Affichage des articles dont le libellé est DAVIS. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est DAVIS. Afficher tous les articles

Mike DAVIS vs Frank GEHRY


Frank Gehry : Disney Concert Center de Bunker Hill 

L'architecte américain-canadien Frank Gehry* est considéré comme l'un des plus grands architectes de son temps ; il a été récompensé en 1989 par le prestigieux prix Pritzker - le Nobel de l'Architecture. Mike Davis n'apprécie guère ses oeuvres construites à Los Angeles : il nous explique pourquoi. 

Mike DAVIS

Extraits de
City of Quartz


Le Los Angeles des années 1990 s'est trouvé un autre emblème avec l'architecture déconstructiviste pop de Frank Gehry, célébrée comme le premier grand style vraiment autochtone depuis le bungalow. Le travail de Gehry se distingue en effet par sa capacité unique à « poppiser » le genre noir en recyclant les éléments d'un paysage urbain dégradé et socialement sinistré (ciment brut, grosses chaînes barrant le passage, murs aveugles, etc.) dans le décor lumineux et aéré d'espaces conviviaux (écoles de droit, aquariums, cinémathèques, etc.). On a là une alchimie architecturale qui revalorise des « espaces urbains sinistrés », comme le centre de Hollywood ou le quartier Pico-Union, en combinant formes séduisantes et des équipements sécuritaires complexes, comme nous le verrons par la suite. 

Le Pentagone, nouveau seigneur des bidonvilles


Irak, photo : Zoriah photojournalism

L’idée de base, soutient la Rand Corporation, est que l’urbanisation de la pauvreté mondiale a produit « l’urbanisation des insurrections »

Mike Davis

Le Pentagone, nouveau seigneur des bidonvilles


Le jeune marine américain est ravi. « c’est le rêve de tous les francs-tireurs », dit-il à un journaliste du Los Angeles Times à la périphérie de Fallujah. « Tu peux aller partout et il y a plusieurs façons de tirer sur un ennemi sans qu’il s’aperçoive où tu es ». 
« Parfois je blesse un type et je le laisse crier un peu pour abattre le moral de ses camarades. Ensuite je tire une deuxième fois ». « Tuer un ennemi » explique-t-il, « te donne une décharge d’adrénaline incroyable ». Il se vante d’avoir fait « 24 victimes confirmées » dans la phase initiale de l’attaque brutale des Usa contre la ville rebelle de 300,000 habitants. Face à une résistance populaire et obstinée qui rappelle la défense de Hue par les Vietcong en 1968, les marines ont déchaîné à nouveau une terreur sans discrimination. Selon les journalistes indépendants et le personnel médical, ils ont massacré au moins deux cents femmes et enfants dans les deux premières semaines de combat.

Mike DAVIS : La voiture piégée : la force aérienne du Pauvre


La plus grande majorité des organisations communistes révolutionnaires pratiqueront la propagande par le fait dirigée contre des cibles précises et elles ne feront guère usage de la violence aveugle dans le but intentionnel de tuer le plus grand nombre de civils innocents. Peu ont recours à la voiture piégée, instrument de mort et de destruction massive. Mike Davis nous raconte l'histoire de la voiture piégée, aussi bien utilisée par la CIA que par les groupes terroristes dont la logique est la terreur aveugle, le but,  d’indicibles carnages. Une forme de fascisme. 

Mike DAVIS
Les forces aériennes du Pauvre
Article publié par TomDispatch.com en 2006
Prélude au livre Petite histoire de la voiture piégée

Présentation de Jean BATOU

Le texte que nous présentons aujourd’hui s’intitule «Les forces aériennes du pauvre». Il y ébauche une histoire des attentats à la voiture piégée. Pour Davis, il s’agit d’une «arme semi-stratégique, comparable par sa puissance (…) à l’aviation, du fait de sa capacité de détruire des localités urbaines et des quartiers généraux». Peu coûteuse, elle est à la portée des plus démunis, en particulier des mouvements populaires des pays dominés, acculés à des guerres asymétriques (Palestiniens, IRA, Tigres tamouls, résistance irakienne, etc.). 

Mike DAVIS : Bombsville au Vietnam

 Da Nang, arrestation d'une Viet Cong en octobre 1972

En d’autres termes, la voiture piégée était tout d’un coup devenue une arme semi-stratégique comparable sous certains aspects à l’aviation dans sa capacité de détruire objectifs militaires centraux et cibles urbaines critiques, ainsi que de terroriser la population de villes entières.
Mike Davis

Dès les premiers temps de la guerre, les révolutionnaires vietnamiens pratiqueront la propagande par le fait, en multipliant les assassinats et les attentats, qu'ils avaient déjà pratiqué contre l'armée d'occupation japonaise. Reprenant ainsi, les actions des résistants français durant la second guerre mondiale contre les occupants nazis et leurs collaborateurs. La réponse de l'armée française et de la police franco-vietnamienne, puis par la suite sud-vietnamienne, sera  la torture et les assassinats. La violence est dans les deux camps, jusqu'à la fin du conflit.
Plan d'attaque Vietcong contre un club militaire coréen à Saigon

Mike Davis les émeutes de Los Angeles 1992

Los Angeles riot, 1992

Rodney King ? Merde ! Tous les jours mes potes sont frappés comme des chiens par les flics. Cette émeute, c’est pour tous les copains assassinés par les flics, pour notre petite sœur tuée par les Coréens, pour les vingt-sept ans d’oppression... L’affaire Rodney King n’a été qu’un détonateur.
Un Blood d’Inglewood
Mike Davis
Los Angeles n’était qu’un début
Le bûcher des illusions

Los Angeles : un transport de troupes blindé occupe le coin de la rue — un gran sapo feo, un gros crapaud moche, comme dit Emerio, un gamin de neuf ans. Ses parents évoquent avec anxiété, presque en murmurant, les desaparecidos : Raul, de Tepic, ou le grand Mario, la fille des Flores ou le cousin d’Ahuachapan. Comme tous les Salvadoriens, ils savent, d’expérience, à quoi s’en tenir sur les “disparitions” ; ils se souviennent de la guerre, au pays, des corps sans tête et de l’homme dont la langue avait été passée par le trou ouvert dans sa gorge, lui faisant comme une sorte de cravate.

Le stade DUBAÏ du capitalisme

DUBAI, Luxe et Travailleur/ étranger

Contrairement à la légende, Dubaï n'est pas une ville champignon née de rien. Dubaï, à l'origine village de pécheurs et de contrebandiers, était au début du 20e siècle un port dynamique. La transformation de Dubaï a commencé dans les années 60. Son développement a été tributaire des événements dans la région du Golfe Persique et des conflits du Proche-Orient : la guerre civile au Liban à la fin des années 1970, la guerre Iran-Irak (1980-1988) et la guerre en Irak suite à l'intervention américaine à partir de 2003. Dubaï a acquis une extraordinaire notoriété depuis quelques années. Magazines et journaux du monde entier ne trouvent plus d’adjectifs pour qualifier le développement fantastique de cette petite cité-État de la péninsule arabique : Dubaï s’est surtout fait connaître pour ses projets architecturaux pharaoniques et ses gratte-ciels gigantesques. Dans le texte que nous publions ici, initialement publié par la New Left Review Mike Davis dresse le portrait de cette future capitale du XXIe siècle, mélange fascinant et terrifiant de capitalisme sauvage, d’absolutisme féodale et d’extravagance urbanistique, fruit de la rencontre improbable « d’Albert Speer et de Walt Disney sur les rives d’Arabie ». Mais Davis décrit aussi les conditions de vie et de travail cauchemardesques, voire inhumaines des dizaines de milliers d’ouvriers et d’employés venus de toutes l’Asie pour transformer ce petit bout de désert en paradis pour touristes milliardaires et stars du show business.

Le Pire des Mondes Possibles : Bruno Astarian critique Mike Davis

Proportion de la population urbaine de chaque pays vivant dans des bidonvilles, d'après les définitions et les recherches de l'UN-Habitat, 2005
Estimation pour 2020 : 1,4 milliard d'habitants en zone bidonville


Le Labo publie ici un article de Bruno Astarian concernant une critique du livre de Mike Davis Le Pire des Mondes Possibles, consacré aux bidonvilles. Nous ne partageons pas l'ensemble des critiques avancées par l'auteur, mais il faut saluer le travail de recherche et son intuition d'aller à l'encontre des idées reçues et des personnalités –de Gauche- reconnues internationalement, véritables icônes. Selon Astarian, Mike Davis serait, en fait, qu'un universitaire talentueux, mais « surfant sur le sensationnel » et, en reprenant les critiques de Richard Pithouse, l’accuse « de reproduire le discours néolibéral et raciste des gens qu’il prétend critiquer ». Rien de moins. Astarian prolonge cette accusation en insistant sur le fait que Mike Davis n'accorde aucune conscience politique aux habitants des bidonvilles, à savoir si « le prolétariat informel [peut] posséder le plus puissant des talismans marxistes, l’«effectivité historique ». Sur cette question fondamentale, et quasi inexplorée à ce jour, l'auteur écrit : « Mais Richard Pithouse a raison de souligner avec force que Mike Davis néglige complètement le fait que les bidonvilles sont le lieu d’une vie sociale de plein droit, et non pas simplement d’un exil passif.»

Mike DAVIS : un usurpateur honnête ?

in : TIQQUN n° 1

Si de nombreuses voix, reconnaissent que les grands penseurs du domaine de la géographie et de la sociologie urbaine, Edward Soja, David Harvey, Jean-Pierre Garnier, Mike Davis, etc., contribuent à démolir, par une critique radicale, l'ordre établi concernant l'ultra-libéralisation des villes,  d'autres leur reprochent de ne pas proposer de solutions concrètes, ou d'élaborer un autre modèle, voire des grands principes.  Pour ces derniers, leur admirable intelligence se cantonnerait ainsi dans le domaine de la critique observatrice, voire, normative et s'inscrirait dans un discours alarmiste, devenu habituel. Dans une interview accordée à la revue Vacarme [n° 46, 2009], Mike Davis* nous expose, avec la plus grande honnêteté, les termes de son engagement en tant que marxiste et universitaire. Ce qui est plutôt rare.

Mike Davis : la planète bidonville



Mike DAVIS

La planète bidonville : involution urbaine 
et prolétariat informel 

New Left Review n° 26, 2004


Le milieu du XXIe siècle connaîtra-t-il des révoltes plébéiennes semblables à celles du XVIIIe siècle ? Le passé n’est sans doute pas un guide très fiable des tendances à venir. Le nouveau monde urbain change à une telle vitesse qu’on ne peut guère anticiper dans quel sens il évoluera. Partout, l’accumulation continue de pauvreté mine la sécurité existentielle et pose des défis de plus en plus insurmontables à la créativité économique des pauvres. Peut-être en arrivera-t-on à un point de rupture où la pollution, la congestion et la cruauté de la vie quotidienne ne pourront plus être gérées par les réseaux de survie et de sociabilité des bidonvilles. Pour les vieilles civilisations rurales, l’ultime seuil de tolérance avant l’explosion sociale était souvent lié à la famine. Mais, pour l’instant, personne ne sait à quelle température la nouvelle pauvreté urbaine est censée entrer en combustion.