AccueilCartes mentales : quelle méthodologie pour aborder les représentations socio-spatiales ?
Cartes mentales : quelle méthodologie pour aborder les représentations socio-spatiales ?
Mental maps: methodologies for approaching socio-spatial representations
IIIe journées Cartotête
3rd Cartotête study day
Publié le vendredi 07 juin 2019 par Anastasia Giardinelli
Résumé
Les disciplines scientifiques se référant à la carte mentale sont toujours plus nombreuses et les méthodes de recueil de plus en plus variées, entremêlant souvent des modes hybrides entre la représentation mentale ou cognitive, liée à la représentation sociale et à l'imaginaire collectif, le parcours commenté, le dessin réflexif, le jeu, l’enquête visuelle, les cartes collectives... Dans ces représentations spatiales, l’espace est un cadre – géographique, certes, mais également un espace social, de pratiques, psychologique, cognitif, politique, artistique, identitaire, symbolique, etc. L’idée est de savoir si l’on peut changer la dimension – ainsi que le support – de la carte mentale (2D, 3D, utilisation de drône, réalité augmentée, etc. ?).
Annonce
Contexte
« Les disciplines scientifiques qui se réfèrent à la carte mentale sont toujours plus nombreuses » (Ramadier, 2017) et les méthodes de recueil de plus en plus variées, entremêlant souvent des modes hybrides entre la représentation mentale ou cognitive, liée à la représentation sociale et à l'imaginaire collectif (Gould & White, 1974 ; Lynch, 1976 ; Downs & Stea, 1977 ; Kitchin, 1994 ; Brassac & Le Ber, 2005 ; Bourion, 2005), le parcours commenté (Thibaud, 2003), le dessin réflexif (Molinié, 2009), le Jeu (JRS - Ramadier & Bronner, 2006 ; Prampolini, 2013 ; Fleur, 2014), l’enquête visuelle (Guinchard, 2016), les cartes collectives (Tricot, 2013, 2016)... Dans ces représentations spatiales, l’espace est un cadre – géographique, certes, mais également un espace social, de pratiques (choix de carrières, appropriation des usagers d’un CHU, éducation, etc.), psychologique, cognitif, politique, artistique, identitaire, symbolique, etc. Les domaines concernés sont donc de plus en plus divers (Tremblay, Cordeau, Kaczorwoski, 1993 ; Felonneau, 1994 ; Haas, 2004 ; Breux, Loiseau, Reuchamps, 2010 ; Chapon, Beuret & al., 2010 ; Depeau & Ramadier, 2011 ; Lord & Després, 2012 ; Dernat, Johany, Lardon, 2016).
La carte mentale est une représentation spatiale qui fait état de ces interrelations entre l’individu et l’espace tel que ce dernier l’appréhende. Dans la façon de représenter l’espace, la géolocalisation est encore souvent envisagée dans le cadre d’un espace-étendu déjà là. Cette convergence vers la carte géographique est-elle la seule méthode de géolocalisation possible ? Ne nourrit-elle pas l'idée que l'espace géographique n'est qu'un support (de pratiques quotidiennes comme de pratiques scientifiques) plutôt qu'un cadre (au sens de Goffman, 1991) du fait que ce « déjà-là » (id.) ne permet pas toujours de le penser comme une construction ? Peut-on imaginer des systèmes d’information « sociologiques » ou « psychologiques » dans lesquels la (géo)localisation ne soit pas systématiquement rabattue vers la carte topographique pour analyser les représentations de l'espace des personnes ?
Si ces représentations sont progressivement envisagées comme des constructions sociales, les méthodes de réalisation et de restitution sont rarement collectives (Ramadier, ib.). Dans de nombreux exemples, l’espace est lié principalement aux ressentis individuels (cartes sensibles, affectives) – avec l’aspect subjectif que cela implique. D’où la difficulté d’accéder à des représentations collectives. Verguet (2007) propose d’aborder l’aspect collectif de la représentation en termes de partage et de plus en plus de propositions d’analyse tentent effectivement de s’ouvrir vers des procédures plus collectives. Ces journées de Cartotête seront l’occasion d’évoquer ces méthodes d'analyse qui peuvent contribuer à comparer les représentations spatiales entre elles – de sorte à les envisager d'emblée comme des constructions (sociales) – ou identifier des procédures permettant de construire plus directement des représentations collectives (Dernat, Bronner & al., 2018).
A ce titre, l’usage du numérique, tel qu’il a été notamment capté par la géographie, ouvre donc de nouvelles perspectives. Les informations sont parfois directement inscrites par les usagers, produisant une carte participative et évolutive enrichie par une communauté d’individus qui interagissent sur un même support, avec un intérêt réel dans la recherche-action. Les systèmes d’information géographique (SIG) démultiplient les possibilités de recueil et de traitement de l’information pour décrire les interrelations à l’espace, évaluer les distances, accessibilités, voisinages, centralités... En enrichissant l’information (individuellement ou collectivement) par les affects des populations, leurs ressentis, leurs occupations, leurs représentations sociales, etc., on accroît la diversité et l’intérêt des représentations cartographiques (lieux symboliques, lieux d’ancrage) : Roadmapping ; carte du bruit ressenti à Venise ; projet collaboratif MAPPA (Marchabilité pour les personnes âgées) en 2014 à Montréal ; carte sensible interactive du Grand Paris, 2015 ; représentation d’une journée type des américains ; carte des émotions (Muis, 2016)… On relève également des approches artistiques : à l’aide de support numérique ou de maquettes, quelques artistes ont tenté des recompositions de l’espace en jouant avec la topologie des lieux (Armelle Caron, « Les villes rangées » ; Expositions « The Live Creature » à la Kunsthalle de Mulhouse, 2018...).
Objectifs
Des méthodes visant à la compréhension des rapports à l’espace sont de plus en plus souvent expérimentées dans de nombreuses disciplines (géographie, anthropologie, psychologie, sociologie, sciences de l’éducation, sciences politiques...). Le GéoWeb organise l’information via l’espace (Noucher, 2014). L’idée est de savoir si l’on peut changer la dimension – ainsi que le support – de la carte mentale (2D, 3D, utilisation de drône, réalité augmentée, etc.).
C’est dans cette direction que nous souhaitons orienter les réflexions de ces 3èmes Journées Cartotête, avec un axe méthodologique approfondi :Avec quels outils construire, réfléchir, discuter des représentations socio-sociales de l’espace ? Qu’apportent les nouvelles technologies, les SIG, le numérique, le web, la vidéo… en facilitant l'enregistrement et la diffusion de représentations spatiales individuelles et collectives, ainsi qu'en favorisant la collaboration et l'interaction dans leur construction ? Par ex. : sur une tablette, des données pointées au fur et à mesure (ce qui plaît ou ne plaît pas) puis retranscrites par la suite avec un logiciel informatique (géoportail, openstreetmap, uMap, framacartes…).
Organisation des journées
Les journées se dérouleront en quatre temps : - Des conférences invitées offrant un cadrage conceptuel lié au thème de ces 3èmes Journées. - Des ateliers participatifs autour de questions s’appuyant sur les présentations des participants aux journées (sous forme de posters). - Une séance-test de représentation collective d’un espace visité grâce à des tablettes numériques. - Des séances plénières pour débattre collectivement des informations recueillies au cours de ces journées.
Proposition
La première Journée Cartotête, sur le thème des cartes mentales, s’est déroulée à Clermont-Ferrand le 8 décembre 2014. Les deuxièmes Journées Cartotête se sont tenues à Strasbourg les 10 et 11 avril 2017, sur les représentations socio-cognitives de l’espace géographique. Pour ces troisièmes Journées Cartotête, qui auront lieu les 17 et 18 octobre 2019 à Besançon, nous proposons de renouveler l’expérience avec un axe plutôt méthodologique qui mérite d’être approfondi. Avec quels nouveaux outils construire, réfléchir, discuter des représentations socio-cognitives de l’espace ? Qu’apportent les nouvelles technologies, les SIG, le numérique, le web, la vidéo… en facilitant l'enregistrement et la diffusion de représentations spatiales individuelles et collectives, ainsi qu'en favorisant la collaboration et l'interaction dans leur construction ?
Le réseau Cartotête invite toute personne intéressée par le sujet à le rejoindre.
Les propositions de communication comporteront trois niveaux de description :
- Le cadre conceptuel de la représentation socio-spatiale, qu’il ait été mobilisé avant la mise en œuvre de la méthodologie ou (re)construit après coup.
- Un descriptif de la méthodologie utilisée (les grandes étapes), des objectifs visés et du public cible.
- Un descriptif du type de connaissances que l’on cherche à produire (compréhension des processus cognitifs ou socio-cognitifs, des manières d’exprimer ses connaissances spatiales, de la diversité des représentations, etc.).
Les propositions finales sélectionnées seront présentées sous forme de posters lors des ateliers et utilisées pour étayer les débats.
Calendrier
-
Proposition à faire avant le 24 juillet 2019 inclus
- Retour aux participants : 25 août 2019
- Envoi des posters en pdf sur le site (les posters physiques seront apportés par les participants eux-mêmes) : 3 septembre 2019
Modalités de soumission
Les propositions ne devront pas dépasser deux pages (police « Times new roman », taille 12). Elles comporteront : un titre, le nom de(s) auteur(s), leur courriel et au moins une illustration des représentations socio-cognitives produites ou mobilisées.
Elles devront être déposées sur le site du colloque : cartotete2019.sciencesconf.org
avant le 24 juillet 2019
Les auteurs des propositions retenues s’engagent à réaliser un poster qui sera affiché lors des journées. La version numérique servira de support à une présentation courte en séance.
Les organisateurs feront un retour aux auteurs pour le 10 juillet 2019 au plus tard, avec d’éventuelles consignes pour cibler leurs propos, cela en fonction des questions transversales qui émergeront du corpus de propositions retenu et qui seront proposées pour les ateliers.
La version définitive du poster devra être déposée sur le même site pour le 3 septembre 2019. Les posters seront mis à disposition des participants sur le site du réseau Cartotête avant la tenue de la journée d’étude.
Comité d’organisation
- Anne Griffond-Boitier, Université de Franche-Comté, ThéMA
- Florian Litot, Ingénieur d’étude en informatique, Université de Franche-Comté
- Sophie Mariani-Rousset, Université de Franche-Comté, ELLIADD
- Damien Roy, Ingénieur d’étude en géomatique, Université de Franche-Comté
S’inscrire
Les inscriptions se font sur le site : cartotete2019.sciencesconf.org
Catégories
- Représentations (Catégorie principale)
- Esprit et Langage > Psychisme > Psychologie
- Esprit et Langage > Épistémologie et méthodes > Méthodes de traitement et de représentation > Méthodes qualitatives
- Sociétés > Géographie > Géographie urbaine
- Esprit et Langage > Épistémologie et méthodes > Cartographie, imagerie, SIG
- Sociétés > Sociologie > Sociologie urbaine
- Sociétés > Géographie > Espace, société et territoire
- Esprit et Langage > Épistémologie et méthodes > Méthodes de traitement et de représentation
Lieux
- MSHE Besançon - 1 rue Charles Nodier / Place St-Jacques Besançon, France (25)
Besançon, France (25)
Dates
- mercredi 24 juillet 2019
Mots-clés
- Cartes mentales, représentations, espace, cognition, nouvelles technologies
Contacts
- Sophie Mariani-Rousset
courriel : smariani [at] univ-fcomte [dot] fr
URLS de référence
Source de l'information
- Sophie Mariani-Rousset
courriel : smariani [at] univ-fcomte [dot] fr
Pour citer cette annonce
« Cartes mentales : quelle méthodologie pour aborder les représentations socio-spatiales ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 07 juin 2019, https://calenda.org/634273