mardi 19 janvier 2010

Dates régionales de la Tournée Usines sans patron confirmées‏


Les dates et lieux des deux arrêts de la Tournée Usines sans patron dans la région, à Chicoutimi et St-Félicien, ont été confirmé-e-s.

Notez que pour Chicoutimi, c’est le jeudi, 4 février au Café Cambio, 405, rue Racine Est à 19h00.

Et à St-Félicien, le samedi, 6 février au Café l'Associé-T, 1105, Blvd Sacré-Coeur à 19h00.

Tournée Usines sans patron


Nous traversons l’une des pires crises économiques de l’histoire du capitalisme et les réponses fournies par l'État et ses laquais sont illusoires. En plus, face à cette impasse nos dirigeant-e-s tentent de faire porter tout le fardeau de la crise aux travailleurs et travailleuses.

Comment pouvons-nous répondre autrement à cette crise économique? Pouvons-nous s’inspirer des expériences de luttes qui se sont passées ailleurs dans le monde?

Pour réfléchir à ces questions, l'Union communiste libertaire (UCL) organise cet hiver, en collaboration avec Common cause, une tournée de conférences au Québec et en Ontario sur la réponse des classes populaires argentines face à la grave crise économique qui secoua le pays au début des années 2000.

Du 18 janvier au 12 février prochain, un militant anarchiste de l’organisation Red Libertaria (Argentine) parcourra différentes villes du Québec et de l'Ontario pour nous entretenir sur ce sujet. Il traitera des différentes formes de résistance développées par le peuple argentin pour contrer les effets de la crise: récupération d'usine, création de coopératives autogérées, etc. ainsi que de l'implication des anarchistes dans ces différentes luttes.

dimanche 13 septembre 2009

La chasse est ouverte

Une campagne pernicieuse de l’Armée canadienne bat présentement son plein avec des millions de dollar de dépenses en publicité et en promotion pour améliorer son image. Vous avez sûrement déjà écouté les publicités orwelliennes ou vu les grandes pubs dans les abris bus. C’est que le ministère de la Défense en est à sa plus importante campagne de recrutement militaire depuis la 2e Guerre Mondiale. Au Saguenay, à St-Charles-de-Bourget en 2007, un « projet éducatif de valorisation de la carrière militaire » a même eu lieu dans une école primaire, où des militaires de l’armée canadienne ont tenu des activités inspirées de la formation militaire et d’appui aux troupes en Afghanistan.

Une campagne d’opposition au militarisme et au recrutement militaire avait fait plusieurs victoires dans les écoles du Saguenay pendant les années 2007 et 2008 grâce aux actions et à l’information de militant-e-s à l’affût. Certains établissements ont annulé la présence de recruteurs par crainte d’actions des étudiant-e-s. Cette opposition s’est fait dans un mouvement à l’échelle du Québec d’opposition au recrutement militaire dans les institutions scolaires et d’opposition à la guerre en Afghanistan et au militarisme.

Le recrutement militaire cible présentement les travailleurs et travailleuses que leurs entreprises ont licenciés dans leurs « restructurations » et délocalisations durant et avant la présente crise économique et les jeunes précaires, sans emplois, défavorisé-e-s et étudiant-e-s qui trouvent peu d’avenir dans leur région.

Un récent communiqué de presse de Carrefour jeunesse-emploi d’Alma :

Les activités reprennent au Carrefour jeunesse-emploi Lac-St-Jean Est

La rentrée scolaire a suscité des questionnements quant à votre avenir ?
2009-09-02 09:36 - Communiqué de presse

- / LBR.ca / - La rentrée scolaire a suscité des questionnements quant à votre avenir ? Vous envisagez plusieurs options et les forces armées canadiennes font partie de vos possibilités ? Notez à votre agenda mardi le 15 septembre à 13h30. Les responsables du centre de recrutement des Forces canadiennes se déplacent au Carrefour jeunesse-emploi Lac-St-Jean-Est pour rencontrer ceux et celles voulant plus d’explications sur la vie dans les forces, le processus de recrutement et les différentes possibilités de carrière.

Inscrivez-vous à cette activité en téléphonant au 418-668-0105 ou en vous présentant au 420 rue Collard, avant lundi le 14 septembre 16h30.

Bienvenue à tous !

Source : Claudia St-Pierre, conseillère d’orientation
Carrefour jeunesse-emploi Lac-Saint-Jean-Est
(418) 668-0105

Le recrutement militaire est encore d’actualité dans la région et il est possible de lui mettre "les bâtons dans les roues" dans votre coin. Pour en savoir plus sur le recrutement militaire en milieu scolaire, vous pouvez consulter le magazine Vents croisés. Contactez le Collectif pour plus d’informations et pour du matériel de contre-recrutement.

samedi 15 août 2009

Expérience de 2 résistants à la guerre américains

Deux membres de Four Star Anarchist Organization, une organisation communiste libertaire de Chicago, partagent leur expérience comme résistants à la guerre en engagement militaire à temps plein. Ce texte est une traduction francophone d'un récit trouvé sur leur blog.

Récemment, 2 membres de l’organisation Four Star Anarchist Organization (FSAO) ont été interviewés et publiés à propos de leurs expériences en tant que résistants à la guerre en engagement militaire à plein temps à la base de Fort Polk, en Louisiane, en 2004-2005.

L’entrevue a été publiée au http://www.truthout.org/080309T?n

Les membres de FSAO ont servi dans le 1/131 INF (infanterie) situé à Elgin, Illinois et ont commencé leur résistance active et ouverte à l’armée lorsqu’ils ont reçu mot, alors qu’ils étaient en déploiement actif en 2004-2005 à Fort Polk, que leur unité se préparait pour l’Irak. En Louisiane, leur emploi consistait principalement à entraîner les soldats et à participer à des simulations de guerre à grande échelle. Pour en apprendre davantage à propos de leur mission au Fort Polk, écoutez cette vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=DEfOpSSYBXQ

Les ex-soldats ont résisté en faisant individuellement des requêtes pour le statut d’objecteurs de conscience et pour décharge de difficultés (« hardship discharge »). En ce qui concerne l’action collective, ils ont activement fait de l’agitation et ont bâti de fortes relations avec les autres soldats enrôlés qui venaient de milieux de classe ouvrière. Par leur implication dévouée, les membres du FSAO ont encouragé un soldat à remplir la requête pour le statut d’objecteur de conscience (et fut plus tard déchargé du service militaire), et 4 autres à chercher à être déchargé par d’autres moyens.

Sur une base journalière, les militants ont pris part à l’agitation et l’information; qui inclut des graffitis sur les poster militaires de leurs casernes, la création de leurs propres affiches et tracts et des soirées cinéma où était visionné des films à contenu engagé. Plusieurs soldats ont activement affichés du matériel anti-guerre et anarchiste et ont été aussi loin que de refuser de le retirer.

À l’apogée du déploiement, les membres de FSAO ont lancé une campagne d’envoi postal aux sénateurs de l’Illinois, qui ont créé une enquête sur l’unité puisque les deux tiers des armes étaient catégorisées comme non fonctionnelles, et les soldats ne seraient pas capable de s’entraîner avec celles-ci avant leur déploiement. Le déploiement a été interrompu après 2 mois d’enquête menant à une victoire majeure pour les soldats anarchistes.

Continuant leur militantisme politique jusqu’à leur décharge après le déploiement en 2006, ces militants ont de plus influencé trois soldats à quitter l’armée à la date finale accordée dans leur engagement au lieu de se ré-enrôler pour un autre service militaire. Deux autres soldats ont changé d’unités militaires pour éviter la participation de leur unité au prochain déploiement en Afghanistan en 2008-2009.

Nous espérons que ces expériences servent de modèle et d’exemple de ce que la résistance collective peut amener.

mercredi 22 juillet 2009

La Gratuité scolaire pour vos enfants?


Rien de plus facile!


Plus nécessaire de mener d'incessantes luttes dans les CÉGEPs et les universités. Grâce à nos bien-faiteurs et bien-faitrices d'Ottawa, les enfants de soldat-e-s mort-e-s en Afghanistan auront désormais la gratuité scolaire à tous les niveaux, même l'université. (Source) Arrêtez d'attendre une job de qualité dans votre p'tit coin du Lac ou de la Côte-Nord, une carrière prometteuse vous attend. Peu importe vos ambitions et idées par rapport à l'Afghanistan, on dira de vous que vous avez été un ardent défenseur des droits humains, des femmes et de la démocratie à votre retour (en cercueil). Ah, ces valeureux héros qui quittent le monde des vivants, pour répandre les intérêts des multinationales à coup de mitrailleuses et abandonnent leurs femmes avec la charge des enfants. Tout ça pour un demain plus libre. God Bless Imperial Oil!


Sur une autre note, l'appui de la mission canadienne en Afghanistan serait de 15% au Québec par rapport à une opposition de 73%. Lisez à ce sujet Afghanistan - La mission canadienne impopulaire comme jamais dans Le Devoir.

mercredi 25 mars 2009

Conférence du Collectif Emma Goldman (Saguenay) à St-Félicien

Le 24 mars dernier, des militant(e)s du Collectif Emma Goldman (Saguenay) de l'Union Communiste Libertaire ont été invité(e)s à venir tenir des activités à St-Félicien, par des militant(e)s locales/aux intéressé(e)s au communisme libertaire. Le collectif a tenu un kiosque d'information durant le midi. En soirée, à 19 heure, 22 personnes sont venues à une conférence au cégep "Brisons les chaînes de l'oppression", dont quelques personnes de Roberval, annoncée dans l'école et dans le journal étudiant. La conférence a traité de l'UCL, de communisme libertaire, du collectif Emma Goldman et des principes du privé est politique et de l'éthique libertaire. La présentation semble avoir suscité un grand intérêt.

Un signe que l'anarchisme s'implante dans la région, petit à petit...
Vivà

dimanche 1 mars 2009

8 Mars: Journée Internationale de la lutte des Femmes, Marche à Chicoutimi

(Cliquez sur l'image pour la voir plus clair)

Le collectif Emma Goldman (Union Communiste Libertaire-Saguenay) vous invite à venir marcher à Chicoutimi le 8 mars prochain dans le cadre de la journée internationale des femmes. Le thème de la marche est «La clé de ma maternité: ma liberté de choisir!», pour une maison des naissances et la pratique des sage-femmes dans la région. Nous tenons à réaffirmer notre appui et nos encouragements au comité des jeunes féministes "Toujours Rebelles" 02, comité initiateur de la marche.

Le point de rencontre de la marche est à 15h00 dans le stationnement du complexe Sagamie, 930 rue Jacques-Cartier est, Chicoutimi(Stationnement gratuit).


mercredi 4 février 2009

Nouvelles de La Tuque, en Crise

Pour un bout de temps, je collaborerai au blog du Collectif de l'Union Communiste Libertaire au Saguenay. Ce texte sera une première contribution.

À La Tuque, on ne sent plus seulement le froid polaire de l’hiver et l’odeur lourde de l’usine de pâtes et papier à deux pas du centre-ville, les nouvelles de Smurfit-Stone, l’entreprise américaine qui est propriétaire de l’usine, semble échauffer bien des esprits, et avec raison. Le 15 janvier dernier, le Wall Street Journal a annoncé que Smurfit-Stone, plus grand propriétaire de forêts privées au Québec, aurait engagé un service de faillite et se dirigerait sous la protection de la faillite.[1] L’article ayant eu un certain écho dans la ville, le président de la compagnie avait alors refusé de confirmer ou d’infirmer la nouvelle. Le 26 du même mois, on apprenait de la bouche du chef de la direction que le recours à la loi de la faillite était bel et bien réel, et qu’il avait pour but de tenter une restructuration. Nécessaire aussi de noter que depuis 3 ans à la Smurfit-Stone de La Tuque, l’effectif de travailleurs et de travailleuses avait chuté de 30%.

L’usine de pâte et papiers de La Tuque, est le plus gros employeur en ville, employant à ce jour un peu moins de 500 employé(e)s. C’est aussi son principal moteur économique puisque beaucoup d’entreprises et de commerces subsistent grâce à l’usine et ses travailleurs/euses. Advenant une fermeture, les craintes sont grandes que ce pourrait être la fin annoncée de la ville haute-mauricienne. La chose aurait un effet domino, des millions de dollar sont impliqués et une centaine de fournisseurs locaux seraient affectés explique Marc Rochette.[2] Les dirigeant(e)s locaux/ales prennent pour l’instant la menace d’une fermeture avec beaucoup de légèreté, on s’en doute, pour ne pas causer d’affolements dans la population et une possible rupture de la paix sociale. Ils et elles préfèrent nous lire leurs chapelets sur la diversification économique, soit une bien belle idée, mais les gens ne sont pas dupes sur les réelles possibilités de développement. Alors que beaucoup d’emplois sont menacés, le personnel cadre a reçu son bonus annuel plutôt que prévu cette année. Le taux de chômage est déjà élevé dans la ville (10% selon le recensement de 2006 de Statistique Canada) et, avec la crise du bois d’oeuvre, les jeunes ont beaucoup de misère à se trouver un emploi stable en Haute-Mauricie.

En fin de semaine, j’avais entendu d’un de mes amis là-bas que l’armée tenait un entraînement militaire « humanitaire » dans la ville, comme la radio locale l’annonçait. Il avait d’ailleurs vu un tank sur roue en marche dans la rue en face de chez lui. Il m’a dit qu’une blague courrait dans la ville à l’effet qu’ils, les militaires, seraient là au cas où des émeutes éclataient à la suite d’une annonce de fermeture de l’usine ou d’un licenciement massif. En fait, après vérification en arrivant, j’ai découvert qu’il s’agissait en fait de 240 militaires du 12e Régiment blindé du Canada qui pratiquait un exercice de simulation de Sommet du G8 à La Tuque. On pouvait d’ailleurs lire dans Le Nouvelliste du 28 janvier : « Selon le capitaine Nault, ce type d'entraînement est nécessaire pour aguerrir les membres des Forces canadiennes en prévision d'opérations domestiques, c'est-à-dire, au Canada, et ce, en tous climats ».[3] Par coïncidence, le Canada est hôte de 3 événements politiques d’envergure internationale en 2010 : les Olympiques de Vancouver, le Sommet du G8 (Huntsville en Ontario) et un sommet du Partenariat pour la Sécurité et la Prospérité et des contre-sommets s’organisent contre chacun.



[1] « Smurfit Says Bankruptcy Is Possible Amid Crunch », Wall Street Journal, 15 janvier 2009, http://online.wsj.com/article/SB123197469101583315.html

[2] Marc Rochette, « Véritable krach à La Tuque », Le Nouvelliste, 30 janvier, http://www.cyberpresse.ca/le-nouvelliste/economie/200901/30/01-822434-veritable-krach-a-la-tuque.php

[3] Marc Rochette, « Un Sommet du G8 bien surveillé… à La Tuque ! », Le Nouvelliste, 28 janvier, http://www.cyberpresse.ca/le-nouvelliste/mauricie/200901/28/01-821652-un-sommet-du-g8-bien-surveille-a-la-tuque-.php

mardi 27 janvier 2009

Les omissions du président de Rabaska

Serge Genest, Québec, le 23 janvier 2009
Opinion parue dans Le Devoir du 26 janvier 2009

"Dans une longue lettre diffusée dans Le Devoir du 21 janvier, le nouveau président de Rabaska réagit aux propos publiés par les opposants au projet de port de transbordement, de stockage et d'acheminement du méthane qui doit être implanté à Lévis. M. L'Écuyer revient sur les mêmes arguments qui ont servi depuis le début pour forcer l'implantation de ce port méthanier sur le fleuve entre Lévis et Québec: besoin de fournir la consommation locale de gaz, le caractère «sensiblement moins polluant» du gaz naturel. Fort heureusement, il a abandonné le discours lénifiant de la création d'emplois et de retombées économiques mirobolantes qui a servi au départ pour tenter de légitimer l'implantation de ce complexe de transformation de GNL.

Le président de Rabaska omet toutefois de rappeler que, lors de la visite du représentant de Gazprom à Québec l'an dernier, ce dernier avait exprimé on ne peut plus clairement que c'était le marché étasunien qui était prioritairement visé avec les installations projetées à Lévis. Exit également le fait que ce relais prévu par des multinationales du gaz vise essentiellement à tirer le maximum de profits tout en rejetant les risques écologiques et sociaux là où l'on acceptera de servir de maillon à une telle entreprise. Rôle que la ville de Lévis, appuyée par le gouvernement «local» québécois, a accepté de jouer dans la plus pure tradition du rejet des risques et des coûts de production vers des républiques bananières, tel que cela a été mis au point depuis le début du XXe siècle. Malheureusement, la ville de Lévis est encore sous le coup de ce modèle économique d'un autre âge dont on constate les derniers hoquets: chantier Davie, raffinerie Ultramar et Rabaska."

Rio Tinto-Alcan et le capital en déroute

Lu sur La Commune :
Une nouvelle chronique que nous vous proposons, enfin que nous tenterons de produire de manière régulière, et qui aura pour thème l’analyse de la crise et ses effets sur les travailleurs-euses. Avec la crise à nos portes, malheureusement nous entendrons de plus en plus parler de restructuration, de pertes d’emplois, de licenciement technique et de précarité. Nous tenterons d’analyser à chaque chronique le cas d’une compagnie ou d’un exploiteur qui pour une raison ou une autre tente de maximiser son profit au détriment des travailleurs-euses du Québec. Nous ne nous proclamons pas comme des spécialistes de l’économie, mais bien comme des témoins de cette lutte sans relâche qui oppose le capital aux exploitéEs. Cette semaine le cas de Rio Tinto…

Rio Tinto-NYSE

L’hécatombe
On apprenait cette semaine, que le conglomérat Rio Tinto-Alcan licenciait les 220 employéEs de son usine d’électrolyse de Beauharnois. Une des raisons invoquées en plus de la chute du prix de l’aluminium, c’est la désuétude de l’usine de Beauharnois ouverte en 1943. Cette usine utilise la technologie Söderberg, qui sera éliminée de toutes les usines d'aluminium de première fusion au Québec d'ici 2015, conformément à la réglementation environnementale. « Ce n'est pas parce que les travailleurs ne sont pas bons: ils sont aussi bons que les autres, mais c'est malheureusement l'usine la plus désuète du groupe, avec les coûts de production les plus élevés », a dit le ministre du Développement économique du Québec, Raymond Bachand. (1).

Du côté de l’usine d’Alumine de Vaudreuil, on impose une réduction temporaire de la production de 25%, soit de 400 000 tonnes, ce qui leur permet de justifier le licenciement d’une cinquantaine d’employéEs.

À Jonquière, le Centre de produits cathodiques réduira ses activités liées à la production de carbone de 50%. Environ 17 personnes y perdront leur emploi. De manière grossière, la compagnie justifie ses pertes d’emplois par : « Les mesures d’austérité se traduiront par une réduction additionnelle de 6% de la production d'aluminium et d'alumine et la suppression d'environ 1100 postes à l'échelle mondiale ».

On peut se questionner sur la véracité du nombre de 1100 postes alors qu’en une semaine, ils ont annoncé le licenciement de 300 employéEs seulement au Québec, soit plus de 25% de leur estimation (2). Selon d’autres sources le bilan sera beaucoup plus catastrophique. Le Syndicat de travailleurs canadiens de l’automobile (TCA-Québec), annonçait, la même journée, quant à lui, que le gouvernement du Québec avait accepté la fermeture de 4 usines soit : Vaudreuil (800 emplois), Beauharnois (200 emplois), Shawinigan (600 emplois) et Arvida (650 emplois) (3).

Des licenciements indirects
Par ailleurs, en réunion, le 23 janvier, avec les dirigeants de Rio Tinto-Alcan, les 200 partenaires et sous-traitants Saguenéens, apprenaient qu’ils devront diminuer de 15% leur coût d’exploitation afin de freiner la baisse tendancielle du taux de profit de Rio Tinto. Pour la région, les nouvelles réductions de coûts exigées atteindraient plus de 150 millions de dollars, d'après certaines sources et un nombre encore non déterminé de mises à pied qui s’ajouteront aux licenciements directs annoncés (4). D’ailleurs la firme BPR-Bechtrel, une firme d’ingénierie Montréalaise, dont le principal client est Rio Tinto, devra licencier 330 employéEs au Québec, soit 36% de ses effectifs, suite à la décision de Rio Tinto de mettre sur la glace deux projets d'investissement totalisant plus de 1 G$ d’investissement. Les bureaux les plus touchés risquent d’être ceux du Saguenay (5).

Une baisse tendancielle du taux de profit?

Le secteur automobile est en crise et la construction est en chute libre. Ce sont deux des secteurs qui sont parmi les plus grands demandeurs d’aluminium dans le monde. Ainsi, depuis la deuxième moitié de 2008, le prix de l’aluminium a chuté de moitié en raison de la baisse de la demande. En contrepartie, la logique capitaliste étant à l’augmentation toujours croissante de la production, l’année 2008, fut une année record pour la surproduction d’aluminium au niveau mondial. Un niveau record de 1,3 millions de tonnes fut produit en surplus pour la seule année 2008. Pour la deuxième moitié de l’année 2008, il y a eu une légère augmentation de la demande de 3,1%, mais largement inférieure aux surplus qui ont augmenté quant à eux de 5,7%. Les analystes prévoit quant à eux une diminution de 2% de la demande pour 2009, tandis que les surplus devraient atteindre des niveaux records de 2 millions de tonnes!(6) Cette baisse tendancielle du taux de profit n’est donc qu’un reflet de la suraccumulation de marchandise de l’industrie de l’aluminium.

Une des solutions apportées par Alcan est un nouveau projet pour contrer la désuétude de ces usines qui ne produisent plus assez selon eux. Ces usines opèrent actuellement à profit et à des coûts de 15 % inférieurs à sa moyenne mondiale. Sa solution le projet AP-50, une usine-pilote dans laquelle Alcan s'est engagée en décembre 2006, à investir deux milliards sur une période de dix ans. En contrepartie, Québec a offert un prêt sans intérêt de 400 millions, a prolongé des contrats d'approvisionnement en électricité et a prolongé les droits d’Alcan sur la rivière Péribonka jusqu'en 2058. Un projet qui permettra de construire la cinquième aluminerie la moins coûteuse au Canada (7). Un projet qui aura pour seul but d’augmenter la production d’aluminium lorsque le prix de l’aluminium sur les marchés mondiaux reviendra à la normal.

Mais évidemment l’investissement de capitaux, donc de capital constant dans des installations, implique en contrepartie une diminution des coûts ailleurs, soit le capital variable, afin de maintenir le taux de profit. La seule façon possible est de maximiser l’exploitation des travailleurs tout en diminuant la masse salariale, dans ce cas-ci par des mises à pied massives. Ce qui accroitra encore plus la compétitivité des travailleurs-euses qui craindront maintenant de rejoindre leurs anciens collègues au chômage. Une logique implacable typique du capitalisme moderne en temps de crise, augmenter la plus-value, c'est-à-dire le profit retiré de la force productive des travailleur-euses, en licenciant et en fermant les usines moins productives. Bref, il s’agissait pour eux d’imposer un partage de la valeur ajoutée plus favorable au capital et plus défavorable au travail. Gageons que les conditions d’emploi seront les prochaines concessions que les travailleurs-euses d’Alcan devront faire face afin de « contrer la concurrence » des travailleurs-euses chinoiSes.

Notons au passage que les coûts serons épongé par un prêt sans intérêt par le gouvernement, en plus d’électricité à faible coût ce qui permettra encore plus aux pauvres actionnaires de maintenir leurs dividendes.

Dans cet effondrement du système financier, c’est évidemment les travailleurs-euses qui devront payer au nom du profit et des dividendes des grands capitalistes. L’histoire nous a montré que dans ces moments, l’intensification des luttes sociales peut mener à des bouleversements majeurs.

Solidarité avec touTes les travailleurs-euses des usines de Beauharnois, Vaudreuil et de Jonquière qui sont les nouvelles victimes du capital…

(1) source
(2)Presse canadienne
(3)CNW
(4) Radio-Canada
(5) source
(6) The Australian
(7) Le Devoir

jeudi 22 janvier 2009

Qu'est-ce que la propriété?

Lu sur Le blog flegmatique d'Anne Archet :

«C’est le vol», répondait Pierre-Joseph. «C’est la liberté», répond à peu près tout le monde cent soixante-dix ans plus tard.

Quant à moi, je dis bien humblement que la propriété, c’est la clôture.

Parmi les nombreux mensonges qui permettent le maintien de la domination du capital est l’idée que la propriété est synonyme de liberté. Ce fut le credo de la bourgeoisie triomphante lorsqu’elle se mit à couvrir le globe de clôtures et de barrières ― barrières physiques, barrières légales, barrières morales, sociales, raciales, militaires… bref, tous les dispositifs jugés nécessaires pour enclore les richesses spoliées du monde et ainsi s’assurer que les multitudes crasseuses et laborieuses n’y aient pas accès.

Nous sommes ces multitudes, nous qui nous nous faisons servir quotidiennement ce mensonge. Depuis que nos ancêtres ont été «délivrés de leurs chaînes» et de leurs terres, nous sommes libres de choisir entre crever de faim ou vendre notre vie et notre temps au premier maître disposé à les acheter. On nous qualifie de «main d’œuvre libre» puisque, contrairement au bétail, nos maîtres n’ont pas à se soucier de notre entretien et de notre survie ― notre force de travail étant la seule marchandise monnayable que nous détenons. On nous raconte que nous pouvons disposer de notre corps et de notre vie comme nous l’entendons, même si dans les faits l’essentiel de notre temps est consacré à assurer péniblement notre survie.

La propriété, nous dit-on, est un bien qu’on peut acheter avec de l’argent, ce qui signifie que la liberté réside dans ces objets et augmente avec leur accumulation. Dans la poursuite de cette liberté qui n’est jamais atteinte, nous nous enchaînons à des activités que nous n’avons pas choisies, abandonnant toute velléité de choisir par nous-mêmes dans le but de gagner l’argent qui est censé nous permettre d’acheter la liberté. Alors que notre vie se consume à petit feu au service de projets qui n’ont jamais été les nôtres, nous dilapidons notre salaire en jouets et en divertissements divers, en thérapies et en pilules ― les anesthésiques habituels qui nous empêchent d’apercevoir la vérité derrière le mensonge de la propriété.

Car la propriété, dans les faits, n’est pas l’objet qui est possédé, mais bien la barrière ― la barrière qui nous enferme, la barrière qui séquestre, toutes les clôtures, tous les murs érigés pour nous exclure de notre propre vie, pour faire en sorte qu’aucun individu sur terre ne pourra jamais se réaliser pleinement, ne pourra jamais aller au bout de ce qu’il peut.

Il faut comprendre la propriété comme une relation sociale entre les objets et des individus médiée par l’État et le marché. La propriété ne peut exister sans l’institution étatique qui concentre le pouvoir dans des institutions de domination; sans les lois, les armes, les flics, les tribunaux et les prisons, la propriété ne pourrait avoir aucune base, aucune réalité tangible.

On pourrait même dire que l’État est en lui-même l’institution de la propriété, car qu’est-ce que l’État sinon un réseau d’institutions par lesquelles un pouvoir s’exerce sur un territoire donné et qui font en sorte que les ressources sont contrôlées par la force des armes ? Toute propriété est ultimement propriété étatique puisqu’elle n’existe que sous la permission et la protection de l’État. Cette permission et cette protection peuvent être révoquées en tout temps et pour n’importe quelle raison, ce qui a pour conséquence de retourner la propriété à l’État. Je ne veux pas insinuer ici que l’État est plus puissant que le capital, mais plutôt que ces deux institutions sont si inextricablement liées qu’elles constituent un seul et unique ordre de domination et d’exploitation. Et la propriété est l’institution grâce à laquelle cet ordre exerce son pouvoir dans notre vie quotidienne en nous obligeant à travailler et à payer, ce qui lui permet de se maintenir et de se reproduire.

La propriété est donc le fil barbelé, l’étiquette de prix, le chien de garde, la caméra de sécurité, l’agent de police. Le message que tout ceci véhicule est limpide : on ne peut jouir de rien sans permission et cette permission ne peut être donnée que par l’État contre paiement en espèces sonnantes et trébuchantes. Dans ses conditions, comment se surprendre que le monde de la propriété, régi par le marché et l’État, est un monde appauvri où le manque et non la satisfaction domine l’existence. La poursuite de la liberté individuelle, bloquée à chaque détour par une clôture, y est remplacée par une compétition stérile et pour accumuler toujours plus d’objets parce que dans ce monde, la valeur de l’individu se mesure à la quantité de choses qu’il peut détenir.

Nous sommes tous enchaînés au monde froid et réifié de l’étiquette de prix.

S’attaquer aux objets détenus par les maîtres du monde ― faire éclater les vitrines des banques, incendier les voitures des flics, saboter la machinerie industrielle ― est certainement valable et légitime, ne serait-ce que pour le plaisir que de tels gestes procurent. Mais il faut aller plus loin, beaucoup plus loin, et s’attaquer à l’institution de la propriété : à chaque barrière physique, légale morale ou sociale. C’est à ce prix que nos désirs seront réalisés et que nous pourrons, un jour, nous réapproprier notre existence et enfin vivre selon nos propres termes.

mercredi 21 janvier 2009

L'humanité se cache la face et pleure en silence.


L’HUMANITÉ

Tu ne passeras pas, maudite gueuse. Regarde, derrière toi, les chemins que tu as parcourus ; partout la nuit, le malheur, la désolation. Les moissons sont détruites, les villes incendiées, et, dans les champs dévastés et dans les forêts abattues, pourrissent des monceaux de cadavres sur lesquels s’acharne le corbeau. Chacun de tes pas est marqué d’une fosse où dorment à jamais les meilleurs des enfants des hommes, et les grains de sable des routes, et les brins d’herbe des prairies, et les feuilles des arbres sont moins nombreux que tes victimes. Tu ne passeras pas.

LA GUERRE

Je passerai, vieille radoteuse, et tes sensibleries ne m’arrêteront point. Il faut que toute la terre s’éclaire à mon soleil de sang et qu’elle boive, jusqu’à la dernière goutte, l’amère rosée des larmes que je fais couler. Je pousserai sur elle le poitrail fumant de mes chevaux, et je la broierai sous les roues de mes chars. Tant qu’il existera non seulement deux peuples, mais deux hommes, je brandirai mon glaive, je soufflerai dans mes trompettes, et ils s’entretueront. Et mon corbeau s’engraissera dans les charniers.

Octave Mirbeau - La Guerre et l’Homme

mardi 20 janvier 2009

Rappel: 25 Janvier à Chicoutimi

Le 25 janvier à Chicoutimi, au Café Cambio(rue racine) aura lieu à 17h30 une assemblée publique de lancement du collectif Emma Goldman au Saguenay, membre de l'Union Communiste Libertaire. Il y aura aussi à l'occasion le lancement du livre "Sur les traces de l'anarchisme au Québec" avec son auteur, Mathieu Houle-Courcelles.

samedi 17 janvier 2009

Bulletin d'info libertaire

Bulletin d'info libertaire - Saguenay, produit et distribué à plus d'une centaine de copie sans monétariat. Concentré sur l'information locale, le bulletin traite des élections municipales à venir, de la création du collectif Emma Goldman et de la crise économique pour un public large. N'hésitez pas à laisser un courriel en commentaire (arobas changé par [at] pour ne pas recevoir de spams) pour recevoir le fichier pdf imprimable et photocopiable à volonté.
2009 au Saguenay
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vendredi 16 janvier 2009

Réactionnaire comme... Jean Tremblay

Les élections municipales au Saguenay auront lieu le 1er novembre 2009. Durant ce dernier mandat de Jean Tremblay, en plus d'avoir suscité à plusieurs reprises les médias nationaux pour ses propos fervemment catholiques et réactionnaires, plusieurs luttes au niveau municipal ont été entreprises dont une lutte contre la prière au conseil municipal et celle contre le mémoire sur les accommodements raisonnables signé au nom des gens de Saguenay. Le vidéo suivant présente le maire à l'émission de Richard Martineau le 15 octobre 2008 parlant contre le cour d'Éthique et culture religieuse.

http://ca.youtube.com/watch?v=i3XltAPa46c