Oman

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Oman

Saltanat Uman
سلطنة عُمان
Sultanat d'Oman

Drapeau
Drapeau d'Oman
Blason
Emblème d'Oman
Description de l'image Oman (better) (orthographic projection).svg.
Devise nationale aucune
Hymne national Ya Rabbana Ehfid Lana Jalalat Al Sultan
Administration
Forme de l'État Monarchie absolue
Sultan Qabus ibn Said
Vice-Premier ministre Fahd bin Mahmoud al Said
Langues officielles Arabe
Capitale Mascate

23° 36′ N, 58° 37′ E

Géographie
Plus grande ville Sib
Superficie totale 309 500 km2
(classé 82e)
Superficie en eau 0 %
Fuseau horaire UTC + 4
Histoire
Établissement d'un imamat ibadite 751
Démographie
Gentilé Omanais
Population totale (mars 2014) 4 000 345 hab.
(classé 135e)
Densité 13 hab./km2
Économie
PIB nominal par hab. (2013) 21 456 $ [1] (36e)
PIB (PPA) par hab. (2013) 43 304 $ [1] (18e)
IDH (2013) Modèle:En stagnation 0,783 (élevé) (56e)
Monnaie Rial omanais (OMR​)
Divers
Code ISO 3166-1 OMN, OM​
Domaine Internet .om
Indicatif téléphonique +968

Oman, en forme longue le Sultanat d'Oman, en arabe ʻUmān, عمان et Salṭanat ʻUmān, سلطنة عمان, est un pays du Moyen-Orient, au sud de la péninsule d'Arabie, sur les bords du golfe d'Oman et de la mer d'Arabie. Il est bordé par les Émirats arabes unis au nord, l'Arabie saoudite à l'ouest et le Yémen au sud-ouest.

C'est une monarchie indépendante depuis le milieu du XVIIIe siècle. L'économie du pays est particulièrement dépendante de l'extraction de ses ressources de pétrole.

Histoire[modifier | modifier le code]

Articles détaillés : Histoire d'Oman et Mascate et Oman.

La région d'Oman est connue à l'époque sumérienne sous le nom de Magan. Dans l'antiquité, la péninsule devient une productrice majeure d'encens, et elle entretient une activité commerciale importante avec la Mésopotamie, l'Égypte, la Perse, l'Inde et l'île de Dilmun. Oman constitue l'une des satrapies de l'Empire perse lorsqu'elle y est incorporée, vers 536 av. J.-C.

Oman est islamisé du vivant de Mahomet, au VIIe siècle. Au VIIIe siècle, à la suite du schisme entre sunnites et chiites, Oman est un des rares pays à emprunter la voie médiane, le kharidjisme, et devient bientôt la principale région d'obédience ibadite.

L’histoire d’Oman ne commence véritablement qu'en l'an 751 de notre ère, avec l’élection du premier imam ibadite à Nizwa. Tout en conservant ses imams ibatides comme autorité religieuse, la région est plusieurs fois dominée par de grandes puissances étrangères durant le Moyen Âge, notamment par intermittence par les Qarmates de 931 à 934, puis par les Bouyides de 967 à 1053, et enfin par l'empire Seljouk de 1053 à 1154. En 1154, la dynastie omanaise des Nabhânides prend le contrôle du pays, et le conserve jusqu'en 1470 (malgré une interruption de 1406 à 1443). Alliés des Bûyides et tournée vers le détroit d’Ormuz et la rive persane du Golfe, les Nabhânides donnent une impulsion nouvelle à l’expansion maritime du pays.

Zheng He, dans son expédition de 1413-1415, visite la région.

Le pays est partiellement occupé par les Portugais de 1507 à 1650. En 1649-1650, les Omanais désormais menés par la dynastie Yaroubide chassent les Portugais et s'emparent à leurs dépens des principaux ports swahilis de la côte est-africaine : Mombasa, Kilwa, Zanzibar et Pemba, ce qui leur permet de contrôler une partie du très lucratif commerce d'esclaves. En 1719, Saif ibn Sultan II est élu à la succession dynastique. Sa candidature fut à l'origine d'une fracture dans l'ulama et fit éclater une guerre civile entre les deux tribus majeures, les Hinawi et les Ghafiri, les Ghafiri soutenant Saif ibn Sultan II. Celui-ci conserve le pouvoir en 1748 après que les leaders des deux factions aient été tués dans la bataille, mais cela ne suffit pas à éteindre la querelle, cette factionalisation jouant le jeu des Iraniens, qui occupent partiellement le pays de 1737 à 1744 (notamment Mascate et Sohar). La lignée actuelle des sultans d'Oman, fondée en 1749 par Ahmed ibn Said, établit sa capitale à Mascate en 1779. C'est le début d'un âge d'or pour le sultanat d'Oman, qui confirme son influence sur l'océan indien occidental jusqu'à Madagascar.

Au début du XIXe siècle, Oman est devenu le centre d'un véritable empire colonial, qui s'étend du Balouchistan à Zanzibar. Le sultanat est placé de fait sous protectorat britannique de 1891 à 1971, tout en conservant nominalement son indépendance. De 1965 à 1976, le pays est le théâtre d'une violente insurrection communiste, dite guerre du Dhofar, provoquée par les mauvaises conditions socioéconomiques d'une partie de la population : ce soulèvement est réduit avec l'aide des forces britanniques et iraniennes[2].

En 1970, le sultan Said ibn Taymour, d'une nature despotique, est évincé par son fils, l'actuel sultan Qabus bin Said Al Said, vraisemblablement dans un coup d'État planifié par le Royaume-Uni[3]. Qabus entreprend depuis l'amélioration économique du pays, tout en maintenant la paix avec tous les autres pays du Moyen-Orient. L'ONU classe le sultanat parmi les dix pays ayant connu le plus fort développement depuis 1970. En 1980, un accord est signé pour une base militaire des États-Unis sur l'île Masirah, utilisée ensuite pour des opérations dans le golfe Persique. En 1981, il fait adhérer son pays au Conseil de coopération du Golfe (GCC).

En 1996, le sultan promulgue un décret clarifiant les règles de succession, instituant un conseil bicaméral doté de certains pouvoirs législatifs, un premier ministre et garantissant des libertés civiles de base pour les citoyens omanais. En 2003, la chambre basse du conseil est librement élue pour la première fois.

Aujourd'hui (2011), le sultanat est prospère. Le revenu par habitant atteint 25 000 dollars par an. Selon le rapport de l'ONU (2010), les secteurs de la santé et de l'éducation ont nettement progressé : 85 % de la population est alphabétisée et éduquée.

Politique[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Politique à Oman.

Le chef de l'État et du gouvernement est le sultan (Qabus bin Said Al Said depuis 1970), qui désigne un cabinet pour l'assister. Dans les années 1990, le sultan institua un comité consultatif nommé Majlis ach-Choura, élu au suffrage censitaire. Le sultan institua le suffrage universel direct pour les Omanais de plus de 21 ans le 4 octobre 2003. Plus de 190 000 personnes (74 % des inscrits) votèrent pour élire 83 représentants. Deux femmes furent élues.

Plusieurs femmes siègent au gouvernement.

N'ayant pas d'enfant, le sultan a établi une règle de succession visant à garantir la continuité de la dynastie.

Subdivisions[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Subdivisions d'Oman.

Depuis le redécoupage d'octobre 2011, Oman est divisé en 11 gouvernorats (mouhafadhat; au singulier - mouhafadha), à leur tour divisés en districts plus petits (wilayas).

Gouvernorats 

Géographie[modifier | modifier le code]

Carte d'Oman
Article détaillé : Géographie d'Oman.

Oman est située à l'extrême sud-est de la péninsule d'Arabie. Le pays est bordé par la mer d'Arabie au sud et au sud-est, le golfe d'Oman au nord-est, les Émirats arabes unis au nord, l'Arabie saoudite à l'ouest et le Yémen au sud-ouest.

Une vaste plaine désertique couvre la majeure partie du centre du pays et plusieurs chaînes de hautes montagnes (Jebel ach-Chams, 3 009 m) s'étendent le long de ses côtes nord et sud-est, où la plupart des villes sont situées : Mascate, la capitale, Matrah et Sur au nord, Salalah au sud. La principale ville située à l'intérieur des terres est Nizwa, ancienne capitale du sultanat. Le climat d'Oman est chaud et sec à l'intérieur des terres, mais humide au bord de la mer. Dans les montagnes, de nombreuses oasis tempérées utilisent les eaux souterraines et des systèmes de falajs pour leurs cultures en terrasses.

De la mer d'Oman au sud, contiguë au Yémen, au golfe d'Oman au nord, face à l'Iran, la côte omanaise compte 1 300 kilomètres de plages. La côte omanaise est parsemée de milliers de criques désertes.[réf. nécessaire] Au sud, se trouve la grande île de Masirah.

La péninsule de Musandam, stratégiquement placée à l'entrée du détroit d'Ormuz, est séparée du reste du territoire par les Émirats arabes unis (les frontières d'Oman avec les Émirats ne sont pas toutes bien définies). Oman possède en plus une enclave à l'intérieur du territoire des Émirats, la ville de Madha. L'île de Masirah, au large du Ramal al Kabir, abrite une importante station émettrice de la BBC et sert de base à la septième flotte américaine.

Le cyclone Gonu a été le premier de classe 3 à atteindre la mer d'Oman en juin 2007.

Économie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Économie d'Oman.

L'économie d'Oman est dominée par sa dépendance au pétrole. Une coentreprise appelée IPC fora un grand nombre de puits de sondage à partir de 1956 malgré des problèmes de logistique causés par un manque d'infrastructures pour le transport.

Aujourd'hui, Oman, via sa compagnie nationale Petroleum Development of Oman (PDO), produit environ 600 000 barils par jour. Le pays dispose d'une raffinerie qui ne satisfait pas les besoins du pays en hydrocarbures. Une nouvelle étape est lancée depuis 2005 avec le lancement de l'exploitation des réserves de gaz effectuée par la compagnie nationale Oman LNG. Celle-ci dispose d'une usine de traitement au nord de la ville de Sur.

Les réserves d'or noir ne sont pas énormes : le stock, évalué à 5,5 milliards de barils, représente une broutille en comparaison des 320 milliards contenus dans le sous-sol de l'Arabie saoudite. D'ici à 2020, les prévisions du ministère de l'Information n'évaluent plus la part du pétrole brut dans le PNB qu'à 9 %, celle du gaz à 10 %.

Plus de 65 % du PIB dépend de l'extraction du pétrole, viennent ensuite le tourisme (région de Mascate et Salalah) et l'agriculture (autour de la ville de Sohar, ville natale de Sinbad le Marin[réf. nécessaire]).

Hôtel Hyatt à Mascate.

Le pays s'oriente vers le développement de son secteur touristique avec la construction de complexes hôteliers comme le nouveau Shangri-La Bar al Jissa ou encore l'hôtel Chedi. En moins de dix ans, le nombre d'hôtels aux normes internationales est passé de 200 à plus de 6 000. Conséquence logique, le nombre de touristes augmente chaque année de 30 %, selon le ministère du Tourisme.

Sur le plan des transports, Oman s'est retiré en 2007 du capital de la compagnie aérienne Gulf Air (Bahreïn) pour se concentrer sur l'expansion de sa compagnie nationale Oman Air qui ouvre à la fin 2007 des lignes directes vers l'Europe et l'Asie (Londres, Paris, Francfort et Bangkok). Le principal aéroport est l'aéroport international de Mascate.

Pour diversifier son économie, Oman s'est lancé dans un programme de construction d'une usine d'aluminium basée à Sohar. Il investit dans les semi-conducteurs et la robotique, consolide ses acquis dans les mines de cuivre et de marbre, les infrastructures portuaires... et mise beaucoup sur le tourisme de luxe.

Projet[modifier | modifier le code]

Oman, en alliance avec l'Iran, développe un projet ambitieux : la construction d'un pipeline sous-marin de 1 400 km s'étirant jusqu'aux côtes indiennes. Il devrait également traverser le Pakistan, mais l'Iran et l'Inde doutent qu'Islamabad aura les moyens financiers pour sa part de travaux. Les travaux devraient s'achever en 2017[4].

Démographie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Démographie d'Oman.

Oman est le pays arabe le plus oriental. La majorité des Omanais sont arabes, mais il existe une importante minorité baloutche, un peuple originaire du sous-continent indien. Au sud, les Jabalis, d'origine et de langue sud-arabique, forment la majeure partie de la population du Dhofar. Comme dans la plupart des autres pays arabes du Golfe, un grand nombre de travailleurs étrangers vivent dans le pays et sont principalement originaires d'Inde, du Pakistan et d'Iran. La langue officielle est l'arabe, mais les minorités parlent leur propre langue.

La population d'Oman est estimée à 4 000 345 habitants au 31 mars 2014[5]. La population augmente rapidement en raison d'un taux d'immigration élevé. Lors du recensement de 2010, la population était estimée à 2 694 094 habitants [6].

L'islam, tout particulièrement le mouvement ibadite au nord, est la principale religion d'Oman ; un certain nombre des immigrés d'origine indienne pratiquent l'hindouisme.

La population est à majorité ibadite avec quelques villages au nord-ouest à majorité chiite.

Langues[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Langues à Oman.

L'arabe est la langue officielle d'Oman. Le dialecte arabe parlé est l'arabe omanais.

Religion[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Islam à Oman.

La religion officielle du sultanat d'Oman est l'islam ibadite, une branche de l'islam souvent rapprochée du kharidjisme. C'est aussi la religion de la famille royale, ce qui en fait le seul pays musulman dont le courant dominant n'est ni le sunnisme ni le chiisme.[réf. nécessaire].

Les Chrétiens et les Hindous sont surtout des étrangers.

Il y avait avant 1960 une petite communauté juive, dont la population comprenait entre 5 000 et 10 000 membres, et qui souvent, avait des liens avec les Juifs du Yémen voisin. Entre 1947 et 1960, la quasi-totalité de la communauté est partie librement en Israël. Il n'y eut jamais de persécutions religieuses à caractère antisémite à Oman, le royaume ibadite étant tolérant.

Culture[modifier | modifier le code]

Patrimoine culturel[modifier | modifier le code]

L'UNESCO a retenu quatre sites omanais sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité :

Le sanctuaire de l'oryx arabe, bien naturel inscrit en 1994, a été déclassé de cette liste par l'UNESCO en 2007, après que le gouvernement a pris la décision d'en diminuer la superficie de 90% pour prospecter du pétrole dans le sous-sol. Une petite partie subsiste cependant toujours et accueille une faible population d'Oryx d'Arabie.

Le pays compte de nombreux autres édifices d'exception, notamment des mosquées, des palais (comme le palais royal de Mascate), des forts (château de Jabrin, fort Nakhal…), des vieilles villes (Mascate, Salalah, Sohar), de vieux ports…

Le sultanat d'Oman compte près d'un millier de châteaux, de tours de guet et de forteresses de pierre et de boue séchée, témoignages de son importance stratégique à l'embouchure du golfe Persique[7].

Sport[modifier | modifier le code]

Le sport est relativement peu développé à Oman.[réf. nécessaire]

L'équipe masculine de football participe depuis 1990 aux tours préliminaires de la coupe du monde de football, sans jamais parvenir à se qualifier pour la phase finale. Oman a remporté la Coupe du Golfe des nations de football en 2009 après en avoir été finaliste en 2004 et 2007.

Depuis 2010, le Tour d'Oman, une course cycliste annuelle organisée par Amaury Sport Organisation, se déroule dans le pays en janvier.

Éducation[modifier | modifier le code]

Fêtes et jours fériés[modifier | modifier le code]

La plupart des jours fériés d'Oman font partie des fêtes religieuses, qui suivent le calendrier musulman :

Date Nom français Nom local Remarques
1 mouharram Nouvel an musulman Awal Muharram أول محرم
12 rabi al Awal Naissance du prophète de l'islam, Mahomet Al Mawlid Annabawi Asharif المولد النبوي الشريف
17 rajab Ascension de Mahomet Al Isra'a wa'l Mi'raj الإسراء و المعراج
1 chawwal Fin du ramadan Aïd el-Fitr عيد الفطر
10 dhou al Hijja Fin du pèlerinage à La Mecque Aïd el-Kebir العيد الكبير

Trois jours fériés laïcs d'Oman se tiennent selon le calendrier grégorien :

Date Nom français Nom local Remarques
1er janvier Jour de l'an
23 juillet Jour de la renaissance Commémore l'ascension au pouvoir du sultan Qabous bin Said Al Said en 1970
18 novembre Fête nationale Commémore l'anniversaire du sultan Qabous né en 1940

Parmi les jours de la semaine, le vendredi est le jour férié.

Codes[modifier | modifier le code]

Oman a pour codes :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Voyage illustré au sultanat d'Oman, Pierre Macaire, Le plein des sens, 2016
  • Oman Rencontres, John Wreford, Ahmed Mohammed Al Toqi, Sépia, 2015
  • L'essentiel d'un marché Oman, Collectif, Ubifrance, 2010
  • Le sultanat d'Oman. Une révolution en trompe-l'œil, Marc Valeri, Karthala, 2007
  • Oman, une démocratie islamique, Hussein Ghubash, Maisonneuve Et Larose, 2005
  • L'Oman contemporain, Marc Lavergne et Brigitte Dumortier (dir), Karthala, 2003
  • Le sultanat d'Oman, Bruno Le Cour Grandmaison, Karthala, 2000

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]