Droits
de l'Homme / Human Rights
Communiqué: Est-ce que les LGBT avaient l’intention de faire un putch?
Erdoğan et son parti l'AKP ont étouffé le mouvement de Gezi, une des
actions les plus pacifistes du monde, par assauts de canons à eau et
balles de plastique, sous prétexte qu’il avait tenté un coup d’état.
Par la suite, ils ont littéralement tenu ce discours ; « les
commerçants en pareilles circonstances sont aussi des agents de police,
des soldats, des combattants de la foi et des gardiens de quartier » et
c’est ainsi qu’ils ont causé la mort de jeunes et d' enfants partis
simplement acheter du pain.
Erdoğan et son parti se sont servis du même prétexte de « tentative de
coup d’état » pour couvrir l’immense scandale de corruption de 17-25
décembre, et avait offert à notre littérature de paranoïa comme un
joker le terme de « parallèle » en utilisant pour chaque incident.
Cette fois-ci, on a mis le préfet d’Istanbul devant l’obligation de
déclarer « cette manifestation ne peut pas avoir lieu pendant le
ramadan ». Ainsi en déclarant encore une fois que la République turque
est gouvernée selon les principes religieux, l’Article 2 de la
Constitution qui définit la République turque de laïque a encore été
violé. Tôt ou tard, Erdoğan et son parti l'AKP devront être prêts à
rendre des comptes devant la justice indépendante pour ces violations
constitutionnelles.
Les LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et trans) qui se préparaient à
leur vingt troisième défilé ont-ils été attaqués à coups de canons
parce qu’ils avaient aussi l’intention de faire un coup d’état ? Ce
qu’ils ont subi aujourd’hui, ces citoyens qui ont un autre choix
sexuel, et qui ne demandent rien d’autre que de pouvoir vivre librement
leur vie sans nuire à autrui, n’ayant rien à avoir avec la lutte du
pouvoir, ont montré ouvertement que le souci d’Erdoğan et de son parti
AKP n’est nullement de craindre un coup d’état mais de réprimer tout ce
qui est différent de leurs idées.
Cette situation ne peut plus perdurer. Soit ce sera la fin de la
Turquie, soit la mentalité doit changer. Il n’y a pas d’autre
alternative. Car une mentalité qui déclare insultante une pancarte
amusante « Ramadan ne peut empêcher l’amour de Recep et de Şaban » est
en train de s’autodétruire en éloignant les gens de la croyance
musulmane.
Initiative de la libérté pour la pensée d’Ankara
A. Serdar Koçman, Adnan Chalma Kulhan, Ahmet İsvan, Akın Atauz, Alev
Er, Ali Kılıç, Attila Dirim, Attila Tuygan, Baskın Oran , Bozkurt Kemal
Yücel, Bülent Tekin, Celal İnal, David Vergili, Doğan Özgüden, Eflan
Topaloğlu, Elif Yıldırım, Emre Kocaoğlu, Ercan Aktaş, Erdal Doğan,
Erdem Özgül, Ergun Kuzenk, Erkan Metin, Fikret Başkaya, Fusun Erdoğan,
Garo Kaprielyan, Gül Gökbulut, Gün Zileli, Güngör Şenkal, Hakan Yücel,
Haldun Açıksözlü, Hanna Bet-Sawoce, Hasan Cemal, Hasan Zeydan, Hulusi
Zeybel, İbrahim Seven, İnci Tuğsavul, İsmail Beşikçi, Kadir Akın, Kadir
Cangızbay, Kamil Aksoylu, Kayuş Çalıkman Gavrilof, Kemal Akkurt, Kenan
Urkun, Kenan Yenice, Mahmut Cantekin, Mehmet Özer, Mehmet Uluışık,
Meral Saraç Seven, Mesut Tufan, Murad Mıhçı, Murat Kuseyri, Muzaffer
Erdoğdu, Nadya Uygun, Nail Beth- kinne, Necati Abay, Nurettin
Değirmenci, Oktay Etiman, Osman Özarslan, Özcan Soysal, Pınar Ömeroğlu,
Ragıp Zarakolu, Ramazan Gezgin, Sait Çetinoğlu, Sarkis Arık, Şaban
İba, Şanar Yurdatapan, Tamar Çıtak, Temel İskit, Tuma Çelik, Yalçın
Ergündoğan, Yener Orkunoğlu, Yılmaz Demir, Zeynep Tanbay
Ortak Bildiri: LGBT’ler de mi darbe yapacaktı?
Erdoğan ve partisi AKP, dünyanın en barışçı
olaylarından biri olan Gezi’yi “Darbe yapmak istediler” deyip biber
gazına, TOMA saldırılarına ve plastik kurşunlara boğdurmuştu.
Ardından, aynen şunu söyleyerek, ekmek almaya giden
çocukların ve filinta gibi gençlerin dayakla ve gerçek kurşunlarla
öldürülmesine yol açmıştı: “Esnaf gerektiğinde polistir, askerdir,
alperendir, mahallenin bekçisidir”.
Erdoğan ve partisi AKP, aynı “darbe” gerekçesini
17-25 Aralık rezaletlerinin üstünü kapatmak için kullanmış, her olaya
joker bir “paralel” terimini paranoya literatürümüze hediye etmişti.
Şimdi de, İstanbul valisine “Ramazan’da bu yürüyüş
olmaz!” dedirtildi. Türkiye Cumhuriyeti’nin (TC) İslam dini
kurallarıyla yönetildiği bir kere daha ilan edilerek, 2. maddesinde
TC’yi laik ilan eden Anayasa bir kere daha ihlal edildi. Erdoğan ve
partisi AKP, bu anayasa ihlallerinin fiyatını bağımsız yargı önünde
eninde sonunda ödemeye hazır vaziyette beklemelidir.
Yirmi üçüncü yürüyüşlerine hazırlanan LGBT’ler de mi
darbe yapacaktı da boyalı top mermisine tutuldular? İktidar kavgasıyla
ilgisi olmayan, kimseye zarar vermeden kendi hayatlarını yaşamaktan
başka bir şey istemeyen bu farklı cinsel eğilimdeki vatandaşlara
yapılanlar, Erdoğan ve partisi AKP’nin derdinin darbeden korkmak falan
değil, kendi istemedikleri hiçbir şeye izin vermemek olduğunu açıkça
göstermiştir.
Erdoğan ve partisi AKP bunu sürdüremez. Ya Türkiye
batacaktır, yahut bu zihniyet. Başka alternatif yoktur. Çünkü,
"Şaban'la Recep'in aşkına Ramazan engel olamaz" gibi esprili bir
pankartı “Üç Aylara hakaret” ilan edebilen bir zihniyet, insanları
Müslümanlıktan da soğutarak kendi kendini tüketmektedir.
Ankara Düşünceye Özgürlük Girişimi
A. Serdar Koçman, Adnan Chalma Kulhan, Ahmet İsvan, Akın Atauz, Alev
Er, Ali Kılıç, Attila Dirim, Attila Tuygan, Baskın Oran , Bozkurt Kemal
Yücel, Bülent Tekin, Celal İnal, David Vergili, Doğan Özgüden, Eflan
Topaloğlu, Elif Yıldırım, Emre Kocaoğlu, Ercan Aktaş, Erdal Doğan,
Erdem Özgül, Ergun Kuzenk, Erkan Metin, Fikret Başkaya, Fusun Erdoğan,
Garo Kaprielyan, Gül Gökbulut, Gün Zileli, Güngör Şenkal, Hakan Yücel,
Haldun Açıksözlü, Hanna Bet-Sawoce, Hasan Cemal, Hasan Zeydan, Hulusi
Zeybel, İbrahim Seven, İnci Tuğsavul, İsmail Beşikçi, Kadir Akın, Kadir
Cangızbay, Kamil Aksoylu, Kayuş Çalıkman Gavrilof, Kemal Akkurt, Kenan
Urkun, Kenan Yenice, Mahmut Cantekin, Mehmet Özer, Mehmet Uluışık,
Meral Saraç Seven, Mesut Tufan, Murad Mıhçı, Murat Kuseyri, Muzaffer
Erdoğdu, Nadya Uygun, Nail Beth- kinne, Necati Abay, Nurettin
Değirmenci, Oktay Etiman, Osman Özarslan, Özcan Soysal, Pınar Ömeroğlu,
Ragıp Zarakolu, Ramazan Gezgin, Sait Çetinoğlu, Sarkis Arık, Şaban
İba, Şanar Yurdatapan, Tamar Çıtak, Temel İskit, Tuma Çelik, Yalçın
Ergündoğan, Yener Orkunoğlu, Yılmaz Demir, Zeynep Tanbay
Une gay pride réprimée à Istanbul a coups de gaz et de canons à eau
La police anti-émeutes turque a violemment réprimé dimanche une Gay
Pride, lançant des gaz lacrymogènes et utilisant des canons à eau pour
disperser des milliers de manifestants rassemblés pacifiquement dans le
centre d'Istanbul, a constaté l'AFP.
Lorsque des manifestants portant des drapeaux d'arc-en-ciel ont scandé
des slogans dénonçant "le fascisme" du régime du président
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, la police, présente en nombre
à l'entrée de la grande artère piétonne d'Istiklal, a chargé en force
la foule, utilisant par endroits des balles en caoutchouc.
Avant le lancement de la marche, de nombreux policiers en tenue ont
fermé l'accès à la place Taksim, sur laquelle s'ouvre la rue
d'Istiklal, centre de la contestation contre le régime
islamo-conservateur de l'été 2013.
Depuis, tout rassemblement est interdit sur la place et ses abords.
Un groupe de civils, apparemment des nationalistes et islamistes qui
s'étaient réunis près d'Istiklal, là où devait avoir lieu la marche,
ont attaqué les journalistes couvrant l'événement, blessant légèrement
plusieurs d'entre-eux dont un photographe de l'AFP.
La police n'a pas bronché à cette agression, selon les témoins et les médias.
Une vidéaste de l'AFP a, quant à elle, été brutalisée par la police alors qu'elle filmait son intervention musclée.
Au moins cinq manifestants ont été interpellés par la police.
- Précédentes marches sans problèmes -
Pourtant cette marche devait constituer la 13è édition de la marche des
fiertés homosexuelles pour soutenir les droits des LGBT (lesbiennes,
gays, bisexuels et transgenres) qui s'étaient dans le passé déroulées
sans incidents graves en Turquie, où l'homophobie reste répandue,
surtout dans les zones rurales.
"Nous voulions simplement marcher. Cela fait des années que nous
marchons ici en paix. nous n'avons ni pierre ni arme, nous voulons
juste marcher", a expliqué, très incrédule, à l'AFP Can, un jeune
militant LGBT.
"Et maintenant ils tirent du gaz sur nous sans aucune impunité", a-t-il regretté.
Cette année, la manifestation a coïncidé avec le mois musulman du
Ramadan. Selon un communiqué publié par l'association des LBGT "le
gouverneur d'Istanbul a interdit la manifestation au prétexte qu'elle
intervient pendant le Ramadan", mois de jeûne en Turquie musulmane mais
laïque.
Des députés de l'opposition social-démocrate au Parlement qui
assistaient au début de la marche ont voulu négocier avec la police et
l'un d'eux, Mahmut Tanal, du parti républicain du peuple (CHP) est
monté sur un véhicule blindé de la police, selon les images diffusés
par les médias.
De nombreux internautes ont fait part de leur indignation après la
dispersion de la marche. "Attaquer des gens qui défilent pour soutenir
l'amour n'a pas de place dans la démocratie. C'est tout simplement une
honte", a lancé sur son compte Twitter Erdem Yener, un comédien connu
de Turquie.
"Aucune quantité d'eau ne peut effacer les valeurs universelles
d'égalité, de fierté, de diversité et d'espoir incarné par le drapeau
arc-en-ciel", symbole de la communauté homosexuelle, a pour sa part
écrit la romancière Elif Shafak.
La place de Taksim est devenue le symbole de la contestation contre M.
Erdogan et de son régime pendant près d'un mois en 2013. Un mouvement,
réprimé par la police, qui avait gagné toute la Turquie pour dénoncer
la dérive conservatrice de l'homme fort du pays. La communauté LGBT
était à l'avant front du mouvement qui s'était soldé par la mort de
huit personnes.
(AFP, 28 juin
2015)
Venice Commission: Moves against judges and prosecutors are against rule of law
The Venice Commission has slammed Turkey for
government interference in the independence of the judiciary, saying
that steps taken by the Supreme Board of Judges and Prosecutors (HSYK)
against judges and prosecutors due to their decisions contradicts the
core principles of the rule of law.
"The Venice Commission is particularly concerned
that the [HSYK] took immediate and direct action against judges and
prosecutors on account of their decisions in pending cases. This
practice of the High Council contradicts basic principles of the rule
of law," the commission -- a legal advisory body of the Council of
Europe -- said in a strongly worded declaration released on its website
on Saturday.
The HSYK dismissed four prosecutors and a judge who
ordered Turkey's biggest corruption scandal and two judges who granted
a request for the release of critical media representatives and police
officers who were imprisoned for their investigations into the
corruption scandal. Four prosecutors who ordered a stop-and-search of
Syria-bound trucks that were later found to contain weapons being sent
to opposition groups in Syria were also dismissed.
Referring to these three cases, the commission said
the cases "point to pattern of interference with the independence of
the judiciary in clear violation of European and universal standards.”
The Venice Commission criticized an amendment to
Turkey's law regulating the HSYK that strengthened the reach of the
Justice Ministry within the HSYK, saying that the step “reversed the
positive achievements of the reform carried out in 2010 following the
constitutional referendum.”
The HSYK law was adopted on Feb. 14 of last year but
strongly criticized for being one of the most tangible indications of
the government's inclination to increase its control over the judiciary
at the expense of the separation of powers. In its recent declaration,
the Venice Commission called on the Turkish authorities to revise the
law to reduce the influence of the executive within the HSYK.
“While many of these amendments were declared
unconstitutional by a decision of the Constitutional Court of 10 April
2014, prior to this decision the Minister of Justice had already
replaced key members of the administrative staff of the High Council
and reassigned members of the Council to other chambers,” the
commission stated, adding these facts “clearly demonstrate that there
are insufficient guarantees for the independence of the judiciary in
Turkey.” (TODAY'S
ZAMAN, June 22, 2015)
Police Attacks United June Movement Members
United June Movement (BHH) members were marching with slogans “You will
answer for all of it!” throughout İstiklal Avenue. Police attacked them
twice.
According to the news of Cumhuriyet Daily, police stopped BHH members
and attacked them by saying a protest couldn’t be allowed.
Freedom and Solidarity Party (ÖDP) Co-Chair Alper Taş called for
protesters to meet at 5 o’clock in front of Galatasaray High School in
İstiklal Avenue after the police attack.
After the call, BHH members came to Galatasaray Square and police attacked again with tear gas and water cannon.
Alper Taş spoke to protesters who didn’t disperse in spite of police
attack : “You can march in the name of caliphate but you cannot march
in the name of democracy in İstanbul,“ referring march by Hizb
ut-Tahrir, an international pan-İslamic political organization, for
‘caliphate’ in ultraconservative Fatih district on Friday.
(BIA, June 22, 2015)
Trois ex-magistrats seront jugés pour avoir enquêté sur des proches du régime
Un tribunal d'Istanbul a décidé lundi de renvoyer devant la justice
trois anciens magistrats à l'origine des enquêtes anticorruption qui
ont fait vaciller le régime islamo-conservateur de l'actuel président
Recep Tayyip Erdogan fin 2013, ont annoncé les médias.
Deux ex-procureurs, Celal Kara et Muammer Akkas, seront jugés pour
"abus de pouvoir" et un ex-juge, Süleyman Karaçöl, pour "négligences"
devant la cour suprême d'appel de la mégapole turque à une date qui n'a
pas été précisée, a indiqué l'agence de presse Dogan.
Avec un autre de leurs collègues, ces trois magistrats avaient été
radiés le mois dernier pour "atteinte à la dignité de la profession"
par le Haut-conseil des juges et des procureurs (HSYK), l'instance
disciplinaire de leur profession.
En décembre 2013, ils avaient ordonné l'arrestation de dizaines de
proches du régime, hommes d'affaires, hauts-fonctionnaires et fils de
ministres, dont celui de M. Erdogan alors chef du gouvernement, tous
soupçonnés de corruption.
M. Erdogan avait alors dénoncé un "coup d'Etat" du mouvement de l'imam
Fethullah Gülen, très influent dans la police et la justice, et riposté
en multipliant les purges. Depuis cette affaire, qui a provoqué la
chute de quatre ministres, l'homme fort de la Turquie a fait de M.
Gülen, à la tête d'un vaste réseau d'écoles, d'entreprises et d'ONG,
son ennemi numéro 1.
Le prédicateur nie catégoriquement avoir voulu renverser le
gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP), au
pouvoir depuis 2002.
Remise au pas par les purges qu'a ordonnées le pouvoir, la justice
turque a depuis mis un terme à toutes les enquêtes qui visaient des
proches du pouvoir.
M. Erdogan a essuyé le 7 juin un sérieux revers aux élections
législatives, qui ont vu l'AKP perdre la majorité absolue qu'il
détenait au Parlement depuis treize ans.
Les tractations pour la formation d'une coalition ont débuté entre
l'AKP et les trois partis de l'opposition représentés au Parlement, qui
ont tous fait de la lutte contre la corruption une condition sine quo
non d'une éventuelle alliance avec le parti au pouvoir. (AFP, 15 juin
2015)
L'ouverture du procès du meurtre d'une étudiante qui a choqué le pays
La justice turque a ouvert vendredi le procès de trois hommes
poursuivis pour le viol et le meurtre il y a quatre mois d'une
étudiante de 20 ans qui a suscité l'indignation de tout le pays et
tourné à la mise en cause du gouvernement islamo-conservateur.
Devant un tribunal archicomble, le principal suspect, Ahmet Suphi
Altindoken, a tenté de renvoyer une partie de la responsabilité des
faits sur la victime et ses coaccusés.
L'enquête a établi que ce chauffeur de bus avait violé puis tué le 13
février dernier Özgecan Aslan, une étudiante qu'il ramenait dans son
bus de l'université à son domicile de Tarsis, une petite ville du sud
du pays.
Avec deux complices, son père et un ami, le chauffeur de bus a ensuite
coupé les mains de sa victime et mis le feu à son corps pour faire
disparaître toute trace.
"Elle m'a dit +tire-toi, tu es une honte+", a raconté vendredi M.
Altindoken à la barre. "Comme chacun le sait, j'ai très mauvaise
humeur", a-t-il ajouté en avouant l'avoir ensuite, de rage, roué de
coups jusqu'à ce qu'elle perde connaissance.
Mais il a catégoriquement nié avoir tenté de la violer et accusé son
complice Fatih Gökçe, présent à ses côtés dans le box des accusés,
d'avoir abusé d'elle. "Après ça j'ai pris le couteau et je l'ai
poignardée dans le cou", a-t-il conclu.
Le procureur a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre les
trois accusés pour, a-t-il dit, "le meurtre sans pitié d'Aslan".
Près d'un millier d'avocats venus de toute la Turquie souhaitaient se
constituer partie civile à ce procès très médiatisé, mais seule une
centaine a pu entrer dans la petite salle d'audience, ont rapporté les
médias turcs.
A l'appel de plusieurs ONG, quelques centaines de personnes ont
manifesté devant le palais de justice pour exiger la condamnation des
accusés, aux cris de "nous voulons la justice pour Özgecan" ou "Özgecan
est notre révolte", selon Dogan.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans toute la
Turquie dans les jours qui ont suivi le meurtre d'Özgecan Aslan.
L'opposition et les mouvements féministes ont mis directement en cause
la responsabilité du président Recep Tayyip Erdogan et de son
gouvernement, accusés d'entretenir les violences contre les femmes par
leurs préjugés religieux. M. Erdogan s'est récemment illustré en
affirmant que l'égalité homme-femme était "contre nature".
Selon l'association turque des droits de l'Homme (IHD), les meurtres de
femmes ont nettement augmenté ces dix dernières années pour atteindre
294 cas en 2014. (AFP, 12 juin
2015)
Turkey’s top judicial body reshuffles more than 2,000 of judges, prosecutors
Turkey's top judicial body responsible for the appointment of judges
and prosecutors has reassigned more than 2,000 judges and prosecutors
in a major reshuffle.
The Supreme Board of Judges and prosecutors (HSYK), which has been
accused of being highly politicized since a corruption scandal went
public on Dec. 17, 2013, incriminating members of then-Prime Minister
Recep Tayyip Erdoğan's Cabinet, on Friday issued a decree in which it
reassigned a total of 2,664 judges and prosecutors across the country.
The decree was prepared by the 1st Chamber of the HSYK, whose
membership structure was last year changed in favor of the Justice and
Development Party ( AK Party) government after the reassignment of two
of its members.
According to the decree, judge Uğur Kalkan, who was among the panel of
judges who ordered the arrest of four prosecutors last month for their
role in the search of trucks allegedly carrying weapons to opposition
groups in Syria, was appointed from southern district of Tarsus to the
Bakırköy Courthouse in İstanbul in an apparent promotion.
The AK Party lost is parliamentary majority in elections carried out
last Sunday. The party, which received less than 41 percent of national
vote, is set to hold coalition talks with oppsoition parties to remain
in power.
Also on Thursday, the HSYK dismissed 37 judges and prosecutors from
their jobs as part of an investigation into alleged cheating on an exam
administered in 2012, but allowed the pro-government prosecutors and
judges who had entered the profession via the same exam -- and were
once members of AK Party – to remain in their positions.
(TODAY'S
ZAMAN, June 12, 2015)
1,000 attorneys to represent brutally murdered college girl in Turkey
As many as 1,000 attorneys are expected to represent Özgecan Aslan in
the very first court hearing on June 12 in the case over her brutal
murder. The 20-year-old’s burned body was found in a river bed in the
Mediterranean province of Mersin two days after she was killed by a
minibus driver on Feb. 11.
Several non-governmental organizations and rights groups are also
expected to attend the court session headed by the Tarsus 1st Court for
Serious Crimes, as well as about a thousand attorneys from all across
Turkey.
Mersin Bar Association head Alpay Antmen said 660 attorneys had put in
applications for authorization and this number was expected to rise to
1,000 with other attorneys coming to the court hearing on June 12.
“It is impossible to let all the attorneys in the court hall, but they
will be in the court building. The Union of Turkish Bar Associations
and its commission on women’s law, several bar associations and women’s
rights groups will also attend the hearing,” said Antmen.
“Of course, the defendants will not be denied the right to plea to the
court. We think they will be fairly tried and punished as the
indictments require,” he added.
Ahmet Suphi Altındöken, the minibus driver who confessed to Aslan’s
murder, will appear in court along with his father, Necmettin
Altındöken, 50, and his friend Fatih Gökçe, 20, both of whom were sent
to prison as Altındöken’s accomplices.
Aslan’s parents, Mehmet Aslan and Söngül Aslan, will reportedly not be
attending the court hearing, while the victim’s uncle Yaşasın Aslan
will be present in court on behalf of the Aslan family.
The court session is planned to be held at 9:00 a.m. on June 12 and
precautionary security measures will be taken in the surrounding area.
(hurriyetdailynews.com, June 11, 2015)
Le policier qui avait gazé la "Femme en rouge" condamné à 20 mois de prison
Le policier qui avait aspergé de gaz lacrymogène la "femme en rouge",
manifestante devenue icône de la fronde antigouvernementale de 2013 au
parc Gezi d'Istanbul, a été condamné mercredi 10 juin à vingt mois de
prison, selon l'agence de presse Dogan. Cette femme, Ceyda Sungur, a
acquis une célébrité mondiale avec la publication d'une photo qui la
montrait, vêtue d'une robe rouge, inondée à bout portant de gaz
lacrymogène lors d'une évacuation musclée du parc Gezi le 28 mai 2013.
Un tribunal d'Istanbul a reconnu le policier, identifié sous le nom de
Fatih Z., coupable de "coups et blessures volontaires" et de "faute
professionnelle", et lui a infligé deux peines de dix mois
d'emprisonnement ferme, dont il a été immédiatement dispensé pour
"bonne conduite" pendant son procès. Les juges l'ont également condamné
à une peine plus inhabituelle: planter 600 arbres et veiller à leur
croissance pendant six mois.
Le mouvement de contestation sans précédent qui a visé Recep Tayyip
Erdogan, alors Premier ministre et aujourd'hui président, avait débuté
fin mai 2013 par la mobilisation d'une poignée de militants écologistes
hostiles à la destruction annoncée du parc Gezi, un jardin public qui
surplombe la fameuse place Taksim d'Istanbul.
Leur évacuation musclée avait dégénéré en une vague de manifestations
sans précédent qui a mobilisé pendant trois semaines plus de trois
millions de personnes exigeant la démission d'Erdogan, accusé de dérive
autoritaire et islamiste. La répression a fait au moins huit morts,
plus de 8000 blessés et a été marquée par des milliers d'arrestations.
La "dame en rouge" avait été initialement inculpée de "provocation dans
le but de désobéir à la loi", avant qu'un procureur ne renonce à ces
poursuites quelques mois plus tard. (huffingtonpost.fr, 10 juin 2015)
Trois morts dans des violences à Diyarbakir
Trois personnes, dont le responsable d'une ONG islamiste, ont été tuées
mardi à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, lors de violences
opposant des militants kurdes rivaux deux jours après les élections
législatives, a annoncé le ministère de l'Intérieur.
Le directeur de l'ONG Ihya-Der, Aytac Baran, proche du parti islamiste
kurde Huda-Par, a été abattu en début d'après-midi par des hommes non
identifiés en quittant son bureau de Diyarbakir, a-t-on appris de
sources hospitalières.
Cette attaque a ensuite provoqué des heurts entre des partisans du
parti Huda-Par et des militants du HDP qui ont fait deux autres morts,
selon le communiqué du ministère de l'Intérieur, qui n'a donné aucun
détail sur les identités.
Un précédent bilan de source hospitalières faisait état de 4 morts.
La police a interpellé trois personnes en possession d'armes
soupçonnées d'avoir participé aux violences, a indiqué pour sa part le
bureau du gouverneur local cité par les médias turcs.
Au moins trois journalistes ont par ailleurs été blessés en couvrant ces affrontements, a rapporté l'agence de presse Dogan.
L'avocat de M. Baran a affirmé que son client avait été menacé par des
rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) peu de temps
avant son assassinat. Mais la branche jeunesse du PKK a démenti ces
allégations dans un message posté sur son compte Twitter, dénonçant une
"provocation".
Le chef de file du HDP Selahattin Demirtas a fermement condamné cet
assassinat et appelé au calme. "Des manipulations sont à l'oeuvre
toutes les parties doivent agir avec sang froid", a-t-il écrit sur son
compte Twitter.
Le HDP a obtenu 13,1% des suffrages et 80 sièges de députés lors du
scrutin de dimanche, qui a vu le parti du président islamo-conservateur
Recep Tayyip Erdogan perdre la majorité absolue qu'il détenait depuis
treize ans au Parlement.
Des affrontements entre partisans du HDP et militants de Huda-Par
avaient déjà fait 2 morts et 6 blessés le 29 mai dernier dans la
province de Sirnak (sud-est).
Ces violences interviennent quelques jours après l'attentat à la bombe
qui a fait 3 morts et plus d'une centaine de blessés vendredi parmi des
militants du parti kurde HDP (Parti démocratique du peuple) venus
assister dans la même ville de Diyarbakir à une réunion de campagne de
leur chef de file Selahattin Demirtas.
Les auteurs de cet attentat n'ont pas été identifiés mais le Premier
ministre Ahmet Davutoglu a annoncé dimanche qu'un suspect avait été
interpellé, sans autre détail. (AFP, 9 juin
2015)
Explosions mortelles au meeting du HDP: 4 morts, 300 blessés
Au moins quatre personnes ont été tuées et plus de 300 autres blessées
vendredi dans le sud-est de la Turquie dans deux explosions d'origine
indéterminée survenues lors d'une réunion de campagne du principal
parti kurde, à deux jours des élections législatives.
Ces déflagrations, dont l'une très puissante, se sont produites à
proximité d'un transformateur électrique situé sur une place de la
grande ville de Diyarbakir, où des dizaines de milliers de partisans du
Parti démocratique du peuple (HDP) étaient réunis pour entendre leur
chef de file Selahattin Demirtas.
Selon un bilan encore provisoire fourni par le ministre de
l'Agriculture Medhi Eder, originaire de Diyarbakir, au moins deux
personnes sont mortes et plus d'une centaine ont été blessés, dont
certaines très grièvement.
Le secrétaire général de l'ordre local des médecins, Cengiz Günay, a
évoqué auprès de l'AFP un bilan de quatre morts, qui n'a pas été
confirmé de source officielle.
Des sources hospitalières interrogées par l'AFP ont évoqué au moins 130 blessés, dont 25 dans un état jugé extrêmement sérieux.
Les premières informations ont situé l'origine de la plus puissante
explosion dans un transformateur électrique mais le ministre de
l'Energie Taner Yildiz a remis en cause cette hypothèse, situant son
origine à "l'extérieur" de l'installation sans toutefois préciser s'il
pouvait s'agir d'une bombe.
"Notre inspection a clairement montré que la source de l'explosion
n'était pas le transformateur", a affirmé M. Yildiz devant la presse.
Cet incident, le plus grave survenu depuis le début d'une campagne
législative tendue et émaillée de violences, a provoqué une violente
réaction des militants du HDP, qui ont jeté des pierres sur les forces
de l'ordre chargées d'assurer la sécurité de la réunion.
La police est intervenue avec du gaz lacrymogène et des canons à eau pour les disperser.
M. Demirtas, qui s'apprêtait à prendre la parole devant ses partisans au moment des explosions, a appelé ses troupes au calme.
- 'Provocation' -
"Nos amis doivent être très prudents et ne pas céder à la provocation",
a insisté le dirigeant kurde. "Ils (nos adversaires) veulent créer la
panique et le chaos (...), la paix l'emportera", a-t-il également écrit
sur son compte Twitter.
Dans un communiqué, le président Recep Tayyip Erdogan a lui aussi évoqué une "provocation".
"Il est d'une importance capitale que ce type de provocation contre
nos citoyens ne perturbe pas le climat de paix et de fraternité de
notre pays", a-t-il jugé.
En campagne à Gaziantep (sud), le Premier ministre Ahmet Davutoglu a
promis une enquête rapide sur les événements. "Nous allons déterminer
s'il s'agit d'une explosion de transformateur, d'une attaque ou d'une
quelconque provocation", a-t-il déclaré.
Des échauffourées ont été signalées en soirée dans plusieurs quartiers
de Diyarbakir entre des jeunes militants kurdes et la police, selon un
correspondant de l'AFP.
Depuis plusieurs semaines, la campagne électorale des législatives a
été le théâtre de nombreuses violences, qui ont pour l'essentiel visé
le HDP.
Mercredi soir, le chauffeur d'un car portant les couleurs de ce parti a
été tué à Bingol (est) par des tirs d'origine inconnue. Le mois
dernier, deux explosions s'étaient produites aux quartiers généraux du
HDP à Adana et à Mersin (sud), faisant plusieurs blessés.
Le score qu'obtiendra dimanche le HDP fait l'objet de toutes les attentions.
S'il franchit la barre des 10% des voix, requise pour entrer au
Parlement, il devrait obtenir une cinquantaine de sièges de députés et
ainsi priver le parti du président Erdogan des 330 députés dont il a
besoin pour faire passer une révision constitutionnelle qui lui
permettrait de renforcer ses pouvoirs.
"Nous participerons à ces élections et nous passerons la barre des
10%", a réaffirmé M. Demirtas après la double explosion de Diyarbakir.
Au pouvoir depuis 2002, le Parti de la justice et du développement
(AKP) est le favori du scrutin de dimanche, mais il est en nette perte
de vitesse, victime du déclin de l'économie et des critiques
récurrentes dénonçant sa dérive autoritaire. (AFP, 5 juin
2015)
Tirs contre un car de campagne électorale, un mort
Un homme a été tué par balles lorsque des
individus non identifiés ont ouvert le feu mercredi contre un car de
campagne électorale dans le sud-est de la Turquie, quatre jours avant
les législatives, a annoncé l'agence de presse Dogan.
La victime, identifiée comme le chauffeur du véhicule, a été trouvée
morte près du car avec de nombreuses blessures par balles à la tête,
dans le district de Karliova, province de Bingol dont la population est
majoritairement kurde.
Une vaste opération de recherche a été lancée pour retrouver les assaillants, toujours selon Dogan.
La campagne électorale en vue des législatives du 7 juin en Turquie a
été émaillée de nombreux actes de violences visant essentiellement le
Parti démocratique du peuple (HDP), principal mouvement kurde.
Le mois dernier, deux explosions visant les quartiers généraux du parti
dans les villes d'Adana et Mersin, sud du pays, avaient fait plusieurs
blessés.
Les yeux sont rivés sur le score que fera le HDP. S'il réussi à passer
la barre des 10% des voix pour entrer au Parlement, cela risque de
compliquer les projets du président Recep Tayyip Erdogan de faire voter
une réforme constitutionnelle pour élargir ses pouvoirs. (AFP, 3 juin
2015)
La police boucle la place Taksim, deux ans après la résistance Gezi
La police turque a renforcé dimanche les mesures de sécurité autour de
la place Taksim dans le centre d'Istanbul, deux ans après le début de
manifestations sans précédent qui avaient fait vaciller le gouvernement
pendant un mois, en juin 2013.
La police a bloqué en début de matinée les
principales rues pour accéder à la célèbre place et vidé le jardin
public adjacent de Gezi, où avait démarré la contestation
antigouvernementale il y a deux ans, a constaté un photographe de
l'AFP, notant que les transports en commun étaient interrompus.
La police antiémeute ainsi que des camions équipés
de canons à eau étaient déployés sur la place, prêts à bloquer tout
début de manifestation.
Au petit matin du 31 mai 2013, la police avait
violemment délogé du parc Gezi quelques centaines de militants
écologistes qui s'opposaient à sa destruction. Nourri par la
répression, le mouvement avait fait boule de neige pour se transformer
en une révolte politique sans précédent contre le pouvoir
islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre à
l'époque, aujourd'hui devenu président.
Quelque 3,5 millions de Turcs - chiffre officiel de
la police - avaient défilé contre M. Erdogan dans toute la Turquie
pendant les trois premières semaines de juin. Ces manifestations,
sévèrement réprimées, avaient fait au moins huit morts et plus de 8.000
blessés. Les partenaires occidentaux de la Turquie avaient dénoncé ces
interventions policières brutales. (AFP, 31 mai 2015)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Journalist Ahmet Şıks sued for his Book on Parallel Structure
Journalist Ahmet Şık was suited for libel due to his book titled
““Paralel Yürüdük Biz Bu Yollarda” (We Walked These Roads in Parallel)
which was published in December 2014 upon complaint of former Minister
of Transport, Maritime Affairs and Communications, Binali Yıldırım.
Ahmet Şık may get 2 years and 8 months prison sentence because of his
book related to parallel structure, Imam Fethullah Gülen and Gülen
Movement. Şık had been arrested together with another journalist Nedim
Şener in March 2011 for allegedly supporting Ergenekon Organization.
Journalist Şık will stand trial on October 13 for libel suit
Public Prosecutor of İstanbul found the decision justified since Şık
discussed claims about former Minister and his corruption. Ahmet Şık
will stand trial on October 13 in İstanbul 2nd Criminal Court of First
Instance for allegedly insulting Binali Yıldırım.
Who is Ahmet Şık?
Şık graduated from the Journalism department of Istanbul University,
Faculty for Communication. Between 1991 and 2007, Şık worked for
several newspapers such as Cumhuriyet, Radikal, Evrensel, and Yeni
Yüzyıl. He has also worked at Nokta magazine and Reuters News Agency as
a photo journalist.
Some of his books: Ergenekon'da Kim Kimdir? (Who is Who in Ergenekon?) 2010.
Kontrgerilla ve Ergenekon’u Anlama Kılavuzu (Guide to Understanding the Contra guerrilla and Ergenekon) 2010.
The Imam's Army (İmamın Ordusu), 2012.
We Walked These Roads in Parallel (Paralel Yürüdük Biz Bu Yollarda), 2014.
He has Photography Award of the Turkish Journalists' Association, News
Award from the Association of Contemporary Journalists and
UNESCO/Guillermo Cano World Press Freedom Prize.
Journalist Şık still works in Cumhuriyet Daily.
(BIA, June 26, 2015)
Quatre journalistes expulsés de Turquie suite à leur reportage au Rojava
L’incroyable histoire de l’expulsion en Roumanie de quatre journalistes
(dont trois italien et un français) par le gouvernement turc racontée
par l’un d’entre eux, Giuseppe Acconcia, journaliste du quotidien Il
Manifesto, cueilli à la sortie de l’avion, en Italie, pour Le Peuple
breton.
Le gouvernement turc a peur de l’autonomie démocratique pratiquée par
les Kurdes du Rojava. C’est l’impression que l’on a en écoutant
Giuseppe Acconcia, journaliste italien du quotidien Il Manifesto, le
récit de son expulsion du territoire turc, juste après ses reportages
réalisés à Kobane et Tall Al-Abyad au Kurdistan syrien (exemples
désormais rarissimes de véritable journalisme).
Il y a dix jours, Acconcia avec deux collègues italiens et un collègue
français (Samuel Forey, envoyé spécial du Figaro), a franchi
illégalement la frontière entre Turquie et Syrie à la hauteur de Soruc.
Ils avaient attendu en vain un visa pour la Syrie.
Pendant une semaine ils ont relaté l’expérience extraordinaire
d’autonomie démocratique du Rojava, ont raconté la libération de Tall
Al-Abyad (la colline blanche), une ville libérée par les forces kurdes
YPJ et YPG, après presque un an et demi sous le contrôle de Daesh.
« Il s’agit d’une société en mouvement, qui essaye de se redresser,
mais elle est assiégé. Le gouvernement d’Ankara a peur d’une liaison
entre les cantons de Kobane et Cizire. En fait le conseil des ministres
turc a décidé de fermer la frontière, en empêchant les refugiés syriens
de sortir. Même pour les aides humanitaires, le passage de la frontière
est interdit » dit Giuseppe Acconcia à son arrivé en Italie.
Les pires craintes d’Ankara sont devenues réalités après la victoire
des Kurdes à Tall Al Abyad. « D’après le premier ministre turc,
Erdogan, les Kurdes sont des terroristes, bien pires que les militants
de Daesh. Il les accuse, sans aucune preuve d’ailleurs, d’épuration
ethnique contre les arabes et les turkmènes », continue le journaliste.
« Au moment de partir du Rojava, nous avons décidé de nous rendre au
poste de police à la frontière turque. On s’attendait à une amende,
mais pas à ce qui nous est arrivé. Nous avons dû signer un procès
verbal et nous avons étés transportés dans un hôpital, pour vérifier
notre condition de santé. Ensuite, nous avons étés mis en garde à vue
dans une prison de haute surveillance. Là, il y avait des refugiés
syriens qui attendaient depuis des mois d’être expulsés. Nous avons
passé la nuit dans une cellule avant de recevoir l’ordre d’expulsion en
Roumanie au matin. Au début, ils avaient pensé à d’autres pays. La
justice turque nous a aussi infligé une amende et interdit de rentrer
en territoire turc pendant 24 mois (même plus d’après leur avocats).
Nous avons essayé à plusieurs reprises de demander un interprète, qui
nous a été refusé. Toutes les procédures se sont déroulées en langue
turque. »
Les quatre journalistes ont étés escortés par un policier jusqu’à
l’aéroport d’Istanbul, d’où ils ont étés expulsés à Bucarest. Dans la
capitale roumaine, ils étaient libres, enfin.
Selon le journaliste, son expulsion se situe d’une manière générale «
dans l’action de répression de la presse mis en place par le
gouvernement. Il suffit de penser aux révélations du journal Cumhuriyet
à propos des fournitures d’armes par la Turquie aux militants de Daesh,
qui ont couté au directeur de la publication la requête de condamnation
à la perpétuité. »
« De l’autre coté, conclut Giuseppe Acconcia, la situation est
fortement tendue au Kurdistan turc après la victoire du parti kurde HDP
et les attentats survenus (quatre victimes et des centaines de blessés
dans un meeting du HDP juste avant les élections du 7 juin) pour
lesquels les leaders kurdes ont directement accusé Daesh. »
En ligne de mire, il y a les difficiles discussions pour la formation
d’un gouvernement suite aux élections législatives. Si elles
n’aboutissent à rien, comme le parti d’Erdogan l’espère, il faudra
retourner aux urnes… (lepeuplebreton.bzh)
Artist faces four years in jail for ‘insulting’ President Erdoğan
An artist who President Recep Tayyip Erdoğan was ordered to be pay
10,000 Turkish Liras in compensation now faces four years in prison for
describing the money as “haram,” or forbidden in Islam.
The Istanbul Public Prosecutor’s Office prepared a two-page indictment
against sculptor Mehmet Aksoy after Erdoğan’s lawyer filed a complaint
claiming that the artist had “insulted” the president.
The indictment claimed that by calling the fine to be paid by Erdoğan
“haram money,” Aksoy implied that the president had earned his money
through illegal means.
An Istanbul court had ruled on March 3 for Erdoğan to pay 10,000 liras
in moral indemnities to Aksoy, partially accepting the 100,000 liras
case Aksoy had filed against Erdoğan.
The case was filed when Erdoğan was still serving as prime minister in
2011, after he expressed his dislike of Aksoy’s giant “Monument to
Humanity,” which was in the process of being built in the eastern
province of Kars on the border with Armenia, prompting local
authorities to dismantle the sculpture. Aksoy then sued Erdoğan for
“insulting” him.
After partially winning the case back in March, Aksoy said he planned
to spend the money celebrating with his friends, rather than using it
for his art.
“I will invite friends on March 21 for Nevruz celebrations and we will
spend the money there. I will share it with them. We cannot do anything
else with haram money,” he said.
(hurriyetdailynews.com, June 22, 2015)
Un gouverneur fait arrêter quatre journalistes qui l'interrogeaient sur l'EI
Un gouverneur turc a fait brièvement arrêter mardi quatre journalistes
qui l'avaient interrogé sur la présence en Turquie de jihadistes du
groupe Etat islamique (EI), après la chute de la ville syrienne de Tall
Abyad aux mains des forces kurdes.
Les quatre reporters, Hasan Akbas, du quotidien turc Evrensel, Pinar
Ogunc, du journal Cumhuriyet, Özlem Topcu, de l'hebdomadaire allemand
Die Zeit, et Deniz Yücel, du quotidien allemand Die Welt, ont annoncé
sur leurs comptes Twitter avoir été interpellés, puis remis en liberté,
après un contrôle d'identité.
Présents au poste-frontière turc d'Akçakale (sud) pour couvrir la
bataille de Tall Abyad et l'exode massif de réfugiés qu'elle a provoqué
vers la Turquie, ils y ont rencontré le gouverneur de la province de
Sanliurfa, Izzetin Kücük.
Au cours de leur entretien, deux d'entre eux ont suscité sa colère en
lui demandant un commentaire sur l'inquiétude manifestée par certains
habitants d'Akçakale quant à la présence dans leur ville de militants
de l'EI.
"Terminé !", s'est emporté M. Kücük, avant de donner aux policiers qui l'accompagnaient l'ordre suivant : "embarquez-les !"
Interrogé par l'AFP, un responsable turc a confirmé l'incident, mais
précisé que les quatre journalistes n'avaient pas été officiellement
arrêtés mais soumis à un contrôle d'identité.
Cet épisode a immédiatement causé une vague de protestations sur les
réseaux sociaux sous le mot-clé #nesoriymvalime (Qu'est ce que je
demande à mon gouverneur ?).
Souvent accusé d'avoir soutenu ou d'encore soutenir les jihadistes de
l'EI, le gouvernement islamo-conservateur turc l'a toujours nié.
Le mois dernier, le quotidien proche de l'opposition Cumhuriyet a
publié les photos de l'interception, en janvier 2014, d'un convoi en
direction de la Syrie appartenant aux services de renseignement (MIT)
et chargé d'armes. Le président Recep Tayyip Erdogan a porté plainte
contre son rédacteur en chef, Can Dündar, qui risque une lourde peine
de prison.
Depuis plusieurs années, la Turquie est régulièrement épinglée par les
ONG de défense de la liberté de la presse, qui dénoncent les pressions
du pouvoir sur les journalistes. (AFP, 17 juin
2015)
Un rédacteur-en-chef condamné à 21 mois avec sursis pour insulte à Erdogan
Un tribunal d'Ankara a condamné mardi le rédacteur-en-chef du quotidien
turc Today's Zaman à une peine de vingt-et-un mois de prison avec
sursis pour avoir écrit un tweet jugé "insultant" à l'encontre du
président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.
"Heureusement, la respectable mère de cet homme indigne ne vit plus
pour voir quel fils elle a et peut s'épargner cette torture", a écrit
l'an dernier Bülent Kenes sur les réseaux sociaux, sans même citer le
nom du chef de l'Etat.
Dans son jugement, le tribunal de la capitale turque, qui a eu recours
à un expert pour trancher, a malgré tout considéré ces lignes comme
injurieuses à l'endroit de l'homme fort du pays, à l'époque Premier
ministre, a rapporté le quotidien Today's Zaman, version anglaise du
titre le plus vendu de la presse turque, Zaman.
Zaman est considéré comme proche de l'imam Fethullah Gülen, devenu
l'ennemi numéro 1 de M. Erdogan depuis le scandale de corruption qui a
éclaboussé son régime fin 2013.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2003, M. Erdogan, élu en août 2014 à
la magistrature suprême, a multiplié les plaintes en diffamation ou
insulte contre ses adversaires, qu'il s'agisse d'adversaires
politiques, de journalistes, d'artistes ou de simples citoyens.
L'opposition turque, qui dénonce régulièrement la dérive autoritaire de
son régime, a exigé l'abrogation de l'article 299 très controversé du
code pénal qui punit 'l"insulte" au chef de l'Etat, estimant qu'il
porte atteinte à la liberté d'expression.
Le parti de M. Erdogan a perdu le 7 juin lors des élections
législatives la majorité absolue qu'il détenait depuis treize ans au
Parlement, ouvrant la voie à la formation d'un gouvernement de
coalition. (AFP, 17 juin
2015)
Le prix de la liberté de pensée et d’expression décerné à Özgüden et Tugsavul
Prix de la liberté de pensée et d’expression décerné à Özgüden et Tuğsavul à Istanbul
La remise des prix de la liberté de pensée et d’expression pour 2015 de
l’Union des éditeurs de Turquie (TYB) a eu lieu le 10 juin à Pera
Palace à Istanbul.
A la cérémonie, organisée avec la contribution de
Friedrich-Ebert-Stiftung, ont assisté plusieurs personnalités de la vie
culturelle et artistique du pays.
Parmi les éditeurs primés se trouvent Doğan Özgüden et İnci Tuğsavul,
fondateurs de la revue et de la maison d’édition Ant. Ceux-ci sont
toujours en exil et ce depuis 1971 en raison de leurs activités
d’édition.
En raison de cette absence, le prix d’Özgüden et Tugsavul a été remis à
leurs camarades Fahri Aral et Faruk Pekin. Ensuite, un message commun
d’Özgüden et Tuğsavul préenregistré a été projeté sur grand écran dans
la salle.
Faruk Pekin et Fahri Aral (3 et 4e de gauche) après avoir reçu le prix au nom d’Özgüden et Tugsavul
Autres primés par la TYB: Bahadır Baruter, caricaturiste de la revue
Penguen, Haluk Hepkon, fondateur de la maison d’édition Kırmızı Kedi,
Erdal Akalın, fondateur de la maison d’édition Dost, le quotidien
Cumhuriyet qui avait publié la version turque de Charlie Hebdo, et
Engelli Web, la source principale de la lutte contre la censure sur
Internet.
Après les interventions de Metin Celal
Zeynioglu, président de la TYB, et Ragip Zarakolu, président du Comité
pour la liberté de publication de la TYB, on a présenté les points
principaux d'un rapport détaillé de la TYB sur la violation des
libertés en Turquie. L'éditeur primé Haluk Hepkon
et le rédacteur en chef du quotidien Cumhuriyet, Can Dündar, ont exposé
les violations actuelles de la liberté d'expresion et de pensée en
Turquie.
The prize of freedom of thought and expression awarded to Özgüden and Tugsavul
The plate of the prize awarded to Özgüden and Tugsavul à Istanbul
The ceremony of prize for freedom of thought and expression in 2015 of
the Union of Turkish Publishers (TYB) was held on June 10 evening at
Pera Palace in Istanbul.
The ceremony organized with the contribution of
Friedrich-Ebert-Stiftung was attended by many personalities of the
cultural and artistic life of the country.
Among the award-winning editors are Doğan
Özgüden and İnci Tugsavul, founders of the magazine and the publishing
house Ant, which are still in exile since 1971 because of their
publishing activities.
Because of their absence due to their exile, the prize of Özgüden and
Tugsavul was given to their comrades Fahri Aral and Faruk Pekin. Then,
a prerecorded common message of Özgüden and Tugsavul was projected on a
large screen.
Faruk Pekin and Fahri Aral (3 and 4th from left) after receiving the award on behalf of Özgüden and Tugsavul
Other awards from the TYB: Bahadır Baruter, cartoonist of Penguen
review; Haluk Hepkon, founder of the publishing house Kırmızı
Kedi; Erdal Akalın, founder of the publishing house Dost; the daily
Cumhuriyet which published the Turkish version of Charlie Hebdo; and
Engelli Web, the main source to fight against Internet censorship in
Turkey.
After the interventions by Metin Celal Zeynioglu, chairman of the TYB,
and Ragip Zarakolu, president of the Committee Publication Freedom of
the TYB, main points of a detailed report on the endless violation of
freedom in Turkey was presented. Award-winning publisher Haluk Hepkon
and the daily Cumhuriyet’s chief editor Can Dündar also put emphasis on
the violation of freedom of expression and thought in Turkey.
Özgüden ve Tuğsavul'a Düşünce ve İfade Özgürlüğü Ödülü Verildi
İstanbul'daki törende Özgüden ve Tuğsavul'a verilen Düşünce ve İfade
Özgürlüğü ödülü
Türkiye Yayıncılar Birliği’nin (TYB) düzenlediği Düşünce ve İfade
Özgürlüğü 2015 Ödülleri, 10 Haziran akşamı İstanbul Pera Palas’ta
düzenlenen törenle sahiplerine verildi. Ödül verilen yayıncılar
arasında gazetecilik ve yayıncılık faaliyetlerinden dolayı
yıllardır sürgün hayatı yaşayan Ant
Yayınları ile Ant Dergisi’nin kurucuları Doğan Özgüden ve İnci Tuğsavul
da bulunuyor.
Friedrich-Ebert-Stiftung Türkiye Temsilciliği’nin katkılarıyla
düzenlenen törene yayıncılık ve kültür-sanat dünyasından önemli isimler
katıldı.
Sürgünde oldukları için törene katılamayan ve ödülleri kendilerinin
mücadele arkadaşları Fahri Aral ve Faruk Pekin'e verilen Doğan Özgüden
ve İnci Tuğsavul'un ortak mesajı tören salonunda video ile ekrana
yansıtıldı. Video gösteriminden önce Faruk Pekin, Fahri Aral ve Ant'in sorumlu müdürlerinden Osman Saffet Arolat Ant Yayınları’nda Özgüden
çifti ile birlikte çalıştıkları döneme dair duygu ve düşüncelerini
paylaştı.
TYB ödül töreninin yapıldığı Pera Palas salonunda ön sırada Ant'taki mücadele arkadaslarımızdan
Ragıp Zarakolu, Faruk Pekin, Osman Saffet Arolat ve Fahri Aral
Özgüden ve Tuğsavul dışında ödül verilenler: Penguen’in bir kapağında
çizdiği figür nedeniyle “Cumhurbaşkanı’na hakaret” suçundan hapis
cezası alan karikatürist Bahadır Baruter, muhalif kitaplarına çok
sayıda dava açılan Kırmızı Kedi Yayınları’nın kurucusu Haluk Hepkon,
Dost Kitabevi’nin kurucusu Erdal Akalın, Fransız mizah yayımı Charlie
Hebdo ve gündemle ilgili yayınladığı pek çok haber ve yazı nedeniyle
dava yağmuruna tutulan Cumhuriyet Gazetesi ve internetteki erişim
engellemeleri ve kısıtlamalarıyla ilgili tek kaynak olan Engelli Web.
Törende TYB Yayınlama Özgürlüğü Komitesi Başkanı Ragıp
Zarakolu ve Birlik Başkanı Metin Celâl Zeynioğlu'nun yaptığı
konuşmalardan sonra Birliğin yıllık olarak yayınladığı Yayınlama
Özgürlüğü Raporu 2015 ile ilgili kısa bilgi verildi. Yayıncı Haluk
Hepkon ve Cumhuriyet Gazetesi genel yayın yönetmeni Can Dündar da
Türkiye'de yayın hayatına baskıları vurgulayan birer konusma yaptılar.
Özgüden ve Tuğsavul'un videoyla verilen ortak mesajı
Değerli dostlarımız, yayın dünyamızın değerli temsilcileri,
1971 Darbesi’yle sizlerden ayrı düşüşümüzün 44.
yılında Ant Dergisi ve Yayınevi’nin yöneticileri olarak bizleri
hatırlamış olduğunuz için sizlere yürekten teşekkür ediyoruz.
Ant üzerine sevgili Fahri Aral ve Faruk Pekin’in gerekenleri söylediğinden eminiz.
Ant, Türkiye’de sosyalist düşüncenin yayılması ve de
örgütlenmesi sürecine gerçekten militanca bir uğraşla katkıda bulunmaya
çalıştı.
Dergimizin ve kitaplarımızın hazırlanışında sadece
düsünce planında değil, aynızamanda estetik planda da Türkiye yayın
yaşamına yenilikler getirmeyi görev bildik. Antimuvanlı kurşun kokusu
taşıyan tüm yayınlarımızda mürettiplerimizin, baskıcılarımızın ve de
ciltçilerimizin katkısıyla tekniğin ve estetiğin sınırlarını zorladık.
Bâbıali sokaklarını kanter içinde arşınlayarak sayfa
kalıplarını dizgiciden baskıcıya taşıyan hamal dostlarımızı, dergimizin
ve kitaplarımızın dağıtımını tüm tehditlere meydan okuyarak,
sıkıyönetim koşullarında dahi sürdüren dağıtımcı dostlarımızı asla
unutmuyoruz.
Yayın dünyasındaki kavgamız sadece Ant’la da sınırlı
değildi. İlerici yayınevlerinin iktidardan gelen baskılara, dağıtım
tekellerine karşı varolabilme kavgası bizim de kavgamızdı.
Bu nedenledir ki, yayınevlerinin örgütsel
birlikteliğini sağlamaya katkıda bulunmak için Ant Dergisi’nde 1970
başından itibaren ilerici yayınevlerinin görüşlerini ve istemlerini
yansıtan bir röportaj dizisi yayınlamıştık.
Mustafa Kemal Ağaoğlu, Şükran Kurdakul, Ahmet
Küflü, Oğuz Akkan, Vedat Günyol, Hasan Erdoğan, Memet Fuat, Cengiz
Tuncer, Süleyman Ege, Zülfü Livaneli, Fethi Naci, Bülent Habora, Yusuf
Ziya Bahadınlı, Günay Akarsu, Mehmet Harmancı, Zeki Öztürk, Ahmet
Öztürk, Bekir Harputlu, Muzaffer Erdost, Remzi İnanç’ın bu ankette
yayınlanan görüşleri, Türkiye yayıncılığının darbe öncesi dönemdeki
portresini ortaya koyar.
Bu dizinin yayınından hemen sonra yayıncıların
örgütsel birliğini sağlamak için ilk girişimleri başlatmıştık, ne yazık
ki 1971 Darbesi bunun gerçekleşmesine olanak vermedi.
Bu darbeden 15 yıl sonra, 1985’te, Türkiye
Yayıncılar Birliği’nin kurulmuş olduğunu 3 bin kilometre öteden
görmenin bizi ne denli mutlu kıldığını bilemezsiniz.
Bugün diğer değerli meslekdaşlarla birlikte bu iki
basın-yayın emekçisini, bizleri de anımsamış olmanız yıllardır uzak
düştüğümüz ülkemizden gelen en büyük armağanlardan biri…
Tekrar yürekten teşekkür ediyor, tüm meslekdaşlarımızı başarı dilekleriyle kucaklıyoruz.
TYB ÖDÜLLERİNİ KAZANANLAR BİR ARADA
Özgüden ve Tuğsavul adına ödülü alan Faruk Pekin ve
ödülü sunan TYB 2. Başkanı Fahri Aral
(Soldan 3 ve 4 üncü)
Doğan ve İnci'nin dostları Faruk Pekin, Osman Saffet Arolat ve Fahri Aral
Ragıp Zarakolu ve Osman Saffet Arolat
Osman Saffet Arolat ve Faruk Pekin, Doğan ve İnci'ye verilen TYB ödül plaketiyle
Türkiye Yayıncılar Birliği'nin ödüllerle ilgili duyurusu
Düşünce ve İfade Özgürlüğü 2015 Ödülleri Sahiplerini Buldu
Türkiye Yayıncılar Birliği’nin verdiği Düşünce ve İfade Özgürlüğü 2015
Ödülleri Pera Palas’ta düzenlenen ödül töreniyle sahiplerine verildi.
Türkiye Yayıncılar Birliği 2015 Düşünce ve İfade Özgürlüğü Ödülleri 10
Haziran 2015 Çarşamba akşamı Pera Palas’ta, Friedrich Ebert Stiftung
Derneği’nin desteğiyle düzenlenen törenle sahiplerini buldu.
Yayıncılık ve kültür-sanat dünyasından önemli isimler katıldığı törenin
açılışında, Türkiye Yayıncılar Birliği Yayınlama Özgürlüğü Komitesi
Başkanı Ragıp Zarakolu ve Birlik Başkanı Metin Celâl konuşma yaptı.
Ardından 2015’in Özel Ödülleri takdim edildi. İlk Özel Ödül, 2008’den
beri internetteki erişim engellemelerinin ayrıntılı istatistiklerini
yayınlayan, Telekomünikasyon İletişim Başkanlığının veri yayınlamayı
sonlandırdığı 2009’dan beri tek kaynak haline gelen Engelli Web’e
verildi. Anonim kalmak isteyen site yöneticileri adına ödülü Alternatif
Bilişim Derneği’nden Barış Büyükakyol, Ragıp Zarakolu’dan aldı.
İkinci Özel Ödül, İnci Tuğsavul Özgüden ve Doğan Özgüden’e verildi.
1967’den 1971’e kadar sosyalist haftalık Ant Dergisi ve Ant
Yayınları’nı kurup yöneten, yayınlarından dolayı haklarında 50’den
fazla davada açılan, 300 yılı aşkın hapis istemi nedeniyle Türkiye’den
ayrılmak zorunda kalan Özgüden çifti 12 Eylül sonrasında Türk
vatandaşlığından çıkarılmıştı. Halen Brüksel’de yaşayan ve Info-Turk
ajansını yürüten Özgüdenler hakkında kısa bir fotoğraf gösteriminin
ardından çalışma arkadaşları Faruk Pekin ödülü kendileri adına Türkiye
Yayıncılar Birliği Yönetim Kurulu Üyesi Fahri Aral’dan aldı. Pekin,
Aral ve Osman Arolat Ant Yayınları’nda Özgüden çifti ile birlikte
çalıştıkları döneme dair duygu ve düşüncelerini paylaştı. Ödül
takdiminin ardından Özgüdenlerin tören için hazırladıkları konuşma
videosu gösterildi.
Son Özel Ödül ise Cumhuriyet Gazetesi’ne verildi. Tarihi boyunca
bağımsız yayın çizgisini koruyan, bu nedenle baskı gören, yazarları ve
muhabirleri yargılanıp hapis yatan, hatta öldürülen Cumhuriyet son
dönemde Charlie Hebdo katliamı ve Suriye’ye geçen tırlarla ilgili
yaptığı haberlerde cesur tavrıyla öne çıkmıştı. Gazetenin yazar ve
muhabirlerine hâlihazırda 16 ceza soruşturması, 41 ceza davası ve
çoğunluğu siyasetçiler tarafından 33 manevi tazminat davası açılmış
durumda. Cumhuriyet Gazetesi adına ödülü Yayın Yönetmeni Can Dündar
Metin Celâl’den aldı.
Geleneksel olarak her yıl bir yazar, bir yayıncı ve bir kitapçıya
verilen Düşünce ve İfade Özgürlüğü Ödülleri’nden ilki Dost Kitabevi’nin
kurucusu, bağımsız kitapçılık mesleğini 38 yıldır sürdüren Erdal
Akalın’a Türkiye Yazarlar Sendikası Başkanı Mustafa Köz tarafından
takdim edildi.
Bir diğer ödül, son yıllarda pek çok siyasi içerikli kitap nedeniyle
dava edilen, halihazırda Sabahattin Önkibar, Soner Yalçın, Yılmaz Özdil
ve Merdan Yanardağ’ın kitapları nedeniyle birer, Sabri Uzun’un bir
kitabı nedeniyle ise üçü yayınevine de olmak üzere toplam 14 dava
görülmekte olan Kırmızı Kedi Yayınları adına yayınevinin kurucusu Haluk
Hepkon’a verildi. Hepkon’a ödülü Türkiye PEN Başkanı Zeynep Oral takdim
etti.
Son ödül ise bu yıl bir çizere, karikatürleri nedeniyle hakkında bugüne
kadar 12 dava açılan, son olarak Penguen’in bir kapağı nedeniyle
“Cumhurbaşkanı’na hakaret” suçundan hapis cezası alan karikatürist
Bahadır Baruter’e verildi. Baruter ödülünü Metin Celâl’den aldı.
Dogan Hızlan'ın "En Üzücü Ödüller" başlıklı yazısı
Hürriyet, 11 Haziran 2015
TÜRKİYE YAYINCILAR BİRLİĞİ'nin düzenlediği Düşünce
ve İfade Özgürlüğü Ödülleri 2015, dün akşam Pera Palas Oteli'nde saat
18.00'deki ödül töreninde kazananlara verildi. Açılış konuşmasını TYB
Başkanı Metin Celâl yaptı.
Bu yılki Düşünce ve İfade Özgürlüğü Ödülleri,
karikatürlerinden dolayı defalarca yargılanan Bahadır Baruter'e,
yayınladığı kitapları toplatılan ve yargılanan tüm yayıncıları temsilen
Kırmızı Kedi Yayınları sahibi Haluk Hepkon'a, ağır ekonomik ve siyasal
koşullar altında mesleklerini inatla sürdüren kitapçılarımızı temsilen
Ankara, Dost Kitabevi'nde kesintisiz 38 yıldır kitapçılık mesleğini
sürdüren Erdal Akalın'a verildi. Bu yıl ayrıca Engelli Web'e,
Cumhuriyet gazetesine, Doğan Özgüden ve İnci Tuğsavul Özgüden'e Düşünce
ve İfade Özgürlüğü Onur Ödülü verildi.
TÜRKİYE'DEKİ basın, yayım özgürlüğü konusunda
hazırlanan, "Yayınlama Özgürlüğü Raporu"nu okuduğumda, Türkiye'de
basının, yazarların her an bir dava tehlikesiyle karşı karşıya
kaldığını bir kere daha fark ettim.
Gazetelerde açılan davaları, yazarlar ve kitaplar
hakkındaki soruşturmaları elbette okuyor, izliyoruz ama çoğunlukla
nasıl sonuçlandığından haberimiz olmuyor.
Oysa bu izleme iki açıdan ihmal edilmemelidir.
Birincisi dava açanların özgürlük anlayışlarını ve hiç kuşkusuz tahammülsüzlüklerini yansıtıyor bu davalar.
İkincisi ise yargının da bu davalara yaklaşımını
görmemizi sağlıyor... Kimi davalarda bilirkişi raporlarından tutun
alınan mahkeme kararlarına kadar hepsi birer mizah öyküsü gibi!
Ne yazık ki bazı davalar ceza ile sonuçlanmış,
aklanmalar beni sevindirse de kimi ileriye dönük ertelemeler,
Demokles'in kılıcını havada bırakmak gibi geldi bana.
Rapor, eleştiri dozu arttıkça dava sayısının da arttığını gösteriyor.
Mizah tahammülün en belirgin göstergesidir, oysa
mizahçıların çizgileri/yazıları çoğu zaman hakaret şemsiyesi altına
sokuluyor. İl ve ilçelerde kimi kitap afişleri astırılmıyor, asılan
afişler sökülüyormuş.
Üniversitede kitaplık kurulması, yönetim tarafından
sakıncalı bulunuyor. Uludağ Üniversitesi'nde kurulacak Yaşar Kemal
Kütüphanesi'nin önlenmesi gibi. Veya çocukların okuyacağı kitapların
denetimden geçmesi gibi tuhaf örnekler yer alıyor raporda!
Raporda, hakkında dava açılan kişiler ve kitaplar sıralanmış. Davaların hangi aşamada olduğu da belirtilmiş.
Türkiye'deki basın/basım özgürlüğünün ne seviyede olduğunun, somut örneklerle anlatıldığı önemli bir rapor.
Belediyelerin bilbordlarına kitap afişleri için
yapılan başvurular da, siyasal içerikleri, eğilimleri göz önüne
alınarak konuluyor ya da reddediliyor!
Hapishanelerdeki çalışma düzeni, girecek kitapların niteliği de ayrı bir kısıtlama örneği.
Kitap fuarlarında gene bir anlayış, siyasal tercih göz önüne alınarak, konuşmalar, imza günleri iptal edilebiliyor.
Araştırmalara ambargo koymak da dikkati çekiyor.
YÖK'ün bildirisiyle üniversitelerde Suriyeliler konusunda inceleme yapmak yasaklanmış!
İnternet baskılarındaki durum da raporda yer alıyor.
YAZIMI, raporun altındaki dilekle bitireceğim:
"2016 yılında, artık bu ödüllerin verilmeyeceği bir Türkiye'ye ulaşma dileğiyle."
Zeynep Oral'ın "Ant solun yolunu açtı" başlıklı yazısı
(Cumhuriyet, 12 Haziran 2015)
Yıllar hızla geçiyor, her şey değişiyor, kimi
şeyler hiç mi hiç değişmiyor. Dün ve önceki gün bu sayfalarda Türkiye
Yayıncılar Birliği’nin verdiği Düşünce ve İfade Özgürlüğü Ödülleri
haber ve yorumlarını okudunuz. Onur Ödülünü alanlar arasında Cumhuriyet
gazetesinin bulunması hepimizi gururlandırdı.
Ödül töreninde beni çok duygulandıran ANT
Dergisi’ni çıkaran, ANT Yayınları’yla bizleri zenginleştiren 1971’de
askeri faşist darbe nedeniyle ülkeden ayrılıp bir daha dönemeyen Doğan
Özgüden ve İnci Tuğsavul Özgüden’in ekrandan mesajlarını dinlemek oldu.
Sosyalist düşünce dergisi
1967- 71 Yıllarında çıkan Ant Dergisi, ilk
gençliğini yaşayan bizler için eşsiz bir yol göstericiydi. Sosyalist
düşüncenin yayılması için sayısız yazarın hem bilimsel, hem edebi
yazılarına yer verirdi. Eşitlik, bağımsızlık, sömürüye karşı çıkış,
toplumsal adalet kadar düşünce ve ifade özgürlüğünün de sözcülüğünü
yapardı.
Ant Yayınları’nın kitapları hala kitaplığımda...
Yaşar Kemal’in kitaplarını ilk onlar bastılar. Che Gueva, Nehru,
Castro’nun anılarını da... Sosyalist öğretinin nice kaynağını da...
Onları dinliyorum: “Ant, Türkiye’de sosyalist düşüncenin yayılması ve
de örgütlenmesi sürecine gerçekten militanca bir uğraşla katkıda
bulunmaya çalıştı.
Dergimizin ve kitaplarımızın hazırlanışında
sadece düşünce planında değil, aynı zamanda estetik planda da Türkiye
yayın yaşamına yenilikler getirmeyi görev bildik. Antimuanlı kurşun
kokusu taşıyan tüm yayınlarımızda mürettiplerimizin, baskıcılarımızın
ve de ciltçilerimizin katkısıyla tekniğin ve estetiğin sınırlarını
zorladık... Babıâli sokaklarını kan ter içinde arşınlayarak sayfa
kalıplarını dizgiciden baskıcıya taşıyan hamal dostlarımızı, dergimizin
ve kitaplarımızın dağıtımını tüm tehditlere meydan okuyarak,
sıkıyönetim koşullarında dahi sürdüren dağıtımcı dostlarımızı asla
unutmuyoruz.”
Baskıya karşı
40 yılı aşkın bir süredir birlikte çalışan,
birlikte mücadele veren bu çifte karşı, yazdıkları ve
yayımladıklarından dolayı 50’den fazla dava açıldı. 300 yılı aşkın
hapis cezası istemiyle tehdit edildiler. 71’de ülkeyi terk
ettiler.
12 Eylül darbesinden sonra 1982’de Türk
vatandaşlığından çıkarıldılar. On yıl sonra bu iptal edildi. Ancak
Dışişleri Bakanlığı , Türkiye’ye dönerlerse, tutuklanmayacakları
konusunda yazılı güvence vermeyi reddetti. Dönmediler.
Gepegençtiler. Şimdi saçları kırlaşmış, ekrandan ortak mesajlarını dinliyorum:
“Yayın dünyasındaki kavgamız sadece Ant’la da
sınırlı değildi. İlerici yayınevlerinin iktidardan gelen baskılara,
dağıtım tekellerine karşı var olabilme kavgası bizim de
kavgamızdı.”
Bu amaçla yayınevlerini örgütlemeye çalışmışlar,
girişimler başlatmışlardı. Ancak 1971 darbesi bunun gerçekleşmesine
olanak vermedi.
“Bu darbeden 15 yıl sonra, 1985’te, Türkiye
Yayıncılar Birliği’nin kurulmuş olduğunu 3 bin kilometre öteden
görmenin bizi ne denli mutlu kıldığını bilemezsiniz. Bugün diğer
değerli meslektaşlarla birlikte bu iki basın-yayın emekçisini, bizleri
de anımsamış olmanız yıllardır uzak düştüğümüz ülkemizden gelen en
büyük armağanlardan biri... Tekrar yürekten teşekkür ediyor, tüm
meslektaşlarımızı başarı dilekleriyle kucaklıyoruz.”
Biz de size teşekkür ediyoruz İnci ve Doğan
Özgüven. Solun yolunu açtığınız için, düşünce ve ifade özgürlüğü
meşalesini her daim başınız dimdik tutuşturduğunuz için... (Belge Yayınları’ndan 2 ciltlik Vatansız Gazeteci’yi okuyabilirsiniz.)
Nouvelle diatribe d'Erdogan contre les médias étrangers avant les législatives
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est livré à une nouvelle et
violente diatribe contre les médias étrangers à la veille des élections
législatives, ordonnant au Guardian de "ne pas dépasser les limites" et
stigmatisant le "capital juif" du New York Times.
"Savez-vous ce qu'un journal britannique a écrit au sujet de cette
élection ? Il a dit que les musulmans pauvres et pas totalement
occidentalisés n'étaient pas autorisés à diriger leur propre pays !", a
lancé M. Erdogan lors d'un discours à Ardahan (est).
"Qui êtes-vous ? Vous êtes grossiers ! Ne dépassez pas les limites.
Depuis quand êtes-vous autorisés à nous juger ?", a-t-il fulminé sous
les acclamations.
Depuis le début de la campagne électorale, le chef de l'Etat, à qui la
Constitution interdit en principe de participer, a multiplié les
attaques contre les médias, turcs ou étrangers, qui ont émis des
critiques sur sa politique ou publié des informations embarrassantes
pour le régime islamo-conservateur qu'il dirige.
Samedi, M. Erdogan a répété ses attaques contre le New York Times,
qu'il avait déjà menacé pour avoir publié un article dénonçant sa
dérive autoritaire.
Devant des milliers de partisans, il a une nouvelle fois accusé le
quotidien américain de faire campagne contre la Turquie depuis des
décennies. "Maintenant, ils crachent leur haine contre moi (...) nous
connaissons ses dirigeants, le grand capital juif est derrière tout ça,
malheureusement", a-t-il affirmé.
Au pouvoir depuis 2002, le Parti de la justice et du développement
(AKP) de M. Erdogan est le favori du scrutin de dimanche, mais il est
en nette perte de vitesse.
Le chef de l'Etat a mis tout son poids dans la campagne de son parti
avec l'espoir qu'il rafle plus de 330 des 550 sièges pour pouvoir
réformer la Constitution et renforcer ses pouvoirs.
(AFP, 6 juin
2015)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est livré à une nouvelle et
violente diatribe contre les médias étrangers à la veille des élections
législatives, ordonnant au Guardian de "ne pas dépasser les limites" et
stigmatisant le "capital juif" du New York Times.
"Savez-vous ce qu'un journal britannique a écrit au sujet de cette
élection ? Il a dit que les musulmans pauvres et pas totalement
occidentalisés n'étaient pas autorisés à diriger leur propre pays !", a
lancé M. Erdogan lors d'un discours à Ardahan (est).
"Qui êtes-vous ? Vous êtes grossiers ! Ne dépassez pas les limites.
Depuis quand êtes-vous autorisés à nous juger ?", a-t-il fulminé sous
les acclamations.
Depuis le début de la campagne électorale, le chef de l'Etat, à qui la
Constitution interdit en principe de participer, a multiplié les
attaques contre les médias, turcs ou étrangers, qui ont émis des
critiques sur sa politique ou publié des informations embarrassantes
pour le régime islamo-conservateur qu'il dirige.
Samedi, M. Erdogan a répété ses attaques contre le New York Times,
qu'il avait déjà menacé pour avoir publié un article dénonçant sa
dérive autoritaire.
Devant des milliers de partisans, il a une nouvelle fois accusé le
quotidien américain de faire campagne contre la Turquie depuis des
décennies. "Maintenant, ils crachent leur haine contre moi (...) nous
connaissons ses dirigeants, le grand capital juif est derrière tout ça,
malheureusement", a-t-il affirmé.
Au pouvoir depuis 2002, le Parti de la justice et du développement
(AKP) de M. Erdogan est le favori du scrutin de dimanche, mais il est
en nette perte de vitesse.
Le chef de l'Etat a mis tout son poids dans la campagne de son parti
avec l'espoir qu'il rafle plus de 330 des 550 sièges pour pouvoir
réformer la Constitution et renforcer ses pouvoirs.
(AFP, 6 juin
2015)
Erdogan intensifies attacks against journalists in opposition
The prosecution of journalists for their work or
because of their criticisms of the government or President Recep Tayyip
Erdoğan has become almost a daily occurrence in Turkey, with dozens of
them facing charges of insulting a state official or conducting
terrorist propaganda.
Most recently, Cumhuriyet Editor-in-Chief Can Dündar
is facing an aggravated life sentence as a result of a criminal
complaint filed by Erdoğan on Tuesday for the publication of images
that prove that arms were transferred to Syria by MİT.
The images contradict the government's earlier claim
that the trucks were only carrying humanitarian aid to Turkmens in the
war-torn country.
Last week, journalist Erkam Tufan Aytav, who works
for Bugün TV, testified to İstanbul Deputy Chief Public Prosecutor
Fuzuli Aydoğdu as a suspect at the İstanbul Courthouse. Aytav did not
give any information about the content of the investigation because it
was confidential.
On the same day, another journalist, Aytekin Gezici,
was also in court at the first hearing of a trial launched against him
over charges of insulting President Erdoğan, Prime Minister Ahmet
Davutoğlu, Deputy Prime Minister Bülent Arınç and former Justice
Minister Bekir Bozdağ on social media.
In addition, journalists Mirgün Cabas, Koray
Çalışkan and Banu Güven as well as TV host Pelin Batu were summoned by
the İstanbul Chief Public Prosecutor's Office last week to testify as
part of an investigation into their social media posts regarding the
killing of a public prosecutor during a hostage crisis at the İstanbul
Courthouse on March 31. The journalists are accused of conducting
propaganda for a terrorist organization in their tweets on the day the
prosecutor was killed.
Journalists facing legal action in Turkey today are
just not limited to these figures, with dozens more who are either in
prison or prosecuted.
Samanyolu Broadcasting Group General Manager Hidayet
Karaca was taken into custody on Dec. 14, 2014 as part of a
government-backed police operation. Karaca was later arrested and
remains in prison on suspicion of being a member of an armed
organization. The charges against him are based on a fictional TV
series that was broadcast a few years ago.
Sedef Kabaş, a TV presenter, is facing a prison
sentence of up to five years for posting a tweet about a corruption
probe involving high-profile individuals.
(TODAY'S
ZAMAN, June 4, 2015)
Journalist Baransu faces 52 years in jail for coverage of MGK report
Journalist Mehmet Baransu, who was indicted for
publishing classified documents from a 2004 National Security Council
(MGK) meeting during which council members had discussed an action plan
targeting the faith-based Gülen movement, is facing a prison term of 52
years, with the first hearing of his trial taking place at an İstanbul
court on Wednesday.
The MGK document dated Aug. 25, 2004 persuades the
Justice and Development Party (AK Party) government to implement a
series of measures to curb the activities of the Gülen movement, also
known as the Hizmet movement. It advises the government to adopt legal
measures that would impose harsh penalties on Gülen-affiliated
institutions.
Immediately after Baransu's report was published in
the Taraf daily on Nov. 28, 2013, the Prime Ministry, the National
Intelligence Organization (MIT) and the MGK filed a joint criminal
complaint against the daily and Baransu for revealing confidential
state documents. The complaint immediately turned into an investigation
into the journalist, with Baransu facing charges of acquiring
confidential documents crucial to state security, revealing information
that is forbidden from being publicized and political and military
espionage.
The first hearing of the trial was held at the
Anatolia 10th High Criminal Court on Wednesday. Baransu, who is
currently under arrest in Silivri Prison as a result of another
investigation, did not attend the hearing.
Baransu was arrested by the İstanbul 5th Penal Court
in March over documents he had submitted to prosecutors regarding the
Sledgehammer (Balyoz) coup plot against the government in 2010.
Since November 2013, Taraf has published several
confidential documents suggesting that the ruling AK Party and MİT have
been profiling individuals linked to various religious and faith-based
groups, mainly the Gülen movement, inspired by Turkish-Islamic scholar
Fethullah Gülen. The party confirmed the authenticity of the documents
but argued that no action was taken to implement the policy
prescriptions indicated therein.
In the indictment, the prosecutor's office said
although the entire contents of the Aug. 25, 2004 MGK meeting was
required to be kept confidential, Baransu covered it on the front page
of the newspaper, thus openly violating laws that provide a shield of
secrecy for MGK meetings and documents.
In addition to Baransu, Taraf's then-managing editor
Murat Şevki Çoban is also implicated for his role in allowing Baransu's
story to be published. Çoban is also facing a prison term of 52 years.
Delivering his defense statement, Çoban said the
report should be interpreted within the scope of press freedom. Stating
that the exposure of a crime does not constitute a crime, Çoban sought
his acquittal.
In the meantime, Baransu testified to a prosecutor
at the İstanbul Courthouse in Çağlayan on Thursday based on a complaint
by Esat Burak Uzundere, the user of pro-government Twitter troll
account Esat Ç, known for posting insulting and inflammatory messages
targeting people who do not support the AK Party.
Uzundere's complaint was based on a Twitter post by Baransu on him on the grounds that Baransu had violated his privacy.
In one of his earlier tweets, Baransu revealed Esat
Ç's real identity as Uzundure, which was later confirmed by a court,
and exposed his link to the AK Party.
Meanwhile, Baransu's lawyer and family members were
disappointed and upset that the journalist was taken to Çağlayan on
Thursday, the only day that they are allowed to have an open visit.
Baransu's lawyer Sercan Sakallı said the journalist
had been taken to the courthouse while his family was waiting for an
open visit with him in Silivri.
As he was being taken to courthouse, Baransu spoke
to reporters waiting in the corridors of the courthouse, stating he has
been kept in isolation for 98 days and that he is preparing his defense
under difficult circumstances in prison.
(TODAY'S
ZAMAN, June 4, 2015)
Avant les législatives, le ton monte à nouveau entre Erdogan et la presse
A quelques jours des élections
législatives de dimanche, le président islamo-conservateur turc Recep
Tayyip Erdogan s'est lancé dans une nouvelle et violente croisade
contre la presse d'opposition, alimentant un peu plus les critiques sur
son autoritarisme.
Depuis quelques jours, c'est le quotidien d'opposition Cumhuriyet qui
concentre les attaques de l'homme fort du pays, coupable d'avoir publié
des images suggérant que son gouvernement a bel et bien livré des armes
aux rebelles jihadistes syriens, malgré ses dénégations répétées.
Embarrassé et furieux, M. Erdogan a d'abord menacé le journal et son
rédacteur-en-chef Can Dündar en promettant à la télévision qu'ils
paieraient un "prix très lourd".
Sans se contenter de l'enquête officielle pourtant promptement ouverte
par le parquet, il a ensuite personnellement porté plainte mardi contre
M. Dündar, accusé d'avoir "publié des images et informations contraires
à la réalité" et agi "contre les intérêts nationaux". Le chef de l'Etat
a même réclamé contre lui une peine de prison à vie.
Fort du soutien de nombreux intellectuels, des ONG internationales de
défense de la presse et de l'opposition au régime, Cumhuriyet a relevé
le gant.
En janvier, ce quotidien avait déjà défié les autorités en publiant,
malgré les menaces, des caricatures du prophète Mahomet extraites du
magazine français Charlie Hebdo paru après l'attentat jihadiste qui a
décimé sa rédaction.
Mardi, Cumhuriyet a publié sur sa première page des photos des membres
de sa rédaction sous le titre "nous assumons". Mercredi, il a récidivé
en publiant une tribune signée par trente intellectuels turcs sous le
titre "Nous sommes derrière vous".
"La démocratie et la liberté d'expression ne devraient pas être
sacrifiées à la frénésie des élections et la haine qu'elle génère", y
écrit le prix Nobel de littérature Orhan Pamuk, dont les prises de
positions lui ont souvent valu les foudres du régime actuel.
- 'Torchon' -
Ce soutien a été relayé sur les réseaux sociaux, où la campagne "Can
Dündar n'est pas seul" s'est rapidement
propagée sur Twitter.
Les ONG internationales sont elles aussi montées au créneau.
Human Rights Watch (HRW) a dénoncé la "tendance alarmante du
gouvernement à réprimer toute critique" et le Comité de protection des
journalistes (CPJ) exhorté M. Erdogan à arrêter "de menacer les
journalistes et les médias".
L'actuel chef de l'Etat est un habitué des vives controverses avec les
médias. Avant les municipales de l'an dernier, il avait menacé ceux qui
rapportaient des accusations de corruption qui pesaient contre lui et
ses proches, et bloqué les réseaux Twitter et YouTube pour empêcher
leur diffusion.
Il y a deux semaines, il s'en est de même pris violemment au New York
Times, qui avait déploré les "nuages noirs" qui pèsent sur la Turquie à
la veille des élections législatives.
Relayé par la presse progouvernementale, le chef de l'Etat a qualifié
le quotidien américain de "torchon" et lui a reproché une longue
histoire de dénigrement des dirigeants turcs. "Ce n'est pas nouveau
pour le New York Times (...) maintenant c'est moi qu'ils visent",
a-t-il déclaré à la télévision mardi.
Après avoir dirigé le gouvernement pendant onze ans, M. Erdogan a été
élu président en 2004 et souhaite réformer la Constitution pour qu'elle
lui accorde l'essentiel du pouvoir exécutif, entre les mains du Premier
ministre.
Pour y parvenir, il espère que son Parti de la justice et du
développement (AKP) rafle dimanche au moins 330 des 550 des sièges de
députés. Mais les sondages prévoient tous un tassement de l'AKP qui
pourrait même le priver de sa majorité absolue.
Le pouvoir turc est régulièrement épinglé pour ses atteintes à la
liberté d'expression, classé 149e rang de l'index de la liberté établi
par Reporters sans frontière (RSF). Cette année, de nombreux
journalistes ont été poursuivis pour "insulte" au président.
"Cette justice grotesque peut se taire mais notre voix continuera à se
faire entendre", a promis mercredi un ancien responsable de Cumhuriyet,
Hasan Cemal. (AFP, 3 juin
2015)
Des intellectuels défendent un quotidien attaqué par Erdogan
Trente personnalités turques, dont le
prix Nobel de littérature Orhan Pamuk, ont signé mercredi une tribune
intitulée "Nous sommes derrière vous" dans le quotidien Cumhuriyet,
contre le rédacteur en chef duquel le président Recep Tayyip Erdogan a
porté plainte.
"La démocratie et la liberté d'expression ne devraient pas être
sacrifiées à la frénésie des élections et la haine qu'elle génère", a
écrit M. Pamuk.
Proche de l'opposition, Cumhuriyet a publié vendredi des images
suggèrant que le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir à Ankara a
fourni des armes aux rebelles jihadistes syriens.
Ces allégations ont provoqué la colère du régime, qui a toujours
catégoriquement nié soutenir les groupes islamistes hostiles au régime
de Damas.
M. Erdogan a menacé le quotidien et son rédacteur en chef Can Dündar,
promettant qu'il "paierait le prix fort" pour son article. Mardi, il a
personnellement déposé plainte contre lui pour espionnage et
publication de fausses informations.
Cette nouvelle controverse entre M. Erdogan et la presse intervient à
quelques jours des élections législatives de dimanche en Turquie. Le
Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002,
y part favori mais affaibli, selon les sondages.
M. Erdogan espère cependant une large victoire de l'AKP pour réformer à sa main la Constitution. (AFP, 3 juin
2015)
Prosecutor demands aggravated life sentence for journalist Dündar
A Turkish prosecutor has demanded aggravated life sentence along with a
life sentence and 42 years jail term for daily Cumhuriyet's
editor-in-chief Can Dündar as President Recep Tayyip Erdoğan has filed
a criminal complaint over a critical news report, after he said they
would pay a “heavy price.”
The footage released by Cumhuriyet on May 29 showed gendarmerie and
police officers opening crates on the back of the trucks which contain
what the daily described as weapons and ammunition sent to Syria by
Turkey’s National Intelligence Organization (MİT) in January 2014.
“This slander and illegitimate operation against the MİT are, in a way,
an act of espionage. This newspaper is involved in this espionage
activity, too,” Erdoğan said during an interview with public
broadcaster TRT late May 31. “I suppose the person who wrote this as an
exclusive report will pay a heavy price for this,” he added, referring
to Cumhuriyet’s editor-in-chief, Can Dündar.
On June 2, scores of Cumhuriyet editors and columnists appeared on the
newspaper’s front page, proclaiming that all of them were responsible
for the report in tandem with a social media campaign,
#CanDündarYalnızDeğildir (Can Dündar is not alone).
Continuing his tough stance on the matter, Erdoğan filed an individual
criminal complaint against Dündar and Cumhuriyet on June 2, claiming
that the story “included some footage and information that are not
factual.”
The criminal complaint, filed to Ankara Chief Prosecutor’s Office to be
sent to Istanbul where Cumhuriyet is based, argued that the newspaper
“joined the actions” of the followers of U.S.-based Islamic cleric
Fethullah Gülen, Erdoğan’s erstwhile ally, whose followers in the
judicial and security organs are now described by the government as
“the parallel organization.”
“By publishing the fabricated footage and information that were leaked
to him by the parallel organization, [Dündar] joined the actions of the
organization members who searched the trucks and plotted with
fabricated evidence to create a perception in the scope of a planned
setup as if the Republic of Turkey has been helping terrorist
organizations,” the complaint said.
‘Violating confidentiality’
The plaintiff accused Dündar of both “trying to manipulate justice”
with fabricated material and “violating confidentiality“ by publishing
the story. Erdoğan’s lawyer Muammer Cemaloğlu also requested the
prosecutor launch a public law suit following the investigation.
The Vienna-based International Press Institute (IPI) and its affiliate,
the South East Europe Media Organisation (SEEMO), condemned Erdoğan on
June 2 over what they described as a “disturbing lack of respect for
the principles of media freedom and democracy” in Turkey ahead of the
June 7 general elections.
“If Turkey’s voters can’t have the information they need to hold their
elected leaders accountable, if they aren’t allowed make an informed
decision about their future, then what’s the point of holding an
election?” IPI Director of Advocacy and Communications Steven M. Ellis
asked in the statement.
IPI: Public has a right to know before polls
“Reporting that apparently shows a politician saying one thing and then
doing another is absolutely in the public interest and the Turkish
public has a right to know what their leaders are doing in their name,
especially as they go to the polls,” he added.
The New York-based Committee to Protect Journalists (CPJ) lambasted Erdoğan in a statement on June 1.
“We call on Recep Tayyip Erdoğan to stop bullying journalists and news
outlets such as Can Dündar and Cumhuriyet just because he doesn’t like
what they report,” CPJ Europe and Central Asia Program Coordinator Nina
Ognianova said.
“For the very first time, a president is openly threatening a
journalist because he exposed a lie. This shows Erdoğan’s impotence. In
fact, it is he who should apologize to the people because he deceived
and lied to them,” main opposition Republican People’s Party (CHP)
leader Kemal Kılıçdaroğlu said June 1.
(hurriyetdailynews.com, June 2, 2015)
Turkish actor fined in Erdoğan’s libel case
A Turkish actor has been fined 7,080 Turkish Liras for a piece he
wrote, on the grounds that it defamed the then-prime minister Recep
Tayyip Erdoğan, meanwhile acquitting him of the piece’s remarks about
the son of Erdoğan, Bilal Erdoğan, and Saudi businessman Yasin El Kadı.
Lawyers of Bariş Atay, the actor under trial, said the piece did not
intend to defame, reminding the court that Yasin El Kadı was on the
list of terror financiers in many countries. However, the lawyer of
complainants Recep Tayyip Erdoğan and Bilal Erdoğan demanded
punishment. Meanwhile, the lawyer of El Kadı refuted the financier
claims in Atay’s piece saying Kadı was previously acquitted from the
similar charges.
At the hearing, Atay voiced his disturbances about the current justice system.
“I am essentially known as a harsh criticizing journalist. So, I will
speak in a soft tone as much as possible. In this respect, when I am
watching TV at home as a citizen, I see the situation is in danger of
turning into paranoia for the government and a witch-hunting for
citizens. We will face specific restraints that belong to the Sultan
Abdülhamid II era. Besides, I am disturbed by the functioning of
justice system as a private court of a family. I have that impression
when I look into the calendar of causes. I think I have the right to
criticize as a press member and do not think it is a crime,” said Atay.
Last year, Atay wrote a piece for daily Birgün, entitled ‘Hey, leader
of the government.’ The complaints came over the sentence, “[…]That is
the hotel lobby where Bilal met with Yasin El Kadı, one of the biggest
financiers of terror, to plan corruption.”
(hurriyetdailynews.com, June 2, 2015)
Turquie: "le pays des journalistes au chômage"
La journaliste turque Asli Aydintasbas a annoncé fin mai son départ du
quotidien Milliyet ("La Nation"), où elle avait travaillé pendant
plusieurs années, afin de dénoncer l'absence de liberté de parole dans
les médias
"La Turquie s'est transformée en pays des journalistes au chômage. La
situation est telle que pour plusieurs médias, l'objectif principal est
désormais le maintien de bonnes relations avec le gouvernement, et pas
la qualité des matériaux publiés", explique-t-elle dans une interview
accordée à Sputnik.
Selon la journaliste, l'impact de cette politique médiatique est
tangible. Les médias internationaux, tels que New York Times ou The
Economist, ont désormais de bonnes raisons de critiquer la situation
actuelle en Turquie.
"La Turquie a besoin des gens qui savent réfléchir (…). Et ils
existent. Ils veulent être sûrs de la qualité de l'information fournie
par les médias. Pourtant, l'équilibre entre la demande et l'offre
constitue un problème majeur: la demande pour un journalisme de qualité
existe, alors que l'offre reste minime", poursuit Mme Aydintasbas.
A cet égard, la journaliste attache beaucoup d'importance aux élections
législatives qui se tiendront en Turquie le 7 juin prochain. Elle
espère que les électeurs feront un choix réfléchi, qui changera la
situation dans le pays pour le mieux, la Turquie étant une république
parlementaire.
"Je pense que le Parti pour la justice et le développement (AKP) ainsi
que le président Recep Tayyip Erdogan recevront un message de la part
des électeurs, qui nous permettra de respirer un peu. Les médias ont
besoin de liberté afin de bien fonctionner. Et aujourd'hui les libertés
démocratiques en Turquie sont régulièrement bafouées", conclut Asli
Aydintasbas.
La situation s'est dégradée en décembre 2014, quand plusieurs
journalistes ont été arrêtés sur ordre des autorités turques. La
tentative d'interpellation d'Ekrem Dumanli, rédacteur en chef du
quotidien Zaman, a eu un grand retentissement dans la société turque et
a provoqué de nombreuses manifestations.
Au total près de 14 journalistes ont été arrêtés, dont le directeur
exécutif, les producteurs et le réalisateur de la chaîne Samanyolu TV.
Ils étaient accusés de liens avec Fethullah Gülen, le prêcheur turc et
inspirateur du mouvement Hizmet (« service »). Depuis la fin des années
1990, celui-ci vit aux Etats-Unis tout en conservant une certaine
influence dans les organes de l'ordre et l'administration judiciaire
turcs.
En 2013, M. Erdogan avait accusé M. Gülen d'avoir instrumentalisé un
vaste scandale de corruption éclaboussant son entourage afin de
manipuler les forces de l'ordre et la justice, dans le but de
déclencher un coup d'Etat sur le modèle des révolutions de couleur. Des
centaines de policiers, soupçonnés de loyauté envers Fethullah Gülen,
avaient alors été licenciés. (sputniknews.com/international)
Erdogan menace publiquement le journal Cumhuriyet
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé publiquement de
représailles le journal qui a publié des images suggérant des
livraisons d'armes par Ankara aux rebelles extrémistes syriens, à moins
d'une semaine des élections législatives du 7 juin.
"Je pense que la personne qui a écrit cet article exclusif paiera un
prix très lourd pour ça (...) je ne le laisserai pas s'en sortir
impunément", a déclaré M. Erdogan.
Le quotidien turc d'opposition Cumhuriyet a diffusé des photos et une
vidéo montrant des obus de mortier et des caisses de munitions
dissimulés sous des médicaments dans des camions, officiellement
affrétés par une organisation humanitaire, interceptés en janvier 2014
par la gendarmerie turque près de la Syrie.
Cette affaire a viré au scandale politique quand des documents
officiels publiés ensuite sur internet ont montré que ces camions
appartenaient aux services de renseignement turcs (MIT) et
transportaient armes et munitions destinées aux rebelles islamistes
syriens en guerre contre le président Bachar al-Assad, la bête noire
d'Ankara.
Soupçonné par ses alliés occidentaux de soutenir ces mouvements, dont
le groupe jihadiste Etat islamique (EI), le régime islamo-conservateur
a toujours démenti.
"Ces affirmations diffamatoires et cette opération illégale contre le
MIT constituent d'une certaine façon un acte d'espionnage. Ce quotidien
est lui aussi impliqué dans cette activité d'espionnage", a répété
dimanche soir M. Erdogan.
Dans un entretien à l'AFP, son Premier ministre, Ahmet Davutoglu, avait
qualifié les allégations de Cumhuriyet de "manipulation électorale".
Le rédacteur-en-chef du journal, Can Dündar, a réagi lundi sur Twitter
en parodiant les menaces du chef de l'Etat. "La personne qui a commis
ce crime paiera un prix très lourd. "Nous ne laisserons pas s'en sortir
impunément", a-t-il écrit.
Le président Erdogan attribue la responsabilité de l'affaire des
camions du MIT à l'organisation de l'imam Fethullah Gülen, un de ses
anciens alliés qu'il accuse depuis l'hiver 2013 de vouloir renverser le
gouvernement.
Premier ministre de 2003 à 2014, chef de l'Etat depuis, M. Erdogan est
régulièrement épinglé par ses détracteurs de dérive autoritaire et
islamiste.
La semaine dernière, l'homme fort du pays s'en est pris au New York
Times, accusé "d'ingérence" dans les affaires turques pour lui avoir
reproché dans un éditorial ses "intimidations" contre la presse
indépendante de son pays. (AFP, 1 juin 2015)
RSF soutient Cumhuriyet face aux pressions d’Erdogan
Depuis qu’il a publié des éléments qui attesteraient de la livraison
d’armes par les services secrets turcs (MIT) à des rebelles islamistes
syriens, le journal Cumhuriyet est sous le coup d’une enquête
judiciaire. Le 1er juin 2015, le président de la République Recep
Tayyip Erdogan a personnellement accusé son rédacteur en chef
d’“espionnage” et promis qu’“il ne s’en sortira[it] pas comme cela”.
Reporters sans frontières (RSF) dénonce les intenses pressions dont
fait l’objet le quotidien indépendant Cumhuriyet de la part de
l’exécutif turc. Déjà poursuivi pour avoir repris la Une du “numéro des
survivants” de Charlie Hebdo en janvier 2015, le journal se retrouve à
nouveau dans l’œil du cyclone. Le 29 mai, il a publié des photos et une
vidéo suggérant que des camions affrétés par les services secrets turcs
à destination de la Syrie en 2014 étaient bien chargés d’armes.
Le jour même, le parquet d’Istanbul ouvrait une enquête contre le
quotidien et son rédacteur en chef, Can Dündar, sur le fondement de la
loi antiterroriste. Le procureur Irfan Fidan a du même coup requis le
blocage de tout contenu reprenant les images incriminées sur Internet,
affirmant que celles-ci “portent atteinte aux intérêts [...] de l’État
turc et sont susceptibles de mettre en danger la sécurité nationale”.
Trois jours plus tard, Recep Tayyip Erdogan a annoncé à la télévision
qu’il avait personnellement porté plainte contre Can Dündar pour
“espionnage”. “Celui qui a commis ce crime va le payer cher. Il ne s’en
sortira pas comme cela”, a-t-il menacé, tout en accusant Cumhuriyet
d’agir pour le compte de la confrérie Gülen, ancien allié du
gouvernement devenu son pire ennemi.
“Nous demandons au président de la République de cesser ses menaces à
l’encontre de la presse et d’arrêter d’interférer avec la justice. Le
parquet d’Istanbul doit également abandonner sur le champ ses
poursuites, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est
et Asie centrale de RSF. La politique syrienne d’Ankara est un élément
important du débat public turc, la population est donc en droit de
savoir si son gouvernement a livré des armes et à qui. Si l’exécutif
est au pied du mur, il ne peut en rendre coupable Cumhuriyet qui n’a
fait que son travail d’information.”
A deux reprises, en janvier 2014, des véhicules affrétés par la MIT
avaient été interceptés par la police avant de passer la frontière,
alimentant les analyses sur une lutte de pouvoir entre l’exécutif turc
et des pans de la justice sous l’influence de la communauté religieuse
de Fethullah Gülen. Les policiers et magistrats responsables des
fouilles avaient été promptement sanctionnés et toute mention de cette
affaire dans les médias avait été interdite. Depuis lors, les autorités
ont toujours nié que les camions transportaient des armes.
Les révélations de Cumhuriyet constituent donc un rebondissement majeur
dans ce dossier explosif, d’autant qu’elles interviennent à moins d’une
semaine des élections législatives. Pressé de s’expliquer, l’exécutif a
multiplié les déclarations contradictoires tout en maintenant que
l’“aide” de la Turquie était destinée à la communauté turkmène de Syrie
et non à des factions islamistes. Or, d’après la plupart des
observateurs, la région vers laquelle se dirigeaient les camions était
aux mains de groupes tels que Jabhat Al-Nosra ou l’État islamique (EI).
RSF apporte son soutien total à Can Dündar, qui invoque le droit du
public à être informé. Le journaliste résume sa position dans une
chronique du 1er juin, intitulée : “Nous sommes des journalistes, pas
des fonctionnaires d’Etat”. Outre cette affaire, Can Dündar est
également appelé à comparaître le 2 juin pour “insulte” à Recep Tayyip
Erdogan”. (RSF, 1 juin 2015)
Kurdish
Question / Question kurde
Les forces kurdes chassent l'EI de la ville kurde de Kobané
Les combattants des Unités de protection du peuple kurde (YPG),
principale force kurde syrienne, ont chassé de la ville kurde de
Kobané, dans le nord de la Syrie, les jihadistes du groupe Etat
islamique (EI), ont indiqué une ONG et des militants.
"Les combattants kurdes ont repris le contrôle de certains points dont
l'EI s'était emparé à Kobané", a indiqué l'Observatoire syrien des
droits de l'Homme (OSDH).
"Les YPG ont fait exploser un lycée, dernier endroit où des combattants
de l'EI s'étaient retranchés", a précisé cette organisation basée en
Grande-Bretagne, qui s'appuie sur un réseau de militants en Syrie.
Les jihadistes de l'EI étaient entrés jeudi dans Kobané, s'emparant de
plusieurs points dans la ville d'où ils avaient été chassés en janvier,
après quatre mois de combats, subissant ainsi leur premier revers
depuis le début de l'expansion de l'EI en Syrie.
Mais les combattants kurdes ont envoyé des renforts pour encercler les jihadistes, et repris les bâtiments occupés.
Le journaliste et militant Roudi Mohammad Amine, présent dans les
régions kurdes, a indiqué à l'AFP via internet que "les combattants
kurdes ont fait exploser des mines déposées autour du bâtiment du lycée
avant d'y pénétrer".
Cette opération a été effectuée après que les combattants kurdes se
sont assurés qu'il n'y avait plus de civils dans le bâtiment, a-t-il
indiqué, ajoutant que "les YPG ont repris toute la ville".
Selon l'OSDH, "les YPG et les Assayech (police kurde) ratissent la
ville à la recherche de jihadistes qui se seraient cachés" après leur
retraite. (AFP, 27 juin 2015)
Former HDP lawmaker demands acquittal during retrial in Istanbul
The retrial of a former lawmaker who was convicted of being a member of
a terrorist organization in 2012 started on June 24 in Istanbul.
Sebahat Tuncel, a former deputy of the Kurdish problem-focused Peoples’
Democratic Party (HDP), attended the hearing at Istanbul’s 10th High
Penal Court as a defendant with her 10 lawyers on June 25.
“Opening this case against me is a political decision,” Tuncel said
during the hearing. “I demand my acquittal in accordance with the
Constitutional Court decision.”
The trial was adjourned to June 30 for prosecutor’s opinion.
Earlier in February, the Turkish Constitutional Court had ruled that
Tuncel’s right to be tried fairly and in a reasonable time period had
been violated and ordered the retrial. The court also ruled that Tuncel
receive 5,000 Turkish liras ($1,880) in damages.
The former HDP lawmaker had been sentenced to eight years and nine
months in prison by the Istanbul High Criminal Court in September 2012.
She was detained on Nov. 5, 2006, because she had allegedly attended
meetings with leaders of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK)
which Turkey, the U.S. and the European Union list as a terrorist
organization.
Tuncel was then put on trial on charges of “being a member of a terrorist organization.”
On July 24, 2007, however, she was released after she was elected in that year’s parliamentary elections.
(hurriyetdailynews.com, June 25, 2015)
Les forces kurdes, un groupe clé dans la lutte contre les jihadistes de l'EI
Les combattants kurdes s'avèrent être parmi les forces armées les plus
efficaces face au groupe Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak depuis
que l'organisation jihadiste a proclamé voilà un an un "califat" à
cheval entre les deux pays.
Le soutien aérien de la coalition internationale dirigée par les
Etats-Unis a cependant joué un rôle essentiel dans leurs succès.
En Irak, des milliers de soldats et policiers ont fui devant l'avancée
fulgurante de l'EI en juin 2014, permettant aux forces kurdes de
s'emparer ou renforcer leur contrôle sur les territoires disputés entre
le pouvoir central de Bagdad et le Kurdistan, leur région autonome dans
le nord du pays.
Mais les jihadistes sont parvenus à repousser les forces kurdes dans
leur capitale régionale Erbil en août dans une offensive qui aurait pu
tourner au désastre si les Etats-Unis n'étaient pas intervenus en
bombardant les assaillants.
Aidés des frappes de la coalition, les Kurdes irakiens ont pu reprendre
aux jihadistes des territoires, notamment ceux entourant la ville de
Sinjar à l'ouest du Kurdistan, et se défendre contre leurs attaques
dans d'autres secteurs non loin de leur zone autonome.
- 'Sacrifices' -
Après avoir payé un lourd tribut avec de nombreux morts dans les
combats, le Kurdistan n'acceptera pas facilement de renoncer aux
secteurs pris, même si le gouvernement fédéral, extrêmement affaibli,
ne devrait pas les lui réclamer, du moins dans l'immédiat.
"Nous avons fait des sacrifices, versé notre sang et donc nous
n'abandonnerons pas ces secteurs, nous les défendrons (...) jusqu'à la
fin de cette guerre", prévient Mustafa Qader, le ministre des
peshmergas du Kurdistan, qui fait état de "1.200 martyrs et près de
7.000 blessés" dans les rangs de ses forces.
"Je crois que la région du Kurdistan ne rendra pas facilement ces
secteurs au gouvernement irakien", ajoute-t-il, notant cependant qu'"il
est possible qu'un accord soit conclu".
L'exemple le plus significatif est la ville pétrolière disputée de
Kirkouk, au sud du Kurdistan, que les forces kurdes avaient prise après
l'abandon par l'armée de ses positions dans la cité au début de
l'offensive jihadiste.
Contrairement à leurs frères irakiens (15 à 20% de la population), les
Kurdes de Syrie (10 à 15%) ne jouissent pas d'une région autonome et se
plaignaient, avant le début de la guerre en 2011, de discriminations de
la part du régime de Bachar al-Assad.
Or avec la guerre, ils ont réussi à mettre en place leur propre
administration dans des zones du nord-est du pays après le retrait des
troupes du régime.
Et la prise cette semaine de la ville de Tall Abyad (nord) aux
jihadistes leur permet de contrôler désormais une bande de "400 km de
frontière avec la Turquie allant de (Kobané) dans la province d'Alep
jusqu'à la frontière irakienne", selon l'Observatoire syrien des droits
de l'Homme.
- 'Organisés, disciplinés' -
"Les Kurdes sont probablement la force de combat la plus efficace
contre l'EI en Syrie. Ils sont bien organisés, disciplinés et croient
vraiment en leur cause", a indiqué l'analyste Sirwan Kajjo.
Appuyés par les raids de la coalition, les Unités de protection du
peuple kurde (YPG) et leurs alliés ont défendu des mois Kobané contre
les jihadistes qui tentaient de s'emparer de cette ville kurde sur la
frontière avec la Turquie, une victoire psychologique significative
pour ces forces antijihadistes.
La prise de Tall Abyad à l'EI est un coup très dur pour les jihadistes
qui se servaient de cette ville comme passage vers la Turquie.
"Ils ont réussi à défaire l'EI dans plusieurs secteurs. Mais les
frappes aériennes américaines y ont également joué un grand rôle",
affirme Wladimir van Wilgenburg, un analyste à la Jamestown Foundation.
M. Kajjo rappelle que les Kurdes ont payé cher leurs combats avec l'EI,
évoquant la fuite de "milliers d'entre eux" vers la Turquie au moment
de la crise de Kobané. "Malgré la libération de leur ville, la grande
majorité d'entre eux n'ont pu retourner dans leurs maisons totalement
détruites".
(AFP, 19 juin
2015)
HDP ready to lend support to ‘grand coalition’ between AKP, CHP
The Peoples’ Democratic Party (HDP) has announced that it is ready to
back a so-called grand coalition government that would be formed by the
ruling Justice and Development Party (AKP) and the Republican People’s
Party (CHP) on the condition that the coalition embraces their party’s
principles, too.
“So far, we haven’t had any official or unofficial meetings for
coalition talks. Our door is open to every party,” HDP co-chair
Selahattin Demirtaş told reporters on June 18.
“From now on, [Prime Minister Ahmet] Davutoğlu should abandon his
rhetoric and style he used before the election. This rhetoric led to
the loss of the AK Parti in the election,” Demirtaş said.
“If the AK Parti and the CHP form a coalition in a way that would
embrace our principles too, then we would lend support from the
outside,” he said.
According to preliminary results of the June 7 election, the AKP
received 40.87 percent, the CHP 24.96 percent, the Nationalist Movement
Party (MHP) 18.29 percent and the HDP 13.12 percent.
Accordingly, the AKP will have 258 seats in the 550-seat parliament,
the CHP will have 132, while the MHP and the HDP will have 80 seats
apiece.
Having lost its parliamentary majority, the AKP is expected to engage in coalition negotiations with the other parties.
Demirtaş’s remarks came shortly after Davutoğlu disclosed that he was
open to talks with the HDP, even though he frequently accuses the party
of being provocative.
“I cannot say that I would not meet a party which got 13 percent of the
vote,” Davutoğlu said late June 17, referring to the HDP.
“[But] I need to say that a party that can’t sever its ties with terror
and violence will, in time, face a legitimacy problem,” Davutoğlu said,
referring to his government’s oft-repeated argument that the HDP is
actually under the tutelage of the outlawed Kurdistan Workers’ Party
(PKK).
In Diyarbakır, Demirtaş touched upon the nature of relations between
their party and the Kurdistan Communities Union (KCK), a supra
organization of Kurdish groups that includes the PKK.
“Everybody can state their own opinion; the KCK executives can also
state their opinions. They are actors in the resolution process,”
Demirtaş said, referring to the AKP-led initiative to end the
three-decade conflict between Turkey’s security forces and the
militants of the PKK. The process has long been stalled.
“But we are not taking instructions from the KCK. Our party makes its
decisions at its own boards. We are not taking instructions from
anybody,” Demirtaş said.
Demirtaş’s remarks about the relationship between the HDP and the KCK
came only a few days after Duran Kalkan, a senior executive committee
member of the KCK, ruled out the engagement of the HDP in any coalition
formula.
As long as the constitution and laws are not changed amid any reckoning
with “the fascist Sept. 12 system,” the HDP’s engagement in a coalition
would turn the party into “a system party,” said Kalkan, who is based
at the PKK headquarters in the Kandil Mountains of northern Iraq.
Demirtaş, meanwhile, said: “The resolution process will not work the
way it used to; it cannot move unwieldly and unilaterally as it did
before. First of all, there is need for a reinforced cease-fire.”
(hurriyetdailynews.com, June 18, 2015)
Les Kurdes coupent un accès vital des jihadistes entre la Syrie et la Turquie
Les forces kurdes syriennes se sont emparées lundi de la ville de Tall
Abyad, point de transit entre la Syrie et la Turquie vital pour les
jihadistes de l'Etat islamique (EI), dont le fief de Raqa est ainsi
menacé d'asphyxie.
Il s'agit d'un coup dur pour l'organisation extrémiste qui y faisait
transiter armes et combattants vers les territoires qu'elle contrôle en
Syrie.
Lundi soir, les forces kurdes contrôlaient "la quasi-totalité de la
ville" de Tall Abyad, où seuls quelques combattants de l'EI
constituaient de "petites poches de résistance", selon l'Observatoire
syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Un peu plus tôt, des combattants des Unités de protection du peuple
kurde (YPG) avaient pris position dans la partie syrienne du
poste-frontière de Tall Abyad (Akçakale du côté turc), d'après un
photographe de l'AFP sur place.
En début de journée, les YPG, appuyées par des groupes rebelles et les
frappes aériennes de la coalition dirigée par les Etats-Unis, étaient
parvenues à couper la route reliant Tall Abyad à Raqa, a indiqué par
téléphone à l'AFP un commandant kurde sur ce front, Hussein Khojer.
Raqa, situé à 86 km au sud de Tall Abyad, est le principal bastion de
l'EI en Syrie, pays ravagé par un conflit complexe où régime, rebelles,
kurdes et jihadistes tentent de s'arroger des pans de territoire.
Selon l'OSDH, au moins 40 membres de l'EI ont trouvé la mort en tentant
de fuir Tall Abyad, encerclée par les YPG qui ont débuté leur offensive
vers cette ville le 11 juin.
Cherfane Darwich, porte-parole d'un groupe rebelle combattant aux côtés
des YPG, a fait état de "combats très violents" avec l'EI à la
périphérie de la ville.
- 'Passage vital' pour l'EI -
La bataille de Tall Abyad a entraîné un nouveau drame humanitaire, avec
la fuite de près de 20.000 personnes vers la Turquie toute proche.
Après leur avoir interdit pendant plusieurs jours l'entrée sur son
territoire, Ankara a rouvert sa frontière dimanche soir et de nouveau
lundi à la mi-journée, permettant le passage de plusieurs milliers de
réfugiés qui attendaient sous un soleil de plomb.
Cet exode a donné lieu à des scènes de chaos avec des parents
terrorisés tentant, leurs enfants dans les bras, de forcer les
barrières séparant la Syrie de la Turquie, selon un photographe de
l'AFP.
Tall Abyad était "stratégique (pour l'EI) car c'est une ville
frontalière où peuvent transiter l'équipement, les recrues et autres"
destinés à Raqa, a souligné Charlie Winter, spécialiste du jihadisme à
la Fondation Quilliam à Londres.
Pour le groupe extrémiste sunnite, elle représentait "une plateforme
financière et logistique", un "passage vital", selon Mutlu Civiroglu,
expert des affaires kurdes. "Une fois perdue, ce sera très compliqué
pour l'EI de faire passer ses combattants, de vendre son pétrole et
autres marchandises qu'il trafique", a-t-il ajouté.
Les forces kurdes, qui ont repris fin janvier à l'EI la ville symbole
de Kobané, dans la province d'Alep, rognent depuis trois mois les
territoires de l'EI dans celle voisine de Raqa, qui fut un moment
donnée complètement sous son contrôle.
Cette avancée kurde a suscité les critiques du président turc Recep
Tayyip Erdogan, selon qui elle "pourrait conduire à la création d'une
structure qui menace (nos) frontières". (AFP, 15 juin
2015)
Erdogan inquiet de l'avancée des forces kurdes dans le nord de la Syrie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
exprimé son inquiétude dimanche face à l'avancée des forces kurdes sur
la ville syrienne de Tal Abyad, tenue par les jihadistes de l'Etat
islamique (EI), jugeant qu'ils pourraient constituer une menace à venir
pour la Turquie.
Face à l'exode de milliers de réfugiés fuyant les combats, la Turquie a
fermé sa frontière et repousse désormais les Syriens qui cherchent à la
franchir.
Le président turc a accusé les combattants kurdes de prendre pour
cibles les populations arabes et turkmènes, confirmant que son pays
avait accueilli environ 15.000 d'entre eux la semaine dernière avant de
fermer sa frontière.
"Ce n'est pas bon signe", a déclaré M. Erdogan à des journalistes de la
presse turque dans l'avion présidentiel qui le ramenait d'Azerbaïdjan.
"Cela pourrait conduire à la création d'une structure qui menace nos
frontières", a-t-il ajouté, ajoutant que "chacun doit prendre en compte
nos sensibilités sur ce sujet".
Soutenues par des factions rebelles syriennes et les frappes de la
coalition internationale antijihadistes, les Unités de protection du
peuple kurde (YPG) ont progressé dans leur offensive sur Tal Abyad,
localité que l'EI utilise pour le passage de ses combattants. Elle est
située dans la province de Raqa, le bastion du groupe extrémiste
sunnite en Syrie.
Samedi soir, les YPG se trouvaient à environ 5 km au sud-est de la
ville, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
La Turquie, qui a rompu avec le régime syrien du président Bachar
al-Assad, est le principal pays d'asile des réfugiés syriens qui fuient
la guerre civile. Elle en accueille aujourd'hui officiellement plus de
1,8 million.
Le président Erdogan a à plusieurs reprises exprimé sa préoccupation
face au soutien occidental aux forces kurdes de Syrie, disant craindre
une domination des rebelles kurdes du PKK sur le nord de la Syrie.
Le PKK, dont le chef historique, Abdullah Öcalan, purge une peine
de prison à perpétuité, a lancé en 1984 une insurrection armée
séparatiste qui a fait quelque 40.000 morts en Turquie.
En mars 2013, le PKK a décrété un cessez-le-feu unilatéral et son chef
Abdullah Öcalan a demandé à ses troupes de déposer les armes. Son
mouvement ne réclame plus l'indépendance, mais une large autonomie pour
les 15 millions de Kurdes de Turquie (20% de la population). (AFP, 14 juin
2015)
Demirtaş: Hundreds of ISIS gangs await orders across Turkey
Demirtaş criticized the Turkish police’s attempts to prevent the full
investigation of the attack by pointing at one child as the only
perpetrator, and said that the collaborators and their connections in
Antep, Urfa, and Syria must be fully revealed. Demirtaş also criticized
the state’s decision to continue the investigation in secrecy, and said
that HDP and Kurdish people should be informed since they were the
targets of the attack.
Demirtaş pointed out that such an attack could not have been organized
without the collaboration of forces that belong to the state, and said
that such dark forces should be revealed immediately. Demirtaş reminded
that hundreds of ISIS cells within Turkey await orders, and called for
an end to state support for ISIS.
Demirtaş said that the silence of those political parties that have not
condemned the attack on HDP in Amed could only be explained through the
pleasure these parties felt from HDP sufferings.
Demirtaş also commented on the events in Amed after the elections where
İHYA-DER president Aytaç Baran was murdered and 4 HDP members were
massacred. Demirtaş reminded the notifications Amed police department
had sent to HDP and Hizbullah supporters two days prior to the events
in Amed, and said that these efforts point at the organized quality of
these murders. Demirtaş said that many Hizbullah supporters in Amed are
armed but no HDP supporters is armed or would use violence. Demirtaş
invited Hizbullah officials to acknowledge their possible participation
in this provocation and apologize from the people of Amed.
Demirtaş reminded that they have never pointed at anyone as targets and
would never arm their supporters. Demirtaş invited everyone to expand
their political capacities through marches and rallies, not armed
confrontation. Demirtaş warned Turkish public of jihadist armament in
Turkey, and said that this danger should be prevented as soon as
possible.
Demirtaş stated that coalition dialogues should be based on political
debates such as peace process, new constitution, freedom of speech,
Kobanê and Gezi resistances, and the Security law package instead of
debates on which party will be in charge of which ministry. Demirtaş
reminded that they would not form a coalition with AKP.
DBP Co-President Kamuran Yüksek criticized Erdoğan’s recent statement
where he supported the ISIS gangs who are the target of YPG-YPJ’s
operations in Til Abyad. Yüksek said that this statement is another
illustration of Erdoğan’s support for ISIS, and called on the people of
Kurdistan to resists such mind games targeting Kurdistan.
(ANF, June 12, 2015)
HDP leader accuses gov’t of inaction over violence in Kurdish areas
Peoples' Democratic Party (HDP) Co-Chairman
Selahattin Demirtaş has accused Prime Minister Ahmet Davutoğlu, the
Justice and Development Party (AK Party) government and President Recep
Tayyip Erdoğan of deliberate inaction amid escalating violence in
Diyarbakır.
Violence in Diyarbakır has increased just days after
Sunday's general election ushered the HDP into Parliament and deprived
the ruling AK Party of a majority to form a single-party government.
Complaining about the almost total absence of
Davutoğlu and Erdoğan from public affairs since Sunday, Demirtaş told
journalists in Ankara on Wednesday, “You would think they are waiting
to allow the country to fall into a civil war so that they can say
'Look at how valuable the AK Party is'.”
Demirtaş argued that the HDP passed the 10 percent
election threshold with the support of people who believe in the
policies of the HDP and not with votes that temporarily came to the
party. Underlining that Turkey would not be a livable country if the
HDP had not taken a mature stance during the election process, he said,
“Turkey will continue on its way with or without the AK Party as we
will not allow any chaos or civil war to start.”
According to Demirtaş, the HDP has become a target
in many parts of the country because of the hate speech of AK Party
leaders and President Erdoğan during election campaigning. However, the
HDP will continue with its stance in favor of bringing peace and
stability to the region, Demirtaş stated.
Urging the Diyarbakır Police Department to shed
light on the attack on the HDP rally on June 5 and the murders after
the election, Demirtaş said the affiliations of those who were detained
by the police must immediately be revealed in order to ease public
tension.
Calling the pro-government media “irresponsible” for
their fabricated headlines putting the blame on the HDP for Kurdish
Islamist Free Cause Party (Hüda-Par) member Aytaç Baran's death on
Tuesday. Demirtaş accused the pro-government media of being dishonest
and worthless as the HDP was the victim of those attacks in Diyarbakır.
“They should stop this nonsense. We have no enmity
with anyone or any group. We are not an armed group. People very well
know who the armed groups are. We are a large political group in Turkey
that supports democracy. Therefore, those who consider what is best for
Turkey's future must be patient and take steps with common sense,”
Demirtaş said.
Meanwhile, a group of pro-Kurdish Democratic Regions
Party (DBP) members from the Batman provincial branch called on people
to remain calm in order to prevent provocations, claiming that the
perpetrators of these attacks are from an illegal deep-state
organization.
“It is a game by deep-state elements to provoke
people. We are being threatened with murder by messages from unknown
people. But we will not take part in this game,” DBP member Ali Atalay
said.
(TODAY'S
ZAMAN, June 11, 2015)
Le dirigeant kurde Selahattin Demirtas, nouvelle étoile de la politique de la Turquie
Jeune, charismatique et moderne, le chef de file du parti kurde HDP
Selahattin Demirtas a fait dimanche lors des élections législatives une
entrée en force sur la scène politique turque en faisant entrer en
masse ses troupes au Parlement.
A l'issue d'une campagne tendue, M. Demirtas a réussi son pari: doper
le score (13%) de son Parti démocratique du peuple (HDP) pour faire
dérailler le projet de réforme de la Constitution du président Recep
Tayyip Erdogan et lui infliger sa première défaite politique depuis 13
ans.
Il a aussi gagné ses galons d'homme d'Etat en maintenant le calme de
ses troupes après l'attentat qui a fait deux morts et une centaine de
blessés vendredi lors d'une de ses réunions publiques dans son fief à
Diyarbakir (sud-est).
Après avoir frôlé les 10% lors de l'élection présidentielle de l'an
dernier, cet avocat de 42 ans a confirmé qu'il était devenu l'une des
figures politiques incontournables du pays, à la tête d'un groupe
puissant de 80 députés.
A la base de son succès figure la transformation réussie du HDP d'un
mouvement de la seule communauté kurde du pays, qui représente 20% de
la population turque, et proche des rebelles du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK) en un parti moderne, à la fibre sociale et ouvert
aux femmes et à toutes les minorités.
"Nous, le parti des opprimés de Turquie qui veulent la justice, la paix
et la liberté, nous avons remporté une grande victoire aujourd'hui", a
déclaré M. Demirtas dimanche une fois son succès officialisé. "C'est la
victoire des travailleurs, des chômeurs, des villageois, des paysans.
C'est la victoire de la gauche", a-t-il insisté.
Ce succès a pris des allures de revanche pour le dirigeant politique,
qui a subi pendant des semaines les violentes attaques du gouvernement.
M. Erdogan l'a traité d'"infidèle" après qu'il eut proposé de supprimer
les cours de religion obligatoires à l'école, de "beau gosse" ou encore
de "pop star" parce qu'il joue du "saz", une sorte de luth kurde.
"Nous, le HDP, allons transformer le lion qui est dans votre coeur en
chaton", lui a répondu, serein, celui que ses admirateurs appellent le
"Obama kurde".
Comme son modèle américain, M. Demirtas s'est volontiers présenté
pendant la campagne en père de famille exemplaire, avec son épouse
Basak, une enseignante, et ses deux filles, ou en préparant le
petit-déjeuner devant le caméras.
"Le petit-déjeuner est le seul moment de la journée où nous pouvons
profiter les uns des autres", a-t-il dit, "après ça, tout le monde file
de son côté à l'école ou au travail".
Né dans la ville à majorité kurde d'Elazig (sud-est), le coprésident du
HDP Demirtas est le deuxième d'une famille de sept enfants.
Il a raconté avoir pris conscience de son identité kurde lorsqu'il
avait 15 ans, lors des funérailles d'un homme politique tué par les
forces de sécurité à Diyarbakir. Huit personnes y ont été abattues par
des hommes armés qui ont ouvert le feu sur la foule.
"C'est à ce moment-là que j'ai vraiment compris ce que voulait dire
être kurde", a-t-il expliqué lors d'un entretien accordé à la presse
turque.
Après un diplôme de droit de la prestigieuse université d'Ankara,
Selahattin Demirtas a un temps travaillé comme avocat dans un cabinet
de Diyarbakir spécialisé dans la défense des droits de l'Homme, avant
d'opter pour la carrière politique en 2007.
Un de ses frères, Nurettin, a également été un temps incarcéré pour
avoir rejoint les rangs du PKK, qui mène depuis 1984 une rébellion
sanglante contre les autorités turques qui a fait plus de 40.000
victimes. Libéré depuis, Nurettin a rejoint le quartier général du PKK
dans les monts Kandil, en Irak. (AFP, 7 juin
2015)
Scènes de liesse après le bon score du DHP aux législatives
Feux d'artifice, concert de klaxons, les Kurdes de Turquie ont célébré
dimanche en fanfare dans leur fief de Diyarbakir (sud-est) l'entrée en
force de 80 députés de "leur" Parti démocratique du peuple (HDP) lors
des élections législatives.
Dans les rues de la "capitale" kurde du pays, les voitures ont paradé
bruyamment, leurs passagers hissés aux travers des fenêtres, les doigts
fièrement écartés en "V" en signe de victoire. Quelques coups de feu
ont même été tirés en l'air.
Ces scènes de liesse ont eu lieu deux jours seulement après un attentat
à la bombe qui a fait deux morts et plus d'une centaine de blessés
parmi les partisans du HDP venus assister à un meeting de leur chef de
file, Selahattin Demirtas.
A la fermeture des bureaux de vote, l'ambiance était encore tendue, notamment par crainte de fraudes lors du dépouillement.
Mais dès l'annonce des premiers résultats provisoires qui confirmaient
que le HDP avait passé le seuil des 10% de voix, nécessaires pour qu'un
parti soit représenté au Parlement, une explosion de joie a eu lieu à
Diyarbakir. Le parti a finalement obtenu 13% des suffrages.
Ses supporters ont dansé sous les youyous triomphants, scandant le
slogan de campagne du parti: "nous sommes le HDP, nous sommes le
Parlement."
"C'est une nuit de carnaval", s'est enthousiasmé Huseyin Durmaz, un Kurde de 47 ans.
"Les Kurdes ont explosé les urnes. Nous ne croyons plus à l'AKP",
a-t-il ajouté en référence au Parti de la justice et du développement
(AKP, islamo-conservateur) qui a perdu dimanche la majorité absolue
qu'il détenait depuis treize ans.
"C'est une nuit semblable à celle où Diyarbakir célébrait la libération de Kobané", a comparé Aytbac Bayram, 34 ans.
En janvier dernier, la reprise par des combattants kurdes de la ville
syrienne assiégée par les jihadistes du groupe État islamique (EI)
avait été acclamée en Turquie.
"La montée du HDP symbolise l'unité des Kurdes et c'est une étape de
plus vers la démocratie", a estimé Yalman, un autre partisan du parti
kurde, "c'est un avertissement adressé à l'AKP et ses tendances
dictatoriales".
Violant son devoir de neutralité, le président Recep Tayyip Erdogan,
qui domine la politique turque depuis plus de dix ans, a fait campagne
pour que son parti obtienne au moins 330 des 550 sièges du Parlement,
afin de réformer la Constitution et de renforcer ses pouvoirs.
"L'AKP s'est tiré une balle dans le pied, il a perdu la confiance du
peuple", a estimé Orhan Akgun, un Kurde de Diyarbakir qui dit avoir
voté AKP par le passé.
Sous l'impulsion de M. Erdogan, le gouvernement a accordé ces dernières
années de nouveaux droits aux Kurdes, notamment pour l'utilisation de
leur langue. Mais le chef de l'Etat a récemment changé de rhétorique et
mis entre parenthèses le processus de paix engagé avec les rebelles du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Nos représentants vont être au Parlement. Ils vont défendre les droits
des Kurdes", s'est réjoui Selcuk Atasever, responsable d'un bureau de
vote de Diyarbakir. "A partir de maintenant, nous aurons plus de poids
dans le processus de paix".
(AFP, 7 juin
2015)
Le HDP promu au rang de "faiseur de rois" des législatives
Son chef Selahattin Demirtas l'admet, le sort du Parti démocratique du
peuple (HDP) se jouera dimanche "sur le fil du rasoir". Mais en cas de
succès, le parti kurde, en pleine progression, pourrait à lui seul
déterminer l'issue des élections législatives turques.
Tous les sondages convergent, le HDP est promis à la quatrième place du
scrutin avec autour de 10% des voix, loin derrière le Parti de la
justice et du développement (AKP) au pouvoir et ses deux principaux
concurrents.
Son score précis signera sa victoire ou sa défaite. S'il reste bloqué
sous la barre des 10%, il n'aura aucun siège de députés, ainsi que le
prévoit la loi électorale turque.
S'il la dépasse, même d'une seule voix, il fera son entrée au Parlement
avec plus de 50 députés et, surtout, devrait priver l'AKP de la
majorité qualifiée d'au moins 330 des 550 sièges nécessaire à la
réforme de la Constitution souhaitée par le président Recep Tayyip
Erdogan. Peut-être même de sa majorité absolue.
Pour franchir cette ligne, le HDP a remis son destin entre les mains
d'un "quadra" ambitieux et moderne, Selahattin Demirtas, dont le
charisme et l'éloquence en font le rival le plus sérieux de M. Erdogan.
Fort des 9,7% qu'il a réunis sur son nom lors de la présidentielle
d'août dernier, celui que ses partisans surnomment parfois le "Obama
kurde", se dit persuadé de réussir. "Nous allons passer cette barre et
entrer en force au Parlement", assure-t-il à l'AFP à quelques jours du
scrutin, "nous ne pouvons pas nous permettre de rester au-dehors".
M. Demirtas en est persuadé, son parti devrait capter une partie des
voix que sa communauté kurde --20% de la population turque-- accordait
jusque-là au parti au pouvoir. Et il compte bien en récupérer ailleurs.
Car depuis son arrivée aux commandes du HDP, cet avocat s'est attaché à
en faire autre chose que le porte-voix de la seule minorité kurde.
Délibérément ancré à gauche, le parti défend aussi les droits des
autres minorités, culturelles et sexuelles, et a développé un discours
social proche de celui du parti Syriza en Grèce.
- 'Le Parti de tous' -
"Nous sommes le parti de tous, le parti des opprimés. Nous allons
récolter des voix dans tout le pays", proclame Selahattin Demirtas.
"Nous sommes les garants du système démocratique et laïque qui protège
les libertés", renchérit un des candidats du parti à Mardin (sud-est),
Erol Dora, un Chrétien d'origine syriaque.
Ces derniers mois, le gouvernement islamo-conservateur s'était
rapproché du HDP à la faveur des pourparlers de paix engagés, via
plusieurs députés kurdes, avec Abdullah Öcalan, le chef rebelle
emprisonné du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Mais à l'approche des élections législatives, l'espoir de mettre un
terme à un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984 se sont
évanouis. Et, conscient de la menace politique qu'il représente, le
pouvoir a musclé sa rhétorique contre le HDP.
M. Erdogan a joué la carte religieuse en accusant le parti d'être
"anti-islam" pour avoir promis de supprimer les cours de religion
obligatoires à l'école.
Cette semaine, le Premier ministre Ahmet Davutoglu s'en est pris
vertement à son chef. "Demirtas se pose en jeune et beau démocrate.
Mais dans ses réunions dans le sud-est du pays, il a menacé les
électeurs au cas où ils ne lui accorderaient pas leurs voix", a accusé
le chef du gouvernement à la télévision.
Contrairement aux législatives de 2011, M. Demirtas a fait le pari de présenter ses candidats sous les couleurs du parti.
Il y a quatre ans, les candidats kurdes s'étaient présentés en tant
qu'indépendants, donc non soumis au seuil de représentation de 10%. Ils
n'avaient retrouvé leur couleur politique officielle et formé un groupe
parlementaire qu'une fois élus.
Malgré les risques de cette stratégie, les dirigeants du HDP espèrent
dimanche profiter du statut de "faiseur de rois" que leur confère,
cette fois, la loi électorale.
Nombre de soutiens des autres partis d'opposition ont ainsi souligné
l'importance de leur entrée au Parlement. Ainsi le pianiste virtuose et
farouche défenseur de la laïcité Fazil Say. "Est-ce qu'il serait mieux
que l'AKP emporte 360 sièges et ait les mains libres pour faire ce
qu'il veut ?", a-t-il averti dans la presse.
"Je pense que le HDP va entrer en Parlement parce qu'il est le seul
moyen pour la Turquie +occidentale+ de faire obstacle à l'AKP", résume,
confiant, un de ses partisans, Abdullah Demir, propriétaire d'un hôtel
à Mardin. (AFP, Fulya OZERKAN, 5 juin
2015)
Demirtas, le «Tsipras kurde» qui fait peur à Erdogan
Selahattin Demirtas, leader charismatique du Parti démocratique des
peuples (HDP), pourrait déstabiliser le président contesté Erdogan lors
des législatives turques, dimanche.
La foule est inhabituelle pour un meeting du Parti démocratique des
peuples à Hatay, ville qui ne fait pas partie de la région kurde. Sur
la scène, Selahattin Demirtas, le leader charismatique du HDP. Son
parti vient de la tradition du mouvement kurde, mais a décidé de
devenir « la voix de tous les opprimés », quelle que soit leur
appartenance ethnique.
La foule éclate de rire lorsqu’il critique avec humour Recep Tayyip
Erdogan, qui organise tous les jours des meetings électoraux, sous
prétexte d’inaugurer une construction, alors que la Constitution exige
que le Président de la République reste neutre.
« Dites-lui que vous allez ouvrir un soda, il viendra l’inaugurer »
« Vous, les femmes qui pétrissez la pâte, faites attention, il peut
venir à chaque instant, lance Demirtas. C’est comme s’il n’était pas
Président de la République, mais Directeur chargé des inaugurations.
Dites-lui que vous allez ouvrir une bouteille de soda, il viendra pour
l’inaugurer. Il ne ratera pas une occasion pour faire la propagande de
l’AKP. Les femmes, attendez-le avec un rouleau. Vous saurez quoi faire
avec ».
Avec son sens d’humour, son parler calme, mais joyeux, à l’opposé
d’Erdogan colérique et autoritaire, et son talent pour s’adresser aux
jeunes, Demirtas est devenue la star de la campagne pour les élections
législatives prévues le 7 juin prochain.
Mais en plus de son charisme, c’est le rôle clé que le HDP joue dans
les législatives qui l’a rendu si populaire. Si le parti arrive à
passer le seuil de 10 % des votes, comme il l’espère, il pourrait
stopper Erdogan qui souhaite instaurer un système présidentiel « à la
turque ». Un tel système donnerait encore plus de pouvoir à Erdogan,
alors qu’il est déjà critiqué pour ses dérives autoritaires.
« Erdogan, on ne te fera pas élire Président »
Pour être représenté au parlement turc, les partis doivent atteindre, au minimum, ce seuil de 10 % des votes au plan national.
Mis en place pour exclure les petits partis, ce « barrage » profitait
jusqu’à présent à l’AKP, au pouvoir. Car, malgré le score de près de 70
% que le HDP faisait dans les régions kurdes, la majorité des sièges
qu’il méritait revenait à l’AKP, du fait de ce barrage.
Le 7 juin prochain, le HDP espère mettre fin à cette confiscation des
sièges. « Erdogan, on ne te fera pas élire Président » est devenu le
leit-motiv de la campagne de Demirtas, qui a réussi à fédérer autour de
lui des milieux traditionnellement loin du mouvement kurde.
Demirtas bat des records d’audience
Patiemment, il a expliqué maintes fois sur les chaînes télévisées qui
adorent l’inviter – car il bat des records d’audience – qu’il souhaite
plus de libertés pour tout le monde et pas seulement pour les Kurdes.
Un effort considérable a été nécessaire pour briser les préjugés de
beaucoup de Turcs qui considéraient le HDP comme une prolongation du
PKK. Pour d’autres, le HDP était un « collabo » du gouvernement, le
rôle joué par les députés du parti dans les négociations de paix entre
le gouvernement et le PKK renforçant cette image.
Demirtas a su convaincre un nombre considérable de ces Turcs inquiets
en assurant que son objectif était la fin de la lutte armée et qu’il ne
ferait en aucun cas une coalition avec l’AKP.
Il reconnaît « sans hésiter » le génocide arménien
Surnommé le « Tsipras de Turquie », Demirtas a aussi réussi à dominer
les débats avec des propositions qu’aucun autre parti n’ose faire. Il
propose ainsi l’abolition de la Direction des affaires religieuses, qui
fonctionne comme l’organe officiel du sunnisme en Turquie.
Il dit reconnaître « sans hésiter » le génocide arménien et propose une
gestion autonome de toutes les régions de Turquie. Ses violentes
critiques contre la voiture de luxe accordée à Mehmet Görmez, Directeur
des affaires religieuses, symbolisant ainsi la corruption et le
gaspillage de l’argent public, ont obtenu gain de cause : Görmez a été
contraint de rendre sa voiture.
Mais cette position a coûté cher au HDP : plus de 150 attaques ont eu
lieu contre les bureaux électoraux et les membres du parti. Un
chauffeur du parti a été assassiné mardi à Bingöl, alors que les
participants au meeting ont été battus mercredi à Erzurum.
Un candidat gay
Erdogan et les médias proches du pouvoir tentent tous les jours de le
décrédibiliser, surtout auprès de son électorat kurde,
traditionnellement pieux. « Athée, déclarant que la place Taksim est sa
Mecque, il n’hésite pas à manger du porc et il est soutenu par la
diaspora arménienne », a-t-on dit de lui, espérant ainsi ternir son
image dans une société majoritairement conservatrice.
Dernière attaque en date de ce genre a été au sujet du candidat gay du
parti à Eskisehir. « Nous n’avons pas de candidats gays comme eux », a
pesté Erdogan.
Demirtas n’a pas tardé à lui répondre, en lui rappelant les affaires de
corruption du gouvernement :« Nous avons toutes sortes de candidats.
Mais heureusement aucun voleur ».
Avec un programme marquée nettement a gauche, qui met l’accent sur les
droits des femmes et l’écologie, ayant des candidats de différents
milieux et origines – Arméniens, Assyriens, Arabes, Kurdes et Turcs,
des laïques mais aussi des femmes voilées -, le HDP pourrait changer
le paysage politique turc.
Selon les sondages publiés mercredi, il pourrait obtenir près de 12 %
des voix et mettre fin aux rêves de « sultanat » d’Erdogan. (ouest-france.fr)
Violence and savagery against HDP electoral meetings
Clashes erupted in Turkey's eastern city of Erzurum
on Thursday after protesters attempted to disrupt an election campaign
rally by the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) in the city
center. At least four HDP supporters were injured during the violent
protests.
The tension in Erzurum comes just days before a
parliamentary election slated for June 7 and follows the killing of the
driver of a HDP campaign bus in the neighboring province of Bingöl on
Wednesday.
Clashes erupted in the eastern province of Erzurum
on Thursday after protesters attempted to disrupt an election campaign
rally by the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) in the city
center.
The police used tear gas and water cannons to
disperse the protesters, who started a march towards the rally venue at
10 a.m. Some protesters pushed down barriers before police forced them
back with water cannon just meters from the rally. The HDP rally was
held from 1 p.m. in Erzurum's İstasyon Square as scheduled.
Gendarmerie units were also dispatched to the scene
after the police requested reinforcements to stop the crowd, who were
waving Turkish flags and chanting “this is Erzurum, there is no escape
from here,” and protect about 2,000 HDP supporters who arrived at the
square to attend the rally.
Clashes erupted in the eastern province of Erzurum
on Thursday after protesters attempted to disrupt an election campaign
rally by the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) in the city
center.
A police officer was wounded during confrontation
with protesters. Protesters attempted to block the way of an ambulance
dispatched to retrieve the wounded officer, leading to clashes with the
police that also left some of the protesters injured.
An HDP campaign minibus headed to the rally venue
was attacked by protesters throwing stones. The minibus steered off the
road and slammed into a metal pole. While it was being towed away by a
police truck, protesters set the vehicle on fire. The driver wounded in
the attack was hospitalized. Some reports said the driver was in the
vehicle when it was set ablaze and that he sustained burns before
fleeing.
The Doğan news agency said there were smaller crowds
gathering in other parts of the Erzurum city center and that the police
were taking measures to prevent them from marching to İstasyon Square.
Clashes erupted in the eastern province of Erzurum
on Thursday after protesters attempted to disrupt an election campaign
rally by the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) in the city
center.
Addressing the rally, HDP Co-Chairman Selahattin
Demirtaş warned against provocations in the run up to the election.
"There are only three days left. We will continue to work with
patience, without allowing provocations [to succeed]," he told the
gathered supporters.
In an apparent effort to prevent an encounter with
anti-HDP protesters, Demirtaş also called on the supporters to take
designated routes when leaving the rally venue.
Clashes erupted in the eastern province of Erzurum
on Thursday after protesters attempted to disrupt an election campaign
rally by the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) in the city
center.
Attacks on the HDP supporters continued, however,
after the event ended. A group of HDP supporters leaving the rally was
attacked by a crowd of protesters wielding clubs and throwing stones
near the venue. Police used tear gas and water cannons to disperse the
mob.
Three people were injured in a separate incident
when their car was stoned by a group of protesters as their car was
leaving Erzurum after the rally.
The Doğan agency reported that a group also
attempted to march to a predominantly Kurdish neighborhood in Erzurum
which also hosts the HDP's provincial headquarters but were stopped by
the police.
Unidentified assailants fired on a HDP campaign
minibus in Bingöl province's Karlıova district, about 100 kilometers to
the south of Erzurum, late on Wednesday. The driver of the bus was
found dead 200 meters ahead of the vehicle, according to the Dogan news
agency. He was shot several times.
The HDP has been attacked several times in the
run-up to the election. Six people were wounded in coordinated bomb
attacks on two party offices in the southern provinces of Adana and
Mersin in May, while party officials reported dozens of less severe
assaults on HDP offices.
The HDP is hoping to pass a 10-percent election
threshold to enter Parliament. If it does, the ruling Justice and
Development Party (AK Party) is likely to lose a parliamentary majority
strong enough to press for constitutional amendments that will clear
the way for a transition from the current parliamentary system to the
presidential one coveted by President Recep Tayyip Erdoğan.
(TODAY'S
ZAMAN, June 4, 2015)
Demirtaş: We will advocate peace in the Middle East and everywhere else
HDP Meeting in Batman (Photo: Taraf)
Demirtaş saluted Kurdish and Turkish people who have been able to live
together peacefully despite the difficult history and conditions they
have had as well as the oppression and tortures they have endured.
Demirtaş described the crowds in Bitlis as the hope of freedom for
oppressed people and Turkey at large. Emphasizing their determination
to enter the parliament, Demirtaş said that they bring together
everyone who believes in freedom, equality and justice, and are
determined to carry these different groups into the parliament.
Demirtaş rebuked the claims that a ‘higher mind’ in the US or Israel is
guiding the HDP and said that those who fabricate such lies think that
they are the only ones with a mind of their own. Demirtaş said that
they are guided by common sense and conscience, as well as the people’s
decision to live in peace and sisterhood in Turkey. Demirtaş emphasized
that they are prepared to govern Turkey together with this common
sense, and will not prioritize one identity or religious sect but
embrace all members of Turkish society sincerely.
Demirtaş highlighted the representation of different religions and
peoples within the HDP. He also criticized those who identify as
Islamist and attack other religions and sects.
HDP Co-president described the smear campaign against the HDP,
portraying the party as ‘Zoroastrian’, ‘infidel’ and ‘faithless,’ as
the path of Yezid (a well known evil symbol and dictator in Islamic
history). Demirtaş emphasized their equal approach to Alevis and
Sunnis, and vowed to advocate the rights of all religious groups
against the thieves currently in power. Demirtaş criticized the AKP
strategy of describing non-AKP voters as infidels and said that they
are inventing a new criterion for being Muslim.
Demirtaş ended his speech with peaceful messages and said that they
will continue their struggle until they succeed and bird sounds replace
bullet noises in the mountains. Demirtaş stated that they would stop
the aid flowing into ISIS rapists and barbarians with MIT (Turkish
Intelligence Agency) trucks, and advocate peace across the Middle East.
(ANF, June 2, 2015)
HDP’s Demirtaş reiterates call on president, PM for a live debate
Kurdish problem-oriented Peoples’ Democratic Party (HDP) co-chair
Selahattin Demirtaş challenged Turkey’s president and prime minister to
attend a televised live discussion program with him, where they could
openly debate.
“I called on him [President Recep Tayyip Erdoğan] and his smaller one
[Prime Minister Ahmet Davutoğlu]. Let’s [have a] discussion on TV; do
you dare? If you trust yourself, your knowledge and wisdom, let’s
appear alone. If you want, bring 100 advisors with you. Let’s openly
[have a] discussion live,” Demirtaş said June 1, during his party’s
rally in the southern province of Bitlis.
Demirtaş added if what Erdoğan has been saying was true, he would not
hesitate to say it before him too, but if he had a wound, a lie, a sin
or a crime, he would be afraid of it.
Demirtaş also said they needed to stop a government that was built on
lies and fraud and which harmed humane, Islamic and conscious values.
Stating the HDP would establish a freedom and equality-based
government, Demirtaş said nobody could be able to say anything against
another’s’ attire.
(hurriyetdailynews.com, June 1, 2015)
AK Party preparing crackdown on all dissidents
Turkish dissident groups, ranging from opposition
parties and media outlets to non-governmental organizations, may face a
sweeping crackdown if the ruling Justice and Development Party (AK
Party) wins a parliamentary majority strong enough to form a
single-party government in the June 7 election, the leader of the
pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) has said.
"If [President Recep] Tayyip Erdoğan manages to get
favorable results from the June 7 election, the government will launch
a purging operation in all areas," Demirtaş said in an interview with
Today's Zaman. "I am not saying this as a rumor or gossip. Currently,
they have coordinated their forces accordingly."
Demirtaş's remarks came on the heels of a
controversial decision by the state Banking Regulation and Supervision
Agency (BDDK) to seize control of Bank Asya on Friday that stoked fears
of political interference in the financial system. On Monday, Twitter
whistleblower Fuat Avni claimed there were plans for a massive police
operation targeting 200 people, including journalists, as well as the
Zaman newspaper and Samanyolu television before the election.
"He [Erdoğan] has already confiscated the assets of
a private bank; he may confiscate the media. Then, the Constitutional
Court, the Radio and Television Supreme Council [RTÜK], the Supreme
Election Board [YSK], the Council of State, the Court of Accounts,
Parliament, etc., will follow," Demirtaş said. "No one can supervise
him. Imagine if he becomes president [in a presidential system]; there
is nothing that can restrain him."
Demirtaş, whose HDP hopes to pass a 10-percent
threshold to enter Parliament, said many people have come to realize
that such a course will be disastrous for Turkey and, for this reason,
even some AK Party executives are "praying for the HDP to surpass
election threshold."
(TODAY'S
ZAMAN, June 1, 2015)
Minorités
/ Minorities
Europalia: Question à l'intention des institutions arménienne, assyrienne, grecque et kurde
Comme nous avons annoncé en mai 2015 (http://www.info-turk.be/441.htm#Europalia)
le programme d'Europalia-Turquie a été présenté le jeudi 28 mai au
Palais d'Egmont à Bruxelles, en présence du ministre des Affaires
étrangères Didier Reynders.
La 25e édition du festival consacrée à la culture turque se déroulera du 6 octobre au 31 janvier prochain.
Le festival sera inauguré au Bozar le 6 octobre en présence du roi
Philippe et du président turc, Recep Tayyip Erdogan, avec l'exposition
"Anatolia. Terre de rituels".
M. Reynders a souligné que le festival serait l'occasion de poursuivre
la collaboration entre les deux pays. "Nous sommes ensemble à l'Otan.
Nous ne sommes pas encore ensemble dans l'Union européenne, mais nous
poursuivrons notre collaboration. Europalia représente un moment
important pour la Belgique et la Turquie, mais surtout pour les Belges
d'origine turque."
Les communautés arménienne, assyrienne, grecque ou encore kurde seront
également mises en lumière lors du festival, a pointé la directrice
générale d'Europalia, Kristine De Mulder. "Nous reviendrons, par
exemple, sur les rituels ancestraux arméniens lors de la grande
exposition Anatolia."
A cette occasion nous avions posé une question qui reste toujours sans réponse:
Quelles institutions arméniennes, assyriennes, grecques et kurdes ont été invitées à la programmation d'Europalia-Turquie?
Le mélange des cultures sera-t-il représenté dans ce festival comme il
est souhaité par les communautés non turques et musulmanes de Turquie
ou un soi-disant "mélange" sera-t-il utilisé pour duper l'opinion
européenne qui manifeste sa méfiance à la politique négationniste du
régime d'Ankara et aux adeptes de cette politique dans les assemblées
fédérale et régionales à l'occasion du centenaire du génocide de 1915?
A l'heure actuelle, Europalia a annoncé son programme pour expositions, musique, danse et marionnette en ordre suivant:
http://europalia.eu/fr/discipline/expositions_67.html
http://europalia.eu/fr/discipline/musique_68.html
http://europalia.eu/fr/discipline/danse_69.html
http://europalia.eu/fr/discipline/theatre-de-marionnettes_70.html
Quant à la litterature, aux conférences et au cinéma, Europalia annonce ceci: "Programme bientôt en ligne!"
Au moins pour les programmes déjà annoncés (expositions, musique, danse et theatre de marionnettes), nous posons à nouveau cette questions à l'intention des institutions arméniennes, assyriennes, grecques et kurdes:
- Le mélange des cultures sera-t-il représenté effectivement dans ce
festival comme il est souhaité par les communautés non turques et
musulmanes de Turquie?
- Quelles institutions arméniennes, assyriennes, grecques et kurdes ont été invitées à la programmation d'Europalia-Turquie?
La Turquie condamne les propos du Premier ministre belge sur le "génocide" arménien
La Turquie a condamné samedi la reconnaissance par le Premier ministre
belge Charles Michel du génocide des Arméniens par les Ottomans pendant
la Première guerre mondiale.
"Les événements tragiques qui se sont produits entre 1915 et 1917 sous
le dernier gouvernement de l'Empire Ottoman doivent être qualifiés de
génocide, et c'est la position du gouvernement belge", a déclaré jeudi
le Premier ministre Charles Michel devant le Parlement belge, répondant
aux questions de deux élus de sa majorité.
Ces remarques ne sont "ni acceptables ni excusables", a commenté le
ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué publié
samedi, ajoutant que le dirigeant belge avait "politisé" ce sujet.
Ces déclarations "déforment les faits historiques et négligent les
lois", a estimé le ministère, avertissant d'éventuelles conséquences
sur les relations entre Ankara et Bruxelles.
Le Parlement européen a adopté en avril une résolution reconnaissant le
génocide arménien, une décision qui a fait enrager la Turquie.
Ankara nie que l'Empire ottoman ait organisé le massacre systématique
de sa population arménienne pendant cette période et récuse le terme de
"génocide" utilisé par l'Arménie mais aussi par de nombreux historiens
et une vingtaine de pays dont la France, l'Italie et la Russie.
Le gouvernement turc mène une offensive diplomatique ces derniers mois
pour empêcher les parlements étrangers de reconnaître le génocide,
alors que 2015 marque le 100e anniversaire de la tragédie.
En avril, le pape François a utilisé le terme de "premier génocide du
XXe siècle" pour le massacre des Arméniens. Jugeant ces propos
inacceptables, la Turquie a rappelé son ambassadeur au Vatican, comme
elle l'a fait avec ses ambassadeurs en Autriche, au Brésil et au
Luxembourg. (AFP, 20 juin
2015)
Pierre-Yves Lambert: "Négationnisme turc: le jeu dangereux des partis belges"
Cela fait plus de vingt ans que j'observe (et que je participe parfois
à mon niveau à) l'évolution de la participation politique des personnes
d'origine et/ou de nationalité étrangère et des diasporas de et dans
divers pays. De temps en temps, je suis interviewé, mais il n'en reste
pas souvent grand-chose au final.
Pour une fois, il reste l'essentiel et même plus, et je me réjouis que
deux Belgo-Turcs non négationnistes aient aussi été interviewés, les
médias belges leur donnent rarement la parole, Dogan Özgüden, le
"journaliste apatride" qui a créé Info-Türk et les Ateliers du Soleil,
et Nuray Dogru, ex-conseillère communale Ecolo.
Les seuls élus belgo-turcs clairement non négationnistes l'ont
d'ailleurs été sur des listes Ecolo*, à Saint-Josse (Nurinnisa Balci,
tête de liste en 2000, Nuray Dogru, appelée à siéger en ?2010), à
Schaerbeek (Suleyman Özdemir, appelé à siéger en mars 2006) et à Wemmel
(Tural Fincan, élu au CPAS en 2006).
Cordialement,
Pierre-Yves Lambert
https://fr.groups.yahoo.com/neo/groups/suffrage-universel/conversations/messages
* Le PTB ne compte, à ma connaissance, aucun élu originaire de
Turquie, je doute que, si c'était le cas, il fasse élire un(e)
négationniste
Génocide arménien: "Emir Kir n'a plus le choix", estime Simone Susskind
Les élus d’origine turque qui, jusqu’à présent, refusaient de
reconnaitre le génocide arménien sous prétexte que la Belgique ne
l’avait pas fait de manière officielle sont aujourd’hui au pied du mur.
La déclaration de Charles Michel jeudi à la Chambre change la donne.
Ils devront se positionner clairement lorsque le Parlement aura voté
une nouvelle résolution. La députée Simone Susskind, chargée par le
parti socialiste d’une médiation sur le sujet, reconnait qu’ils n’ont
aujourd’hui plus le choix. Propos tenus dans l'émission Le grand Oral
La Première Le soir qui sera diffusée demain à 13H15 sur la Première.
Simone Susskind, députée socialiste, estime que les élus d’origine
turque devront, à présent, se positionner clairement. Le mot " génocide
" doit être entendu dans leur bouche. Ce sera le cas pour Emir Kir. En
attendant, elle poursuit son travail de médiation, de rencontres, de
débats entre Belgo-turcs et Belgo-arméniens. Quatre questions à Simone
Susskind.
Jusqu’à présent les élus belges d’origine turque se retranchaient
derrière le fait que la Belgique ne reconnaissait pas officiellement le
génocide pour se soustraire à toute déclaration ou manifestation
publique reconnaissant le génocide. La déclaration de Charles Michel
met à néant leur argumentation. Vont-ils devoir, à présent, se
positionner clairement et ouvertement ?
" Emir Kir et d’autres élus d’origine turque seront obligés de se
positionner. C’est très difficile pour eux parce que leur électorat est
majoritairement d’origine turque et ne comprendrait pas qu’ils fassent
ce pas là. Ce serait plus facile pour eux si la Turquie reconnaissait
le génocide. Il faut savoir que le débat est ouvert en Turquie. Le HDP,
qui a réalisé une grande percée lors des dernières élections et
qualifié de parti kurde mais qui s’est ouvert à d’autres parties de la
population, reconnait le génocide. C’est le cas aussi de quelques
chercheurs et historiens turcs de renom "
Le parti socialiste va-t-il demander à ses élus belgo-turcs, dont Emir
Kir de se positionner clairement et d’être présent au Parlement lors du
débat et du vote sur une nouvelle résolution reconnaissant le génocide ?
" Le parti socialiste dans son ensemble reconnait le génocide.
Souvenez-vous qu’en 1998 c’est Philippe Mahoux qui a piloté la
résolution prise par le Sénat. Donc, c’est évident que nos élus
d’origine turque vont être obligés de se positionner même s’ils vont
être confrontés à un choix cornélien et le parti aussi d’ailleurs. "
Le mot génocide doit sortir de leur bouche ?
" Je pense que c’est ce qu’attend notre opinion publique, c’est ce
qu’attend le monde politique. Donc je ne sais pas ce qui va se passer,
mais ce qui est clair c’est que le parti socialiste dans son unanimité
reconnait le génocide arménien. "
Votre travail de médiation est toujours d’actualité après la déclaration de Charles Michel ?
" Je pense que oui. Je ne sais pas ce qui va se passer avec nos élus
mais je suis convaincue qu’il y a un travail très important à faire
avec la communauté belgo-turque, avec les enfants et les jeunes. Ils se
trouvent confrontés à la fois à leur famille, où on leur dit que ça n’a
pas existé, et ensuite à l’école, à des gosses qui leurs disent que
leurs parents sont responsables d’un génocide. Je pense qu’il y a un
travail pédagogique à faire dans notre pays. En ce sens, la déclaration
de Charles Michel et le débat au Parlement sur une nouvelle résolution
sont importants parce que cela va permettre d’inscrire l’enseignement
du génocide arménien dans le cursus scolaire de nos élèves, avec
l’enseignement des autres génocides. C’est quelque chose de fondamental
parce qu’on ne peut pas se contenter de regarder ce qui se passe
maintenant, mais il faut s’interroger sur ce qui va se passer avec
cette nouvelle génération qui grandit dans la communauté belgo-turque
et qui ne peut pas comprendre qu’on dise que c’est un génocide alors
que l’identité turque est littéralement centrée sur la négation du
génocide." (rtbf.be, 20 juin 2015)
Charles Michel reconnait le génocide arménien à la Chambre
Le Premier ministre Charles Michel a reconnu jeudi à la Chambre, au nom
de son gouvernement, le génocide arménien perpétré il y a un siècle par
le gouvernement Jeune Turc, dernière autorité de l'Empire ottoman. "Je
considère que les événements tragiques de 1915-1917 perpétrés par le
dernier gouvernement de l'Empire Ottoman doivent être qualifiés de
génocide", a indiqué Charles Michel interrogé à la Chambre par deux
élus de la majorité.
Le Premier ministre s'est également tourné vers l'avenir, soulignant
l'importance du "dialogue" entre la Turquie et l'Arménie et observant à
cet égard les expressions de "condoléances" de diverses autorités à
l'occasion du centième anniversaire du génocide. Il a également évoqué
les juridictions internationales dont le rôle est primordial pour
qualifier ce type de massacres et a rappelé le vote, en Belgique, d'une
résolution au Sénat en 1998.
Saluant cette intervention, le député Peter De Roover (N-VA) a annoncé
le dépôt d'une résolution permettant d'aller de l'avant sur cette
question. "Vous écrivez l'histoire", a constaté le chef de groupe Open
Vld Patrick Dewael qui interrogeait également le Premier ministre. Il
faut pouvoir bien nommer les choses et aller plus loin afin d'éviter
qu'elles se répètent, a-t-il ajouté.
L'intervention du chef du gouvernement a été accueillie par une salve d'applaudissements par la quasi-totalité des députés.
Sur les bancs de l'opposition, plusieurs élus ont salué une déclaration "historique".
Le président des FDF Olivier Maingain a notamment accueilli
l'intervention du Premier ministre avec "satisfaction", un "signal très
clair" à travers lequel majorité et opposition peuvent se retrouver
dans un élan démocratique. Il s'agit aussi du "plus cinglant démenti à
la faiblesse des déclarations de Didier Reynders sur le même sujet il y
a quelques semaines", a-t-il relevé alors qu'interrogé par lui à la
Chambre le ministre des Affaires étrangères n'avait pas franchi le pas
de la reconnaissance.
Le député Georges Dallemagne (cdH), auteur d'une proposition de
résolution sur la reconnaissance, s'est également réjoui "des propos
clairs et historiques tenus en séance plénière de la Chambre". M.
Dallemagne a également salué une intervention "qui dénote radicalement
avec les propos pour le moins ambigus et certainement calamiteux du
ministre des Affaires étrangères".
Georges Dallemagne a appelé la majorité à soutenir sa résolution à
l'ordre du jour de la commission des affaires étrangères de la Chambre
alors que le texte de la majorité n'est pas encore prêt. Il s'est
réjoui de voir la majorité évoluer sur l'insistance du texte du cdH.
Benoît Hellings (Ecolo) s'est également dit "très heureux" jeudi,
estimant que le Premier ministre "a bien fait son travail"
contrairement au ministre des Affaires étrangères il y a quelques
semaines. Le député écologiste souhaite qu'une résolution appelant à la
réconciliation des Turcs et des Arméniens puisse à présent être
cosignée par l'ensemble des groupes parlementaires démocratiques.
Cosignataire avec l'ensemble de l'opposition de la résolution
Dallemagne, Olivier Maingain a pour sa part invité la majorité
gouvernementale à soutenir la proposition de loi des FDF visant à
"réprimer le négationnisme" du génocide arménien ainsi que le génocide
des Tutsi par le pouvoir Hutu au Rwanda.
Le Premier ministre Charles Michel avait déjà reconnu il y a quelques
semaines, au nom de son gouvernement, que le massacre des Arméniens il
y a un siècle constituait un génocide, lors d'une interview télévisée
sur la RTBF.
Cette question de la reconnaissance a suscité des débats publics ces
dernières semaines alors que des élus d'origine turque refusent de
qualifier de génocide les massacres commis il y a cent ans malgré un
consensus très affirmé parmi les historiens.
Un travail pédagogique a notamment été entrepris au parti socialiste
alors qu'au cdH, la députée bruxelloise Mahinur Özdemir a été exclue
pour avoir persisté dans son refus de reconnaissance.
La cheffe de groupe PS à la Chambre Laurette Onkelinx a pour sa part
dit attendre jeudi le contenu de la résolution que prépare la majorité.
Les socialistes avaient notamment souligné la difficulté pour un
certain nombre d'élus d'origine turque de s'inscrire dans un processus
de reconnaissance en l'absence de déclaration en ce sens du
gouvernement belge. (La Libre Belgique, 18 juin 2015)
L'opposition s'entend sur la reconnaissance du génocide arménien
L'opposition parlementaire s'est entendue sur des amendements communs
qui demandent au gouvernement fédéral de reconnaître le génocide
arménien. Ils ont été déposés mardi en commission de la Chambre.
La question agite le monde politique belge, en particulier francophone,
depuis plusieurs semaines. La majorité a annoncé le dépôt d'un texte
par lequel la Belgique reconnaîtrait officiellement le génocide mais le
texte n'a pas encore été déposé et la première version ne demandait pas
explicitement au gouvernement de reconnaître les massacres survenus en
2015 comme génocide.
"Un brouillon", a tranché il y a une semaine le chef de groupe MR,
Denis Ducarme, sur les plateaux de télévision avant d'assurer la "ferme
intention" de la majorité de reconnaître le génocide. Il a situé le
vote d'une résolution vers la fin de l'année, ce qui a semblé trop tard
à certains députés.
L'opposition souhaite avancer dans le débat. A l'ordre du jour de la
commission des relations extérieures de la Chambre, figure une
proposition de résolution de Georges Dallemagne (cdH) visant à étendre
aux Araméens et aux Grecs pontiques la reconnaissance du génocide
arménien. Les amendements précisent notamment que le parlement demande
au gouvernement fédéral "de déclarer, par la voie d'une décision
gouvernementale, que la Belgique reconnaît publiquement le génocide
dont le peuple arménien a été victime en 1915".
Les amendements ont reçu la signature de Stéphane Crusnière (PS),
Benoît Hellings (Ecolo-Groen), Olivier Maingain (FDF), Dirk Van der
Maelen (sp.a) et Georges Dallemagne (cdH). (Belga, 16 juin 2015)
Turkey recalls ambassador to Brazil over ’Armenian genocide’ legislation
The Turkish Foreign Ministry said on Monday it had recalled its
ambassador to Brazil for consultation, after the Latin American
country's Senate passed legislation recognizing the massacre of
Armenians during World War One in Turkey as "genocide."
The ministry also summoned Brazil's ambassador to Ankara on June 3 over the matter, it said in an emailed statement.
Muslim Turkey accepts that Christian Armenians died during the upheaval
of World War One but rejects declarations or legislation by foreign
governments that classify the deaths as genocide.
"We view the decision by the Brazilian Senate that distorts reality and
overlooks the law as irresponsible and we condemn it," the Foreign
Ministry said.
Armenians, two dozen countries and most Western scholars consider the killings genocide.
(TODAY'S
ZAMAN, June 9, 2015)
EAFJD Observation Mission to 2015 Parliamentary Elections in Turkey
A delegation led by the European Armenian
Federation for Justice and Democracy (EAFJD) was invited by the
Peoples’ Democratic Party (HDP, Halklarin Demokratik Partisi) for a
short term observation mission to the Parliamentary Elections of
Turkey on 7 June, 2015.
The delegation was comprised of Kaspar Karampetian (President, EAFJD),
Bedo Kurkjian – Demirdjian (PR & Communication, EAFJD), Vera
Yacoubian (Executive Director, Armenian National Committee of the
Middle East), Peter Petrossian (Chairman, Armenian National Committee
of Belgium), and George Aghjayan (Member, Armenian National Committee
of America, Eastern Region).
In a statement issued in May, the EAFJD supported the HDP and called on
the Turkish citizens of Europe to vote in favour of the Peoples’
Democratic Party, taking into consideration the Party's inclusiveness
of minorities and their rights, promotion of open democracy, and
challenge to Erdogan’s autocratic aspirations.
Prior to the elections of June 7, the EAFJD delegation was briefed by
HDP on the attacks, intimidation, fear, smear campaign and terror, and
all other legal and illegal difficulties the Party faced. HDP
co-president Selahettin Demirtas was personally targeted by the ruling
AK Party for ‘collaborating’ with the Armenian Diaspora.
On Election day, the EAFJD led delegation visited a number of electoral
districts and centres, noted all the irregularities and difficulties
which the opposition parties in general and the HDP in particular
faced. The findings of the delegation will be published in a report in
the coming days.
After the ballots were cast, the EAFJD delegation followed the election
results at the HDP Istanbul Central Office, where many voters were
assembled to celebrate the victory. The delegation was also
present at the press conference given by HDP co-presidents Figen
Yuksekdag and Selahettin Demirtas.
Three Armenians – Garo Paylan (HDP), Markar Esayan (AKP) and Selina
Ozuzun Dogan (CHP) were elected, and became the first Armenians
to enter the parliament since 1961.
Kaspar Karampetian, President of EAFJD, welcomed the results of the
elections, and said ‘we are happy that three Armenians are elected to
the Parliament, and at the same time we are pleased that HDP could
exceed the threshold of 10% that would allow them to enter the
Parliament with an unprecedented representation.’ Karampetian added ‘we
have already stated, that a HDP parliamentary group in the Grand
National Assembly of Turkey would mean the presence of a party that
will struggle for freedom, equality, peace and justice’. (bedo.demirdjian@eafjd.eu)
Politique
intérieure/Interior Politics
Après son palais, la "table géante" d'Erdogan fait polémique
Déjà critiqué pour le coût exorbitant de sa résidence officielle, le
président turc Recep Tayyip Erdogan est à nouveau accusé d'extravagance
et de folie des grandeurs, à cause cette fois d'une table gigantesque
dressée en son palais pour le Ramadan.
La polémique a débuté lundi, lorsque la présidence turque a diffusé des
images de l'iftar, le repas quotidien de rupture du jeûne, offert par
le chef de l'Etat aux pontes de la plus haute autorité musulmane du
pays (Diyanet). M. Erdogan y est montré trônant autour d'une table
ronde gigantesque, de la taille d'un terrain de squash.
Déjà à la pointe du combat contre le gigantisme du palais présidentiel,
la Chambre des architectes d'Ankara a sauté sur l'occasion pour évaluer
le prix de la fameuse table, de ses chaises et ornements : un million
de livres turques (335.000 euros).
La réplique du président, piqué au vif, ne s'est pas fait attendre.
"Tous ces chiffres sont faux et mensongers et relèvent de la calomnie
pure et simple", a assuré M. Erdogan lors d'un discours mercredi soir,
avant de menacer les auteurs de cette estimation des foudres de la
justice.
Les réseaux sociaux se sont emparés de l'affaire pour railler le chef
de l'Etat et lui suggérer, photos-montage à l'appui, d'occuper l'espace
vide laissé au milieu de la table par une piste de lutte traditionnelle
turque ou une énorme pizza.
La présidence a même pris la peine de diffuser une vidéo d'une minute
révélant les dessous du meuble en cause, en fait composé de plusieurs
tables de dimension plus classique dissimulées sous une immense nappe
blanche.
Et pour parfaire sa défense, M. Erdogan a affirmé que ces tables
étaient un héritage du président Süleyman Demirel (1993-2000) et que
les chaises qui l'entouraient avaient été achetées par son prédécesseur
Abdullah Gül.
Inauguré à l'automne, le nouveau palais présidentiel d'Ankara compte un
millier de pièces réparties sur 200.000 m2 et a coûté 490 millions
d'euros. L'opposition en a fait un symbole de la folie des grandeurs et
de la dérive autoritaire qu'elle reproche au chef de l'Etat. (AFP, 25 juin
2015)
L'opposition choisit ses candidats à la présidence du Parlement
Les deux principaux partis de l'opposition turque ont rendu publics
mercredi les noms de leurs candidats respectifs à la présidence du
Parlement, première épreuve politique depuis les législatives qui ont
vu le parti du président Recep Tayyip Erdogan perdre la majorité
absolue.
Le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) a annoncé qu'il
présenterait son ancien chef, Deniz Baykal, un vétéran de la politique.
"Il faut de l'expérience pour la présidence du Parlement. Nous avons
estimé que la personne la plus apte à cette tâche était Deniz Baykal",
a déclaré à la presse le président du CHP, Kemal Kiliçdaroglu, à
l'issue d'une réunion de son parti.
Agé de 76 ans et doyen des députés, M. Baykal a présidé mardi la séance
inaugurale du Parlement, au cours de laquelle les 550 élus ont prêté
serment.
Connu pour sa défense farouche de la laïcité, volontiers nationaliste,
il a présidé le CHP de 1992 jusqu'en 2010, date à laquelle il a été
contraint à la démission, piégé par une vidéo révélant une liaison
extraconjugale avec une députée de son parti.
De son côté, le Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) a choisi
de présenter à cette élection son député Ekmeleddin Ihsanoglu, 71 ans,
un intellectuel et érudit de l'islam qui a dirigé l'Organisation de la
coopération islamique (OCI), ont rapporté les médias.
M. Ihasanoglu s'était présenté à l'élection présidentielle d'août 2014
sous les couleurs du MHP et du CHP. Avec 38,4% des voix, il avait été
largement battu par M. Erdogan, élu dès le premier tour avec près de
52% des suffrages.
Dès lundi, le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) avait
quant à lui présenté la candidature de Dengir Mir Mehmet Firat à la
présidence du Parlement.
Seul le Parti de la justice et du développement (AKP,
islamo-conservateur), au pouvoir depuis 2002, n'a pas encore révélé le
nom de son candidat.
L'élection au "perchoir" du Parlement constitue le premier test sur la
volonté de compromis des quatre grands partis après les législatives du
7 juin.
L'AKP y a obtenu 40,6% des voix et 258 sièges de députés, devant le CHP
(25,1%, 132 sièges), le MHP (16,4%, 80 députés) et le HDP (12,9%, 80
sièges).
Aucun parti n'ayant obtenu de majorité absolue, les tractations vont
bon train pour tenter de former un gouvernement de coalition.
Les deux premiers tours de l'élection du président du Parlement auront
lieu le 30 juin. Si aucun des candidats n'est élu avec les deux tiers
(367) des 550 députés, un troisième tour aura lieu le lendemain, le 1er
juillet, et la majorité absolue (276 voix) sera alors requise. En cas
de blocage persistant, les deux candidats arrivés en tête seront
départagés au cours d'un 4e tour où la majorité relative suffira. (AFP, 24 juin
2015)
Le nouveau Parlement se réunit sur fond de tractations pour une coalition
Le Parlement turc issu des élections législatives, qui ont vu le parti
du président Recep Tayyip Erdogan perdre sa majorité absolue, a entamé
ses travaux mardi alors que les discussions battent leur plein pour
former un gouvernement de coalition.
Cette séance inaugurale, ouverte à 15h00 locales (12h00 GMT), est pour
l'essentiel protocolaire: comme le veut l'usage, les 550 députés
prêtent serment, l'un après l'autre, lors d'une cérémonie qui doit se
prolonger jusqu'au coeur de la nuit.
Président par intérim car doyen d'âge, le député Deniz Baykal, du Parti
républicain du peuple (CHP, social-démocrate) a ouvert la séance en
prêchant l'apaisement après les vives tensions de la campagne
électorale. "Nous ne pouvons plus continuer avec la polarisation du
pays", a-t-il lancé devant l'assemblée.
Son message n'a été qu'à moitié entendu puisque les députés de
l'opposition se sont ostensiblement abstenus d'applaudir l'entrée de M.
Erdogan dans l'hémicycle.
Une fois conclu le cérémonial du serment, la "Grande assemblée
nationale" entrera dans le vif du sujet en procédant à partir du 30
juin à l'élection de son président, défi imposé par les résultats des
législatives.
Après avoir dirigé le pays sans partage depuis 2002, le Parti de la
justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) a subi le
premier coup d'arrêt de son histoire en ne recueillant que 40,6% des
voix, une baisse de près de 10 points par rapport aux législatives de
2011, et 258 sièges de députés.
Ce revers a sonné comme un échec personnel pour M. Erdogan, qui a fait
ouvertement campagne, contre tous les usages constitutionnels, pour
l'AKP afin de décrocher la majorité qualifiée nécessaire à
l'instauration d'un régime présidentiel fort.
Derrière l'AKP, le CHP a obtenu 25,1% des voix et 132 sièges, devant le
Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) avec 16,4% et 80 sièges
puis le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), grand vainqueur
du scrutin avec 12,9% et 80 sièges aussi.
- Conditions -
Faute de majorité absolue pour une seule formation, la bataille pour le
"perchoir" du Parlement doit donner une première idée des dispositions
des quatre partis à nouer des alliances pour doter l'assemblée d'un
président et, ensuite, former un cabinet de coalition.
Une alliance entre l'AKP et le MHP semble être le scénario privilégié par les commentateurs.
"Il semble qu'une coalition AKP-MHP soit plus facile à constituer", a
ainsi estimé le ministre de l'Economie, Nihat Zeybekçi, qui s'est
déclaré confiant sur la possibilité d'un "compromis" entre les deux
formations.
M. Erdogan devrait formellement charger dans les jours qui viennent le
Premier ministre sortant et chef de l'AKP, Ahmet Davutoglu, de former
un nouveau gouvernement.
Mais les négociations s'annoncent très délicates car, jusque-là, les
formations représentées au Parlement ont toutes posé des conditions a
priori inconciliables.
Pour s'unir à l'AKP, les trois partis d'opposition ont exigé de M.
Erdogan qu'il respecte ses obligations d'impartialité imposées au chef
de l'Etat par la Constitution. Une demande d'ores et déjà refusée par
son camp. "Il va continuer à s'exprimer sur les questions politiques",
a assuré mardi le vice-président de l'AKP, Mustafa Sentop, estimant que
"c'est son devoir".
"Rien n'est encore certain et défini", a tempéré sous couvert
d'anonymat à l'AFP un responsable du MHP, ajoutant que "des intentions
ont été annoncées par les uns et les autres mais pour l'instant aucun
contact officiel n'a été engagé".
M. Davutoglu a répété dimanche qu'il "ne ferme la porte à personne"
pour la formation d'un nouveau gouvernement, attendu avec impatience
par les milieux financiers qui s'inquiètent des effets d'une
instabilité prolongée sur une économie déjà à la peine.
La menace d'un retour aux urnes pourrait toutefois convaincre les
différents protagonistes de mettre de l'eau dans leur vin. Mardi, un
vice-président du CHP, Akif Hamzaçebi, a promis de "trouver un
compromis pour éviter des élections anticipées".
M. Erdogan a rappelé ce week-end que si aucun gouvernement n'était constitué dans un délai de 45 jours, "le peuple tranchera". (AFP, 23 juin
2015)
Arméniens, Yazidis et Rom, les 1001 visages du nouveau Parlement turc
Des députés d'origine arménienne, des
représentants de la minorité yazidie, une Rom, de nombreuses femmes: le
Parlement turc issu des législatives du 7 juin, qui a débuté ses
travaux mardi, affiche une inédite diversité ethnique, religieuse et de
genre.
+ Trois députés d'origine arménienne, Selina Dogan du Parti républicain
du peuple (CHP), Garo Paylan du Parti démocratique des peuples (HDP) et
Markar Eseyan, du Parti de la justice et du développement (AKP) au
pouvoir, ont décroché un siège à la "Grande Assemblée nationale".
"Je ne représenterai pas que les Arméniens" au Parlement, a déclaré à
l'AFP Selina Dogan, avocate. "Comme nous, les femmes musulmanes
sunnites peuvent aussi se sentir +l'autre+ dans ce pays si elles ne
portent par le foulard islamique", a-t-elle expliqué, en promettant de
tout faire pour favoriser le dialogue entre son pays et l'Arménie.
Même s'ils ne sont pas les premiers "Arméniens" à y siéger, l'entrée de
ces députés dans l'hémicycle revêt une importance symbolique en cette
année du centenaire des massacres perpétrés contre leurs aînés par
l'Empire ottoman pendant la Première guerre mondiale.
Les commémorations du 24 avril dernier ont suscité de vives tensions
entre Ankara, qui nie tout génocide, et les pays qui ont reconnu le
caractère systématique des tueries.
D'environ deux millions de personnes à l'époque, la communauté
arménienne de Turquie est réduite aujourd'hui à 60.000 membres, selon
les chiffres officiels. Mais de plus en plus de Turcs découvrent leurs
racines arméniennes, enfouies lors de conversions forcées à l'islam.
+ Autre particularité du nouveau Parlement, il accueille deux
représentants yazidis, une première. Jusque-là très peu connus, les
Yazidis, une communauté kurdophone non-musulmane, ont fait la une de
l'actualité en août 2014, lorsque le groupe Etat islamique (EI) a pris
le contrôle des alentours du Sinjar, dans le nord de l'Irak.
Les jihadistes ont alors exécuté de nombreux hommes et enlevé des
milliers de femmes de cette communauté, vendues comme épouses aux
jihadistes ou réduites à l'état d'esclave sexuelle, selon Amnesty
International.
Feleknas Uca et Ali Atalan portent tous les deux les couleurs du HDP.
Elue de Diyarbakir (est), Mme Uca veut apporter un peu de "couleur".
"En Turquie, le système repose sur une nation, une langue, un pays et
une religion. Nous, nous voulons plus de religions, plus de langues et
plus de nations", a-t-elle déclaré à l'AFP.
A signaler aussi au titre de la diversité, l'entrée au Parlement
d'Özcan Purcu (CHP), première députée issue de la communauté Rom de
Turquie, et la réélection d'Erol Dora, chrétien syriaque (HDP).
+ Présenté comme proche du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK),
le HDP a envoyé au Parlement quelques proches des figures de la
rébellion kurde.
Celle qui porte le nom le plus célèbre est Dilek Öcalan, 28 ans, nièce
du chef historique du PKK, Abdullah Öcalan, qui purge depuis 1999 une
peine de réclusion à vie sur l'île-prison d'Imrali (nord-ouest).
Autre élu, Ziya Pir est le neveu d'un des cofondateurs du mouvement qui
mène la rébellion contre l'Etat turc depuis 1984. Après avoir vécu
plusieurs années en Allemagne, cet économiste a décidé de rentrer au
pays pour se lancer dans la politique.
"Kemal Pir était mon oncle, mort au 57e jour d'une grève de la faim
dans une prison située à seulement 200 m de là", a raconté M. Pir à
l'AFP. "Je suis un réaliste qui croit au droit (...) nous allons mener
un combat démocratique pour que les droits des Kurdes soient inscrits
dans la Constitution", a-t-il promis.
La communauté kurde représente 20% de la population de Turquie, soit 15
millions de personnes. Des pourparlers de paix ont débuté fin 2012
entre le gouvernement turc et M. Öcalan, mais ils n'ont pas encore
abouti à un accord de paix.
+ Le nouveau Parlement compte 96 femmes sur 550 députés, un record dans
un pays quasi exclusivement musulman où la parité reste un défi,
surtout en zones rurales. (AFP, 23 juin
2015)
Les partis prêts à entrer dans le vif des tractations de coalition
Les couteaux sont tirés, les arguments
affûtés, les lignes rouges tracées. Deux semaines après les
législatives, les grandes manoeuvres pour la formation d'un
gouvernement de coalition vont enfin débuter en Turquie, et elles
s'annoncent particulièrement agitées.
Après treize ans d'un règne sans partage, le revers subi par le parti
du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a replongé le
pays dans une ère qu'il croyait révolue. Le Parti de la justice et du
développement (AKP) privé de majorité absolue, revoici le temps des
apartés, des rumeurs et des revirements.
Les résultats officiels proclamés jeudi, M. Erdogan doit donner le coup
d'envoi officiel de ces tractations la semaine prochaine en confiant
formellement au Premier ministre sortant et chef de l'AKP, Ahmet
Davutoglu, la tâche de former un nouveau cabinet.
Sans attendre, tous les protagonistes ont posé leurs conditions à une
alliance. Et à entendre leurs propos de la semaine, elles semblent
inconciliables.
Crédité de 40,6% des voix et de 258 des 550 sièges de députés, l'AKP
s'est dit prêt à offrir un strapontin gouvernemental à tout "partenaire
honnête et sincère". "Notre priorité est de tout faire pour une
coalition", a assuré M. Davutoglu.
Mais dans l'opposition, les candidats ne se sont pas bousculés. En tout cas pour l'instant.
Le 7 juin, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) a
obtenu 25,1% des voix et 132 députés et le Parti de l'action
nationaliste (MHP, droite) 16,4% et 80 sièges. Quant au Parti
démocratique des peuples (HDP), il a réussi une performance
historique avec 12,9% des suffrages et 80 députés.
Adversaire numéro 1 de l'AKP, le chef du CHP Kemal Kiliçdaroglu a
clairement marqué sa préférence pour une alliance des trois partis de
l'opposition et a même proposé d'en confier la tête au MHP. "Formons un
gouvernement ensemble. Et soyez-en le Premier ministre", a-t-il lancé
vendredi dans le quotidien Hürriyet.
Le président du MHP, Devlet Bahçeli, a par avance rejeté l'idée d'un
tel bloc, jugeant impossible tout accord avec le HDP, favorable à la
poursuite des discussions de paix avec lle Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK).
- 'Propos tactiques' -
"Comment pourrions-nous participer à un bloc incluant la vitrine
politique d'une organisation terroriste ?", a tranché M. Bahçeli.
Le dirigeant ultranationaliste s'est montré tout aussi intransigeant
sur une alliance avec l'AKP. "Si le processus de paix (kurde) est
arrêté, les responsables du scandale de corruption de 2013 poursuivis
et si Erdogan n'excède pas de ses prérogatives, alors nous pourrons
envisager une coalition avec l'AKP", a-t-il dit.
Autant de préalables difficiles à accepter pour le parti au pouvoir, à
commencer par un effacement politique du chef de l'Etat. "Tout ce qui
vise la présidence ou le président nous vise aussi", a tonné M.
Davutoglu, "nous ne le tolérerons pas".
Quant au HDP, il a lui écarté tout rapprochement avec l'AKP ou le MHP.
Malgré cette cascade de propos péremptoires, les commentateurs turcs
sont persuadés que les négociations aboutiront. Par obligation.
"Toutes les déclarations que l'on entend ne sont que des propos
tactiques, destinés à renforcer les positions avant les discussions",
analyse le politologue Sinan Ulgen, du Centre d'études internationales
et économiques (Edam) d'Istanbul. "Mais on aboutira à une coalition,
même de courte durée, car il n'y a pas d'alternative".
Si aucun gouvernement susceptible de réunir le soutien de la majorité
du Parlement n'est formé dans un délai de 45 jours, M. Erdogan peut
convoquer des élections anticipées. Un scénario que les quatre partis
semblent vouloir éviter à tout prix.
"Après une campagne coûteuse et épuisante, les partis et les nouveaux
élus sont réticents à l'idée de retourner aux urnes. Et ils ne
voudraient pas en être tenus pour responsables", pronostique Inan
Demir, économiste à la Finansbank, "je pense qu'ils essaieront de
former un gouvernement jusqu'à la dernière minute".
Une perspective qui ne réjouit guère les milieux économiques et
financiers, qui détestent l'incertitude. Cette semaine, le président de
l'association des chambres de commerce (TOBB) Rifat Hisarciklioglu a
prié les partis d'aboutir "aussi vite que possible". (AFP, 20 juin
2015)
Première séance du Parlement issu des législatives le 23 juin
Le Parlement issu du scrutin législatif du 7 juin en Turquie se réunira
pour la première fois le 23 juin, a annoncé jeudi le Haut-conseil
électoral (YSK) en confirmant les résultats qui ont vu le parti du
président Recep Tayyip Erdogan perdre sa majorité absolue.
Selon les chiffres définitifs proclamés devant la presse par le
président du YSK Sadi Güven, le Parti de la justice et du développement
(AKP, islamo-conservateur) de M. Erdogan, qui détenait seul le pouvoir
depuis treize ans, a recueilli 40,66% des suffrages et enlevé 258 des
550 sièges de députés.
Le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) a obtenu 25,13%
des voix et 132 sièges et le Parti de l'action nationaliste (MHP,
droite) 16,45% et 80 sièges. Grand vainqueur du scrutin, le Parti
républicain des peuples (HDP, prokurde) a lui réuni 12,96% des
suffrages pour 80 sièges de députés.
La première tâche du nouveau Parlement consistera à élire un nouveau
président, dans un délai maximal de dix jours après sa première réunion.
Après cette séance inaugurale, M. Erdogan devrait également
formellement confier à l'actuel Premier ministre Ahmet Davutoglu, chef
du parti arrivé en tête, la tâche de constituer un nouveau gouvernement.
Faute de majorité absolue, les tractations ont débuté pour la formation
d'une coalition mais elles s'annoncent particulièrement délicates. S'il
n'y parvient pas en quarante-cinq jours, M. Erdogan peut dissoudre le
Parlement et convoquer des élections anticipées.
Ces élections ont constitué un revers personnel pour le chef de l'Etat,
qui a plaidé pendant toute la campagne pour l'instauration d'un système
présidentiel fort. Faute de la majorité qualifiée requise, M. Erdogan
ne pourra procéder à une révision de la Constitution.
(AFP, 18 juin
2015)
Former President Süleyman Demirel died at age 91
Süleyman Demirel, Turkey's ninth president, died following a political life spanning over four decades.
Surviving two military interventions in 1971 and 1980, Demirel was
taken Güven Hospital in the capital city of Ankara last Wednesday due
to a respiratory infection. The hospital said in a statement that the
former president died at 2:09 Wednesday morning despite all efforts of
doctors to save him.
Demirel served as the president of Turkey between 1993 to 2000. He
previously served as the prime minister five times between the years
1965 and 1993. He was the leader of the Justice Party (AP) from 1964 to
1980 and of the True Path Party (DYP) from 1987 to 1993.
In 1971, then-Prime Minister Demirel stepped down and a coalition of
conservative politicians and technocrats set to restore order under the
supervision of the military. Martial law was established in several
provinces and not completely lifted until September 1973.
Nine years later, the military ousted the government of Demirel,
leading to suspension of Parliament and civil liberties and the
imprisonment, torture and deaths of many Turkish citizens.
General Kenan Evren, who also died last month, carried out the coup.
After the sudden death of Turgut Özal, Demirel, who was leading the
Democratic Path Party (DYP) in government, was elected as a president
by the Parliament.
Book reveals Erdoğan-Gül conflicts in foreign policy
A much-awaited new book by Ahmet Sever, the 12-year ally of former
president Abdullah Gül, leaves no doubt that tension between Gül and
current President Recep Tayyip Erdoğan rose on several occasions,
peaking after the corruption allegations arose against the latter’s
former ministers in December 2013.
The book by Sever, who served as the press advisor to the ruling
Justice and Development Party (AKP) founder during his time as prime
minister and foreign minister, comes as the AKP discusses reasons for
its vote erosion in the recent general election. It paints a portrait
of Erdoğan and Gül - decades-long comrades - facing a serious split of
opinion on a number of key issues, including the government’s Syria
policy, the 2013 Gezi Park protests, and free speech.
In “Abdullah Gül ile 12 Yıl” (12 Years with Abdullah Gül), which hit
bookshelves on June 14, Sever writes that Gül told Erdoğan and AKP
seniors after the spate of illegal wiretappings and corruption probes
in 2013 that the accused ministers should either be dismissed or
resign.
“If they are sent via a censure motion, then you will be in a difficult
position,” Sever quotes Gül as saying in the book, which he says was
reviewed by the former president before publishing.
Nevertheless, he maintained that the four former ministers - Egemen
Bağış, Erdoğan Bayraktar, Zafer Çağlayan and Muammer Güler - should be
kept out of the cabinet, the book concluded.
The future of these former cabinet members, who were cleared in a
parliamentary vote thanks to the AKP’s majority, remains a core issue
in today’s coalition talks.
Following their resignations Erdoğan actually wanted to keep former
European Union Minister Egemen Bağış in a new cabinet, but Gül
prevented such an attempt, Sever claims.
According to the book, in a meeting with his consultants before the
presidential election in August last year, Gül said that if he retook
the prime ministry seat after Erdoğan becomes president then he “would
return Turkey to the period when its star was shining.”
“I would re-enliven the EU membership process. I would correct the
mistakes in foreign policy. The country is too polarized and I would
take steps to correct this. I would focus on democratization. I would
send the four ministers who were involved in corruption claims to the
Supreme Court,” Gül reportedly said.
“But Mr. Tayyip [Erdoğan] would object to this and we would have conflicts. This would not be good for the country,” he said.
The AKP held its first congress after Erdoğan was elected president on
Aug. 27, only one day before Gül’s post formally came to an end. At the
congress, former foreign minister Ahmet Davutoğlu was chosen as the
AKP’s new leader and prime minister, closing the door on Gül’s path.
Sezer writes that Gül told Davutoğlu personally that he and Erdoğan had
gone to too far in getting involved in the politics of Middle Eastern
countries, “acting like Egypt’s or Syria’s prime minister and foreign
minister.” He said that this would harm Turkey’s interests.
On the Gezi Park protests of the summer of 2013, Sever says Gül and
Erdoğan’s stances were totally different, with Gül thinking the
protests should have been handled more sensitively from the start.
The book also quotes Hürriyet Daily News editor-in-chief Murat Yetkin’s
interview with then-first lady Hayrünnisa Gül one week before her
husband left his seat.
“They think we do not read anything, do not hear anything, are not
aware of anything. So far I have stayed silent, but that won’t last
long. I will start speaking up, perhaps I will be the one to start an
intifada,” she said, using the Palestinian uprising metaphor to
criticize those “attacking” President Gül within the pro-government
media.
In Sever’s words, Gül left Erdoğan a “de-mined field” of the
presidency, just as he did before his prime ministry in 2002. But his
now-public quotes in Sever’s book are likely to plant new mines on the
two men’s future path - both privately and in the party.
(hurriyetdailynews.com, June 14, 2015)
Erdogan donne la priorité à l'AKP pour une coalition, puis mandatera l'opposition
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré dimanche qu'il
demanderait à sa formation, le Parti de la justice et du développement
(AKP) de former un gouvernement de coalition après les législatives qui
l'ont vu perdre la majorité absolue.
En cas d'échec de la formation islamo-conservatrice, M. Erdogan a
indiqué qu'il mandaterait le parti arrivé en deuxième place, le Parti
républicain du peuple (CHP, social-démocrate), pour former ce
gouvernement.
Si ces discussions échouent encore, le chef de l'Etat a affirmé qu'il
utiliserait ses droits constitutionnels pour convoquer des élections
anticipées.
"Il est impensable que le pays reste sans gouvernement", a déclaré M.
Erdogan à des journalistes turcs à bord de l'avion le ramenant d'un
voyage en Azerbaïdjan.
"Je vais d'abord donner mandat (pour les discussions) au chef du parti
qui a recueilli le plus de voix", a-t-il ajouté en référence au Premier
ministre et chef de l'AKP Ahmet Davutoglu.
"Si une coalition ne peut pas être formée, je donnerai alors ce mandat
au chef du parti arrivé en deuxième place", c'est dire le chef du CHP
Kemal Kilicdaroglu, a-t-il poursuivi.
Des élections anticipées -qu'il a préféré qualifier "d'élections
répétées"- auraient lieu en cas de blocage persistant, a ajouté le
président turc.
M. Erdogan a ajouté qu'il comptait inviter la semaine prochaine les dirigeants des quatre partis représentés au parlement.
Le chef du parti arrivé troisième, le Parti de l'action nationaliste
(MHP, droite), Devlet Bahceli, a toutefois déclaré qu'il n'accepterait
de rencontrer que la personne mandatée pour former une coalition, et
qu'il "ne revenait pas au président de rencontrer un à un les chefs des
partis".
Le CHP devait pour sa part discuter de sa stratégie lundi.
Au pouvoir depuis treize ans, l'AKP est arrivé en tête du scrutin du 7 juin en recueillant 40,8% des voix.
Le parti a toutefois subi un recul de près de 10 points par rapport à
son score de 2011 (49,9%), ce qui l'a privé de la majorité absolue
qu'il détenait.
Avec seulement 258 des 550 sièges de députés, l'AKP est contraint pour la première fois de former une coalition.
Le CHP et le MHP, ont obtenu respectivement 132 et 80 sièges. Le parti
prokurde HDP (Parti démocratique des peuples) a réussi une performance
historique en envoyant 80 députés à l'Assemblée. (AFP, 14 juin
2015)
Trust issues between parties hamper coalition formation
A survey carried out by Ipsos for CNN Turk after the elections showed
that the highest probability (nearly 48 percent) for a government was a
coalition between the Justice and Development Party (AK Parti) and the
Nationalist Movement Party (MHP).
The survey’s next probable coalition was between the Republican
People’s Party (CHP), MHP and the Peoples’ Democratic Party (HDP) with
32 percent, followed by an AK Parti-CHP coalition with 23 percent and
an AK Parti-HDP one with 21 percent.
But a quick examination of parties’ positions makes it clear that none
of those scenarios are easy and some are almost impossible.
For example, Prime Minister Ahmet Davutoğlu’s AK Parti, which lost its
parliament majority through the elections, simply rules out a coalition
with the HDP.
Davutoğlu’s first choice is actually the MHP. But the MHP has
conditions. Its leader Devlet Bahçeli sees President Recep Tayyip
Erdoğan as the real loser of the elections, since Bahçeli has put his
credibility forward during the elections and does not want Erdoğan to
get involved in government politics in any way. He also asks Davutoğlu
to immediately stop the Kurdish peace process, which could force him a
lot.
On the other hand, the HDP, which has been mediating the talks between
the Davutoğlu government and the outlawed Kurdistan Workers’ Party
(PKK) both with its imprisoned leader Abdullah Öcalan and military
headquarters in Iraq’s Kandil Mountains, asks Davutoğlu - or any
possible government - to resume the talks immediately.
The HDP co-chairman Selahattin Demirtaş made it clear that they would
not be a part of any coalition but could give outside support to non-AK
Parti formulas.
A coalition with the MHP is the CHP’s first option as well. But they do
not sum up to 276 deputies, the number necessary for a vote of
confidence. But the MHP reject outright the idea of being in the same
coalition with the HDP, or even in a coalition with the CHP if it could
survive with the outside support of the HDP.
According to reports, during a meeting of the AK Parti executive body
on June 7, an assessment was made that the AK Parti could work in
better harmony with the MHP in a coalition but could better produce
solutions to Turkey’s problems with the CHP, a typical hearts or minds
problem.
The CHP, on the other hand, do not want to share the government with
the AK Parti, which they have been accusing of corruption and
misconduct for the last 13 years; they need to have some sort of
guarantee about the re-opening of certain corruption files, such as
those belonging to the four ex-ministers who were forced to resign by
Erdoğan late 2013, in order to explain it to AKP’s grassroots. The CHP
is also absolutely against Erdoğan’s interference in politics. That is
why Erdoğan’s move to get into contact with CHP’s former leader Deniz
Baykal did not make Kemal Kılıçdaroğlu, its current leader, very happy;
on the contrary, it triggered a debate within the party, as the move
was seen as something making Erdoğan’s involvement a legitimate one.
Despite a clear message by Davutoğlu on June 10, acknowledging that the
voters have refused a shift to a presidential system and Turkey must
keep moving with the current system, Erdoğan in his first public speech
on June 11 after the elections made remarks on the current political
situation and coalition talks.
“It is not impossible to get into a coalition with them,” a CHP source
who asked not to be named. “But we do not trust them, even if
everything is written down in a protocol. They have cheated us before
on many occasions.”
But Davutoğlu’s need to also stay in government to keep his party chair
in the August congress and be a part of the government could work the
same way for Kılıçdaroğlu, who could not reach his elections targets.
This is a factor that could empower the logical solution versus the
sentimental one. Yet again, it seems it is not going to be very easy.
(hurriyetdailynews.com, June 11, 2015)
Debate heats up over return of former President Gül to AK Party
After the
Justice and Development Party (AK Party) failed to obtain a
parliamentary majority, rendering it unable to form a single-party
government following Turkey's June 7 general election, pro-government
figures have started to consider the return of former President
Abdullah Gül, a co-founder of the party, to politics as a replacement
for Prime Minister Ahmet Davutoğlu.
In
addition to discussions in pro-government media outlets, the issue has
been the subject of surveys, with Andy-AR -- a pro-government polling
company -- finding that support for Gül stood at 76 percent among AK
Party supporters.
The
discussions about Gül have heated up following speculation concerning
snap elections, given that no party achieved the majority needed to
establish a single-party government, and coalition possibilities are
not promising due to deep ideological divisions.
Andy-AR is
known for its controversial findings, showing considerably more
electoral support for the AK Party than it achieved on June 7 and
showing the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) as failing to
surpass the 10 percent election threshold. The HDP went on to garner
roughly 13 percent of the national vote. The recent Andy-AR survey
purported to reveal that the downward trend in support for the AK Party
could be reversed if Gül takes over as leader of the AK Party, and that
support could rebound to over 45 percent.
Fehmi
Koru, a pro-government columnist for the Habertürk daily, has asked for
Ahmet Davutoğlu's position to be opened up for discussion, saying in
his column on Wednesday that "the AK Party's ordinary congress
scheduled for this September will be brought forward and a party
chairman who will ease the dilemmas that the AK Party has currently
will be elected. If Ahmet Davutoğlu is re-elected, objections to his
leadership will decrease; however, if someone else is elected as the
chairman, then bargains about a coalition government will gain momentum
smoothly."
Koru then
made a more radical suggestion and asked President Recep Tayyip Erdoğan
to leave his lavish and controversial presidential palace, dubbed Ak
Saray, which was constructed despite several courts ruling that it was
being built illegally. "Because the plans for creating a Turkish-style
presidential system were not approved by the public, as indicated by
the election results, the presidential palace might be allocated to the
prime minister and the president might move to the Çankaya palace --
the former presidential office," Koru suggested.
Koru's
comments sparked heated words among pro-government voices with Ahmet
Taşgetiren, a columnist for the Yeni Şafak daily, accusing Koru of
"dragging Gül into a war" and asking whether Gül was aware of the piece
before Koru wrote it.
In
reference to former First Lady Hayrünnisa Gül's comments, in which she
said she would start a "real intifada" in response to harsh criticism
of Abdullah Gül -- which she claimed was worse than that during the
notorious 1997 post-modern coup -- Taşgetiren wrote in his column on
Thursday: "An intra-party intifada? Don't you dare! It harms everyone
[in the AK Party]."
Ahmet
Takan, a chief political adviser of Gül when he was prime minister,
told Today's Zaman on Thursday that he is certain that Davutoğlu will
be forced to leave the Prime Ministry. "However, Erdoğan will do
whatever is takes to prevent Gül from controlling the AK Party. But,
Gül is also avoiding a public struggle with Erdoğan. He prefers to
mobilize secondary elements within and outside the party as well
securing the support of the international organizations for his
leadership. He is on hold. He is orchestrating a plan to show himself
up behind the curtains. He is trying to show that the AK Party is
desperately in need of his leadership."
Takan
added: "The AK Party has been shattered into pieces [by the election].
Its future will become clear in the following days. There might be
resignations as well as orders to form a new political party, a
movement started by offended deputies and political actors. In brief,
Gül has never been out of the political game and a renewed struggle for
the leadership has already begun within the AK Party. But even if Gül
reaches his goal and manages to unseat Davutoğlu, his leadership will
not be enough to reverse the collapse of the AK Party."
Another covert war between Erdoğan and Davutoğlu
The
struggle between Erdoğan and Davutoğlu, exacerbated by the June 7
general election, has taken on another dimension with supporters of
both politicians criticizing each other behind the scenes. Former EU
Affairs Minister Egemen Bağış, who is among the primary suspects of the
Dec. 17, 2013 corruption investigation and currently one of Erdoğan's
top advisers, recently harshly criticized Davutoğlu during in a meeting.
Bağış
accused Davutoğlu of being responsible for the failure of AK Party in
the election, saying that "the chief [Erdoğan] made a great mistake by
appointing Davutoğlu as party leader."
(TODAY'S
ZAMAN, June 11, 2015)
Le gouvernement Davutoglu démissionne, discussions sur une coalition
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accepté mardi la démission du
gouvernement d'Ahmet Davutoglu tandis que les tractations sur la
formation d'un gouvernement de coalition vont bon train, deux jours
après le revers aux législatives de leur parti qui n'a pas obtenu la
majorité absolue.
A l'issue d'un entretien entre les deux hommes dans le palais de M.
Erdogan, la présidence a annoncé que, conformément à l'usage, le
Premier ministre et son équipe resteraient en place "jusqu'à la
constitution d'un nouveau gouvernement".
Selon une source proche du gouvernement, M. Davutoglu, chef du parti
arrivé en tête au scrutin de dimanche, ne devrait être chargé de former
une nouvelle équipe qu'après l'officialisation des résultats, dans les
deux semaines.
Au pouvoir depuis treize ans, le Parti de la justice et du
développement (AKP, islamo-conservateur) a obtenu 40,8% des suffrages
et 258 des 550 sièges de députés, en net recul par rapport aux
législatives de 2011, quand il avait frôlé les 50%.
Ce résultat a ouvert les tractations en vue de la formation d'un
gouvernement de coalition entre l'AKP et l'opposition, qui s'annonce
comme un casse-tête.
Lundi, M. Erdogan a plaidé pour la formation d'une coalition, appelant
les partis à préserver la "stabilité" de la Turquie. En cas d'échec des
discussions dans les quarante-cinq jours suivant la nomination attendue
de M. Davutoglu, il pourrait dissoudre le nouveau Parlement et
convoquer des élections anticipées.
Depuis dimanche soir, les conjectures vont bon train sur les scénarios
et le visage aux contours très incertains que pourrait prendre le
nouveau gouvernement.
Les deux principaux adversaires de l'AKP, le Parti républicain du
peuple (CHP, social-démocrate) et le Parti de l'action nationaliste
(MHP, droite) ont respectivement eu 25% et 16,3% des suffrages,
totalisant 132 et 80 sièges.
Grande surprise des élections, le parti kurde HDP (Parti démocratique
du peuple) et son charismatique chef de file Selahattin Demirtas ont
bouleversé le paysage politique turc en réalisant un score historique
de 13,1% et en obtenant 80 députés.
Ces trois partis ont jusque-là publiquement exclu toute alliance avec
l'AKP. "Ce dont nous sommes sûrs, c'est que nous ne participerons pas à
une coalition avec l'AKP", a répété mardi M. Demirtas devant la presse.
- 'Perte de temps' -
Tout au long de leur campagne, les trois partis d'opposition ont
vertement dénoncé la dérive autoritaire du parti au pouvoir et de
l'homme fort du pays.
Dans ces conditions, un accord, quel qu'il soit, s'annonce très compliqué.
"Ils vont sans doute exiger en premier lieu de M. Davutoglu qu'il
s'émancipe du président et le cantonne à ses seules prérogatives
constitutionnelles", pronostique à l'AFP Deniz Zeyrek, chef du bureau
du quotidien Hürriyet à Ankara. "L'abandon de son projet de
présidentialisation du régime sera leur condition sine qua non",
pronostique-t-il.
Chef du gouvernement pendant onze ans, président depuis dix mois, M.
Erdogan a mis tout son poids dans la bataille des législatives pour
défendre la mise en place d'un régime présidentiel fort. Mais la
dégringolade de l'AKP, qui devait obtenir 330 députés pour réviser la
Constitution, a sonné la fin de son ambition.
Les scénarios alternatifs à une coalition dirigée par l'AKP restent très hypothétiques.
Le chef du CHP Kemal Kiliçdaroglu a évoqué l'idée d'une alliance de
l'opposition, car "des élections anticipées ne seront qu'une perte de
temps", a-t-il écrit mardi sur Twitter.
Un de ses vice-présidents, Sezgin Tanrikulu, est allé plus loin en
préconisant un "gouvernement de restauration" composé des trois partis
d'opposition.
Les chances d'une telle coopération semblent toutefois très minces.
Les nationalistes du MHP sont très réticents à s'allier avec le HDP.
Ils souhaitent l'arrêt des négociations de paix menées avec les
rebelles armés du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), alors que
le parti prokurde a fait de leur relance une de ses priorités.
Reste l'idée d'un gouvernement AKP minoritaire. "C'est l'éventualité la
plus lointaine, inutile d'en parler pour le moment", a tranché son
vice-président, Mehmet Ali Sahin.
Par ailleurs, de nouvelles violences entre militants kurdes rivaux ont
fait trois morts mardi à Diyarbakir (sud-est), dont celle du patron
d'une ONG islamiste. Elles interviennent après l'attentat à la bombe
qui a fait trois morts et une centaine de blessés vendredi dans la même
ville de Diyarbakir, au cours d'une réunion électorale du HDP. (AFP, 9 juin
2015)
Les scénarios possibles après les élections législatives
Les Turcs ont infligé dimanche un camouflet au
président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan en ne renouvelant
pas, à l'occasion des élections législatives, la majorité absolue que
son parti détenait au Parlement depuis treize ans.
Voici les différents scénarios politiques possibles au lendemain de ce scrutin:
- un gouvernement AKP monocolore mais minoritaire
Conformément à la Constitution, M. Erdogan va demander au chef du Parti
de la justice et du développement (AKP), arrivé en tête avec 40,8% des
voix et 258 des 550 sièges de députés, de former un nouveau
gouvernement.
Théoriquement, l'actuel Premier ministre Ahmet Davutoglu peut former
une équipe minoritaire, donc forcément instable, et gouverner seul.
Mais le chef de l'Etat a exclu cette hypothèse. "Les résultats actuels
ne donne l'opportunité à aucun parti de former à lui seul un
gouvernement", a-t-il relevé dans sa première réaction post-électorale.
- une coalition des trois partis d'opposition
Sur le papier, elle est parfaitement possible. Le Parti républicain du
peuple (CHP, social-démocrate) a recueilli 25% des voix et 132 sièges
de députés, le Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) 16,3% et 80
sièges et le Parti démocratique du peuple (HDP, prokurde-gauche) 13,1%
et 80 sièges. Soit un groupe majoritaire de 292 députés.
"Le CHP est parfaitement capable de former un gouvernement", a déclaré
dès dimanche soir Haluk Koç, le porte-parole du parti arrivé deuxième
derrière l'AKP.
Mais l'éventualité d'une cohabitation entre les nationalistes et kurdes
semble très aléatoire. Proche des rebelles du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), le HDP soutient le processus de paix entre le
gouvernement et son chef Abdullah Öcalan. De son côté, le MHP, qui
considère M. Öcalan comme un "terroriste" et défend bec et ongles
l'unité de la Turquie, y est franchement opposé.
Reste l'hypothèse d'une autre combinaison avec seulement deux partis.
"Une possible coalition CHP-MHP pourrait être soutenue par le HDP au
Parlement, qui n'entrerait pas dans le gouvernement", évoque Deniz
Zeyrek, du journal Hürriyet.
Autre alliance possible, une alliance CHP-HDP, soutenue au seul Parlement par le MHP.
- une coalition de l'AKP avec un autre parti
C'est l'hypothèse privilégiée par les dirigeants de l'AKP et les
éditorialistes. Dimanche soir, M. Davutoglu a clairement fait
comprendre qu'il ne cèderait pas le pouvoir. "Cette élection a encore
montré que l'AKP était la colonne vertébrale de ce pays", a-t-il lancé.
"Pour l'instant le scénario d'une coalition est la plus vraisemblable",
a commenté lundi le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus. Le
porte-parole du gouvernement Bülent Arinç a renchéri en affirmant
qu"une formation ne ferme jamais la porte" à une alliance avec d'autres
partis pour gouverner.
Mais avant les élections, les trois partis d'opposition ont tous refusé
l'idée-même d'une coalition avec l'AKP, encore et toujours sous la
tutelle d'un président qu'ils ont traité pendant toute la campagne
électorale de "dictateur" ou de "voleur"...
- de nouvelles élections
En cas d'échec de toutes les tractations pour constituer un
gouvernement dans les prochains 45 jours, le chef de l'Etat peut
dissoudre la "Grande assemblée nationale" et convoquer des élections
anticipées, dit la Constitution.
Peut-être sous le coup du revers infligé dimanche à son parti favori,
la presse gouvernementale a agité dès lundi matin cette hypothèse.
"Élections anticipées en vue", a ainsi titré le quotidien Yeni Safak.
"Cette dernière option est la plus lointaine", a toutefois tempéré le
vice-Premier ministre Kurtulmus. (AFP, 8 juin
2015)
Tractations pour un gouvernement de coalition, après l'échec du parti d'Erdogan
Les tractations en vue de la formation d'un gouvernement de coalition
se poursuivent mardi en Turquie, où le président Erdogan doit
rencontrer son Premier ministre après leur cuisant échec aux
législatives.
Au terme d'un scrutin transformé en plébiscite autour de son fondateur,
le Parti de la justice et du développement (AKP) de Recep Tayyip
Erdogan a perdu dimanche la majorité absolue qu'il détenait depuis
treize ans au Parlement, ouvrant la voie à la formation d'un
gouvernement de coalition ou à de nouvelles élections.
Dans une première déclaration écrite, M. Erdogan avait pris acte des
résultats, sur un ton conciliant tranchant avec celui de sa campagne,
et appelé les partis politiques à agir avec "responsabilité" pour
préserver la "stabilité" du pays.
Le chef de l'Etat avait également plaidé pour un gouvernement de
coalition, jugeant que le scrutin ne donnait à aucun parti de mandat
pour "former un gouvernement seul".
Selon les médias turcs, M. Erdogan doit s'entretenir mardi de la
situation politique avec le chef de l'AKP et du gouvernement Ahmet
Davutoglu, qu'il devrait formellement charger de former le nouveau
gouvernement.
Selon les résultats officiels, l'AKP est arrivé en tête du scrutin de
dimanche mais n'a recueilli que 40,8% des suffrages, une dégringolade
de près de 10 points par rapport à son score d'il y a quatre ans
(49,9%). Il n'a obtenu que 258 des 550 sièges de députés, nettement en
dessous de la majorité absolue de 276.
Les trois partis d'opposition ont tous refusé, avant même le scrutin,
de former un gouvernement de coalition avec l'AKP mais les spéculations
vont déjà bon train.
Plusieurs membres du gouvernement ou responsables de l'AKP se sont
déclarés lundi ouverts aux discussions. "C'est le scénario le plus
vraisemblable", a estimé le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus.
Si aucun gouvernement n'est constitué dans les 45 jours, M. Erdogan
pourrait dissoudre le Parlement et reconvoquer les électeurs devant les
urnes.
- 'Le début de la fin' -
Le "tombeur" du parti au pouvoir est le parti kurde HDP (Parti
démocratique du peuple), qui a réussi à franchir la barre des 10%
imposée pour envoyer des élus au Parlement. Grand vainqueur du scrutin,
le mouvement dirigé par Selahattin Demirtas, un "quadra" charismatique
et ambitieux, a réuni 13,1% des suffrages et raflé 80 sièges.
Les deux autres principaux concurrents du parti au pouvoir, le Parti
républicain du peuple (CHP, social-démocrate) et le Parti de l'action
nationaliste (MHP, droite), obtiennent 25% et 16,3% des voix et
totalisent 133 et 80 sièges.
Ces résultats ont sonné comme une défaite pour M. Erdogan, la première
depuis treize ans, et brisé son rêve de perpétuer son règne contesté à
la tête du pays.
Elu à la tête de l'Etat il y a dix mois après avoir dirigé le
gouvernement pendant onze ans, il a fait campagne pour que l'AKP
obtienne les 330 sièges de députés nécessaires à une réforme de la
Constitution et à l'instauration d'un régime présidentiel fort.
"Les électeurs n'ont pas approuvé le rôle de plus en plus actif
d'Erdogan sur la scène politique turque, ils ont considéré qu'il aurait
dû rester impartial", a commenté Ali Carkoglu, professeur de relations
internationales à l'université Koç d'Istanbul.
Les rivaux du chef de l'Etat ont salué sa première défaite politique depuis treize ans.
M. Demirtas s'est réjoui de la défaite de "ceux qui veulent
l'autoritarisme, qui sont arrogants et se considèrent comme les seuls
détenteurs de la Turquie". "C'est le début de la fin pour l'AKP", a
même pronostiqué le chef du MHP, Devlet Bahçeli.
Au même moment l'agence de presse Dogan annonçait que l'attentat à la
bombe qui a visé vendredi à Diyarbakir (sud-est) un rassemblement du
parti kurde HDP avait fait une troisième victime.
Le cuisant revers essuyé aux élections législatives par le parti du
président islamo-conservateur a par ailleurs inquiété les marchés
financiers qui ont immédiatement sanctionné l'entrée de la Turquie dans
une phase d'instabilité politique, inédite depuis 2002.
Après une ouverture catastrophique sur un recul de 8%, le principal
indice de la Bourse d'Istanbul a clôturé la journée en retrait de 5%.
La livre turque (LT) a elle aussi dégringolé face au dollar (-3,5% à
2,76 LT) et à l'euro (-4% à 3,10 LT), malgré la prompte intervention de
la Banque centrale. (AFP, 9 juin
2015)
Défaite cuisante d'Erdogan, grande victoire du HDP
Le parti du président turc Recep Tayyip Erdogan a
essuyé un sérieux revers dimanche aux législatives et perdu sa majorité
absolue détenue depuis treize ans au Parlement, enterrant de fait ses
espoirs de renforcer son règne sans partage sur le pays.
Selon les résultats définitifs, le Parti de la justice et du
développement (AKP, islamo-conservateur) est arrivé sans surprise en
tête du scrutin mais n'a recueilli que 40,7% des suffrages et 258
sièges de députés sur 550, le contraignant pour la première fois à
former un gouvernement de coalition.
Autre première dans le paysage politique turc, le parti kurde HDP
(Parti démocratique du peuple) a largement franchi la barre des 10%
imposée aux partis pour obtenir un siège sur les bancs du Parlement.
Avec 13% des voix, il en obtient 79.
"Nous avons remporté une grande victoire (...) ceux qui veulent la
liberté, la démocratie et la paix ont gagné, ceux qui veulent
l'autoritarisme, qui sont arrogants et qui se considèrent comme les
seuls détenteurs de la Turquie ont perdu", a déclaré le chef de file du
HDP, Selahattin Demirtas, lors d'une conférence de presse à Istanbul.
Le HDP comptait déjà 29 sièges dans l'Assemblée sortante. Mais ils
avaient été élus sous l'étiquette indépendante pour contourner le seuil
obligatoire des 10%. Ces députés n'avaient retrouvé leurs couleurs et
formé un groupe qu'une fois en fonction.
Les deux autres principaux concurrents du parti au pouvoir, le Parti
républicain du peuple (CHP, social-démocrate) et le Parti de l'action
nationaliste (MHP, droite), obtiennent 25,1% et 16,4% des voix et
totalisent 132 et 81 sièges.
Vainqueur de tous les scrutins depuis 2002, le parti AKP se présentait
pour la première fois affaibli face aux électeurs, victime du déclin de
l'économie et des critiques récurrentes sur la dérive autoritaire de
son chef historique.
Ce premier "raté" électoral sonne comme une sévère défaite pour M.
Erdogan, qui avait fait de ce scrutin un référendum autour de sa
personne.
"L'AKP n'a pas perdu les élections mais Erdogan a perdu tout espoir de
faire passer la Turquie à un système présidentiel", a commenté
l'universitaire Ahmet Insel.
Lors de son traditionnel "discours du balcon" depuis le siège de son
parti à Ankara, le Premier ministre Ahmet Davutoglu s'est efforcé de
minimiser l'ampleur de ce revers.
- 'Colonne vertébrale' -
"Cette élection a montré une fois de plus que l'AKP était la colonne
vertébrale de ce pays. Personne ne doit essayer de transformer une
défaite en victoire", a-t-il lancé devant des milliers de partisans.
"Nous allons poursuivre nos efforts pour changer la Constitution avec
le soutien d'autres partis", a-t-il promis.
Premier ministre à poigne pendant onze ans, Recep Tayyip Erdogan a été
élu haut-la-main président en août dernier et vise depuis la
présidentialisation du régime et le renforcement de ses pouvoirs. Pour
y parvenir son parti devait totaliser au moins 330 sièges pour faire
passer une réforme de la Constitution.
Alors que la Constitution lui impose une stricte neutralité, le chef de
l'Etat a fait campagne pendant des semaines en réclamant "400 députés"
pour changer le système parlementaire actuel. Ce régime est "un
obstacle au changement", a-t-il répété.
Pendant toute la campagne, l'opposition s'est opposé vigoureusement à son projet, qualifié de "dictature constitutionnelle".
"Nous avons mis un terme à ce qui était une ère de répression par des
moyens démocratiques", s'est réjoui le président du CHP, Kemal
Kiliçdaroglu. "La Turquie a gagné, la démocratie a gagné", a-t-il
insisté.
"C'est le début de la fin pour l'AKP", a commenté le chef du MHP, Devlet Bahçeli.
Grand vainqueur de la soirée, le chef de file du parti kurde HDP,
Selahattin Demirtas, a réussi son pari. Ce "quadra" charismatique et
ambitieux a mené une campagne moderne, très marquée à gauche et
anti-Erdogan qui lui a permis d'élargir son audience au-delà de la
seule communauté kurde (20% de la population turque).
Sitôt les résultats confirmés, des milliers de personnes sont
descendues dans les rues de Diyarbakir, la "capitale" kurde du sud-est
de la Turquie, pour célébrer la victoire du HDP en agitant des drapeaux
et en klaxonnant.
La campagne a été marquée par de nombreuses violences, visant pour
l'essentiel le HDP. Vendredi soir, un attentat à la bombe contre une
réunion publique du HDP à Diyarbakir a fait deux morts et plusieurs
centaines de blessés.
CHRONOLOGIE: La Turquie depuis l'arrivée au pouvoir de l'AKP
Principales évolutions en Turquie depuis l'arrivée au pouvoir en 2002
du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur):
--2002--
L'AKP remporte les élections législatives (3 novembre), balayant une
classe politique minée par les scandales et une crise financière. C'est
la fin d'une ère d'instabilité mais aussi le début de l'inquiétude des
milieux laïcs.
--2004--
Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan entreprend des réformes
démocratiques et brise un tabou en autorisant le kurde à la télévision
publique. Il obtient en octobre 2005 l'ouverture de négociations
d'adhésion à l'Union européenne.
--2007--
Au printemps, l'AKP veut faire élire son candidat à la présidence de la
République, suscitant une grave crise. L'armée menace d'intervenir en
cas d'atteinte à la laïcité.
En juillet, l'AKP remporte des législatives anticipées et, le 28 août,
les députés élisent l'un de ses fondateurs, Abdullah Gül, comme
président. Son épouse est voilée --une première-- comme celle de M.
Erdogan.
Le gouvernement parvient ensuite à mettre progressivement au pas les
militaires, auteurs de trois coups d'Etat depuis 1960. Des centaines
d'officiers seront lourdement condamnés par la justice en 2012 et 2013.
--2008--
Pour satisfaire une revendication emblématique de l'islam politique en
Turquie, les députés veulent libéraliser le port du voile et amendent
la Constitution afin de l'autoriser à l'université (9 février).
Mais la Cour constitutionnelle annule l'amendement le 5 juin et l'AKP
échappe de justesse à une procédure d'interdiction pour "activités
allant à l'encontre de la laïcité" (30 juillet).
Le voile entre néanmoins à l'université dès 2010, dans la fonction
publique et au Parlement (2013) puis les lycées (2014), suscitant la
colère des opposants au régime.
--2011--
En juin, l'AKP remporte sa troisième victoire d'affilée aux
législatives avec près de 50% des voix. Erdogan entame un nouveau
mandat, le dernier selon les règles de son parti.
--2012--
Le 22 juin, un avion de chasse turc est abattu par la défense
anti-aérienne syrienne. D'autres incidents suivront, alors qu'Ankara a
rompu avec le régime de Damas dès le début de la révolte en mars 2011
et soutient la rébellion et accueille de nombreux réfugiés syriens
(quelque deux millions en 2015).
--2013--
Abdullah Öcalan, chef emprisonné des rebelles du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK), dont la guérilla a fait plus de 40.000 morts depuis
1984, annonce en mars un cessez-le-feu unilatéral, globalement respecté
depuis, dans le cadre de difficiles pourparlers ouverts en 2012 avec le
gouvernement.
Le 31 mai, la contestation d'un projet d'aménagement urbain à Istanbul
vire en fronde antigouvernementale. Pendant trois semaines, 3,5
millions de Turcs défilent. Le régime reprend la main au prix d'une
violente répression (au moins huit morts).
Mi-décembre éclate un scandale de corruption qui éclabousse le sommet
de l'Etat. M. Erdogan riposte en déclarant la guerre à ses anciens
alliés de la confrérie de l'imam Fethullah Gülen, accusés de complot.
--2014--
Pour juguler le scandale de corruption, le gouvernement se raidit et
multiplie les purges anti-Gülen dans la police et la justice, fait
voter des lois pour mieux contrôler magistrats et internet et bloque
momentanément Twitter et YouTube.
Il renoue aussi spectaculairement avec l'armée qui obtient la révision
des grands procès d'officiers. Le scandale finira sur un non-lieu
général (17 octobre).
L'AKP remporte les municipales en mars (45%) malgré une contestation
persistante, ravivée par la pire catastrophe industrielle du pays dans
la mine de Soma le 13 mai (301 morts).
Le 10 août, M. Erdogan est élu président dès le premier tour d'un
scrutin disputé pour la première fois au suffrage universel avec 52%
des voix.
--2015--
L'AKP arrive en tête des élections législatives, mais perd la majorité
absolue qu'elle détenait au Parlement depuis 2002. Ce résultat sonne la
fin des ambitions de M. Erdogan, qui souhaitait réformer la
Constitution pour instaurer un régime présidentiel.
Erdogan, le "sultan" ébranlé
Aussi adulé que détesté, il régnait depuis treize ans sur la Turquie.
Le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a essuyé dimanche
aux législatives son premier sérieux revers politique, qui compromet
ses rêves de domination sans partage.
A 61 ans, M. Erdogan reste de très loin le chef politique le plus
populaire et le plus charismatique de son pays depuis Mustafa Kemal
Atatürk, l'emblématique père de la République laïque. Mais sa volonté
de recréer une "superprésidence" à l'image de celle de son lointain
prédécesseur s'est brisée pour longtemps.
Depuis son élection haut-la-main en août dernier, le nouveau chef de
l'Etat n'a eu de cesse de reprendre la barre du pays à son successeur à
la tête du gouvernement, le Premier ministre Ahmet Davutoglu, en
réformant la Constitution pour renforcer ses prérogatives.
"Les électeurs turcs lui ont clairement signifié qu'ils n'approuvaient
pas le passage à un régime présidentiel", a commenté dimanche soir
l'analyste politique et universitaire Seyfettin Gürsel sur la chaîne
CNN-Türk.
Arrivé à la tête du gouvernement en 2003 sur les ruines d'une grave
crise financière, M. Erdogan est loué par ses partisans comme l'homme
du miracle économique et des réformes qui ont libéré la majorité
religieuse et conservatrice du pays du joug de l'élite laïque et des
interventions politiques de l'armée.
Mais depuis deux ans, il est aussi devenu la figure la plus critiquée
de Turquie, cette fois par ceux qui lui reprochent sa dérive
autocratique et islamiste.
Luxueux, gigantesque et extravagant, le palais de 500 millions d'euros
dans lequel il a emménagé à l'automne dernier est devenu le symbole de
la "folie des grandeurs" et de la "corruption" que lui reprochent ses
détracteurs.
Fils d'un officier des garde-côtes, M. Erdogan se targue pourtant volontiers de ses origines modestes.
- Un nouveau 'sultan' -
Élevé dans le quartier populaire de Kasimpasa à Istanbul, éduqué dans
un lycée religieux, vendeur de rue, "Tayyip" a un temps caressé le rêve
d'une carrière de footballeur, avant de se lancer en politique dans la
mouvance islamiste.
Elu maire d'Istanbul en 1994, il triomphe en 2002 lorsque son AKP
remporte les législatives et devient Premier ministre un an plus tard,
une fois amnistiée une peine de prison qui lui avait été infligée pour
avoir récité en public un poème religieux.
Pendant des années, son modèle de démocratie conservatrice, alliant
capitalisme libéral et islam modéré, enchaîne les succès, dopé par la
croissance "chinoise" de son économie et sa volonté d'entrer dans
l'Union européenne (UE).
Réélu en 2007 puis en 2011, avec près de 50% des voix, il se prend
alors à rêver de rester au pouvoir jusqu'en 2023 pour célébrer le
centenaire de la République turque.
Mais ce scénario se complique en juin 2013. Pendant trois semaines,
plus de trois millions et demi de Turcs exigent sa démission dans la
rue en lui reprochant sa main de fer et une politique de plus en plus
ouvertement "islamiste".
Le chef du gouvernement répond par une répression sévère des "pillards"
et des "terroristes" qui le contestent, mais son crédit démocratique en
prend un sérieux coup.
Dénoncé comme un "dictateur" dans la rue pendant les émeutes de juin
2013, il est considéré comme un "voleur" depuis sa mise en cause, en
décembre 2013, dans un scandale de corruption sans précédent qui a fait
trembler son régime sur ses bases.
Depuis cette date, il n'a plus quitté la même rhétorique, clivante et provocatrice.
Tout au long de la campagne, celui que ses partisans appellent
volontiers le "sultan" ou le "grand maître" s'est à nouveau illustré
par ses violentes diatribes.
Parmi ses cibles favorites, l'opposition bien sûr, son ex-allié l'imam
Fethullah Gülen et aussi les grands médias étrangers comme le New York
Times américain ou la BBC britannique, élevés au rang d'"ennemis" de la
"nouvelle Turquie". Autant de sorties qui ont encore inquiété un peu
plus ses détracteurs.
(AFP, 7 juin
2015)
La Turquie vote pour élire ses députés et décider du sort d'Erdogan
Les électeurs en Turquie ont commencé à voter dimanche pour élire leurs
députés dans un scrutin déterminant pour l'avenir du président
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, qui espère une très large
victoire de son parti, au pouvoir depuis treize ans, pour renforcer son
emprise de plus en plus contestée sur le pays.
Près de 54 millions d'électeurs sont appelés aux urnes, ouvertes de
8h00 à 17h00 (5h00 à 14h00 GMT), au terme d'une campagne électorale
sous tension après un attentat à la bombe qui a fait deux morts et une
centaine de blessés parmi les partisans du principal parti kurde dans
son fief de Diyarbakir (sud-est).
Les résultats seront connus en soirée et devraient se solder par une
nouvelle victoire du Parti de la justice et du développement (AKP), qui
a remporté l'un après l'autre tous les scrutins depuis 2002.
L'ampleur de son succès s'annonce crucial pour M. Erdogan, qui joue son va-tout dans cette élection.
Premier ministre à poigne pendant onze ans, il a été élu chef de
l'Etat en août dernier et a rendu sur le papier les clés de l'exécutif
et du parti à son successeur, l'ancien ministre des Affaires étrangères
Ahmet Davutoglu. Mais, bien décidé à garder les rênes du pays, il
milite depuis pour la présidentialisation du régime et le renforcement
de ses pouvoirs.
Malgré les critiques, il a ouvertement fait campagne pour "sa" réforme
et son parti, contre la lettre de la Constitution qui lui impose un
strict devoir de neutralité.
A la veille du scrutin, le chef de l'Etat a une dernière fois défendu
samedi à Ardahan (est) ses convictions et étrillé l'opposition qui,
a-t-il dit, "cherche à arrêter la Nouvelle Turquie en marche".
Pour réussir son opération, M. Erdogan a besoin d'un raz-de-marée
électoral. Si l'AKP rafle les deux tiers (367) des 550 sièges de
députés, il pourra voter seul la réforme constitutionnelle qui renforce
ses prérogatives. S'il n'en obtient que 330, il pourra la soumettre à
référendum. Sinon, son ambition s'écroulera.
"L'issue de ce vote va probablement fixer les règles de la vie
politique turque pour les années à venir", a commenté le politologue
Sinan Ulgen, du Centre d'études des affaires économiques et
diplomatiques (Edam) d'Istanbul.
Même si elles sont à prendre avec précaution, les enquêtes d'opinion suggèrent que M. Erdogan pourrait perdre son pari.
- 'Se débarrassser de Tayyip Erdogan
"J'espère que cette élection sera la bonne et que nous pourrons nous
débarrasser de +Tayyip+ et de sa bande", a déclaré à l'AFP Ergin Dilek,
un ingénieur de 42 ans venu voter avec son épouse dans le quartier
résidentiel de Yildiz, à Ankara, qui vote traditionnellement pour
l'opposition.
Tout en restant très populaire, l'AKP a vu son aura pâlir, victime du
récent ralentissement de l'économie, jusque-là sa principale vitrine,
et des critiques récurrentes sur sa dérive autoritaire. Les derniers
sondages créditent le parti au pouvoir de 40 à 42% des voix, en net
repli par rapport aux 49,9% récoltés il y a quatre ans.
Le principal parti kurde, le Parti démocratique du peuple (HDP), constitue le principal obstacle sur la route de M. Erdogan.
S'il franchit la barre des 10% des voix, requise pour entrer au
parlement, le HDP devrait obtenir une cinquantaine de sièges de députés
et ainsi priver l'AKP de la majorité qualifiée qu'il convoite.
"Si le HDP entre au parlement, il bouleverse le jeu", résume Marc
Pierini, ancien ambassadeur de l'Union européenne à Ankara qui est
aujourd'hui analyste à la fondation Carnegie Europe.
A gauche, moderne et tourné vers les minorités, le parti kurde est
emmené par un "quadra" charismatique, Selahattin Demirtas, qui espère
profiter de son statut de "faiseur de rois" pour élargir son audience
traditionnelle.
"Je ne suis pas d'origine kurde mais j'ai décidé de voter HDP pour que
l'AKP ait moins de sièges", a confié à l'AFP Ilker Sorgun, un électeur
d'Ankara venu voter à l'ouverture des urnes.
Les deux autres grands partis d'opposition, le Parti républicain du
peuple (CHP, social-démocrate) et le Parti de l'action nationaliste
(MHP, droite) ont dénoncé pendant toute la campagne la volonté de M.
Erdogan d'instituer une "dictature constitutionnelle" et espèrent
priver l'AKP de sa majorité absolue.
Fin de campagne législative tendue en Turquie après un attentat contre le parti kurde
Le gouvernement islamo-conservateur et l'opposition turques ont conclu
samedi leur campagne pour les élections législatives dans un climat
tendu, au lendemain d'un attentat mortel qui a visé le principal parti
kurde, élevé au rang d'arbitre du scrutin.
Les ténors des quatre principaux partis, comme l'incontournable
président Recep Tayyip Erdogan, ont une dernière fois déroulé leurs
slogans et harangué leurs partisans, au lendemain d'un attentat à la
bombe qui a fait deux morts et plus d'une centaine de blessés à
Diyarbakir lors d'une réunion publique du Parti démocratique du peuple
(HDP).
Les premiers éléments de l'enquête ont confirmé l'origine criminelle de
la double explosion, un temps attribuée à un transformateur électrique.
Devant la presse, le ministre de l'Agriculture Mehdi Eker, originaire
de la grande ville du sud-est à majorité kurde du pays, a rapporté que
les deux détonations avaient été causées par "des charges de TNT" et
déclenchées par un téléphone portable.
Selon M. Eker, 80 personnes étaient toujours hospitalisées, pour la
plupart blessées par des éclats de métal et les billes métalliques
contenues dans les engins. L'état de huit d'entre elles était toujours
considéré comme sérieux, a-t-il ajouté.
Cette attaque a été unanimement condamnée comme une "provocation". Mais
au terme d'une campagne électrique, elle n'a fait que relancer la
controverse entre les principales forces politiques, signe des enjeux
du scrutin de dimanche.
Au pouvoir depuis 2002, le Parti de la justice et du développement
(AKP) en est donné favori. Mais, victime du déclin de l'économie et des
critiques récurrentes sur sa dérive autoritaire, son règne sans partage
est pour la première fois menacé.
M. Erdogan a lui-même ajouté aux tensions en transformant l'élection en
référendum autour de sa personne. Pendant des semaines, il a fait
campagne pour que l'AKP décroche plus de 330 des 550 sièges de députés
nécessaires à une réforme de la Constitution qui renforcerait ses
pouvoirs de président.
Dans cette course aux suffrages, le HDP a été promu au rang de "faiseur de rois".
S'il franchit la barre des 10% des voix, requise pour entrer au
parlement, il devrait obtenir une cinquantaine de sièges de députés et
ainsi priver l'AKP des 330 sièges qu'il convoite. Les enquêtes
d'opinion les plus audacieuses pronostiquent même que le HDP pourrait
faire perdre sa majorité absolue à l'AKP.
Ce rôle de pivot a fait du parti kurde la cible de nombreuses attaques, parfois violentes, depuis le début de la campagne.
Après l'attentat de Diyarbakir, le chef de file du HDP Selahattin
Demirtas a ordonné à ses troupes de garder leur calme. Mais il a accusé
le pouvoir d'en porter la responsabilité et assuré qu'il ne cèderait
pas face aux "menaces".
"Cela fait deux mois que le HDP est pris pour cible et décrit comme un
traître à la patrie (...) le président de la République et le Premier
ministre voulaient démontrer que le HDP a mérité ce qu'il lui arrive",
a-t-il dénoncé à Istanbul.
En meeting dans son fief de Konya (centre), le chef de l'AKP et du
gouvernement Ahmet Davutoglu a promis de "tout faire" pour retrouver
les auteurs de l'attentat. "Personne ne pourra changer le destin de ces
élections par la menace", a-t-il assuré.
Sur le ton plus accusateur qu'il affectionne, M. Erdogan a attribué
l'attaque aux "ennemis" du pays, citant pèle-mêle les rebelles du
Partis des travailleurs du Kurdistan (PKK), proches du HDP, sa bête
noire l'imam Fethullah Gülen et le "lobby arménien".
Faisant à nouveau fi de la neutralité que lui impose la Constitution,
il a étrillé l'opposition qui, a-t-il dit, "cherche à arrêter (...) la
Nouvelle Turquie en marche".
Un peu isolé, seul le chef du principal parti d'opposition, le Parti
républicain du peuple (CHP, social-démocrate) a pris ses distances avec
les événements de Diyarbakir.
"Le dollar s'envole, le chômage aussi (...) 17 millions de personnes
vivent sous le seuil de pauvreté", a-t-il martelé à Istanbul, "la
Turquie a besoin d'un nouveau programme économique et d'un gouvernement
de confiance". (AFP, 7 juin
2015)
Clés pour suivre ce scrutin et quelques chiffres
Les électeurs élisent dimanche leurs députés à l'occasion d'élections
législatives incertaines, qui devraient aussi décider du sort de la
présidentialisation du régime ardemment souhaitée par leur chef de
l'Etat Recep Tayyip Erdogan.
- les chiffres
Selon le Haut-conseil électoral (YSK), un total de 53.765.231 électeurs
de Turquie (pour une population de 77,6 millions d'habitants) sont
appelés aux urnes dimanche, un chiffre en hausse d'un million depuis la
présidentielle d'août dernier. 2.867.658 citoyens turcs résidant à
l'étranger ont déjà voté ces dernières semaines. Les plus de 174.000
bureaux de vote seront ouverts de 8h à 17h locales (5h-14h GMT).
- le mode de scrutin
Les députés turcs sont élus en un seul tour au scrutin de liste dans
chacune des 81 provinces du pays. Les sièges y sont attribués
proportionnellement au nombre de voix qu'ils obtiennent, selon un
système appelé loi d'Hondt.
Mais, afin de favoriser des majorités stables, seuls les partis qui
réunissent plus de 10% des suffrages au niveau national participent à
cette répartition. Très critiqué car injuste, ce système existe dans
d'autres pays européen, où le plancher de représentation est toutefois
limité à 5%. En 2007 par exemple, il avait permis à l'AKP de M. Erdogan
d'enlever 62% des sièges (341) avec seulement 46,5% des voix.
- les forces politiques en présence
Si le YSK a officiellement enregistré 37 partis pour ces élections,
seuls quatre d'entre eux sont susceptibles de faire leur entrée au
Parlement.
Au pouvoir depuis 2002, l'AKP a remporté l'un après l'autre tous les
scrutins disputés en Turquie et même renforcé ses positions à chaque
législative (34,2% en 2002, 46,5% en 2007 puis 49,9% en 2011). Il reste
largement favori mais, affaibli par le récent déclin de l'économie, en
net recul (40 à 45% des intentions de vote).
Héritier du père-fondateur de la République Mustafa Kemal Atatürk, le
Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) dénonce à tour de
bras la dérive autoritaire et islamiste de M. Erdogan. Mais il souffre
de l'absence d'un chef emblématique. Il est crédité de 25 à 28% des
suffrages, en légère hausse par rapport à 2011.
Très à droite, le Parti de l'action nationaliste (MHP) espère profiter
de l'effritement de la base conservatrice de l'AKP, qui voit d'un
mauvais oeil les négociations engagées par le gouvernement avec les
rebelles séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Les
enquêtes d'opinion lui prédisent un score de 15 à 18%, en hausse.
Porte-voix politique du peuple kurde (20% de la population turque), le
Parti démocratique du peuple (HDP) est déterminé à franchir le seuil de
10% des voix grâce aux voix de la communauté kurde, déçue des promesses
non tenues de M. Erdogan sur le processus de paix avec le Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK). A gauche, moderne et tourné vers
toutes les minorités, il compte aussi sur la popularité de son jeune
chef Selahattin Demirtas, qui a obtenu 9,7% lors de la présidentielle
de 2014.
- l'élection de 2011 et la composition actuelle du Parlement
Lors des précédentes législatives, l'AKP avait obtenu 49,83% des
suffrages au niveau national, devant le CHP (25,98%) et le MHP
(13,01%). Le Parlement sortant se compose de 311 députés AKP, 125 du
CHP, 52 du MHP, 29 du HDP (élus sous l'étiquette indépendante) et 18
non inscrits. Quinze sièges sont par ailleurs vacants. (AFP, 7 juin
2015)
7 juin: La Turquie devant un choix crucial
Par Piotr Moszynski
Les Turcs se rendent aux urnes le dimanche 7 juin pour élire un nouveau
Parlement, dont dépendra la composition du nouveau gouvernement.
L’équipe islamo-conservatrice du parti AKP du président Recep Tayyip
Erdogan est au pouvoir depuis treize ans. Elle se présente aux
élections législatives en favorite, mais affaiblie.
L’AKP se présente aux élections dans un contexte de ralentissement de
l’économie et des critiques qui visent la dérive autoritaire de son
leader historique, le président Recep Tayyip Erdogan. Celui-ci compte
sur une nette victoire électorale de son parti pour instaurer un régime
présidentiel autoritaire.
La nature de l’Etat en jeu
Ce qui est donc clairement en jeu, c’est la nature même de l’Etat
turque. De l’avis de l’historien et politologue Samim Akgönül,
enseignant chercheur à l’Université de Strasbourg et au CNRS, il s’agit
de « petites élections législatives qui peuvent avoir des conséquences
lourdes pour le régime ». Il rappelle que « le régime en Turquie est
certes parlementaire, avec un président de la République qui a des
prérogatives sans avoir de responsabilités ». Mais comme il s’agit,
dans le cas de Recep Tayyip Erdogan, d’un « homme fort d'un mouvement
politique » et « qu'il a été Premier ministre pendant onze ans et qu'il
est devenu président au suffrage universel pour la première fois », il
n’est pas surprenant de le voir éprouver la tentation de « changer ce
régime en véritable régime présidentiel où il n’y aura pas d’équilibre
de pouvoir ». Pour Samim Akgönül, si l’AKP obtient au moins 330 sièges
au Parlement sur 550, le changement du régime en ce sens sera « le
véritable résultat de ces élections ».
Un nouvel acteur sur la scène politique
Et pourtant, ce résultat est encore loin d’être assuré. En effet, les
islamo-conservateurs doivent affronter un nouvel acteur sur la scène
politique, le mouvement HDP (le Parti démocratique des peuples). Issu
d’un parti prokurde, il est devenu une coalition hétéroclite de
mouvances de gauche diverses et variées, rassemblées autour des idées
de la liberté et de la démocratie.
Selon Dorothée Schmid, responsable du programme Turquie contemporaine à
l’Institut français des relations internationales, « ce mouvement,
c’est un peu le début d’une restructuration du paysage politique turque
». Pour la chercheuse, deux ans après les grandes manifestations qui
avaient agité la Turquie, « on a d’une certaine façon enfin une force
politique qui a compris qu’il y avait un terrain à occuper sur l’idée
des valeurs démocratiques, des droits de l’homme, d’une Turquie plus
égalitaire, d’une Turquie qui serait débarassée des enjeux strictement
religieux et communautaires ».
L’enjeu majeur : le seuil de 10%
Cela dit, un obstacle majeur se dresse devant le HDP. En effet, la loi
électorale turque impose à un parti de réunir plus de 10% des voix au
niveau national pour entrer au Parlement, seuil parmi les plus élevés
au monde. Si le HDP réussissait à le franchir, les conséquences
politiques pourraient être multiples. D’abord, observe Samim Akgönül, «
il y aurait certainement une coalition ». Autrement dit, l’AKP, au
pouvoir depuis treize ans, ne pourrait plus gouverner tout seul. Dans
ce cas de figure, qui pourrait former une coalition avec qui ? « Oh,
j’ai une petite idée », remarque Samim Akgönül : « certainement, le
parti islamiste au pouvoir avec le parti ultranationaliste peuvent très
bien former un gouvernement de coalition ».
Ensuite, à moyen terme, observe le chercheur, « il est sûr et certain
que la Turquie a besoin d’une nouvelle Constitution démocratique et
pluraliste, d’une décentralisation, et de changer la loi électorale, la
loi sur les partis, sur les associations, pour qu’elle puisse devenir
un pays véritablement démocratique ». Enfin, si le HDP réussit son pari
électoral, le projet de « présidentialisation » du régime, cher à Recep
Tayyip Erdogan, sera sans doute compromis. Le choix entre ces
différentes options, essentielles pour l’avenir du pays, appartient aux
seuls Turcs. Ils le feront lors du vote du dimanche 7 juin. (www.rfi.fr)
La Turquie vote dimanche pour des législatives-test pour le parti d'Erdogan
Le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir
depuis treize ans se présente en favori mais affaibli aux élections
législatives de dimanche en Turquie, dont le président Recep Tayyip
Erdogan veut profiter pour perpétuer son règne contesté sur le pays.
Auteur d'un grand chelem électoral inédit depuis 2002, le Parti de la
justice et du développement (AKP) est assuré d'arriver en tête au soir
du 7 juin. Mais son étoile a sérieusement pâli, victime du
ralentissement de l'économie et des critiques, tant en Turquie qu'à
l'étranger, qui visent sa dérive autoritaire.
Les sondages sont à prendre avec précaution mais la plupart situent
l'AKP entre 40 et 42% des intentions de vote, en recul par rapport aux
50% récoltés aux législatives de 2011, au point pour les plus
pessimistes de menacer sa majorité absolue.
Premier ministre à poigne pendant onze ans, M. Erdogan a été élu chef
de l'Etat en août dernier et a rendu sur le papier les clés de
l'exécutif et du parti à son successeur, l'ancien ministre des Affaires
étrangères Ahmet Davutoglu.
Mais, bien décidé à garder la barre du pays, il milite depuis pour la
"présidentialisation" du régime et a fait du scrutin du 7 juin un
référendum pour ou contre ses ambitions.
Contre l'esprit de la Constitution qui lui attribue un rôle "au-dessus
des partis", le chef de l'Etat a pris la tête de son camp et fait
ouvertement campagne, à raison de plusieurs discours par jour, pour un
changement de Constitution.
Le régime actuel est "un obstacle au changement" et fait de la Turquie
"une voiture qui tousse car son réservoir est vide", a-t-il répété à
longueur de discours, "il faut donner 400 députés au parti qui défend
le système présidentiel".
Car pour réussir son opération, M. Erdogan a besoin d'un raz-de-marée
électoral. Si l'AKP rafle les deux tiers (367) des 550 sièges de
députés, il pourra voter seul la réforme qui renforce les pouvoirs du
chef de l'Etat. S'il n'en obtient que 330, il pourra la soumettre à
référendum. Sinon, son ambition s'écroulera.
Dans cette course aux voix, le score du principal mouvement kurde, le
Parti démocratique du peuple (HDP), constitue l'enjeu essentiel d'un
scrutin qui impose à un parti de réunir plus de 10% des voix au niveau
national pour entrer au Parlement.
- Les Kurdes faiseurs de roi -
"Si le HDP franchit ce niveau, il sera impossible au parti au pouvoir
de récupérer 330 sièges et de changer la Constitution. S'il ne le passe
pas, ses voix seront redistribuées et l'AKP finira avec une large
majorité", résume Soli Özel, professeur de sciences politiques de
l'université Kadir Has d'Istanbul, "le HDP est un acteur
incontournable".
Jusque-là grosse pourvoyeuse de voix de l'AKP, la minorité kurde, qui
réunit 20% de la population du pays, pourrait cette fois lui préférer
le HDP, anticipent les analystes.
Bien décidée à le faire trébucher, l'opposition a concentré ses
attaques contre le "sultan" Erdogan et ses projets de réforme, qu'elle
qualifie de "dictature constitutionnelle".
Comme le HDP, les deux autres grands partis d'opposition, le Parti
républicain du peuple (CHP, social-démocrate) et le Parti de l'action
nationaliste (MHP, droite) ont aussi mis l'accent sur le récent
ralentissement de l'économie du pays.
La page du "miracle" turc semble aujourd'hui tournée. Le chômage est à
son plus haut depuis cinq ans, l'inflation élevée, la devise fragilisée
par rapport au dollar et à l'euro et la croissance atone à moins de 3%,
loin des années "chinoises" à plus de 8%.
"Pendant dix ans, la Turquie a connu une croissance élevée (...) qui a
été bien partagée", note l'économiste Seyfettin Gürsel, de l'université
Bahçesehir d'Istanbul. "Nous sommes aujourd'hui entrés dans un cycle de
croissance faible qui ne permet plus de réduire les inégalités",
ajoute-t-il, "il est clair que l'AKP va perdre des électeurs".
En difficulté sur ce qui était autrefois un atout, M. Erdogan a puisé
dans le registre de la fierté nationale et de la religion. Quand ses
rivaux ont promis de relever le salaire minimum, il a vanté les
réalisations de son camp sur le thème "ils parlent, nous faisons" et
exalté la grandeur passée de l'Empire ottoman, Coran à la main.
Mais cette personnalisation du scrutin et la rhétorique partisane du
président, de plus en plus virulente contre ses adversaires et les
médias, n'ont pas rassuré ses troupes.
Au sein-même de son camp, certains ont déploré son "arrogance". "Le 8
juin, la Turquie pourrait bien se réveiller avec un gouvernement de
coalition", a résumé un éditorialiste bien en cour, Abdulkadir Selvi,
dans le quotidien Yeni Safak. (AFP, Philippe ALFROY, 2 juin 2015)
La Turquie depuis l'arrivée au pouvoir de l'AKP (REPERES)
Principales évolutions en Turquie depuis l'arrivée au pouvoir en 2002
du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur):
--2002--
L'AKP remporte les élections législatives (3 novembre), balayant une
classe politique minée par les scandales et une crise financière. C'est
la fin d'une ère d'instabilité mais aussi le début de l'inquiétude des
milieux laïcs.
--2004--
Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan entreprend des réformes
démocratiques et brise un tabou en autorisant le kurde à la télévision
publique. Il obtient en octobre 2005 l'ouverture de négociations
d'adhésion à l'Union européenne.
--2007--
Au printemps, l'AKP veut faire élire son candidat à la présidence de la
République, suscitant une grave crise. L'armée menace d'intervenir en
cas d'atteinte à la laïcité.
En juillet, l'AKP remporte des législatives anticipées et, le 28 août,
les députés élisent l'un de ses fondateurs, Abdullah Gül, comme
président. Son épouse est voilée --une première-- comme celle de M.
Erdogan.
Le gouvernement parvient ensuite à mettre progressivement au pas les
militaires, auteurs de trois coups d'Etat depuis 1960. Des centaines
d'officiers seront lourdement condamnés par la justice en 2012 et 2013.
--2008--
Pour satisfaire une revendication emblématique de l'islam politique en
Turquie, les députés veulent libéraliser le port du voile et amendent
la Constitution afin de l'autoriser à l'université (9 février).
Mais la Cour constitutionnelle annule l'amendement le 5 juin et l'AKP
échappe de justesse à une procédure d'interdiction pour "activités
allant à l'encontre de la laïcité" (30 juillet).
Le voile entre néanmoins à l'université dès 2010, dans la fonction
publique et au Parlement (2013) puis les lycées (2014), suscitant la
colère des opposants au régime.
--2011--
En juin, l'AKP remporte sa troisième victoire d'affilée aux
législatives avec près de 50% des voix. Erdogan entame un nouveau
mandat, le dernier selon les règles de son parti.
--2012--
Le 22 juin, un avion de chasse turc est abattu par la défense
anti-aérienne syrienne. D'autres incidents suivront, alors qu'Ankara a
rompu avec le régime de Damas dès le début de la révolte en mars 2011
et soutient la rébellion et accueille de nombreux réfugiés syriens
(quelque deux millions en 2015).
--2013--
Abdullah Öcalan, chef emprisonné des rebelles du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK), dont la guérilla a fait plus de 40.000 morts depuis
1984, annonce en mars un cessez-le-feu unilatéral, globalement respecté
depuis, dans le cadre de difficiles pourparlers ouverts en 2012 avec le
gouvernement.
Le 31 mai, la contestation d'un projet d'aménagement urbain à Istanbul
vire en fronde antigouvernementale. Pendant trois semaines, 3,5
millions de Turcs défilent. Le régime reprend la main au prix d'une
violente répression (au moins huit morts).
Mi-décembre éclate un scandale de corruption qui éclabousse le sommet
de l'Etat. M. Erdogan riposte en déclarant la guerre à ses anciens
alliés de la confrérie de l'imam Fethullah Gülen, accusés de complot.
--2014--
Pour juguler le scandale de corruption, le gouvernement se raidit et
multiplie les purges anti-Gülen dans la police et la justice, fait
voter des lois pour mieux contrôler magistrats et internet et bloque
momentanément Twitter et YouTube.
Il renoue aussi spectaculairement avec l'armée qui obtient la révision
des grands procès d'officiers. Le scandale finira sur un non-lieu
général (17 octobre).
L'AKP remporte les municipales en mars (45%) malgré une contestation
persistante, ravivée par la pire catastrophe industrielle du pays dans
la mine de Soma le 13 mai (301 morts).
Le 10 août, M. Erdogan est élu président dès le premier tour d'un
scrutin disputé pour la première fois au suffrage universel avec 52%
des voix.
--2015--
L'AKP est favori des législatives du 7 juin mais le ralentissement de
l'économie pourrait éroder sa domination au Parlement. M. Erdogan, qui
souhaite instaurer un régime présidentiel à sa main, a besoin d'au
moins 330 députés pour changer la Constitution.
La campagne électorale s'invite dans les toilettes présidentielles
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, le 26 mai 2015 à Hakkari, dans l'est de la Turquie © AFP/Archives - STR
La campagne des élections législatives turques du 7 juin a fait lundi
un détour inattendu par les commodités présidentielles, lorsque le chef
de l'Etat Recep Tayyip Erdogan a mis le chef de l'opposition au défi de
prouver que le siège de ses toilettes était... en or.
Inédite, la polémique politico-sanitaire a été lancée par le président
du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) Kemal
Kiliçdaroglu qui, ce week-end, a pris pour cible le gigantesque et
luxueux palais de M. Erdogan, signe selon lui de la folie des grandeurs
et de la dérive autoritaire de l'homme fort du pays.
Lors d'une réunion publique samedi à Izmir (ouest), il a dénoncé ces
"messieurs d'Ankara" pour lesquels on a "construit des palais, livré
des avions, acheté des voitures Mercedes (...) et des sièges en or
(pour recouvrir) les toilettes".
Lors d'un entretien dimanche soir sur la télévision publique TRT, M.
Erdogan a très sérieusement répondu aux allégations de son adversaire
en l'invitant à les vérifier in situ.
"Je l'invite venir faire une visite (...) je me demande s'il sera
capable de trouver un couvercle de toilettes en or dans une salle de
bains", s'est amusé le chef de l'Etat. "Si c'est le cas, je
démissionnerai de la présidence", a ajouté M. Erdogan, goguenard.
Tout aussi sérieuse, la présidence de la République a fait savoir lundi
qu'elle avait envoyé une invitation officielle à M. Kiliçdaroglu.
Inauguré à l'automne dernier, le nouveau palais présidentiel, qui
compte un millier de pièces et coûté 490 millions d'euros, est l'une
des cibles favorites des détracteurs du président islamo-conservateur.
Au pouvoir depuis 2002, le Parti de la justice et du développement
(AKP) de M. Erdogan se présente en favori mais affaibli aux
législatives de dimanche. L'actuel chef de l'Etat espère y obtenir une
forte majorité pour réformer à sa main la Constitution. (AFP, 1 juin
2015)
Forces
armées/Armed Forces
Turkish army reluctant over government will to intervene in Syria
Turkey’s government wants more active military action to support the
Free Syrian Army (FSA) against the regime, Kurdish and jihadist forces
in Syrian territory, but the military is reluctant to do so, playing
for time as the country heads for a new coalition government, official
sources told the Hürriyet Daily News.
According to the HDN sources, who asked not to be named, the “active
support” which Prime Minister Ahmet Davutoğlu government has been
seeking from the military ranges from long-range artillery fire (not
only in retaliatory terms) against the Islamic State of Iraq and Levant
(ISIL) positions in Syrian territory to air operations and entering
Syria with land forces to secure a strip along the Turkish border.
One source explained the “need” as to “prevent more clashes between the
ISIL and the Kurdish forces led by the Democratic Union Party (PYD),
prevent the PYD from taking full control over the Turkish-Syrian border
and create a safe zone against a new wave of refugees on Syrian
territory, no longer in Turkey.”
Chief of General Staff Gen. Necdet Özel has delayed the government
directive with justifications of international law and politics and the
uncertainty of reactions from the Bashar al-Assad regime in Syria, as
well as from its supporters Russia and Iran, together with the United
States.
The government has been conducting dialogue since then to convince the army on its plans.
The contacts with the Americans have provided limited to U.S.-led
coalition attacks on ISIL – limited because Turkey has not opened the
İncirlik air base in Adana yet, meaning the jets are taking off from
Kuwait and Qatar.
In that context, the actions against ISIL and its contacts with the
Syrian regime was discussed between Turkish Foreign Ministry
Undersecretary Feridun Sinirlioğlu and Russian President Vladimir
Putin’s Middle East and Africa special envoy, Mikhail Bogdanov, on June
24 in Ankara. The sources said Russia has acknowledged that there could
be cooperation between al-Assad and ISIL forces (especially after a
series of meetings with them on May 28-31 in Haseke near the Turkish
border) regarding the recent westward attack by ISIL and agreed to talk
about the situation with Damascus. But there is no information showing
that Russia would turn a blind eye to Turkey’s active military
intervention in Syria.
The situation in Syria, including the fate of al-Assad, was discussed
between Putin and Turkish President Tayyip Erdoğan in Baku on June 15,
but the key meeting in Ankara with the Turkish decision-makers was held
three days later on June 18.
According to the HDN sources, Davutoğlu suggested that it could be time
for Turkey to intervene in the situation in Syria, especially targeting
the town of Jarabulus based on the assessments of the National
Intelligence Organization (MİT) that ISIL could launch new attacks from
there, especially after the PYD’s taking of Tel Abyad from ISIL on June
16.
Özel said he needed a written directive for that. When Davutoğlu could
not convince Özel that the earlier motion by the parliament would be
enough, he asked his office to produce a new government directive
immediately which they did and he signed.
With the directive in writing, Özel began to list certain consequences
of an active Turkish intervention into Syrian territory, whether it
would be directed at ISIL, which is a legitimate target for all U.N.
members. Özel said ISIL could attack Turkish soldiers there and
civilians in Turkey, the Turkish army could come to face to face with
the PYD, as well as its Turkey-based sister organization, the Kurdistan
Workers’ Party (PKK), on Syrian soil, while the PKK could resume
actions in Turkey following a three-year period of relative silence
thanks to the government’s Kurdish peace initiative.
He also said that since al-Assad forces have been cooperating with
ISIL, the Syrian Air Force could attack Turkish targets which would
make it necessary for the Turkish military to retaliate. That’s why he
said the Syrian government should know that Turkey was entering its
territory to fight terrorism and secure refugees. That is how the
recent diplomatic efforts started.
But in the meantime, ISIL attacked Kobane on June 25 from Jarabulus,
killing dozens, the next day that the Turkish and Russian foreign
ministries were talking on the issue.
The developments have apparently made the Davutoğlu government nervous.
The military does not want to get into a major military action on the
directives of the Justice and Development Party (AK Parti) government
which lost its parliamentary majority in the June 7 elections. The
coalition talks to form a new government with either the Republican
Peoples’ Party (CHP) or the Nationalist Movement Party (MHP) will start
next week and if a new government is formed in weeks’ time, the
directive which might lead to a war could be obsolete. It is a fact
that if the CHP becomes a coalition partner, which is more likely, that
Turkey’s policy on Syria and ISIL could change.
There is also the factor of a reshuffle among military ranks. The
office of Özel ends in August and civilian sources speculate that he is
playing with time in order not to become the general that takes Turkey
into war at a critical time.
Özel elected for surgery in May, before the elections, when again there
were rumors that the government wanted more active military involvement
regarding ISIL and PYD forces in Syria.
(hurriyetdailynews.com, June 27, 2015)
Erdoğan says Turkey not to allow Kurdish state in northern Syria
Turkish President Recep Tayyip Erdoğan has said his
country will not allow the establishment of an independent state in
northern Syria, once again voicing Turkey's concerns of a Kurdish
autonomous region being formed in the void left by Islamic of Iraq and
the Levant (ISIL) in the region.
“I am appealing to the whole world. We will never
allow the establishment of a state in Syria’s north and our south. We
will continue our fight in this regard no matter what it costs. They
want to complete the operation to change the demographic structure of
the region. We will not turn a blind eye to this,” Erdoğan said during
a fast-breaking dinner hosted by Kızılay (Turkish Red Crescent) on
Friday.
Turkey, a country with its own sizable Kurdish
minority, is uncomfortable with the gains made by Kurdish militia in
Syria, fearing it could inflame separatist sentiment among its own
Kurdish population.
Ankara has frequently expressed concern over the
dominance of the US-backed Kurdish People's Protection Units (YPG) in
northern Syria. It accuses the Kurdish militia of deliberately
attempting an ethnic cleansing of the area in a bid to change the
demographic balance of the region in favor of the Kurds.
Erdoğan earlier voiced concern about the YPG
dominance in the region, pointing out that Kurds were taking over areas
from which Arabs and Turkmen were being forcibly displaced. Erdoğan
accused the West of backing what he called Kurdish terrorists and said
the outcome could eventually threaten Turkey's border.
Backed by air forces from the global anti-ISIL
coalition, the YPG has made swift gains and pushed back ISIL after
months of heavy fighting in the struggle to defend Kobani -- another
contested town on the Turkish-Syrian border. The retention of Kobani
was seen as a turn in the tide against ISIL. Turkey was forced to
absorb more than 150,000 civilians during brutal clashes in and around
Kobani in late 2014.
Erdoğan said in October that it was wrong of the
United States to air-drop military supplies to Kurdish fighters
defending Kobani, as some weapons were seized by ISIL militants
surrounding it.
(TODAY'S
ZAMAN, June 27, 2015)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Turkish citizen removes ‘Islam’ from ID card, receives death threats
A self-described atheist from the southeastern province of Adıyaman has
been forced to leave his hometown after receiving death threats for
removing the term “Islam” from the religious affiliation section of his
national identity card.
The threats began on May 21, with the young man, identified only by the
initials E.F., receiving two letters containing death threats and his
house being marked.
Fearing for his life, E.F. appealed to the Adıyaman branch of Turkey’s
Human Rights Association (İHD), which filed a criminal complaint in his
name.
He subsequently decided to leave Adıyaman for the neighboring province of Gaziantep, where started to live with his uncle.
However, the threats continued when E.F. visited Adıyaman with his uncle on June 13 for the funeral of his grandfather.
Upon his return to Gaziantep, E.F. found another letter containing a
verse from the Quran written in Arabic and a sentence written in
Turkish below that read “We are entitled to your blood.”
Although he filed a complaint at the police station in Gaziantep’s
Şahinbey district, E.F. returned to his hometown Adıyaman as the death
threats did not subside in Gaziantep.
Speaking to Radikal newspaper, E.F. said the state should grant him legal protection.
“I can no longer leave my house or hang out with my friends. I am an
atheist. My family members are Alevis. I believe this is why I’m
receiving death threats. I want the state to find those who are
threatening me and I want the state to protect me,” he said.
The head of İHD’s Adıyaman branch, Osman Süzen, urged the chief public prosecutor’s office to shed light on the incidents.
“We believe the continuation of such threats could damage E.F.’s mental
health. Those who are threatening him could be people who are closely
acquainted with him. We demand that the public prosecutor’s office
clarify the situation,” Süzen said.
The religious affiliation section in national ID cards remains a thorny
issue in Turkey, where citizens were obliged to declare their religion
until 2006.
Turkish citizens have since been allowed to leave the section blank.
Nevertheless, the European Court of Human Rights ruled on Feb. 2, 2010
that the mere presence of a religious affiliation section on national
identity cards is a violation of freedom of conscience and religion as
defined in the European Convention on Human Rights.
(hurriyetdailynews.com, June 23, 2015)
Kurds find torture center, prison cells of Islamist ISIL in Tal Abyad
As Syrians who fled the clashes between the Islamic State of Iraq and
the Levant (ISIL) and Kurdish forces have started returning to Tal
Abyad after the jihadists’ defeat, Kurdish militia have discovered a
torture center and prison cells in the Syrian town.
Daily Hürriyet has seen a few square-meter cells with no ventilation in
the prison just 600 meters from the center of Tal Abyad. The facility
was apparently a depot before the ISIL occupation.
A special torture chamber stands in the middle, giving off a heavy smell.
A prison book left behind in the prison shows that most of the inmates
were recorded as murderers and thieves. It is not hard to guess their
ultimate fate.
“Rules of jihad” hangs on the walls of the prison, an interpreter translated.
Some 23,000 people fled to Turkey because of the clashes, Turkish
authorities have confirmed. ISIL was beaten nearly a week ago, after
which the Kurdish People’s Protection Units (YPG) and the Women’s
Protection Units (YPJ), the military arm of the Democratic Union Party
(PYD), closed the border gate at Tal Abyad-Akçakale so that it could
clear mines and unexploded ordnance.
Local Turkish authorities confirmed that the YPG side of the border gate opened June 22.
The border gate from Turkey to Syria gate was opened at 10:20 a.m. on
June 22 following an announcement in Arabic, before Tal Abyad residents
rushed to the gate.
The crowd began passing through the gates under the tight control of Turkish security forces.
Some 1,300 people had passed the border as of noon. Some were seen
crying as they bid farewell to their relatives who stayed on the
Turkish side.
Small trailers carried loads of vegetables and fruits to the Syrian side.
“There are no fruits or vegetable in Tal Abyad,” said a tradesman, the
owner of the goods. “I am sending these goods to greengrocers there.
This is just the initial delivery.”
Some 10 tons of eggplants, four tons of tomatoes, two tons of peaches,
one ton of cucumbers and some cherries passed through the border.
As Arabs from Tal Abyad pass through the Akçakale gate, Kurds prefer
the Mürşitpınar-Kobane gate further to the west in the province of
Şanlıurfa because they initially chose not to stay with Arabs in
Akçakale when they first fled, and moved to Suruç and its villages,
where they have relatives and kin. Sources said some 1,000 Kurds passed
the border on June 22, while another 3,000 others passed last week.
‘60,000 Kurds returned to Syria’
An official told Hürriyet that some 60,000 out of 200,000 Kurds who escaped to Turkey had returned by January this year.
“This number may increase,” the source said.
Large groups of Kurds had fled Turkey during the ISIL attacks on
Kobane, defended by Kurdish forces for four months last year, before
the jihadists were defeated in January.
Turkish soldiers, meanwhile, have begun digging ditches by the border in Nusaybin in the southeastern province of Mardin.
The town stands directly across from Kurdish-dominated Qamishli in Rojava where a suicide bomb targeted security forces.
Syria’s civil war has turned more than 3 million people into refugees.
Turkey hosts some 1.8 million Syrian refugees, at it has become the
world’s leading host of refugees. There are also around 7.6 million
internally displaced people in Syria, according to the latest U.N.
figures.
Turkey had expressed grave concerns over the Kurdish capture of Tal
Abyad from ISIL, accusing the YPG of driving out Arabs and Turkmen,
claims the group denied.
(hurriyetdailynews.com, June 23, 2015)
Au G20, la Turquie veut promouvoir la finance islamique
La Turquie, 17e puissance économique mondiale, accueillera le sommet du
G20 en novembre prochain. Parmi ses trois objectifs affichés pour
soutenir la croissance, le pays plaide pour une économie plus
"inclusive". La finance islamique –une finance alternative conforme aux
principes de la charia- pourrait, selon la présidence du G20 turc,
répondre au problème du financement des entreprises. Pour autant, la
promotion de cette finance trouvera-t-elle un écho chez les autres
puissances mondiales ?
"La Turquie souhaite promouvoir la finance islamique auprès des membres
du G20". Au Mozambique, le 11 juin dernier, lors d'une réunion de la
banque islamique de développement (BID) à Maputo, Burhanettin
Aktas, le vice-conseiller au Trésor a donné le ton. Mais un tel type de
financement a-t-il des chances de se développer dans les pays
occidentaux ? A Bodrum, en pleine préparation du G20 qui aura lieu à
Antalya en novembre, l'ambassadrice du G20 en Turquie, Ayşe Sinirlioğlu
en est convaincue : "Notre usage (de cette finance) est encore très
limité en Turquie. Mais d'autres pays, comme la Grande-Bretagne sont de
grands utilisateurs. Le G20 est une occasion de promouvoir ce type de
financement qui constitue une opportunité pour l'économie mondiale".
Quant aux éventuelles réticences, l'ambassadrice turque n'y croit pas :
"Il y a une attitude très positive de nombreux pays autour de ce
financement parce qu'en réalité, plusieurs d'entre eux utilisent déjà
ces actifs et ce n'est pas un problème". Emre Deliveli, économiste de
formation, chroniqueur économique pour le Hurriyet Daily News, présent
aux réunions préparatoires du G20 assure que le développement de cette
finance est stratégique pour le pays : " En Turquie, le gouvernement
veut commencer par créer une grande place financière à Istanbul. Dans
ce domaine, ils veulent se concentrer sur les actifs islamiques. En
effet, nous sommes un pays musulman et c'est un avantage à mettre
en avant".
La Turquie, à la croisée de deux civilisations, ambassadrice de la finance islamique
La finance islamique, apparue sous sa forme moderne au début des années
1970, pèserait aujourd'hui près de 2.000 milliards de dollars, selon le
Al Huda Center of Islamic Banking and Economics (CIBE). Si cette
finance enregistre une croissance à deux chiffres (entre 20 et 25%) ,
elle ne représente que 2% de l'économie mondiale des affaires, d'après
la spécialiste de la finance islamique Kaouther Jouaber, également
maître de conférences à Paris-Dauphine. Ce segment a aussi bien mieux
résisté à la crise de 2008, puisque cette finance prohibe la
spéculation et le prêt à intérêt. Une opportunité à saisir pour Ankara
: "La Turquie a raison de poser ce thème sur la table car elle a une
expertise dans ce domaine, et elle est à la croisée de deux
civilisations. De plus, elle le fait dans un cadre laïque, ce qui lui
donne plus de crédibilité", décrypte Kaouther Jouaber.
De plus, si la Turquie souhaite que les regards des puissances
mondiales convergent en ce sens, elle a presque mis de côté la
dimension première qui est religieuse : "En Turquie, on ne parle pas de
finance islamique mais on utilise le terme de finance participative.
Cela permet de parler du thème avec plus d'aisance", détaille la
spécialiste. Et malgré son appellation "finance islamique", elle n'est
pas réservée exclusivement à un public qui pratique l'islam.
La finance islamique n'est pas réservée aux musulmans
Ainsi, cette finance, qui n'a pas vocation à supplanter la finance
conventionnelle mais à être un complément, séduit aussi des pays non
musulmans depuis plusieurs années, assure Emre Deliveli, "Singapour
utilise la finance islamique et pourtant ce n'est pas un pays
majoritairement musulman, au même titre que la Grande-Bretagne". Elle
pourrait aussi intéresser d'autres pays : " En Europe, où vivent de
nombreux musulmans, ce type de financement pourrait trouver son public.
La France en fait partie », poursuit-il.
En Malaisie, pays pionnier en la matière, et qui concentre près
de deux tiers des émissions mondiales de sukuk (équivalent des
obligations), cette finance séduit aussi d'autres communautés, explique
Kaouther Jouaber : "La Malaisie est un pays où plusieurs communautés et
religions se côtoient. Et la finance islamique s'adresse à tout le
monde, les malaisiens d'origine chinoise sont d'ailleurs de grands
utilisateurs de cette finance". (latribune.fr)
L’Etat islamique à la « conquête » d’Istanbul
Manifestation contre la publication de dessins de
"Charlie Hebdo" par "Cumhuriyet", le 14 janvier à Istanbul.
L’Etat islamique poursuit sa redoutable opération marketing et lance
Konstantiniyye, un magazine mensuel en turc, également disponible
gratuitement en ligne. Le premier numéro est paru le jour de la date
d’anniversaire de la conquête de Constantinople par les Ottomans, le 29
mai 1453, fêté en grande pompe en Turquie.
Konstantiniyye n’est pas le premier instrument d’une propagande
soigneusement mise en scène par l’Etat islamique. Sa revue en arabe,
Dabiq, lancée en 2014, a ensuite été déclinée en anglais, en russe et
dans une version française dénommée Dar Al-Islam. L’organisation
terroriste se sert de son puissant organe de communication, l’éditeur
Al-Hayat Media, pour relayer ses idées dans le monde et in fine
recruter ses prochains combattants.
Avec 46 pages en couleur, illustrées de photos des plus beaux monuments
stambouliotes, Konstantiniyye rassemble tous les codes d’un magazine
traditionnel. Son contenu, en revanche, propose une autre vision de la
Turquie. On y trouve des articles encourageant la destruction des
idoles et des analyses critiquant vivement la démocratie. À la page 41,
une photo du caricaturiste français Luz vient alimenter la propagande
anti-Charlie Hebdo. « En Turquie, le public est réceptif à ce genre de
discours », estime Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste
du Moyen-Orient. Le 16 janvier, une manifestation de soutien aux frères
Kouachi avait réuni une centaine de personnes devant la mosquée Fatih à
Istanbul.
L’EI RENFORCE SON RÉSEAU MULTINATIONAL
Revendiquant sa dimension populaire et globale, le magazine souligne
dans un éditorial sa volonté de faciliter l’accès pour les Turcs aux «
informations, articles et vidéos » publiés par l’Etat islamique. Selon
Wassim Nasr, « cette revue s’inscrit dans la droite ligne de la
stratégie des djihadistes de l’Etat islamique : utiliser la
communication comme outil de recrutement ». En déclinant ses
publications dans plusieurs langues, le « califat » vise un public plus
large et mondialisé. L’organisation a progressivement élargi son champ
de propagande aux populations occidentales anglophones et francophones,
puis russophones. L’appel au djihad se propage désormais en Turquie, en
Asie centrale et en Asie du Sud, où le calife autoproclamé, Abou Bakr
Al-Baghdadi, a notamment fait traduire son discours en bengali. L’Etat
islamique a en outre diffusé en juin sur Internet une vidéo à
destination des Balkans, prônant une conquête de l’Europe du Sud par
les « armées de l’islam ». A travers ses propres canaux médiatiques,
l’EI parvient ainsi à s’adapter aux populations locales pour recruter
des djihadistes.
En publiant une revue en turc, l’Etat islamique manifeste d’autant son
désir d’expansion en Anatolie. Dans un article intitulé « Immigration
», l’organisation enjoint formellement les musulmans de Turquie à
gagner les territoires du « califat ». Ingénieurs, professeurs et
soldats sont invités à émigrer vers l’Etat islamique. « Ils recrutent
massivement et à tous les niveaux, y compris des Kurdes et des
Turkmènes d’Irak », ajoute Wassim Nasr. En mai, un rapport de l’ONU a
recensé au moins 1 300 Turcs répartis dans des groupes djihadistes dans
le monde.
UNE CONQUÊTE IDÉOLOGIQUE
Konstantiniyye ne reconnaît pas la prise d’Istanbul par le Sultan
Mehmet II en 1453 et appelle à une « vraie » conquête de
Constantinople, « sans guerre ni sang ». Cette fois, l’Etat islamique
n’incite pas ses sympathisants à prendre les armes mais à s’emparer de
la cité d’Istanbul par une action spirituelle. « La conquête de
Constantinople est un objectif symbolique que l’EI n’a jamais caché,
poursuit le spécialiste. L’organisation vise idéologiquement la Turquie
mais ce n’est pas une déclaration de guerre ».
En ne proférant aucune menace directe contre la sécurité de la Turquie,
l’Etat islamique fait finalement fait passer un message explicite : «
Si vous ne vous mêlez pas de nos affaires, nous ne nous mêlerons pas
des vôtres tant que vous ne devenez pas des apostats ». Mais la récente
défaite électorale des islamo-conservateurs du parti AKP de Recep
Tayyip Erdogan pourrait mettre à mal une sorte de « pacte de
non-agression » informel entre la Turquie et l’Etat islamique dénoncé
notamment par certains laïques et Kurdes.
Source : Le Monde, 12 juin 2015
Women’s rights organizations denounce religious marriage ruling
A number of women's rights organizations have
condemned a recent ruling by a Turkish court that legalizes Islamic
marriages, arguing that the ruling will lead to an increase in underage
marriages and domestic abuse.
Previously, religious marriages were not recognized
without an official civil marriage being conducted first, and imams
conducting religious marriages without official marriage documents
could be imprisoned from two to six months, according to Article 230 of
the Turkish Penal Code (TCK). The change to the law follows an
increasing tendency for unmarried couples in Turkey to cohabit, in
addition to a rise in the number of children being born out of wedlock.
While participants in civil marriages must be at least 17 years old,
religious marriages conducted by an imam have no specific age limit,
but the bride must have begun to menstruate.
The Association for Education and Supporting Women
Candidates (KADER) condemned this decision in a written statement
shared with the press on Tuesday. “This decision increases the danger
of more child marriages and male polygamy. As it is in our country, one
out of every three marriages occurs when [the brides] are ‘children',”
the statement read. The organization argued that this will only
increase following the ruling, as will violence against women and
women's poverty.
“This decision is against the CEDAW [Convention on
the Elimination of All Forms of Discrimination against Women] treaty --
which outlaws discrimination against women -- the İstanbul Convention
and is contrary to the principle of equality. According to the Article
41 of our Constitution, it is the state's duty to protect the family
and especially mothers and children,” KADER's statement further noted.
The Women's Consultation and Solidarity Center
(KAMER) also released a report on Tuesday detailing the various forms
of marriage and the victimization of women in Turkey, which they claim
to be an extremely sensitive issue for Turkey given the legalization of
“imam marriages.”
The foundation has released the results of its
“Women's Rights are Human Rights” project, consisting of information
they acquired from interviewing 24,723 women across Turkey between
January 2014 and May 2015. The group found that 90 percent of the women
they interviewed believed that they were victims of violence and that
only 38.6 percent of those had made an effort to save themselves from
their violent circumstances.
A total of 59.6 percent of those surveyed said that
they had got married at or after the age of 18, while 25 percent were
married between 16 to 17 and 14.6 percent were married between 13 and
15. The survey also revealed that 60.7 percent of the women interviewed
had had their marriages arranged by their families, while 34.2 percent
married out of love. A total of 5.1 percent stated that they were
forced into their marriage. (TODAY'S
ZAMAN, June 2, 2015)
Socio-économique
/ Socio-economic
Thousands March in Turkey against Transphobia: We Need a Law
This year, 6th Trans Pride Week ended with theme “We need a law”.
Thousands marched along İstiklal Avenue against transphobia on Sunday.
Slogans in both Turkish and Kurdish like “Bize Bir Yasa Lazım” (We need
a law), “Nerdesin aşkım, buradayım aşkım” (Where are you my love? I’m
here my love), “Tayyip kaç kaç kaç, dönmeler geliyor” (Tayyip [the
president] run run! Faggots are coming!), "Transfobik devlet, yıkacağız
elbet" (transphobic state, we’ll break you down), "Jin, jiyan, azadi"
(woman-life-freedom in Kurdish) etc. under the pink-white colors of
trans flag.
Tradesmen in İstikal Avenue sold badges “LGBTİ” and “We don’t shut up, we aren’t afraid” written on them.
"Make love out of spite”
When LGBTI people gathered in İstiklal Avenue, the police said they
couldn’t allow them to march since other policemen were ready for
protests of United June Movement (BHH) in the same avenue.
Organizers of Trans Pride March told they would march like previous years.
After the protests of BHH ended at 17.40, police barricade was opened
and the march began. LGBTI people shouted slogans like “Make love out
of spite”.
Transsexual inmates and people killed during Gezi Park protests were commemorated
LGBTI people shouted:
“God save us from the evilness of Tayyip “, “Hail the martyrs of
Gezi!”, “Break down the presidential palace, build a brothel instead”…
Homosexual municipal officials who attended the march were applauded. Transsexual inmates were remembered.
Peoples’ Democratic Party (HDP) İstanbul deputy Erdal Ateş also marched.
“All colors of the society are here"
LGBTI people made a press statement in İstiklal Avenue and touched
upon hate speech in Turkey, society’s prejudices against transsexuals,
Justice and Development Party (AKP) deputies targeting transsexuals,
femicide and Kobane resistance.
LGBTI people stated:
"We are angry! However, we are strongminded to change our destiny. Call
us a bunch of heretics if you want but we are all colors of the
society. Socialists, feminists, tree huggers, political parties, public
opposition, heterosexuals, our mothers, brothers, sisters, and friends
are all here.
"We must wake up. If transsexual women are tortured, you can also be tortured.
"We cry out with thousands of people against transphobia today! We need
a law against transvestite murders, alienation, killing and ignoring.”
(BIA, June 23, 2015)
Young woman found strangled to death after sexual assault in Muğla
An 18-year-old Turkish woman who had been missing
since Sunday was found on Tuesday in a channel after being sexually
assaulted and strangled to death.
Cansu Kaya was last heard of after she left a
restaurant where she was working as a waitress on Sunday evening in the
Dalyan neighborhood of Muğla province. Her family informed the police
of her disappearance when they could not reach her after her shift.
Kaya's body was found by her sister, Burcu Kaya, who had joined the
search and rescue efforts with gendarmes on Tuesday.
The body of the young woman, who was found almost
naked, was sent to the Council of Forensic Medicine (ATK) for an
autopsy. Initial findings showed that the woman was sexually assaulted
and then strangled to death before being thrown in the ditch.
Three people, including Kaya's boyfriend U.D., were
called to testify in connection with Kaya's death. Two of them were
detained on Thursday evening.
The woman was buried on Wednesday in the Ortaca
district of Muğla following noon prayers. Speaking during the funeral,
her father Osman Kaya said his daughter was the victim of a brutal
murder and called on the authorities to immediately find the
perpetrator.
Kaya's death is reminiscent of the killing of 20-year-old Özgecan Aslan in February.
Aslan was brutally murdered on Feb. 11 and her body
found by police on Feb. 13. She was the last passenger on a minibus
whose driver took her to an isolated area and attempted to rape her.
Aslan fought back with pepper spray, and scratches were found on the
face of the suspected attacker, Ahmet Suphi Altındöken. It is claimed
that Altındöken stabbed her repeatedly and then with the help of his
father and a friend, cut off the young women's hands, burned her and
threw her in a river.
The woman's death sparked protests across the
country in which thousands of people participated. The Monday following
her murder was called “Black Monday,” with people dressing in black or
wearing black ribbons in Aslan's memory.
The tragic incident has drawn strong reactions from
social media users who reacted to Kaya's assault and murder with the
hashtag #KadınaŞiddeteTavizİstemiyoruz (We stand against all violence
against women). This hashtag remained the top trending Turkish hashtag
on Twitter for hours.
Between the years 2002-2009, during which time the
Justice and Development Party (AK Party) was in power, the murder of
women reportedly increased by 1,400 percent, with at least five women
killed each day. At present, all of the statistics for 2009-2015 are
being held by the government, which is not sharing the figures with the
public.
Another woman allegedly raped in Ankara
A woman was allegedly raped by two people at a park in Ankara on June 14, the Radikal daily reported on Thursday.
The 32-year-old woman, T.Y., who reportedly worked
as soloist at a nightclub, was raped by two men named Mustafa and Recep
as she left the club at around 6 a.m. The report stated that the woman
was initially attacked while waiting for a taxi near Ankara's Yunus
Emre Park and then raped in the park. The suspects also stole T.Y.'s
phone and wallet. (TODAY'S
ZAMAN, June 18, 2015)
96 femmes élues au nouveau Parlement turc, un record
Le nouveau Parlement issu des élections législatives de dimanche en
Turquie comptera 96 députées sur un total de 550, un record dans un
pays presque exclusivement musulman où la parité hommes-femmes, surtout
dans les zones rurales, reste un combat.
Selon un décompte effectué par l'AFP, le Parti de la justice et du
développement (AKP, islamo-conservateur), au pouvoir depuis 2002,
enverra sur les bancs de la "Grande assemblée nationale" 41 femmes,
dont plusieurs voilées.
Le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate), qui a raflé 132 sièges comptera 20 députées femmes,
alors que le Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) en 4 parmi
ses 80 élus.
Le Parti démocratique du peuple (HDP, prokurde), qui milite pour la
parité et compte de nombreux dirigeantes, enverra lui 31 femmes à
l'Assemblée, sur un total de 80 élus. Parmi elles figure Dilek Öcalan,
la nièce du dirigeant rebelle du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), Abdullah Öcalan, qui purge une peine de prison à vie.
Le Parlement sortant comptait 79 femmes et une seule seulement dans le gouvernement.
Selon les associations féministes, la situation des femmes s'est
détériorée depuis l'arrivée au pouvoir du parti du président Recep
Tayyip Erdogan en Turquie, où les violences conjugales et les crimes
d'honneur coûtent chaque année la vie à des dizaines d'entre elles. (AFP, 8 juin
2015)
Les marchés inquiets de l'instabilité, mais espèrent moins de populisme
Les marchés financiers, qui détestent l'incertitude, ont accueilli
lundi par une chute de la bourse et une dégringolade de la devise le
revers du parti du président Recep Tayyip Erdogan aux législatives,
même si un gouvernement de coalition pourrait les rassurer.
C'était l'un des scénarios les plus redoutés des analystes. En perdant
la majorité absolue qu'il détenait depuis treize ans au Parlement, le
Parti de la justice et du développement (AKP) a fait passer un frisson
d'inquiétude chez les investisseurs.
Première victime, la bourse d'Istanbul a ouvert sur une dégringolade de
8%. Son principal indice s'est ensuite progressivement ressaisi au
cours de la journée pour clôturer en séance sur un recul de 5% à 77.800
points.
La livre turque (LT) a simultanément subi le même mouvement. Après
avoir établi un nouveau plus bas historique face à la monnaie
américaine à 2,8 LT, elle s'échangeait en soirée à 2,76 LT pour un
dollar (-3,5%) et 3,10 LT (-4%) pour un euro.
La Banque centrale a promptement réagi en baissant ses taux sur les
dépôts en devises à une semaine. Ils passeront à partir de mardi de 4%
à 3,5% pour le billet vert et de 2% à 1,5% pour l'euro, a indiqué
l'institution monétaire. Cette décision n'a pas suffi à faire remonter
significativement la monnaie turque.
L'AKP est arrivée en tête du scrutin de dimanche mais n'a recueilli que
40,8% des suffrages, en baisse de près de 10% par rapport à son score
d'il y a quatre ans (49,9%). Avec 258 sièges de députés sur 550, il ne
pourra former seul un nouveau gouvernement.
Ces résultats "peu concluants (...) ont augmenté les incertitudes
politiques à court terme et pourraient aggraver les tensions concernant
la politique économique", a indiqué l'agence de notation Fitch's dans
sa note post-électorale.
L'absence de majorité absolue a donné le coup d'envoi des spéculations sur la formation d'un éventuel gouvernement de coalition.
"Ces résultats vont donner lieu a des discussions et des négociations
politiques intenses pendant des semaines", a relevé Deniz Ciçek,
économiste à la Finansbank.
- 'Vulnérable' -
Cette incertitude constitue une nouveauté pour les marchés. Arrivé au
pouvoir en 2002 en pleine débâcle financière, le parti de M. Erdogan a
mené des réformes qui ont ouvert une décennie de stabilité et de forte
croissance pour l'économie turque.
Depuis 2012 toutefois, la page de ce "grand bond en avant" turc est
révolue. La croissance a chuté (2,9% en 2014), l'inflation et les
déficits publics restent élevés et le chômage a retrouvé son plus fort
niveau depuis cinq ans.
Pour toutes ces raisons, "la Turquie est peut-être le plus vulnérable
de tous les pays émergents à l'heure actuelle", a résumé lundi William
Jackson, de Capital Economics.
Dans ce contexte très politisé, un gouvernement de coalition pourrait
toutefois rassurer les analystes qui redoutaient qu'une large victoire
du camp du président Erdogan n'encourage ses tentations "populistes" en
matière d'économie.
Les marchés se sont récemment inquiétés des pressions à répétition
exercées par M. Erdogan sur la Banque centrale, en principe
indépendante, pour qu'elle réduise massivement ses taux d'intérêt afin
de pour protéger la croissance. Une perspective rejetée par les
investisseurs, inquiets du niveau de l'inflation.
"Une coalition qui marche permettrait de réduire les risques à moyen
terme que faisait peser la perspective d'un renforcement des pouvoirs
du président", a jugé Michael Harris, analyste à Renaissance Capital,
"il n'y a aucune raison de s'inquiéter d'une coalition".
"Nous pensons que l'application du dernier plan présenté par le
gouvernement (...) dépend d'abord des nominations qui seront faites à
certains postes-clé, que l'AKP décide de former une coalition ou de
gouverner seul", a jugé lundi Standard and Poor's, qu a maintenu sa
note à BB+ perspective négative.
De l'avis unanime des analystes lundi, la monnaie et la bourse turques
devraient rester fragiles jusqu'à la formation du futur gouvernement. (AFP, 8 juin
2015)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
EP highlights dismal state of democracy, freedom in critical Turkey report
Jolted by the abysmal state of democracy and
fundamental rights, the European Parliament (EP) overwhelmingly
approved a critical progress report on Turkey, urging Ankara to
"respect media freedom, free expression and judicial independence"
while expressing its satisfaction with the recent parliamentary
election.
"Turkey must put its reform process at the center of
domestic policy choices and commit ‘unequivocally' to democratic rules
and principles, which are at the heart of the EU, say MEPs in a
resolution on the progress of reform in Turkey in 2014," a statement on
the EP's website said on Wednesday.
Postponed following a fierce wrangling over the
content, the report, which was drafted by rapporteur Kati Piri, a
member of the Group of the Progressive Alliance of Socialists and
Democrats (S&D Group) in the EP, was approved by 432 votes to 94,
with 127 abstentions.
The lack of judicial independence, the government
crackdown on the press on Dec. 14, 2014, the imprisonment of
journalists and the erosion of separation of powers in Turkey are among
the major topics the report dealt with. While calling on the EU to
stimulate dialogue with Turkey, the report fell short of issuing a
clear call for the opening of negotiation chapters about justice and
security, which are seen as key to revive the stalled negotiation
process.
"The European Commission should review the conduct
of the EU accession negotiations with Turkey and consider how EU-Turkey
relations could be improved and intensified, MEPs say," the statement
continued.
The EP, in a break from tradition, did not conclude
the voting process last month after negotiations between various
factions over the scope of the report ended in rancor. When the vote
was delayed to June 10, the MEPs then said the EP wanted to avoid an
impression of European interference in Turkish politics just ahead of
the election on June 7.
The MEPs reflected their growing concerns in recent
months in the report. In a review of the EP approval of her report,
Piri emphasized that “the independence of the judiciary, freedom of
expression and the freedom of the press are primary issues that are at
the core of the accession process.”
Election result indicates desire for change in Turkey
The report came at a time when Turkey went through a
critical parliamentary election in which voters sunk President Recep
Tayyip Erdoğan's ambitious bid for the introduction of a US-like
executive presidency.
In a comment on the Sunday's parliamentary election
in Turkey, Piri said there is also a clear indication of a desire for
change from Turkish voters.
"Turkish voters have indicated that they want
change. Our reaction should not be to shut the door," said Piri
regarding the parliamentary elections. "This report also clearly calls
for more, not less, engagement with Turkey at all levels," she added
after approval of her report.
"The outcome wipes [out the possibility of] further
centralization of power, puts the conclusion of peace process with the
Kurds back at the top of political agenda and forces political parties
to cooperate and compromise," she said. "These are all positive
elements, which could enable the new government to reinvigorate the
democratization process. But also the EU should do something to
stimulate these half-stalled membership negotiations."
Parliament members said the elections demonstrated
the “resilience of Turkish democracy and the democratic spirit of its
citizens” and welcomes "the most inclusive and representative
Parliament in Turkish modern history, reflecting the country's
diversity.” The EP has called on on all political parties to work
towards the establishment of a stable and inclusive government which
should reinvigorate the democratization process in Turkey and its
reform dialogue with the EU.
To revive frozen negotiations, Piri says, that the
EP repeats its call to "start the negotiations of fundamental rights
and judiciary."
"The EU would thus create a permanent forum for
making progress in these essential areas. It is, in our interest, that
EU remains the benchmark for the reform process in Turkey, so the
European Parliament continues to support the country's EU accession
process," she went on to say.
The European Commission, the MEPs insist, must
support Ankara's efforts to finalize a settlement process with Turkey's
Kurdish community aimed at solving the decades-old problem. The
Kurdistan Workers' Party (PKK), listed as a terrorist organization by
Turkey, the US and EU, waged a bloody insurgency against the Turkish
state in an attempt to carve out regional autonomy. The Turkish
government has held talks with the militant group since 2013, and a
truce, however fragile, is still in place.
EP calls on Turkey respect press and internet freedom; fight corruption
The EP is deeply concerned about “the independence,
impartiality and efficiency of the judiciary and the separation of
powers in Turkey,” the report says.
The Turkish government must also guarantee media
freedom "as a matter of priority,” they say, asserting that its action
against the freedom of the press and plurality of opinion is
incompatible with EU fundamental rights and “conflicts with the spirit
of the negotiations process.”
"Parliament condemns the Turkish government's
attempts to ban access to social media and websites, the intimidation
of journalists and other pressures put on them. It again calls on the
Council to start talks on justice and fundamental rights in order to
promote effective reforms," the report goes on to say, stressing that
"Turkey must show more political will to create a proper legal
framework for the fight against corruption."
In the report, the EU also called on Turkey to
expedite legal investigations against officials involved in wrongdoing
against protesters during the Gezi Park protests in summer of 2013.
Ankara is criticized for dragging its foot in determining those
responsible for violence against civilians.
In the same session, the MEPs rejected a request seeking to remove the Kurdistan Workers' Party (PKK) from EU's terrorist list.
Turkey to return progress report, deems it void
Turkey's EU Affairs Ministers and Chief Negotiator
Volkan Bozkır said Ankara will not accept the report and will return it
to the EP.
Bozkır said the report will not find a place in his
office and will not go to official diplomatic records, although the it
will be in archive of the EP.
As to how the political efforts to form a coalition
government in Turkey would effect EU-Turkey relations, Bozkır ruled out
any dramatic change, stressing that EU membership is the Turkish
state's core policy and stands above partisan politics. The point where
Turkey is now is the product of a culmination of past efforts driven by
the government and opposition parties alike, Bozkır said.
(TODAY'S
ZAMAN, June 11, 2015)
EP President Schulz: HDP entry enriches the political landscape in Turkey
Yesterday's elections in Turkey were a healthy democratic exercise: the
turnout was remarkable and the elections were free and fair. The
election stands as proof of the vibrancy and pluralism of Turkish
democracy.
The outcome of these elections now offers an opportunity to move from
polarisation to dialogue, to reinforce the checks and balances in the
system and to face the many challenges Turkey is confronted with: from
a cooling economy to a testy foreign policy.
The entry into parliament of the HDP enriches the Turkish political
landscape and offers an opportunity to reinvigorate the peace process,
an opportunity which must be seized.
Turkey is a key EU partner and candidate country. The EU and Turkey
might not see eye to eye on all issues, but we should never allow our
differences to escalate into mystifications. We need a genuine and
mutual commitment to move forward, be it in helping to stabilise our
Southern neighbourhood or to move the accession process forward.
As I made clear during my last visit, I will never refrain from
highlighting the great contribution Turkey makes on the international
stage, for example, in welcoming millions of refugees from Syria and
Iraq. I am equally firm however in underlining setbacks such as the
worrying state of freedom of expression or the independence of the
judiciary.
I look forward to working with the next government and with the new
colleagues of the Grand National Assembly of Turkey to fortify
EU-Turkey relations. (EP Presidency Press Release)
GUE/NGL President congratulates HDP on election results
Gabi Zimmer, President of GUE/NGL in the European Parliament, warmly
congratulated the pro-Kurdish HDP for their result in yesterday's
Turkish parliamentary elections.
"With more than 13 percent of the vote, HDP clearly passed the 10 per
cent threshold and succeeded in taking seats in the Turkish Parliament.
Their progressive programme and campaigning reached far more than just
Kurdish voters. We warmly congratulate the campaigners and the
co-chairs of the HDP for this great success. In particular, we are very
pleased for our comrade Feleknas Uca, a former GUE/NGL MEP, who will
now join the HDP in the Turkish Parliament."
Gabi Zimmer continued: "Erdogan is the definite loser in this election.
He and his conservative AKP party have failed to reach their goal to
get a constitutional amending majority in order to introduce an
authoritarian presidential system. This project has been clearly
rejected by the Turkish electorate."
On the issue of the increasing repression by AKP and its followers
against journalists and political opponents, Gabi Zimmer said: "AKP ran
a smear campaign against the HDP and their campaigners and, in doing
so, fuelled a dangerous atmosphere and provoked resentment. Erdogan
lacked respect towards democratic values and the Turkish Constitution
by not remaining neutral as president and by openly speaking out in
favour of an AKP government. This is why many Turkish people voted
against him. Despite an intense atmosphere, the elections were mainly
peaceful and respectful of democratic values as was also confirmed by
our MEP Martina Michels who observed the elections in Diyarbakir on
behalf of the GUE/NGL. This election result is a great success for
democracy, the Kurdish peace process, the coexistence of the different
ethnic groups, and women's rights in Turkey." (www.guengl.eu)
EP Socialist Group: Democracy prevailed over obscurantism
Following the outcome of the general election in Turkey, where people
clearly decided to change course despite intimidations and pressure on
journalists, the leader of the Socialist and Democrats Group in the
European Parliament, Gianni Pittella, stated:
"Democracy has prevailed over obscurantism. Turkish people have sent a
clear message to President Erdoğan: Turkey should remain a modern
democracy, multicultural and multi-religious based on lay constitution,
where minorities' and free press rights are respected. The outcome of
the elections assures for the very first time in modern Turkish history
the representation of a pro-Kurdish party and other national minorities.
"The number of women elected has definitely increased as well as the
turnout and the participation of young people to the vote. We very much
welcome the result obtained by our sister parties, HDP and CHP, and we
now call President Erdoğan and all progressive and responsible forces
to work for a parliamentary solution in order to assure an inclusive
government able to put Turkey back on the tracks of European
integration."
S&D MEP and rapporteur on Turkey, Kati Piri, said:
"Voters want Turkey to change course. No further concentration of power
- but a peaceful and sustainable conclusion of the peace process with
the Kurdish community and a need for parties to compromise - that is
the outcome of the elections."
"Despite problems during the campaign and the pressure exerted on
journalists and media outlets, the people proved the resilience of
Turkish democracy; with a very high turn-out of 86%, and the
participation of some 50,000 civic volunteers at the ballot boxes,
Turks elected the most inclusive and representative parliament ever.
This is a victory for democracy." (jan.bernas@europarl.europa.eu)
Frontex: De plus en plus de migrants arrivent dans l'UE par la Turquie
De plus en plus de migrants arrivent en
Europe par la Turquie et la Grèce et les passages par cette "route de
la Méditerranée orientale" ont augmenté de plus de 500% en début
d'année, a affirmé mercredi le patron de Frontex, Fabrice Leggeri.
"Depuis le 1er janvier on a eu au total environ 100.000 franchissements
irréguliers de la frontière extérieure de l'Union européenne, contre
40.000 sur la même période de l'an dernier", a indiqué M. Leggeri lors
d'une rencontre avec des journalistes à Paris.
Cela s'explique pour une part par "un afflux très important de
Kosovars" entre janvier et mars, avec une "très forte pression sur la
frontière hongroise".
Mais "deux routes d'immigration sont aujourd'hui particulièrement
importantes: celle de la Méditerranée centrale, allant de la Libye vers
le sud de l'Italie, et celle de la Méditerranée orientale allant de la
Turquie vers la Grèce", a-t-il ajouté.
Si les deux voies ont connu un nombre d'arrivées à peu près équivalent
(43.000 et 45.000 respectivement), l'évolution est spectaculaire: +5%
sur un an pour la Méditerranée centrale, mais "+550% pour la route
passant par la mer Egée", a-t-il noté.
Cela traduit une évolution des profils des migrants, car "la question
aujourd'hui en Méditerranée orientale est plus une demande d'asile",
avec une grosse moitié de Syriens, qui sont quasiment assurés d'obtenir
le statut de réfugié en Europe, a indiqué M. Leggeri.
En revanche le patron de Frontex a noté une "quasi disparition" des
Syriens dans les flux arrivés par l'Italie, remplacés par des migrants
d'origine sub-saharienne "qui ont d'avantage un profil de migrants
irréguliers économiques".
"Mon travail en tant que patron de Frontex est de faire en sorte que
l'agence puisse être prête à augmenter son opération Poséidon en mer
Egée du côté de la Grèce et de la Bulgarie si c'est nécessaire, et mon
diagnostic est que c'est nécessaire", a-t-il affirmé.
"Les Grecs sont très demandeurs de travailler avec l'UE", a-t-il
ajouté, alors qu'Athènes risque de se retrouver en première ligne de
cet afflux de migrants.
"Frontex ce n'est pas seulement des bateaux, des avions", a-t-il
affirmé, soulignant que l'agence avait aussi pour vocation d'apporter
une aide aux "systèmes qui sont menacés d'être au bout de l'épuisement".
"Peut-être la conclusion à tirer est qu'on ne fait pas encore assez
d'Europe, parce qu'on n'est pas assez loin dans l'intégration. Cela
veut dire aussi que les Etats acceptent qu'on aille plus loin", a-t-il
ajouté, alors que les pays européens peinent à s'accorder sur une
répartition au sein de l'UE des demandeurs d'asile pour soulager
l'Italie et la Grèce.
Le Conseil européen a décidé en avril un triplement des moyens accordés
aux opérations de Frontex en Méditerranée (Triton en Italie et Poséidon
en Grèce) qui se traduiront par une rallonge de 25 millions d'euros en
2015 et 45 millions en 2016, a rappelé M. Leggeri, saluant cet "effort
significatif".
Frontex va par ailleurs installer "d'ici quinze jours" une équipe de
coordination à Catane (Sicile) pour recueillir des informations sur les
opérations de terrain et faire de la coordination. Ce ne "sera pas un
lieu pour recevoir les migrants", a-t-il insisté. (AFP, 3 juin
2015)
S&D Group: Freedom of press must be respected by president Erdogan
The S&D Group in the European Parliament has expressed its deepest
concerns with the threats of Turkey’s president and government directed
at journalists and the life sentence demanded for Cumhuriyet´s
editor-in-chief, Can Dündar.
S&D Group president, Gianni Pittella stated:
"We condemn in the strongest possible terms the tighter and tighter
stranglehold on the media and freedom of expression in Turkey, put in
place by the Turkish president and the national authorities. We
consider the life sentence handed to Cumhuriyet´s editor-in-chief, Can
Dündar, to be simply unacceptable. In a modern democracy the freedom of
the press and expression must be respected, always. Especially a few
days away from the elections.
"We reiterate our sincere and strong willingness to support the
European path of Turkey. Nevertheless we cannot give up on the basic
democratic values which are common and shared values with the whole of
Turkish society."
S&D MEP and rapporteur on Turkey, Kati Piri said:
"The life sentence and 42 years jail term demanded for Cumhuriyet´s
editor-in-chief, Can Dündar, for making a critical news report is
absurd and a very worrying development. The Turkish government and
judicial system must immediately stop applying unacceptable pressure on
journalists. The judicial system must be independent from the executive
and uphold press freedom and their duty to maintain an informed public.
Especially in election periods, as it is crucial that the voters can
acquire information. I trust that Turkey´s striving civil society will
ensure a valuable debate on how to revive a true democratic system." (info@socialistsanddemocrats.eu)
EU minister warns European Parliament on amendments
European Union Affairs Minister Volkan Bozkır has sent letters to
senior European Parliament figures, urging them to consider proposals
to amend an upcoming report on Turkey, warning that Ankara has
“sensitivities over three topics in particular.”
A planned vote on approving the report on Turkey on May 21 was
postponed because of the lack of time for political groups in the
European Parliament to discuss proposals for amendments.
In letters sent to European Parliament President Martin Schulz, Foreign
Affairs Committee Chairman Elmar Brok, and the leaders of party groups
in the parliament, Bozkır expressed Turkey’s concerns about some
amendment proposals in the report, which will be voted on in June.
He stressed that any mention in the report regarding the European
Parliament’s April 15 resolution recognizing the 1915 mass killing of
Ottoman Armenians as genocide, or any call to exclude the outlawed
Kurdistan Workers’ Party (PKK) from the EU’s list of terrorist
organizations, would “not be acceptable” for Turkey, diplomatic sources
said.
In his letter dated June 1, Bozkır also said any call to block opening
new negotiation chapters for Turkey, or to lift financial assistance to
Turkey, would make the report “unacceptable” for Ankara.
Bozkır added that the report should not include a “one-sided”
perspective that could negatively influence the ongoing talks for
reunification of Cyprus, according to the sources.
The European Parliament adopted the Annual Report on Human Rights and
Democracy in the World 2013 and detailed the EU’s policy on the matter
on March 12, calling on EU member states to recognize the 1915 killings
as “genocide.”
(hurriyetdailynews.com, June 2, 2015)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
US report highlights impunity, restrictions on freedoms in Turkey
The United States has highlighted impunity and weak
administration of justice in Turkey in its annual human rights report,
criticizing the Turkish government for interfering with freedom of
expression and assembly as well as inadequately protecting minorities.
The report was presented by Secretary of State John
Kerry on Thursday -- following a three-month delay -- and Assistant
Secretary Tom Malinowski, who described 2014 as a "tough year" for
human rights around the world.
The report noted that the judiciary and law
enforcement agencies in Turkey were politicized, giving the appearance
of "impropriety and bias." It recalled that the government reassigned
thousands of police and prosecutors in response to an anti-corruption
investigation they were conducting of a number of senior government
officials and their families, and the prosecutors who initiated the
investigation were suspended.
It added that the Turkish government closed the
investigation and destroyed evidence that was gathered; many police
officers involved in the investigation were accused publicly of a
conspiracy to overthrow the government.
Two elections, local and a presidential one,
followed twin investigations that targeted the inner circle of
President Recep Tayyip Erdoğan, who repeatedly characterized the
corruption scandal as a plot to topple him and hence gaining an upper
hand in both elections.
The report also criticized Turkish authorities for
failing to fully prosecute members of the police for "excessive force"
that led to dozens of deaths and scores of injuries among demonstrators
in 2013 and 2014.
The State Department also mentioned the reshuffle of
members of judiciary in favor the government, claiming that the
executive branch took greater control over the bodies responsible for
judicial appointments and discipline. The report criticized the
government for creating a new set of courts -- Penal Courts of Peace --
in which single judges wield extraordinary powers and to which it
assigned politically sensitive cases, which had a chilling effect on
potential future investigations of politically connected persons.
Erdoğan publicly acknowledged that the courts were
particularly established to fight against the Gülen movement, which
Erdoğan claims orchestrated the corruption investigations to oust him.
Leading figures in the movement deny any involvement. The penal courts
of peace have become a mechanism at the hand of the authorities to jail
critics and launch investigations into political cases.
The report noted "wide leeway" granted to prosecutors and judges, which contributed to "inconsistent court verdicts."
Turkish authorities applied the broad anti-terror
law extensively with little transparency and continued to engage in
arbitrary arrests, hold detainees for lengthy and indefinite periods,
and conduct extended trials.
The human rights report said the Turkish penal code
and anti-terror law retain multiple articles that restrict freedom of
expression, the press, and the Internet. The report put the number of
jailed journalists at seven.
It said self-censorship was common because
journalists feared that criticizing the government could prompt
reprisals, adding that the government vilified and prosecuted
individuals sympathetic to some religious, political, and cultural
viewpoints. The report stated that the new legislation gave the state
expanded authorities to block Internet sites without judicial
oversight. In his introduction of the report, Malinowski specially
mentioned Turkey for blocking access to Twitter and YouTube in the lead
up to elections.
The human rights report recalled that the
authorities detained more than 20 members of the media in raids that
appeared to target media outlets openly critical of the government.
"Those detained included Zaman chief editor Ekrem
Dumanlı and Samanyolu Media Group head Hidayet Karaca," the report
said. The report also mentioned this reporter, who was deported from
Turkey in February last year for sharing tweets that were critical of
then-Prime Minister Erdoğan.
Regarding minorities, the State Department said the
government did not effectively protect vulnerable populations from
societal abuse, discrimination, and violence. Kurds continued to face
human rights problems, particularly limitations on freedom of assembly.
Roma, women, children, and lesbian, gay, bisexual, and transgender
(LGBT) individuals were also subject to discrimination and abuse.
Violence against women, including so-called honor killings, remained a
significant problem, and child marriage persisted.
Other problems during the year, the report added,
included poor prison conditions, including overcrowding; restrictions
on religious freedom; government restrictions on human rights
organizations; and a rise in the expression of anti-Semitic sentiments
by political leaders and pro-government media outlets.
"The government took limited steps to investigate,
prosecute, and punish members of the security forces and other
officials who were accused of human rights abuses. Impunity was a
problem," the report underlined.
(TODAY'S
ZAMAN, June 25, 2015)
US newspapers welcome Turkey’s decision to punish Erdoğan
Major US newspapers have rallied behind the outcome
of Sunday's parliamentary vote in Turkey, heralding the results as the
beginning of an era of stronger democracy and increased freedoms.
The New York Times described the electoral outcome
as the triumph of democracy in Turkey, where the former ruling Justice
and Development Party (AK Party) lost its 13-year majority in
Parliament. The newspaper said in an editorial that Turkish voters
reasserted their "commitment to democracy" in the elections. It added
that the Turks made clear they would not allow President Recep Tayyip
Erdoğan, "an increasingly authoritarian leader," to amass even more
power.
"This was a resounding rebuke for Mr. Erdoğan," the
editorial continued, adding that he turned the election into what
amounted to a referendum on himself and, in the end, emerged gravely
tarnished.
The paper said the Turkish president has veered
sharply off the democratic path, crushing efforts to challenge or limit
his powers. Erdoğan, according to The New York Times, reacted with
excessive force to peaceful protests in 2013 and was dogged by a
corruption scandal. It added that his obsession with overthrowing
Syrian President Bashar al-Assad caused him to allow jihadists to cross
from Turkey into Syria to join the Islamic State in Iraq and the Levant
(ISIL).
"Under his tough-guy image lay the thinnest of thin
skins," the paper stated. "He has a long history of intimidating and
co-opting the Turkish media, but grew more desperate and vicious in the
closing weeks of the campaign, filing bogus criminal complaints against
opposition newspapers."
Alert electorate to stop authoritarianism
"So the man who would be the next Ottoman sultan
will have a harder road than he imagined," The Wall Street Journal said
in its editorial. The newspaper described Sunday's outcome as "good
news" for politics in Turkey because it shows an "electorate alert to
stop what has been Mr. Erdoğan's creeping authoritarianism."
The WSJ said Erdoğan has harassed opponents in
business, the media, the military and even the courts. "If he were able
to coalesce more power into a dominant Presidency, he could rule like a
Vladimir Putin with Islamist characteristics," the editorial noted.
Speculating on possible coalition governments, the WSJ said Turkish
democracy has trials ahead, but at least on Sunday the voters "rejected
one-man, one-party Islamist rule."
Autocratic power rejected
The Washington Post has said the vote on Sunday was
indeed a "decisive rejection of the president's drive to consolidate
autocratic power."
The newspaper's editorial said on Tuesday that
although Erdoğan was supposed to stay above the political fray, Erdoğan
had vociferously stumped for the ruling AK Party. "This Putinesque
move," the editorial said, produced a broad backlash from Turkey's
diverse and increasingly middle-class voters, who turned out in droves
to support opposition parties.
It noted that a logical response to this defeat
would be for Erdoğan to drop his power grab and look for ways to
compromise with opponents.
There are initially mixed signals from party
officials and lawmakers, some of whom even said the party should
prepare for an early election, a possible scenario if the ruling party
cannot form a coalition government in 45 days. Erdoğan called on
parties to act "responsibly" in forming the coalition in a statement he
released a day after the elections, without bringing up the issue of
early polls.
"Mr. Erdoğan," the editorial said, "may be tempted
to maneuver around his rebuff." It warned that the early elections
could give Erdoğan another chance to win over former AK Party voters,
push the Kurdish party below the threshold for parliamentary
representation and scoop up most of its seats.
"That sounds like a recipe for sustained instability
in a country that can ill afford it, perched as it is on the border of
the war zone encompassing Iraq and Syria," the Post said. A period of
turmoil could, according to the paper, in the end, benefit Turkey if
the result is to defang an autocracy-in-the-making.
"But better that Mr. Erdoğan accept now that he must change course."
Less of Erdoğan
The Chicago Tribune said in its editorial that
Turkish voters sent a "clear, welcome" message: They want more
inclusive rule. And they want less of Erdoğan.
The newspaper said Turkey is a US ally, but it has
been an unreliable one. That relationship has been severely strained,
the paper maintained.
"The country has been captive to Erdoğan's ambitions
and fears," the editorial claimed, adding that he has been more focused
on the threat posed by his brutal neighbor, Assad, than he has been on
the "sadistic" ISIL spreading its influence and control of territory in
the region.
According to the paper, Erdoğan has dominated
Turkey, often by harassing and arresting the media and political
opponents. "Last year he gave censors the power to shut down websites
in Turkey without a court order. He has put at risk Turkey's standing
as a strong democracy in a part of the world where such freedom is
sorely lacking," it stressed.
The Chicago Tribune said Erdoğan will be forced to
acknowledge he can't run Turkey as "a fiefdom." If Turkey can work
through the political uncertainty, the Tribune underlined, its people
will be better off for the effort.
(TODAY'S
ZAMAN, June 11, 2015)
Relations
régionales / Regional Relations
Kobané: Les jihadistes EI étaient passées par le poste-frontière turc
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), des
combattants de l'EI ont lancé une attaque surprise dans Kobané où ils
ont mené trois attentats suicide à quelques heures d'intervalle. Des
combats continuaient à faire rage dans le centre de la ville.
Au moins 57 personnes ont été tuées dans les violences de jeudi, 35 Kurdes et 22 jihadistes, a précisé l'OSDH.
Les autorités turques ont pour leur part recensé dans les hôpitaux de
Suruç, la ville frontalière turque qui fait face à Kobané, quatre morts
et 135 blessés parmi les personnes transportées sur son territoire
après l'attaque, selon un nouveau bilan.
Un militant kurde syrien, Arin Shekhmos, a affirmé jeudi à l'AFP que
les forces de l'EI qui ont attaqué Kobané étaient passées par le
poste-frontière turc de Mursitpinar, à quelques kilomètres à peine de
la ville syrienne.
Les responsables du principal parti kurde de Turquie ont profité des
attaques de Kobané pour dénoncer une nouvelle fois l'ambiguïté du
gouvernement islamo-conservateur turc vis-à-vis des groupes jihadistes
en guerre contre le régime de Damas.
"Ce n'est pas nouveau, l'EI a depuis longtemps utilisé le territoire
turc pour entrer et sortir (de Syrie)", a déclaré à la presse Figen
Yuksekdag, coprésidente du Parti démocratique des peuples (HDP).
"Je veux croire de toutes mes forces que les militants de l'EI n'ont
pas pénétré en Syrie via la Turquie", a renchéri l'autre coprésident du
HDP, Selahattin Demirtas, lors d'un entretien télévisé, "nous espérons
que la Turquie a coupé son soutien à l'EI".
M. Erdogan a vivement réagi aux insinuations du HDP en lui demandant de
"prendre eux-mêmes leur distances avec le terrorisme", en référence aux
liens du parti kurde avec la rébellion du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK).
Les pays occidentaux reprochent régulièrement au gouvernement turc de
ne pas déployer suffisamment d'efforts pour contrôler sa frontière avec
la Syrie et y bloquer le flux des militants qui rejoignent les rangs
jihadistes.
La Turquie dément toute complaisance en mettant en exergue les
arrestations sur son territoire de recrues étrangères à destination de
la Syrie et accuse en retour ses alliés de ne pas partager leurs
informations sur ces candidats au "jihad".
Appuyées par les frappes aériennes de la coalition dirigée par les
Etats-Unis, les milices kurdes ont repoussé en janvier l'EI hors de
Kobané, après plus de quatre mois d'intenses combats ayant provoqué
l'exode de 200.000 réfugiés, pour la plupart kurdes, vers la Turquie.
Kobané, ville symbole de la lutte antijihadiste
La ville kurde de Kobané, de nouveau la cible d'une attaque du groupe Etat islamique (EI), a été érigée en
symbole de la lutte contre les jihadistes en Syrie après des mois de combat.
C'est dans cette petite agglomération du nord de la Syrie et
frontalière de la Turquie que l'EI avait connu sa première défaite
cuisante en ce pays, où il contrôle de larges territoires.
Les jihadistes ont en effet été défaits en janvier après avoir perdu
des centaines de combattants, tués par les forces kurdes et les frappes
de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.
Sous l'oeil des caméras du monde entier, installés des semaines durant
de l'autre côté de la frontière turque, jihadistes et Kurdes se sont
affrontés rue après rue pour cette petite ville dont l'importance
militaire a souvent été mise en doute.
Les Américains eux-mêmes avaient été réticents à la qualifier de
"stratégique", mais avaient fini par augmenter le nombre de raids,
permettant aux Kurdes au sol de chasser définitivement les jihadistes
de ce qui n'était plus qu'un champ de ruines.
"80% de la ville est détruite et de nombreuses armes non explosées
(...) sont présents dans les décombres", indiquait l'ONG Handicap
International début juin.
Des semaines de guérilla urbaine
L''EI avait lancé le 16 septembre 2014 son offensive sur les environs
de Kobané (Aïn al-Arab en arabe), chef-lieu de l'un des trois "cantons"
de la région où les Kurdes ont instauré une sorte d'autonomie après le
début de la crise syrienne en 2011.
Le 6 octobre, les jihadistes entrent dans la ville, devenue ensuite le théâtre d'une guérilla urbaine pendant des semaines.
Sous la pression internationale, la Turquie autorise finalement des
combattants kurdes irakiens, les Peshmergas, à rejoindre avec des
armements, la ville via son territoire.
Ces renforts couplés aux nombreuses frappes américaines obligent l'EI à
abandonner une colline stratégique puis progressivement Kobané,
annoncée par les Kurdes "libérée" fin janvier.
L'EI n'a ainsi pas réussi à capturer une ville qui lui aurait donné le
contrôle d'une large bande le long de la frontière turque, essentielle
pour faire transiter armes et combattants. Les Kurdes, de leur côté, se
sont félicités de franchir une étape en vue de la création du Kurdistan
syrien dont ils rêvent.
Une telle situation a de fait placé en première ligne la Turquie, dont
la politique à l'égard de ses frontières avec la Syrie a maintes fois
été qualifiée d'ambiguë, voire de complice des jihadistes.
Jeudi encore, quelque heures après le premier attentat suicide de l'EI
dans Kobané, les Kurdes ont affirmé que les kamikazes avaient transité
par la Turquie. Des accusations aussitôt balayées par Ankara, qui les a
qualifiées de "propagande".
Après une série de revers face aux Kurdes notamment dans son fief de la
province de Raqa, l'EI veut vraisemblablement prouver, à travers son
attaque de jeudi, qu'il n'a pas été fragilisé.
"Il veut prouver qu'il peut attaquer à tout moment et n'importe où, et
même à Kobané qui est devenu un symbole", affirme Rami Abdel Rahmane,
directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). (AFP, 25 juin
2015)
Les jihadistes EI de retour à Kobané et entre à Hassaké
Le groupe Etat islamique a repris pied dans la ville kurde syrienne de
Kobané, cinq mois après en avoir été chassé, et est entré dans celle de
Hassaké, qu'elle tente de s'emparer depuis un mois, indique jeudi
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
Ces percées dans ces secteurs kurdes du nord de la Syrie interviennent
après une série de revers des jihadistes face aux forces kurdes dans la
province de Raqa, notamment la perte de la ville de Tall Abyad, qui
permettait au groupe extrémiste sunnite d'acheminer des armes et
combattants depuis la Turquie.
A Kobané, des affrontements opposaient jeudi des jihadistes aux forces
kurdes dans le centre de cette ville frontalière de la Turquie,
dévastée après quatre mois d'intenses combats fin 2014.
"Les jihadistes ont réalisé une attaque suicide dans le secteur proche
du poste-frontière avec la Turquie, au moins cinq personnes ont été
tuées", a indiqué le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane. "Des
combats intenses ont ensuite éclaté, il y a des corps dans les rues",
a-t-il ajouté, sans fournir de bilan.
L'EI avait tenté pendant quatre mois de prendre cette ville kurde
syrienne avant d'en être chassé en janvier par les forces kurdes
appuyées par des raids de la coalition internationale.
A Hassaké, ville du nord-est de la Syrie que l'EI tente de prendre
depuis près d'un mois, des jihadistes se sont emparés de deux quartiers
auparavant sous contrôle du régime.
Au moins 20 jihadistes et au moins 30 membres des forces du régime ont
été tués lors de violents affrontements toujours en cours jeudi dans
cette ville dont le régime syrien et les forces kurdes se partageaient
le contrôle. L'EI y est entré après avoir lancé le 30 mai l'offensive
sur ce chef-lieu d'une province frontalière de la Turquie et de l'Irak,
où le groupe extrémiste sunnite est également implanté.
D'après l'OSDH, l'attaque qui a permis à l'EI d'entrer dans la ville a
débuté tard mercredi, à l'aide notamment d'au moins un attentat suicide
contre un point de contrôle tenue par une milice pro-régime.
"Des combats violents continuent, avec des bombardements des deux
côtés", a expliqué Rami Abdel Rahmane, qui a précisé que les deux
quartiers pris par les jihadistes se trouvaient dans le sud de la
ville. "Les civils dans ces secteurs fuient vers le nord de la ville",
sous contrôle des forces kurdes, a ajouté le directeur de l'ONG. (AFP, 25 juin
2015)
La Turquie confirme des discussions pour une normalisation avec Israël
Des responsables turcs et israéliens se sont récemment rencontrés pour
tenter de relancer les efforts de normalisation entre leurs deux pays,
a indiqué mercredi le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu,
confirmant des informations de presse.
"Il est tout à fait normal que les deux pays s'entretiennent pour
normaliser leurs liens. Comment peut-on parvenir à un compromis sans
discuter ?", a-t-il dit devant la presse, cité par l'édition internet
du journal Hürriyet.
M. Cavusoglu a expliqué que des responsables des deux pays se rencontraient "au niveau des experts" depuis longtemps.
Selon le journal israélien Haaretz, le directeur général du ministère
israélien des Affaires étrangères, Dore Gold, s'est entretenu à Rome
avec son homologue turc Feridun Sinirlioglu.
Les relations diplomatiques entre la Turquie et Israël se sont
détériorées en 2010, après l'assaut lancé par des commandos israéliens
contre le Mavi Marmara, un navire turc qui faisait partie d'une
flottille humanitaire à destination de Gaza.
Neuf Turcs sont morts dans le raid et un dixième est décédé à l'hôpital l'an dernier après quatre ans passés dans le coma.
A la demande pressante du président américain Barack Obama, le Premier
ministre israélien Benjamin Netanyahu avait présenté ses excuses à la
Turquie. Depuis, des responsables turcs et israéliens se sont
rencontrés pour discuter de l'indemnisation des familles des victimes,
sans toutefois parvenir à un accord.
Le ministre turc des Affaires étrangères turc a une nouvelle fois
insisté mercredi sur ces compensations, affirmant que "la balle est
dans le camp adverse". "Nous attendons une réponse de leur part",
a-t-il dit. (AFP, 25 juin
2015)
La Turquie s'inquiète de la montée des forces kurdes en Syrie
A contre-courant de l'euphorie occidentale provoquée par la prise de la
ville syrienne de Tall Abyad au groupe État islamique (EI), la Turquie
s'inquiète de la progression des forces kurdes, accusées de vouloir
installer un bastion autonome à sa frontière.
Après Kobané, plus à l'ouest, en janvier, les combattants des Unités de
protection du peuple (YPG), soutenus par les frappes aériennes
internationales, ont infligé mardi une nouvelle défaite cinglante aux
jihadistes de l'EI en les repoussant hors de Tall Abyad, qu'ils
occupaient depuis près d'un an.
S'il a récemment durci le ton à l'endroit du groupe radical, le
gouvernement islamo-conservateur d'Ankara a ouvertement manifesté son
hostilité envers les Kurdes.
Le président Recep Tayyip Erdogan s'est dit troublé par l'avancée des
forces kurdes à sa porte, assimilée à la "création d'une structure qui
menace (nos) frontières".
Dans la foulée, son vice-Premier ministre Bülent Arinç a accusé les
Kurdes de mener une campagne de "purification ethnique" contre les
autres populations de Tall Abyad, en majorité arabes, et de vouloir y
créer une région autonome qui irait de l'Irak jusqu'à Kobané, dans la
province syrienne d'Alep à l'ouest.
Les YPG ont immédiatement riposté aux accusations turques, qualifiées
de "diffamation". "Nous répétons clairement que les YPG défendent
l'unité syrienne et non pas sa dissolution", a assuré le mouvement dans
une déclaration.
Contrairement à ses rapports avec la province autonome du Kurdistan
irakien, les relations entre la Turquie et les Kurdes de Syrie sont
mauvaises.
Ankara dénonce régulièrement les liens de leur principal mouvement, le
Parti de l'union démocratique (PYD) avec le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), qui mène depuis 1984 une guérilla meurtrière. Et
s'inquiète des risques pour son territoire, peuplé de 15 millions de
Kurdes, de la création d'une région autonome à sa frontière sud.
Dans la ligne des propos de M. Arinç, un responsable turc a affirmé que
le PYD conservait des liens étroits avec le PKK et menait une politique
"systématique et planifiée" visant à changer la composition
démographique des régions dont il a pris le contrôle.
- Contamination -
"Les Arabes et les Turkmènes, mais aussi les Kurdes qui ne sont pas
liés au PYD, en sont exclus", assure-t-il à l'AFP sous couvert de
l'anonymat. "Le PYD n'autorise même pas les autres factions kurdes
sympathisantes à survivre. Ceux qui ne le suivent pas sont expulsés en
Turquie", accuse ce responsable, ajoutant: "nous n'allons pas laisser
faire ça".
Ankara estime ainsi que les 23.000 réfugiés accueillis sur son sol
depuis début juin sont majoritairement arabes ou turkmènes, et non pas
kurdes.
La présence kurde dans le nord de la Syrie alarme ouvertement la
Turquie depuis 2012. Cette année-là, le président syrien Bachar
al-Assad avait retiré ses troupes des zones de peuplement kurde pour
confier la sécurité de ce territoire aux milices kurdes.
Le gouvernement de M. Erdogan avait engagé à la fin de cette même année
des pourparlers de paix avec le PKK, toujours inaboutis. Le chef du PYD
a même été reçu officiellement à Ankara dans le cadre de ses
discussions avec l'opposition au régime de Damas.
Mais sa défiance envers les Kurdes de Syrie n'a pas changé. Elle a même
éclaté au grand jour pendant la bataille de Kobané à partir de
l'automne 2014. Son refus de venir en aide aux forces kurdes assiégées
par les jihadistes de l'EI lui a valu les critiques du monde entier et
provoqué des émeutes meurtrières dans le sud-est de la Turquie.
Le patron du PYD, Salih Muslim, a tenté de rassurer Ankara sur ses
intentions en affirmant que ses troupes quitteraient Tall Abyad sitôt
l'ordre et la sécurité restaurés.
"La Turquie ne doit pas s'inquiéter", a-t-il plaidé dans un entretien
publié mercredi par le quotidien turc Hürriyet. "Les deux côtés de la
frontière sont habités par notre peuple. Comment pourrait-on être
hostile à notre propre peuple?", a-t-il demandé.
Expert au centre d'études Tepav d'Ankara, Nihat Ali Özcan interprète
d'abord les ambitions kurdes dans le nord de la Syrie comme "une
revanche contre la politique d'arabisation du régime syrien dans les
années 1960".
Mais il n'en cache pas les dangers pour Ankara. "Ce qui se passe avec
l'EI cache un conflit ethnique qui risque de déborder en Turquie",
conclut M. Özcan.
(AFP, 17 juin
2015)
Erdogan dénonce la peine de mort infligée à Morsi
Le président turc Recep Tayyp Erdogan a sévèrement dénoncé mardi la
confirmation par la justice égyptienne de la peine de mort infligée à
l'ex-président islamiste Mohamed Morsi, qualifiée de "massacre contre
les droits fondamentaux et les libertés".
"Il est vital pour la paix sociale et la restauration de la stabilité
en Egypte d'empêcher l'application du verdict de mort infligé à M.
Morsi", a estimé M. Erdogan dans un communiqué, appelant la communauté
internationale à "agir".
Le gouvernement islamo-conservateur de M. Erdogan, alors Premier
ministre, était un proche soutien de l'islamiste Mohamed Morsi après
son élection à la tête de l'Egypte en 2012, espérant qu'il aiderait à
ranimer l'influence de la Turquie dans la région.
La Turquie s'est insurgée contre sa destitution par l'armée et M.
Erdogan critique depuis régulièrement son homologue égyptien actuel
Abdel Fattah al-Sissi. (AFP, 17 juin
2015)
La Turquie ne fournit pas d'informations à la Belgique malgré l'accord
La Turquie ne livre guère d'informations à la Belgique sur les
candidats combattants belges qui se rendent dans ce pays dans le but de
pénétrer en Syrie malgré l'accord de coopération conclu en janvier
2013, ressort-il d'une réponse fournie par le ministre de l'Intérieur,
Jan Jambon, à une question écrite du député Benoît Hellings (Ecolo).
Le député voulait notamment connaître le nombre de refoulements de
candidats belges depuis la signature de l'accord ou savoir si des
mineurs se trouvaient parmi eux. "Les données disponibles demeurent
malheureusement peu précises", indique M. Jambon (N-VA).
Le ministre invoque diverses raisons: plusieurs services s'occupent en
Turquie du contrôle aux frontières et différents intervenants sont
également impliqués dans les contrôles à l'intérieur du pays. Qui plus
est, une règle interne turque limite la communication d'informations.
"De manière générale, le pays fournit par conséquent des informations
relatives aux entrées et sorties dans le pays sans plus. Ainsi, sur les
rares cas de refoulements effectivement traités en 2014, il n'y a pas,
à ce stade, de transmission par les autorités turques d'information
autre que la date de l'interpellation", précise-t-il.
L'année en cours devrait être celle de la redynamisation de la
coopération policière enclenchée en 2013 par la signature d'un
"memorandum of understanding", estime le ministre qui signale au
passage que l'année 2014 a été marquée par une vaste réorganisation de
la police turque. Au mois de septembre, une mission conjointe
Intérieur-Justice-Affaires étrangères partira en Turquie pour
concrétiser cette intention.
En mai 2013, la ministre de l'Intérieur de l'époque, Joëlle Milquet,
s'était déjà rendue en Turquie pour y discuter avec les autorités. Elle
avait rencontré diverses personnalités dont Recep Tayip Erdogan, alors
Premier ministre. Les ministres des deux pays s'étaient mis d'accord
sur un échange constant d'informations et un renforcement de la
coopération policière et judiciaire. Au mois de juin de cette année-là,
quatre jeunes venant de Belgique avaient été interpellés à la frontière
syrienne et rapatriés.
"Deux ans après, on peut constater que cet accord n'est pas une grande
réussite. Or, aujourd'hui, la seule façon de maîtriser le flux de
combattants vers la Syrie, c'est de savoir qui est où. Et les services
turcs le savent mais, manifestement, la Turquie ne fait pas sa part du
travail en termes d'information. Est-cela qui justifie que l'on se
montre aussi coulant avec elle? Le ton très mesuré de la Belgique, que
ce soit pour les événements de la place Taksim ou dans la
reconnaissance du génocide arménien, n'amène même pas la coopération
policière", a déploré le député. (Belga, 16 juin 2015)
Des milliers de Syriens fuyant les combats de Tall Abyad entrent en Turquie
Des milliers de Syriens fuyant les combats entre les Kurdes et l'Etat
islamique pour le contrôle de la ville de Tall Abyad sont entrés
dimanche en Turquie qui a rouvert sa frontière à ces réfugiés, après
l'avoir maintenue fermée pendant des jours.
En début de soirée, une longue file de réfugiés, beaucoup avec leurs
effets personnels entassés dans des sacs, a commencé à traverser dans
l'ordre le point de passage d'Akçakale, tandis que des milliers
d'autres attendaient de l'autre côté de la frontière, a constaté un
photographe de l'AFP.
Ces Syriens avaient fui dans l'espoir de se rendre en Turquie, mais
l'armée turque les en avaient jusqu'alors empêchés, utilisant même des
canons à eau pour les tenir à l'écart, selon le photographe.
Après avoir passé la nuit coincés entre les combats et les barbelés,
nombre d'entre eux réclamaient de l'eau, les températures dépassant 35
degrés Celsius dans la journée, et des travailleurs humanitaires turcs
lançaient des bouteilles dans la foule d'où des dizaines de mains se
levaient pour les attraper.
Après avoir été soumis à un contrôle sanitaire et enregistrés par les
autorités turques, ceux ayant des parents en Turquie étaient autorisés
à rester avec eux, les autres devant être emmenés plus tard dans des
camps de réfugiés déjà existants, a souligné l'agence de presse Dogan.
La télévision turque a évalué à 3.000 le nombre total des personnes qui
devraient ainsi entrer en Turquie, mais le correspondant de l'AFP a
estimé qu'il y en avait bien plus.
Les autorités turques avaient annoncé mercredi qu'elles allaient fermer
localement la frontière, "sauf en cas de tragédie humanitaire".
Les responsables à Akçakale ont fait savoir plus tôt dans la journée de
dimanche que l'autorisation avait été finalement donnée de laisser
entrer en Turquie les Syriens massés à proximité de cet endroit.
Les forces kurdes sont parvenues dimanche à l'entrée de Tall Abyad et
sont en train d'y combattre les forces de l'organisation Etat
islamique, a affirmé à l'AFP un commandant kurde sur place.
"Nous sommes arrivés à 50 mètres de l'entrée est de la ville et nous
combattons l'EI à un barrage", a assuré Hussein Khojer, un commandant
des Unités de protection du peuple kurde (YPG) à Tall Abyad.
Les Kurdes veulent reprendre cette cité peuplée d'Arabes et de Kurdes
pour priver l'EI d'un important point d'entrée d'armes et de
combattants jihadistes.
Avant que la frontière dans la région ne soit fermée la semaine
dernière, la Turquie avait déjà accueilli plus de 13.500 Syriens ayant
fui les combats pour le contrôle de Tall Abyad, ont affirmé des
responsables turcs.
Depuis que le conflit syrien a éclaté, en 2011, la Turquie a accepté
sur son sol 1,8 million de réfugiés en provenance de Syrie. (AFP, 14 juin
2015)
Entretien Poutine-Erdogan à Bakou, notamment sur l'énergie et la Syrie
Le président russe Vladimir Poutine s'est
entretenu samedi avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan,
notamment sur l'énergie et la Syrie, en marge des Jeux européens de
Bakou dont ils avaient assisté la veille à la cérémonie d'ouverture,
ont rapporté les agences de presse russes.
M. Poutine était accompagné de son ministre des Affaires étrangères
Sergueï Lavrov et de responsables du secteur énergétique lors de cet
entretien à huis clos, selon les médias russes.
Avant le début de l'entretien, les deux hommes ont échangé quelques
mots le temps d'une séance de photos, le président turc commentant
l'absence de dirigeants de l'Union européenne aux premiers Jeux
européens de l'histoire, cibles de nombreuses critiques en raison des
atteintes aux droits de l'Homme en Azerbaïdjan.
"Cela s'appelle les Jeux européens mais il n'y a en fait aucun
responsable de pays membres de l'UE ici", a déclaré M. Erdogan, proche
allié du président Ilham Aliev, selon des propos cités par les agences
turques.
"La Turquie, candidate à l'adhésion à l'UE, représente l'Union
européenne tout entière", a dit en souriant M. Poutine, selon des
images télévisées.
Selon les médias turcs, l'entretien entre les deux hommes a duré une heure et demie.
Outre le chef de la diplomatie russe, Vladimir Poutine était accompagné
du ministre de l'Energie Alexandre Novak, du chef de l'agence russe de
l'énergie nucléaire (Rosatom) Sergueï Kirienko et du patron du géant du
gaz Gazprom Alexeï Miller, selon le site du Kremlin.
La délégation turque comprenait quant à elle les ministres des Affaires
étrangères Mevlut Cavusoglu et de l'Energie Taner Yildiz.
Cette rencontre, la première entre MM. Poutine et Erdogan depuis une
visite d'Etat du président russe en décembre en Turquie, devait selon
le porte-parole du Kremlin aborder notamment le projet de gazoduc
TurkStream qui doit permettre d'alimenter la Turquie en gaz russe et
dont la construction doit commencer à la fin du mois.
Le gazoduc TurkStream doit permettre à la Russie de livrer du gaz à
l'Europe sans passer par l'Ukraine, mais l'accord intergouvernemental
entre Moscou et Ankara n'a toujours pas été paraphé, en raison selon la
presse russe de difficultés à se mettre d'accord sur les prix.
MM. Poutine et Erdogan devaient aussi discuter de la situation en Syrie
au cours de leur entretien qualifié d'"important" par le porte-parole
de la présidence russe Dmitri Peskov.
A l'issue de sa rencontre avec M. Erdogan, M. Poutine s'est entretenu
avec le président d'Azerbaïdjan et l'a félicité pour le "spectacle
impressionnant" de la cérémonie d'ouverture, selon l'agence TASS. (AFP, 13 juin
2015)
Cumhuriyet: Le régime a facilité l'entrée de jihadistes en Syrie
Le quotidien turc Cumhuriyet a affirmé vendredi que le gouvernement
avait facilité l'entrée des combattants jihadistes en Syrie, une
semaine après avoir provoqué sa fureur en diffusant des images
suggérant qu'il leur avait aussi livré des armes.
Dans son édition de vendredi, le journal proche de l'opposition écrit
que les services de renseignement turcs (MIT) ont loué deux bus qui ont
servi le 9 janvier 2014 à faire illégalement entrer en Syrie à partir
du poste-frontière de Reyhanli (sud-ouest) plusieurs dizaines de
rebelles islamistes hostiles au régime de Damas.
A l'appui de ses allégations, Cumhuriyet publie les photos des deux
véhicules interceptés par les forces de l'ordre turques au lendemain de
l'opération, dans lesquels ont été retrouvés des armes et des munitions.
Selon le journal, les chauffeurs des deux véhicules, brièvement
interpellés, ont affirmé aux enquêteurs que leurs bus avaient été loués
par le MIT, qui leur a présenté leurs passagers comme de simples
réfugiés syriens.
Il y a une semaine, Cumhuriyet a suscité la colère du gouvernement
islamo-conservateur turc en publiant des images d'armes dans des
camions du MIT interceptés en janvier 2014 par les gendarmes turcs près
de la frontière syrienne.
Cette opération alimente la polémique depuis que des documents
officiels publiés sur internet ont révélé que ces armes étaient
destinées aux groupes jihadistes.
Le président Recep Tayyip Erdogan, qui a toujours nié tout soutien à
ces combattants, a riposté en portant personnellement plainte contre le
quotidien et son rédacteur-en-chef, Can Dündar, réclamant contre eux la
prison à vie.
A quelques jours des élections législatives de dimanche, ce nouveau
bras de fer entre le chef de l'Etat et un média a relancé l'inquiétude
de l'opposition turque et des ONG de défense de la liberté de la
presse, qui dénonce la dérive autoritaire de M. Erdogan.
Quelque 400 intellectuels, artistes ou universitaires, dont le prix
Nobel de littérature Orhan Pamuk, ont manifesté leur soutien au journal
dans une tribune.
M. Erdogan espère une large victoire de son parti aux législatives de
dimanche, afin de réformer à sa main la Constitution en renforçant ses
pouvoirs. (AFP, 5 juin
2015)
Une Française qui avait rejoint les jihadistes en Syrie arrêtée en Turquie
La police a arrêté en début de semaine dans le sud-est de la Turquie
une Française qui rentrait de Syrie, où elle avait épousé un combattant
du groupe Etat islamique (EI), a-t-on appris de source officielle
turque jeudi.
Sonia Belayati, 22 ans, a été interpellée mardi à l'aube dans une gare
routière de la province de Sanliurfa, grâce à un signalement fourni par
la France, a précisé à l'AFP un responsable turc sous couvert
d'anonymat.
Selon cette source, la jeune femme était arrivée en mars en Turquie via
Istanbul, avant d'entrer illégalement en Syrie pour y rejoindre l'EI.
"Elle a travaillé pour l'organisation terroriste Daesh pendant trois
mois. Puis elle s'est mariée avec un combattant étranger haut placé du
groupe", a-t-il ajouté.
La jeune Française s'est ensuite séparée de cet homme et a été
incarcérée dans une prison de l'EI. Une fois remise en liberté, elle a
réussi à repasser la frontière pour regagner la Turquie, selon ce
responsable.
Les autorités turques ont engagé contre elle une procédure d'expulsion.
Longtemps critiqué pour ne pas suffisamment lutter contre les filières
de recrutement jihadistes qui traversent son territoire vers la Syrie,
le gouvernement islamo-conservateur turc a nettement renforcé récemment
les contrôles à ses frontières.
Ankara a annoncé avoir inscrit plus de 13.500 noms sur sa "liste noire"
des citoyens étrangers interdits d'entrée sur son territoire en raison
de leurs sympathies présumées pour les jihadistes qui combattent le
régime du président syrien Bachar al-Assad.
La Turquie a également indiqué avoir déjà expulsé plus de 1.350 personnes suspectes de vouloir rejoindre les rangs de l'EI.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan exige depuis le début de la
guerre civile syrienne le départ du président Assad, devenu sa bête
noire. (AFP, 4 juin
2015)
La Turquie joue au poker sunnite en Syrie
Christophe Lamfalussy, La Libre Belgique, 4 juin 2015
Le 21 février dernier, les forces turques se sont
enfoncées en Syrie sur une profondeur de 25 km, non pas pour porter le
fer dans le conflit syrien, mais pour aller chercher le tombeau du
grandpère du fondateur de l’Empire ottoman, Suleiman Shah. Pas un
coup de feu n’a été tiré. L’Etat islamique n’a pas bronché. Et le
tombeau a été ramené à la frontière turcosyrienne, avec sa garde
rapprochée.
Depuis qu’Erdogan a rompu en 2011 les liens avec le
régime de Bachar al Assad, c’est la seule incursion militaire turque
en Syrie – et le signe qu’Ankara veut à tout prix éviter toute
confrontation de ses troupes sur le sol syrien. Car ce conflit ne lui
apporte que des ennuis : près d’1,5 million de réfugiés s’incrustent
dans le pays; les filières de djihadis tes, d’armes et de pétrole
prospèrent, et la population kurde est en ébullition, prête à
infliger une défaite électorale au parti au pouvoir, l’AKP, lors des
législatives de ce dimanche 7 juin.
Livraisons d’armes en Turquie
Mais la Turquie ne reste pas inactive. En tournant
le dos à son allié syrien et en tissant des liens avec les
monarchies sunnites du Golfe arabo-persique, Erdogan a rompu avec ce
vieux rêve de la Turquie moderne de servir d’interface économique
entre l’Est et l’Ouest. Le fameux principe de la diplomatie AKP –
“zéro problème avec les voisins” – a été abandonné. Ankara a pris
parti contre le régime syrien proiranien, avec les encouragements de
la France, du Royaume-Uni et des “Amis de la Syrie”.
En mars 2013, le “New York Times” indiquait que plus
de 160 vols cargo militaires, surtout en provenance du Qatar et
d’Arabie saoudite, avaient atterri depuis janvier 2012 en Turquie et
en Jordanie. Ces avions étaient remplis d’armes et de munitions à
destination des rebelles dits “modérés”, mais dont on sait qu’ils
changèrent d’allégeance rapidement pour rejoindre des groupes plus
structurés, comme l’Etat islamique qui émergea en 2014.
Ces livraisons d’armes se sont poursuivies au cours
des mois. Un journal turc laïc, le “Cumhuriyet”, vient de diffuser des
images de camions transportant des munitions vers les zones rebelles
et interceptés en janvier 2014 par un magistrat turc local,
aujourd’hui taxé de traître par le président Erdogan.
Axe Turquie-Qatar-Arabie saoudite
Ce n’est pas le plus important. Depuis février,
selon plusieurs sources, la Turquie a rejoint un axe sunnite avec
l’Arabie saoudite et le Qatar, qui agit à la fois sur le plan
militaire et diplomatique. Militaire, en soutenant une “Armée de la
conquête” (“Jaish alFatah” en arabe) qui accumule les conquêtes dans
le nordouest de la Syrie. Cette nouvelle alliance s’est emparée
d’Idlib et de Jisr al-Choughour, un verrou vers la ville d’Alep. Le
groupe est composé de salafistes combattant pour Ahrar al-Sham, mais
aussi des djihadistes du Front AlNosra, toujours considéré par les
Occidentaux comme une filiale syrienne d’Al Qaïda. Son chef alJolani
a accordé une rare interview en mai à la chaîne Al Jazeera en
promettant de ne pas utiliser la Syrie comme un tremplin pour attaquer
l’Occident et de respecter les minorités. Cette ten tative de
normaliser l’image d’Al-Nosra a pour but de présenter une
alternative raisonnable à l’Etat islami que, jugé infréquentable
même par les Etats arabes qui craignent que l’éclatement de l’Irak et
de la Syrie ne se propage à leurs pays.
L’Occident sans réelle stratégie
L’offensive diplomatique de l’axe DohaAnkaraRiyad
a été menée par le Qatar, qui a réussi à calmer les craintes
saoudiennes à propos des Frères musulmans, soutenus par la Turquie et
le Qatar. Cet axe plaide pour la création de zones de sécurité et
d’interdiction de survol en Syrie, mais n’a pas encore réussi à
convaincre Washington.
Car l’Europe et les EtatsUnis, sans réelle
stratégie, plaident pour une “solution politique” en Syrie. Des
contacts ont repris à ce sujet avec la Russie, qui se demande si le
régime de Bachar al Assad tiendra. Mais l’axe sunnite a une longueur
d’avance. “Ces trois pays se posent la question de lancer un processus
politique alors qu’on est en train de gagner sur le terrain”, explique
un diplomate. Et leur objectif est clair: établir un régime à
dominante sunnite en Irak et en Syrie, deux pays aujourd’hui dirigés
par des chiites et soutenus par l’Iran. La menace est assez claire pour
Damas, qui affirme avoir reçu ces derniers jours le renfort de près
de 7 000 combattants iraniens et irakiens.
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Anastasiades: New Ankara gov’t may affect Cyprus talks
Both sides in Cyprus must work to find a solution that does not create
winners or losers on the divided island, Greek Cypriot leader Nicos
Anastasiades told Hürriyet in a recent interview, adding that a new
government in Turkey may have a “direct effect” on the talks that
recent got back on track.
“Depending on who is going to form the coalition government in Turkey,
or whether there is going to be a new election, I think the situation
will affect Cyprus,” Anastasiades said.
“I do not want to make any comments on the internal situation in
Turkey. All I can say is that, as Cypriots, knowing that a key element
of the decision-making is in Ankara, the situation is definitely
dependent on the government that is in power and how helpful it might
be,” he added.
Referring to the recently reinvigorated talks, Anastasiades said he and
Turkish Cypriot leader Mustafa Akıncı, who was elected in April, shared
the same vision. “It is indeed a crucial moment for Cyprus. Full of
hope … [We share] a vision to work tirelessly in order to find a
solution on the agreed basis of a bi-zonal, bi-communal federation with
political equality in a single sovereignty, single-citizenship and
single-international legal personality.”
“The climate is quite positive due to the political history of Mr.
Akıncı. Of course, my own commitment is well-known. This is the moment
that we have to work for in order to find, as soon as possible, a
solution that will not create losers or winners,” he said.
“After 41 years, and with the presence of two leaders who are committed
to the reunification of the island, I think we have a great chance. It
is one of the best chances we have had ever since the problem was
created,” Anastasiades added.
The Greek Cypriot president declined to give an exact timeframe for the talks, preferring instead to say “the soonest possible.”
“There are no timeframes, because if you set timetables it means you
are under pressure. This has been demonstrated in the past … It proved
counterproductive and ineffective, with the most apt example being the
process that led to the Annan plan,” he said, referring to the plan
named after the former United Nations Secretary General Kofi Annan that
was rejected by Greek Cypriots in a 2004 referendum.
Anastasiades said Turkey’s contribution to talks is vital, as a number of core issues are directly dependent on Turkey.
“I will give you an example with regard to Confident Building Measures
[CBMs]. We are talking about the opening of many more crossing points
[between northern and southern Cyprus]. But the most important crossing
points, which will benefit both communities, are being characterized by
the other side as military zones. In this respect, the demilitarization
of certain areas, or as many areas as possible, is going to be one of
the most important CBMs. But we need the support of Turkey to do this.
We also definitely need the contribution of Turkey regarding core
issues such as the withdrawal of troops, territorial adjustments,
settlers and so on,” he said.
Asked about the Turkish military presence on the island, Anastasiades said a solution would make them “anachronistic.”
“It goes without saying that if we find a solution, we consider the
presence of foreign troops to be an anachronistic concept for a modern
European state. We will discuss all the core issues in due course and I
expect that we will be in a position to find a solution,” he said.
“We are a member of the European Union. There might be a need for a
small military force to contribute towards certain obligations we have
for CSDP [Common Security and Defense Policy] missions and Search and
Rescue activities, as well as the fight against asymmetrical threats
such as terrorism. Otherwise, we support demilitarization,” he added.
“Of course, we have to take into consideration the mistrust of Greek
Cypriots toward Turkey, while at the same time we have to take into
consideration the mistrust of our Turkish Cypriot compatriots toward
the Greek Cypriots. We will find a way. We are a European country.
Europe is one of the best solutions to give maximum protection to both
Greek Cypriots and Turkish Cypriots. It may be that, for a transitional
period, United Nations forces will have to look after the
implementation of the solution,” Anastasiades added.
“The most important thing is for the solution to be a win-win situation
and for the people to accept it. This is quite important. Nobody can
ignore the concerns of the Greek Cypriots or the concerns of the
Turkish Cypriots. It should be a balanced compromise and it should not
ignore the protection of human rights and the Acquis,” he said.
Natural gas exploration rights around the island remain a core issue in
the negotiations. Italian oil and gas firm ENI was recently licensed by
the Greek authorities for search activities in the Mediterranean,
Anastasiades recalled.
“They have carried out two exploratory drillings but due to technical
reasons, they have currently suspended their drilling. For the time
being, apart from the management of the already discovered natural gas
in the Aphrodite field, there are no plans for further drillings. Of
course, the obligations of ENI are there. We are negotiating to give
them the time they need in order to overcome these technical issues,”
he said.
(hurriyetdailynews.com, June 11, 2015)
Akinci: un accord de paix est possible dans les mois à venir
Le dirigeant chypriote-turc Mustafa Akinci n'est pas un "magicien",
mais avec quelques soutiens de poids, il espère pouvoir en finir avec
la division de Chypre dans les mois à venir, a-t-il dit vendredi en
marge de réunions à l'ONU à New York.
Le dirigeant récemment élu la tête de la République turque de Chypre du
Nord (RTCN), reconnue seulement par Ankara, a notamment rencontré le
secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon pour évoquer le
processus de paix.
M. Akinci, élu il y a deux mois, lui a fait part de son optimisme: "Je
ne suis pas magicien et ce serait difficile de penser qu'on peut
résoudre cela d'ici la fin de l'année", a-t-il dit à l'AFP.
"Mais je suis prêt à vous affirmer qu'il s'agit d'une question de mois,
pas d'années. C'est ce que je crois", a ajouté Mustafa Akinci, qui a
rencontré son homologue de la République de Chypre, Nicos Anastasiades,
fin mai pour une entrevue informelle.
Au cours de cette rencontre, les deux dirigeants ont traversé ensemble
la "ligne verte" de démarcation entre les parties sud et nord, à
Nicosie, ce qui a constitué une grande première.
"Ce n'est pas un secret qu'il n'y a plus rien sur quoi discuter. Chaque
point de la question chypriote a été largement négocié depuis des
années", a jouté M. Akinci. "Ce dont nous avons besoin, c'est d'une
volonté politique".
Diverses mesures ont été prises en vue d'un rapprochement des deux
parties de cette île coupée en deux depuis 1974 et l'invasion du tiers
nord de l'île méditerranéenne par la Turquie, en réaction à un coup
d'Etat nationaliste visant à la rattacher à la Grèce.
Parmi ces mesures, de nouveaux points de passage pour traverser la
"ligne verte" ont été ouverts, les réseaux de téléphonie mobile ont été
harmonisés et ceux d'électricité ont été reliés.
Lors de sa rencontre avec le secrétaire général, M. Akinci a requis
l'expertise de l'ONU pour aider à nettoyer 28 champs de mines dans le
nord de Chypre, après que la Grèce a indiqué leurs emplacements précis.
"C'est un processus initié par les dirigeants, mais nous aurons besoin
d'aide de parties intéressées", a repris M. Akinci, faisant allusion à
la Turquie, à la Grèce, à la Grande-Bretagne, à l'Union européenne, aux
Nations unies et aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité, à
qui il sera demandé d'appuyer un accord de paix final par le biais d'un
soutien politique et financier.
L'élection fin avril de M. Akinci, favorable de longue date à une réconciliation, a ravivé les espoirs d'une solution de paix. (AFP, 5 juin
2015)
Immigration
/ Migration
Turkey ranks bottom in migrant integration report with flow of refugees
Turkey’s legal framework hinders the integration of migrants, and the
country ranks bottom of a list of 38 developed nations, according to
the latest world ranking by a Brussels-based think tank.
Turkey is failing to integrate migrants amid an increased flow of
refugees from Syria, according to the Migrant Integration Policy Index
(MIPEX) 2015 report released on June 23.
“Immigrant workers and their families have restricted rights and
little-to-no state support. The policies are unfavorable for labor
market mobility, education, and political participation, even compared
to other new countries of immigration in Central and Southeastern
Europe,” said the report.
Turkey also has the weakest protections against discrimination because
a dedicated anti-discrimination law and agency are still lacking and
pending approval by parliament, the report stated.
The country’s relative strength, family reunion, is still incompatible
with EU law and weak compared to laws in most MIPEX countries, it
added. Settled immigrants face not only a slightly unfavorable path to
citizenship, as in several new countries of immigration, but also one
of the least favorable paths to simply a long-term residence permit,
far below EU standards, it added.
A reform of Turkey’s asylum and migration policies is now less about
relations and accession to the EU and more about the future of the now
1.7 million registered Syrian refugees, who are projected to reach 2.5
million by the end of 2015, the project’s authors said. Turkey is now
the largest host country of refugees in the world, with just 250,000 in
25 refugee camps and the rest in cities across the country.
The MIPEX 2015, led by the Barcelona Centre for International Affairs
(CIDOB) and the Migration Policy Group (MPG), conducted a complete
review of integration outcomes, policies, and beneficiaries in all EU
member states, as well as Australia, Canada, Iceland, Japan, New
Zealand, Norway, South Korea, Switzerland, Turkey and the United
States.
For Turkey, Istanbul Bilgi University’s European Institute and
Kemerburgaz University have been the official partners of the MIPEX
Project since 2013 and have collected and analysed the data for Turkey.
(hurriyetdailynews.com, June 23, 2015)
Affaire Özdemir: le cdH de Schaerbeek n’a plus aucun conseiller communal
Le cdH schaerbeekois prend l’eau: le dernier conseiller communal
humaniste a «pris ses distances» avec le parti. Auquel il reproche le
manque de clarification concernant la démission forcée de Mahinur
Özdemir.
Le conseiller communal schaerbeekois Seydi Sag a lié l’acte à la parole
mardi soir, en quittant les bancs de son groupe et du même coup le
conseil communal, comme il l’avait annoncé la veille, faute d’avoir eu
les explications que la section locale du cdH a demandées à la
présidence du parti au sujet de la démission forcée de Mahinur Özdemir,
sur fond de non-reconnaissance par celle-ci du génocide arménien.
Seydi Sag n’a pas dit clairement mardi soir qu’il quittait le cdH pour autant.
La veille, il avait expliqué au journal La Capitale qu’une semaine
après l’envoi d’un courrier de demande d’explications à la présidence
du parti, la section locale n’avait reçu aucune explication de la part
du président, ni de proposition de rendez-vous.
«La moindre des choses: écouter les membres de la section locale»
«La moindre des choses était d’écouter les membres de la section
locale, de nous informer de cette décision. On ne nous a pas demandé
notre avis... Je suis le dernier conseiller communal cdH et je devais,
au prochain conseil, devenir le chef de groupe. Vous imaginez un peu le
malaise», avait ajouté Seydi Sag précisant qu’il prendrait ses
distances avec le parti, «tant qu’il n’aurait pas de réponse».
Dont acte mardi soir.
Aucun conseiller cdH ne siège donc actuellement au conseil. Le centre
démocrate Humaniste compte par contre toujours deux échevins: Denis
Grimberghs (Finances, Mobilité et Logement), et Mohamed El Arnouki
(Espaces verts et Famille).
Les défections de Mahinur Özdemir et de Seydi Sag ne mettent pas la
majorité Liste du Bourgmestre (B. Clerfayt)-Ecolo-cdH en danger. Quelle
que soit l’issue de cet épisode, celle-ci compte encore 28 membres sur
47. (L'Avenir, 24 juin 2015)
Ministre-président de Bruxelles Rudi Vervoort sur génocide et Emir Kir
Le bourgmestre de Saint-Josse, Emir Kir (PS) est de nouveau sous tous
les projecteurs depuis que jeudi dernier le Premier ministre Charles
Michel (MR) a officiellement reconnu le génocide des Arméniens au nom
de l’Etat belge. Invité de Pascal Vrebos, dimanche midi, le
ministre-président bruxellois Rudi Vervoort s’est montré un brin agacé
lorsque l’animateur lui a posé la question de savoir si M.Kir risque
l’auto-exclusion du Parti socialiste. L’Excellence éveroise a répété
que “le PS (qui reconnaîtra officiellement lui aussi ce génocide) devra
être suivi, sans exception par l’ensemble des députés”... (La Libre
Belgique, 22 juin 2015)
Affaire du cabinet Milquet : la Justice marque le coup
Les perquisitions, hier, dans les bureaux de la ministre Joëlle Milquet
et à son domicile indiquent une accélération de l'instruction
judiciaire sur les emplois fictifs suspectés au cabinet de l'Intérieur
en 2014. Et aussi une détermination de la justice vis-à-vis du monde
politique, même si celle-ci sait qu'elle doit faire preuve de prudence.
En février 2014, dans une série de deux articles, Le Vif/L'Express
s'interrogeait sur l'embauche suspecte, à six mois des élections
fédérales et régionales du 25 mai, d'au moins huit nouveaux
collaborateurs aux cabinets de l'Intérieur et de l'Egalité des chances,
soit les portefeuilles que détenait alors Joëlle Milquet au sein du
gouvernement Di Rupo.
Etonnant : nous constations que ces collaborateurs présentaient tous un
même profil bruxellois et politique. La plupart d'entre eux avaient été
élus ou avaient figuré comme candidats CDH aux élections locales de
2012 dans des communes comme Molenbeek, Anderlecht,
Saint-Josse-ten-Noode, Bruxelles-Ville, etc., là où précisément la
candidate bruxelloise Milquet battait campagne. Parmi ceux-ci, Mustafa
Özdemir, conseiller à Saint-Josse, qui a récemment annoncé son départ
du CDH suite à l'éviction de sa soeur Mahinur.
Nous avions également mis la main sur des profils de fonction qui, pour
chacun de ces collaborateurs, décrivaient un certain nombre de tâches à
remplir pour la préparation du scrutin du 25 mai. Sur chaque profil,
était indiqué de manière particulièrement ostensible : "A faire en
dehors des heures de travail et les jours de congé". La liste des
tâches était tout de même très longue pour n'être accomplie qu'en
dehors des heures de travail. En outre, certaines tâches - comme cette
"réunion chaque vendredi" avec le secrétaire particulier de la ministre
ou la "conception de la revue de presse Ville et Région pour 9h le
matin", la "veille médiatique des JT de Télé Bruxelles (+l'interview de
12h45, des JP Bruxellois sur Vivacité..." - paraissaient difficilement
réalisables en dehors des heures de travail. Par ailleurs, des sources
directes, proches de la ministre, nous avaient confirmé que ces
collaborateurs travaillaient bien pour la campagne au sein du cabinet.
Lors de notre premier article, Joëlle Milquet nous a avait répondu
qu'il s'agissait-là d'insinuations absurdes, voire d'accusations
calomnieuses et que jamais elle n'avait préparé de campagne à partir de
son cabinet. Pour le second article, qui révélait les profils de
fonction, elle ne nous n'avait plus répondu et sa porte-parole nous
avait renvoyé vers le CDH de Bruxelles.
L'ENQUÊTE. Les articles du Vif ont visiblement titillé la justice
puisqu'une information judiciaire a rapidement été ouverte au parquet
de Bruxelles. En jeu : une infraction à la loi sur les dépenses
électorales. Mais, à ce stade de la procédure aucun devoir d'enquête
n'a été demandé. Le dossier à l'information est ensuite remonté,
quelques mois plus tard, au parquet général, ce qui est logique car les
affaires touchant un ministre sont du ressort de la cour d'appel. Mais
il a fallu attendre fin janvier 2015, près d'un an après la publication
des articles du Vif, pour que le conseiller Frédéric Lugentz soit saisi
du dossier pour l'instruire. Pourquoi une si longue hésitation ?
Lancer l'armada judiciaire avant les élections aurait été très risqué,
car la candidate Milquet aurait pu mettre un éventuel mauvais résultat
électoral sur le compte de la publicité d'une telle action de la
justice. Cela dit, l'instruction a été ouverte bien longtemps - plus de
six mois - après les élections... Une explication tiendrait à la
personnalité de la principale intéressée. Poids lourd en politique,
Joëlle Milquet était ministre de l'Intérieur à l'époque des faits et
elle est aujourd'hui ministre de l'Education en fonction au sein du
gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Depuis la loi de 1998
qui règle la responsabilité pénale des ministres, ce genre de procédure
judiciaire n'a été en mise en oeuvre qu'une fois, à l'égard de
Jean-Claude Van Cauwenberghe, mais jamais encore pour un ministre
fédéral. Les magistrats marchent donc sur des oeufs. Certes, depuis les
affaires Inusop et Agusta, le monde judiciaire est attentif aux dérives
du monde politique. Mais il reste néanmoins prudent. Il ne veut pas se
voir reprocher de prendre une quelconque revanche par rapport au sort
que le politique lui réserve depuis pas mal d'années, notamment sur le
plan budgétaire.
Cela dit, le juge Lugentz et ses enquêteurs ont frappé fort, hier, en
perquisitionnant tous azimuts, entre autres les bureaux de la ministre,
place Surlet de Choquier, et son domicile. C'est qu'outre les articles
du Vif, ils devaient disposer d'indices suffisamment sérieux pour agir
de la sorte. On ne mobilise pas trente policiers pour rien. De telles
perquisitions à l'encontre d'un ministre en fonction ne se décident pas
à la légère, mais collégialement par plusieurs magistrats de la cour
d'appel. Il aura aussi fallu l'accord du procureur général de Bruxelles.
LA SUITE. Comme nous l'avons déjà écrit (Le Vif-L'Express du 8 mai),
l'enquête ne sera pas simple, même si Lugentz n'est pas un débutant en
matière d'investigations sensibles. C'est lui qui, en 2009, avait mené
la délicate instruction sur les enquêteurs du dossier KB-Lux. Démarrer
l'instruction du dossier Milquet avec tant de retard n'est toutefois
pas un cadeau, tant pour mettre la main sur des indices probants que
pour recueillir des témoignages fiables.
Les enquêteurs ont choisi d'effectuer les perquisitions avant les
vacances d'été, sans doute pour pouvoir examiner à l'aise ce qu'ils ont
récolté (documents, PC, GSM...), sans subir de pression médiatique. Il
est probable qu'à un moment donné de l'enquête, Joëlle Milquet soit
interrogée par le magistrat instructeur, mais cela ne devrait pas se
produire avant plusieurs mois. Pour l'heure, aucune inculpation n'a été
prononcée et la ministre bénéficie bien sûr de la présomption
d'innocence. Lorsque le juge Lugentz aura terminé son instruction, il
remettra ses conclusions au procureur général, lequel pourra requérir
un éventuel règlement de procédure devant la chambre des mises en
accusation qui, au niveau de la cour d'appel, décide du renvoi ou non
d'une affaire devant un tribunal. En l'occurrence, si une juridiction
de fonds devait se pencher sur un dossier impliquant un ministre, ce
serait une chambre à sept juges de la cour d'appel, comme le veut la
loi de 1998. (Vif/L'Express, Thierry Denoel, 17 juin 2015)
Le cabinet ministériel de Joëlle Milquet perquisitionné
La justice a procédé mardi à des perquisitions au cabinet de la
ministre de l'Education, Joëlle Milquet, a-t-on indiqué de source
officielle, confirmant ainsi une information de la RTBF.
Cette opération de police menée par une trentaine d'enquêteurs de la
police judiciaire s'inscrit dans le cadre de l'instruction du dossier
sur les collaborateurs litigieux engagés au cabinet de l'Intérieur par
Joëlle Milquet, lorsqu'elle était titulaire de ce portefeuille, six
mois avant les élections de 2014.
Les enquêteurs ont notamment emporté des documents et se sont intéressé
à des téléphones portables et des ordinateurs, indique-t-on à bonne
source.
Interrogé mardi, le porte-parole de Mme Milquet (cdH) a confirmé cette
perquisition dans les bureaux de la ministre situés place Surlet de
Chokier, à Bruxelles, ajoutant que l'intéressée n'était plus présente
sur place. Dans une déclaration à Belga, la ministre dit se "réjouir
que les vérifications d'usage que permet une instruction puissent enfin
mettre un terme définitif à ce dossier". Pour Joëlle Milquet, il n'y a
"rien de neuf à déclarer au sujet de l'instruction en cours déjà rendue
publique".
Selon elle, celle-ci repose "sur les insinuations sans aucun fondement,
démenties depuis le début et contenues dans un seul article de presse,
du Vif l'Express, datant de février 2014". La ministre s'est refusé à
tout autre commentaire.
Le parquet général a de son côté confirmé une enquête "dans le cadre
d'une instruction déjà ouverte à charge de Joëlle Milquet. Le secret de
l'instruction reste le principe général et il ne fera pas exception
dans ce cas", a ajouté le parquet général, se refusant à donner
davantage d'informations.
En février 2014, le magazine 'Le Vif/L'Express' avait révélé le
recrutement de collaborateurs de campagne par la vice-Première ministre
et ministre de l'Intérieur de l'époque, au sein de ses deux cabinets, à
six mois des élections. Selon le magazine, ces collaborateurs
semblaient uniquement chargés de préparer la campagne électorale de Mme
Milquet à Bruxelles. Une grande partie de ces nouveaux collaborateurs
s'étaient par la suite retrouvés sur les listes du cdH. (Belga, 16 juin
2015)
Texte complet de l'article du Vif/Express, 7 février 2014
La grande soirée avec Erdogan orchestrée par le frère de Mahinur Özdemir
"Toujours selon nos sources, les nouveaux collaborateurs du 2, rue de
la Loi seraient notamment chargés d’organiser ou de repérer, d’ici au
mois de mai, des événements où la candidate Milquet pourrait rencontrer
un maximum d’électeurs potentiels d’origine marocaine, turque,
congolaise... D’ailleurs, la grande soirée au Concert Noble (à
Bruxelles) qui, le 21 janvier, célébrait les 50 ans de l’immigration
turque, en présence de Joëlle Milquet et de Recep Erdogan, aurait été
orchestrée par Mustafa Özdemir, au sein du cabinet. Ce serait également
au cabinet que les invitations ont été préparées. (Extrait de l'article du Vif, 7 février 2014)
Le frère de Mahinur Özdemir, élu communal à Saint-Josse, quitte le CDH
Le frère Özdemir (à gauche) avec l'ancien ministre turc Egemen Bagis (AKP)
Au lendemain de l’exclusion de la députée bruxelloise Mahinur Özdemir
du CDH, nous vous annoncions que le parti risquait de perdre des voix
à Bruxelles, mais aussi des mandataires. C’est désormais officiel !
Vendredi, deux conseillers communaux de Saint-Josse ont envoyé un
courrier au parti pour annoncer leur départ.
Cevdet Yildiz et Mustafa Alperen Özdemir qui n’est autre que le frère
de Mahinur Özdemir se disent choqués par l’expulsion de la députée
bruxelloise et cheffe de groupe au conseil communal de Schaerbeek. Pour
rappel, Mahinur Özdemir a été mise à la porte de son parti le 29 mai
dernier, au motif d’avoir refusé de reconnaître publiquement le
génocide arménien.
Dans leur missive, les deux élus réclament que toute la lumière soit
faite sur la méthode ayant mené à cette exclusion. “Celle-ci ne semble
pas respecter tant les règles de forme que de fond relatives aux
statuts du CDH, ses principes, ceux de l’Etat de droit et de la
Convention européenne des Droits de l’Homme. Le respect des statuts et
de la charte de l’humanisme démocratique ne supporte aucune attiude
ambiguë et réclame une totale clarté; sans quoi une telle procédure
exceptionnelle apparaîtrait comme discriminatoire.”
De façon plus générale, les deux conseillers communaux dénoncent une
droitisation du CDH. “Ses tentations populistes et électoralistes
minent l’unité du parti et de nombreux membres font part de leur
incompréhension de cette décision, mais ont peur de l’exprimer
publiquement, tant à Bruxelles qu’en Wallonie”, font savoir Cevdet
Yildiz et Mustafa Alperen Özdemir.
Ces derniers font état d’un malaise réel au sein du CDH depuis quelques
années qui serait dû notamment à l’entrée en fonction de Benoît Lutgen.
“Le président du CDH ne connaît manifestement pas la réalité
sociologique de notre capitale européenne cosmopolite. D’ailleurs nous
avons reçu de nombreux té moignages de personnes de toute origine
faisant part de leur mécontentement dans cette saga. Nous voulons
porter cette voix publiquement au nom de la démocratie, de l’éthique,
de la justice et du respect de l’autre.”
Les deux élus n’envisagent pas de remettre leur mandat au CDH qui passe
donc de cinq à trois sièges dans la commune de Saint-Josse. Selon nos
informations, d’autres départs dans les communes d’Anderlecht,
Schaerbeek, Molenbeek et Bruxelles-Ville ne sont pas à exclure. (La
Libre Belgique, Pa. D., 13 juin 2015)
Emir Kir a inauguré la première mosquée à minaret à Bruxelles
Après un long silence sur la question du génocide arménien, le
Bourgmestre de Saint-Josse, Emir Kir (PS), a inauguré le dimanche 7
juin 2015 la première mosquée turque à minaret dans sa commune. “La
réalisation de ce projet constitue un tournant. Au 50e anniversaire de
l’immigration turque en Belgique, cette mosquée est une preuve de la
volonté de la communauté turque de vivre en cohésion avec la société
belge” a-t-il dit lors de la cérémonie.
Les plans de cette mosquée ont été réalisés par l'architecte belgo-turc
Sefik Birkiye qui est également l'architecte du fastueux palais du
président de la République Recep Tayyip Erdogan en Turquie. La
construction de ce palais a été contestée par une grande partie
de la population. Elle est une des raisons principales de la défaite
cuisante de l'AKP lors des dernières élections législatives en Turquie.
La
mosquée à minaret appartient à l’Union des Centres culturels islamiques
de Belgique (UCCIB), une des branches européennes du mouvement
islamiste turc Süleymancilar.
Une étude académique d'Ural Manço, publiée en 1997, donnait les précisions suivantes sur ce mouvement:
"Concurrent de toujours à la fois de Milli Görüs et de la Diyanet, le
mouvement Süleymanci est apparu en Europe en 1973. Il s'agit d'une
mouvance millénariste et antikémaliste. Son origine remonte aux années
'40, au départ du fondateur, Süleyman Hilmi Tunahan (1888-1959), de la
confrérie Naksibendi.
"Le mouvement Süleymanci regroupe des mosquées et des écoles coraniques
portant le nom de Centre culturel islamique (Islam Kültür Merkezi). Les
Süleymanci ont toujours affirmé représenter la majorité de l'islam
organisé par les immigrés en Allemagne, sans que cela puisse être
démontré dans les faits.
"Bien que présents partout en Europe, leur influence paraît
sensiblement moindre que celle de Milli Görüs. En 1992, on estimait
l'audience du mouvement en Allemagne à 20.000 membres. La sécurité
allemande dénombrait 270 centres culturels Süleymanci en Allemagne. A
l'heure actuelle, il en existe probablement une vingtaine aux Pays-Bas,
13 en Belgique et 11 en Suède. Dans ce dernier pays, ils bénéficient
d'une reconnaissance officielle exceptionnelle, au même titre que les
mosquées de la Diyanet. La Suède est le seul pays où les Süleymanci
sont mieux établis que le mouvement Milli Görüs.
"L'organisation est également présente, mais plus symboliquement, en
Suisse, en France, en Autriche et au Danemark. Il s'agit d'un groupe
fortement hiérarchisé et discret, qui n'affectionne pas
particulièrement la publicité. Des documents émanant des Süleymanci
sont rares. Le mouvement entretient également certains contacts avec
des églises en Allemagne.
"Idéologiquement, le mouvement est proche de l'extrême droite turque.
Mais il n'a jamais négligé ses contacts avec le Parti de la Juste Voie
de T. Çiller. Il arrive que des parlementaires de ce parti visitent, en
Europe, les centres culturels des Süleymanci.”*
Après la chute de Çiller, les Süleymanci ont poursuivi leurs relations
avec tous les partis de droite en Turquie, notamment avec le parti
islamiste AKP depuis son arrivée au pouvoir en 2002.
En Belgique, les Süleymanci ont été soutenus en 2012 par certains
hommes politiques, notamment Emir Kir (PS), secrétaire d'état à
l’époque, dans leurs démarches en vue d'obtenir le permis de bâtir de la mosquée à minaret.
*Source : Extrait de U. MANÇO
(1997), "Des organisations socio-politiques comme solidarités
islamiques dans l'immigration turque en Europe", Les Annales de l'Autre
Islam, Institut national des Langues et des Civilisations orientales,
n° 4, pp. 97-133
Pour qui ont voté les Turcs de Belgique?
Le vote des Turcs de Belgique n’est pas tout à fait semblable à celui de l’ensemble des Turcs résidant à l’étranger.
Les Turcs de Belgique ont largement plébiscité le parti de l’actuel
président, Recep Tayyip Erdogan, lors des élections législatives
turques, qui se tenaient ce dimanche. Le Parti de la justice et du
développement (AKP) a remporté 62,93 % des voix en Belgique. Le Parti
démocratique des peuples (HDP, pro Kurdes) – grand vainqueur des
législatives, puisqu’en obtenant 13,1 % des voix (votes turcs et
extérieurs combinés), il est entré au Parlement et fait perdre la
majorité absolue de l’AKP – a obtenu 13,49 % en Belgique. Le CHP (Parti
républicain du peuple, principal parti d’opposition en Turquie) est à
10,97 %. Le MHP (Parti d’action nationaliste) n’a, en Belgique, pas
dépassé la barre des 10 %, avec 9,11 % des voix.
Un taux de participation en hausse
Le vote des Turcs de Belgique n’est pas tout à fait semblable à celui
de l’ensemble des Turcs résidant à l’étranger. Les résultats extérieurs
à la Turquie (toutes diasporas confondues) sont les suivants : 49,95 %
pour l’AKP, 20,41 % pour le HDP, 17,04 % pour le CHP et 9,25 % pour le
MHP.
Le taux de participation, à l’étranger et en Belgique, est de 35 %. En
Belgique, ce taux est nettement supérieur à celui de l’élection
présidentielle d’août 2014, où seulement 8 % des Turcs de Belgique
s’étaient rendus au consulat pour remplir leur bulletin de vote (sur un
total de 130.000 électeurs). La différence de participation entre les
deux élections s’explique par le changement des modalités électorales
pour les résidants étrangers. Cette année, les Turcs de Belgique
disposaient de 28 jours pour aller voter. (Avec infographies: Le Soir, 8 juin 2015 )
Erdogan soutient Mahinur, Philippe Moureaux défend Emir
Nicolas Zomersztajn, Publié dans Regards n°821
Mahinur Özdemir, députée bruxelloise exclue du CDH pour ne pas avoir
reconnu le génocide des Arméniens a reçu le soutien de l’AKP d’Erdogan.
Emir Kir, député-bourgmestre PS de Saint-Josse, refusant également de
reconnaître ce génocide peut compter sur Philippe Moureaux. Comment
expliquer cette convergence de vue entre un socialiste belge et un
parti conservateur islamiste turc ?
Suite à l’exclusion de la députée bruxelloise
Mahinur Özdemir du CDH pour avoir refusé de reconnaître le génocide des
Arméniens, le parti (AKP) du Prédisent Turc Erdogan a publié un
communiqué dans lequel il qualifie cette décision d’injuste. Le très
liberticide AKP n’hésite pas souligner que « Les décision du CDH
montrent seulement que le parti ne respecte pas la liberté de
conscience et d'expression dans ses rangs. En Turquie, toutes les
différentes opinions concernant les événements de 1915 sont libres.
L'AKP croit que tous les citoyens, spécialement les parlementaires et
les politiciens, doivent pouvoir être capables de s'exprimer librement
sur ces matières historiques ».
Il va falloir que l’AKP explique alors pourquoi des
journalistes et des intellectuels turcs sont poursuivis devant les
tribunaux ou tout simplement menacés publiquement par Erdogan pour
avoir osé dire ce qu’ils pensent de sa politique et sa manière très
personnelle et très autoritaire de gouverner ce pays. Pour un parti
dont le chef de file et président passe son temps à réduire au silence
la moindre opposition, cette accusation à l’encontre d’un parti
démocratique belge montre à quel point l’AKP cherche à exercer un
contrôle idéologique sur les communautés turques d’Europe. Le message
est clair : même s’ils sont des citoyens à part entière des Etats
européens où ils vivent et où ils exercent leurs droits politiques, ils
demeurent turcs et donc soumis à la chape de plomb de l’histoire
officielle et de l’autorité de l’Etat turques.
Mais il n’y a pas que l’AKP qui est venu apporter
son soutien aux responsables politiques belges d’origine turque ne
reconnaissant pas le génocide des Arméniens. Philippe Moureaux, ancien
bourgmestre de Molenbeek s’est pleinement acquitté de cette mission en
essayant de sauver le soldat et camarade Emir Kir. Cela s’est passé sur
les ondes de la RTBF à l’émission Le grand Oral du samedi 30mai 2015
(enregistré vendredi, avant l’annonce de l’éviction du CDH de Mahinur
Özdemir).
Comme toujours, l’ancien bourgmestre de Molenbeek
cherche à impressionner ses interlocuteurs en rappelant qu’il est
historien. Historien certes, mais un rien en panne de recherche car ses
derniers travaux datent des années 70’ et sont consacrés à l’histoire
économique et industrielle des Pays-Bas autrichiens. « D’abord, je suis
historien. Et les historiens qui sont aussi des démocrates se méfient
de l'utilisation de l’histoire pour accabler des populations ». On
comprend alors que le missile est sur sa rampe de lancement et que
c’est ici que l’auditeur doit bien ouvrir ses oreilles:
« Personnellement, je regrette que Turcs et
Arméniens n’aient pas pu dialoguer et dépasser ça. Personnellement,
mais je n’ai pas une connaissance suffisante pour être totalement
affirmatif, je pense qu’il y a eu volonté de génocide, pas génocide, la
preuve c’est qu’il y a un pays même, l’Arménie ! ». Pour Philippe
Moureaux, ce ne serait qu’une histoire de Turcs et d’Arméniens qui se
tapent dessus. Non. Il y a d’un côté les Arméniens qui ont subi un
génocide, et de l’autre des Turcs dont le pays d’origine mène une
véritable politique de négationnisme d’Etat et pour qui toute idée de
reconnaissance du génocide des Arméniens est considérée comme une
atteinte à la sécurité nationale.
Quant à considérer que ce qui s’est passé entre 1915
et 1916 dans l’Empire ottoman ne serait qu’une « tentative de génocide
», il y a un pas qu’aucun historien sérieux n’oserait plus franchir
depuis longtemps. Quelle serait la réaction des Juifs si on leur disait
qu’il n’y a qu’une « tentative de génocide » parce que des Juifs vivent
encore aujourd’hui en Europe et qu’ils ont bâti l’Etat d’Israël ? On
l’imagine sans peine.
Bien qu’il prenne la précaution oratoire de préciser
qu’il ne possède pas une connaissance suffisante de la problématique,
Philippe Moureaux avance malgré tout des affirmations non fondées et
fait abstraction du consensus des historiens sur cette question, faute
de se référer à leurs travaux. Sur des sujets aussi importants, il
n’est pas possible d’avancer de tels faits sans un minimum de
référence, de la même manière qu’il ne serait pas légitime d’écrire sur
le développement industriel des Pays-Bas autrichiens sans se référer
aux travaux de Philippe Moureaux.
Pire, en faisant l’impasse sur le fait avéré que les
historiens spécialistes des crimes de masses et des génocides ont
tranché depuis longtemps la question du caractère génocidaire des
tueries de 1915-1915, l’historien que Philippe Moureaux prétend être ne
fait qu’entretenir le doute auprès du grand public qui l’écoute et s’en
tient précisément à sa qualité d’historien.
Et lorsque les journalistes s’efforcent de lui
demander son point de vue sur ses camarades de parti qui ne
reconnaissent pas le génocide des Arméniens en citant notamment
l’exemple d’Emir Kir, Philippe Moureaux répond ceci : « C’est très
facile pour nous de dire cela. Remarquez que tant que la Turquie a été
dirigée par des dictateurs proches de l’OTAN, on ne faisait pas de
procès aux Turcs. Cela étant dit, demander aux autres de penser
exactement la même chose que moi sur des faits qui ont eu lieu il y a
cent ans, ce n’est pas possible. Je voudrais plutôt qu’on essaye de se
rapprocher par le dialogue. Ce serait la sagesse, mais pour le moment
on instrumentalise ça pour mettre sur le banc toute une population.
Quant à Emir Kir, c’est un homme qui a été plébiscité par sa
population, donc certains essayent de le démolir. Il a été un excellent
ministre, il est un excellent bourgmestre, là-dessus on ne sait pas
l’avoir. Donc, on essaye de s’attaquer à lui sur d’autres critères
parce que certains ne supportent pas que quelqu’un qui a des origines
comme les siennes soit à un poste de responsabilités ».
Ainsi, Philippe Moureaux ne fait que reprendre à son
compte le relativisme culturel et les éléments de langage développés
par les autorités turques. Pour balayer d’un revers de manche toutes
les initiatives de reconnaissance du génocide des Arméniens, les
gouvernements turcs successifs ont toujours pris soin de les assimiler
à la stigmatisation des populations turques en Europe, voire à du
racisme. Le communiqué de l’AKP sur l’éviction de Mahinur Özdemir
reprend d’ailleurs cette idée en affirmant que le débat sur la
reconnaissance du génocide des Arméniens n’est qu'une « excuse pour
exprimer son hostilité envers la Turquie ».
Comment un socialiste qui veut incarner la gauche de
son parti peut ignorer que nombre d’intellectuels turcs de gauche en
pointe sur la reconnaissance du génocide des Arméniens ont été
poursuivi par la justice turque et ont subi la vindicte des autorités
pour avoir affirmé la vérité historique ? Ayant presque tous subi la
répression de la dictature militaire turque dans les années 70’ et 80’
en raison de leur militantisme marxiste ou tout simplement de gauche,
ces intellectuels affrontent aujourd’hui les menaces judiciaires et la
peur de l’emprisonnement qu’impose le gouvernement Erdogan toujours
plus liberticide.
On ne peut qu’espérer que les considérations de
Philippe Moureaux ne soient pas celles qui vont donner l’impulsion au
Parti socialiste belge qui a pourtant pleinement reconnu le génocide
des Arméniens. N’oublions pas que Philippe Mahoux avait joué un rôle
moteur dans la résolution de reconnaissance de ce génocide du Sénat en
1998 et que le Président du PS, Elio Di Rupo a rappelé que « sans aucun
doute possible, le PS reconnait le génocide arménien, qui est une
réalité historique ».
Dans un très beau discours prononcé le 24 avril 2015
à l’occasion de la commémoration du centenaire du génocide des
Arméniens, Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris, a souligné toute
l'importance de la reconnaissance de ce génocide et de sa qualification
comme tel. « Ce massacre minutieusement orchestré porte aujourd’hui un
nom –un nom que nul ne peut nier, contester ou nuancer– un nom dont
nous connaissons tous la postérité tragique au 20e siècle. Ce nom,
c'est génocide. Le peuple arménien a été victime d’un génocide et sa
souffrance est celle de l'humanité entière confrontée à la perspective
de sa disparition. Le temps ne peut pas, ne doit pas abolir cette
souffrance qui est un antidote à tous les fanatismes et tous les
totalitarismes. Commémorer le génocide arménien, c'est regarder en face
le mal radical dont l'humanité a été capable pour empêcher sa
résurgence. Derrière le devoir de mémoire, il y a la mémoire du devoir.
Ce devoir est d'abord un devoir de vérité ».
C’est ce devoir de vérité qui fait cruellement défaut à Philippe Moureaux aujourd’hui.
Comment le pouvoir turc met la pression sur les autorités belges
AKP. Trois lettres qui cristallisent toute l’attention politique. L’AKP
est le parti islamo-conservateur au pouvoir au Turquie, celui du
président Erdogan. Au CDH, on est intimement persuadé qu’il a
instrumentalisé la députée bruxelloise Mahinur Özdemir, exclue vendredi
du parti pour ne pas voir reconnu le génocide arménien. André du Bus,
député bruxellois, en veut pour preuve la présence, lundi, de la fille
du Président turc Sümeyye Erdogan dans une manifestation en soutien à
Mahinur Özdemir devant le consulat belge d’Istanbul.
André du Bus connaît bien la problématique de la non-reconnaissance du
génocide arménien par la Turquie. En avril 2013, il a effectué une
mission sur place, accompagné de Jean-Claude Defossé (Ecolo) et
Fatoumata Sidibé (FDF). Pour la petite histoire, il ne s’agissait pas
d’une mission parlementaire en bonne et due forme. La première fois que
l’idée avait été évoquée, c’était en 2012, "juste avant les élections
communales" . "Les pressions étaient réelles pour ne pas trop déranger
l’électorat d’origine turque… La mission avait été refusée de manière
radicale par le PS et le CDH." Les trois parlementaires décideront tout
de même de partir de leur propre initiative, en finançant eux-mêmes le
voyage.
André du Bus, que vous a appris cette mission ?
Elle m’a permis de comprendre à quel point la négation du génocide
arménien fait partie intégrante de l’identité turque, non seulement par
rapport aux événements de 1915-1916, mais aussi à propos de toute une
série de mesures discriminatoires envers les Arméniens en vigueur
aujourd’hui en Turquie. La négation du génocide fait partie de
l’histoire enfouie des populations turques. En Turquie. Mais aussi chez
nous.
Quel lien faites-vous entre l’AKP et les élus belges d’origine turque ?
Le pouvoir en place n’hésite pas à prendre contact avec les autorités,
qu’elles soient fédérales ou communales, pour dire sa façon de penser
(exemples ci-contre, essentiellement sur la question du génocide). Et
puis, il y a aussi le Diyanet, le ministère turc des Affaires
religieuses. Il gère toutes les mosquées turques à travers le monde :
financement, nomination des imams, rédaction des prêches. Le Diyanet
dépend directement du Premier ministre. Le pouvoir turc a donc ce
vecteur religieux pour délivrer la pensée idéologique et politique
dominante dans le pays et pour dispenser son point de vue à l’ensemble
des populations turques dans le monde. C’est vous dire que la
communauté et les élus belges d’origine turque sont tout le temps sous
la pression du pouvoir en place. Et ce qu’il faut souligner, c’est que
depuis que le président Erdogan est en place, on constate la diffusion
d’une pensée qui passe d’une identité turque à une identité musulmane.
Quel est l’enjeu chez nous ?
Les phénomènes de replis identitaires et de perte de cohésion sociale
sont une réalité. Le politique doit y trouver des solutions. Les
acteurs incontournables sont les élus d’origine étrangère. Ils doivent
jouer les intermédiaires entre les populations d’origine étrangère et
les populations belgo-belges. Ce rôle doit être assumé, activé,
renforcé. Mais aujourd’hui, ces élus - attention : pas tous ! - ont
beaucoup de mal à le faire.
Qu’est-ce qui coince, concrètement ?
Les stratégies déployées par des puissances étrangères, en l’occurrence
la Turquie via l’AKP, sont un réel frein à nos politiques d’inclusion.
Elles empêchent les élus belges d’origine étrangère d’assumer une part
de leurs responsabilités. Le modus operandi de l’AKP maintient une
pression terrible sur eux. Ce parti est extrêmement bien organisé et
structuré.
Finalement, cette situation n’a-t-elle pas été provoquée par les partis
politiques belges eux-mêmes qui se sont lancés dans une chasse au vote
communautaire ?
Mais c’est une opportunité que de mettre des gens d’origine étrangère
bien placés sur les listes électorales. Moi, je fais le pari de la
diversité. Une diversité inclusive et réciproque. Mais ce pari est
difficile à gagner, précisément en raison d’allégeances de certains
élus alimentées par des courants politiques ou religieux - voire les
deux. L’AKP en est la parfaite illustration.
Exemples d’ingérence turque
SEPTEMBRE 2013 André du Bus organise au Sénat un colloque sur le
génocide arménien. Il y invite Guillaume Perrier, auteur de “La Turquie
et le fantôme arménien”. “L’ambassade de Turquie à Bruxelles, apprenant
cela, a pris contact avec la présidente du Sénat, Sabine de Bethune”
(CD&V), puis “avec le cabinet de la ministre de l’Intérieur, Joëlle
Milquet, pour faire annuler le colloque”. Sans succès.
10 MAI 2015 Inauguration à Jette d’un mémorial commémorant le génocide
araméen, syriaque, chaldéen, assyrien et grec pontique perpétré par
l’Empire ottoman. “Le bourgmestre Hervé Doyen (CDH) a reçu un coup de
fil de l’ambassade de Turquie à Bruxelles lui demandant de ne pas
organiser l’inauguration. Il m’a encore rappelé ce mardi les
intimidations dont son secrétariat a fait l’objet.”
22 MAI 2015 Même type d’événement à Etterbeek et même réaction auprès du bourgmestre Vincent De Wolf (MR).
23 MAI 2015 La manifestation belgo-turque qui s’est tenue à Schaerbeek
pour rejeter le terme de génocide “a été téléguidée par les activistes
de l’AKP en Belgique”. (La Libre Belgique, 3 juin 2015)
46.427 sur 131.000 ont voté depuis la Belgique pour les élections en Turquie
Au total, 46.427 Turcs ont voté en Belgique à l’occasion des élections
législatives, a appris mardi l’agence Belga auprès du consul général
d’Anvers, Kemalettin Eruygur.
«La participation des 131.000 Turcs de Belgique s’élève donc à plus de
35% », souligne M. Eruygur. « C’est également quatre fois plus que pour
la présidentielle de l’an dernier .»
Les Turcs de Belgique avaient l’occasion de voter dans les consulats de
Bruxelles et Anvers entre le 8 et le 31 mai. Chaque ville a accueilli
environ la moitié des votants. (http://www.sudinfo.be)
La fille d'Erdogan manifeste devant le Consulat belge pour Mahinur Özdemir
Le soutien du président islamiste de Turquie Tayyip Erdogan à la
députée Mahinur Özdemir a été confirmé une fois de plus le 1er juin
2015 par la présence de sa fille Sümeyye Erdogan dans la manifestation
devant le Consulat belge à Istanbul contre la décision du cdH.
Selon le journal Sözcü du 2 juin, Sümeyye Erdogan a eu un entretien avec le consul belge Henri Vantieghem. Après cet entretien a
fille d'Erdogan a déclaré que le consul belge a promis de communiquer à
l'Etat belge et au cdH sa demande d'annulation de l'exclusion de
Özdemir du cdH.
Mahinur Özdemir est soutenue par Erdogan depuis sa fête de mariage en
2009 à Istanbul en présence de toute la famille du premier ministre
Erdogan.
En plus du Premier ministre et de sa famille, un nombre important de
mandataires turcs, ministres, députés et élus locaux de l'AKP (Parti de
la Justice et du Développement) et du MHP (Parti d'Action Nationaliste,
extrême droite turque) avait participé à la fête de mariage de la
députée bruxelloise.
Dogan Özgüden à Telebruxelles sur l’affaire Mahinur Ozdemir
http://www.telebruxelles.be/dernier-jt/
informations du mois
passé
Informations
of the past month
Toutes les informations depuis 1976
All informations since 1976