Accueil« Conçues pour durer » : perspectives francophones sur les musiques hip-hop

« Conçues pour durer » : perspectives francophones sur les musiques hip-hop

Designed to last - French-speaking perspectives on hip-hop music

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Publié le jeudi 05 janvier 2017 par Céline Guilleux

Résumé

Ce colloque vise à faire le point et à mettre en valeur l’état des connaissances et les recherches émergentes francophones sur les musiques hip-hop dans le monde. D’ampleur internationale et se déroulant sur trois jours, il est interdisciplinaire (travaux en sciences sociales, sciences économiques, esthétique, histoire…). Il constitue un événement fondateur pour la reconnaissance académique du hip-hop dans les pays francophones.

Annonce

Argumentaire

Depuis 40 ans, les musiques hip-hop portent des esthétiques fondées sur de nouvelles technologies musicales (DJing, sampling, MAO…) et des innovations dans les techniques de voix (interprétations rappées, ragga, human beatboxing…). Souvent données pour des modes éphémères, ces pratiques artistiques se sont avérées non seulement pérennes, mais influentes. Elles ont contribué à des transformations économiques, culturelles, linguistiques et esthétiques, et ce à une échelle internationale : dynamiques de globalisation et d’appropriation culturelle, dématérialisation des œuvres, économie de la réputation, productions transmédias… Pour paraphraser le titre d’un album de rap qui a fait date, elles semblent bel et bien « conçues pour durer » .

Le colloque international et pluridisciplinaire « Conçues pour durer. Perspectives francophones sur les musiques hip-hop » mettra en valeur les acquis et les nouvelles perspectives de la recherche scientifique sur les musiques hip-hop dans les mondes francophones et au-delà. Il y sera aussi bien question de l’économie des musiques hip-hop, de leurs formes esthétiques, de leurs enjeux politiques, de leur institutionnalisation et leur patrimonialisation, que de leurs circulations transnationales et des appropriations dont elles font l’objet par des publics variés.

Evènement scientifique, ce colloque se veut aussi un évènement culturel : il réunira des artistes, des professionnel-le-s et des universitaires autour de rencontres artistiques et de discussions à propos des différentes musiques liées au hip-hop (turntablism, beatmaking, r’n’b, slam…) ou à propos des enjeux politiques soulevés par ces mouvements musicaux.

Réservations

reservation.colloquehh@gmail.com

Contact

Comité d’organisation du colloque, colloquemusiqueshiphop@gmail.com

Programme

Mercredi 1er février

  • 9h00 Accueil café
  • 09h30 Introduction
  • 10h00 Conférence 1 : Murray Forman
  • 11h00 pause

11h30 – 13h Session 1 : Scènes locales

Stéphane Dorin

  • Anna Cuomo La construction d'une scène rap underground au Burkina Faso : entre "ouverture des possibles" et ambigüités relationnelles
  • Gérôme Guibert Les débuts de la scène musicale hip-hop nantaise(1997-2001)
  • Cécile Navarro Pratiques circulatoires d'artistes de rap sénégalais: la construction d'une scène musicale locale

13h30 midi

14h30 -16h Session 2 : Esthétiques

Christian Béthune

  • Polina Chodakova et Alena Podhorna-Policka Analyse sémio-sémantique de la gestuelle dans les clips vidéo de rap
  • Maxence Déon This is a journey into sound : envisager le sampling comme un langage musical propre
  • Jean-Marie Jacono Le sens des contrastes sonores et musicaux dans les productions de rap de Marseille

16h00  pause

16h30-18h Session 3 : Institutionnalisations

  • Roberta Shapiro
  • Vincent Becquet Ce que les pouvoirs publics font au Hip-hop : le cas lillois du Centre Euro-Régional des Cultures Urbaines.
  • Jean-Marcellin Manga « S’unir ou périr » : retour sur quelques enjeux de la création du syndicat national des acteurs des musiques urbaines (Synamur) au Cameroun
  • Nicanor Tatchim « La musique urbaine camerounaise à l’épreuve de l’économie informelle de la culture : logiques socio-économiques et des pratiques professionnelles des musiciens du hip-hop ».

18h00 Pause

19h – 20h Table-ronde 1 (La Place): Quels lieux pour le hip-hop ?

Les centres culturels de Lille, Paris et Dakar : entre structuration artistique et projet urbain

Depuis les années 1990, les musiques hip-hop ont fait l’objet d’une attention accrue de la part des pouvoirs publics. Alors que leurs politiques ont longtemps concerné des événements et des initiatives ponctuelles, le hip-hop fait depuis quelques temps l’objet de projets urbanistiques, qui se traduisent par la construction de centres culturels de grande ampleur dédiés au mouvement (Le Flow à Lille, La Place à Paris, la Maison des Cultures Urbaines à Dakar). Elaborés de manière indépendante dans les différentes villes, ces lieux ont pourtant un certain nombre de points communs dans leur structure et leur mode de fonctionnement. A quels enjeux territoriaux et artistiques doivent répondre la construction de tels équipements ? Qu’apporte la construction de lieux spécifiques au mouvement d’institutionnalisation du hip-hop ? Quels changements entraînent-ils dans l’environnement et le tissu urbain des différentes villes ?

Table-ronde animée par Séverin Guillard, en présence de :

  • Jean-Marc Mougeot Directeur de La Place, centre culturel hip-hop (Paris)
  • Olivier Sergent Directeur du Flow, centre culturel hip-hop (Lille)
  • Amadou Fall Ba Chargé de mission du Maire de Dakar pour les Cultures Urbaines, Administrateur de la MCU (Dakar)

20h00 Soirée musicale (La Place)

Jeudi 02 février

10h00 Accueil café

11h – 13h Session 4 : Authenticités

Hyacinthe Ravet

  • Claire Lesacher Se dire « rappeuse » ou non : des positionnements discursifs qui engagent des enjeux de catégorisation de l’activité musicale et des enjeux de genre.
  • Peter Reimer Changement d’authentification des « Blocks » aux « Cités D’Or »
  • Corentin Roquebert « Faire du rap de » - Analyse du lexique d’autodéfinition du rap
  • Virginie Brinker Héritages de Césaire, Fanon et Glissant : stratégies d’authentification et processus identitaires

13h midi

  • 14h00 Conférence 2 : Sujatha Fernandes 

15h00 pause

 15h30 – 17h30 Session 5 : Expériences musicales

Stéphanie Molinero

  • François Debruyne Présence et écoute du rap en public : une banalisation inachevée
  • Florence Eloy et Tomas Legon Les formes de distinction parmi les jeunes auditeurs de rap : d’une sociologie de la consommation à une sociologie de la réception
  • Pauline Guérin La « conversation d’amateurs » de rap : légitimations et illégitimations des pratiques culturelles des femmes
  • Jean Evenson Lizaire Raisons et liaisocmcons du rap : comment se construit le feeling du mélomane et du rappeur pratiquant ?

17h30 pause

18h – 19h30 Projection de documentaire

Projection du documentaire : « Boy Saloum : la révolte des Y’en A marre »

Au départ, ils n'étaient que des ados de province comme tant d'autres, avec des rêves plein la tête. Issus de milieux sociaux différents, Thiat et Kilifeu ont forgé leur amitié dans les rues de Kaolack, la deuxième ville du Sénégal. Pour exprimer leur révolte, ils fondent en 1996 leur groupe de rap, Keurgui, « la maison » en wolof. Leur popularité grandissant, ils décident de poursuivre leur carrière à Dakar, où ils rejoignent Safia avec qui ils cohabitent pendant plusieurs années. Mais leur vie va véritablement basculer le 16 janvier 2011, lorsque la capitale sénégalaise est une fois de plus privée d'électricité. Pour Thiat, Kilifeu, Safia et leur copain Fadel Barro, ce sera la coupure de courant de trop : ensemble, les quatre amis vont créer le mouvement Y'en a marre. Le succès se révèle aussi fulgurant qu'inattendu. Le mouvement, soutenu par une grande majorité de Sénégalais, finit par gagner son combat citoyen en obtenant, le 26 mars 2012, la défaite du président Wade à l'élection. A travers le portrait de ces quatre jeunes Sénégalais, ce documentaire raconte comment un groupe de hip-hop s'est appuyé sur sa notoriété pour porter le flambeau de la contestation politique, jusqu'à influer sur le cours de l'histoire.

Un film de Audrey Gallet (2012, 1h14)

19h30 – 20h30 Table-ronde 2 : Des artistes hip-hop au cœur des mobilisations politiques

Les artistes hip-hop constituent des leviers importants de mouvements sociaux et politiques. En mettant leur notoriété ou leurs œuvres au service de causes plus vastes, ils et elles se font tantôt les moteurs des mobilisations, comme les actrices et acteurs du mouvement Y'en a Marre au Sénégal ou du Balai citoyen au Burkina-Faso, tantôt leur relai public et médiatique, comme l'illustrent en France les concerts de la Marche de la dignité ou les vidéo-clips du Collectif contre le contrôle au faciès. Comment les musiques hip-hop participent-elles à des mouvements sociaux plus larges ? En quoi ont-elles modifié les outils et les répertoires d'action politique ? Comment ces implications d’artistes hip-hop en faveur de mobilisations sociales ou politiques varient-elles en fonction des contextes historiques, spatiaux et politiques ?

Table ronde animée par Alice Aterianus et Marie Sonnette, en présence de :

  • Abdoulaye Niang Sociologue, enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger (Sénégal), spécialiste des mouvements sociaux et musicaux en Afrique subsaharienne
  • Smockey Rappeur burkinabé, animateur du Balai citoyen

20h30 Cocktail

Vendredi 3 février

9h00 Accueil café

9h30 – 11h30 Session 6 : Écritures

Anthony Pecqueux

  • Benoît Dufau Le rap comme nouvelle forme de cynisme. Quatre chiennes de plume : Booba, Casey, Fuzati, Vîrus
  • Marine Kneubühler Du je-rappeur au on-humain : de l’altérité à soi pour « faire collectif »
  • Jérémie McEwen Machiavel et Tupac Shakur
  • Khadimou Rassoul Thiam Plurilinguisme, variété discursive et positionnement stratégique dans le hip hop sénégalais : typologie et Fonctions pragmatiques des interférences linguistiques dans l’album Encyclopédie du groupe Keur gui

11h30 pause

12h – 13h Table-ronde 3 : Les musiques hip-hop au-delà du rap

Beatbox, turntablism, beatmaking, ragga, r'n'b, slam... Nombre de styles musicaux se sont développés dans le sillage de la culture hip-hop. Souvent éclipsés par le rap dans les médias ou le milieu académique, leur statut de "musiques hip-hop" est incertain, et fait parfois l'objet de débats vifs. Quelles relations historiques d'opposition ou de solidarité associent ces styles musicaux ? Quelles étiquettes concurrentes (black music, musiques urbaines...) existent pour décrire leurs liens multiples ? Comment est-ce qu'artistes et professionnel-le-s les définissent et évoluent entre ces styles ?

Table ronde animée par Karim Hammou, en présence de :

  • MKL Producer
  • D’ de Kabal Rappeur, slameur, human beat-boxeur, écrivain…
  • K.Reen (chanteuse de R&B) 

13h00 midi

14h30 – 16h Session 7 : Outils d'analyse

David Diallo

  • Adrien Contesse Vocal Grammatics : Une écriture pour le beatbox
  • Olivier Migliore Analyser la prosodie musicale du rap et du ragga français (1977-1992) à l’aide de l’outil informatique : de DJ Dee Nasty à MC Solaar (1984-1991)
  • Sidy Seye HipHopedia. Online Hip Hop EncyclopaediaA. Contesse, O. Migliore, S. Seye

16h00 pause

16h30 – 18h Session 8 : Représentations

Nassima Moujoud

  • Marion Dalibert Des masculinités ethnoracialisées. Rappeurs et rappeuses dans le Monde, Libération et le Figaro (2000-2014).
  • Keivan Djavadzadeh «  Gangstresses and Bitches First ! Quelle esthétique pour la scène gangsta-rap féminine ? »
  • Célia Sauvage Politique du regard et représentations alternatives du « female gaze » dans les clips de hip hop féminin américains

18h00 pause

  • 18h30 Conclusion du colloque :KoHndo
  • 19h30 Showcase D’ de Kabal
  • 20h00 Cocktail

L'équipe organisatrice

  • Alice ATERIANUS-OWANGA (anthropologie, postdoctorante FMSH/IFAS Johannesburg, Laboratoire IIAC/LAHIC)
  • Emmanuelle CARINOS (littérature, masterante, ENS/EHESS)
  • Séverin GUILLARD (géographie, docteur, chercheur associé au Lab’Urba)
  • Karim HAMMOU (sociologie, chargé de recherche CNRS, Cresppa-CSU)
  • Virginie MILLIOT (anthropologie, Université Paris Nanterre, LESC)
  • Marie SONNETTE (sociologie, maître de conférences, Université d’Angers, Laboratoire ESO)

Lieux

  • Maison des métallos - 94 rue Jean Pierre Timbaud
    Paris, France (75011)

Dates

  • mercredi 01 février 2017
  • jeudi 02 février 2017
  • vendredi 03 février 2017

Mots-clés

  • hip-hop, rap, écriture, scène, esthétique, musique

URLS de référence

Source de l'information

  • Virginie Milliot
    courriel : virginie [dot] milliot [at] free [dot] fr

Pour citer cette annonce

« « Conçues pour durer » : perspectives francophones sur les musiques hip-hop », Colloque, Calenda, Publié le jeudi 05 janvier 2017, http://calenda.org/389301