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vendredi, avril 24, 2009

Nous cotisons, vous placez... ILS EMPOCHENT!


[ce texte est paru en première page de notre dernière parution du Cause Commune bientôt disponible sur le web ou à la Librairie l'Insoumise]

Depuis quelques semaines, la Caisse de dépôt et placement du Québec [CDPQ] a fait couler beaucoup d’encre. L’annonce des résultats de rendement de la Caisse a fait l’effet d’un puissant séisme, tant chez les financiers que pour la classe politique. Les travailleurs et les travailleuses, qui étaient déjà inquiets et inquiètes face aux conséquences de la crise économique, ont maintenant peur des répercussions sur les fonds de retraites administrés par la Caisse.

Les grands médias et les partis d’opposition se sont surtout attardés aux résultats récemment dévoilés. Mais la Caisse, c’est plus que ça ! Cette institution est en fait l’un des principaux vecteurs du développement du capitalisme québécois, en particulier sous sa forme financière. La Caisse de dépôt, c’est l’utilisation de l’argent des travailleurs et des travailleuses à des fins de rentabilité et d’accumulation de capital sans aucune autre considération.

Des résultats catastrophiques


Les résultats récents de la Caisse ont été fouillés à fond par les médias de masse, les économistes et nos politicien-ne-s. La Caisse a investi, comme beaucoup d’autres gestionnaires de fonds publics[1], dans les fameux PCAA (papiers commerciaux adossés à des actifs) ce qui s’est avéré un véritable désastre. En effet, lorsque les ménages américains surendettés ont commencé à ne plus être en mesure de rembourser leurs hypothèques, les banques ont subi une crise de liquidité et n’ont plus été en mesure de rembourser leur PCAA. Dans toute cette opération, la Caisse a enregistré une perte de 25% de ses actifs, soit 40 milliards de dollars. Ces milliards de dollars, ce sont en fait ceux de travailleurs et de travailleuses dont les fonds de retraite sont déposants à la caisse. Il y a 25 fonds de retraite déposants, dont le Régime des rentes et le Fonds des employé-e-s du gouvernement du Québec.

Des placements qui profitent de l’exploitation et de la pollution ?


La Caisse se comporte comme une entreprise privée de gestion de portefeuille : sa seule et unique considération, c’est le rendement de son capital. Il s’agit d’argent public, mais le comportement, lui, est celui de tous capitaux financiers. En ce sens, la Caisse est un vecteur essentiel du développement capitaliste du Québec, mais aussi du développement de l’impérialisme québécois et canadien. Un examen rapide des compagnies ayant des participations quelconques de la Caisse, permet de constater à quel point cette institution contribue à enrichir des entreprises antisyndicales, polluantes et impérialistes.

Premièrement, les mises à pied réalisées, depuis deux ans, par les compagnies où la CDPQ est présente s’élèvent à plus de 30 000 travailleurs et travailleuses partout dans le monde. À elle seule, la compagnie pharmaceutique américaine Pfizer a licencié près de 15 000 employé-e-s en deux ans. À cela il faut rajouter 5000 pour Microsoft, 2000 pour BHP Billiton, 2000 pour Nokia, 1500 pour Bombardier, etc. Il faut aussi mentionner que la CDPQ a des parts chez Québecor Media, les mêmes qui mettent en lockout les travailleurs et les travailleuses du Journal de Montréal.

Deuxièmement, il faut montrer la participation à des compagnies pétrolières comme Exxon Mobil, que l’on accuse notamment d’être derrière l’invasion de l’Irak. Exxon Mobil est aussi responsable de nombreuses études réfutant les changements climatiques. La CDPQ a des parts également chez Total, compagnie pétrolière française accusée de soutenir la junte militaire du Myanmar et aussi responsable de la catastrophe maritime suite au naufrage du Erika au large de la Bretagne. On retrouve aussi des placements chez des compagnies pétrolières russes, comme Lukoil et Gazprom, qui ne sont pas étrangères à la guerre en Géorgie à l’été 2008 ; de même que des entreprises chinoises, britanniques.

Au secteur énergétique, on doit aussi ajouter le secteur minier. La Caisse est présente dans plus d’une dizaine d’entreprises aux pratiques douteuses et agressives notamment en Afrique, comme par exemple les compagnies canadiennes (CNR et Barrick) ou coréenne (POSCO), etc. La société aurifère Barrick, mieux connue comme la Barrick Gold, est d’ailleurs responsable d’un baillon légal (SLAPP) contre la maison d’édition Écosociété qui a publié un livre sur les pratiques antisociales et anti-environnementales de la compagnie (chut !!! en espérant ne pas se faire poursuivre !).

La Caisse possède de nombreuses actions de grandes banques étrangères, dont la Citigroup, la Bank of America, JPMorgan and Chase. Ce sont, en partie, ces trois grandes banques américaines qui sont responsables du fiasco des « subprimes» et des PCAA. De plus, la Citigroup est soupçonnée de contribuer à l’évasion fiscale en facilitant l’accès à des comptes offshores dans des paradis fiscaux des Caraïbes ou d’Europe.

À ce bilan, il faut ajouter des participations dans des compagnies comme Microsoft, accusées de pratiques monopolistes, comme la prise de contrôle de la bannière ISO pour bloquer l’émergence du logiciel libre ; Google, qui est responsable d’un stockage d’information en quantité inimaginable ; Nestlé, souvent pointée du doigt pour ses pratiques antisyndicales et pour ses négligences coupables dans le dossier de la nourriture pour bébé ; etc.
Il ne s’agit ici que d’un bref coup d’œil sur la composition du portefeuille de la Caisse de dépôt et placement du Québec et pourtant, il est déjà possible d’affirmer que cette institution profite de pratiques douteuses, agressives, expansionnistes, polluantes, déstabilisatrices et antisyndicales du capital privé. À l’heure du soi-disant «développement durable», servi à toutes les sauces par les politiciens et les politiciennes de tout acabit, il y a tout lieu de se questionner.

Le 1er mai, allons exiger ce qu’ils nous ont volé!


En plus de jouer au poker avec l’argent des travailleurs et des travailleuses, le gouvernement et ses sbires de la finance profitent de l’exploitation éhontée et de la destruction de la nature. Nous ne sommes pas complices et c’est pour cela que nous irons nombreux et nombreuses, le 1er mai à Montréal, dénoncer cette institution, fleuron du capital québécois.

lundi, janvier 12, 2009

Le cambriolage du siècle

Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas l'intention de vous parler ici d'une histoire rocambolesque impliquant des « méchants voleurs » armés exécutant des perçages de coffre-forts ; le cambriolage dont je veux vous parler a été exécuté par des hommes d'affaires tout ce qu'il y a de plus « respectables », armés que de leur chéquier et de leurs très bonnes relations... Des fois c'est l'arbre qui cache la forêt, mais dans notre histoire c'est la cravate qui cache le crosseur!

Tout commence avec des années fastes. Dans les années '90 et au début des années 2000, les trimestres se suivaient et se ressemblaient pour les résultats du secteur financier. On nous claironnait à tue-tête les « résultats exceptionnels » par dessus les « profits records » et autres superlatifs du même genre. Les banques avaient le vent dans les voiles, et leurs analystes et autres experts économiques se permettaient même de nous faire la morale en nous répétant sans cesse « l'obligation » pour nos gouvernements de réduire leurs dépenses et d'éliminer les diverses réglementations économiques afin d'éviter ce qu'ils qualifiaient de « désastre en préparation » pour les états. Devant l'insistance des experts de la grande science économique, nos gouvernements se firent dociles et se mirent à couper tout azimuts afin de « sauver » nos programmes sociaux et accordèrent une très grande liberté d'action au secteur financier.

Puis, c'est le choc. Même si tout le monde apprend dans le cours d'Économie du secondaire qu'une période de récession suit de façon cyclique les périodes de croissances, nos grands manitous financiers au service des banques n'avaient rien vus venir et nous arrivent avec leurs déclarations alarmistes et leurs faciès surpris. A les entendre parler les grandes banques seraient sur le point de faire faillite, et on accuse le marché hypothécaire « à risque » de les avoir acculer au bord du gouffre.

Donc elles se sont aventurées sur un terrain dangereux dans l'espoir de faire gonfler leurs profits, et elles ont perdu gros. Pendant des années elles ont cachées le tout afin de ne pas faire tomber leurs actions sur le marché spéculatif, et maintenant elles nous demandent d'éponger les pertes parce-que ouf, c'est catastrophique pour elles. Mais ça tombe bien, nos gouvernements sont en bonne santé financière après avoir coupés partout, donc ils pourront facilement emprunter à d'autres institutions financières pour subventionner le secteur financier (!?!). Et c'est maintenant devenu nécessaire pour nos gouvernement de s'endetter! Mais rassurez-vous, en échange de ces dons gigantesques, les financiers font leur mea culpa et acceptent que des nouvelles réglementations viennent encadrer leur travail pour ne plus que la situation ne se répète.

On devrait se sentir tellement obligés de leur venir en aide que la préparation d'un téléthon pour amasser des fonds du public serait dans les plans... Vous y comprenez quelque chose à cette logique? Ben moi non plus, mais ne vous inquiétez pas car c'est très certainement voulu...

Tout ce scénario est tellement gros et honteux que l'on est en droit de se demander pourquoi il est avalé si facilement par une si grosse majorité de la population. Mais bon, cela vient peut-être confirmer la théorie du « Big Lie », qui dit que plus le mensonge est gros plus les gens seront enclins à y croire. Des fois je crois bien que même si un banquier s'exprimait de façon claire et honnête comme notre ami dans le vidéo ci-dessous pour expliquer comment ils veulent nous fourrer, il s'en trouverait pour trouver cela correct et nécessaire...