AccueilLe non-écrit et l’implicite dans les sources de musique notée : restitution, édition, interprétation, extrapolations
Le non-écrit et l’implicite dans les sources de musique notée : restitution, édition, interprétation, extrapolations
Entretiens sur la musique ancienne en Sorbonne – XVIe édition
Publié le mercredi 29 mai 2019 par Céline Guilleux
Résumé
Toutes les notations musicales s’adressent à des lecteurs avertis des codes de lecture correspondants. Au-delà des signes graphiques, de nombreux éléments implicites et non-écrits sont exigés pour pouvoir faire de la musique à partir d’une source notée (jouer la « partition »), étant donné qu’en général le copiste ou l’auteur ne prend pas la peine de préciser ce qui va de soi au moment et au contexte donnés, et qui n’a pas forcement vocation d’aller de soi pour le commentateur et l’interprète d’aujourd’hui. Les notations musicales anciennes sont en général relativement « ouvertes », et permettent à l’interprète d’adapter l’œuvre au contexte de son exécution. Autrement dit, l’opposition entre écrit et non-écrit ne recouvre pas les questions soulevées par deux autres dualités contradictoires que sont l’objectivité et la subjectivité interprétatives, ni ce qui est fixé a priori versus l’improvisé.
Annonce
Institut de Recherche en Musicologie (IReMus UMR 8223) · Sorbonne Université - UFR de Musique et Musicologie · Association Musique Ancienne en Sorbonne
Argument
Toutes les notations musicales s’adressent à des lecteurs avertis des codes de lecture correspondants. Au-delà des signes graphiques, de nombreux éléments implicites et non-écrits sont exigés pour pouvoir faire de la musique à partir d’une source notée (jouer la « partition »), étant donné qu’en général le copiste ou l’auteur ne prend pas la peine de préciser ce qui va de soi au moment et au contexte donnés, et qui n’a pas forcement vocation d’aller de soi pour le commentateur et l’interprète d’aujourd’hui. Les notations musicales anciennes sont en général relativement « ouvertes », et permettent à l’interprète d’adapter l’œuvre au contexte de son exécution. Autrement dit, l’opposition entre écrit et non-écrit ne recouvre pas les questions soulevées par deux autres dualités contradictoires que sont l’objectivité et la subjectivité interprétatives, ni ce qui est fixé a priori versus l’improvisé. À partir de ces observations très générales, les questions qui s’ouvrent sont nombreuses :
- polyvalence potentielle de la source musicale, instrumentations ouvertes ;
- déductions d’effectif à partir de sources complémentaires (iconographie, chroniques, cérémoniaux, etc.) ;
- pratiques d’appropriation de répertoires, transcriptions, réductions, etc. ;
- enjeux interprétatifs des sources divergentes (avec ou sans ornements, avec basse chiffrée ou pas, additions manuscrites sur les sources anciennes, etc.) ;
- intérêt et limites de l’extrapolation des prescriptions données par les traités et méthodes ;
- penser la « matière sonore » de la musique ancienne : apport sur l’interprétation des connaissances en matière de conditions et espaces de jeu, histoire de l’écoute ;
- application de règles intuitives et des pratiques implicites (néanmoins respectées), « licences » exceptionnelles et « routines » habituelles ; pratiques empiriques et/ou intuitives théorisées (parfois) a posteriori (rhétorique musicale, théorie de la basse fondamentale).
Ce thème invite donc à étudier et commenter la façon dont peut être géré l’espace de liberté de l’interprète face à la source écrite dans les restitutions proposées en musique ancienne historiquement informée.
Comité scientifique
- Catherine Deutsch,
- Jean-Christophe Frisch,
- Raphaëlle Legrand,
- Katarina Livljanić,
- Théodora Psychoyou e
- Anna Schivazappa
Programme
Jeudi 6 Juin 2019
Lieu : Centre Clignancourt (2 rue Francis de Croisset, 75018) – salle 117
- 10.00 – Accueil et introduction
- 10.30 – Pierre Pascal : Mystères de la partition instrumentale : verrouillage de l’art des virtuoses ?
- 11.00 – Louise Condi : Le cas du nyckelharpa et de la musique traditionnelle suédoise notée, graphie lacunaire et présupposé culturel
- 11.30 – Benoît Haug : Petite anatomie du squelette de la performance musicale – pour reconsidérer la résurrection de la chair dont procèdent les musiques à l’ancienne
- 12.00 – pause
- 12.30 – Concert Camerata baroque (Licence) et Master d’interprétation des musiques anciennes : musique baroque (dir. Jean-Christphe Frisch, assistante Zdenka Ostadalova, Marc Mauillon direction vocale pour les MIMA) . pause déjeuner
- 14.30 – Lars Johansen : Interpréter les Leçons de Ténèbres de Charpentier 15.00 – Matthieu Franchin : L’apport des archives de la Comédie-Française pour l’interprétation du répertoire de la musique de scène au temps de Louis XIV
- 15.30 – Anna Schivazappa : « Per mandolino e cimbalo » : l’interprétation des sonates de Scarlatti à la mandoline à Paris au xviiie siècle 1
- 6.00 – pause
- 16.30 – Martin Bauer et Adrien Alix : Réaliser la basse continue à la viole de gambe
- 17.00 – Evangelia Kopsalidou : Le port de voix dans des traités et des œuvres françaises pour viole de gambe aux XVIIe et XVIIIe siècles
- 17.30 – Jonathan Dunford et Sylvia Abramowicz : Marin Marais et le non-dit
Vendredi 7 juin 2019
Lieu : Sorbonne (17 rue de la Sorbonne) – salle André Pirro (J326)
- 10.00 – Georgios Theocharous : Byzantine [read ‘Cypriot’?] musical influences in the Torino Codex
- 10.30 – Cécile Beaupain : Établir de la musica ficta : les implicites de la levée d’un implicite
- 11.00 – pause
- 11.15 – Anne Ibos-Augé : Que nous apprend la lyrique non notée ? L’exemple du Livre d’amoretes
- 11.45 – Guillaume Bunel : Canons énigmatiques, canons explicatifs : l’art de la dissimulation dans les sources des œuvres de Josquin Desprez
- 12.15 – départ pour l’église de Saint Etienne du Mont
- 13.00 – Concert Master d’interprétation des musiques anciennes : musique médiévale (dir. Katarina Livljanić et Marc Mauillon)
pause déjeuner
- 15.00 – Stéphane Fuget : De la déclamation dans le récit (avec Ayako Yukawa et Pierre Rinderknecht)
- 15.30 – Riadh Mtirawi : L’agrémentation en France à l’époque de Jean-Philippe Rameau : étude comparative entre l’art du chant de Bérard et les parties séparées destinées aux acteurs et actrices chantant dans les Talents lyriques
- 16.00 – Francesca Mignogna : Les musiques pour la liturgie des morts de Pierre-Louis Pollio (1724-1796) : le non-écrit face aux enjeux de l’édition moderne
- 16.30 – Konstantinos Alevizos : Un anonyme du fonds « Brillon » récupère son identité : le Duo de Michel Paul Guy de Chabanon
- 17.00 – conclusions et discussion finale
Catégories
- Représentations (Catégorie principale)
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Lieux
- Salle 117 | salle André Pirro (J326) - Centre Clignancourt, 2 rue Francis de Croisset | Sorbonne, 17 rue de la Sorbonne
Paris, France (75018)
Dates
- jeudi 06 juin 2019
- vendredi 07 juin 2019
Mots-clés
- musique ancienne, musique baroque, musique médiévale, interprétation historiquement informée, écdotique musicale, étude des sources, restitution musicale
Contacts
- Théodora Psychoyou
courriel : theodora [dot] psychoyou [at] sorbonne-universite [dot] fr
URLS de référence
Source de l'information
- Théodora Psychoyou
courriel : theodora [dot] psychoyou [at] sorbonne-universite [dot] fr
Pour citer cette annonce
« Le non-écrit et l’implicite dans les sources de musique notée : restitution, édition, interprétation, extrapolations », Journée d'étude, Calenda, Publié le mercredi 29 mai 2019, https://calenda.org/636085