combattants arabes et kurdes des Forces démocratiques syriennes
(FDS) ont lancé mardi l'assaut pour reprendre à l'EI la ville de
Manbij, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Cette ONG, qui s'appuie sur un réseau de sources dans le pays, a
affirmé que 15 civils dont trois enfants avaient été tués à Manbij dans
les raids aériens de la coalition dirigée par les Etats-Unis. Mais il
n'était pas possible de vérifier ces affirmations.
"Ces dernières 24 heures, les FDS ont repris neuf villages et plusieurs
champs à l'ouest de l'Euphrate", et elles se trouvent désormais à 18 km
de Manbij capturée par l'EI en 2014, a précisé l'ONG.
Après avoir lancé le 24 mai une offensive contre l'EI dans la
province de Raqa, les FDS semblent ainsi étendre à l'ouest, dans la
région d'Alep, leur combat contre le groupe extrémiste qui occupe de
vastes régions de Syrie.
Dans la province septentrionale de Raqa, les FDS également soutenues
par l'aviation de la coalition internationale avancent lentement face à
l'EI mais sans avoir encore enregistré des gains stratégiques.
La province de Raqa est contrôlée en grande majorité par l'EI
alors que celle d'Alep est partagée par plusieurs protagonistes
-rebelles, régime, EI, Front Al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda),
les FDS-.
La guerre en Syrie, déclenchée en mars 2011 par la répression brutale
de manifestations appelant à des réformes démocratiques et transformée
en conflit très complexe, a fait plus de 280.000 morts et jeté hors de
leurs foyers plusieurs millions de personnes. (AFP, 1 juin
2016)
Tensions diplomatiques: Ankara tend la main à la Russie
Les tensions diplomatiques entre la Turquie
et la Russie ne sont pas "insurmontables" et les deux pays peuvent
réparer leurs liens mis à mal par la crise syrienne "par la voie du
dialogue", a affirmé lundi le porte-parole du gouvernement turc dans un
geste de bonne volonté envers Moscou.
"Je ne pense pas que nos tensions et nos problèmes sont insurmontables
ou irréparables. Par la voie du dialogue, j'estime que cela peut être
réglé", a indiqué Numan Kurtulmus, au terme d'un conseil des ministres.
Les relations florissantes entre Ankara et Moscou se sont brutalement
détériorées en novembre dernier après que des F-16 turcs eurent abattu
un bombardier russe au-dessus de la frontière syrienne car il avait,
selon la Turquie, violé son espace aérien.
La Russie a depuis décrété une vague de sanctions économiques contre
Ankara et appelé ses touristes à ne plus se rendre dans ce pays.
"Ni la Russie ni la Turquie n'ont le luxe de se passer l'un de
l'autre", a affirmé M. Kurtulmus, qui est aussi vice-Premier ministre.
Ses propos interviennent après que le président russe Vladimir Poutine
a déclaré la semaine dernière, selon les médias turcs, que la Russie
voulait reprendre les relations avec la Turquie et attendait des
démarches concrètes d'Ankara, inexistantes pour le moment.
Il a aussi demandé des excuses d'Ankara.
A ce propos, M. Kurtulmus est resté vague, mais a répété que "si
l'aviation turque avait su qu'il s'agissait d'un (appareil) russe, elle
aurait agi différemment". "La Turquie n'a pas abattu cet avion
délibérément", a assuré le responsable turc.
Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu s'est aussi rangé sur
ce ton positif, proposant un "groupe de travail conjoint" pour rétablir
les rapports bilatéraux.
"Les membres de ce groupe se pencheront sur les démarches à faire et produiront des idées à cette fin", a souligné le ministre.
Toutefois, le président turc Recep Tayyip Erdogan a une nouvelle fois
accusé la Russie de livrer des armes aux rebelles du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) qui ont repris la lutte contre les
forces turques depuis l'été 2015.
"Les terroristes (du PKK) disposent actuellement des armes
antiaériennes et des missiles qui leur ont été livrées par la Russie",
a-t-il dit, cité par le journal progouvernemental Sabah.
Ce n'est pas la première fois que l'homme fort de Turquie accuse la
Russie de fournir du matériel militaire au PKK, classée terroriste par
bon nombre de pays.
De l'avis des observateurs, le nouveau gouvernement turc dirigé par
Binali Yildirim, un fidèle allié du président Erdogan, cherche à
normaliser les relations de la Turquie avec plusieurs ex-partenaires
régionaux, dont la Russie et Israël.
(AFP, 31 mai
2016)
La Turquie veut être la première à rouvrir son ambassade en Libye
Le ministre turc des Affaires étrangères a indiqué lundi que son pays
voulait être le premier à rouvrir son ambassade à Tripoli, où il a
évoqué avec le gouvernement libyen d'union nationale (GNA) la relance
de la coopération économique.
"Nous souhaitons être le premier Etat à rouvrir son ambassade à
Tripoli", a déclaré Mevlüt Cavusoglu lors d'une conférence de presse
dans la capitale libyenne, où il a également discuté du possible
rétablissement des liaisons aériennes directes entre Istanbul et
Tripoli de la compagnie Turkish Airlines.
Accueilli lundi à Tripoli par son homologue libyen du GNA Mohamad Taher
Siala, M. Cavusoglu s'est notamment entretenu dans la base navale de la
capitale libyenne avec Fayez al-Sarraj, le Premier ministre désigné du
gouvernement d'union nationale.
L'ambassade de Turquie à Tripoli est fermée depuis l'été 2014 et les
vols de Turkish Airlines vers ce pays ont été interrompus en janvier
2015 "pour des raisons de sécurité".
"Les entreprises turques souhaitent reprendre leurs activités (...)
dans les secteurs des transports, des communications et surtout de
l'énergie, qui est une priorité pour la Libye en ce moment", a expliqué
M. Cavusoglu. "Mais tout dépendra de la situation sécuritaire", a-t-il
ajouté.
"Nous avons évoqué en détail le retour des entreprises turques et la
reprise de leurs projets d'infrastructures", a de son côté indiqué M.
Siala lors de sa conférence de presse conjointe avec son homologue turc.
Une entreprise turque est déjà de retour en Libye "pour compléter un
projet de centrale électrique à Khoms" (120 km à l'est de Tripoli), a
annoncé M. Siala.
"Nous espérons que le gouvernement turc pourra convaincre Enka (ndlr,
géant turc de la construction) de revenir pour compléter le projet de
turbines à gaz pour la centrale électrique d'Oubari" (sud), a-t-il
ajouté.
Concernant les visas que la Turquie impose désormais aux Libyens, en
dépit d'une convention bilatérale qui les en exempte, M. Cavusoglu a
annoncé une "simplification des démarches" et évoqué "la possibilité
d'une délivrance directe" de visas au consulat à Misrata (200 km à
l'est de Tripoli).
(AFP, 31 mai
2016)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Event at EP debates role of Turkey in the Eastern Mediterranean
Guests at the event entitled “Eastern Mediterranean Furnace - the role
of Turkey” discussed the imminent agreement to grant visa-free travel
to Europe’s Schengen area for Turkish citizens.
Event at European Parliament debates role of Turkey in the Eastern Mediterranean
Turkey’s turn to authoritarianism and the Cyprus question were among
the issues debated at an event organised yesterday by GUE/NGL in the
European Parliament.
Guests at the event entitled “Eastern Mediterranean Furnace - the role
of Turkey” discussed the imminent agreement to grant visa-free travel
to Europe’s Schengen area for Turkish citizens. The agreement will have
to be approved first by the European Parliament.
GUE/NGL President Gabi Zimmer, opening the event, said that this agreement is one of the few tools to influence Turkey:
“While parties of the Left support the principle of visa liberalisation
and freedom of movement, we are conflicted in the case of Turkey. The
pending agreement between the EU and Turkey on visa-free travel should
be used to influence Turkish behaviour for respect of human rights."
“We are concerned at the clampdown on dissent in Turkey. The removal of
parliamentary immunity of over 130 members of the Turkish parliament,
targeting Kurdish HDP members in particular, is one among many examples
of growing repression in Turkey,” Zimmer stated.
The German MEP contended that the EU-Turkey deal strengthened Erdogan’s
rule and weakened democratic voices in Turkish society. The EU must do
all it can to support Turkish civil society struggling for democracy
and freedom of speech.
Andros Kyprianou, General Secretary of AKEL in Cyprus reasoned that
Turkey will apply the leverage it has with the flow of refugees to
Europe to get an agreement on visa-free travel from the EU:
“This issue is of deep concern to Cyprus and of course AKEL since
Turkey continues for 42 years to occupy 37% of the territory of Cyprus
and to implement policies of colonisation and assimilation. Turkey also
refuses to implement the Ankara Protocol, to recognise the Republic of
Cyprus as one of the 28 EU member states and to fully comply with its
Cyprus-related obligations.”
“The complete fulfilment of all the criteria for the lifting of visas
for Turkish citizens constitutes an essential prerequisite before any
decision is taken. As AKEL, we expect that the European institutions
will adhere to a principled position,” Kyprianou continued.
Ahmet Insel, Professor of Economy and Political Science at Galatasaray
University, characterised the path Erdogan is taking Turkey as
autocratic:
“Tayyip Erdogan is the President of a state that does not justify
calling itself a democracy. He is transforming Turkey into an
autocratic state leading the Turkish people into a chaos where he is
the sole winner.”
The German parliament recently voted to recognise the Armenian
genocide. The Turkish government angrily denounced the vote as “null
and void,” and Erdogan recalled his ambassador in Germany back to
Ankara for consultations.
One of the German MPs voting for the symbolic resolution was Sevim
Dagdelen of Die Linke who herself is of Turkish descent. In a video
statement Dagdelen condemned in strong terms Erdogan’s reaction to the
vote and his suggestion that the 11 lawmakers [of Turkish origin]
should undergo blood tests to see "what kind of Turks they are.” The
German lawmakers also received death threats:
"Anyone in Turkey who calls for violence against members of the German
parliament should get an entry ban to Germany. This includes President
Erdogan."
Dagdelen argued for a freeze in the Turkish process of accession to the EU for as long as these issues are not solved.
Toumazos Tsielepis, member of the Political Bureau of AKEL,
international law expert and former member of the Cypriot negotiating
team, concluded the event with an analysis of the current state of play
in the negotiations for an end to the Turkish occupation, giving a more
optimistic outlook of the constructive role Turkey can play for a
peaceful resolution to the conflict.
Tsielepis held that the status quo is not beneficial to Turkey and that
the country has serious incentives to cooperate, citing the gas
findings in Cyrpus’ waters, which can only be exported via Turkey if a
deal is agreed. (GUE/NGL News, 23 June 2016)
Les dirigeants chypriotes vont intensifier les négociations de paix
Les dirigeants chypriotes grec et turc ont convenu mercredi de se
réunir deux fois par semaine à partir du 17 juin pour faire en sorte
que leurs pourparlers de paix débouchent sur une réunification de l'île
d'ici la fin de l'année.
"Si davantage de convergences sont créées à travers l'intensification
des négociations, alors il y a de l'espoir pour une solution au
problème chypriote dans l'année", a déclaré mercredi à des journalistes
le président de la République de Chypre Nicos Anastasiades.
"Il y aura un programme spécifique dans chacune des réunions, de sorte
qu'il y ait une consultation plus intense sur les questions en suspens,
afin de parvenir à la recherche de convergences", a-t-il ajouté.
M. Anastasiades et le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci doivent
encore prendre des décisions difficiles sur plusieurs sujets délicats,
qui avaient fait capoter les précédentes négociations de paix, comme
les arrangements territoriaux, le partage du pouvoir et les droits de
propriété.
L'île méditerranéenne est divisée en deux depuis l'invasion en 1974 de
sa partie nord par la Turquie en réaction à un coup d'Etat visant à
rattacher Chypre à la Grèce.
Depuis, l'autorité de la République de Chypre ne s'exerce plus de facto
que sur les deux-tiers sud de l'île, où vit la communauté chypriote
grecque, alors la République turque de Chypre du Nord (RTCN), un
territoire autoproclamé et reconnu seulement par Ankara, abrite la
communauté chypriote turque.
Les deux leaders ont relancé l'effort de paix en mai 2015 mais ce
processus soutenu par l'ONU a connu son premier accroc sérieux le mois
dernier lorsque M. Anastasiades a annulé une réunion de négociations
pour dénoncer ce qu'il a perçu comme une tentative de la Turquie de
saper son autorité et "promouvoir (...) un régime illégal".
M. Akinci, qui n'a pas le rang de président, avait en effet été convié
en dernière minute par le président turc Recep Tayyip Erdogan à un
dîner pour des chefs d'Etat organisé par l'ONU à Istanbul. Nicos
Anastasiades avait alors renoncé à assister à ce dîner clôturant un
sommet humanitaire.
M. Anastasiades a affirmé mercredi que cet incident était désormais "clos". (AFP, 8 juin
2016)
Immigration
/ Migration
MSF renonce aux fonds de l'UE pour sa politique migratoire "honteuse"
L'ONG Médecins sans Frontières a décidé vendredi de renoncer à tout
financement de l'UE et de ses Etats membres pour dénoncer leur
politique migratoire "honteuse" qui repousse "loin des côtes
européennes les personnes et leurs souffrances".
L'annonce de l'organisation humanitaire vient s'ajouter à la longue
liste des critiques essuyées ces derniers mois par l'UE, surtout depuis
l'accord controversé scellé en mars avec Ankara pour freiner l'afflux
de migrants en Europe.
La réponse de l'UE "va à l'encontre de nos valeurs", a lancé le
secrétaire général international de l'ONG, Jérôme Oberreit; lors d'une
conférence de presse organisée en plein coeur du quartier européen de
Bruxelles. "En conséquence, MSF ne fera plus de demande de fonds auprès
de l'UE et de ses Etats membres", a-t-il annoncé.
La décision, à effet immédiat, sera appliquée "à tous les projets de MSF à travers le monde".
Les fonds européens représentent 8% du budget de l'ONG (le reste
provenant de fonds privés), soit 56 millions d'euros en 2015 (19
millions des institutions de l'UE et 37 millions des Etats membres),
selon MSF.
- 200.000 personnes soignées -
Médecins sans Frontières, auréolé en 1999 d'un Prix Nobel de la paix, a
soigné depuis le début 2015 quelque 200.000 hommes, femmes et enfants
en Europe et en Méditerranée, migrants fuyant conflits et misère au
péril de leur vie.
L'ONG est particulièrement engagée dans l'île grecque de Lesbos, où se
sont entassés des milliers de migrants, et dans le port de Calais (nord
de la France). Elle participe aussi à des opérations de sauvetage en
mer à bord du navire Argos.
Elle a dénoncé vendredi ses expériences vécues, comme ces 8.000
personnes, "y compris des centaines de mineurs non accompagnés",
restées bloquées dans des camps surpeuplés "parfois pendant des mois".
C'est une "conséquence directe" selon elle de l'accord conclu entre
l'UE et Ankara, qui prévoit le renvoi de tous les nouveaux migrants
arrivant sur les côtes grecques depuis la Turquie vers cette dernière.
"Depuis des mois, MSF a dénoncé la réponse honteuse de l'Europe, qui se
focalise plus sur la dissuasion que sur l'aide et sur la protection à
apporter aux personnes qui en ont besoin", a expliqué Jérôme Oberreit.
L'attitude de l'UE à l'égard des pays africains est aussi dans son
viseur. Elle veut "imposer une réduction de l'aide au commerce et au
développement" à ceux qui "n'endigueraient pas la migration vers
l'Europe ou qui ne faciliteraient pas les retours forcés" de migrants
irréguliers, a-t-elle dénoncé.
- 'Courageux' -
Amnesty International a apporté son soutien à MSF, saluant sur le
réseau social Twitter une attitude "courageuse et fondée sur des
principes", face à la "honte" de l'accord UE-Turquie.
Combiné avec la fermeture de la route migratoire des Balkans, ce pacte
a eu pour effet de provoquer une baisse considérable des arrivées sur
les côtes grecques depuis fin mars, mais il a aussi suscité de
nombreuses critiques de la part des défenseurs des droits de l'homme.
La question du financement par l'UE se pose aussi pour ACF, selon
Pauline Chetcuti, responsable du plaidoyer d'Action contre la faim, qui
étudie les possibilité "au cas par cas", cherchant à établir "si les
les fonds sont liés à une politique de gestion des flux migratoires".
Médecins du Monde continue d'accepter les fonds de l'UE "qui cadrent
avec nos principes éthiques", a indiqué Jean-François Corty, le
directeur des opérations internationales. L'organisation a par exemple
choisi de ne plus intervenir dans les +hotspots+ en Grèce et en Italie,
qu'elle qualifie de "centres de rétention".
L'opinion est plus partagée à Handicap International, qui explique ne
pas pouvoir se permettre de refuser des fonds vu "l'urgence des
besoins".
"On se pose toujours la question : comment garder notre indépendance et
notre autonomie?", a résumé Anne Héry, directrice du plaidoyer. "Après,
il appartient à chaque organisation de mesurer la question par rapport
à cet impératif humanitaire et à son propre mode de financement",
a-t-elle ajouté.
Interrogée, la Commission européenne a souligné de son côté que MSF ne
participait pas aux projets d'aide humanitaire de l'UE en Turquie.
"L'an passé, le soutien de la Commission européenne à MSF s'est monté à
tout juste un peu plus de 1% du total de son budget dédié à l'aide
humanitaire, soit environ 15 millions d'euros sur 1,5 milliard", a
voulu relativiser le porte-parole de l'institution, Margaritis Schinas.
Comme la Belgique, l'Allemagne a dit de son côté regretter la décision
de MSF. "Mais cela correspond à cette organisation", a estimé une
porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, estimant
que MSF "est très restrictive concernant les moyens provenant de
sources étatiques". (AFP, 17 juin
2016)
L’accord UE-Turquie est-il inutile ?
L’accord EU-Turquie a relativement peu d’impact sur la baisse des flux
migratoires vers l’Europe. C’est en tout cas ce qu’il ressort d’une
analyse de l’agence européenne de protection des frontières, à laquelle
nos confrères du quotidien allemand Die Welt ont eu accès.
Frontex estime ainsi que la chute du nombre d’entrées en Europe via les
îles grecques est essentiellement le fruit de la fermeture de la route
des Balkans. La mission navale de l’Otan en mer Egée et l’accord
EU-Turquie n’auraient eu qu’un rôle secondaire même si les deux mesures
« ont probablement découragé d’autres groupes de migrants de quitter la
Turquie », précise l’agence.
Une analyse qui vient appuyer les éléments statistiques disponibles :
le flux des arrivées par la mer Méditerranée a brutalement chuté dès le
mois de mars, contrairement aux tendances saisonnières normales,
passant de 57.000 en février à moins de 27.000. Or l’accord EU-Turquie
n’est entré en vigueur que le 20 mars, la frontière gréco-macédonienne
ayant, elle, été complètement fermée dès le 7.
L’information relayée par Die Welt tombe fort opportunément alors que
l’épineuse question de la libéralisation des visas négociée dans le
cadre de l’accord reste un point de blocage avec la Turquie. Même si
beaucoup a été fait côté turc, Ankara refuse toujours de changer sa loi
sur le terrorisme, condition sur laquelle les Européens ne comptent pas
plier.
Erdogan a déjà menacé de suspendre l’accord
Fin mai, le président Recep Tayyip Erdogan avait musclé son discours, menaçant de suspendre l’accord.
Que la seule fermeture des frontières permette de stopper les flux
migratoires vers l’Europe rappelle ainsi aux autorités turques qu’elles
n’ont pas toutes les cartes en mains en matière de négociation.
Selon les observateurs européens, la question des visas ne devrait pas être réglée avec le mois d’octobre.
En attendant, les renvois vers la Turquie se poursuivent. Pianissimo.
462 Syriens ont été transférés de Grèce depuis le 4 avril et 456
réfugiés ont été réinstallés de la Turquie vers l’Europe
(essentiellement en Allemagne et en Suède).
Près de 8.200 migrants sont actuellement bloqués dans les camps des îles grecques à proximité de la frontière turque.
L'exemption de visas pour la Turquie "pas faisable" au 1er juillet
L'exemption de visas pour les ressortissants turcs dans l'espace
Schengen ne sera pas "faisable" d'ici le 1er juillet, a estimé vendredi
le ministre de l'Intérieur autrichien, lors d'une réunion avec ses
homologues européens à Luxembourg.
"Je ne pense pas que le 1er juillet est faisable", a dit Wolfgang
Sobotka, reflétant un point de vue largement partagé à Bruxelles sur
l'échéance de la fin du mois de juin, mentionnée dans l'accord
migratoire entre l'Union et Ankara.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, pour qui cette exemption est
une condition pour continuer de freiner l'afflux migratoire vers l'UE,
a lui-même semblé prendre acte de ce contretemps en souhaitant, le 10
mai, qu'elle intervienne "au plus tard en octobre".
Début mai, la Commission européenne a donné un avis favorable à
l'exemption de visas pour les Turcs, qui concerne les courts séjours de
90 jours maximum, mais à condition que la Turquie remplisse encore cinq
critères (sur 72 fixés) "d'ici la fin juin".
Il faut notamment qu'Ankara révise sa législation sur le terrorisme,
jugée trop large selon les critères européens, mais qu'Ankara se refuse
pour l'heure à modifier.
"Nous ne pouvons pas accepter d'être mis sous pression", a fait valoir
vendredi le ministre autrichien, "plaidant pour une solution sans
faille légale", et s'inquiétant par ailleurs d'une possible hausse des
demandes d'asiles de Kurdes de Turquie dans l'UE.
Un nouveau rapport de la Commission sur les progrès de la Turquie dans
le respect des critères est attendu au cours de la semaine prochaine, a
indiqué un responsable européen.
Si la Turquie les remplissait tous, les Etats membres et le Parlement
européen devraient ensuite encore donner leur feu vert. "C'est
impossible que toutes ces étapes se fassent avant la fin de l'été", a
indiqué une source parlementaire européenne, jugeant également plus
réaliste l'horizon d'octobre.
"Ce n'est pas une négociation: si la Turquie veut une libéralisation
des visas, elle sait les critères qu'elle doit remplir", a estimé
vendredi le ministre néerlandais des migrations, Klass Dijkhoff, dont
le pays assure actuellement la présidence tournante du Conseil de l'UE.
"Mais j'ai l'impression qu'elle travaille dur pour les respecter", a-t-il ajouté.
Outre la Turquie, l'Ukraine, le Kosovo et la Géorgie sont également sur
les rangs pour obtenir prochainement une exemption de visas dans
l'espace Schengen. (AFP, 10 juin
2016)
Luc Dardenne sur le facteur religieux dans le djihadisme
Lundi 4 avril 2016, www.cclj.be
Dans ce texte publié dans les Inrocks*,
le cinéaste belge Luc Dardenne exprime son désaccord avec une certaine
analyse de gauche disant que la radicalisation dépend de causes
sociales.
Ce mardi 22 mars, j’étais avec ma fille à la maison
et nous avons été sous le choc. On pense bien sûr avant tout aux
victimes, à leurs proches. Après, ce qui est terrible, c’est qu’on
n’est pas surpris. Il faut prendre conscience que dans notre pays se
sont développés d’importants réseaux islamistes. On se doutait que
Bruxelles serait un jour la cible d’attentats plus amples que
l’attentat antisémite du musée juif en raison de la présence de l’OTAN
et des institutions européennes. Ces attentats ressemblent à ceux du 13
novembre à Paris, ils visaient n’importe qui dans la population.
Depuis le 11 septembre 2001, je pense que nous
sommes entrés dans une nouvelle guerre. Confirmée en février 2002 par
l’égorgement de Daniel Pearl après lui avoir fait dire « je suis juif,
fils de juif, je mérite la mort ». Des gens de gauche comme moi ont
longtemps cru que la haine qui se profilait était le fait d’une petite
minorité, or on voit que cette haine est très répandue et très
profonde. Je ne suis pas un va-t-en-guerre mais je pense que nous
sommes confrontés à une nouvelle forme de guerre, qu’il faut y répondre
et neutraliser ces islamistes le plus rapidement possible.
Un jour, j’ai demandé à un responsable musulman
belge, pourquoi vous ne dites pas massivement « pas en notre nom ! » et
il m’a répondu que cela donnerait le sentiment que la communauté
musulmane doit se justifier. Je lui ai dit que ce n’était pas la
question. Au moment de la guerre d’Algérie, des milliers de Français
sont descendus dans la rue pour crier « pas en notre nom ! ».
Il ne s’agit absolument pas d’accuser tous les
musulmans, mais puisque ces crimes sont commis au nom de l’islam, les
musulmans qui rejettent cela doivent dire en quoi leur religion n’est
pas compatible avec cette violence terroriste et pourquoi cependant
elle peut être revendiquée par ces terroristes islamistes. Or, les
musulmans bougent encore trop peu. Dans leur communauté existe un
contrôle social puissant. Je connais des musulmans qui osent parler,
mais avant d’oser dire que l’on est Charlie, que l’on désapprouve sans
aucune réserve tous les attentats, il faut du courage.
Dans les années 90, j’ai donné des cours dans une
école de devoirs maghrébine d’un quartier populaire de Bruxelles. On ne
parlait jamais d’intégration mais le but était de partager des valeurs
communes. Je recevais donc des garçons maghrébins, tout se passait
bien, ils disaient bonjour à ma femme, etc. Un jour, le plus grand est
allé en cours à la mosquée où il apprenait l’arabe et le Coran. La
semaine qui a suivi, il n’a plus désiré donner la main à ma femme et à
commencer à me poser des questions qui témoignaient qu’il était pris
dans des conflits de loyauté. On avait commencé à lui monter la tête, à
lui apprendre que « eux, c’est pas nous »… Ce « eux, c’est pas nous »
prêché dans les mosquées est un discours de haine qui après un certain
temps peut déboucher sur « tue-les ».
Dans les analyses sur le djihadisme, on ne prend pas
assez en compte le facteur religieux. Les imams wahhabites sont en
Belgique depuis les années 60 et prospèrent depuis les années 90
prêchant dans la plupart des mosquées officielles et non officielles du
pays. Très peu, disent les gens informés, prêchent le djihad, mais tous
ils prêchent le séparatisme : « eux ce n’est pas nous ».
J’ai senti depuis longtemps se développer ce
fanatisme religieux et c’est en cela que je suis en désaccord avec une
certaine analyse de gauche disant que la radicalisation dépend de
causes sociales. Ces causes sociales jouent un rôle mais pas
l’essentiel : Abaoud était le fils d’un commerçant prospère de
Bruxelles, un des kamikazes de Paris avait un emploi à la RATP, les
membres du commando des attentats du 11 septembre étaient diplômés… Je
pense qu’il faut admettre que l’endoctrinement religieux a crée un
imaginaire qui se développe de manière autonome et est capable de
capter des jeunes musulmans vivant dans des conditions sociales
diverses. Dire que le djihadisme est causé par le chômage, c’est comme
si on disait que le traité de Versailles ou le chômage des années 1930
en Allemagne étaient les premières causes de la shoah ! Le chômage est
bien sûr un problème mais ne suffit pas à expliquer pourquoi on devient
tueur fanatique.
J’ai peur des islamistes mais je ne suis pas
islamophobe. Je n’ai rien contre la liberté de culte, j’estime normal
que la religion et la culture musulmanes fassent partie des traditions
européennes, mais le fanatisme islamiste n’est pas compatible avec la
démocratie. Les islamistes développent une haine féroce de l’occident
et les intellectuels européens, responsables publics ou leaders
d’opinion qui ne prennent pas conscience de cela, qui ne parviennent
pas à désigner notre ennemi, sans faire d’amalgame, ceux-là ont une
responsabilité énorme.
Avec Jean-Pierre, nous avons voulu produire le film
Fatwa de Mahmoud Ben Mahmoud, cinéaste tunisien vivant en Belgique. Le
film raconte l’histoire d’un père marocain qui revient en Belgique pour
enterrer son fils soi-disant suicidé, et qui découvre que le fils a été
en fait liquidé par un groupe islamiste pour avoir refusé de participer
à un attentat. Ce scénario a été refusé à plusieurs reprises par le CNC
français et certains producteurs français au motif que le film disait «
les assassins sont parmi nous ». Mahmoud, qui en connait un rayon sur
sa culture musulmane, qui a connu les scouts musulmans belges qui sont
à l’origine de Sharia 4Belgium, me disait « c’est dingue, ils ne
comprennent pas ce qui se passe ». Nous étions en 2008.
*Propos recueillis par Serge Kaganski
Infiltration de Turco-néerlandais religieux conservateurs au PvdA
Dans un entretien avec le NRC, le président du PvdA,
Hans Spekman, confirme que le parti a déjoué une tentative
d’infiltration de Turco-néerlandais religieux conservateurs pendant les
élections municipales de 2014. Selon Spekman : « le bureau du parti
avait été alerté sur des tentatives d’adhérents du parti d’Erdogan de
se placer sur les listes électorales du PvdA (…) on les a enlevés des
listes ». Pour certains adhérents d’origine turque du parti, il
s’agirait d’adhérents de l’EUTD, « une association qui est connue comme
étant une branche informelle du parti AK d’Erdogan ».
Le NRC note qu’un de ces jeunes Turcs déboutés est
Mehmet Akkoç. Il voulait être conseiller municipal à Amsterdam. En
avril 2016, il était à l’initiative d‘une pétition contre la partialité
des medias néerlandais à l’égard de la Turquie. La pétition a reçu
presque 10.000 signatures.
Lors des prochaines élections de 2017, Spekman veut
davantage choisir les candidats sur leurs « valeurs
gauches-progressistes » et non pas sur leur capacité à ramener des
voix. Le quotidien rappelle qu’il y a un an et demi, deux députés PvdA
ont quitté le parti suite à leur désaccord avec le ministre Asscher sur
sa position vis-à-vis des organisations confessionnelles turques aux
Pays-Bas. Depuis, ils ont crée le parti « Denk ». Le NRC observe que
beaucoup de Turco-néerlandais pourraient voter pour « Denk » aux
élections législatives de 2017. (NRC p1, 10, 11)
MSF appelle la Turquie à ouvrir sa frontière aux déplacés syriens
La Turquie doit ouvrir sa frontière aux dizaines de milliers de Syriens
pris au piège après une offensive lancée vendredi par le groupe Etat
islamique (EI) dans la province d'Alep (nord), a plaidé lundi Médecins
Sans Frontières (MSF).
Le groupe ultraradical était lundi aux portes du fief rebelle de Marea
et était également à 5 km d'Azaz, un autre bastion de la rébellion dans
cette province.
D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), plus 8.000
civils ont fui les récents combats près de Marea pour se réfugier plus
au nord près d'Azaz, une ville à quelques kilomètres au sud de la
frontière turque.
Selon MSF, ils ont rejoint les quelque 100.000 civils déjà réfugiés
dans la région d'Azaz après les différentes offensives qui ont eu lieu
dans la province d'Alep depuis février.
Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) estime lui à 165.000 le nombre de déplacés dans cette région.
"La meilleure option est que les autorités turques décident (...)
d'ouvrir la frontière" à ces déplacés, a affirmé dans un entretien à
l'AFP Pablo Marco, directeur régional de MSF.
"Nous savons que les autorités turques sont très inquiètes en raison de
la situation. Ils ont fait de grand efforts mais la situation est si
terrible que cela justifie (l'ouverture de la frontière)", a ajouté M.
Marco. Selon lui, les déplacés "sont terrifiés, ils n'ont nulle part où
aller".
D'après le directeur régional de MSF, de nombreuses personnes qui ont
fui les récents combats ont déjà été déplacés deux ou trois fois.
Depuis le début du conflit en Syrie en 2011, qui a fait plus de 280.000
morts, plus de la moitié de la population du pays a fui ses foyers.
La Turquie accueille 2,7 millions de réfugiés syriens et a laissé des
centaines de milliers d'entre eux traverser son territoire pour se
réfugier en Europe.
Mais bien qu'elle insiste sur sa politique de porte ouverte, Ankara
garde sa frontière avec la Syrie fermée depuis plusieurs mois et
n'accepte de faire entrer que des urgences médicales.
(AFP, 31 mai
2016)
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