Une spéciale Royaume Uni, Groovy Baby ! Les deux derniers disques ne furent pas édités en France à l'époque (d'où la présence de pressage anglais sans pochette).
Peut-on se lasser de Tom Jones ? Après une absence de quelques semaines, il revient dans notre rubrique Achats Récents plus fort que jamais le bougre ! Nous avions en effet évoqué l'excellente I've Got a Heart il y a un mois. Le Gallois a cependant plus d'un tour dans son sac à malice de faces B. Looking Out my Window (1968) est une autre tuerie groovy aux glorieux arrangements. Tom est dans la chanson, il emporte tout sur son passage. La rythmique tabasse sévère ! Très très bien. Pas si courant mais je suis sûr que les diggers du dimanche à la recherche de Dark Side Of The Moon ne penseront pas à le prendre, vous si maintenant !
Une autre face B de Tom Jones plutôt cool quoi que pas aussi dingue que Looking Out My Window : If I Had You sur l'EP Green, Green, Grass of Home paru en 1966. Un sympathique morceau groovy et assez beat dans l'esprit !
Like We Used To Be est un excellent Georgie Fame and the Blue Flames. Impossible de ne pas entendre l'influence de Mose Allisson sur le chant du britannique... Le jeu d'orgue est brûlant (inspiré probablement par Jimmy Smith, Booker T etc.), les cuivres rutilants (et utilisés avec goût ce qui n'est pas toujours le cas). Si Yeh Yeh qui l'a fait connaître était une reprise, voici un original de 1965 (signé de son vrai nom: Clive Powell) d'excellente facture à passer dans ses sets modernistes et sixties ! Promis on va essayer de ne pas remettre dix ans avant de reparler de l'un des meilleurs organistes mod anglais avec Brian Auger...
Dave Clark Five sont un groupe londonien de musique beat connu pour avoir inventé le Tottenham Sound une réponse au Mersey Beat des groupes liverpuldiens et plus particulièrement les Beatles ! Au delà de l'anecdote, le groupe est particulièrement populaire dans la première moitié des années soixante aux États-Unis, plus que dans leur pays natal en tout cas. La situation s'inverse vers 1967 grâce à des singles comme Everybody Knows. Particularité de la formation: la mise en avant du batteur Dave Clark, contribuant aussi à la particularité de leur son sur certaines de leurs chansons. Histoire d'être original, encore une fois, la face B retient particulièrement mon attention sur ce 45 tours. Concentration Baby est un morceau sauvage et brutal pas si éloigné des Troggs dans le délire hommes des cavernes qui martèlent leur batterie ! Dans une orgie de fuzz et orgue, pas de pitié, ça déménage ! Presque garage-rock non ? Le genre de morceau super cool et pas cher (comme le shame des DDDBM&T que j'évoquais l'autre jour dans la même session que le Tom Jones cité plus haut) à ajouter sans modération à sa collec' de rock 60s britannique !
Je triche un peu, j'ai ressorti quelques disques plus anciens en plus d'achats très récents, l'occasion de faire une session 100% seventies !
The Atomic Crocus est probablement un groupe de studio monté spécifiquement pour cette sortie, la seule attribuée à la formation publiée en 1974. Il s'agit également de l'unique production de l'ambitieux label Daffodils International Records. Les plus attentifs noteront la thématique fleur entre crocus et jonquilles. Pas grand chose à dire sur la face A, de mémoire un slow pas franchement mémorable. L'intérêt du 45 tours réside dans la Face B, un excellent instrumental funky au tempo modéré à la production soignée. Un clavinet répond à une guitare en cocotte, un rhodes en arrière fond et bien sûr la mélodie principale jouée au synthé ! Le morceau est signé Bernard Estardy, un nom bien connu des collectionneurs pour les nombreuses raretés de qualité qui parsème sa discographie, notamment le fameux La Formule Du Baron qui s'échange dans les 100 euros...Au delà de ses productions propres, Bernard Estardy est une figure de l'ombre de la variété des années 60 et 70. Il démarre sa carrière dans le backing band de Nancy Holloway au coté d'un certain... Nino Ferrer. Il accompagne ensuite ce dernier à l'orgue dans les années 60 ainsi que sur les deux 45 tours des Gottamou. Co-fondateur du studio CBE il travaille avec la crème de la variété de l'époque de Claude François (et aussi), en passant par Françoise Hardy ou... Carlos ! The Ombilic Contact a notamment été compilé sur la première Cosmic Machine en 2013.
Information sur ce disque: le narrateur est Pierre Hégiel, le disque a été publié par le Reader's Digest en 1974 et se nomme Mais La Stéréophonie Qu'est-ce que C'est ? Et...c'est tout ! Globalement une curiosité avec des protocoles de test de stéréophonie sur la face B et une évocation de l'intérêt de cette dernière à travers des effets sonores (ping pong, train...) et la musique...classique. C'est tout ? Pas tout à fait, il y a environ une minute de jerk vraiment cool à partir de 4,30 (la seconde vidéo reprend le passage intéressant). Très frustrant mais néanmoins une curiosité comme on les aime non ?
Pierre Vassiliu réserve souvent de bonnes surprises. Sans connaître l'intéressé je l'imagine cultivé et aimant sincèrement la musique. Après Film que nous évoquions il y a quelques mois voici une autre face B qui me plaît beaucoup même si elle n'est peut être pas aussi culte que le morceau qui accompagne Qui c'est celui-là ?. En avant les petits enfants est une jolie chanson pop aux arrangements délicats (guitare sèche, électrique, percussions...). Très bien enregistrés (par Raymond Donnez qui a aussi bossé avec Cerrone par exemple), les chœurs apportent un beau relief à la composition de Vassiliu autour d'une structure d'accord très jolis. Pas si éloigné que ça de CS&N dans le style coté folk californien ensoleillé ou pour se rapprocher de nous, une version un peu plus variété des propositions d'Ilous & Decuyper ou Darras & Desumeur.
Juan Carlos Cacérès est un musicien d'origine argentine. Après avoir étudié les Beaux Arts il s'établit à Paris en 1968. Au début des années 70 il publie deux albums avec Malon et sort un 45 tours sous son nom (celui que nous découvrons): Contigo Mi Vida avec en face B Rompe Con Todo enregistré à Mexico par le seul et unique Alain Goraguer (collaborateur de France Gall et bien d'autres !). Le premier album du chanteur sort sur Celluloïd en ... 1993. Dans les années 2000 il rejoint le label fondé par Eduardo Makaroff (Mano a Mano, Gotan Project). La face A ne présente pas d'intérêt particulier, en revanche Rompe Con Todo est une excellente surprise: un titre de latin-rock groovy typique de son époque (et très cool dans le genre) entre Santana des débuts (Oye Como Va, Evil Ways...), Titanic (Sultana), War ou encore Malo (suavecito).
Après une semaine de pause, le retour tant attendu de la rubrique ! Une spéciale musique instrumentale française pour bien démarrer la semaine !
Je n'ai pas énormément d'informations sur Jacques Hendrix et son Orchestre si ce n'est qu'il est connu pour avoir lancé la danse Le Climb. Il a également participé à d'autres orchestres comme les Barclay (avec Christiane Legrand, Jacques Denjean, etc.) ou les Jumping Jacques. Par ailleurs il fut semble-t-il également membre de l'orchestre de Jacques Hélian, un nom que l'on a déjà croisé deux fois ici (à propos de Gérard Lévêque et Jacky Bamboo). Voici un deux titres d'une tentative de danse dans l'esprit du Climb Le Snow-Cup. Les 4 morceaux de l'EP dont est extrait ce deux titres (avec En Dansant le Snow-Cup et le 4ème morceaux Je Ne Veux Plus) sont donc autour de cette thématique. Des deux du simple ma préférence va à la première En Dansant le Snow-Cup un chouette instrumentale typiquement début 60s avec des cuivres, une rythmique originale (percussions importantes, hand clap avec de la réverbération etc.), une petite guitare sympathique...
Continuons avec une autre obscurité: l'un des deux EPs du groupe Les Français. Discogs attribue deux autres simples à la formation, plus tardifs, personnellement je pense qu'il s'agit d'un second groupe sans lien avec le premier: label différent (Columbia et Decca), écart entre les couples de disques (1964, 1967/1968) et surtout absence des noms des participants au premier groupe dans les deux disques tardifs. Bref ces Français là sont vraisemblablement auteurs de deux EP en 1964 dans une veine instrumentale, les deux ayant leur charme. Le groupe se compose sur cet EP de: Mat Camison, Jacky Hythier et Jacky Rault. Si les Jacky n'ont pas fait de longues carrières dans la musique, arrêtons nous un instant sur celle de Mat Camison. On le retrouve par exemple avec Pierre Bachelet derrière Ok Chicago de Resonance, un classique funky de brocante vraiment excellent, avec une face B étrange et intéressante finalement. Avant cela (et après les Français) il est également membre des Sharks dont on retrouve Mongo sur plusieurs compilations. Produit par Ken Lean (Les Aiglons, Les Dauphins, Steff, les Ambitieux...), le Joe Meek Helvète, le 4 titres des Français contient deux bons morceaux: Suspenses et Palpitations. De l'instrumental certes, mais plutôt énergique et rentre-dedans (presque garage), assez éloigné des mélodies fleur bleus inspirés des Shadows de beaucoup de groupes français (Les Fantômes, Les Champions), peut-être est-ce une question d'époque ?
L'album de Pop Instrumental de France est une obscurité fort appréciée des collectionneurs internationaux. L'album se négocie en effet dans les cent euros environ en général. Le groupe est assemblé à l'occasion d'une session d'enregistrement de trois jours aux studios Wagram dont sera issu l'album. Disque à la fois groovy avec une tonalité progressive, avec notamment une reprise de Zappa. Il est mené par Laurent Petitgérard, anciennement des Masters (connus pour leur classique garage Mon Chameau) et d'Aleph (auteurs de deux 45 tours, je recommande particulièrement le second bien qu'un peu rare: je ne l'ai d'ailleurs pas !). Si l'album est une rareté assez exceptionnelle, le 45 tours extrait, comprenant les morceaux Soho et La Danse des Squelettes est nettement plus accessible aux communs des mortels ! Une chance, tant Soho est un super morceau instrumental groovy , probablement un de mes favoris en 45 tours français. Les arrangements sont excellents (relativement originaux et ambitieux), la rythmique est très présente et marquée (plutôt cool pour tenter de le jouer en soirée par exemple), le jeu d'orgue de superbe facture ! Bref un très très bon disque loin d'être cher compte tenu de sa qualité.
Finissons notre session de pop instrumental française avec un autre énorme classique bien connus des collectionneurs de disques funky/jerk/groovy: Campus N°8 des Requins. Ces derniers sont un groupe de studio ayant notamment accompagné Luc Harvet, apparemment il s'agirait des anciens Sharks, hypothèse sensée compte tenu du style musical des deux formations et de la ressemblance de nom (avec Mat Camison ou pas du coup ?). De mémoire les autres disques des Requins (en dehors d'un ou deux avec Harvet justement) ne sont pas particulièrement mémorables...Difficile de cataloguer le label Orly dont les productions semblent osciller entre variété yéyé, musique classique et musique proche de la Library (comme ce disque ou l'excellent 45 tours d'Héxagone). Campus N°8 est en tout cas une petite bombe instrumentale bien appréciée à juste titre des B-Boys , la production est simplement énorme: rythmique compressée ultra-puissante, arrangement top niveau et une très bonne composition, en tout cas bien plus fine et originale que la majorité de la musique instrumentale de ce style.
The Whispers est un groupe américain de soul formé à Watts (près de Los Angeles) en 1964. La formation est particulièrement connue pour ses tubes de la fin des années 70 comme And the Beat Goes On. Comme de nombreux groupes ayant traversés les décennies (Temptations, Isley Brothers, Steve Wonder) leur musique a évolué en fonction des époques. Needle in a Haystack est la face B du tube Seems Like I Gotta Do Wrong (#6 des charts R&B). La chanson est une très jolie production soul de 1970, elle évoque à travers son tempo modéré et son groove irrésistibles les classiques de Billy Stewart ou de The Impressions. Plutôt étonnant compte tenu qu'il s'agit d'une production 100% californienne écrite par deux membres du groupe. Peut-être un peu lent pour être joué en soirée mais à tenter ne serait-ce que par l’irrésistible accélération...
Vous connaissez certainement les 4 Seasons pour leur magnifique classique Beggin repris depuis pas mal de fois dont quelques versions de sinistre mémoire. Ainsi, plutôt qu'évoquer ces Norvégiens avec "con" dans le nom qui ont profané cette superbe chanson, mentionnons la délicate reprise par Timebox. Au delà de la voix fantastique de Frankie Valli, rendons hommage à Bob Gaudio, clavier du groupe et co-auteur de nombreux classiques de la formation (Sherry, Rag Doll, Beggin, Can't Take my Eyes off You, Silence is Golden...). S'il ne participe pas à l'écriture de Let's Hang On! son camarade d'écriture Bob Crewe en est. Crewe n'est pas un membre officiel de la formation mais son rôle est essentiel dans la carrière du groupe par ses qualités d'écriture et de production. Il met également ses talents au service de Mitch Ryder and the Detroit Wheels. Profitons ainsi de ces quelques lignes pour saluer la mémoire d'un de ces hommes de l'ombre ayant façonné la pop des années soixante discrètement mais avec classe et élégance. J'ai d'ailleurs découvert cette chanson par l'entremise d'une version assez réussie de Richard Anthony, intrigué par les crédits de celle-ci et la présence de Crewe je remontais ainsi aux 4 Seasons. Let's Hang On! ressemble assez à l'idée que je me fais de la Blue Eyed Soul même si techniquement cela n'est pas considéré comme tel. Des arrangements délicats et groovy (cuivres, guitare fuzz, vibraphone), la voix haut-perchée de Valli, de superbes mélodies, l'ensemble constitue une invitation à la danse et au lâcher prise...
The Reflections est un groupe blanc de doo wop/blue eyed soul du milieu des années 60 de Détroit. Ils cartonnent en 1964 avec (Just Like) Romeo & Juliet que vous connaissez peut-être à travers la version de Michael and the Messengers intégrée à la toute première compilation Nuggets. Le groupe peut-être considéré à certains égards comme un one hit wonder néanmoins nous pouvons apprécier le reste de leur discographie, notamment la face B de Poor Man's Son sorti en 1965. Comin' at You est un excellent morceau uptempo, groovy, avec de jolis arrangements et un excellent travail dans les voix (dans lequel on perçoit nettement l'influence doo-wop) !
The Paupers est un groupe canadien de Toronto de pop psychédélique des années 60. Ils ont sorti de deux véritables albums: Magic People en 1967 et Ellis Island en 1968. Magic People est donc le morceau-titre de ce premier ouvrage et surtout un excellent morceau de pop psychédélique. Les harmonies sont particulièrement réussis, le son de la guitare très chouette et le pont psychédélique avec l'écho si typique de l'époque ! Ce n'est pas forcément un grand morceau du genre mais néanmoins une bonne surprise qui rejoint ma collection avec grand plaisir et que j'aurais peut-être l'occasion de glisser dans une émission de radio ou un mix (voir les deux)...
Déjà le huitième épisode d'achat de disques ! Celui-ci est partagé entre achats sur le net et en disquaires, profitons de l'occasion pour dire un mot sur ces derniers.
Born Bad est une institution parisienne, située initialement rue Keller (dans laquelle je vous recommande Pop Culture Shop), elle est désormais au 11 rue St Sabin, toujours dans le quartier de Bastille. Connue pour être une boutique orientée garage, punk, surf, rock&roll, les styles proposés évoluent régulièrement s'ouvrant au post-punk, à l'expérimental etc. éclectique à l'image des goûts de Mark et Maxime. Le disquaire mêle neuf et occasion. Coté nouveauté, Born Bad est l'une des boutiques les plus attentives au prix, il est probable que le catalogue de In The Red ou Castle Face y sera moins cher que dans la plupart des boutiques généralistes indépendantes françaises, la boutique travaille d'ailleurs régulièrement en direct avec les labels. Coté occasion, les prix sont très variables (depuis un euro jusqu'à des centaines) et généralement proches des prix du marché (en fonction de l'état bien sûr). N'espérez pas y faire une affaire de dingue mais par la sélection offre souvent de très belles pièces que l'on voit rarement chez les disquaires et généralement plutôt réservées au net ou aux conventions. De fait si vous cherchez à vous faire plaisir sur des disques de collection en sixties, punk, français etc. il y aura sûrement un vinyle pour vous chez Born Bad ! Personnellement c'est une de mes deux boutiques de neuf principales (avec Pop Culture) et un des mes endroits préférés pour le 60s d'occasion à Paris.
Plus de Bruit est une boutique également très connue des amateurs parisiens, situé au 35 rue de la Rochefoucauld. Nous sommes nombreux à nous accorder pour dire qu'il s'agit d'un des meilleurs spots d'occasion à Paris. Jean Paul a un choix très varié, pointu aussi bien en rock indé, punk, garage, jazz qu'en rock français. Les disques sont l'immense majorité du temps dans un état irréprochable: voir des EPs 60s français en EX/EX ça n'a rien d'une évidence ! Les prix sont très honnêtes, les collectors pas très chers (politique de prix de la maison) et on peut en plus y faire quelques bonnes affaires. En revanche Jean-Paul fait très rarement des prix sur l'addition finale mais honnêtement ce n'est pas bien grave car nous sommes toujours assuré de repartir avec des disques intéressants, pas courants et dans un état fantastique. Au fil du temps, j'y ai trouvé aussi bien de l'indie (des disques Sarah, AR Kane, Sneetches, Chapterhouse, Cast, Telescopes) que du français (Asphalt Jungle, X Ray Pop, Ticket,...).
Alice Dona est une chanteuse bien connue des amateurs de sixties français. Si elle est absente de la célèbre série Swinging Mademoiselle référence absolue du genre, on la retrouve citée dans la série Ultra Chicks notamment avec le morceau principal que nous allons évoqué. Au rayon biographie, notons qu'Alice Dona écrit une grande partie de ses morceaux. Elle fait par la suite carrière dans le songwritting, dans les années soixante dix, signant pour Serge Lama, Joe Dassin, Dalida, Sylvie Vartan etc. Au milieu des années soixante elle se marie avec Bernard Ricci des Célibataires (groupe dont je pourrais éventuellement parler un jour) avec qui elle a Raphaëlle Ricci, coach artistique bien connue des gens qui ont regardé la télévision dans les années 2000 (je vous donne un indice: une émission qui a eu pendant une saison une reprise de Gilbert Bécaud en générique). C'est pas Prudent est une composition co-signée par Alice Dona et un certain Bob Roberts (en tout cas selon discogs). Je n'arrive pas à savoir s'il s'agit d'une reprise ou d'une composition originale, je penche plus pour la seconde option... Néanmoins voilà un super morceau early 60s groovy avec un excellent orgue et une orchestration réussie. Sur un tempo modéré dans un style qui me semble proche du pop corn oldies Alice Dona nous narre le plaisir de rouler vite, un sujet politiquement incorrect en 2017 !
Continuons avec cette curiosité de Georges Jouvin Trompette d'Or. Pendant les années 60 et 70, il fut un grand vendeur de disques en France à partir d'un répertoire de reprises effectuée à la trompette. Il fut administrateur et vice-président de la SACEM également. La demoiselle l'accompagnant sur la photographie semble être sa femme Dominique souvent présente sur les pochettes de ses disques. Il me semble que son répertoire habituel n'est guère au goût de ce blog, mais peut-être se cache-t-il quelques curiosités à découvrir en plus de celle-ci ? je vous promets d'enquêter ! Cet EP est très convenable dans l'ensemble avec une excellente surprise qui m'avait fait mettre le disque sur ma wantlist puis l'acheter le week-end dernier: Rhythm & Blues For Trumpet. Si l'arrangement légèrement Tijuana Brass à la Herb Alpert a un petit coté ringard, c'est largement contrebalancé par une super assise rythmique (le son de la batterie et de la basse sont excellents) et un excellent orgue ! Plaisir légèrement coupable mais étonnante curiosité bien groovy à l'image de la pochette !
Attention, un 45 tours non référencé sur discogs ! Cependant il est possible de trouver quelques informations sur le net et ... du son. Paul Sylvan de son vrai nom Léoni, n'a sorti sous ce pseudo que cet unique 45 tours en 1964 mais il a fait quelques 45 tours supplémentaires dans les années 70 sous son véritable nom. À noter qu'un article de 2012 du Parisien est consacré à son combat pour les séniors. L'EP dans l'ensemble est de bonne facture dans une veine twist mais le meilleur morceau est certainement Si Nous Portons Blouson un excellent morceau groovy avec de l'orgue, un peu dans une veine pop corn oldies comme le morceau d'Alice Dona mentionné précédemment. Il est accompagné par un orchestre dirigé par Gérard Levecque (orthographié ainsi sur le macaron), probablement le Gérard Lévêque qui fut membre du groupe de Django Reinhardt et de l'orchestre de Jacques Hélian.
Finissons cette huitième session par un groupe américain de funk des années 70 The Jimmy Castor Bunch. Luther The Anthropoid est un copié-collé réalisé un an plus tard du tube qui a fait connaître la formation: Troglodyte (Cave Man). Bien que la recette soit identique, cela fonctionne tout aussi bien ! La rythmique est sauvage et puissante, deux guitares se répondent dont une fuzz diabolique, Jimmy Castor hurle, nous conviant à une fête orgiaque et primitive... Pour l'instrumentation cela me fait penser à la phase psychédélique des Isley Brothers en plus dansant, tandis que la voix évoque Screamin' Jay Hawkins ou Arthur Brown dans cette manière de théâtraliser le chant. Excellent morceau (face b moyenne en revanche) !
Je continue à explorer ma discothèque à la recherche de disques ayant un intérêt ! Dans cet épisode quelques découvertes récentes complétées d'une ou deux références que je connais depuis plus longtemps mais jamais évoquées ici précédemment...
Dans l'épisode 5 je vous mentionnais l'existence d'un autre 45 tours de Christophe vraiment cool. Celui-ci est, selon moi, même meilleur qu' Excusez Monsieur Le Professeur. Deux morceaux ont particulièrement retenus mon attention. Cette Musique est un morceau southern soul assez cool avec une guitare en contretemps au son très "Stax" et une basse ondulante...Les arrangements progressent au fur et à mesure de la chanson, signés par Jacques Denjean (comme le reste de l'EP): un très bon boulot comme d'habitude. Tu es Folle est cependant le meilleur morceau des quatre: super texte, orgue groovy et production staxienne à la française rehaussée de quelques notes de violons. Un super morceau !
Patrick Logelin est un musicien originaire du sud de la France. Il joua d'abord avec les Schtroumpfs, un groupe instrumental dont il était le clavier ainsi que le compositeur principal. Le choix du nom du groupe fut autorisé par Peyo, celui s'inspira en retour de la formation cannoise pour l'écriture de Schtroumpfonie en Ut. Après un désaccord avec les autres membres du groupe (qui devinrent par la suite les Sparks), il entama une carrière solo. Il ne publia que deux EP en 1964, un premier partiellement instrumental dont on ne peut écouter aucun morceau sur la toile et le second que je vous présente aujourd'hui. Accompagné par Ivan Jullien et son orchestre, les 4 titres (uniquement des reprises malheureusement) sont excellents et tirent vers un Rhythm & Blues de bonne facture. On notera une reprise très réussie des des Beatles (Encore une fois une danse avec moi adaptation de I'm Happy Just to dance with you). Ma favorite est certainement Encore Merci pour son texte particulièrement savoureux et ses arrangements très réussis.
Marcel Zanini en dehors d'être le père Marc-Edouard Nabe est un musicien de jazz accompli. Le grand public le connaît surtout pour ses morceaux humoristiques notamment son adaptation de Wilson Simonal tu veux ou tu veux pas. Il publie donc quelques 45 tours dans cette veine novelty parmi ceux-ci Madame des Astres. Cette face A ne présente pas d'intérêt particulier, en revanche retourner le disque amène une excellente surprise. Hey ! Hey ! Dis Dis est un jerk enlevé, amusant avec des paroles légèrement salaces !
Finissons cette septième session par un petit classique soul voir northern soul (bien que ce ne soit pas particulièrement rare): Ain't Nothing But A House Party des Show Stoppers. Le groupe est originaire de Philadelphie et comprend notamment deux des jeunes frères de Solomon Burke: Alex et Laddie Burke. Le line-up est complété par un autre fratrie: Timmy et Earl Smith. La formation a sorti une demi douzaine de singles mais le plus mémorable et célèbre d'entre eux est certainement celui-ci paru en 1967 initialement (je pense que le pressage français est plus tardif). Un morceau fantastique au tempo relevé, il donne des fourmis dans les gambettes ! arriverez vous à résister à l'appel de la piste de danse ?
Danyel Gérard est l'un des premiers rockeurs français avant même notre Johnny national: il publie son premier disque en 1958. Sa carrière est cependant mise entre parenthèse lorsqu'il part à la guerre d'Algérie. Entre 1962 et 1964 le français né d'un père arménien et d'une mère corse profite de la vague twist pour s'imposer comme une valeur sûre de la variété française. Le milieu des années soixante le favorise moins avant son grand retour en 1969 et l'énorme tube international Butterfly. Les collectionneurs connaissent Danyel Gérard pour le psychédélique Sexologie un classique des compilations Wizzz dont le 45 tours se négocie actuellement dans les 80€ ! Pensez à le prendre si vous le voyez en broc' quoi que la probabilité soit rare tant ce disque est bien identifié. Peut-être plus commun ou moins reconnu, je vous recommande également le fabuleux Le Vieux Sur La Montagne... Autre découverte: Monsieur Le Percepteur sur l'EP "66". Je n'ai pas l'impression que le disque soit particulièrement courant mais il n'est pas non plus très recherché, par conséquent il apparaît exagéré de le payer plus de 10€ à moins qu'il ne soit dans un état parfait... Ce morceau est un tempo intermédiaire porté par une fuzz et un excellent texte. La composition co-signée par Danyel Gérard est arrangé par... Jacques Denjean bien que l'on s'éloigne de son domaine de prédilection pour aller vers quelque chose de presque garage! Un excellent morceau pour compléter votre collection de rock français 60s.
Revenons un an en arrière, en 1965 avec les Moustaches pour un de leurs trois EPs enregistrés pour le label Monte-Carlo. Cette structure a-t-elle un lien avec la série Radio Monte-Carlo du label Président dans laquelle on trouve l'excellent EP de Michèle et ses Wouaps ? Compte-tenu des dates et de la présence dans les deux catalogues des premiers groupes de JP Massiera (Milords et Monégasques), la possibilité existe cela ne repose sur aucune information concrète, d'autant plus que la proximité entre Nice et Monaco rendrait assez aisé qu'un musicien vogue entre deux labels installés sur le rocher. Je n'ai pas non plus d'informations particulières sur les membres du groupe. On ne retrouve pas nécessairement dans les crédits des autres disques des noms en commun en dehors de l'arrangeur Gérard Poncet. Les deux morceaux les plus intéressants sont signés par Gilles Jérôme et Touladi. Le premier a contribué a quelques autres disques de pop notamment pour Delphine, Herman's Hermits ou encore Claude Righi. Plus amusant, nous pouvons retrouver les deux compositeurs associés à des disques catholiques d'Unidisc et Pastorale et Musique...Donne-Moi est un sympathique morceau twist/groovy, pas désagréable du tout, avec un bon orgue. Le meilleur selon moi est Les Copains de La Bande un tempo relevé avec une chouette fuzz et une bonne composition !
Plus le temps passe, plus je me surprends à chercher des disques de Sylvie Vartan. Cet EP de 1963 contient une excellente version du classique de Mel Tormé Comin' Home Baby. Si le disque est orchestré par le grand frère de Sylvie, Eddie Vartan (très présent sur les disques de sa sœur, de Johnny mais aussi Larry Greco), je ne peux déterminer avec certitude la présence de Mick Jones et Tommy Brown (collaborateurs très réguliers de Sylvie, Johnny mais aussi de Ronnie Bird par exemple). Ne t'en va pas mon amour est une excellente interprétation du classique de Mel Tormé, super solo d'orgue, super son, bref les disques français comme on les aime ! Par contre ne pas s'attendre à une dynamique de dingue sur l'EP 45 tours, d'autant plus que ceux de Sylvie sont souvent rincés !
Finissons cette sixième session en allant dans les 70s et plus précisément en 1973 avec Achille et les Slagmen. La face A Slag Solution est une tentative de morceau pour danser (comme Pop Corn, The Twist, The Jerk, etc.) médiocre. La Face B en revanche mérite toute votre attention. Stop 27 signé de Claude Robert et son orchestre est en effet un excellent morceau instrumental funky/progressif... À priori il s'agirait de la même version que sur le très rare 45T comportant Sunshine of Your Love du même Claude Robert.
Claude Dubois est un artiste québécois connu, il est notamment célèbre pour sa participation à Starmania en 1978. En 1970 et 1971 il séjourne en France et enregistre des disques parmi lesquels Comme Un Million de Gens qui n'a pas été publié au Canada. Si la face A nous laisse assez indifférent, Boogaloo est une excellente surprise. Le morceau est arrangé par José Bartel: ce dernier a également enregistré et chanté de son coté, participé au doublage chant de nombreux films (Le Roi de la Jungle ou Les Demoiselles de Rochefort) et nous lui devons aussi la BO de Spermula , un film dont le scénario semble tout droit sorti de l'imagination fertile et torride des 70s. Sur un tempo intermédiaire, Boogaloo propose une pop funky et groovy avec une chouette orchestration (cuivre, orgue jazzy, guitare "staxienne").
Peut-être pas l'EP (1966) de Christophe à ramasser en priorité (je parlerai bientôt de mon chouchou) néanmoins j'ai beaucoup aimé Excusez-Moi Mr Le Professeur. Christophe y est particulièrement intense, la composition (co-signée par Jean Jacques Debout et Roger Dumas en plus de Christophe) est très bien mise en valeur par les superbes arrangements (traits de violons, percussions, section rythmique au groove impeccable) de l'unique Jacques Denjean.
Transition trouvée: évoquons Jacques Denjean. Plus le temps passe, plus ce dernier devient un de mes arrangeurs français favoris. Je vois assez peu de musiciens français à avoir saisi avec autant de justesse le son de la musique noir américaine. Bien sûr les enregistrements et arrangements de Denjean ne sonnent pas comme des disques Verve de Jimmy Smith ou Stax des Mar-Keys mais quand même, le français s'inspira de l'esprit de ces musique et l'intégra avec beaucoup de goûts à la production française variété de l'époque. J'en profite également pour évoquer le parcours de l'intéressé: musicien chevronné (1er prix du conservatoire de Paris), en plus de son propre big band il participe à l'aventure Double Six. Je n'ai jamais ici évoqué ce groupe, il sort un peu de mon registre habituel puisque la formation pratiquait le Vocalese, un jazz vocal où les voix chantent des textes en se rapprochant au plus possible de la diction originale des instruments.
Ce groupe est passionnant. Mimi Perrin, leader de la formation y fit participer de nombreux talents de la musique française. Ainsi en plus de Jacques Denjean mentionnons quelques musiciens très cool. Eddy Louiss, mon organiste français chouchou, a enregistré avec Nougaro. Jef Gilson, un étonnant musicien de jazz auquel j'ai déjà consacré un article (qui évoquait... Eddy Louiss). Christiane Legrand est la sœur de Michel Legrand et une surtout choriste recherchée ainsi que doubleuse chant film de haut niveau (... Les Demoiselles de Rochefort, Les Parapluies de Cherbourg). La personnalité de Mimi Perrin elle même est fascinante mais je pense que j'y reviendrai un jour en détail en évoquant moins succinctement les Double Six.
Revenons en à Jacques Denjean: arrangeur demandé, on retrouve son nom au dos de nombreux disques de variétés (Richard Anthony, Christophe, Henri Salvador, etc.), il sort des disques sous son propre nom en parallèle, majoritairement (totalement?) instrumentaux avec un succès cependant moindre. Certains de ses morceaux ont été utilisés pour des indicatifs d'émissions de radio et doivent donc appartenir au patrimoine de la génération baby-boomers... Ce 4 titres (de 1964) est un parfait exemple du son Denjean des années soixante. Cela groove sévère sans être aussi poisseux et sensuel que du Stax, il y a toujours un son un peu jazz et sec français en arrière plan. Les musiciens sont excellents, les compositions classiques mais avec toujours un petit twist d'originalité. Des 4 seule une me semble un peu moins intéressante (blue horizon). Le Train Fou et Mistral 20h30 sont plus uptempo et très réussi. Enfin Dans la Nuit est une version instrumentale (antérieure? postérieure?) au titre composé par Denjean pour les Bab's. J'adore les deux versions, assez différentes, celle ci est peut être plus originale (écoutez la manière dont sonne la rythmique, le jeu sur les charlestons) et jazz !
Finissons cette cinquième session sur une très étonnante curiosité signée pourtant d'un groupe particulièrement connu: The Sweet. J'imagine que vous associez spontanément le groupe à ses hits glam bubblegum comme Ballroom Blitz ou Block Buster (blog) pourtant avant de connaître le succès à partir de 1971, le groupe se cherche pendant les quatre premières années de son existence, publiant des simples dans des styles différents. I'm on my Way , face A du simple ci-dessus,publié en 1973 mais enregistré vers 1968 par Sweetshop (groupe pré-Sweet avec trois membres de la future formation) est un témoignage de cette période d'ajustement. Sympathique mais pas non plus indispensable, la chanson (probablement une démo) atteste de l'influence de
la soul sur les Sweet des débuts. Avec une rythmique plus
puissante, le morceau aurait certainement eu un petit potentiel
dancefloor, en l'état c'est une chouette (mais dispensable) curiosité.
Attention, l'histoire se complique quand on aborde la face B ! My Little Girl From Kentucky n'est pas à proprement parlé un enregistrement de The Sweet, à l'inverse de la face A (pour laquelle le lien est réel malgré tout). En effet, il s'agit d'une version d'un morceau de The Closed, un groupe belge sixties de Liège formés par des Italiens, avec Brian Connelly au chant. Ainsi le morceau est publié une première fois par le groupe en question en simple en 1967 (ou 1969 selon d'autres sources) sur Hebra Records en face B, dans une version presque identique à l'exception du fameux chant. Selon, toute vraisemblance, Brian Connelly aurait enregistré pour 15 pounds deux morceaux avec le groupe mais ces pistes n'auraient pas été utilisées à l'époque ! Ces deux enregistrements de sources différentes faits quelque part entre 1967 et 1969, ressortent opportunément en un unique 45 tours d'assemblage pour surfer sur le succès du groupe. La face B est le vrai bon morceau du disque. My Little Girl From Kentucky est un tempo relevé, accompagné de guitare fuzz, d'orgue criard et d'une très bonne performance vocale. Pour vous faire une idée de la chose, voici en tout cas les deux versions (The Closed - que je n'ai pas en vinyle héhé/The Sweet), la similitude est plus qu'évidente !
Les puces restent un de mes endroits préférés à Paris pour trouver des disques inhabituels, originaux. Je ne suis généralement pas assez courageux pour regarder les stands brocantes avec quelques bacs de disques non triés au milieu de choses diverses (vaisselles, bibelots, livres etc.), je me concentre donc sur les disquaires (ou les stands de disques) avec une préférence pour la zone autour de la rue Jules Valles qui comportent quelques figures comme le Yéti ou Copa Music. Je vais moins souvent dans la zone du Marché Dauphine (marché consacré à la collection) car j'y trouve les prix généralement un peu trop chers.
Hier, j'étais donc aux Puces, je vous présente quelques unes de mes trouvailles chez Beatsqueeze, un de mes arrêts favoris à Clignancourt. Bien que la boutique soit plutôt réputée pour le hip hop, elle offre un choix vraiment intéressant en 60s/70s (notamment français) pour ceux qui aiment se faire surprendre et préfèrent trouver ce qu'ils ne cherchaient pas. Ajoutons que les proprios sont très cultivés (et curieux), comprennent mes goûts et sont réglos sur les prix: un très bon endroit !
Les Furys sont une formation québécoise (Montréal) auteurs de deux singles en 1965: Aide Moi et Michelle (qui comprend à nouveau Aide Moi en face B). Ils ont également sorti deux singles sous le nom de Joyce Germain and The Fabulous Furys en 1964, a priori deux fois le même couplage mais chanté en anglais puis en français ! Aide Moi, paru sur le label Trans-Canada, est une excellente composition originale aux inflexions beat/garage avec une touche r&b ! L'autre face ne présente en revanche aucun intérêt.
Continuons avec les Countdown Five un groupe américain (a priori du Texas) auteurs de six simples entre 1965 et 1969. Shaka Shaka Na Na est leur dernier et le seul à avoir bénéficié de pressage européen notamment en Suède, Italie ou Allemagne (sur Hansa, le pressage que j'ai). Groupe souvent présent sur les compilations garage (la liste), ce dernier simple ne fait pas exception à la règle bien qu'étant tardif: Shaka Shaka Na Na contient en effet quelques éléments typiquement garage (voix arrogante, guitare fuzz, orgue criard...) cependant impossible de ne pas noter la petite touche bubblegum (voir proto-glam si l'on veut ?) notamment grâce à une rythmique très puissante parfaite (et une ligne de basse très Cool Jerk des Capitols) pour danser ! Bref ce sera sûrement pas assez garage pour les puristes, pour ma part j'aime beaucoup!
Gérard Brent est un musicien français, auteur de quatre quarante-cinq tours entre 1964 et 1965. Il participe par la suite à l'aventure Chats Renaissances et les Visitors deux projets lié au fameux producteur JP Massiera. La Fille Qui Me Plait est une très bonne version du classique Hippy Hippy Shake dont on connaît souvent plus la reprise merseybeat par les Swinging Blue Jeans que l'original rock & roll de Chan Romero. Avec une instrumentation réussie (notamment un très bon orgue) signée Bernard Gérard (un habitué de ces colonnes), Gérard Brent signe une très bonne adaptation de ce classique du répertoire beat dans une version assez différente de l'original ou de la reprise de référence.
Finissons cet article sur The Mojo Men un groupe garage/folk-rock de San Francisco surtout connu pour leur classique Sit Down I Think I Love You (une reprise de Buffalo Springfield) que l'on peut notamment entendre sur la compilation Nuggets originale (voir mon article à ce sujet) ! Le groupe travaille avec le label Autumn dans lequel on retrouve les géniaux Beau Brummels et...Sly Stone en producteur avant qu'il ne monte sa Family ! L'intéressé enregistre d'ailleurs ce 45 tours. Si la face B ne présente pas d'intérêt majeur (un peu trop niais), Dance With Me est un très bon petit morceau garage-rock avec ce qu'il faut de niaque !
Je continue d'explorer ma discothèque à la recherche de disques improbables, de bonnes faces b, de tentatives (parfois désespérées) de réhabiliter certains artistes.
Attaquons fort avec Les Charlots. On sait que les intéressés furent un jour un espoir du rock français (Les Problèmes) et que la malédiction du disque rigolo les frappa comme tant d'autres (Martin Circus au hasard)... Il y aurait un excellent papier à écrire sur le pêché originel du rock français: l'impossibilité d'être premier degrés et d'aborder la chose sérieusement, peut-être pas du coté des groupes mais au moins de celui du public. J'ai déjà abordé le sujet au moins à deux reprises: à propos d'Asphalt Jungle et d'Henri Cording qui constitue peut être la matrice des disques marrants français rock. Nombreux furent aussi les artistes français à souffrir de leur image d'amuseur, notamment Nino Ferrer. Les Charlots, eux semblent avoir vécu la chose avec philosophie et en profitèrent une décennie durant avec des titres aussi improbables qu'histoire merveilleuse ou j'ai oublié bon bouchoir (excellent au passage). Le Pauvre Mec face A du 45 tours n'a rien de mémorable, en revanche j'ai vraiment beaucoup aimé Saint-Rock , une très bonne surprise débusquée aux puces pour 50 centimes. Le morceau est peut-être un peu lent pour être joué en soirée, mais depuis l'introduction évoquant une messe jusqu'à la rythmique funky, voilà une chanson bien amenée, arrangée qui dépasse le stade de la blague novelty.
J'imagine que vous n'avez pas besoin de moi pour ramasser des Michel Polnareff à la pelle tous les week-end. Cependant si j'ai une préférence généralement pour la période EP de ce dernier, ce single mérite largement que l'on s'y arrête. Holidays n'est pas un de mes morceaux préférés de l'intéressé en revanche La Mouche est vraiment une super face B. Polnareff, particulièrement inspiré, dégaine, une pop ondulante aux couleurs acidulées, groovy, hyper bien arrangé, texte super cool. Ai-je besoin d'en dire plus pour vous dire que c'est un très bon morceau ? Bonne surprise: facile à trouver !
OK je pense aller loin en évoquant Dalida : promis c'est le seul de ma collection (par contre j'ai un disque d'Orlando dont je vous parlerai peut être un jour si vous êtes méchants) ! Il y a une cover assez improbable de shame and scandal in the family mais si j'ai pris le disque c'est surtout pour le flamenco qui est une reprise du morceau des Brincos ! Cela pourrait être catastrophique, ça ne l'est pas, le morceau est marrant et garde en partie l'énergie de l'original. Le texte est évidemment daté avec tous les clichés en vigueur sur le sang chaud des ibériques (il y aurait de quoi remplir une rubrique avec les morceaux aux accents douteux de cette époque !). Je comprendrais que vous ne partagiez pas le petit plaisir coupable que procure ce disque, en tout cas je vous le signale. La version live ci-dessous est en réalité l'enregistrement studio.
Finissons notre troisième épisode avec un quatrième 45 tours. C'est un de moins que les deux premiers articles: non je ne manque pas d'idée, il est juste une heure du mat' et j'ai la flemme d'écrire un cinquième texte après celui ci. Bref terminons en beauté avec Les Amours de Journaux un chouette morceau d'Adamo. Aux arrangements l'unique Goraguer, un des meilleurs en France incontestablement ! On retrouve ainsi une instrumentation proche de l'excellente Intox de Jean Ferrat: sitar, cuivre, orgue...Peut être un poil en dessous d'Intox, Les Amours de Journaux est malgré tout une très sympathique chanson pop sur un 45T facile à trouver et pas cher, que demander de plus ?
Deuxième épisode de notre série, écrit en même temps que le premier... Ici l'accent a été mis sur les disques français (mais il y a un intrus !) et plutôt seventies.
TW aux âmes sensibles: les limites du bon goût sont parfois allégrement franchis.
Monty est une valeur sûre. Je prends presque systématiquement les EPs (quand c'est pas cher bien sûr) et on trouve souvent au moins un morceau à se mettre sous la dent. Sur cet EP rien du niveau d' Un verre de Whisky (blog) mais j'ai trouvé que L'incorruptible avait du charme et une instrumentation soignée (guitare wah-wah et cuivres rutilants). À 50 centimes ça se ramasse et ça vaut bien quelques lignes sur le blog pour vous le faire découvrir !
J'ai eu quelques scrupules à acheter un disque de Cloclo, je trouve que notre idole des (plus si) jeunes a souvent une voix chevrotante et des productions anémiques... Un morceau au nom alléchant signé par Gainsbourg, 50 centimes: on tente? Hip Hip Hip Hurrah est une sympathique surprise, certes il y a toujours la voix de Claude François mais le reste tient plutôt la route. La composition pastiche quelque peu Get Ouf of My Life Woman d' Allan Toussaint mais avec une production anglaise: moins poisseux et sexuel, plus pop et léger. Le texte de Gainsbourg est assez chaud-cacao (et c'est encore plus drôle chanté par Cloclo !) et aurait du mal à passer aujourd'hui... Bref je ne sais pas si je recommande mais franchement à cinquante centimes je garde le disque sans avoir trop honte de moi.
Michel Fugain a fait quelques 45T intéressants dans les sixties mais connaît un succès franc et massif au début des années soixante dix avec Le Big Bazar. Parmi les morceaux les plus emblématique Une Belle Histoire très jolie chanson de pop aux accents fleuris que certains d'entre vous ont forcément étudié au collège en musique (en tout cas ce fut mon cas ha ha). L'intérêt d'évoquer ce 45 Tours réside probablement plus dans la sympathique face B groovy Allez Bouge Toi compilée sur le troisième volume des French Cuts. Évidemment ce n'est pas du freakbeat ultra violent de folie mais ça se mange (voir se danse) sans faim à condition d'aimer le patchouli et les clochettes (ou les bretelles arc-en-ciel).
Je n'ai pas de super infos à vous communiquer sur la mystérieuse April: elle a signée deux 45 Tours en 1971 et 1972. Le premier des deux Sweet Song Bird est aussi le moins rare, il contient une bonne face B: Help! de la pop funky avec des accents caribéens et une production (dirigée par Dominique Perrier - celui de Space Art?) soignée: cuivres, guitares wah-wah, rythmiques syncopées... Une chouette trouvaille !
Enfin finissons cette deuxième session par Nuova Equipe 84 une émanation tardive du groupe de pop psychédélique Equipe 84 dont j'ai tendance à prendre les disques en général (même s'ils ne sont pas tous biens). La face A Casa Mia est assez typique de ce que peut représenter la pop sans intérêt des années 70, pas franchement géniale... Heureusement la face B réserve une bonne surprise, un morceau principalement instrumentale (il y a des voix en chœurs mais pas de texte) Buffa aux accents psychédéliques et progressifs (avec un superbe effet de phasing). Le titre m'évoque ainsi Deliriana de Delirium, une autre face B que j'aime beaucoup. À ne pas payer cher bien sûr (je pense que je l'ai déjà payé trop cher en mettant 5€) mais une bonne addition à une collection de 45 tours européens groovy/étranges 70s !