Droits
de l'Homme / Human Rights
L'ex-star du football Hakan Sükür risque la prison pour "insulte" à Erdogan
L'ancien joueur international turc de football Hakan Sükür sera
prochainement jugé pour "insulte" au président islamo-conservateur
Recep Tayyip Erdogan, son ex-mentor politique, et risque jusqu'à quatre
ans de prison, a rapporté mercredi l'agence de presse Dogan.
M. Sükür, surnommé le "Taureau du Bosphore" pendant sa carrière de
joueur, est accusé par le parquet du district de Bakirköy d'Istanbul
d'avoir insulté sur Twitter l'homme fort de Turquie, a précisé l'agence.
Depuis son élection à la présidence en août 2014, M. Erdogan, dont les
détracteurs dénoncent régulièrement la dérive autoritaire, a multiplié
les poursuites pour "insultes", visant aussi bien artistes et
journalistes que simples particuliers.
Après une belle carrière sportive marquée notamment par une troisième
place pour la Turquie à la Coupe du monde de football en 2002, M. Sükür
était entré en politique aux côtés de M. Erdogan et avait été élu
député en 2011 sur une liste de son Parti de la justice et du
développement (AKP), au pouvoir depuis 2002.
Mais hostile à une décision de M. Erdogan de lancer une guerre à son
ex-allié devenu son ennemi numéro 1, l'influent prédicateur Fethullah
Gülen qui vit aux Etats-Unis dont il est réputé être un adepte, il
avait démissionné de l'AKP en 2013.
Hakan Sükür qui a longtemps évolué au géant stambouliote de
Galatasaray, a notamment inscrit le but le plus rapide de l'histoire de
la Coupe du monde, en 2002, lors du match pour la troisième place,
contre la Corée du sud, après seulement 11 secondes.
Il avait annoncé en décembre dernier s'être installé avec sa famille en Californie, aux Etats-Unis, selon la presse turque. (AFP, 24 février
2016)
Age of ‘Insulting President’ Falls to 13
A.Ş., 13 years old, has been detained by police raid over his Facebook
posts, released following his questioning. It has come to light in
prosecution questioning that his account was under police monitoring
for nine months.
A.Ş.’s house was raided by Anti-Terror teams last night (February 23)
and taken into custody. He has been released due to his young age.
According to record of statement entitled “Juvenile pushed to crime”, 13-year-old A.Ş. said the following to the prosecutor:
“I have an account of Facebook named A.Ş. I used the name Y.Ş. for a
while but then I started to use mine. I didn’t share the post ‘o. ç.*
Erdoğan, see this violence, it will eventually be accounted for…’ I
rather share posts on video games. Sometimes my friends share post on
my page since they know my password, I don’t accept such posts. Those
are not mine”.
His lawyer Fatma Hopikoğlu also expressed that there is no evidence showing A.Ş. posted those.
The prosecutor has ruled release of A.Ş.
Everything has begun with bombed attack on Peoples’ Democratic Party (HDP) public meeting on June 5, 2015.
The next day, an “anonymous user” denounced of a post including swear under a video shared on social media.
Lawyer Hopikoğlu from Libertarian Legists Association (ÖHD) explained to bianet as follows how A.Ş. was “caught”:
“Police start monitoring the Facebook account but he can’t be found
since A.Ş. doesn’t use his own name in that period. Afterwards, police
start monitoring his sister’s account which is in contact with his
account. They determine A.Ş. through his sister’s photos. Police are
going to private school in which his sister works but trace of A.Ş.
cannot be found until he recently has started to use his own name…”
This 9-month-lasting “monitoring” ended with raid on A.Ş.’s house.
(BIA, Feb 24, 2016)
10 personnes arrêtées pendant une cérémonie à la mémoire du kamikaze
Dix personnes ont été arrêtées mardi dans l'est de la Turquie pendant
une cérémonie de condoléances à la mémoire du kamikaze responsable de
l'attentat qui a fait 29 morts le 18 février à Ankara, selon l'agence
de presse officielle Anatolie.
Les arrestations ont eu lieu à l'intérieur d'une mosquée du quartier
d'Ipekyolu, dans la ville de Van. Les personnes arrêtées, parmi
lesquelles figurent le frère et le père du kamikaze, ainsi que l'imam
de la mosquée, sont accusées d'apologie du terrorisme, a précisé
l'agence.
Vingt-neuf personnes ont été tuées dans l'explosion d'une voiture
piégée conduite par un kamikaze jeudi dernier en plein coeur de la
capitale turque. L'attaque avait visé des véhicules militaires.
Les autorités turques ont d'abord affirmé que l'attentat avait été
commis par Salih Necar, un Syrien de 23 ans entré dans le pays en tant
que réfugié.
Mais d'après le mouvement kurde armé radical qui a revendiqué
l'attentat, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), proche du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, qui est engagé depuis 1984
dans une rébellion meurtrière), son auteur est en fait un Turc kurde
originaire de Van, Abdülbaki Sömer, né en 1989.
"Nous enquêtons pour savoir si c'est ou non un citoyen turc. Il
apparaît que ce n'est pas la personne présentée au début", a reconnu
mardi le vice-Premier ministre turc, Numan Kurtulmus, mettant de
nouveau en cause le PKK et l'YPG (Unités de protection du peuple, bras
armé du Parti de l'Union démocratique, PYD, un parti kurde syrien), qui
ont tous les deux rejeté ces accusations.
Quatorze personnes ont été inculpées par un tribunal d'Ankara en lien avec l'attentat.
Une enquête a aussi été ouverte, visant une élue locale du principal
parti prokurde de Turquie, le Parti démocratique des peuples (HDP),
Tugba Hezer, qui aurait pris part à la cérémonie.
"Participer à une cérémonie de condoléances à la mémoire d'un kamikaze,
lui rendre hommage, c'est la plus grande trahison de l'humanité qui se
puisse concevoir", a jugé le Premier ministre Ahmet Davutoglu.
Le HDP est en butte à l'hostilité du gouvernement, qui lui reproche
d'être la vitrine politique du PKK, lui-même interdit. (AFP, 23 février
2016)
Attaque à la roquette contre une gendarmerie près d'Izmir
Une caserne de la gendarmerie turque a été visée mardi par un tir de
roquette, qui n'a pas fait de victime, près d'Izmir (ouest), loin des
zones de conflit entre forces de sécurité et rebelles kurdes, a indiqué
l'agence de presse officielle Anatolie.
La roquette a touché un bâtiment situé juste à côté d'une caserne de
gendarmerie, à Kemalpasa, une petite ville de la province d'Izmir.
Cette attaque survient alors que la Turquie est placée sous haute
sécurité, après un attentat suicide à la voiture piégée, revendiqué par
des rebelles kurdes, qui a tué 29 personnes le 18 février à Ankara.
Les tirs de roquettes visant les forces de sécurité sont relativement
fréquents dans le sud-est du pays, où le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) mène depuis 1984 une rébellion meurtrière, mais rares
dans l'ouest du pays.
Le groupe des "Faucons de la liberté du Kurdistan" (TAK), qui a
revendiqué l'attentat d'Ankara, a aussi mis en garde les visiteurs
étrangers contre de nouvelles attaques dirigées contre les sites
touristiques turcs, au premier rang desquels figure la région d'Izmir
sur la mer Egée. "Le tourisme (...) est une cible majeure que nous
voulons détruire", a-t-il averti. (AFP, 23 février
2016)
26 blessés dans de nouveaux heurts entre police et manifestants
Vingt-six personnes ont été blessées, dont une grièvement, dimanche
lors de nouveaux affrontements dans le nord-est de la Turquie entre
forces de l'ordre et manifestants hostiles à un projet minier jugé
nocif pour l'environnement, ont rapporté les chaînes de télévision.
La police anti-émeute a violemment dispersé avec des gaz lacrymogènes
et bâtons quelque 2.000 personnes rassemblées dans le centre-ville
d'Artvin à l'appel d'une organisation écologiste locale, a indiqué la
chaîne d'information CNN-Türk.
Les manifestants, dont de nombreux femmes, ont voulu franchir une
barricade érigée par les forces de l'ordre menant à la colline de
Cerattepe, à une dizaine de kilomètres du centre-ville, où est situé
une exploitation d'or et de cuivre, a indiqué la chaîne NTV.
Depuis plus d'une semaine, des milliers d'habitants d'Artvin et des
alentours sont mobilisés contre ce projet minier, sur un site naturel,
qui prévoit le rasage de forêt vierge. Il est conduit par le groupe
Cengiz Holding, dirigé par un proche du président islamo-conservateur
Recep Tayyip Erdogan.
La semaine dernière, les forces de l'ordre étaient intervenues à
plusieurs reprises pour déloger les manifestants qui bloquent l'accès
au site.
Samedi, le Premier ministre Ahmet Davutoglu a assuré que le projet
était sans danger pour l'environnement et mis en garde contre "toute
provocation" qu'il a promis de réprimer.
Les associations écologistes jugent le démarrage de ce projet
"illégal". La justice avait initialement suspendu en 2014 les permis
d'exploitation de cette mine, avant qu'un rapport d'impact
environnemental n'en autorise finalement le démarrage.
En mai 2013, la mobilisation d'écologistes opposés à la destruction
d'un petit espace vert d'Istanbul s'était muée en une vague de
protestation inédite contre le pouvoir de M. Erdogan, alors Premier
ministre. Pendant trois semaines, cette fronde avait fait vaciller le
gouvernement, avant d'être brutalement réprimée.
(AFP, 21 février
2016)
La Turquie va adopter de nouvelles mesures de sécurité
La Turquie va adopter de nouvelles mesures de sécurité après l'attentat
à la voiture piégée qui a tué 28 personnes jeudi dans le centre
d'Ankara, a annoncé samedi le Premier ministre, appelant l'allié
américain à la "solidarité".
"Nous allons vers des modifications d'envergure en matière de
sécurité", a déclaré Ahmet Davutoglu au terme d'une réunion de cinq
heures à Ankara avec les responsables de la sécurité nationale,
évoquant une "plan d'action" anti-terroriste.
M. Davutolgu a notamment indiqué que le nombre de forces de l'ordre
serait augmenté et rendues "plus visibles", et appelé tous les Turcs à
les aider.
"Les organisations terroristes cherchent à provoquer un traumatisme et
le chaos au sein de la population. Nous devons tous prêter assistance
aux forces de sécurité. Aucun concept sécuritaire ne peut réussir sans
le soutien du peuple", a estimé le chef du gouvernement
islamo-conservateur.
Ahmet Davutoglu a en outre rejeté la revendication par un mouvement
radical kurde armé de l'attentat meurtrier, assurant qu'il avait été
commis en collaboration avec le Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK) et les combattants kurdes syriens des Unités de protection du
peuple (YPG), que l'artillerie bombarde depuis une semaine.
"Il a été très clairement déterminé que cet attentat terroriste est l'oeuvre du PKK-YPG", a-t-il dit.
Dans ce contexte, M. Davutoglu a de nouveau critiqué le soutien des
Etats-Unis aux combattants kurdes de Syrie et l'a appelé à "être
solidaire de la Turquie dans sa lutte contre le terrorisme".
- La Turquie réclame la "solidarité" de Washington -
"La seule chose que nous attendons de la part des Etats-Unis, d'un
allié, c'est d'être solidaire de la Turquie car il y a une menace
contre la sécurité de notre pays", a-t-il insisté.
Il a cependant émis l'espoir que les deux alliés de l'Otan pouvaient à terme trouver un terrain d'entente.
Le soutien américain aux YPG, en première ligne dans le combat contre
le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, suscite de vives tensions entre
Turquie et Etats-Unis. Ankara considère le Parti de l'union
démocratique (PYD), dont les YPG sont le bras armé, comme un groupe
"terroriste", car lié au PKK qui mène depuis 1984 une rébellion
meurtrière sur son sol.
Le président américain Barack Obama s'est entretenu par téléphone
vendredi avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, appelant Ankara
et les YPG à "faire preuve de retenue" dans le nord de la Syrie.
Les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe proche du PKK
selon Ankara, a revendiqué vendredi l'attentat d'Ankara et mis en garde
contre les risques de nouvelles attaques en Turquie.
Vingt-deux suspects ont été interpellés dans le cadre de l'enquête sur
l'attentat qui s'est produit dans le coeur de la capitale turque, et a
visé des véhicules militaires, a ajouté M. Davutoglu.
Il a répété que le kamikaze était un Syrien de 23 ans, Salih Necar,
présenté comme proche des YPG. "Nous avons déterminé sans le moindre
doute son identité par un doigt et une partie de sa main", a-t-il
ajouté.
(AFP, 20 février
2016)
Prominent figures oppose Turkey’s entering war in Syria
A total of 202 prominent figures in Turkey,
including journalists, academics, politicians and activists, who have
gathered under the banner of the Ankara Freedom of Thought Initiative
(AFTI), have voiced their objection to the possibility of Turkey going
to war in Syria.
In a statement on Thursday, AFTI said the ruling
Justice and Development Party (AK Party) government declared all
international powers which are involved in Syria -- including Russia,
Iran, the United States and the European Union -- enemies, along with
Syria's regime under President Bashar al-Assad and the Syrian Kurdish
Democratic Union Party (PYD).
Among the 202 members of AFTI are Professor of
International Relations Baskın Oran, Professor of Sociology Ferhat
Kentel, veteran journalist Hasan Cemal, former leader of the
now-defunct Motherland Party (ANAVATAN) Nesrin Nas, and artists Nur
Sürer and Oya Baydar.
Underlining the AK Party government's contradictions
in its Syria policy, the AFTI statement said, “While asking NATO to
take action against Russia, whose jet was shot down by Turkey, the
government wants to be part of the Shanghai [Cooperation Organization
(SCO)] and declares Saudi Arabia and Qatar allies.”
The statement claimed that despite no international
powers forcing Turkey to enter the war in Syria, the AK Party
government is dragging the Turkish Republic into a trap there.
“There are allegations of occupying the Syrian
Republic with 150,000 Saudi Arabian-Qatari land forces and Saudi jets
deployed to the İncirlik airbase in Turkey. Meanwhile, Turkey is
shelling Syrian Kurds because it is unable to use its jets in Syria's
airspace due to a possible Russian jet encounter,” the statement said.
The statement also underlined that the Turkish
people will not let the AK Party and President Recep Tayyip Erdoğan
drag Turkey into war, a possibility which Erdoğan also tried in March
2003.
Parliament rejected a motion on March 1, 2003 to
allow US troops to use Turkey to open a northern front in the country's
war in Iraq.
“We will not let the children of ordinary Turks die
in Syria for the sake of the ambitions of politicians, while their sons
are somehow exempted from doing their compulsory military service,”
AFTI said. (TODAY'S
ZAMAN, Feb 18, 2016)
* Abroad, Info-Türk editors Dogan Özgüden and Inci Tugsavul are among the first signatories of the Statement. List of signatories and call to sign the statement
Au moins 28 morts dans un attentat contre des militaires à Ankara
Un attentat à la voiture piégée visant un convoi militaire a fait au
moins 28 morts et 61 blessés mercredi soir en plein centre d'Ankara,
dans un pays secoué depuis plusieurs mois par la violence jihadiste et
la reprise du conflit kurde.
Selon le gouverneur de la capitale turque Mehmet Kiliçlar, cité par les
médias locaux, cette attaque a visé des bus de l'armée près de la place
Kizilay, où sont localisés de nombreux ministères, l'état-major des
armées et le parlement.
Très puissante, la déflagration a été entendue dans une large partie de
la ville et a causé un début de panique parmi ses habitants, ont
constaté des journalistes de l'AFP.
Cet attentat n'a fait l'objet d'aucune revendication immédiate. Mais le
président Recep Tayyip Erdogan a immédiatement promis de riposter :
"Que l'on sache que la Turquie n'hésitera pas à recourir à tout moment,
à tout endroit et en toute occasion à son droit à la légitime défense."
"Nous n'avons encore aucune information sur les auteurs de cette
attaque", a déclaré le vice-Premier ministre et porte-parole du
gouvernement Numan Kurtulmus devant la presse. Mais "les auteurs de cet
attentat seront retrouvés", a-t-il assuré.
"Ceux qui ont perpétré et organisé cette attaque atroce qui a visé
notre pays, notre grande nation et notre démocratie ne parviendront
jamais à leur fin", a pour sa part promis le Premier ministre Ahmet
Davutoglu.
L'attaque s'est produite à 18h31 locales (16h31 GMT) et a visé "des
véhicules de service qui transportaient des personnels militaires", a
précisé l'état-major. "L'attaque terroriste a été déclenchée lorsque
les véhicules étaient arrêtés à un feu rouge à un croisement", a ajouté
le commandement.
- 'Odieux attentat' -
De nombreuses ambulances et des véhicules de pompiers ont été dépêchés
sur les lieux de l'explosion, sécurisés par un important cordon de
forces de l'ordre.
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a immédiatement annulé la
visite qu'il devait effectuer à partir de mercredi soir à Bruxelles
pour évoquer la crise des migrants avec les responsables de l'Union
européenne (UE).
La réunion du groupe de 11 pays de l'UE dits "volontaires" pour se
répartir davantage de réfugiés arrivant de Turquie a été annulée à la
suite de l'attentat, ont annoncé des sources diplomatiques.
M. Erdogan a renoncé à une visite prévue jeudi en Azerbaïdjan.
Le président français François Hollande a dénoncé un "odieux attentat"
et les Etats-Unis une "attaque terroriste", réaffirmant leur solidarité
avec les Turcs.
Le secrétaire général de l'Otan, dont la Turquie est membre, Jens
Stoltenberg, a "fermement condamné" l'attaque. "Nous sommes aux côtés
de la Turquie et de son peuple", a déclaré la chef de la diplomatie
européenne Federica Mogherini.
La Turquie est sur le qui-vive depuis plusieurs mois à la suite d'une
série d'attentats qui a visé son territoire, tous attribués par les
autorités au groupe jihadiste de l'Etat islamique (EI).
Le plus meurtrier, le 10 octobre, avait tué 103 personnes devant la
gare centrale d'Ankara alors qu'elles se rassemblaient pour participer
à une manifestation pour la paix organisée par des organisations de
gauche et pro-kurdes.
Le 16 janvier, un autre attentat suicide, également attribué à l'EI par
le gouvernement turc, avait visé un groupe de voyageurs allemands dans
le quartier touristique de Sultanahmet à Istanbul, tuant 11 d'entre eux. (AFP, 18 février
2016)
Heurts entre police et manifestants hostiles à un projet minier dans le nord-est
Des affrontements ont opposé pour la deuxième journée consécutive
mercredi à Artvin, dans le nord-est de la Turquie, les forces de
l'ordre et des manifestants hostiles à un projet minier controversé, a
constaté un photographe de l'AFP.
La police anti-émeute a dispersé avec des gaz lacrymogènes quelque 200
personnes rassemblées sur la colline de Cerattepe, à une dizaine de
kilomètres du centre-ville, pour s'opposer à l'ouverture sur ce site
naturel d'une exploitation d'or, a-t-il rapporté.
Un manifestant a été blessé, selon ce photographe. Une dizaine de
manifestants ont par ailleurs été interpellés, a indiqué la presse
locale.
Depuis plusieurs jours, plusieurs centaines d'habitants d'Artvin et des
alentours sont mobilisés contre ce projet minier dirigé par le groupe
Cengiz Holding, dirigé par un proche du président islamo-conservateur
Recep Tayyip Erdogan.
Mardi déjà, les forces de l'ordre étaient intervenues pour déloger les manifestants qui bloquent l'accès au site.
Soutenues par des députés de l'opposition parlementaire, les
associations écologistes jugent le démarrage de ce projet "illégal". La
justice avait initialement suspendu en 2014 les permis d'exploitation
de cette mine, avant qu'un rapport d'impact environnemental n'autorise
finalement le démarrage de la mine.
En mai 2013, la mobilisation d'une poignée d'écologistes opposés à la
destruction d'un petit espace vert d'Istanbul, le parc Gezi, s'était
muée en une vague de protestation inédite contre la dérive
"autoritaire" et "islamiste" de M. Erdogan, alors Premier ministre.
Pendant trois semaines, cette fronde avait fait vaciller le gouvernement, avant d'être brutalement réprimée.
(AFP, 17 février
2016)
Heurts entre police et manifestants pro-Kurdes à Istanbul
Des heurts ont éclaté dimanche à Istanbul entre la police turque et des
manifestants pro-Kurdes, faisant au moins deux blessés, a rapporté un
photographe de l'AFP.
Les manifestants dans le quartier de Gazi, connu comme une place forte
des militants hostiles au gouvernement, dénonçaient les opérations
militaires dans les régions du sud-est à majorité kurde, qui ont causé
la mort de dizaines de civils selon eux.
La police est intervenue avec des véhicules blindés et a tiré des
grenades lacrymogènes, alors que des manifestants blessés étaient
emmenés sur des civières, a indiqué le photographe.
Des médias pro-Kurdes ont indiqué qu'au moins deux personnes avaient été blessées,
affirmant que la police avait tiré à balles réelles. Cela n'a pas été confirmé de source officielle.
L'armée a lancé le mois dernier une vaste offensive pour repousser les
militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de leurs places
fortes dans les villes du sud-est de la Turquie, où a été décrété le
couvre-feu. Les ONG soulignent le coût de cette opération en vies
humaines. (AFP, 14 février
2016)
Latest situation in Cizre: 66 massacred, no news from 73 others
While people trapped in basements are being massacred by state forces
in Cizre town of Şırnak, dozens of corpses have been taken to hospital
and no news is received from many others facing a threat of imminent
execution.
Out of the 134 people known to be stuck in basements-94 in Cudi and 45
in Sur neighborhood-, 66 have been verified massacred in basements so
far.
1ST BASEMENT: NO NEWS FROM 15 WOUNDED AND 9 OTHER PEOPLE
It has been 19 days since a total of 31 people sheltered in the
basement of a building on Bostancı Street of Cudi neighborhood were
targeted by attacks of state forces. While 7 among them died in the
basement due to ongoing denial of medical access, no news has been
received from the 15 wounded and 9 exhausted people here for 11 days
now.
In addition to the obstruction of volunteer medics into the town to
rescue the trapped, ambulances of Cizre Municipality were also denied
access to the scene for days on alleged grounds of "clashes" in the
area. HDP officials' talks with the Ministry of Justice for the
retrieval of casualties also remained inconclusive. The building had
collapsed on the basement when last contact with the trapped people was
established 11 days ago. There was no food or water, nor any means to
dress the wounds. The basement, known as the "basement of atrocity" has
kind of become a grave for 15 wounded and 9 other exhausted people.
2ND BASEMENT: 39 OF 62 PEOPLE MASSACRED, NO NEWS FROM 23 OTHERS
The building on Narin Street of Cudi neighborhood where 62 people had
taken shelter was also targeted by state forces with tank strikes. A
fire started by attacks on the top floors of the building bounced to
the basement where people were sheltered, as a result of which 9
heavily wounded people burned to death. In addition, 16-year-old
Abdullah Gün was shot dead by state forces after he went out of the
basement for a while.
In the evening of 7 February, Turkish military and forces conducted an
offensive on the building. State-run TV channel TRT reported a breaking
news asserting that “some 60 terrorists were neutralized” in the
operation. This was followed by the withdrawal of the report and
announcement of different figures by government officials in an attempt
to cover up the scale of the massacre. Prime Minister Ahmet Davutoğlu
refuted the TRT report, saying they relied on the statement by Şırnak
Governorate which said "10 people were killed".
Yesterday evening, two ambulances of Cizre Municipality were allowed
access to the scene for the retrieval of casualties, after which 27
burnt and fragmented corpses were transported to Cizre State Hospital.
While 12 more corpses have been found at the scene and taken to
hospital today, the fate of 23 others known to be trapped in the
building remains unknown.
According to HDP Şırnak deputy Faysal Sarıyıldız, there were a total of
10 slain and 52 injured people in the basement when they last reached
the people there. He said they suspected all those here had been killed
in the massacre.
3RD BASEMENT: 20 BURNED TO DEATH, NO NEWS FROM 25 OTHERS
It came out today that there were 45 other people stuck in another
building in Sur neighborhood. Tank strikes by Turkish military caused
the collapse of the top floors, after which police forces entered the
building and set fire to the basement by using oil, as a result of
which 20 people here burned to death. 25 others are facing a threat of
imminent execution.
Derya Koç, former co-chair of HDP Milas district branch, who is among
those trapped in the mentioned building, told on phone earlier today
that ongoing artillery strikes by state forces have started to demolish
the building which has left the people inside under ruins. She stated
that police fired tear gas into the building and they therefore cannot
breathe even.
Having a difficulty in speaking due to the tear gas, Koç reported that
one of the wounded who suffered burns is in extremely serious
condition, while some others are also in a critial condition and cannot
find any material to stop the bleeding.
“We can’t breathe. Many of the people here have suffered injuries in
their arms and legs. One of the wounded has lost an eye. Those with
severe wounds will die if they do not receive urgent medical
attention", she added.
(ANF, Feb 10, 2016)
60 Kurdes tués dans un raid de l’armée sur la ville de Cizre
Environ 60 personnes ont été tuées dans le sous-sol d’un bâtiment
résidentiel à Cizre, une ville kurde du sud-est de la Turquie, dans un
raid de l'armée.
Selon les médias publics et le ministère de la Défense turcs, ce raid a
été conduit afin de neutraliser des membres du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK). Cependant, des informations précédentes des médias
ont rapporté que plusieurs dizaines de civils auraient été piégés dans
ce sous-sol pendant deux semaines à cause de violents combats dans la
ville.
Samedi, le ministre turc de l’Intérieur Efkan Ala a annoncé que
l’opération militaire d’Ankara contre les combattants kurdes à Cizre
était «terminée à 99,5%» et que son territoire ne serait pas élargi.
Selon l’Etat-major de la Turquie, le nombre de combattants du PKK tués
pendant les opérations militaires dans les villes de Cizre et de Sur a
atteint 733 personnes dimanche. Entretemps, d’après les estimations
d’Amnesty International, au moins 150 civils ont été tués dans cette
opération, qui a mis en danger la vie de plus de 200 000 personnes.
Parallèlement, d’éminents scientifiques, écrivains et personnalités
publiques turcs ont lancé un appel à secourir les habitants de Cizre,
qualifiant la situation de «terrible tragédie humaine».
Créé en 1978 pour réclamer l'indépendance des territoires peuplés par
des Kurdes, le PKK est considéré par Ankara comme une organisation
terroriste.
Mouvement de protestation
L’annonce de possibles victimes civiles en Turquie a relancé la vague
de protestations contre la violence d’Ankara face aux Kurdes à travers
toute l’Europe.
Les militants kurdes se sont réunis dimanche soir devant le parlement
britannique à Londres, en demandant aux autorités de forcer la Turquie
à «cesser le massacre de civils». Des manifestations ont également eu
lieu en Allemagne, en particulier à Dusseldorf et à Berlin. (Source :
sites web)
HDP deputies claim 9 died in fire in Cizre building
Nine people were killed and more than 30 others sustained injuries when
a fire broke out in a building in Cizre, a town in southeast Turkey
that has been under curfew since mid-December, a news report said on
Friday.
The incident came on the same day that two police officers were killed
in clashes with the Kurdistan Workers' Party (PKK).
The private İhlas news agency said the fire broke out in a building in Cizre's Cudi neighborhood.
İdris Baluken, a deputy from the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party
(HDP), wrote on his Twitter account that authorities failed to send
firefighters to the building. He said 25 more people were said to still
be inside and that they had suffered severe burns. "We have contacted
the Ministry of Health so that ambulances can pick up the injured.
Every second lost means new deaths," he wrote.
He also said among those trapped in the building were members of Cizre's local People's Assembly.
İhlas reported that six of the dead were identified as Şervan Adıgüzel,
Ercan Pişkin, Muhammet Özkül, Nizar Isırgan, Cengiz Sansak and Ramazan
Çömlek.
HDP Şırnak deputy Ferhat Encü, who is currently in the idil district of
the province, told Today's Zaman on Friday that he had received
information that a house in Cudi was shelled and nine minors killed
while more than 30 others were wounded.
Stressing that a fire broke out after the house was hit, Encü
continued: "The death toll may increase since the fire is ongoing. The
local administration dispatched firefighters to the scene, but their
arrival there and efforts to fight and extinguish the fire have been
blocked by members of the security forces."
"All those who lost their lives are under the age of 18; three have not yet to be identified," he added.
Asked whether those who were dead were members of the armed campaign
conducted by the Patriotic Revolutionary Youth Movement (YDG-H) -- an
affiliate of the PKK-- Encü responded by saying: "The area is under
siege and some of them might be from the resistance movement or
ordinary citizens who are forced to live together with their relatives
after their homes were devastated. The injured people are trapped
there."
(TODAY'S
ZAMAN, Feb 5, 2016)
Jugement cassé contre deux policiers condamnés pour la mort d'un manifestant
La cour suprême d'appel de Turquie a annulé le jugement prononcé contre
deux policiers condamnés à dix ans de prison pour avoir battu un mort
un jeune manifestant lors de la fronde antigouvernementale de 2013, a
rapporté jeudi la presse locale.
Les juges ont justifié leur décision par des raisons de procédure,
arguant notamment que la défense n'avait pas eu suffisamment de temps
pour répondre aux accusations des parties civiles, a précisé la chaîne
d'information CNN-Türk.
Les deux policiers seront donc rejugés, tout comme les six autres
accusés de cette affaire emblématique de la répression des
manifestations de 2013.
En janvier 2015, un tribunal de Kayseri (centre) avait condamné Mevlut
Saldogan et Yalçin Akbulut à respectivement dix ans et six mois et dix
ans d'emprisonnement pour le meurtre d'Ali Ismail Korkmaz, un étudiant
de 19 ans battu à mort en marge d'une manifestation dans la ville
d'Eskisehir (ouest) le 2 juin 2013.
Souffrant d'une hémorragie cérébrale, le jeune homme était décédé des suites de ses blessures après 38 jours dans le coma.
Trois commerçants qui avaient participé à son passage à tabac avaient
été condamnés à six ans et huit mois d'emprisonnement et un quatrième à
trois ans et quatre mois. Les deux autres policiers poursuivis avaient
eux été acquittés.
Le procureur avait requis la réclusion à perpétuité contre les deux principaux accusés.
La vague de manifestations qui a secoué la Turquie pendant juin 2013
est partie de la mobilisation d'une poignée d'écologistes contre la
destruction annoncée d'un parc de la place Taksim d'Istanbul.
Le mouvement a gagné l'ensemble du pays et mobilisé plusieurs millions
de Turcs qui ont dénoncé la "dérive autoritaire et islamiste" du
président Recep Tayyip Erdogan.
Ces manifestations ont fait au moins 8 morts et plus de 8.000 blessés, ainsi que des milliers d'arrestations.
Cette répression a terni l'image de M. Erdogan, alors Premier ministre, mais ne l'a pas empêché d'être élu président en 2014. (AFP, 4 février
2016)
La police arrête le meurtrier présumé de l'industriel Sabanci
La police a annoncé mardi avoir interpellé dans l'ouest de la Turquie
deux militants d'un groupuscule d'extrême gauche soupçonnés de vouloir
commettre un attentat, dont le meurtrier présumé d'un célèbre
industriel turc, en cavale depuis 1996.
Les deux suspects, présentés comme des membres du Parti/Front
révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), ont été arrêtés à la
gare routière de Söke, dans la province d'Aydin, en possession d'un
fusil-mitrailleur, d'une grenade, de munitions et d'une charge
explosive, a rapporté le chef de la police locale.
Selon ce responsable, Halis Bögürcü, cité par l'agence de presse Dogan,
l'un d'entre eux est Ismail Akkol, l'un des auteurs présumés de
l'assassinat d'Özdemir Sabanci, l'un des dirigeants du célèbre
conglomérat industriel turc éponyme.
L'autre personne arrêtée a été identifiée comme Fadik Adiyaman, a précisé M. Bögürcü.
Les deux suspects avaient prévu de se rendre à Izmir, la troisième ville du pays située au bord de la mer Egée, selon Dogan.
L'attentat qui avait visé M. Sabanci en janvier 1996 au siège du groupe
à Istanbul avait été perpétré par un commando du DHKP-C qui avait pris
la fuite à l'étranger. Outre l'industriel, un cadre de sa firme ainsi
que sa secrétaire avaient été tués.
L'un des trois meurtriers, Mustafa Duyar, s'était rapidement rendu aux
autorités turques avant d'être tué en prison en Turquie. Une autre,
Fehriye Erdal, avait été arrêtée en 1999 puis assignée à résidence en
Belgique, avant de disparaître.
Quant au troisième, finalement arrêté mardi en Turquie, il avait été interpellé en 2014 en Grèce avant d'être remis en liberté.
La police turque est sur le qui-vive depuis l'été dernier et une série
d'attentats attribués par les autorités au groupe jihadiste Etat
islamique (EI).
Le dernier d'entre eux, le 12 janvier à Istanbul, a tué onze touristes
allemands dans le district historique de Sultanahmet. En octobre, un
autre attentat suicide, le plus meurtrier jamais commis sur le sol
turc, avait tué 103 personnes lors d'une manifestation prokurde devant
la gare centrale d'Ankara.
(AFP, 2 février
2016)
L'ONU demande à la Turquie d'enquêter sur des tirs présumés contre des civils
L'ONU a demandé lundi à Ankara d'ouvrir une enquête sur des tirs
présumés visant un groupe de civils dans une région kurde du sud-est de
la Turquie, filmés dans une vidéo "extrêmement choquante".
Lors d'une conférence de presse, le Haut-commissaire de l'ONU aux
droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a fait part de son
indignation au sujet de cet incident survenu il y a une dizaine de
jours dans la ville de Cizre.
La vidéo, apparemment filmée par un cameraman du nom de Refik Tekin,
montre un groupe de civils désarmés, conduits par un homme et une femme
brandissant des drapeaux blancs et poussant un chariot avec ce qui
semble être des cadavres, alors que des forces de sécurité les
observent depuis un véhicule militaire blindé.
Soudain, "ils sont apparemment abattus dans un déluge de tirs", a
déclaré M. Zeid, en qualifiant les images "d'extrêmement choquantes".
La vidéo, visible sur Youtube, montre une scène chaotique: le
cameraman, blessé, s'écroule sur le sol, son sang apparemment giclant
sur l'objectif, alors que des cadavres sont disséminés tout autour.
"Je suis très inquiet au sujet du cameraman, qui a été lui-même blessé
et risque d'être arrêté une fois qu'il sera sorti de l'hôpital", a dit
M. Zeid.
"Filmer une atrocité n'est pas un crime, mais tirer sur des civils désarmés en est certainement un", a-t-il ajouté.
"Il est essentiel qu'il y ait une enquête approfondie, indépendante,
impartiale sur cette affaire et sur tout autre incident ayant conduit à
ce que des civils soient blessés ou tués."
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit entre les autorités
d'Ankara et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a
repris l'été dernier, faisant voler en éclats les pourparlers de paix
engagés à l'automne 2012. Ce conflit a fait plus de 40.000 morts depuis
1984.
La ville de Cizre, située dans la province de Sirnal proche de la
frontière irakienne, est soumise à un couvre-feu depuis décembre, date
à laquelle l'armée turque a lancé une "opération anti-terroriste".
M. Zeid a déclaré que la vidéo "soulève des questions importantes sur
ce qui se passe exactement à Cizre et dans d'autres parties du sud-est
de la Turquie, que les forces de sécurité ont apparemment coupées du
reste du monde".
"J'exhorte les autorités turques à respecter les droits fondamentaux
des civils au cours de ses opérations de sécurité", a-t-il dit. (AFP, 1 février
2016)
Governor’s office instructs civil servants to report ‘insults’ to Erdoğan
The Isparta Governor's Office has sent a
notification to all state institutions and organizations in the
province instructing their staff to urgently report all incidents of
“insulting” President Recep Tayyip Erdoğan and other senior government
officials on social media to the police.
The notification sent to all state institutions and
organizations in Isparta was signed by Isparta Deputy Governor Fevzi
Güneş on behalf of Isparta Governor Vahdettin Özkan. It asks state
staff to report insult incidents to the police so that administrative
and legal action can be taken against the perpetrators.
“According to Articles 299 and 125 of the Turkish
Penal Code [TCK], an action must be taken for the posts including
insults against our president and other senior government officials,
which have increased lately in direct proportion to the increase in
terror activities in our country,” the notification read.
The National Police Department on Jan. 6 sent a
circular to the police departments of all 81 provinces across Turkey
about “insult crimes” against senior state officials, particularly
Erdoğan. The circular warned the police departments to take immediate
legal action against individuals who engage in “any insult crime”
against Erdoğan and other senior state officials.
Court sentences ex-CHP deputy to 14 months for 'insulting' PM
An Ankara court has sentenced Hüseyin Aygün, the
main opposition Republican People's Party's (CHP) former Tunceli
deputy, to imprisonment for one year, two months over allegedly
insulting Prime Minister Ahmet Davutoğlu, on Monday.
The Ankara 32nd Criminal Court of First Instance
also sentenced Aygün to nine months in jail for "inciting people to
enmity or hatred or denigration," Müslim Sarı, another former CHP
deputy, wrote on his Twitter account on Monday.
“This ruling shows that freedom of thought and
expression have ended in Turkey and judicial independence is being
destroyed,” Sarı said in another tweet.
Aygün was being tried on charges of calling
Davutoğlu an “ISIL-lover,” referring to the extremist Islamic State in
Iraq and the Levant.
Article 299 of the TCK states that anyone convicted
of insulting the president will serve a jail term of between one and
four years. Article 125 of the TCK states that any person who acts with
the intention to harm the honor, reputation or dignity of another
person through concrete performance or giving impression of intent can
be sentenced to a period of between three months and two years in
prison or be given a fine.
(TODAY'S
ZAMAN, Feb 1, 2016)
Women in Kadıköy for Peace
Women rallied at İskele (Port) Square in Kadıköy district of İstanbul
on Sunday. They all shouted “We need peace and negotiation for the
solution of the problems instead of bombs while war doesn’t bring
forward any solution and amplify miseries”.
The women carrying black banners written “1,000 Women Towards Peace”
staged sit-in. Following the sit-in, peace messages written by women
were read.
“In some cities the massacres, ongoing curfews, forced immigration;
those who are declared criminal just for mentioning peace and calling
the state to ‘stop the war’, escalating violence, escalating hatred…We
don’t live in peace. We can’t breathe safely and freely”.
The “We will Dance the Halay with 1,000 Women Towards Peace
Cheesecloth” act was the first event of campaign titled “We Favor Life,
not Death! We Defend Our Right to Peace and Truth” launched by Women
for Peace Initiative.
The number of signatories signing the call “1,000 Women Towards Peace” initiated on January 18 have exceeded 2,500.
The women will go keep watch in Turkey’s southeastern Diyarbakır province on February 6.
(BIA, Feb 1, 2016)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
CPJ calls on Turkey to drop charges against Cumhuriyet journalists
Istanbul, February 26, 2016—The Committee to Protect Journalists
welcomes the conditional release today of Turkish journalists Can
Dündar and Erdem Gül of the daily newspaper Cumhuriyet, and calls on
authorities to drop all charges against them. The two, who spent 92
days in pre-trial detention, still face multiple life sentences if
convicted of exposing state secrets, espionage, and aiding a terrorist
group for publishing reports alleging Turkey tried to smuggle weapons
to Islamists in Syria.
Dündar, the editor of Cumhuriyet, and Gül, the newspaper’s Ankara
bureau chief, walked out of Istanbul’s Silivri prison early this
morning, after the city’s 14th Court for Serious Crimes ordered their
release, according to press reports. Turkey’s Constitutional Court had
ruled on Thursday that the journalists’ detention in November violated
their rights. The court’s ruling did not lift the travel ban or the
charges against them, which carry maximum sentences of life without
parole, according to press reports. The journalists’ trial is scheduled
to start on March 25, the pro-government Daily Sabah reported.
“We celebrate Can Dündar and Erdem Gül’s freedom, but remain deeply
concerned that they still face harsh prison sentences simply for
practicing journalism,” CPJ Europe and Central Asia Program Coordinator
Nina Ognianova said. “Dündar and Gül should not have spent a single day
in jail. We commend the Constitutional Court for its decision, and call
on Turkish authorities to drop the case against the journalists
immediately.”
Dündar and Gül were arrested on November 26, 2015, in connection with
reports published in Cumhuriyet in May and June 2015 that alleged
Turkey's National Intelligence Organization (MIT) had transferred
weapons to Syria under the cover of humanitarian aid. President Recep
Tayyip Erdoğan, who is a complainant against Dündar, in July 2015 told
state broadcaster TRT: “The individual who has reported this as an
exclusive story will pay a high price… I will not let him go.”
The legal team for Dündar and Gül on February 17 petitioned the
Constitutional Court for their release. The court’s judges on Thursday
agreed, by a vote of 12 to 3, with the lawyers’ argument that articles
19 and 26 of Turkey’s Constitution, which guarantee the rights to
personal liberty and to freedom of expression, respectively, had been
violated.
Presidential spokesman İbrahim Kalın, asked at a press conference today
for comment on Dündar and Gül’s release, stressed to journalists that
the court’s decision was “not a decision of acquittal, but a decision
to release [pending trial]; the trial goes on.” Kalın compared the
journalists’ situation to that of Wikileaks founder Julian Assange,
who, fearing deportation to Sweden to face questioning on rape
allegations, has taken refuge in Ecuador’s embassy in London since June
2012, or Chelsea Manning, who is serving a 35-year sentence in the
United States for leaking classified documents to Wikileaks.
Turkey was among the world’s worst jailers of journalists in 2015, with
14 imprisoned at the time of CPJ’s annual census of jailed journalists
on December 1. On February 24, Turkish media reported that Rohat Aktaş,
a news editor for the Kurdish-language daily Azadiya Welat, had died
after being trapped in a building with a gunshot wound he suffered on
January 22 while covering fighting in the southern city of Cizre.
Turkish police have arrested at least seven Kurdish journalists since
December 1. (CPJ, February 26, 2016)
ITUC: Victory for Turkish trade unions
The ITUC and the European Trade Union Confederation today welcomed the
release of two Turkish journalists, Can Dündar and Erdem Gül, held in
prison since November after being charged with revealing state secrets
relating to weapon trafficking to Syria. Prosecutors had been seeking
life imprisonment for the two journalists from leading independent
newspaper Hurriyet.
Two weeks ago ETUC General Secretary Luca Visentini and ITUC Deputy
General Secretary Jaap Wienen joined a delegation with Turkish
affiliate DISK to the prison where they were held, and called for their
immediate release.
“This is a victory for justice and freedom of the press” said Luca
Visentini “and a victory for the Turkish trade unions who worked so
hard to publicise their case. Trade unions have a vital role to play in
the development of Turkey into a strong democracy and an economic
powerhouse. It is to Turkey’s credit that the Constitutional Court
took this decision and I hope the Turkish authorities welcome and
respect it.”
“With dozens more journalists still in prison in Turkey, this decision
from the Constitutional Court in support of press freedom should pave
the way for the release of the other journalists too,” said Wienen.
The two journalists still face the charges. The ETUC and the
international trade union movement will continue to campaign on their
behalf, to support Turkish trade unions in their on-going efforts to
improve the rule of law, human and trade union rights in Turkey, and to
free journalists and other trade unionists still in jail.
(The ETUC is the voice of workers and represents 45
million members from 89 trade union organisations in 39 European
countries, plus 10 European Trade Union Federations.)
"Mustang", César du meilleur premier film
Le film "Mustang" de la réalisatrice franco-turque Deniz Gamze Ergüven,
qui représente la France aux Oscars, a remporté vendredi soir le César
du meilleur premier film.
"Mustang" est une ode vibrante à la liberté, à travers l'odyssée de
cinq soeurs pleines de vie que l'on veut marier de force dans un
village de Turquie.
"La journée a très bien commencé: Can Dündar (rédacteur en chef du
quotidien d'opposition Cumhuriyet) est sorti de prison ce matin, c'est
l'équivalent du rédacteur en chef du Monde mais en Turquie. C'est un
petit signal que certaines personnes en Turquie ne sont pas tout à fait
des pions et que le libre-arbitre existe encore et qu'un tas de gens
très libres sont encore parmi nous", a déclaré la réalisatrice.
Il s'agit du deuxième César de la soirée pour "Mustang" qui avait remporté plus tôt celui du
meilleur montage. Il est l'un des favoris de cette 41e cérémonie des César.
Tour à tour drôle et déchirant, le film, tourné en turc, raconte
l'histoire de cinq soeurs, adolescentes effrontées, fougueuses et
indomptables -comme le cheval sauvage du titre- élevées par leur
grand-mère dans un village reculé de Turquie.
Présenté à Cannes dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs, il a déjà séduit en France un demi-million de spectateurs. (AFP, 26 février
2016)
Les journalistes Dündar et Gül libérés de prison à Istanbul
Deux journalistes turcs incarcérés pour avoir fait état de livraisons
d'armes d'Ankara à des rebelles islamistes en Syrie ont été remis en
liberté vendredi, ont rapporté plusieurs médias, dont leur employeur,
le journal Cumhuriyet.
Dénonçant la "violation" de leurs droits, la Cour constitutionnelle
turque avait ordonné jeudi la libération de Can Dündar, rédacteur en
chef du quotidien d'opposition, et d'Erdem Gül, son chef de bureau à
Ankara, qui ont été accueillis par leurs proches et leurs soutiens à la
sortie de la prison de Silivri à la périphérie d'Istanbul.
Farouches adversaires du régime islamo-conservateur turc, Can Dündar,
rédacteur en chef de Cumhuriyet, l'un des principaux journaux
d'opposition, et Erdem Gül, son chef de bureau à Ankara, sont accusés
d'espionnage, de divulgation de secrets d'Etat et de tentative de coup
d'Etat, et écroués fin novembre.
En cause, la diffusion en mai d'un article et d'une vidéo sur
l'interception par des gendarmes turcs en janvier 2014 à la frontière
syrienne de camions appartenant aux services secrets turcs (MIT) et
transportant des armes destinées à des rebelles islamistes syriens.
Le parquet d'Istanbul a requis à leur encontre la peine la plus lourde
prévue par le code pénal turc, la réclusion criminelle à perpétuité, et
fixé la date de l'ouverture de leur procès au 25 mars.
L'incarcération des deux journalistes, depuis 92 jours déjà, a suscité
un tollé en Turquie comme hors de ses frontières: une campagne
internationale a été entamée pour réclamer leur libération. L'Union
européenne, à laquelle souhaite de longue date adhérer la Turquie, a
également demandé leur remise en liberté.
Can Dündar et Erdem Gül sont enfermés dans le centre pénitentiaire de Silivri, dans la lointaine banlieue stambouliote.
Avec ce jugement de la Cour constitutionnelle, un tribunal pénal
pourrait accéder à la requête de leurs avocats en vue de leur
libération immédiate, selon des experts juridiques.
"Le tribunal ne peut s'opposer au jugement de la cour suprême. Elle est
dans l'obligation de libérer les deux hommes", a estimé le professeur
de droit Ersan Sen, sur la chaîne NTV.
Le tribunal d'Istanbul chargé de cette affaire a rejeté à plusieurs
reprises une demande de mise en liberté des deux journalistes avant
leur procès.
- "Payer le prix fort"
Publié à quelques jours des élections législatives de juin 2015,
l'article avait provoqué la fureur du président Recep Tayyip Erdogan,
dont le gouvernement a toujours catégoriquement nié tout soutien aux
groupes islamistes hostiles au président syrien Bachar al-Assad, dont
il réclame avec insistance le départ depuis le début de la guerre
civile en Syrie, il y a cinq ans.
Les autorités avaient alors affirmé que le convoi intercepté contenait
de "l'aide" destinée aux turcophones de Syrie, les Turkmènes.
Le chef de l'Etat, qui a personnellement porté plainte contre les deux
journalistes - de même que le chef des services secrets turcs, Hakan
Fidan -, avait dénoncé une "trahison" et promis qu'ils allaient en
payer "le prix fort".
Son incarcération n'a pas empêché M. Dündar (54 ans), personnalité
célèbre en Turquie et auteur de nombreux livres, d'écrire ses
habituelles chroniques dans lesquelles il n'exprime pas de regrets,
appelant ses lecteurs à ne pas sombrer dans le désespoir.
Le gouvernement turc au pouvoir depuis 2002 est régulièrement montré du
doigt par les ONG de défense des droits de l'Homme et de la presse, qui
lui reprochent ses pressions de plus en plus grandes sur les médias et
l'accusent de vouloir faire taire toute voix critique en Turquie.
Depuis son élection à la présidence en août 2014, M. Erdogan a
multiplié les poursuites pour "insultes", visant aussi bien artistes et
journalistes que simples particuliers, un délit passible de quatre ans
de prison.
La Turquie pointe à la 149e place sur 180 au classement mondial de la
liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF), qui a
fait part jeudi de son "immense joie" à l'annonce de la décision de la
Cour constitutionnelle.
Le tribunal d'Istanbul chargé du dossier "doit désormais se conformer à
cet arrêt et ordonner la remise en liberté des deux journalistes", a
souligné l'organisation, espérant que "les accusations absurdes"
portées contre eux seraient levées.
Le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjørn Jagland, a également espéré leur libération "rapide". (AFP, 26 février
2016)
DİHA Reporter Mazlum Dolan Arrested
Dicle News Agency (DİHA) reporter Mazlum Dolan detained after stuck in
a house in Sur and referred to court for arrest over “[illegal]
organization membership” has been arrested along with four people.
The number of Imprisoned journalists is now 35.
Denouncements, secret and open witness statements, and powder detected
on his clothes despite coming out of Sur under bombardment have been
shown as justification for the arrest warrant.
DİHA reminded that Dolan was taken into custody after carrying heavily
injured Fatma Ateş, her husband Fahrettin, and daughters Sinem and
Fatma Ateş, and Ekrem Karatay to ambulance.
What had happened?
Mazlum Dolan was after news in Sur district where has been under curfew over 79 days.
DİHA contacting Dolan on February 17 learned that he was stuck in a basement together with many others.
He said the following in his message he sent to DİHA via phone:
“The situation is bad; we are in a basement. I am with families, soon
an incident similar to the one in Cizre may occur. The clashes are very
fierce, the places where we are having been heavily bombed by mortar
and tanks. Announces saying ‘We will strike from air, kill you all’ are
being made. Take care of yourselves, greetings to friends.
“There are wounded, some of them are in serious condition. There are 30
people in where I am. There is around 200 people in other places
including elders and babies”.
The European Court of Human Rights had denied the appeal for “interim
measure” by attorneys of Libertarian Legists Association and
Mesopotamia Legists Association.
Journalists including News Watch participants had marched towards Sur
for Dolan and civilians on February 19. Journalists being blocked by
police had staged a sit-in act.
Dolan and the other five people accompanying him were detained on February 19.
(BIA, Feb 24, 2016)
Une musicienne aveugle fait condamner la Turquie par la CEDH
La Cour européenne des droits de
l'Homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour avoir refusé à une
jeune musicienne d'étudier au Conservatoire national d'Istanbul au
motif qu'elle était aveugle, une décision "discriminatoire" selon les
juges européens.
Alors que la jeune fille, alors âgée de 15 ans, avait réussi le
concours d'entrée au conservatoire et qu'elle "avait toutes les
qualités pour intégrer" cette institution, "le refus de son inscription
n'a été motivé que par sa cécité", a estimé la CEDH.
La Cour a ordonné aux autorités turques de verser 10.000 euros à la requérante, au titre du dédommagement moral.
La jeune musicienne, qui joue du "baglama" (sorte de luth),
"s'est vu dénier, sans justification objective et raisonnable, la
possibilité de suivre une éducation musicale" au conservatoire, a
tranché la Cour.
En outre, "le Conservatoire n'a fait aucune tentative pour adapter son
enseignement aux élèves non-voyants", souligne la CEDH, selon laquelle
"la discrimination fondée sur le handicap englobe le refus
d'aménagements raisonnables".
Cet arrêt n'est pas définitif. Les autorités turques ont trois mois
pour demander un nouvel examen du dossier, ce que la Cour n'est
toutefois pas tenue de leur accorder. (AFP, 23 février
2016)
Journalist Gülşen Yıldız Killed in Ankara Attack
Tarım TV correspondent, Gülşen Yıldız has been among the 28 people
killed in the attack that occurred during passage of military vehicles
in Ankara.
Yıldız was working as correspondent in Ministry of Food, Agriculture
and Livestock for four years. Ankara University, Faculty of
Communications graduate Yıldız was 32 years old.
Her coworkers stated that Yıldız loved her job and entered the exam of
public channel, Turkish Radio and Television Association (TRT).
Yıldız’s body will be buried in Yapılpınar neighborhood of Elbistan district in Maraş province.
(BIA, Feb 18, 2016)
CPJ demands immediate release of Kurdish journalist Feyyaz Irmak
Turkish authorities should immediately
release Feyyaz İmrak, a correspondent for the pro-Kurdish Dicle News
Agency (DİHA), the Committee to Protect Journalists said today.
Police on February 11 searched İmrak’s home in Antalya, on Turkey’s
southern coast, confiscated his reporting equipment and notes, and
arrested him, according to local press reports. He appeared before an
Antalya criminal court on February 15 to hear the state’s charges that
he belongs to the Kurdish Workers’ Party (PKK), which the Turkish
government has designated a terrorist organization, according to press
reports. İmrak is currently held at Antalya Prison, pending trial, his
lawyer, Sidar Öztürk, told CPJ.
“We call on authorities in Antalya to release Feyyaz İmrak immediately
and allow him to report without fear of reprisal,” CPJ Europe and
Central Asia Program Coordinator Nina Ognianova said from New York.
“Turkey must stop using its overbroad anti-terrorism laws to stifle
press coverage it deems undesirable.”
İmrak, who is also a university student, was detained in the course of
an anti-terrorism investigation into the activities of students
allegedly sympathetic to the PKK, according to prosecution documents
reviewed by CPJ. Several other students have been detained in that
investigation so far, according to those documents.
As part of his questioning by the Antalya Chief Prosecutor’s Office,
interrogators asked İmrak about his presence at demonstrations in
recent months against Turkey’s security crackdown in southeastern
provinces of the country, which are heavily populated by ethnic Kurds,
according to the prosecutors’ report. The journalist denied he was a
member of the PKK, and said he was covering the rallies for DİHA,
according to the report.
Interrogators also questioned İmrak about his telephone conversations
and reporter’s notes from meetings with journalistic sources. İmrak
denied all accusations of criminal activity during his interrogation
and in his testimony to the Antalya court, according to prosecutorial
and court documents, which CPJ has reviewed.
İmrak faces up to 15 years in prison if convicted on the charge of belonging to a terrorist organization.
Les locaux de deux quotidiens progouvernementaux attaqués à Istanbul
Les sièges de deux quotidiens proches du gouvernement
islamo-conservateur turc ont été visés tôt jeudi matin à Istanbul par
des attaques.
Selon l'agence de presse progouvernementale Anatolie, cinq individus
cagoulés ont lancé des cocktails Molotov sur l'entrée du journal Yeni
Safak, dans la partie européenne de la plus grande ville de Turquie,
avant d'ouvrir le feu avec des fusils à pompe.
Peu de temps après, un groupe a visé de la même façon le siège du
journal Yeni Akit, sur la rive asiatique de la mégapole stambouliote
cette fois, avant de prendre la fuite.
Les deux attaques n'ont fait aucun blessé, et que des dégâts matériels mineurs.
Le vice-Premier ministre turc Numan Kurtulmus a immédiatement condamné
une "attaque horrible" conduite par "des membres de l'organisation
terroriste", en référence au PKK. Lors d'un discours prononcé à Ankara,
le président Recep Tayyip Erdogan a lui dénoncé la responsabilité de
"l'organisation terroriste".
Très proches du pouvoir, Yeni Safak et Yeni Akit soutiennent fermement
la campagne militaire lancée par Ankara en décembre contre plusieurs
villes à majorité kurde du sud-est anatolien pour en déloger les
partisans du PKK qui y ont déclaré "l'autonomie".
Reporters sans Frontières (RSF) a condamné l'attaque visant les deux
quotidiens, attribuée au "niveau dangereux de polarisation dans la
société turque".
Ces derniers mois, le régime de M. Erdogan a multiplié les poursuites
et les pressions contre les médias hostiles à sa politique.
L'automne dernier, le quartier général stambouliote du quotidien
Hürriyet a été la cible de deux attaques de manifestants favorables au
chef de l'Etat. Aucune poursuite n'a été engagée contre les auteurs
identifiés de cette attaque.
"Si nous sommes persuadés que les autorités vont enquêter sur les
attaques d'aujourd'hui, nous les exhortons à mettre autant d'énergie à
traquer ceux à l'origine de celles de l'automne dernier", a noté un
responsable de l'Institut international de la presse (IPI), Steven M.
Ellis.
La Turquie figure au 149e rang sur 180 du classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF. (AFP, 11 février
2016)
La correspondante d'un journal norvégien indésirable en Turquie
Le journal norvégien Aftenposten a annoncé
mardi que sa nouvelle correspondante à Istanbul s'était vu refuser une
accréditation en Turquie, une décision non motivée mais que le
quotidien attribue aux origines kurdes du fiancé de sa journaliste.
"Nous avons des correspondants dans des pays comme la Russie et la
Chine et nous y travaillons sans problème majeur alors que là, on nous
refuse le droit d'être présent en Turquie, un pays de l'Otan", s'est
indigné le rédacteur en chef d'Aftenposten Espen Egil Hansen dans les
pages du quotidien.
"C'est totalement inacceptable et le fait que l'on soit de proches
alliés militaires d'un pays qui, dans ce domaine aussi, affiche son
mépris pour la liberté fondamentale de la presse donne matière à
réflexion", a-t-il ajouté.
L'ambassade de Turquie à Oslo n'a pu être jointe par l'AFP pour un
commentaire. Son numéro deux, Ülkü Kocaefe, a déclaré, selon
Aftenposten, que "chaque cas était examiné selon ses propres critères"
et que "les autorités turques ne s'expriment pas sur les raisons pour
lesquelles quelqu'un ne reçoit pas une accréditation de presse".
Toujours selon le quotidien, le refus semble lié aux origines du fiancé
de la journaliste Silje Kampesaeter qui s'était installé avec elle à
Istanbul quand elle a ouvert un bureau en septembre. De nationalité
allemande, il est né de parents qui ont quitté les régions kurdes de
Turquie pour l'Allemagne dans les années 1970.
La correspondante a depuis déménagé à Amman en Jordanie.
Cité par Aftenposten, le chef de la diplomatie norvégienne Børge Brende
dit avoir fait part de sa "nette déception" auprès de son homologue
turc.
Au pouvoir en Turquie depuis 2003, Recep Tayyip Erdogan, d'abord
Premier ministre puis président, fait l'objet de critiques pour la
dérive autoritaire du pays.
Le gouvernement turc est régulièrement épinglé par les ONG de
défense de la liberté de la presse, qui lui reprochent ses pressions de
plus en plus importantes contre les médias et l'accusent de vouloir
faire taire toute voix critique.
Dans le classement 2015 de la liberté de la presse dans le monde établi
par Reportes sans frontières (RSF), la Turquie arrive à la 149e place
sur 180 derrière l'Afghanistan et le Zimbabwe notamment.
(AFP, 9 février
2016)
Davutoğlu Reacts Against Freedom of Press Question
Prime Minister Davutoğlu has reacted in the press release following the
bilateral talk held with German Chancellor Merkel against the
journalist asking him about freedom of the press and imprisoned
journalists in Turkey.
Die Welt Berlin reporter, Deniz Yücel has asked Prime Minister Ahmet
Davutoğlu about freedom of the press and imprisoned journalists in
Turkey in the press statement following the meeting between Davutoğlu
and German Chancellor Angela Merkel.
Davutoğlu reiterated his previous answer:
“There is no journalist in prisons of Turkey over journalism activities”.
Journalist Yücel posed the following question to Merkel:
“You had directed criticisms against Turkey during Gezi protests three
years ago. Things haven’t changed by now. For instance, as to freedom
of expression, Turkey ranks 195th. Erdem Gül and another one are in
prison. There are human rights violations in Silopi and Cizre. Security
forces have been reportedly acting against anyone including civilians.
Germany has relapsed into silence. What can you tell about these?”
Scolding to journalists from PM
Davutoğlu responded, “The press meeting is between two prime ministers
but a third press release occurred. Essentially a political statement
has been made”.
Davutoğlu saying “We respect that” said, “It is important to do these
by looking in the Turkish PM’s face. The question contains accusations
going beyond many criticisms. Everyone in Turkey may rise criticism
against me or the government”.
“None of the journalists in prison are jailed for journalism
activities. Having yellow press card doesn’t immunize from crime”,
added Davutoğlu.
Yücel had been detained along with a group of journalists earlier for
asking Urfa Governor İzzettin Küçük “There are reportedly ISIS (Islamic
state of Iraq and Syria) members in Akçakale, is that true?” (BIA, February 8, 2016)
Le procès emblématique des journalistes Can et Gül fixé au 25 mars
Un tribunal d'Istanbul examinera à partir du 25 mars le dossier
emblématique de deux journalistes d'opposition dans la ligne de mire du
président Recep Tayyip Erdogan pour un article accusant le régime
d'avoir livré des armes aux islamistes syriens.
Incarcérés depuis plus de deux mois, Can Dündar, le rédacteur en chef
du quotidien Cumhuriyet, et Erdem Gül, le chef de son bureau à Ankara,
sont poursuivis pour "espionnage", "divulgation de secrets d'Etat",
"tentative de coup d'Etat" et "assistance à une organisation
terroriste".
La semaine dernière, le parquet d'Istanbul avait formellement requis
contre eux la réclusion criminelle à perpétuité, la peine la plus
lourde du code pénal turc.
En mai 2015, Cumhuriyet avait publié des photos et des vidéos de
l'interception, en janvier de l'année précédente à la frontière
syrienne, de camions appartenant aux services secrets turcs (MIT) et
transportant des armes.
Cet article avait provoqué la fureur de M. Erdogan, dont le
gouvernement islamo-conservateur a toujours catégoriquement nié tout
soutien aux groupes islamistes hostiles au président syrien Bachar
al-Assad. Les autorités avaient alors affirmé que le convoi contenait
de "l'aide" destinée aux populations turcophones de Syrie.
Le chef de l'Etat, qui a personnellement porté plainte contre les deux
journalistes de même que le chef du MIT Hakan Fidan, avait dénoncé une
"trahison" et promis à la télévision que ses auteurs allaient en payer
"le prix fort".
L'incarcération de MM. Dündar et Gül a suscité un tollé en Turquie
comme à l'étranger et relancé les accusations de dérive autoritaire
contre M. Erdogan, au pouvoir depuis 2003.
Le gouvernement turc est régulièrement épinglé par les ONG de défense
de la liberté de la presse qui lui reprochent ses pressions croissantes
sur les médias et l'accusent de vouloir faire taire toute voix critique
en Turquie.
Le tribunal d'Istanbul a par ailleurs rejeté une nouvelle demande de
mise en liberté des deux journalistes avant leur procès, a indiqué
vendredi l'agence de presse Dogan. (AFP, 5 février
2016)
Support for Academics from 1,601 Colleagues Worldwide
1,601 academics of whom 1,395 are from the US and 206 from other
countries have declared their support for academics signing declaration
entitled, “We will not be a party to this crime”.
The declaration signed by 1,601 academics demands that all
investigations and probes launched into academics to be stopped and
international travel ban imposed on them to be lifted.
The meeting which the solidarity call was made held in New York
University, Hagop Kevorkian Near East Studies Center on January 29. The
Amnesty, Middle East Studies Association (MESA), Scholars at Risk,
Research Institute on Turkey, GIT North America organizations,
academics from Turkey working in the US, in addition to academics from
Columbia University, New York University, and The Grad Center CUNY
attended the meeting.
Following figures made speech in the meeting:
Independent researcher Eylem Delikanlı from Research Institute on
Turkey, Amnesty Director T. Kumar, Dr. Chad Kautzer from Colorado
University, Department of Philosophy, American University Professors
Association New York Branch Director and New York University lecturer
Paula Chakravartty, Columbia University English Language and
Comparative Literature Marianne Hirsch, Middle East Studies President
and Middle East America Center Director Beth Baron, Jesse Levine from
Academics at Risk.
Noam Chomsky joined the meeting via video message.
Kumar: Their crime is to voice their concern
“Here a group of people, in this case academics, have been targeted.
The crime is to voice concern about what’s happening in one part of
Turkey, where massive human rights abuses are taking place. It amounts
to, we can say, war crimes taking place. So when these types of abuses
are happening, naturally people rise up and voice concern. In this
case, academics rose up and said: ‘What you’re doing is not right. We,
as a group, don’t want to be part of it. We want you to give peace a
chance.’ Although that call was made in a peaceful and nonviolent
manner, the answer was extremely brutal.
“We are pleased that this press conference is being organized in an
academic environment. We hope that others in this country and around
the world follow suit and translate them into action. Any government,
in this case Turkey, should think twice before they touch an academic.”
Chakravartty: We are alarmed and outraged
“We have colleagues, we have friends, we have students among the
faculty being targeted and we’re alarmed and outraged at what is
happening.” I have received emails and telephone calls from faculty who
signed the initial petition [We will not be a party to this crime], who
express fear. Fear for expressing legitimate concerns and criticisms.”
Baron: We are deeply troubled
“Our Committee on Academic Freedom has been monitoring the situation in
Turkey very closely and is deeply troubled by a pattern of intimidation
of academic critics of the government by public prosecutors and the
Higher Education Council. We have written a number of letters
documenting and protesting some of the most egregious cases. Our most
recent letter takes up the case of Professor Koray Caliskan, a
political scientist at Bogazici University, who is a graduate of New
York University. He is under investigation for allegedly insulting
Turkish President Recep Erdogan on twitter. The prosecutor is seeking a
sentence of eight years and two months.”(BIA, Febr 4, 2016)
(Click here for the full list of signatories)
Crime boss says death penalty should be revived for jailed journalist Dündar
Sedat Peker, a notorious figure convicted on charges of organized
crime, threatened jailed journalist Can Dündar with reviving the death
penalty on Monday after Dündar referred to him in one of his columns.
The Cumhuriyet daily's Dündar was arrested on Nov. 26, 2015, on charges
of espionage and revealing confidential documents after publishing a
report with photos of weapons it said were being transferred to Syria
in trucks operated by the National Intelligence Organization (MİT).
Dündar recently referred to Peker in one of his columns and wrote: “I
wish we were murderers. We are arrested just because we took a pen in
our hands and wrote, because we wrote news reports and they demand two
lifetimes in jail (plus 30 years) for us. I was wondering [the kind of]
people who are released pending trial.”
Releasing a statement on his website, Peker responded to Dündar by
saying he should be grateful to President Recep Tayyip Erdoğan. “If one
of the millions who think the way I do became the president, their
first job would be to revive the death penalty and the second would be
to hang you [everyone who had anything to do with the MİT trucks].”
Peker also said that he can abide having his name linked with someone
who is involved in a criminal activity, but he cannot stand for it to
be compared with “traitors” like Dündar. Accusing Dündar of betraying
national values, Peker also accused media outlets of being unfair to
him and said he would establish a media group if he has to.
Peker drew strong criticism after threatening academics who signed a
statement calling for an end to the ongoing clashes in southeastern
Turkey to "spill their blood" and “bathe in it.” Also in an
anti-terrorism rally he organized on Oct. 9 last year, he threatened
those who criticized Erdoğan and the Justice and Development Party (AK
Party) government by saying they will pay the price for their critical
stance.
Dündar wrote in his column that even after making those threats Peker
was released pending trial and argued that he himself is in jail just
for doing his job.
(TODAY'S
ZAMAN, Feb 1, 2016)
L'écrivain Orhan Pamuk accuse l'UE de complaisance envers Ankara
L'écrivain turc Orhan Pamuk accuse l'Union européenne de complaisance
envers Ankara, affirmant qu'elle choisit d'y ignorer les atteintes à
l'état de droit en raison de la crise des migrants et de la lutte
contre Daech, dans un entretien paru dimanche.
"Ils (les Européens) ont oublié toutes leurs valeurs", a déclaré le
prix Nobel de littérature de 2006 dans un entretien au journal Hürriyet.
"Ils nous regardent comme ils regardaient l'Arabie saoudite autrefois:
si (les Turcs) font ce que nous voulons, peu importe ce qu'ils font
chez eux", a-t-il ajouté.
Selon l'écrivain, le combat contre le groupe Etat islamique et la crise
des migrants, deux défis pour lesquels l'UE ne peut pas se passer de la
Turquie, "a lié les mains de l'Europe".
Ankara et Bruxelles ont signé fin novembre un "plan d'action" qui
prévoit une aide européenne de 3 milliards d'euros aux autorités
turques en échange de leur engagement à mieux contrôler leurs
frontières et à lutter contre les passeurs.
Bruxelles a accepté dans le cadre de cet accord de relancer les
discussions d'adhésion de la Turquie à l'UE, freinées depuis longtemps
par plusieurs dossiers, dont celui des droits de l'Homme.
Le gouvernement islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan
est accusé par ses détracteurs de vouloir faire taire toute voix
critique en Turquie, avec des pressions de plus en plus importantes sur
les médias.
La justice turque a requis mercredi la prison à vie à l'encontre de
deux journalistes d'opposition, Can Dündar et Erdem Gül, dans la ligne
de mire du président Recep Tayyip Erdogan pour un article accusant le
régime d'avoir livré des armes aux islamistes syriens.
"Je suis du genre à dire +parlons uniquement de littérature+, mais ce
n'est plus possible", a ajouté Pamuk. "On ne peut pas s'asseoir et
écrire son roman quand Can Dündar est en prison."
Orhan Pamuk vient de terminer un nouveau roman, "La femme aux Cheveux rouges", qui paraîtra mardi à Istanbul.
(AFP, 31 janvier
2016)
Investigation into 91 Academics from Universities in Istanbul
İstanbul University (İÜ) and Yıldız Technical University (YTÜ) have
launched investigation into the 91 academic members signing the
declaration “We will not be a party to this crime”.
In Istanbul University, investigation has been launched into 53
academic members and six postgraduate students some of whom have not
been notified yet and in Yıldız Technical University, into 32 academic
members.
Istanbul and Yıldız Technical Universities are the first state
universities to launch an investigation against its academic members
over the declaration.
İÜ: Declaration accusing the state of conducting massacre
The notification sent to the academics justified the investigation as
“signing the declaration issued on January 11, 2016 accusing the state
of conducting a massacre and asserting the following claims:
“...The Republic of Turkey has attacked [...] with heavy weapons and
equipment that would only be mobilized in wartime and […] violates all
rights and liberties.
“...This deliberate and planned massacre is in serious violation of
Turkey’s own laws and international treaties to which Turkey is a
party. These actions are in serious violation of international law.
"... We demand the state to abandon its deliberate massacre and
deportation of Kurdish and other peoples in the region […] and
independent national and international observers to be given access to
the region and that they be allowed to monitor and report on the
incidents.
“...We demand the government to prepare the conditions for negotiations
and create a road map that would lead to a lasting peace […] and
declare our willingness to volunteer as observers. We oppose
suppression of any kind of the opposition.
“...We, as academics and researchers working on and/or in Turkey,
declare that we will not be a party to this massacre by remaining
silent and demand an immediate end to the violence perpetrated by the
state”.
YTÜ demands dismissal from public service
In the notification sent to the academics concerning the investigation
launched, the academics have been claimed to have “publicly insulted
the Turkish Nation, The state of the Republic of Turkey, Grand National
Assembly of Turkey, The Government of the Turkish Republic and the
judicial organs of the state as well as propagandized for the terrorist
organization”.
The academics have been accused of “disgraceful actions not complying
with their status of public officials”, “actions disgracing the state
abroad”.
“The retribution required for both accusations according to the
Disciplinary Regulations for Administratives, Academic Members and
Public Officials in Higher Education Institutions is to discharge from
public service”.
(BIA, Jan 31, 2016)
Kurdish
Question / Question kurde
D'après Ankara le PKK n'écoute plus Abdullah Öcalan emprisonné
Ankara a affirmé vendredi que les rebelles du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) n'écoutaient plus leur dirigeant historique, Abdullah
Öcalan, emprisonné depuis 1999 et qui a lancé depuis son île plusieurs
appels à désarmer.
Le porte-parole de la présidence, Ibrahim Kalin, a assuré qu'Abdullah
Öcalan avait perdu tout contrôle sur la branche armée de son mouvement,
retranchée dans le bastion de Qandil dans les montagnes du nord de
l'Irak, en s'adressant à des journalistes étrangers à Ankara.
Après une accalmie de deux ans, de violents combats opposent depuis
l'été dernier les forces turques et le PKK dans le sud-est anatolien.
Ces affrontements ont fait voler en éclats les pourparlers de paix
engagés par le gouvernement à l'automne 2012 pour tenter de mettre un
terme au conflit kurde, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
Jusqu'à l'été 2015, des députés du parti pro-kurde de Turquie, le Parti
démocratique des peuples (HDP), avaient pu se rendre dans l'île
d'Imrali (nord-ouest), où le fondateur historique du PKK purge une
peine de réclusion à perpétuité dans une prison turque, revenant avec
des messages d'Öcalan appelant le PKK à désarmer.
"La dernière fois qu'il a lancé cet appel, il n'a été écouté par
personne", a répondu Ibrahim Kalin à une question sur le refus des
autorités turques de permettre désormais aux députés du HDP de se
rendre à Imrali.
"Le président (Recep Tayyip Erdogan) a pris un grand risque en laissant
les députés du HDP rencontrer Öcalan", a-t-il souligné, alors que cette
autorisation avait provoqué la colère des nationalistes turcs. "Nous
l'avons fait dans l'intérêt de la paix. Ils sont allés sur l'île, nous
espérions que le PKK écoute Öcalan, ils ne l'ont pas écouté".
Pour le porte-parole, qui a souligné les liens entre le PKK et les
miliciens kurdes syriens, les responsables du PKK ne veulent pas
désarmer et voient dans la guerre civile en Syrie une "opportunité".
Constatant le gel du processus de paix, M. Kalin a assuré qu'il
pourrait reprendre si le PKK cessait ses attaques contre les forces de
sécurité turques et s'il annonçait son intention de désarmer.
"Les opérations se poursuivront tant que le PKK continuera à
représenter une menace pour la sécurité nationale", a promis le
porte-parole.
Arrêté en 1999 au Kenya, M. Öcalan a été condamné à la peine de mort
mais sa peine a été commuée en détention à perpétuité à l'abolition de
la peine capitale en Turquie. (AFP, 26 février
2016)
Les Kurdes de Syrie annoncent qu'ils respecteront la trêve
Les forces kurdes de Syrie ont annoncé jeudi qu'elles respecteront
l'accord de trêve qui doit entrer en vigueur samedi mais qu'elles se
réservaient le droit de "riposter" en cas d'attaque, selon un
communiqué.
"Nous, les Unités de protection du peuple kurde (YPG), accordons une
grande importance au processus de cessation des hostilités annoncé par
les Etats-Unis et la Russie et nous le respecterons, en nous réservant
le droit de riposter (...) si nous sommes attaquées", affirme un
communiqué publié jeudi par le porte-parole des YPG, Redur Xelil, sur
sa page Facebook.
"Nos forces respecteront la cessation des hostilités en cas
d'application de l'accord en se réservant le droit d'autodéfense", ont
indiqué pour leur part dans un communiqué les Forces démocratiques
syriennes (FDS), une coalition menée par les YPG mais composée
également de combattants arabes.
Dès le début du conflit en Syrie, les Kurdes se sont tenus à l'écart du
régime comme des rebelles pour établir une administration locale
autonome dans le nord du pays.
Mais avec la montée en puissance du groupe Etat islamique (EI), qui
s'est emparé de plusieurs territoires dans le pays en guerre, les
Kurdes se sont retrouvés impliqués dans plusieurs batailles contre ces
jihadistes.
Les Kurdes ont en outre su tirer avantage de la déroute des rebelles
face au régime de Bachar al-Assad dans la région septentrionale d'Alep
pour s'emparer de localités dans une zone située à une vingtaine de
kilomètres à peine de la frontière turque, au grand dam d'Ankara.
La Turquie a estimé jeudi que l'accord de cessez-le-feu n'était "pas
contraignant" pour elle, se réservant le droit de riposter à toute
attaque contre son territoire de la part des YPG qu'elle considère
comme une organisation "terroriste".
L'artillerie turque a bombardé à plusieurs reprises les positions des
YPG, en riposte, selon Ankara, à des tirs de cette milice. (AFP, 25 février
2016)
La police disperse une manifestation contre le couvre-feu à Diyarbakir
La police a dispersé mercredi à Diyarbakir des manifestants qui
dénonçaient les opérations militaires et le couvre-feu partiel imposé
depuis près de trois mois dans la grande ville du sud-est, à majorité
kurde, de Turquie.
Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à
eau contre les manifestants, dont certains ont lancé des pierres, a
constaté un photographe de l'AFP.
Plusieurs quartiers du district central de Sur, ceint de murailles de
l'ère romaine inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco, sont soumis
depuis le 2 décembre à un couvre-feu.
L'armée et la police turques ont lancé dans cet entrelacs de ruelles
une opération de grande ampleur destinée à reprendre le contrôle de
zones entières où des jeunes militants armés du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK, rébellion kurde) ont érigé des barricades, creusé
des tranchées et défié l'Etat en y déclarant l'autonomie.
Quelques 234 militants du PKK ont été abattus au cours des violents
combats survenus dans la ville, selon les autorités. Des chiffres
rejetés par les activistes kurdes, qui évoquent des dizaines de civils
tués et des dégâts irréparables au patrimoine de la ville.
Le chef d'état-major de l'armée turque, le général Hulusi Akar, s'est
par ailleurs rendu mercredi à Diyarbakir, pour une visite surprise
destinée à inspecter le déroulement des opérations. Un soldat turc a
été tué mercredi lors d'affrontements avec des membres du PKK, a
indiqué l'armée. (AFP, 24 février
2016)
HDP co-chair defends PYD against Turkish government
Peoples’ Democratic Party (HDP) co-chair Sehalattin Demirtaş has called
the ruling Justice and Development Party (AKP) an “extension of the
Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL),” while ruling out that the
Syrian Kurdish Democratic Union Party (PYD) in northern Syria was
attacking Turkey.
“What kind of an enmity against Kurds is this that they [the AKP] await
a bombing in some part of the country just to accuse the PYD?” he asked
during his address to the party deputies on Feb. 23.
“Did the PYD throw a single stone at you from [Syria]? I am not talking about bullets but stones,” he said.
“And then, they are calling us [the HDP] the terror extensions, etc. Is
there any better terror extension than you [the AKP]? You are the
extension of ISIL. And this is your hypocrisy. Our party keeps calling
for peace as yours is doing all this and you expect us to remain
silent. The AKP is a political extension of ISIL,” he said.
The government is trying to solve the Kurdish problem by bombing Cizre
in the southeastern province of Şırnak and the Sur district in
Diyarbakır, he added, accusing the government of provoking young
Kurdish people to join the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK).
The government says that ISIL and the PKK are similar but it does not
fight as hard against the jihadist group as against the PKK, Demirtaş
claimed.
Some 500 young people joined the PKK after a 27-day curfew in the Silopi district of Şırnak, he also claimed.
(hurriyetdailynews.com, Feb 23, 2016)
Solidarité Kurdistan: Brisons le silence!
L’offensive menée par le Gouvernement Turc à l’encontre des populations
kurdes dans le sud-est de la Turquie a pour seuls objectifs de faire
taire la voix du peuple kurde à tous jamais et vider la région de sa
population.
La démolition des habitations, la fermeture des écoles, la destruction
massive des bâtiments par des armes lourdes, l’effondrement de
l’économie et des services publics, les manques d’eau, d’électricité,
de nourriture… forcent à l’exode des milliers de personnes.
Si l’Europe ne contraint pas la Turquie à reprendre les pourparlers de
paix avec l’opposition kurde et les forces militaires du PKK (Parti des
Travailleurs du Kurdistan), elle va devoir faire face à une vague de
réfugiés sans précédent.
Les médias sont censurés, les intellectuels poursuivis pour "propagande
terroriste", nombre de journalistes, élu(e)s, militant(e)s, avocats,
syndicalistes, représentants associatifs… sont jetés chaque jour dans
les geôles turcs, torturés et emprisonnés sans procès pour avoir
critiqué la politique gouvernementale.
De plus, la Turquie s’est engagée auprès de l’OTAN dans la coalition
pour combattre Daesh en Irak et en Syrie, mais elle ne fait rien.
Pis, elle concentre ses forces militaires sur la population kurde,
reconnue pour être les alliés les plus efficaces de la coalition
Anti-Daesh.
En raison de négociation sur la crise des réfugiés ou d’enjeux
économiques importants, la France et l’Union Européenne ferment les
yeux sur ces graves violations des Droits Humains perpétrés par le
Président Recep Tayyip Erdoğan et ce contre les traités internationaux
signés par la Turquie.
Aujourd’hui, ces actes sont commis à l’encontre de tout un peuple dans
l’intention de le détruire. Force est de constater qu’un massacre
prémédité est en cours, sous le silence assourdissant de la communauté
internationale dont la France.
Un génocide commence par le silence du monde
Ensemble brisons ce silence !
Nous appelons nos gouvernants à exiger du Président Erdogan, l’arrêt
des massacres et atteintes aux libertés des populations Kurdes et la
réouverture de négociations pour la paix, sous l’égide de l’ONU, avec
les représentants des populations Kurdes de Turquie
Signature de soutien
Un groupe des rebelles kurdes revendique l'attentat d'Ankara
Un groupe des rebelles dkurdes a revendiqué vendredi l'attentat à la
voiture piégée qui a fait 28 morts dans le centre d'Ankara et mis en
garde les touristes étrangers contre les risques de nouvelles attaques
en Turquie.
"Le 17 février au soir, une attaque suicide a été menée à 18h30 dans
les rues d'Ankara par un guerrier kamikaze contre un convoi de soldats
de la république turque fasciste", ont affirmé les Faucons de la
liberté du Kurdistan (TAK).
"Cette action a été menée pour venger les personnes vulnérables tuées
dans les sous-sol de Cizre et nos civils blessés", ajoute la
déclaration publiée sur le site internet du groupe, en référence à la
ville du sud-est à majorité kurde où l'armée et la police turques
mènent depuis deux mois une opération meurtrière contre des partisans
du PKK.
Les TAK ont également diffusé la photo d'un homme né en 1989 à Van
(est), Zinar Raperin, présenté comme l'auteur de l'attaque d'Ankara.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan et son Premier ministre Ahmet
Davutoglu ont affirmé que l'attentat avait été perpétré par les
combattants kurdes syriens des Unités de protection du peuple (YPG),
avec le soutien du PKK.
Vendredi encore, M. Erdogan a assuré n'avoir "aucun doute" sur l'implication des YPG.
M. Davutoglu avait de son côté indiqué que le kamikaze était un Syrien de 23 ans, Salih Necar, présenté comme proche des YPG.
Le chef du Parti de l'union démocratique (PYD), dont les YPG sont le
bras armé, Saleh Muslim, et un des responsables du PKK, Cemil Bayik,
avaient nié ces accusations.
Dans leur déclaration, les TAK ont aussi mis en garde les visiteurs
étrangers contre de nouvelles attaques dirigées contre les sites
touristiques turcs.
"Nous conseillons aux touristes étrangers et turcs de ne pas aller dans
les zones touristiques en Turquie", écrivent les TAK, "nous ne serons
pas responsables de ceux qui mourront dans les attaques qui viseront
ces sites".
- 'Cible majeure' -
"Le tourisme (...) est une cible majeure que nous voulons détruire", ajoute le groupe.
Les TAK avaient déjà revendiqué une attaque au mortier lancée le 23
décembre contre l'aéroport Sabiha Gökçen d'Istanbul, qui avait tué une
personne.
Le 12 janvier, un attentat suicide a tué onze touristes allemands dans
le district touristique de Sultanahmet à Istanbul. les autorités
turques l'ont attribué au groupe jihadiste Etat islamique (EI).
M. Erdogan a encore mis en cause vendredi le soutien des Etats-Unis aux combattants kurdes de Syrie.
"Nous allons leur dire (aux dirigeants américains) où et comment ont
explosé les armes qu'ils donnent à ces organisations", a lancé l'homme
fort de la Turquie.
Lors d'un entretien téléphonique en soirée avec son homologue
américain, le chef de l'Etat turc a souligné "l'importance de la
solidarité entre alliés dans la lutte contre le terrorisme", a indiqué
la présidence turque dans un communiqué.
Selon la même source, M. Obama a appelé à "l'arrêt immédiat" des
avancées des YPG et du régime syrien dans le nord de la Syrie qui,
a-t-il dit, "causent des tensions" et "affectent le combat contre Daech
(acronyme arabe de l'EI)".
Le régime de Damas soutenu par la Russie a lancé ce mois-ci une
offensive sur la ville d'Alep (nord) dont les milices kurdes ont
profité pour étendre leur influence dans la région.
Le soutien américain aux YPG, en première ligne dans le combat contre
le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, suscite de vives tensions entre
Turquie et Etats-Unis. Ankara considère le PYD et les YPG comme des
groupes "terroristes", car liés au PKK qui mène depuis 1984 une
rébellion meurtrière sur son sol.
Le parquet d'Ankara a indiqué vendredi que six suspects de plus avaient
été interpellés en lien avec l'attentat d'Ankara, portant le total des
arrestations à 20 depuis mercredi. "L'enquête est déjà presque
bouclée", s'est réjoui le procureur en chef d'Ankara, Harun Kodalak,
cité par l'agence de presse progouvernementale Anatolie. (AFP, 19 février
2016)
Le PYD nie toute implication dans l'attentat d'Ankara
Le chef de la principale formation kurde en Syrie, le Parti de l'union
démocratique (PYD), a démenti jeudi toute implication de son bras armé,
les Unités de protection du peuple (YPG), dans l'attentat perpétré la
veille à Ankara qui a fait 28 morts.
"Nous démentons tout implication dans cette attaque (...) et ces
accusations sont clairement liées à la tentative d'intervenir en
Syrie", a affirmé à l'AFP Saleh Muslim.
"Nous n'avons jamais entendu parler de Salih Necar", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu affirmé jeudi que l'attentat à
la voiture piégée qui a tué 28 personnes mercredi soir à Ankara avait
été planifié par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les
YPG.
"L'attaque terroriste a été commise par des éléments de l'organisation
terroriste (PKK) en Turquie et un milicien des YPG qui s'est infiltré
en Turquie", a-t-il dit.
"Le nom de l'auteur de l'attentat est Salih Necar. Il est né en 1992
dans la ville d'Amouda, dans le nord de la Syrie (...). L'organisation
terroriste et les YPG ont conjointement commis cette attaque", a
insisté le chef du gouvernement.
Depuis samedi, l'artillerie turque bombarde quotidiennement des
positions tenues par les YPG, qui ont profité de l'offensive des forces
du régime de Damas dans la province d'Alep (nord), appuyées par les
raids aériens russes, pour prendre le contrôle de nouveaux territoires
proches de la frontière turque.
(AFP, 19 février
2016)
En Syrie, les Kurdes avancent résolument vers l'autonomie
Les Kurdes syriens, longtemps méprisés
par le régime, avancent vers l'établissement d'une zone autonome à la
frontière turque, en nouant des ententes d'opportunité avec Washington
mais aussi avec Moscou comme récemment dans la province d'Alep.
Au grand dam d'Ankara, leurs forces ont su tirer avantage de la déroute
des rebelles dans cette région septentrionale de Syrie face au régime
de Bachar al-Assad, pour s'emparer de localités dans une zone située à
une vingtaine de kilomètres à peine de la frontière turque.
Dès le début de la crise en 2011, ils ont profité du retrait de l'armée
de leurs régions pour lancer leur aspiration autonomiste, établissant
une administration locale s'étendant du nord-ouest au nord-est du pays.
Selon le géographe et expert de la Syrie Fabrice Balanche, les Kurdes,
qui ont progressé sur le terrain notamment face aux extrémistes de
l'État islamique (EI) contrôlent désormais 14% du territoire syrien
(26.000 km2) contre 9% en 2012.
Et d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), ils
contrôlent les trois quarts des 800 km de frontière entre la Syrie et
la Turquie.
Leur rêve est de connecter les trois "cantons" kurdes --Afrine et
Kobané dans la province d'Alep et Jaziré dans la province de Hassaké--
en vue d'une autonomie à l'image de leurs frères irakiens.
"Le principal objectif des Kurdes est d'annexer les cantons (...) ils
veulent une Syrie décentralisée avec leur système de cantons comme
modèle pour le pays", affirme à l'AFP Mutlu Civiroglu, un analyste sur
la Syrie et les Kurdes basé à Washington.
"Les Kurdes veulent lier Kobané et Afrine (dans Alep) afin que Rojava
(Kurdistan syrien) ait une continuité territoriale", renchérit M.
Balanche.
- Ni régime, ni rebelles -
Dans la bataille d'Alep entamée début février, les forces kurdes ont
d'abord brisé le siège d'Afrine imposé depuis plus d'un an par les
rebelles islamistes et le Front Al-Nosra, profitant surtout les frappes
aériennes russes.
Et pour relier les deux cantons d'Afrine et de Kobané, ils se préparent
à la prochaine bataille contre l'EI, spécialement dans l'est de la
province d'Alep.
Mais les Kurdes ne s'alignent ni sur le régime ni avec les rebelles.
"Depuis le début, ils suivent ce qu'ils appellent la 'troisième voie'.
Ni avec le régime, ni avec les rebelles, car aucun des deux ne
reconnait les droits des Kurdes. Ce qui fait que ni l'un ni les autres
ne sont satisfaits d'eux", explique M. Civiroglu.
Les rebelles ont d'ailleurs accusé les Unités de protection du
peuple kurde (YPG), principale milice kurde en Syrie, de faire le jeu
du régime en les chassant de localités et villes notamment Tall Rifaat
lundi, et de la base aérienne de Minnigh.
"Nous n'avons rien à avoir avec la bataille du régime", assure à l'AFP
Salah Jamil, un reponsable du PYD, principal parti kurde de Syrie
chapeautant les YPG.
"Nous avons combattu Al-Nosra et d'autres factions qui suivent la
stratégie turque parce qu'ils ont assiégé nos régions et bombardé nos
villages", poursuit-il.
"Maintenant, la priorité du PYD est de profiter des gains territoriaux
et de nouer des alliances régionales et internationales pour devenir un
acteur politique incontestable dans la Syrie nouvelle", assure Maria
Fantappie, experte des kurdes en Irak et en Syrie pour International
Crisis Group.
Et s'il n'a pas été admis aux négociations de Genève entre le régime et
l'opposition, le PYD peut se targuer d'avoir reçu fin janvier l'envoyé
spécial américain pour la lutte contre l'EI Brett McGurk, et d'avoir
ouvert une représentation à Moscou.
Alarmée par cette expansion, la Turquie, qui s'est investie dans le
soutien à la rébellion contre Bachar al-Assad pendant près de cinq ans,
bombarde depuis samedi les positions kurdes.
De quoi embarrasser les États-Unis, qui considèrent les Kurdes comme
incontournables dans la lutte contre l'EI, mais qui sont dans le même
temps alliés avec Ankara, un membre de l'Otan.
- 'Gardes-frontières de la Syrie'
Parallèlement, une entente non déclarée est apparue entre les Kurdes et
les Russes qui frappent les positions rebelles et jihadistes depuis
septembre. Ces frappes ont permis aux Kurdes de prendre notamment
l'aéroport de Minnigh.
"Moscou ne peut pas ignorer les Kurdes qui sont la principale force
combattant les jihadistes. C'est dans l'intérêt des Russes" comme des
Américains, selon M. Civiroglu.
Pour la Russie, qui soutient le régime syrien, la question kurde est un
moyen pour agacer la Turquie et créer des frictions entre Ankara et
Washington.
D'après M. Balanche, M. Assad est gêné par l'appui russe aux
Kurdes, mais n'a pas le choix, "son avenir étant lié au soutien de la
Russie".
Le président russe Vladimir "Poutine était très clair avec lui en
échange de son intervention directe: un appui illimité aux Kurdes
syriens pour créer leur État autonome dans le Nord", dit l'analyste qui
collabore actuellement avec le Washington Institute.
"Les Kurdes seront ainsi les gardes-frontières de la Syrie".
(AFP, 16 février
2016)
OSDH: Les Kurdes avancent à Alep malgré les tirs turcs
Les forces kurdes de Syrie progressaient lundi dans la province
septentrionale d'Alep, en dépit du trois jours de bombardements de
l'artillerie turque, rapporte l'Observatoire syrien des droits de
l'Homme (OSDH).
"Les combats font rage depuis dimanche dans un quartier ouest de Tall
Rifaat entre les Forces démocratiques de Syrie (FDS) et les rebelles",
a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire. Les
FDS sont une coalition menée par les YPG, principale milice kurde de
Syrie et comprenant des combattants arabes syriens.
"Au moins 26 rebelles ont été tués dans ces combats", selon
l'Observatoire qui dispose d'un large réseau de sources à travers la
Syrie.
Tall Rifaat est l'un des trois derniers bastions rebelles dans le nord
de la province d'Alep. Cette petite ville qui a échappé au contrôle de
l'armée en 2012 est tenue par des insurgés islamistes soutenus par la
Turquie, notamment Ahrar al-Cham, Liwa al-Fateh et Jabha Chamiyé.
Dimanche, 350 combattants d'une autre faction islamiste, Faylaq
al-Cham, sont entrés à partir de la Turquie pour venir en renfort aux
rebelles de Tall Rifaat, selon l'OSDH.
L'artillerie turque continuait lundi à frapper pour le troisième jour
consécutif la route à l'ouest de Tall Rifaat pour tenter de couper les
renforts des FDS.
Mais malgré ces tirs, la coalition menée par les Kurdes est parvenue à
s'emparer lundi de Kfarnaya, à deux km au sud de Tall Rifaat, d'après
l'OSDH.
Dans cette bataille d'Alep, les Kurdes, qui ne se sont alignés ni avec
le régime ni avec le rebelles, veulent surtout joindre leurs régions et
réaliser leur but ultime d'autonomie.
Dans le complexe conflit en Syrie où le territoire est morcelé entre le
régime de Bachar al-Assad, les rebelles, les jihadistes et les Kurdes,
ces derniers se sont retrouvés en première ligne du combat contre les
ultraradicaux de l'Etat islamique (EI).
En prenant Kafrnaya, les forces kurdes et leurs alliés arabes "ne se
trouvent plus qu'à 8 km du territoire de l'EI dans la province d'Alep",
selon M. Abdel Rahmane.
Dans cette province également divisée entre les différents
belligérants, les rebelles ont subi revers après revers depuis le début
l'offensive de l'armée du régime appuyée par les frappes russes. Ils se
retrouvent aujourd'hui pris en tenaille entre l'EI, les Kurdes et le
régime. (AFP, 15 février
2016)
Strasbourg: près de 15.000 Kurdes ont manifesté pour la libération d'Öcalan
Près de 15.000 Kurdes selon les organisateurs et la police se sont
réunis samedi à Strasbourg pour exiger comme chaque année la libération
de leur chef historique Abdullah Öcalan, emprisonné en Turquie depuis
février 1999.
Agitant des drapeaux kurdes, les manifestants, dont certains venus
d'Allemagne, s'étaient retrouvés dans le quartier de la Meinau où un
grand meeting a commencé vers 13H00, sous une pluie fine.
La manifestation s'est terminée vers 17H30, ont indiqué les organisateurs à l'AFP.
"A bas régime fasciste", lançaient quelques personnes à l'intention du
régime turc, tandis que des jeunes brandissaient un immense portrait de
M. Öcalan.
"Dix-sept ans après, nous sommes toujours là pour défendre notre
leader. Et notre leader Abdullah Öcalan est aussi toujours en
résistance. Certes il est en prison mais ils n'ont pas atteint leur
objectif en l'arrêtant" a déclaré à l'AFP sa nièce, Dilek Öcalan.
Le dirigeant emblématique purge depuis 1999 une peine de prison à vie dans l'île-prison d'Imrali (nord-ouest de la Turquie).
"On était tout prêt de trouver une solution politique à la question
kurde mais l'Etat turc a gelé les négociations de paix. On était
vraiment tout proche d'une solution", a regretté sa nièce.
Après un espoir de processus de paix, en particulier après plusieurs
années de négociations et des déclarations de M. Öcalan en faveur d'un
dépôt des armes, la situation s'est tendue depuis les dernières
élections législatives, en juin.
En décembre, Ankara a lancé une campagne militaire contre plusieurs
villes à majorité kurde du sud-est anatolien pour en déloger les
partisans du PKK qui y ont déclaré "l'autonomie".
"En ce moment il y un massacre du côté kurde en Turquie, c'est très
très grave et personne ne bouge, ni l'Europe, personne! Je comprends
pas pourquoi François Hollande, notre président, ne bouge pas", a lancé
Nese Tuskurt, qui vit en France depuis plus de 40 ans.
Des opérations particulièrement meurtrières ont été menées contre les
rebelles dans le bastion kurde de Cizre (sud-est de la Turquie). Jeudi,
le ministre turc de l'Intérieur Efkan Ala a annoncé qu'elles étaient
finies.
Mais les opérations continuent dans le quartier de Sour, à Diyarbakir,
la principale ville du sud-est de la Turquie, et un couvre-feu y est en
vigueur depuis le 2 décembre.
(AFP, 13 février
2016)
Les Kurdes prennent à des islamistes une base stratégique près d'Alep
Les forces kurdes, soutenues par des groupes arabes rebelles, se sont
emparées mercredi dans la province d'Alep (nord de la Syrie) d'une base
aérienne stratégique qui était contrôlée par des islamistes, a annoncé
une ONG.
Les Unités de protection du peuple (YPG) kurdes et leurs alliés arabes
ont chassé les combattants islamistes et d'autres rebelles de la base
aérienne et de la ville de Minnigh, situées au nord de la grande ville
d'Alep, a déclaré à l'AFP à Beyrouth l'Observatoire syrien des droits
de l'Homme (OSDH), une organisation non gouvernementale.
Ce succès est intervenu après plusieurs jours de durs combats au cours
desquels les YPG ont avancé vers l'est à partir du bastion kurde
d'Afrin et se sont emparées d'une série de villages avant d'atteindre
Minnigh.
"Avec leur défaite à Minnigh, les combattants islamistes ont perdu le
seul aérodrome militaire qu'ils tenaient dans la province d'Alep", a
déclaré le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
"L'aérodrome de Minnigh se trouve entre deux routes importantes qui
mènent de la ville d'Alep à Azaz", dans le nord, et le fait de le
contrôler donne aux forces kurdes une base de départ pour de nouvelles
offensives contre les jihadistes plus loin en direction de l'est, a
souligné Rami Abel Rahmane.
Les forces gouvernementales syriennes avaient perdu le contrôle de la
base aérienne de Minnigh en août 2013, deux ans après le début du
conflit en Syrie.
Les rebelles et jihadistes font face à la fois aux forces kurdes venant
de l'ouest et à celles du gouvernement syrien qui ont lancé une
offensive dans la province d'Alep avec le soutien de l'aviation russe.
Plus de 500 personnes ont été tuées depuis le début de cette offensive des forces gouvernementales le 1er février, selon l'OSDH.
Les YPG kurdes affrontent régulièrement des groupes islamistes et
jihadistes dans le nord de la Syrie, mais leur front le plus actif se
situe plus à l'est, contre l'organisation jihadiste Etat islamique
(EI), qui contrôle d'importants territoires en Syrie et en Irak.
Des groupes rebelles arabes accusent les combattants kurdes de procéder
au "nettoyage ethnique" de localités pour créer des territoires kurdes
autonomes en Syrie. Cette accusation est fermement rejetée par les YPG.
Plus de 260.000 personnes ont été tuées et des millions ont été déplacées depuis le début du conflit en Syrie en 2011. (AFP, 10 février
2016)
La kurdophobie d'Erdogan: citations, chiffres et faits
En 2015, la Turquie a violé le moratoire interdisant toute opération
militaire contre les rebelles kurdes: depuis, beaucoup de sang a coulé
et on a entendu un nombre de déclarations retentissantes.
L'une des dernières en date fut celle du représentant du parti Union
démocratique kurde Abd Salam Mohame Ali, qui a déclaré lors de sa
visite à Moscou que le président turc Recep Tayyip Erdogan souffrait de
"kurdophobie". Qu'en disent les faits et les statistiques?
Erdogan a récemment déclaré qu'il combattait les Kurdes "depuis 35
ans", et que lui et ses alliés poursuivaient "patiemment cette lutte à
ce jour".
Le président turc a aussi promis d'"enterrer" les représentants de
"l'organisation terroriste kurde" et ses partisans dans les "tranchées
qu'ils creusent".
"La Turquie n'a besoin de l'autorisation de personne. Nous ferons ce
que nous jugeons nécessaire", a déclaré Erdogan en commentant les
éventuelles actions de l'armée turque après la proclamation, par les
Kurdes syriens, d'une autonomie dans la ville de Tell Abyad. Le
président turc a également comparé le soutien apporté aux rebelles
kurdes par l'Occident à une "complicité terroriste".
"La Turquie poursuivra ses opérations militaires contre les combattants
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) jusqu'à ce qu'il ne reste
pas un seul terroriste sur notre territoire."
Le conflit armé entre les Turcs et les Kurdes a commencé en 1984 et a fait plus de 40 000 morts au total.
En 2015, selon Erdogan, 3 100 combattants du PKK ont été tués en
Turquie et à l'étranger. On ignore le nombre exact de militaires turcs
morts.
Le couvre-feu a été décrété 58 fois entre le 16 août 2015 et le 10
janvier 2016 dans 19 districts des provinces de Diyarbakır, Sirnak,
Mardin et Hakkari où vivent 1,38 million de personnes. Selon le Fonds
des droits de l'homme turc, 162 civils ont été tués pendant cette
période.
D'après l'état-major des forces armées turques, au 7 février 2016 733
membres du PKK avaient été éliminés dans le cadre d'opérations dans les
quartiers de Cizre (province de Sirnak) et de Sur (province de
Diyarbakır). Selon l'organisation Amnesty International, l'opération a
également coûté la vie à au moins 150 civils et 200 risquent encore
d'être tués.
Le 8 février 2016, 60 combattants du PKK ont été éliminés dans une opération antiterroriste à Cizre.
Le meurtre le plus scandaleux a eu lieu en novembre 2015: lors d'une
conférence de presse se déroulant directement dans la rue a été tué
l'avocat kurde Tahir Elçi, connu pour son attitude négative envers le
président turc Erdogan.
Les Kurdes ethniques représentent aujourd'hui 18% de la population en
Turquie. En 1982, Ankara a reconnu l'existence de la communauté
ethnique kurde dans le pays. Avant cela, le terme "kurde" était
interdit en Turquie — ils étaient officiellement appelés "Turcs de
montagne". En 1984, le PKK a annoncé le début d'un conflit armé pour la
création d'un Kurdistan indépendant. En 1991, les Kurdes ont été
autorisés à parler leur langue. En 2001 ils ont pu commencer à chanter
des chansons kurdes. Une chaîne kurde a été lancé en 2004 puis un
moratoire a été instauré en 2013 sur les opérations militaires de la
Turquie contre des rebelles kurdes. En 2015, la Turquie a enfreint ce
texte.
Des centaines d'activistes kurdes sont détenus actuellement dans des
prisons turques, dont le célèbre Abdullah Öcalan, fondateur et leader
permanent du PKK, derrière les barreaux depuis 1999.
(FR.SPUTNIKNEWS.COM, 10 févr 2016)
Les Kurdes vont ouvrir une représentation à Moscou
Les autonomistes kurdes de Syrie ont annoncé leur intention d'ouvrir
des "représentations" dans plusieurs capitales en commençant la semaine
prochaine par Moscou, a affirmé samedi à l'AFP une responsable.
"La région autonome kurde syrienne va ouvrir le 10 février une
représentation à Moscou et se prépare à en ouvrir une autre à Berlin
puis plus tard à Washington, Paris et même dans des pays arabes", a
affirmé Amina Oussi, vice-présidente du comité des relations
extérieures du canton d'al-Jazira (Hassaké en arabe).
"Ces représentations visent à obtenir une reconnaissance (internationale) de la région autonome kurde" en Syrie, a-t-elle dit.
En novembre 2013, des formations kurdes du nord-est de la Syrie avaient
annoncé l'établissement d'une administration autonome de transition.
Elle regroupe trois cantons: celle de Kobané (Aïn al-Arab en arabe,
dans le centre), celle d'Efrine (dans l'ouest) et celle de Hassaké
(dans l'est). Les autonomistes kurdes insistent pour la création d'un
système fédéral en Syrie.
Une première "représentation" avait été ouverte l'an dernier auprès du Kurdistan irakien.
Mme Oussi a affirmé que plusieurs délégations étrangères avaient
effectué des visites dans les régions tenues par les Kurdes, citant
notamment la visite à Kobané fin janvier de Brett McGurk, l'envoyé
spécial du président américain Barack Obama pour la coalition
internationale combattant l'EI en Syrie et en Irak, accompagné de hauts
responsables français et britanniques.
Les autonomistes kurdes n'ont pas été invités aux négociations
inter-syriennes qui devaient initialement débuter fin janvier à Genève.
La Russie, alliée du régime de Damas, a estimé pour sa part qu'aucune
négociation ne pourrait donner de résultats sans eux, tandis que la
Turquie, qui redoute particulièrement les velléités d'indépendance
kurde, jugeait leur présence inacceptable.
Les Unités de protection du peuple kurde (YPG) sont à la pointe dans la
lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) dans le nord
de la Syrie mais elles sont considérées par Ankara comme une émanation
du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), son ennemi numéro 1.
(AFP, 6 février
2016)
Le gouvernement écarte toute idée de paix avec la résistance kurde
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a promis vendredi d'investir
l'équivalent de 8 milliards d'euros dans le sud-est de la Turquie
dévastée par le conflit kurde, mais écarté toute idée de paix avec la résistance kurde.
Lors d'un discours prononcé à Mardin (sud-est), M. Davutoglu a dévoilé
un nouveau plan en dix points destiné à ramener la sécurité dans le
quart du pays à majorité kurde et à en relancer l'économie,
sérieusement affectée par les affrontements meurtriers dans la région.
Son plan prévoit notamment une enveloppe de 26,5 milliards de livres
(environ 8 milliards d'euros) pour relancer l'activité, notamment par
des encouragements aux investissements et des subventions aux PME et
aux agriculteurs.
Le plan inclut aussi un volet sécuritaire afin d'"instaurer l'ordre
public" dans la zone, a ajouté M. Davutoglu sans donner davantage de
détails.
Dans son discours, le Premier ministre islamo-conservateur a également
écarté toute possibilité de "décentralisation", rejetant les
aspirations du principal parti prokurde du pays, le Parti démocratique
du peuple (HDP), à plus d'autonomie locale.
"Tous les citoyens seront inclus dans ce plan, mais nous n'y inclurons
pas ceux qui portent les armes", a souligné Ahmet Davutoglu, écartant
toute idée de reprise des pourparlers de paix avec le PKK.
Ankara avait engagé à l'automne 2012 des discussions de paix avec le
chef historique du PKK Abdullah Öcalan, qui purge une peine de prison à
vie sur l'île d'Imrali (nord-ouest). Ce processus a volé en éclats
l'été dernier, après un cessez-le-feu de plus de deux ans.
"Au lieu de nous rassembler autour d'une table à Imrali, nous allons
nous asseoir avec les différents acteurs (du conflit kurde) autour
d'une table à Ankara", a confié jeudi M. Davutoglu à la presse turque
dans l'avion qui le ramenait de Londres.
Depuis l'été, les combats entre l'armée, la police et les rebelles ont fait de nombreux tués dans les deux camps. écarté toute idée de paix. (AFP, 5 février
2016)
Final Resolutions of 12th International Kurdish Conference at EP
Throughout the year in many regions across the world armed conflicts
and occupations have caused significant human rights infringements.
Radical extremist Islamic organisations such as ISIS and Al-Qaeda have
added a new dimension to assaults on the right to life in attacks
carried out in the Middle East, Africa and Europe.
The attacks carried out in Diyarbakir, Suruc and Ankara in their
increasing ferocity outraged humanity. After the Turkish general
elections June 2015 in which a peaceful and democratic solution to the
Kurdish question was shelved, it was again the right to life that was
most readily infringed upon when hostilities between the Turkish state
and the Kurdistan Workers Party PKK flared up. It was especially when
towns and residential areas were besieged while illegal curfews were
implemented by the Turkish state that the young, the elderly, women and
children were deprived of their right to life.
After the Turkish general elections on June 7, a peaceful solution to
the most important component of Turkey’s human rights and democracy
problem was unilaterally abandoned by the Turkish Government and
destroyed the achievements of the last years not only concerning the
Kurdish question but also economic and politic acquisitions, a new
repression approach that resurrected the human rights abuses of the 90s
was once again put in place. It is especially worrisome that the
allegedly illegally implemented curfews in Kurdish towns have led to
the affected population being deprived of basic supplies such as water,
food, electricity and medical supplies; while at the same time; many
civilians have been purposefully targeted and killed. The economic
activities and social life of the towns and cities where the curfews
have been unremittingly imposed have come to a virtual standstill. The
mayors and elected officials of these towns and cities are being
imprisoned or forcefully unseated. These measures show a complete
disregard of the democratic will of the people.
We call upon social movements, trade unions, professional associations,
non-governmental organisations and allies in government and
inter-governmental institutions to mobilise collectively to ensure that
the following actions are taken:
1. During the conflicts in Turkey and Kurdistan since the 24th of July,
2015, cities are being destroyed, civilians of all ages are being
targeted, and humanitarian tragedies are being witnessed every day.
Therefore
• The besiegement of cities and curfews must be terminated immediately.
• Turkish forces and the PKK must act in accordance with
international law, and must not target civilians and residential areas.
• Those that were forced to flee must be allowed to return, and must be compensated for their loss.
• An independent commission must be formed to research the human
rights abuses committed during this time; those responsible should be
held accountable.
2. The ongoing conflict is a direct result of the intractability of the
Kurdish question. A peaceful and democratic solution will bring
stability to Turkey and the Middle East and will also have a positive
impact on the struggle in the region against Jihadi groups such as
ISIS. To this end:
• Both sides must stop their attacks and commit to a ceasefire. The
party who does not adhere to this ceasefire should be condemned.
• All sides must return to the negotiating table under the
previously drawn up framework announced on the 28th of February, 2015
(named the Dolmabahce Agreement). During these negotiations there
should be third party monitoring.
• The solitary confinement of Mr. Abdullah Ocalan that has been put
in place since the 5th of April, 2015, must be terminated. Mr. Ocalan’s
health and security must be guaranteed in order for him to effectively
take part in the negotiation process.
3. Turkey must cease its support for Jihadist groups in Syria and must
commit to being an effective member of the international coalition
against ISIS. It must abandon its anti-Kurd policies in Syria, and must
work with the Kurds and the democratic opposition in Syria towards a
political solution.
4. Turkey and the EU must approach the issue of the refugees of this
region as a humanitarian issue, and must not use the refugee crisis as
a bargaining chip for their own short term interests. In responding to
the situation of the refugees Turkey must uphold the Geneva Convention.
5. Freedom of thought and expression must be guaranteed, the
suppression of the media must be abandoned and all imprisoned civilians
with among them journalists, lawyers, local administrators, mayors,
activists, students must be freed.
6. Anti-democratic suppression of the opposition must come to an end.
The lynching campaign against the academic world must end immediately.
7. The constitution of the military coup of 12 September 1980 must be
abolished; a new constitution must be drafted. This constitution must
be in line with all international declarations Turkey signed,
contribute to a democratic, ecological and gender-equal society and
respect the right of self-administration and democratic autonomy
8. The ongoing conflict in Turkey and Turkey’s anti-Kurdish policies is
not only weakening the struggle against ISIS in the region, but is also
hampering the efforts of the coalition. The EU must not remain silent
and must actively contribute to the solution of the Kurdish question.
To this end:
• The EU must not confine itself to mere calls for a ceasefire, but
must also be proactive in implementing a roadmap for a peaceful
solution. In order for a peaceful solution to become more feasible, the
PKK, as a party to the solution, must be taken out of the terrorist
organisations list. Violence against civilians must be condemned.
• The EU must not stand by and merely watch Turkey’s repressive, extra-judicial and anti-democratic practises.
• The EU accession negotiations should only continue if Turkey returns to negotiating table.
• The issue of the Kurdish question should be addressed as a political issue and not as an issue of terrorism.
9. The members of the International Coalition against ISIS, primarily
the USA, must stand against the anti-Kurdish policies of Turkey and
must take a proactive stance in the quest for a peaceful solution to
the Kurdish question.
10. The international community, the EU, the USA and other Western
countries should recognize the important role of Kurds for contentment
and stability in the region.
11. PYD should be a part of the Geneva III Conference on Syria.
12. We call upon trade unions, social and academic organisations,
non-governmental organisations to continue to express their support for
a peaceful and democratic solution to the Kurdish question.
13. A humanitarian corridor at the border between Turkey and Syria should be established. (Febr 1st, 2016)
Le dirigeant des Kurdes d'Irak appelle de nouveau à l'autodétermination
Le principal dirigeant du Kurdistan irakien a de nouveau appelé à la
tenue d'un référendum sur un Etat kurde dans le nord de l'Irak, prenant
le risque de faire monter la tension avec Bagdad en pleine guerre
contre les jihadistes.
Alors que cette région, autonome depuis 1991, fait face à une crise
institutionnelle et financière, son dirigeant Massoud Barzani a affirmé
que "l'heure était venue" pour les Kurdes d'Irak de se prononcer par
référendum sur la création d'un Etat, selon un communiqué de ses
services publié mercredi.
"Les conditions sont maintenant réunies pour que le peuple prenne une
décision sur son avenir par référendum", a déclaré M. Barzani, 18 mois
après son dernier appel public en ce sens.
"Ce référendum ne mènerait pas nécessairement à la création immédiate
d'un Etat (kurde) mais permettrait de connaître la volonté et l'opinion
du peuple du Kurdistan concernant son avenir", a ajouté le dirigeant
kurde sans préciser à quel horizon il envisageait la tenue de ce
scrutin.
Son mandat de président est arrivé à échéance en août 2015 mais Massoud
Barzani, chef du puissant Parti démocratique du Kurdistan (PDK),
continue de diriger la région au terme d'un arrangement politique
critiqué par des opposants au pouvoir.
Ce problème institutionnel se double d'une crise financière dans cette
région riche en pétrole durement frappée par la chute des cours du
brut, qui ne peut pas, contrairement à un Etat, faire appel aux marchés
obligataires pour emprunter de l'argent et financer ses besoins
budgétaires.
Le versement des salaires de certains fonctionnaires du gouvernement du
Kurdistan irakien sont en retard de plusieurs mois et des grèves de
plusieurs jours ont eu lieu à l'automne dernier, notamment dans le sud
de la région autonome, bastion de l'opposition à M. Barzani.
De plus, le Kurdistan était une destination touristique prisée il y a
encore deux ans en raison de la sécurité qui y régnait mais a subi les
contrecoups de l'offensive à l'été 2014 du groupe jihadiste Etat
islamique (EI) qui a vu des centaines de milliers de personnes chassées
de chez elles s'y réfugier.
Ce contexte économique difficile, amplifié par le coût de la lutte
militaire contre l'EI, semble un obstacle sérieux aux velléités
d'indépendance des Kurdes d'Irak. Au moins tant que le prix de l'or
noir sera si bas et qu'il faudra financer la lutte anti-EI.
- Contentieux -
Et sur le plan politique, au-delà du principe même d'un référendum
d'autodétermination -auquel le gouvernement fédéral est opposé-, c'est
l'ère géographique sur laquelle il serait organisé qui fera sûrement
l'objet d'un contentieux entre Bagdad et les Kurdes.
Le Kurdistan irakien est en effet officiellement formé de trois
provinces irakiennes (Erbil, Dohouk et Souleimaniyeh) mais ses forces
contrôlent actuellement des secteurs dans quatre autres provinces que
Bagdad veut absolument garder dans le giron fédéral.
C'est le cas notamment de la province multi-ethnique et riche en pétrole de Kirkouk, principalement tenue par les forces kurdes.
Les peshmergas se sont installés sur ces territoires disputés lorsque
les troupes irakiennes ont fui face à l'avancée de l'EI en 2014.
Depuis, ils sont devenus un allié de poids dans le nord de l'Irak pour
la coalition antijihadistes menée par Washington, qui n'hésite pas à
les appuyer par des raids aériens.
En plus de Bagdad, voire de Washington, la Turquie pourrait aussi avoir son mot à dire sur ce projet d'autodétermination kurde.
Ankara est certes un partenaire économique de premier plan pour le
gouvernement de Massoud Barzani, qui exporte son pétrole via la
Turquie, sans passer par le gouvernement fédéral, depuis l'échec l'an
dernier d'un plan de partage des revenus pétroliers avec Bagdad.
Mais le projet de création d'un Etat kurde à sa frontière n'entre
probablement pas dans les plans actuels d'Ankara, qui a intensifié ces
derniers mois sa lutte contre les rebelles du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK), bombardant certains camps installés dans les montagnes
du Kurdistan irakien.
(AFP, 2 février
2016)
L'alliance kurdo-arabe suspend sa participation aux négociations de Genève
Le Conseil démocratique syrien (CDS), une alliance d'opposants kurdes
et arabes, a décidé de ne pas participer aux négociations de Genève
tant que six de ses délégués kurdes et turcoman n'auront pas été
invités par l'ONU, selon un de ses membres.
"Nous avons décidé dimanche soir de suspendre notre participation aux
négociations tant que cinq délégués kurdes et un turcoman de notre
liste n'auront pas reçu une invitation de la part du médiateur de l'ONU
Staffan de Mistura", a affirmé lundi par téléphone à l'AFP Haytham
Manna, co-président du CDS.
Selon lui, une délégation d'opposants, différente de celle du Haut
comité des négociations (HCN) qui regroupe des groupes clés de
l'opposition syrienne, devait participer aux négociations de Genève et
a présenté une liste de 35 noms, dont une vingtaine appartenant au CDS.
"Sur nos 20 noms, six ont été informés que leur participation sera
examinée ultérieurement. Nous avons décidé dimanche soir à Genève avec
nos amis kurdes, dont Saleh Muslim, le chef du principal parti kurde
syrien (PYD), de suspendre notre participation", a expliqué Haytham
Manna.
Les délégués kurdes avaient quitté Genève samedi mais étaient revenus dimanche pour participer à cette réunion.
La participation ou pas des Kurdes aux négociations intersyriennes dans
la ville suisse a suscité une controverse. La Russie, alliée du régime
de Damas, estime qu'aucune négociation ne pourrait donner de résultats
sans eux, tandis que la Turquie, qui redoute particulièrement les
velléités d'indépendance kurde, juge leur présence inacceptable.
Le PYD est en pointe dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat
islamique (EI) dans le nord de la Syrie mais il est considéré par
Ankara comme une émanation du parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), son ennemi numéro 1.
Au sein de la liste de 35 noms fournie par l'autre délégation
d'opposants figurent notamment des personnalités syriennes comme Qadri
Jamil, un ancien ministre proche de la Russie, et Randa Kassis, une
opposante laïque.
(AFP, 1 février
2016)
Des responsables kurdes, non invités, quittent Genève
Le chef du principal parti kurde syrien
PYD, Saleh Muslim, ainsi que d'autres responsables kurdes qui se
trouvaient à Genève en espérant être invitées aux discussions sur la
Syrie, ont finalement quitté la Suisse, l'ONU ayant renoncé à les
convier, ont indiqué samedi à l'AFP des sources kurdes.
Saleh Muslim et ses conseillers, arrivés la semaine dernière à Genève, sont partis vendredi soir, selon une de ces sources.
"Nous avons quitté Genève parce que nous n'avons pas eu d'invitation.
Nous ne nous sentirons engagés par aucune décision prise à Genève, y
compris par un cessez-le-feu", a indiqué cette source sous couvert de
l'anonymat.
"Sans nous, le processus (de Genève) connaîtra le même sort que les
précédentes discussions", a ajouté cette source, en référence à l'échec
de discussions intersyriennes en 2014 en Suisse.
Ilham Ahmad, co-présidente du Conseil démocratique syrien (CDS), une
alliance d'opposants kurdes et arabes, a également indiqué à l'AFP
avoir quitté la Suisse, faute d'invitation aux discussions.
La participation ou pas des Kurdes aux négociations intersyriennes
avait suscité une controverse. La Russie, alliée du régime de Damas, a
estimé qu'aucune négociation ne pourrait donner de résultats sans eux,
tandis que la Turquie a jugé leur présence inacceptable.
Le PYD est en pointe dans la lutte contre les jihadistes de l'Etat
islamique dans le nord de la Syrie, mais il est considéré par Ankara,
qui craint par dessus tout les vélléités d'indépendance kurde, comme
une émanation du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan), son ennemi
numéro 1.
Les Etats-Unis soutiennent le bras armé du Conseil démocratique
syrien (CDS), alliance d'opposants arabes et du PYD, dans sa lutte
contre l'EI.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde en Turquie a
repris l'été dernier, faisant voler en éclats des pourparlers de paix
engagés par le gouvernement islamo-conservateur turc avec le PKK à
l'automne 2012. (AFP, 31 janvier
2016)
Minorités
/ Minorities
Le président arménien forme une coalition avec la FRA-Dachnak
Le président arménien Serge Sarkissian a offert mercredi à la Fédération révolutionnaire arménienne-Dachnak
d'entrer dans son gouvernement, un geste controversé qui souligne
l'impasse dans les efforts de normalisation avec l'ennemi juré Ankara.
La Fédération révolutionnaire arménienne prend ainsi la tête de trois
ministères et de deux régions, selon le texte signé avec le Parti
républicain du président Sarkissian.
"Cet accord marque le début d'une coopération politique de long terme,
basée sur des valeurs communes, des objectifs et des plans d'action
communs", a déclaré à la presse un responsable du parti au pouvoir,
Armen Achotian.
Mercredi soir, le président a signé un décret nommant ses nouveaux
ministres de l'Economie, de l'Education et des Collectivités
territoriales, tous trois issus de la Fédération révolutionnaire
arménienne, membre de l'Internationale socialiste.
La Fédération révolutionnaire arménienne, qui compte seulement cinq
sièges au Parlement arménien (sur 131), milite notamment pour formuler
des réclamations territoriales auprès de la Turquie.
Ankara et Erevan n'entretiennent pas de relation diplomatique en raison
de graves divergences sur la question des massacres d'Arméniens entre
1915 et 1917. Ankara nie que l'Empire ottoman ait alors organisé le
massacre systématique de sa population arménienne et récuse le terme de
"génocide".
Un accord de normalisation entre la Turquie et l'Arménie, signé en 2009
à Zurich, prévoyait notamment d'ouvrir la frontière entre les deux
voisins. Mais aucun des Parlement des deux pays n'a ratifié l'accord. (d'après AFP, 24 février
2016)
La Russie renforce sa base militaire en Arménie
La Russie a renforcé sa base militaire en Arménie, ex-république
soviétique du Caucase, en y envoyant des avions de chasse de quatrième
génération et un hélicoptère de transport, a annoncé samedi le
ministère russe de la Défense.
La base aérienne russe d'Erebouni, située tout près d'Erevan, la
capitale arménienne "a été renforcée par quatre avions de chasse de
quatrième génération MiG-29, des avions de chasse modernisés MiG-29S,
ainsi que par un hélicoptère de transport Mi-8MT", a indiqué le
ministère dans un communiqué.
Cette base, utilisée par les pilotes du district militaire russe du
Sud, était équipée jusqu'ici de neuf avions de chasse de quatrième
génération MiG-29, selon la même source.
Les appareils devraient être mis en exploitation à la mi-mars, ajoute le communiqué.
Les avions de chasse MiG-29 S se distinguent notamment par leur
capacité de porter jusqu'à 4.000 kilos d'armements et un grand
réservoir de carburant qui leur permet de passer plus de temps en
mission, précise le ministère.
En Arménie, la Russie dispose également d'une base terrestre abritant
des unités d'infanterie et d'artillerie à Guimri, près de la frontière
avec la Turquie.
Ankara et Erevan n'entretiennent pas de relation diplomatique en raison
de graves divergences sur la question des massacres d'Arméniens
perpétrés il y a cent ans par l'Empire ottoman, en 1915.
L'Arménie estime que 1,5 million de personnes ont été tuées par les
forces ottomanes en 1915, dans ce qu'elle considère comme un génocide.
La Turquie a toujours refusé d'admettre toute élimination planifiée,
évoquant la mort d'environ 500.000 Arméniens lors de combats ou à cause
de famines.
Alliée traditionnelle de la Russie, l'Arménie est aussi embourbée
depuis des années dans un conflit avec l'Azerbaïdjan pour le contrôle
de la région contestée du Nagorny-Karabakh. (AFP, 20 février
2016)
Une demande d'Ankara et l'interrogation de la communauté arménienne
La communauté arménienne ne s'oppose pas à l'édification d'une stèle en
mémoire du diplomate turc, mais s'interroge sur les motivations. Une
demande similaire a été répoussée en France.
"Nous sommes d'accord sur le principe car il faut rendre hommage aux
victimes du terrorisme quel qu'il soit, réagit Grégoire Jakhian,
président de l'assemblée des représentants de la communauté arménienne
en Belgique. Mais il est claire que depuis un an et demi, les officiels
turcs essaient de mettre sur la balance deux faits de nature totalement
différente, d'une part un génocide et d'autre part un attentat." (La
Libre Belgique, 6 février 2016)
European Parliament Designates ISIS Atrocities As Genocide
The European Parliament voted today to designate the atrocities
committed by ISIS against religious and ethnic minorities, including
Assyrians and Yazidiz, as genocide. The resolution passed by an
overwhelming majority. Formal genocide recognition places legal
obligations on all countries who are signatories to the genocide
convention to take action.
According to a statement on the European Parliament website:
MEPs reiterate their strong condemnation of ISIS/Daesh and its
egregious human rights abuses, deliberately targeting Christians,
Yazidis, Turkmen, Shi'ites, Shabak, Sabeans, Kaka'e and Sunnis who do
not agree with their interpretation of Islam. These violations amount
to "war crimes", "crimes against humanity" and "genocide" according to
the Rome Statute of the International Criminal Court (ICC), they add.
The resolution, passed by show of hands, calls on the EU to establish a
permanent Special Representative for Freedom of Religion and Belief and
urges all countries in the international community to prevent war
crimes, crimes against humanity and genocide within their territory.
All EU member states should update their legal and jurisdictional
systems in order to prevent their nationals and citizens travelling to
join ISIS/Daesh and other terrorist organisations and also ensure that,
should they do so, they face criminal court proceedings as soon as
possible, adds the text. (AINA, Febr 4, 2016)
(Full text of the resolution)
Controverse sur le "génocide" arménien: La Turquie renvoie son ambassadeur au Vatican
La Turquie a annoncé sa décision de renvoyer son ambassadeur auprès du
Saint-Siège au Vatican, rappelé à Ankara l'an dernier après des propos
du pape François qui avait employé le terme de "génocide" à propos des
massacres d'Arméniens de 1915.
Dans une déclaration publiée mercredi soir, le ministère turc des
Affaires étrangères a justifié sa décision par la publication au
Vatican d'une déclaration se réjouissant notamment de la volonté
turque, exprimée en 2005, d'établir avec l'Arménie une commission mixte
d'historiens sur les événements de 1915.
"Dans ce contexte (...) la décision a été prise de renvoyer notre
ambassadeur Mehmet Paçaci au Vatican", a indiqué le porte-parole du
ministère, Tanju Bilgiç, qualifiant la déclaration du Vatican de
"développement positif".
A quelques jours des commémorations du centenaire des massacres
d'Arméniens de 1915, le souverain pontife avait déclaré que la
"tragédie" de 1915 était "largement considérée comme +le premier
génocide du XXe siècle+".
Ces propos avaient suscité la fureur des autorités turques, qui
rejettent catégoriquement toute notion de génocide. Le président
islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan avait alors déploré des
"délires".
Les Arméniens estiment que 1,5 million des leurs ont été tués de
manière systématique à la fin de l'Empire ottoman. Nombre d'historiens
et plus d'une vingtaine de pays, dont la France, l'Italie et la Russie,
ont reconnu un génocide.
La Turquie affirme pour sa part qu'il s'agissait d'une guerre civile,
doublée d'une famine, dans laquelle 300 à 500.000 Arméniens et autant
de Turcs ont trouvé la mort au moment où les forces ottomanes et la
Russie se disputaient le contrôle de l'Anatolie.
Outre celui du Vatican, la Turquie avait rappelé l'an derniers ses
ambassadeurs en Autriche et au Luxembourg, irritée que ces pays aient
parlé d'un "génocide" arménien.
(AFP, 3 février
2016)
Özgüden's intervention during the day on genocide and Holocaust denial
As part of the International Day of
Commemoration in memory of victims of the Holocaust, the cell Democracy
or barbarism of the Ministry of the Wallonia-Brussels Federation
organized 25 January 2016 in Brussels a day of reflection dedicated to
genocide deniers and revisionism.
In the first part of the day, Laurence Schram
(Doctor of History) and Mr. Eric David (Professor Emeritus of
International Law) spoke about the denial and the laws in force in
Belgium and Europe. Mr. Yves Ternon (Doctor of History, Paris
IV-Sorbonne) made a presentation on the Armenian genocide and the
Tutsis.
In the second part of the day, first Özgüden
Dogan, chief editor of Info-Türk, presented the Turkish denial about
the 1915 genocide and its impact in countries hosting immigrants from
Turkey.
Then a panel of M.Elias Constas (scientific
collaborator MRAH) and representatives of the three resources Centres
spoke concrete examples of situations or about whether they experienced
themselves or that have been reported by their field actors (teachers,
educators …)
The intervention of Dogan Özgüden
Ladies and gentlemen,
First of all I must make a clarification.
Frankly, I’m not an expert on issues of genocide and denial …
I’m a witness, both in my private life that in all my professional
activities and social policies, including for over forty years ‘exile.
I just listened to the speech of dear Yves
Ternon which is one of the foremost authorities on the subject of the
first genocide of the 20th century. I had the honor of serving as an
intermediary between him and my friend Zarakolu, there are more than
twenty years, for publication in Turkey of the Turkish translation of
his work, Armenian Tabou .. .
Indeed, until 1993, the genocide of Armenians
in 1915 was a taboo in Turkey … Turkish public opinion has never known
or recognized that the most bloody and shameful episode in its history.
All generations, including mine, have been
raised in the schools of the Kemalist republic which inculcates the
superiority of the Turkish race … As neighboring peoples such as the
Russians, Arabs, Bulgarians, Greeks, Persians, non-Turkish peoples of
Anatolia, as Armenians, Assyrians, Greeks, Kurds were considered
enemies of the Turkish nation.
Genocides, massacres, pogroms committed against these people appeared nowhere in the curriculum or in the Turkish media.
Fortunately, despite the brainwashing, as the
child of a family of itinerant railroad, I had the chance to know in
the Anatolian steppes or in the neighborhoods of cities such as Ankara,
Izmir and Istanbul, some descendants of genocide survivors.
However, despite sharing the same social fate
that my Armenian friends, they never raised this issue, because it was
a taboo which forced the non-Turkish families to keep silent to not
suffer harassment by official authorities or even by their neighbors
proud of being Turkish and Muslim.
They were right, after the extermination and
deportation, there were only a few tens of thousands of Armenians and
Greeks in Turkey. But Turkish nationalism was not entirely satisfied
with the ethnic cleansing done by the Ottoman power. During the
Republican period, repressive operations against non-Turkish
communities continued incessantly.
During the first year of the republic, in 1923, over one million Greeks were deported to Greece.
In 1934, after an anti-Semitic campaign in
the Turkish media, Jews from the cities of Tekirdağ, Edirne, Kırklareli
and Çanakkale were victims of pogroms.
From 1923 to 1937, the Turkish army has
carried out several genocidal operations against the Kurdish population
in the southeast provinces.
And it continues: during the second world
war, many Armenians, Greeks and Jews were sent to forced labor camps in
the east of the country under the pretext that they did not pay a tax
on their property.
And pogroms and atrocities on 6 and 7
September 1955 against the Greek community in Istanbul and Izmir … I
was personally eyewitness rampages in Izmir as a young journalist.
Of course, I have to add to the blacklist
pogroms against Alevis in the 70, 80 and 90 in the cities of
Kahramanmaras, Corum and Sivas.
While these pogroms were sometimes criticized
by opposition parties and media, the 1915 genocide was never discussed
in the media until recent years.
Even the 50th anniversary of the genocide in
1965, while the Armenian diaspora launched a genocide recognition
campaign, the Turkish media remained deaf and dumb.
Neither the parties of the left or
progressive unions have made no comment on this black page of history.
All this despite the fact that there were Armenians, Greeks and Jews
who were active in these organizations.
When someone dared to ask a question about
this subject, we preferred to just say that during the first world war,
imperialism sow hostility among the peoples to weaken the Ottoman
Empire and share these territories.
About this silence, I remember an anecdote of
my professional life with bitterness … In 1967, when I ran a week left,
we hired a young academic as assistant technical director Inci Tugsavul.
He was wearing a Turkish name. After several
months of collaboration, one day he told me: “I must confess one thing
that bothers me since day one. Yes, my name Yasar Uçar, but I’m not
Turkish. My family was forced to hide his real identity and wearing a
Turkish name. I do not want you to have problems working with an
Armenian then you already have dozens of lawsuits and threats … “
I reassured … “No Yasar, nothing to fear … This is an honor for me to work with an Armenian origin colleague. “
A second anecdote which I always remember
with bitterness … After the second coup in 1971 … At the beginning of
our exile with my wife Inci Tugsavul. We were organizing a protest
campaign against the regime of generals in Turkey. One evening we were
with our friend Marcel Croës with another guest. When I related
violations of human rights in Turkey, this guest asked me a direct
question: “What do you think of the genocide of Armenians in 1915? “
After a few seconds of hesitation, I tried to
repeat the same argument that progressive organizations in Turkey,
“Yes, there have been dramatic episodes in the history of our country,
but they are the consequence of imperialist provocations. “
My interlocutor was not happy with this evasive answer, me neither!
It is from that time that I got into a closer
study on the subject … It is above all thanks to the documents provided
by the diaspora that my work team and I are better informed about this
happened in 1915.
When the Armenian Asala organization launched
in 1975 its violent actions against Turkish targets in order to force
the Ankara regime for the recognition of the 1915 genocide, the subject
is nilly entered the agenda of democratic organizations Turkey.
When these actions aroused anti-Armenian
campaign in the media in the service of the Ankara regime in 1981 in an
opposition newspaper that we were heading to Brussels, we published the
first article calling on the Turkish democratic forces to seriously on
the issue of the Armenian genocide.
In 1987, we published a voluminous black book
on the violations of human rights in Turkey in which devoted a chapter
about the oppression of Kurds and Christians in the country. To date,
we are not alone in the search for historical truth.
Late 70s and especially after the third hit
of 1980 state, the influx of Armenians, Assyrians and Kurdish political
refugees fleeing repression is a real turning point in the community
life of Turkish citizens in Europe.
While almost all Turkish immigrant
associations were subject to the repressive policies of the military
junta, the Armenian, Assyrian and Kurdish have set up their own
organizations in all host countries in Europe.
The historical struggle of the Diaspora for
the recognition of the 1915 genocide has gained a new dimension with
the support of these new associations that have always kept their
narrow organizational relations with Turkey.
It was at that time that we expanded
continuing education activities and expression and creativity within
our intercultural association Les Ateliers du Soleil. This center is
frequented since tens of years by citizens from more than fifty
backgrounds, including Armenian, Assyrian, Kurd from Turkey.
In the 90s, the Association of Democrats
Armenians of Belgium, the Belgian Institute of Assyrian, Kurdish
Institute of Brussels and the Info-Türk Foundation have established a
platform for the defense of human rights and peoples in Turkey.
It is this platform that, with the European
Armenian Federation, organized in 2005 a series of academic and
cultural activities to mark the 90th anniversary of the genocide of
Armenians and Assyrians.
Enraged by these developments, the Turkish
lobby has not hesitated to provoke Turkish ultranationalist groups
against Armenian organizations, Kurdish and Assyrian.
Already in 1994, the Grey Wolves had attacked
a hundred Kurds participating in a peaceful march. I remember with
horror from firing, in 1998, the premises of the Kurdish Institute of
Brussels and another Kurdish association in the Bonneels street in
front of the Brussels police!
In 2007, the offices of a Kurdish Association
in Saint-Josse were ravaged by arson. That same year, an Armenian trade
in Saint Josse was sacked twice by the Grey Wolves.
Same year, the Turkish journalist Mehmet
Köksal who had achieved a critical work of communalism and denial was
the victim of a physical assault under the cries of “traitor”.
A year later, in 2008, a call to lynching
campaign was launched against the leaders of Info-Türk because of our
criticism against Holocaust denial. The Belgian government had to place
me under protection.
A turning point in the fight against Ankara’s
denial was the assassination of the Armenian journalist Hrant Dink in
2007 by the sinister forces of the Turkish state. It is for the first
time in Turkey, tens of thousands of Turkish democrats have mobilized
to protest against this last step of the Armenian Genocide while
chanting “We are all Armenians … We are all Hrant Dink ! “
The recognition of the 1915 genocide has since become a key demand of Democratic Forces of Turkey
However, the Ankara regime, despite the fact
that he is a candidate for decades in the EU persists in its denial.
Not only in Turkey but in all the countries hosting Turkish immigrants,
denying the 1915 genocide is one of the red lines of the Turkish state.
Organizations subject to Turkish lobby are
forced at every opportunity to protest against the recognition of the
1915 Genocide … Even politicians from the Turkish community and
belonging to the Belgian political parties manifest as burning during
the genocide deniers elections …
Among them, there are some who promised the
voters of Turkish origin to demolish the monument in Ixelles dedicated
to the victims of genocide and to erect a monument in Brussels to honor
the Ottoman Empire.
To my disappointment, the Belgian political
leaders have preferred to close their eyes to this submission to
negationist lobby of the Turkish state in order to attract votes in the
municipalities inhabited by Turkish nationals.
That is why the resolution adopted last year
by the Belgian parliament is not a real recognition of the 1915
genocide, because it absolves all the leaders of the Turkish Republic.
But several officials of the Ottoman genocide
of 1915 were incorporated into the Republican politicians as ministers,
MPs or military commanders.
In addition, the resolution praised the two
main current leaders, Erdogan and Davutoglu, while they still deny the
Armenian genocide.
Obviously, it was a game to keep politicians
elected some deniers of Turkish origin in their ranks, giving them a
chance to vote a version “soft” resolution.
Even more disturbing … Last year was
commemorated in the world the 1915 genocide centennial Meanwhile, in
Belgium, the head of denial and despotic regime was welcomed with full
honors, red carpet the occasion of the inauguration of Europalia-Turkey.
Valuing the Belgian home as a diplomatic
victory in its propaganda in the elections of November 1, Erdogan has
strengthened its parliamentary majority.
Worse, this prestigious festival program was
devoted solely to the promotion of the greatness of the Ottoman Empire
without making any reference to the Armenian civilization, Assyrian,
Greek or Kurdish that existed there even before the Turkish conquest.
After his conquest of Brussels and its
electoral victory, Erdogan has launched a new campaign of repression
against its opponents in order to establish a despotic presidential
system and adapt all public institutions of Turkey to Islamic standards.
Is it not that Erdogan who, in the name of religious solidarity, provided logistical support Daech?
Currently, the Kurdish people in Turkey is
subjected to an unprecedented bloodbath by Turkish security forces and
Kurds in Syria are the only forces fighting against the Islamic state
and they are constantly threatened by the power of Erdogan.
In Turkey today, not only the Kurdish
politicians but also journalists, academics, artists who dare to
protest against this repression suffer every day new threats, insults
and searches.
More than a thousand scholars are accused of treachery to the fatherland by the media at the service of the Erdogan government.
Why ?
Because they have discovered that most of
these academics had said: “We are all Hrant, we are all Armenians!
“After the assassination of Hrant Dink.
Here are some testimonials from me in the time limit allotted to each speaker.
I believe that the Belgian democratic forces
always have vis-à-vis duty of the peoples of Turkey and vis-à-vis the
Turkish democrats, victims of repression by the leaders of this country
which is a member of the Council of Europe , NATO member and candidate
to the European Union.
Erdogan and his accomplices never deserve the
red carpet, but a red light as they do not respect the universal and
European conventions on human rights and peoples.
Thank you for your patience…
Wednesday, February 3, 2016,
Stéphane © armenews.com, http://www.gagrule.net/intervention-ozguden-during-the-day-on-genocide-and-holocaust-denial
Est-ce que nous connaissons bien ce génocide oublié?
Un formidable document illustré (24 pages de grand format) sur
"Le Génocide oublié des Assyriens-Chaldéens-Syriaques”
réalisé par l’Institut Assyrien de Belgique sous la direction de Nahro Beth-Kinné.
Info et commande: institutassyrien@gmail.com,
Tél: 0478-211 592, 02-230 71 89
Politique
intérieure/Interior Politics
Le fils d'Erdogan soupçonné de blanchiment d'argent
Bilal Erdogan, 34 ans, le second fils du président turc Recep Tayyip
Erdogan, est l'objet d'une enquête en Italie pour blanchiment d'argent,
a appris mercredi l'agence de presse allemande DPA de source judiciaire.
Bilal Erdogan s'est installé en septembre dernier avec sa famille à
Bologne pour y reprendre des études. Le procureur de Bologne examine
actuellement une plainte déposée par un homme d'affaires turc hostile
au président, prétendant que Bilal est en possession d'argent mal
acquis, selon l'agence de presse italienne ANSA.
Aucune confirmation de ces informations n'a pu être obtenue auprès du
bureau du procureur à Bologne mais une autre source judiciaire a
confirmé l'ouverture d'une enquête sur cette base. Le dossier n'en
serait encore qu'à un stade précoce. (Belga, 17 février 2016)
Le Parlement ne réussit pas à s'entendre sur une nouvelle Constitution
Le Parlement turc n'a pas réussi à nouveau à s'entendre sur une réforme
de la Constitution en raison de divergences sur la présidentialisation
du régime exigée par le chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan, a-t-on
appris mercredi de source parlementaire.
Le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate) a claqué la porte mardi soir de la commission chargée
de plancher sur une nouvelle loi fondamentale, au terme de sa troisième
réunion, a-t-on précisé de même source.
Le président du Parlement, Ismail Kahraman, a dans la foulée
immédiatement démantelé la commission. "Nous ne sommes pas parvenus à
un consensus. Comme nous n'avons plus les moyens de travailler
ensemble, cette commission est dissoute", a déclaré M. Kahraman, cité
par la presse locale.
Cette instance, composée de 12 députés issus des quatre partis
représentés à l'Assemblée nationale, avait entamé ses travaux le 3
février.
En 2013 déjà, le Parlement n'avait pas réussi à rédiger une nouvelle
Constitution pour remplacer celle héritée de la junte militaire après
le putsch de 1980.
Depuis son élection à la tête de l'Etat en 2014, M. Erdogan, qui a
dirigé auparavant le gouvernement pendant onze ans, milite avec
insistance pour une présidentialisation du système politique turc, qui
accorde au Premier ministre l'essentiel du pouvoir exécutif.
Mais ses rivaux s'opposent catégoriquement à un renforcement des
pouvoirs d'un président qu'ils accusent déjà de dérive autoritaire.
Le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan a
remporté la majorité absolue lors du scrutin législatif du 1er
novembre. Mais avec 317 des 550 sièges de députés, il ne détient pas la
majorité qualifiée nécessaire pour organiser seul un référendum ou
faire voter une réforme constitutionnelle.
Selon les commentateurs, l'homme fort du pays pourrait se servir de cet
nouvel échec pour reconvoquer des élections législatives dans le
courant de l'année afin d'y arracher la majorité qualifiée nécessaire
au Parlement pour organiser un référendum (330) ou amender seul (367)
la Constitution.
(AFP, 17 février
2016)
Former FM: Turkey may lose territory if it intervenes militarily in Syria
Former Foreign Minister Yaşar Yakış has warned that
Turkey may risk losing a portion of its own territory should it decide
to intervene militarily in Syria amid an intensified military campaign
by regime forces backed by Russia.
In an interview with Today's Zaman, Yakış stated
that Turkey may look to occupy the region between Azaz and Jarablus in
Syria, which is known as the “Mare Line,” to protect rebels from the
opposition but warned that Turkey may very well lose the Hatay province
from its territory if things do not pan out the way Ankara expects.
“The world would not accept such interference [by
Turkey's military in Syria]. It would not allow the border to be
redrawn unilaterally. What's more, if the Turkish military faced
defeat, Syria might reintroduce the claim that Hatay belongs to Syria,”
he explained.
Syria has never approved of the annexation of Hatay
by Turkey in 1939, a year after the province declared its independence
from Syria and later decided to join Turkey. But Damascus has not
pushed the issue forward with any force so as not to harm ties.
Yakış noted that the Turkish military will have to
face superior Russian forces if it intervenes in Syria, and he warned
that Russia has been waiting for a reason to unleash severe punishment
on Turkey since the Turkish Air Force shot down a Russian Su-24 bomber
last year.
“The North Atlantic Treaty Organization [NATO] may
not invoke Article 5,” he also argued, citing the fact that the
aggression would have been instigated by Turkey. Article 5 of the NATO
Charter states that an attack on one ally shall be considered to be an
attack on all allies. The article was invoked by the US for the first
time in October 2001, when NATO determined that the terrorist attacks
on the twin towers of the World Trade Center in New York City were
indeed eligible under the terms of the North Atlantic Treaty.
“Just as with the intervention in Cyprus, the US may
leave Turkey alone,” he noted, adding that Russia and some Western
states may want to drag Turkey into the conflict in Syria.
Yakış also pointed out that the Arab world would
very much oppose a Turkish incursion into an Arab country, and he gave
the example of Bashiqa in Iraq to support his view.
The Arab League condemned Turkey's deployment of
troops to the Bashiqa military camp near the city of Mosul in northern
Iraq after Ankara decided not to withdraw all its troops from Iraqi
territory.
Explaining that the US was opposed to Turkey's
interference even before Russia joined the theater of war in Syria,
Yakış said that Washington rejected Turkish proposals to establish a
safe zone or no-fly zone in the north of Syria close to the Turkish
border “because it would be impossible to establish such a zone and
ensure its security during a civil war.”
According to Yakış, Turkish options are more limited
now that Russia is involved in the conflict with the approval of
Damascus. “They [Russia] would be staunchly opposed to Turkish
interference,” he remarked.
“It is guaranteed that Russia will be the main actor in shaping the future of Syria,” he stated.
Yakış said he believes the military is much more reserved about the prospect of entering Syria.
The veteran diplomat also questioned the capability
of the Saudi Arabian army, saying that it lacks the capability and
experience to wage an effective war in Syria.
(TODAY'S
ZAMAN, Feb 11, 2016)
Ex-President Gül meets with former AKP ministers after Erdoğan meeting
As rumors circulate that some former leading Justice and Development
Party (AKP) figures may join forces to form a new political party,
former President Abdullah Gül met with formerly influential figures of
the AKP on Wednesday, one day after a surprise meeting with
President Recep Tayyip Erdoğan.
According to the Doğan news agency on Wednesday, Erdoğan hosted Gül at
dinner at the State Guest House in the presidential complex.
Gül also came together on Wednesday evening with Bülent Arınç, a former
deputy prime minister who is, like Gül, among those who have been
excluded from positions of authority in the party.
Two other former leading AKP figures -- Hüseyin Çelik and Sadullah Ergin -- also joined the meeting.
Speaking to Habertürk channel after hosting Gül at his house, Arınç
said it would be wrong “to attach different meanings” to the meeting.
“It was a friendly visit. We are the founders and good supporters of
the AKP,” he said.
When asked whether he is offended to Erdoğan, Arınç said he had earlier
responded to Erdoğan. “I hope everyone gets necessary lessons from
these [responses]. We discussed issues concerning our government and
country. It was fruitful,” he added.
Former Deputy Prime Minister Arınç was recently involved in a public
row with Erdoğan after he said the president had always been aware
about the Dolmabahçe consensus, an agreement reached between the
government and the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP) in
February 2015 as a part of the Kurdish settlement process. After
Arınç's comments, Erdoğan accused him of being dishonest and again
denied that he had been informed about the deal.
According to a Hürriyet daily report on Sunday, several AKP
figures who have been excluded from the party will launch a new
political movement.
Several former AK Party figures who are at odds with the AKP and
Erdoğan rented offices in Ankara for the planned movement. Gül, who is
a former president and head of AKP government, was not allowed to
obtain an influential post in the party or the government following the
end of his term as president in 2014.
There are also rumors circulating in Ankara that Gül, former Justice
Minister Sadullah Ergin and former AKP Ankara deputy Salih Kapusuz
held meetings in Ankara's Hamamönü neighborhood, although the Hürriyet
report claimed the meetings were not political in nature.
(TODAY'S
ZAMAN, Feb 10, 2016)
Demirtas accuse le pouvoir de "massacre" dans une ville kurde
Le leader du parti pro-kurde de Turquie,
Selahattin Demirtas, a accusé mardi les forces de l'ordre d'avoir
commis un "massacre" de civils dans une ville kurde lors d'une
opération contre les rebelles du PKK, ce que le gouvernement dément.
"Ils ont commis un massacre de masse à Cizre et ne veulent pas
l'annoncer", a affirmé le leader du Parti de la démocratie des peuples
(HDP), troisième force politique du parlement turc, lors d'un discours
devant ses députés.
Cizre fait partie des villes kurdes du sud-est à dominante kurde où
l'armée et la police mènent depuis deux mois des opérations d'envergure
pour déloger des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)
qui y ont proclamé une "insurrection", en creusant des tranchées et
érigeant des barricades.
Selon des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux depuis plusieurs
jours, soixante habitants de Cizre, dont des blessés, qui se seraient
retranchés dans la cave d'un bâtiment auraient été exécutés lors du
week-end par les forces de sécurité.
Par ailleurs, un manifestant kurde de 17 ans a perdu la vie mardi dans
des circonstances encore floues lors de la répression par la police
d'un rassemblement dans le centre-ville de Diyarbakir, le chef-lieu du
sud-est anatolien, a-t-on appris de source de sécurité locale.
Selon la chaîne d'information CNN-Türk, le jeune homme a été touché à
la tête par une balle et succombé à ses blessures à l'hôpital. Environ
3.000 personnes manifestaient pour dénoncer l'opération des forces
turques à Cizre, sous couvre-feu depuis deux mois.
Lundi, le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu avait
catégoriquement démenti toute attaque visant des civils, affirmant que
"l'Etat turc lutte seulement contre les terroristes" et "fait tout pour
épargner les civils".
Son ministre de l'Intérieur Efkan Ala a parlé mardi d'une information
erronée" et de "désinformation". "Rien n'est caché, l'endroit en
question n'existe même pas. (...) Nous menons ces opérations dans le
cadre des règles démocratiques", a-t-il insisté devant la presse.
M. Demirtas a pourtant affirmé que "70 à 90 personnes" s'étaient
réfugiées dans le sous-sol en question, attaqué, selon lui, par des
tanks. "D'après nous ils ont tué tous les occupants de ce lieu. (...)
Les autorités ont ensuite dispersé les corps des victimes dans les rues
et les maisons dévastées (par les combats) comme si les cadavres
étaient déjà là", dans l'objectif de dissimuler leur action, a-t-il dit.
L'armée turque a annoncé lundi que "dix terroristes ont été neutralisés
à Cizre", sans aucune référence à des pertes civiles, portant à environ
750 le nombre de rebelles tués depuis décembre.
Ce bilan n'est pas vérifiable de source indépendante.
Depuis l'été, les combats meurtriers ont repris après une accalmie de
deux ans entre l'armée, la police et les rebelles. La reprise du
conflit a également causé des dizaines de victimes civiles, plus de 200
selon les ONG, et provoqué l'exode de dizaines de milliers d'autres.
(AFP, 9 février
2016)
Remarks against Erdoğan highlight rift within AKP
The rift within the ruling party has become more visible as remarks by
a former top government figure implying that President Recep Tayyip
Erdoğan lied by claiming that he had not been informed about a
declaration regarding the settlement of Turkey's Kurdish issue have
drawn support and criticism alike from the party ranks.
Erdoğan accused former Deputy Prime Minister Bülent Arınç of not being
honest in his remarks about him, according to the Turkish media on
Tuesday.
Arınç maintained during an interview on CNN Türk on Friday night that
he knows that President Erdoğan knew about the jointly announced
declaration, known as the “Dolmabahçe consensus."
The declaration, representing a blueprint for the resolution of the
Kurdish issue, was announced at the end of February of last year at a
joint press meeting following talks between the government and
representatives of the pro-Kurdish Peoples' Democratic Party (HDP).
In remarks to journalists accompanying him on his tour of several
countries in South America, Erdoğan said: “I watched that television
program. But I seriously felt bad when I heard [what Arınç said].”
The president also said he had previously warned government figures
such as Efkan Ala and Yalçın Akdoğan that it would harm the government
for them to appear before the press with HDP deputies for the
declaration, arguing that HDP deputies cannot be interlocutors for the
government.
In reference to Arınç's remarks, Erdoğan added, “It is absolutely not
an honest, upright act to claim that I was [previously] informed about
it [joint declaration], and that it was carried out with my permission.”
In his latest Tweets in the early evening hours of Tuesday Arınç
questioned the reliability of Erdoğan's remark that he had warned Ala
and Akdoğan against a joint declaration with HDP figures.
Why have Ala and Akdoğan been given posts then in the current
government if they did such a wrong thing despite warnings by the
president, Arınç demanded to know.
He also said he knows Akdoğan is a very close figure to Erdoğan,
implying that Akdoğan would not do anything Erdoğan would be against.
Arınç also called on AK Party sympathizers not to attack him under provocation by “some insincere people.”
Interior Minister Ala said on Tuesday that Arınç's remark about Erdoğan
being informed about the Dolmabahçe deal is no more than a guess. “A
wrong guess, if not intentional,” Ala told reporters.
Prime Minister Ahmet Davutoğlu has been disturbed by Erdoğan's
intervention in the government, as revealed by his attitude toward
those Cabinet ministers accused of corruption in the past.
Erdoğan's push for a switch to the presidential system also seems to have increased tension between the two leaders.
Arınç, who also implied during the interview on CNN Türk that the
government-orchestrated witch hunt against the Gülen movement is
unfounded, also came under attack over Twitter by pro-government trolls
and dailies.
Arınç also said during the live interview that the president was
previously briefed on the Dolmabahçe declaration by Deputy Prime
Minister Akdoğan, who was in charge of the negotiations, and Davutoğlu.
Arınç posted his first tweet on Tuesday at 5:25 p.m. (17:25), which is
an obvious reference to the two corruption probes that went public on
Dec. 17 and 25, 2013.
In response to the defamation campaign against him following his
remarks, Arınç said over Twitter on Monday that he stands by every
single word he said.
Criticizing those attacking him, Arınç, who is among the founders of
the AK Party, said the public would just laugh over the defamation
campaign.
In tacit reference to the government-initiated witch hunt against the
faith-based Gülen movement, he added, “During my career, I have always
sided with God and fought against injustice and unfairness. You can
fight against someone. You can even hate them. But still, one is
required to stay within the principles of a state of law. If someone
attacks others or puts them behind bars without any solid evidence, the
only thing I can do is to side with the latter, as I have always done.”
The Gülen movement, also known as the Hizmet movement, is a religious
community inspired by the teachings of Turkish Islamic scholar
Fethullah Gülen.
Erdoğan headed the AKP since its establishment in 2001 until he
was elected president in August 2014. Arınç was a deputy prime minister
and government spokesperson when the deal was announced in İstanbul's
Dolmabahçe Palace almost a year ago.
Mehmet Metiner, an AKP deputy who is an Erdoğan loyalist, has
accused Arınç of betraying the government but underlined that it is
Erdoğan who is the real target of Arınç's remarks.
Metiner said, in his column on Tuesday in the pro-government Star
daily, “The real person whom Arınç targets is our President Erdoğan,
who is the leader of the AKP movement.”
The Star daily is particularly close to Erdoğan rather than Prime Minister Davutoğlu.
In his harsh criticism of Arınç, Metiner added,
“As we remain silent so
that no impression is created that a rift or dispute exists within the
AKP, he continues to attack in a reckless and unkind way.”
In a sign of support for Arınç, which reveals the rift within the
ruling party, former AKP ministers Hüseyin Çelik and Sadullah
Ergin retweeted Arınç's message on Twitter in which he had said he
stands by his remarks.
Deputy Prime Minister Numan Kurtulmuş refrained from making any
comments regarding Arınç's remarks, saying the remarks represent
Arınç's personal opinion.
Kurtulmuş, who is also the government spokesperson, said at a press
meeting late on Monday: “We have nothing to say about his personal
opinions. It is for the public to judge.”
Suat Kılıç, another former AKP minister, also retweeted Arınç's message in a sign of tacit support.
Kılıç called on people to look at what Arınç wrote in his Twitter
message before criticizing him, noting that Arınç should not be judged
without his remarks being properly understood.
Following Arınç's remarks on Friday, pro-AKP Twitter users,
columnists and journalists attacked the politician on social media.
Hilal Kaplan, a columnist for the pro-government Sabah daily, called
the former deputy prime minister “Lawrence of Manisa” in her tweet,
referring to T.E. Lawrence, a British spy who mobilized the Arab revolt
against the Ottoman Empire in World War I and became known as “Lawrence
of Arabia.”
Manisa is Arınç's hometown. The Sabah daily also favors Erdoğan more than Prime Minister Davutoğlu.
Kaplan implied that Arınç has no weight in the AKP any longer, saying, “We do not take political corpses into account.”
Pro-government daily Güneş, also an Erdoğan loyalist, called Arınç
“Robed Bülo” on its front page, referring to his remarks that he would
like to wear a lawyer's robe again. “Bülo” is a shortened form of
Arınç's first name and often used by those living in rural areas.
In remarks during the interview, Arınç said most operations targeting
the Gülen movement do not comply with the law, adding that he, a former
lawyer, wishes he could again put on the cloak worn by lawyers to
defend those victimized by operations against sympathizers of the
movement.
Following Erdoğan's criticism of the Dolmabahçe deal, it was widely
argued by the opposition that Erdoğan had kicked over the negotiating
table to win over nationalist voters ahead of the general elections in
June last year.
Many nationalist voters were concerned that the settlement process the
government launched with Abdullah Öcalan, the jailed leader of the
terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK), could lead to the
disintegration of the country.
Deputy Prime Minister Akdoğan, Interior Minister Ala and Mahir Ünal,
then parliamentary group deputy chairman of the ruling Justice and
Development Party (AKP), represented the government at the joint
declaration at Dolmabahçe.
Erdoğan criticized the joint declaration around mid-March last year,
saying, “I personally don't think it is appropriate for the deputy
prime minister to pose for the cameras with a group that is currently
in Parliament.”
The 10-point declaration, which includes vague proposals for
democratization, was announced by HDP deputy Sırrı Süreyya Önder
following talks with Akdoğan and Ala.
Önder and other HDP politicians appeared together with Akdoğan, Ala and
Ünal, as he read Öcalan's statement to the media at İstanbul's historic
Dolmabahçe Palace.
In yet another move that lends itself to be seen as a sign of a rift in
the AKP, Hüseyin Çelik, a former minister in the AKP Cabinet,
said the state turned a blind eye to the PKK's stockpiling of weapons
in urban areas in recent years for the sake of the settlement process.
Posting an article on his personal webpage last week, Çelik said,
“During the negotiations, governors, district governors, security
forces and the police stood by with folded arms so that the
negotiations would not collapse.”
Having previously served both as AKP deputy chairman and minister
of education, Çelik also pointed out that he had warned both President
Erdoğan and Prime Minister Davutoğlu about the potentially devastating
consequences of remaining indifferent to PKK's presence in urban areas.
Around 300 members of the security forces have been killed, mostly in
urban clashes, by the PKK after the clashes began again in July of last
year.
The settlement process, which was launched at the end of 2012, was de
facto abolished by the government following Erdoğan's remarks in
mid-March.
(TODAY'S
ZAMAN, Feb 2, 2016)
Forces
armées/Armed Forces
La Turquie pourrait prendre de nouvelles mesures contre les Kurdes syriens
La Turquie se réserve la possibilité de mesures supplémentaires contre
la milice kurde syrienne, déjà visée par des tirs d'artillerie, et
n'exclut pas des raids aériens, a déclaré vendredi un haut responsable
turc, à quelques heures de l'entrée en vigueur d'une trêve en Syrie.
S'adressant à des journalistes étrangers à Ankara, le porte-parole de
la présidence, Ibrahim Kalin, a une nouvelle fois déploré l'appui
apporté par les Etats-Unis au PYD (Parti de l'union démocratique,
principale formation kurde en Syrie) et à son bras armé les YPG (Unités
de protection du peuple) que la Turquie considère comme étant
terroristes, liés aux rebelles kurdes turc du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK).
"Ils sont bien conscients que la situation tourne à leur avantage. Ils
ont le soutien des Américains, d'Assad (le président syrien Bachar
Al-Assad, ndlr) et des Russes", a souligné le responsable.
M. Kalin a admis des frictions avec Washington mais affirmé que
celle-ci avait adopté une approche plus "prudente" quant à son soutien
aux forces kurdes de Syrie. "Je remarque certains changements (...)
mais il y encore du travail à faire", a-t-il ajouté.
L'artillerie turque a bombardé ces dix derniers jours les positions des
YPG près de la frontière turque, en riposte, selon Ankara, à des tirs
de cette milice.
La Turquie est en profond désaccord avec son allié américain au sujet
de cette milice que Washington soutient militairement, car elle se
trouve en première ligne du combat contre les jihadistes du groupe Etat
islamique (EI).
"Nous prenons des mesures à la frontière (syrienne). Nous prendrons des
mesures supplémentaires si la situation se détériore", a prévenu M.
Kalin.
Sur la question de savoir si celles-ci pourraient s'étendre à des
frappes aériennes, comme celles effectuées par l'aviation turque contre
les caches du PKK dans le nord de l'Irak, M. Kalin a répondu : "Cela
dépend du niveau de la menace. Nous allons voir. Je ne peux pas vous
répondre oui ou non. Tout dépend des zones et des cibles concernées".
Mercredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait demandé à ce que
le PYD-YPG soit exclu du cessez-le-feu qui doit débuter vendredi à
22H00 GMT, comme le sont déjà les jihadistes de l'EI et du Front
Al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda).
Les dirigeants turcs ont attribué l'attentat survenu le 17 février dans
le centre d'Ankara et qui a tué 29 personnes au PYD-YPG, avec le
soutien du PKK. (AFP, 26 février
2016)
Arrivée en Turquie de chasseurs saoudiens
Quatre chasseurs F-15 saoudiens sont arrivés vendredi sur une base
turque pour participer à la campagne de frappes contre les jihadistes
du groupe Etat islamique (EI), quelques heures avant l'entrée en
vigueur d'un cessez-le-feu en Syrie, a annoncé l'agence officielle
Anatolie.
Les avions ont été déployés à Incirlik, grande base militaire située
dans le sud de la Turquie qui accueille déjà des appareils américains,
britanniques et français prenant part aux bombardements contre l'EI, a
précisé l'agence.
Une trentaine de soldats saoudiens et du matériel militaire sont déjà
arrivés mardi sur cette base, avaient rapporté les médias turcs.
Le régime de Damas, l'opposition armée et les forces kurdes ont annoncé
qu'ils respecteraient le cessez-le-feu, parrainé par les Etats-Unis et
la Russie et censé débuter vendredi à 22h00 GMT. La trêve exclut les
jihadistes de l'EI et ceux du Front Al-Nosra, la branche syrienne
d'Al-Qaïda.
L'Arabie saoudite faisait déjà partie de la coalition internationale
qui combat l'EI, qui contrôle des pans entiers de la Syrie et de Irak,
mais elle avait détourné son attention de cette mission au cours des
derniers mois afin de se consacrer à la guerre chez son voisin yéménite.
La Turquie et l'Arabie saoudite, toutes deux farouchement hostiles au
président syrien Bachar al-Assad, ainsi qu'à ses deux principaux
soutiens, l'Iran et la Russie, sont devenues ces derniers mois de
proches alliés.
Les autorités turques ont demandé à plusieurs reprises à leurs alliés
de participer à leurs côtés à une intervention militaire terrestre
internationale en Syrie, seule capable à leurs yeux de mettre un terme
à la guerre civile en Syrie.
Washington a jusque là catégoriquement écarté tout scénario
d'intervention au sol, d'autant qu'Ankara n'a pas fait mystère de son
intention de s'en prendre dans ce cas non seulement aux jihadistes de
l'EI, mais aussi à la milice kurde syrienne.
La Turquie la considère comme une organisation terroriste, car liée au
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes turcs) mais
elle est soutenue militairement par les Etats-Unis, car elle se trouve
en première ligne des combats contre l'EI. (AFP, 26 février
2016)
Malgré la trêve la Turquie menace toujours les Kurdes
L'accord de cessez-le-feu prévu en Syrie n'est "pas contraignant" pour
la Turquie, qui est décidée à riposter à toute attaque contre son
territoire de la milice kurde qu'elle considère comme "terroriste", a
déclaré jeudi le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu.
"Cette trêve n'est pas contraignante pour la Turquie. Elle concerne la
Syrie uniquement", a indiqué le chef du gouvernement turc lors d'un
point de presse à Konya (centre) retransmis par les chaînes de
télévision.
"Lorsqu'il s'agit de la sécurité de la Turquie, nous ne demandons
aucune autorisation, nous ferons le nécessaire", a martelé M.
Davutoglu, qui a exhorté la milice kurde à s'abstenir catégoriquement
de s'en prendre à la Turquie.
M. Davutoglu s'adressait au PYD (Parti de l'union démocratique,
principale formation kurde en Syrie) et à son bras armé les YPG (Unités
de protection du peuple), qui contrôlent des zones à la frontière
turque et qui ont récemment profité de l'offensive des forces du régime
syrien dans le nord, soutenus par les raids de l'aviation russe, pour
avancer.
L'artillerie turque a bombardé à plusieurs reprises les positions des YPG, en riposte, selon Ankara, à des tirs de cette milice.
La Turquie est en profond désaccord avec son allié américain au sujet
de cette milice que Washington soutient militairement, car elle se
trouve en première ligne du combat contre les jihadistes du groupe Etat
islamique (EI).
"Ne pas considérer ces mouvements comme terroristes constitue pour le
moins une naïveté", a encore estimé le chef de la diplomatie turque,
Mevlüt Cavusoglu.
Les dirigeants turcs ont attribué l'attentat survenu le 17 février dans
le centre d'Ankara et qui a tué 29 personnes à ces mouvements, avec le
soutien des rebelles kurdes de Turquie, le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK, interdit) auquel ils sont liés.
Mercredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait demandé à ce que
le PYD-YPG, comme les jihadistes de l'EI et du Front Al-Nosra, soit
exclu de la proposition américano-russe de cessez-le-feu, acceptée par
Damas et, sous conditions, par l'opposition, qui doit débuter vendredi
à 22H00 GMT. (AFP, 25 février
2016)
Intenses bombardements turcs sur des positions kurdes au nord d'Alep
La Turquie bombardait intensément jeudi soir des zones contrôlées par
les Kurdes dans le nord de la province d'Alep, en Syrie, a rapporté
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"La Turquie bombarde des zones kurdes au nord d'Alep, dans sa plus
forte attaque contre ces zones depuis qu'elle a commencé à bombarder
leurs positions il y a quelques jours", a indiqué l'ONG.
Les bombardements duraient depuis plus de cinq heures et se poursuivaient, selon l'ONG.
Le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, a précisé à l'AFP que les
bombardements visaient le bastion kurde d'Afrin, et non plus seulement
les zones contrôlées depuis peu par les Forces démocratiques syriennes
(FDS), une coalition arabo-kurde largement dominée par les Unités de
protection du peuple kurde (YPG).
Appuyées par les raids aériens russes, les FDS se sont emparées de
plusieurs localités qui étaient contrôlées par les rebelles dans le
nord de la province d'Alep, non loin de la frontière turque.
L'avancée des FDS alarme la Turquie qui les bombarde depuis samedi.
Ankara a frappé pour la première fois jeudi la ville d'Afrin, où deux
civils ont été tués et 28 autres blessés, selon M. Abdel Rahmane.
La province d'Alep est désormais partagée en plusieurs bandes depuis la
frontière turque: les rebelles sont au nord, talonnés par les kurdes
plus au sud, puis ensuite se trouvent les forces prorégime qui
contrôlent la majorité sud de la province, alors que le groupe
jihadiste Etat islamique (EI) contrôle des secteurs à l'est.
(AFP, 19 février
2016)
Ankara envoit un demi-millier de Syriens pour combattre les Kurdes
Un demi-millier de rebelles syriens ont franchi la frontière turque
pour prêter main forte aux insurgés dans le nord de la Syrie contre les
forces kurdes, qu'Ankara bombardait pour le sixième jour consécutif.
Au moins 500 rebelles ont traversé mercredi la frontière turque pour se
rendre dans la ville syrienne d'Azaz dans la province d'Alep "sous la
supervision des autorités turques", a indiqué à l'AFP Rami Abdel
Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme
(OSDH). "Ils veulent prêter main forte aux insurgés face à la
progression des forces kurdes dans le nord de la province", a-t-il
ajouté.
A la suite d'une vaste offensive de l'armée appuyée par les frappes
aériennes russes, les rebelles ont perdu plusieurs villes et localités
de la province d'Alep qui était considérée comme leur fief.
Le 14 février, près de 350 rebelles étaient déjà passés à travers le poste-frontière d'Atmé, munis d'armes légères et lourdes.
De son côté, alarmée par la progression des forces kurdes près de sa
frontière, la Turquie, qui soutient la rébellion contre Bachar
al-Assad, bombardait dans la nuit de mercredi à jeudi leurs positions
notamment à Tall Rifaat, dans la province d'Alep morcelée entre régime,
rebelles, jihadistes et kurdes.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé mercredi la
détermination de son pays à poursuivre ses frappes contre les milices
kurdes de Syrie, assurant qu'il n'accepterait jamais la constitution
d'un nouveau bastion kurde à sa frontière.
"Ils (nos alliés) nous demandent d'arrêter les tirs sur le PYD (Parti
de l'union démocratique), d'arrêter les tirs sur les YPG (Unités de
protection du peuple, les milices du PYD). Désolé, il n'est pas
question pour nous d'arrêter", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours
prononcé devant des préfets à Ankara.
"Nous n'accepterons jamais de nouveau Kandil (la base arrière du Parti
des travailleurs du Kurdistan en Irak, ndlr) à notre frontière sud",
a-t-il souligné. (AFP, 18 février
2016)
La Turquie presse ses alliés d'intervenir sur le sol syrien
La Turquie a plaidé mardi pour une
intervention militaire terrestre en Syrie avec ses alliés, rendant
encore un peu plus improbable une trêve, censée entrer en vigueur cette
semaine.
Pour sa part, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura a
obtenu mardi du gouvernement syrien l'autorisation d'envoyer dans les
prochains jours des convois humanitaires dans sept villes assiégées où
les populations vivent dans des conditions dramatiques.
Mardi soir, au moins quinze civils ont par ailleurs été tués dans des
frappes de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis
contre une ville du nord-est de la Syrie contrôlée par le groupe
jihadiste Etat islamique (EI), selon l'Observatoire syrien des droits
de l'Homme (OSDH).
La France, la Grande-Bretagne mais aussi, entre autres, les Pays-Bas et
la Turquie font partie de cette coalition réunie pour lutter contre
l'EI au moyen de bombardements aériens.
"Nous voulons une opération terrestre avec nos alliés internationaux",
a déclaré mardi à la presse un responsable turc qui s'exprimait sous
couvert de l'anonymat, précisant toutefois: il "n'y aura pas
d'opération militaire unilatérale de la Turquie".
Une telle intervention doit viser "tous les groupes terroristes en
Syrie", a-t-il ajouté, citant l'EI mais aussi les forces du régime de
Damas et les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG).
Samedi, la Turquie avait déclaré qu'elle pourrait, avec l'Arabie
saoudite, un autre membre de la coalition, mener une intervention
terrestre contre l'EI en Syrie.
L'Iran, allié de poids de Damas, a averti mardi que le
déploiement de troupes saoudiennes violerait "le droit international".
Le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah a accusé mardi la
Turquie et l'Arabie saoudite d'entraîner la région dans une guerre et
promis la "victoire" de ses troupes qui combattent aux côtés du régime
du président syrien Bachar al-Assad.
- 'Barbares et lâches' -
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a de son côté dénoncé une
nouvelle fois les bombardements aériens russes en Syrie qu'il a
qualifiés de "barbares" et "lâches".
Lundi, l'OSDH a fait état de bombardements "probablement russes" visant
des écoles et des hôpitaux dans le nord du pays et qui ont fait selon
l'ONU près de 50 morts civils dont des enfants.
Selon un dernier bilan, le raid contre un hôpital soutenu par Médecins
sans Frontières à Maaret al-Noomane, à 280 km au nord de Damas, a fait
onze victimes, dont cinq patients parmi lesquels un enfant.
Ces frappes ont été vivement condamnées par la communauté
internationale et le président du Conseil européen Donald Tusk a estimé
mardi qu'elles laissaient "peu d'espoir" pour la paix en Syrie.
Le Kremlin, qui a "démenti catégoriquement" les accusations de
bombardements sur des hôpitaux, a dénoncé en revanche les "actions
agressives" de la Turquie en Syrie.
Alors que les combats ne connaissent aucun répit et que la situation
humanitaire empire, l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura a décroché
un feu vert pour la livraison d'aide dans sept villes assiégées, quatre
par les forces du régime Assad, trois par les rebelles et une par les
jihadistes de l'EI.
Plus d'un million de personnes vivent avec "un risque accru de décès" à
cause du manque de nourriture, d'électricité et d'eau courante dans 46
localités encerclées, selon l'ONU.
Pour tenter de mettre un terme à un conflit qui entre bientôt dans sa
sixième année, les États-Unis et la Russie avaient conclu vendredi un
accord prévoyant une "cessation des hostilités" dans un délai d'une
semaine ainsi qu'un accès humanitaire aux villes assiégées.
Mais le président Assad a estimé hier "difficile" d'envisager une telle trêve.
- Nouvelles frappes turques -
Sur le terrain, la Turquie, qui accuse les milices armées kurdes d'être
des groupes "terroristes", a poursuivi mardi, pour la quatrième journée
consécutive, ses bombardements contre leurs positions au nord d'Alep.
L'artillerie turque a bombardé Tall Rifaat, bastion rebelle tombé la veille aux mains des forces kurdes, rapporte l'OSDH.
Les Unités de protection du peuple (YPG) kurde ont récemment avancé
dans la province d'Alep, profitant de l'affaiblissement des rebelles
face à l'offensive d'envergure que l'armée syrienne a lancée le 1er
février.
Elles négociaient en outre mardi pour pénétrer sans combat à Marea,
l'un deux derniers bastions encore aux mains des insurgés dans la
province d'Alep, selon l'OSDH.
L'offensive du régime à Alep et au nord de la ville a poussé des dizaines de milliers de Syriens sur les routes.
La Syrie est ravagée depuis près de cinq ans par une guerre qui a fait
plus de 260.000 morts, poussé des millions de personnes à l'exil et
entraîné le morcellement du pays.
Le conflit a débuté quand le régime de Bachar al-Assad a réprimé dans
le sang des manifestations pacifiques réclamant davantage de démocratie.
Des discussions de paix à l'initiative de l'ONU ont avorté début février. L'ONU espère leur reprise le 25 février.
(AFP, 17 février
2016)
La Turquie poursuit ses bombardements en territoire syrien
La Turquie a bombardé dimanche pour la deuxième journée consécutive des
positions kurdes en Syrie et a annoncé, malgré les appels
internationaux à cesser ces tirs, qu'elle continuerait à frapper les
milices kurdes syriennes.
L'artillerie turque a bombardé depuis la frontière des positions des
Unités de protection du peuple (YPG), les milices du Parti de l'union
démocratique (PYD), en représailles selon Ankara à des tirs venus de
Syrie.
Des positions kurdes aux alentours de la ville d'Azaz, dans la province d'Alep, dans le nord de la Syrie, ont été visées.
Le gouvernement de Damas a condamné "les attaques répétées de la
Turquie" contre "l'intégrité territoriale de la Syrie", et il a appelé
le Conseil de sécurité de l'ONU à "mettre un terme aux crimes du régime
turc".
Les Etats-Unis ont exhorté dès samedi la Turquie à cesser ses tirs
d'artillerie contre les forces armées des Kurdes de Syrie, et aussi
contre des forces gouvernementales syriennes dans le nord du pays.
Sur la même ligne que Washington, Paris a exprimé "sa préoccupation à
l'égard de la dégradation continue de la situation dans la région
d'Alep et au nord de la Syrie".
Mais le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a rétorqué que les
bombardements contre les Kurdes de Syrie allaient se poursuivre.
La Turquie "ne permettra pas au PYD de mener des actions agressives.
Nos forces de sécurité ont répondu de manière adéquate et continueront
à le faire", a déclaré M. Davutoglu lors d'une conversation
téléphonique dimanche avec la chancelière allemande Angela Merkel.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan considère le PYD et ses
milices, les YPG, comme des organisations "terroristes" associées au
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène depuis 1984 une
rébellion meurtrière en territoire turc.
Ankara redoute que les Kurdes syriens qui contrôlent déjà une grande
partie du nord de la Syrie n'étendent leur influence à la
quasi-totalité de la zone frontalière.
- Aucune accalmie -
L'accord conclu entre les grandes puissances vendredi à Munich, en
Allemagne, pour une "cessation des hostilités" en Syrie dans un délai
d'une semaine avait suscité des espoirs fragiles.
Mais depuis, aucune accalmie ne s'est dessinée sur le terrain, et la
situation est encore devenue plus compliquée dans le nord de la Syrie,
où interviennent une multitude d'acteurs, syriens comme étrangers.
Le président américain Barack Obama a de nouveau demandé à son
homologue russe Vladimir Poutine de mettre fin aux frappes aériennes
russes "contre les forces de l'opposition modérée".
Outre ses opérations contre les Kurdes, la Turquie, hostile au régime
du président Bachar al-Assad et en froid avec la Russie, envisage de
lancer avec l'Arabie saoudite une opération terrestre en Syrie,
officiellement destinée à combattre les jihadistes du groupe Etat
islamique (EI), selon le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut
Cavusoglu.
Des forces "spéciales" saoudiennes pourraient être ainsi déployées dans
le cadre de la coalition antijihadistes conduite par les Etats-Unis, a
déclaré dimanche le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel
al-Jubeir.
Ces déclarations coïncident avec le déploiement d'avions de combat
saoudiens sur la base turque d'Incirlik afin d'"intensifier les
opérations aériennes" contre l'EI, selon un haut responsable saoudien
de la Défense.
L'engagement accru de Ryad et d'Ankara survient alors que les groupes
rebelles soutenus par les deux puissances sunnites ne cessent de perdre
du terrain face aux Kurdes mais aussi et surtout face aux forces du
régime.
L'Iran et la Russie, les principaux alliés de Damas, ont mis en garde ces pays contre l'envoi de troupes en Syrie.
"Nous ne permettrons certainement pas que la situation en Syrie évolue
conformément à la volonté des +pays rebelles+. Nous prendrons les
décisions nécessaires le moment venu", a averti l'adjoint du chef
d'état-major des forces armées iraniennes, le général Massoud Jazayeri.
L'armée syrienne continue de progresser au nord d'Alep et ne se
trouvait plus dimanche qu'à environ trois kilomètres au sud de Tall
Rifaat, l'un des trois bastions qui restent aux insurgés dans cette
région. La localité, qui a été visée samedi par plus de 20 raids
russes, est également attaquée à l'est par les Kurdes.
L'offensive lancée le 1er février par le régime a provoqué l'exode de
dizaines de milliers de personnes qui restent notamment bloquées au
nord d'Azaz, tout près de la frontière turque, espérant qu'Ankara les
laissent entrer. (AFP, 14 février
2016)
La Turquie bombarde des secteurs kurdes dans le nord de la Syrie
La Turquie, mettant en application ses menaces, a bombardé des secteurs
du nord de la Syrie contrôlés par les forces kurdes, des frappes qui
devraient encore un peu plus compliquer la donne en vue d'un dénouement
de la crise.
Le département d'Etat américain a aussitôt réagi, exhortant la Turquie à "cesser ces tirs".
A Munich, où il participe à la conférence sur la sécurité, le
secrétaire d'Etat américain John Kerry avait auparavant averti que le
dossier syrien se trouvait à un "moment charnière" entre guerre et
paix, quelques jours après que Washington et Moscou sont tombés
d'accord sur une prochaine "cessation des hostilités".
L'agence de presse officielle Anatolie a rapporté samedi soir que
l'armée turque avait frappé des cibles du Parti kurde de l'union
démocratique (PYD) et du régime syrien.
Les forces armées turques ont frappé des cibles du PYD près de la ville
d'Azaz, dans la province d'Alep, selon une source militaire citée par
Anatolie. L'armée turque a également riposté à des tirs de forces du
régime syrien sur un poste militaire dans la région de Hatay (sud de la
Turquie), selon la même source.
"Nous avons pressé les Kurdes syriens et d'autres forces affiliées aux
YPG (les Unités de protection du peuple kurde liées au PYD, ndlr) de ne
pas profiter de la confusion en s'emparant de nouveaux territoires.
Nous avons aussi vu des informations concernant des tirs d'artillerie
depuis le côté turc de la frontière et avons exhorté la Turquie à
cesser ces tirs", a déclaré dans la soirée le porte-parole du
département d'Etat, John Kirby, qui se trouvait à Munich.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), l'artillerie
turque a bombardé des secteurs du nord de la province d'Alep que les
Unités de protection du peuple kurde (YPG), la principale force kurde
en Syrie ont récemment repris à des rebelles islamistes.
Une source au sein des YPG a indiqué à l'AFP que les bombardements
avaient notamment visé l'aéroport militaire de Minnigh, repris le 10
février par les forces kurdes.
Situé à une dizaine de km de la frontière turque, l'aérodrome de
Minnigh se trouve entre deux routes importantes qui mènent de la ville
d'Alep, deuxième ville du pays, à Azaz, plus au nord.
Et le fait de le contrôler donne aux forces kurdes une base de départ
pour de nouvelles offensives contre le groupe jihadiste Etat islamique
(EI).
C'est à quelques km plus au sud de cette zone que le régime syrien,
fort du soutien de l'aviation russe, mène une offensive d'envergure
contre les rebelles.
Cette offensive, lancée le 1er février, a provoqué l'exode de dizaines
de milliers de personnes qui restent notamment bloquées au nord d'Azaz,
tout près de la frontière turque, espérant que les autorités turques
les laissent entrer.
Au nord d'Alep, les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition
arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis, ont lancé samedi une offensive
sur Tall Rifaat, aux mains d'autres rebelles, a rapporté l'OSDH,
précisant que l'aviation russe avait mené samedi au moins 20 frappes
sur cette ville.
- Opération terrestre ? -
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu avait menacé plus tôt samedi
de lancer une opération militaire contre le PYD, la branche politique
des YPG.
La Turquie considère le PYD et les YPG comme des branches du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation
terroriste.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé mercredi le soutien militaire des Etats-Unis à ses ennemis kurdes de Syrie.
Les Turcs redoutent qu'un soutien étranger permette aux Kurdes syriens,
qui occupent déjà une grande partie du nord de la Syrie, d'étendre
encore leur influence et de contrôler ainsi la quasi-totalité de la
zone frontalière avec la Turquie.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a par
ailleurs indiqué samedi que son pays et l'Arabie saoudite pourraient
mener une opération terrestre contre l'EI en Syrie.
Selon lui, l'Arabie saoudite, devenue ces derniers mois l'un des plus
proches alliés de la Turquie, va déployer des avions de chasse sur la
base militaire stratégique d'Incirlik, dans le sud de la Turquie, où se
trouvent déjà des avions de la coalition antijihadistes conduite par
les Américains.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, avait
annoncé cette semaine que le royaume était prêt à dépêcher des troupes
au sol en Syrie dans le cadre de la coalition antijihadistes.
- 'Guerre froide' -
L'Arabie saoudite et la Turquie estiment que le départ du président
syrien Bachar Al-Assad est indispensable pour une solution en Syrie, où
la guerre a fait plus de 260.000 morts en près de cinq ans et jeté sur
les routes plus de la moitié de la population.
Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a mis en garde samedi contre
toute intervention au sol des pays de la coalition lors d'un discours à
la conférence de Munich, au cours duquel il a affirmé que le monde
était entré dans une "nouvelle guerre froide".
Les Etats-Unis accusent de leur côté la Russie d'avoir "exacerbé" le
conflit par son appui militaire aux forces gouvernementales, notamment
dans l'offensive contre les rebelles dans la région d'Alep.
(AFP, 14 février
2016)
Turkish military launches air campaign on PKK in northern Iraq
The Turkish military has launched a wide-scale air
campaign on the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK) targets in
northern Iraq.
The operation which started on Feb. 3 continued on Feb. 4, military sources have told Hürriyet.
Unmanned areal vehicles, fuel feed planes and AWACS
surveillance jets accompanied Turkish Air Force F-4E and F-16 jets
during strikes on the PKK targets in the neighboring country, the
sources said.
Some 40 jets that took of for bases in Diyarbakır,
Malatya, Bandırma, Ankara-Akıncı and Merzifon his some 100 targets on
the Kandil Mountain, known as ground for the PKK headquarters, on Feb.
3 before they bombed four other points else than Kandil the next day,
they said.
Some 50 targets, including a group of PKK members who were in a meeting, were hit on the second day of the operation.
The same sources said PKK targets in Turkey's Hakkari in the southeast were also hit on Feb. 4.
(hurriyetdailynews.com, Feb 6, 2016)
Le couvre-feu partiellement levé dans le coeur historique de Diyarbakir
Les autorités ont partiellement levé mercredi le couvre-feu imposé dans
le district historique de Diyarbakir, la grande ville du sud-est à
majorité kurde de Turquie, en proie à de violents combats entre les
forces de sécurité et les rebelles kurdes.
Sitôt la mesure annoncée, des centaines d'habitants ont quitté à la
hâte le district de Sur où ils vivaient retranchés en emportant avec
eux quelques effets personnels, tapis, matelas ou électroménager, a
constaté un journaliste de l'AFP.
A partir du 2 décembre, un couvre-feu a été décrété dans de nombreux
quartiers de Sur, ceint de murailles de l'ère romaine inscrites au
patrimoine mondial de l'Unesco. Il a été levé mercredi dans neuf
quartiers de l'ouest du district mais restait en vigueur dans six
autres quartiers de sa partie orientale, ont annoncé les autorités.
L'armée et la police turques ont lancé dans cet entrelacs de ruelles
une opération de grande ampleur destinée à reprendre le contrôle de
quartiers entiers où des jeunes militants armés du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK) ont érigé des barricades, creusé des
tranchées et défié l'Etat en y déclarant l'autonomie.
De violents combats continuent de s'y dérouler, qui ont fait de
nombreuses victimes parmi les forces de sécurité et les combattants de
la rébellion.
Des dizaines de civils y ont également été tués, selon le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde).
Selon les ONG, ces affrontements ont provoqué d'importants dégâts et
contraint, depuis le début décembre, près de 50.000 habitants de Sur à
quitter leur domicile. Entre 65.000 et 70.000 personnes vivaient dans
ce district avant le début des combats.
Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris
l'été dernier, faisant voler en éclats les pourparlers de paix engagés
par le gouvernement islamo-conservateur turc avec le PKK à l'automne
2012. Ce conflit a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.
(AFP, 3 février
2016)
Le pouvoir va présenter un plan pour la sécurité et l'économie dans le sud-est
Le gouvernement turc dévoilera vendredi un nouveau plan de sécurisation
et de relance économique du sud-est du pays, déchiré par la reprise des
combats entre l'armée et les rebelles kurdes, a annoncé mardi son
Premier ministre Ahmet Davutoglu.
"Je vais rendre public un plan d'action pour remédier aux problèmes
économiques et politiques (...) nous allons panser les plaies, ces
difficultés sont passagères", a déclaré M. Davutoglu en recevant à
Ankara des représentants de la société civile kurde.
Ces mesures seront dévoilées lors d'un déplacement du chef du
gouvernement à Mardin, l'une de ses rares incursions dans le sud-est à
majorité kurde de la Turquie depuis la reprise du conflit l'été dernier.
Ce plan comportera des aides à la relance de l'économie, sévèrement
affectée par les affrontements meurtriers qui y opposent les forces de
sécurité aux partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK),
selon M. Davutoglu.
La presse turque a ajouté qu'il inclurait aussi un important volet
sécuritaire, avec un renforcement des effectifs de l'armée et de la
police dans les villes dites "sensibles".
L'armée et la police ont engagé en décembre une vaste offensive dans
plusieurs villes et quartiers du sud-est placés sous couvre-feu afin
d'en reprendre le contrôle à des jeunes partisans du PKK qui y ont
érigé des barricades et décrété "l'autonomie".
L'armée turque affirme avoir neutralisé près de 600 rebelles à Cizre, à
Silopi et à Sur, le district historique de Diyarbakir, un bilan
invérifiable de source indépendante.
Ces affrontements ont également fait des dizaines de victimes dans les
rangs des forces de sécurité et parmi la population civile. Ils ont en
outre poussé des dizaines de milliers d'habitants à l'exode, selon les
ONG.
"Nous allons purifier nos villes des barricades, des fossés et des dépôts d'armes", a lancé mardi M. Davutoglu.
(AFP, 2 février
2016)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Bulgaria expels Turkish diplomat for conducting Islamist activity
Bulgaria has declared a Turkish diplomat working at the Consulate
General in Burgas persona non-grata, the Bulgarian press reported on
Sunday (21 February).
A government source said the Turkish diplomat carried out activities which breach the Vienna Convention on Diplomatic Relation.
While he was tasked with working in social affairs, most of his activity was in the religious sphere, according to the diplomat.
Emiroglu worked as an imam in Turkey prior to being sent to Bulgaria,
and “diplomats” reportedly deem his current religious activity in
Bulgaria incompatible with his diplomatic status.
The Bulgarian foreign ministry declined to comment on the reports,
“either now or in the future”, which it said is in line with diplomatic
practice in such situations.
In January, a Socialist lawmaker submitted an inquiry to Foreign
Affairs Minister Daniel Mitov to ask about the “status of Turkish
diplomat Ugur Emiroglu”, accusing him of interference in domestic
political and religious affairs.
According to the Bulgarian parliament website, no answer has been given to the question so far.
The development is futher proof of growing tensions between Bulgaria and its largest southern neighbour, Turkey.
Last December, Lyutvi Mestan, the leader of Bulgaria’s ethnic Turkish
party, was ousted from his post, for having brought his political force
closer to Turkey’s ruling AKP party, led by President Recep Tayyip
Erdoğan.
In the meantime, Mestan founded another party – Dost, meaning “friend”
in Turkish, which aims at undermining the DPS party (Movement for
Rights and Freedoms) which represents ethnic Turks in Bulgaria. (EurActiv, Feb 22, 2016)
Moscou accuse Ankara d'aider au recrutement de jihadistes
La Russie a accusé la Turquie d'aider le groupe Etat islamique (EI) à
recruter des ressortissants de l'ex-URSS pour combattre en Syrie, dans
une lettre adressée au Conseil de sécurité de l'ONU.
Ces accusations interviennent alors que les relations sont très tendues entre les deux pays à propos de la Syrie.
Moscou a souvent accusé Ankara de laisser passer des jihadistes étrangers par sa frontière avec la Syrie.
Selon la lettre, datée du 10 février, "des représentants de l'EI, avec
l'aide des services de renseignement turcs, ont établi un large réseau
a Antalya (Turquie) pour recruter des individus arrivés en Turquie
depuis les Etats issus de l'ex-URSS afin de permettre leur
participation au conflit syrien et peut-être leur transfert en Russie".
La lettre cite des noms de plusieurs "recruteurs" venus du Kirghizistan, d'Azerbaïdjan ou du Caucase russe.
Le recrutement a lieu notamment dans des prisons turques, explique la
lettre: les recruteurs offrent à des détenus qui acceptent "de
s'engager dans des activités terroristes" les services d'un avocat et
la possibilité de "passer un accord" avec la justice turque.
Toujours selon la lettre, "en septembre 2015, un groupe d'un millier de
combattants de l'EI venus de pays en Europe et en Asie centrale ont été
transportés de Turquie en Syrie par le point de passage de Gaziantep".
Moscou accuse aussi dans cette lettre les services de renseignement
turcs d'aider depuis fin décembre 2015 à organiser le transport à bord
d'avions militaires turcs de combattants de l'EI de la Syrie jusqu'au
Yémen via la Turquie.
(AFP, 19 février
2016)
Le Hezbollah s'en prend à Ryad et Ankara, promet la victoire des troupes loyales
Le chef du Hezbollah libanais Hassan
Nasrallah a accusé mardi la Turquie et l'Arabie saoudite d'entraîner la
région dans une guerre et promis la "victoire" de ses troupes qui
combattent aux côtés du régime du président syrien Bachar al-Assad.
"Elles (la Turquie et l'Arabie saoudite) sont prêtes à entraîner la
région dans une guerre", a dit le chef du mouvement chiite, s'exprimant
via un écran géant à l'occasion d'un rassemblement de ses partisans
dans la banlieue sud de Beyrouth.
Selon lui, ces deux pays qui poussent ces derniers jours pour une
intervention militaire terrestre de la coalition internationale en
Syrie ont réagi parce qu'ils "ne sont pas prêts à accepter une solution
politique du conflit" et parce que leurs alliés, "les rebelles
islamistes subissent sur le terrain des "défaites successives".
"Dans les jours et les décennies qui viennent (...), nous proclamerons
la victoire aux côtés de l'armée syrienne", a lancé Hassan Nasrallah,
laissant entendre que ses troupes sont prêtes à un long combat.
Il a promis "d'empêcher Daech (acronyme arabe du groupe Etat
islamique), Al Nosra, (la branche syrienne d'Al-Qaïda), l'Amérique,
l'Arabie saoudite, la Turquie et leurs pions d'occuper la Syrie, et
Israël de réaliser ses ambitions".
Une tentative de pourparlers intersyriens sous l'égide de l'ONU a
échoué à Genève début février après le lancement d'une offensive du
régime syrien, soutenu par une intense campagne de bombardements
russes, dans le nord de la Syrie.
Samedi, la Turquie a déclaré qu'elle pourrait, avec l'Arabie saoudite,
un autre membre de la coalition, mener une intervention terrestre
contre l'EI en Syrie.
L'Iran, allié de poids de Damas, a averti mardi que le déploiement de troupes saoudiennes violerait "le droit international".
(AFP, 16 février
2016)
Alevis seek official recognition, end to longstanding discrimination
Alevis in Turkey want the state to recognize their faith in the
Constitution and bring an end to the unjust practices and
discrimination they have been facing for decades, according to leading
Alevi figures in society.
Alevism is viewed by most as a heterodox sect of Islam, though some
Alevis see it as outside of Islam. Alevis are estimated to make up
around 15 percent of Turkey's population, which is predominantly Sunni.
Cemevis, Alevi places of worship, are not officially recognized by the
state.
The status of Alevi cemevis has been an issue of great contention in
Turkey. Churches, mosques and synagogues, recognized by the state as
houses of worship, are provided with utilities free of charge. However,
the subject goes beyond having to pay electricity bills and is about
recognition for most Alevi organizations, which have been offended by
the government's oft-stated view that a cemevi can only be a
complementary facility to a mosque. It says cemevis can be like
cultural centers and only mosques are legitimate places of worship in
Islam.
Despite a ruling by the European Court of Human Rights (ECtHR) that
gives cemevis the status of places of worship and orders the Turkish
government to respect Alevis' faith, the government has ignored the
ruling and similar other requests, something that has become a source
of frustration for the Alevi community in Turkey. (Full text: TODAY'S
ZAMAN, Feb 14, 2016)
L'Arabie saoudite a déployé des avions de combat en Turquie
L'Arabie saoudite a déployé des avions de combat sur une base aérienne
en Turquie pour "intensifier" ses opérations contre le groupe jihadiste
Etat islamique (EI) en Syrie, a annoncé un haut responsable du
ministère saoudien de la Défense.
"Le royaume saoudien a aujourd'hui une présence sur la base aérienne
d'Incirlik en Turquie", a déclaré le général de brigade Ahmed Assiri,
qui s'exprimait dans la nuit de samedi à dimanche sur la chaîne
Al-Arabiya à capitaux saoudiens.
"Des avions des forces aériennes saoudiennes sont présents (à Incirlik)
avec leurs équipages pour intensifier les opérations aériennes (contre
l'EI), parallèlement aux missions menées depuis les bases aériennes en
Arabie saoudite", a-t-il ajouté.
Le responsable saoudien a expliqué que ce déploiement faisait suite à
la décision de la coalition internationale antijihadiste, cette semaine
à Bruxelles, d'"intensifier les opérations aériennes contre Daech",
acronyme arabe de l'EI.
Il a souligné, en réponse à une question, que ce déploiement à Incirlik
s'inscrivait dans le cadre de la coalition internationale "dirigée par
les Etats-Unis" et ne relevait "pas d'une action bilatérale" entre Ryad
et Ankara.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a évoqué
samedi un déploiement d'avions de chasse saoudiens sur la base
d'Incirlik et indiqué que son pays et l'Arabie saoudite pourraient
mener une opération terrestre contre l'EI en Syrie.
Le général saoudien a répété que le royaume était prêt à dépêcher des
troupes au sol en Syrie dans le cadre de la coalition antijihadistes,
sans donner de détails sur cet engagement.
"Il y a un consensus au sein des forces de la coalition sur le
lancement d'opérations au sol et le royaume y est engagé", a-t-il dit,
ajoutant que "des experts militaires vont se réunir dans les prochains
jours pour mettre au point les détails, les effectifs et le rôle de
chaque Etat", membre de la coalition.
L'Arabie saoudite et la Turquie, devenues ces derniers mois de proches
alliés, estiment que le départ du président syrien Bachar Al-Assad est
indispensable pour une solution en Syrie, où la guerre a fait plus de
260.000 morts en près de cinq ans et poussé des millions de personnes à
l'exil.
(AFP, 14 février
2016)
Le nombre de mosquées salafistes belges a doublé en 15 ans
Si, à en croire la Sûreté de l’Etat, la Grande Mosquée de Bruxelles a
nettement atténué ses prêches fondamentalistes, le salafisme - que ce
haut lieu du culte de l’islam sunnite a largement soutenu en Belgique
depuis les années 70 - se porte plus que bien.
A bonne source, on estime désormais qu’"une trentaine de mosquées
installées en Belgique font l’objet d’une influence salafiste". C’est
le double de l’estimation qui avait été faite en 2001 dans un rapport
du Comité R.
Le renseignement belge estime que le salafisme a définitivement fait
son nid dans le pays, sous diverses formes (piétiste, apolitique,
djihadiste). On le voit à la présence d’imams ou de directeurs de
mosquées, de groupes de croyants ou de prédicateurs de passage inspirés
par ce courant rigoriste et conservateur de l’islam.
La plupart de ces mosquées ne sont pas reconnues et échappent au
"screening" de la Sûreté, appelée à donner son avis chaque fois qu’un
dossier de reconnaissance est soumis à l’Exécutif des musulmans.
Cela ne se bouscule pas : seules treize mosquées sont reconnues en
Région bruxelloise alors qu’il y en au moins une septantaine dans
Bruxelles-Capitale et 320 dans l’ensemble du pays.
C’est le cas de la Grande Mosquée du parc du Cinquantenaire à
Bruxelles, cadeau de la Belgique à l’Arabie saoudite (voir article
ci-contre). Celle-ci n’a pas entrepris de démarches pour être reconnue.
Ancienne et puissante, elle est la cible des polémiques et fait l’objet
de convoitises dans la communauté.
Pourtant le Centre islamique et culturel de Belgique (CICB), l’ASBL
liée à la Grande Mosquée, a fait des efforts de transparence. Il met en
ligne ses prêches et convoque la presse à certaines occasions. La
Sûreté relève que cette mosquée a condamné les départs des djihadistes
en Syrie, a dénoncé les attentats, et "nettement atténué le discours
fondamentaliste et renforcé son caractère multiculturel".
L’un de ses imams, Mouhameth Galaye Ndiaye, affirme même que la mosquée
"ne se qualifie ni du salafisme ni du wahhabisme" saoudien et
revendique "un islam du juste milieu qui est compatible avec l’espace
européen". Mais ce n’est pas l’avis de la Sûreté pour qui l’islam
prêché au Cinquantenaire reste "traditionaliste et d’inspiration
salafiste".
Pas de transparence financière
Car le CICB est financé et géré par la Ligue islamique mondiale de La
Mecque, le moteur du salafisme en Belgique. Difficile à vérifier : le
CICB n’a pas déposé ses comptes annuels au greffe du tribunal du
commerce de Bruxelles, comme le réclame la loi, ni à la Banque
nationale. De nombreuses mosquées bruxelloises, érigées en ASBL, sont
d’ailleurs aussi en défaut sur ce point. "C’est hallucinant de voir
qu’on a autorisé cela depuis des années", constate le député Georges
Dallemagne (CDH) qui a dénoncé cette affaire au parlement.
Nos sources nous disent aussi que la Ligue islamique mondiale sert
aussi de généreuse banquière aux mosquées. "Il suffit de remplir un
formulaire à la mosquée du Cinquantenaire", relève une source.
Une part de secret enveloppe enfin l’acte de concession par lequel la
Belgique a cédé le pavillon du Cinquantenaire. La Régie des bâtiments,
qui le conserve dans ses archives, refuse d’en donner une copie à la
presse, se contentant de répondre aux questions.
Selon la Régie donc, l’arrêté de concession date du 13 juin 1969, est
signé par le ministre des Travaux publics de l’époque, Jos De Saeger
(CVP), et par les ambassadeurs saoudien et marocain. "La concession est
accordée pour un terme de 99 ans afin d’y poursuivre son but
philanthropique, religieux, scientifique ou pédagogique pour les
besoins de la communauté des musulmans résidant en Belgique", nous dit
la Régie. Mais celle-ci précise que le pavillon a été cédé en 1969 au
CICB, et non à l’ensemble de la communauté musulmane de Belgique comme
certains le croient, espérant ravir à la tutelle des Saoudiens ce
symbole de l’islam en Belgique. (La Libre Belgique, CHRISTOPHE LAMFALUSSY, 12 février 2016)
Salut des Frères musulmans à la Muslim Expo
S'il y avait encore le moindre doute... Sur la photo ci-dessus, les
organisateurs et bénévoles de la Muslim Expo de Charleroi (environ 5
000 visiteurs) font la rabia ou r4bia (quatre doigts levés, pouce
caché), devenu le signe de ralliement des Frères musulmans depuis
l'éviction de leur champion en Egypte, le président Mohamed Morsi.
Le
cheikh Youssef al-Qaradawi (à gauche) et ses amis de l'Union
internationale des savants musulmans ont adopté ce salut. Au fil de la
reprise par les autres médias des révélations du Vif/L'Express sur la
Muslim Expo (15 janvier dernier), l'affiche s'est dégonflée.
Outre le
député Abouzaïd Almoqri al-Idrissi (PJD, Frères marocains) et son
compatriote salafiste dit "modéré", Saïd El-Kamali, se sont également
désistés, côté turc, Abdülhamid Kayihan Osmanoglu, petit-fils du
"Sultan rouge" responsable des premiers massacres d'Arméniens au XIXe
siècle, et le député AKP, Mettin Kulunk, qui avait fait des
déclarations provocantes à Verviers, en janvier 2015. (Le Vif/l'express, 11 février 2016)
Socio-économique
/ Socio-economic
Suspension d'un projet minier qui a suscité des heurts
Le gouvernement turc a décidé mercredi de suspendre un projet minier
controversé dans le nord-est de la Turquie, qui a provoqué des heurts
entre les forces de l'ordre et des manifestants hostiles au chantier,
jugé nocif pour l'environnement.
Depuis plus de dix jours, des milliers d'habitants d'Artvin et des
alentours se sont mobilisés contre ce projet minier, sur un site
naturel, qui prévoit l'abattage d'une forêt. Il est conduit par le
groupe Cengiz Holding, dirigé par un proche du président
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.
Les forces de l'ordre sont intervenues à plusieurs reprises, parfois
violemment, pour déloger les manifestants qui bloquent l'accès au site,
sur la colline de Cerattepe.
"L'exploitant de la mine va suspendre ses activités à Ceratteppe
jusqu'à ce qu'une décision de justice soit rendue", a déclaré mercredi
le Premier ministre Ahmet Davutoglu, lors d'un meeting dans la province
centrale de Konya, un bastion du Parti de la justice et du
développement (AKP, islamo-conservateur), au pouvoir depuis 2002.
"Nous allons rétablir l'ordre public, dans les limites prévues par les
lois d'un pays respectant l'Etat de droit", a aussi promis M.
Davutoglu, tout en assurant que son gouvernement était ouvert à toute
proposition "de bonne foi" destinée à protéger l'environnement à
Artvin, une région réputée pour la beauté de ses paysages.
Cette annoncé a été faire quelques heures après une réunion à Ankara
entre le Premier ministre et les représentants d'un collectif
écologiste qui s'opposait au projet d'exploitation d'or et de cuivre, à
Artvin, à la frontière avec la Géorgie.
Samedi, M. Davutoglu avait assuré que le projet était sans danger pour
l'environnement et mis en garde contre "toute provocation" qu'il avait
promis de réprimer.
Les associations écologistes jugent le démarrage de ce projet
"illégal". La justice avait initialement suspendu en 2014 les permis
d'exploitation de cette mine, avant qu'un rapport sur l'impact
environnemental n'en autorise finalement le démarrage.
En mai 2013, la mobilisation d'écologistes opposés à la destruction
d'un petit espace vert d'Istanbul, le parc Gezi, s'était muée en une
vague de protestation inédite contre le pouvoir de M. Erdogan, alors
Premier ministre. Pendant trois semaines, cette fronde avait fait
vaciller le gouvernement, avant d'être brutalement réprimée. (AFP, 24 février
2016)
ECHR rules Turkey violated right to life in case of murdered woman
A top European court has found Turkey guilty of
violating the right to life in a case regarding a woman murdered by her
husband despite having filed numerous complaints with the police over
domestic violence and death threats.
A press release issued on Tuesday said the European
Court of Human Rights found that "even though the Turkish authorities
had been informed of the genuine and serious threat to Ms. [Selma]
Civek's life and despite her continued complaints of threats and
harassment, they had failed to take the measures reasonably available
to them in order to prevent her being murdered by her husband.”
The case was filed in July 2011 by the victim's
daughter, Pınar Civek, who claimed that Turkish authorities failed in
their obligation to protect her mother's life. Civek also maintained
that her mother faced discrimination by security forces, which
constituted a breach of Article 14 of the European Convention on Human
Rights on the prohibition of discrimination.
A website dedicated to tracking femicide victims,
kadincinayetleri.org, states that more than 1,100 women have been
killed by men since 2011. According to the website, in 608 of the cases
the murderers were husbands or ex-husbands of the victims.
Women's organizations have been pushing the “Özgecan
Arslan” law. The proposed law was given its unofficial name to
commemorate a university student who was brutally murdered when she
resisted rape in February 2015. If passed, it would prohibit judges
from reducing a man's sentence for having been “provoked” to murder.
In another case, the European court found Turkey
guilty of violating Article 14 of the convention on the prohibition of
discrimination when a student was denied enrollment in the Turkish
National Music Academy because she was blind.
“The Court found in particular that Ms Çam's
exclusion had been based on the music academy's rules of procedure”
according to a press release on Tuesday. “The Court considered that the
discrimination on grounds of disability also extended to the refusal to
make reasonable accommodation to facilitate access by persons with
disabilities to education.” (TODAY'S
ZAMAN, Feb 23, 2016)
Il porte plainte contre sa femme pour insulte au président turc
Exaspéré d’entendre sa femme maudire Recep Tayyip
Erdogan à chaque apparition télévisée, un chauffeur de camion turc a
officiellement porté plainte contre son épouse pour insulte au
président, a rapporté lundi le journal pro-gouvernemental Yeni Safak
sur son site internet.
Ali D., 40 ans, qui a épousé G.D il y a trois ans,
n’avait cessé de demander à sa femme d’arrêter d’agonir d’injures le
président.
Enervée à son tour, son épouse l’a alors défié:
«enregistre-moi et porte plainte officiellement». Ce qu’il a fait,
enregistrant les «insultes» de sa femme, comme preuves à verser au
dossier, avant de déposer plainte à Izmir.
«Je n’avais pas cessé de l’avertir, de lui demander
pourquoi elle faisait ça. Notre président est quelqu’un de bien et a
fait de bonnes choses pour la Turquie», a expliqué Ali D. à Yeni Safak.
Mais, a-t-il expliqué, sa femme a continué à
invectiver le chef de l’État ou à changer de chaîne dès qu’il
apparaissait à la télévision.
Depuis son élection à la présidence en août 2014, M.
Erdogan, dont les détracteurs dénoncent régulièrement la dérive
autoritaire, a multiplié les poursuites pour «insultes», visant aussi
bien artistes et journalistes que simples particuliers.
«Même si c’était mon père qui jure ou insulte le
président, je ne le pardonnerai pas et je porterais plainte», a encore
assuré Ali D.
La femme du chauffeur routier, âgé de 38 ans, s’est elle aussi tourné vers la justice: pour demander le divorce. (AFP, 23 février 2016)
Davutoglu annonce un plan pour relancer le secteur du tourisme
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a dévoilé lundi un plan
d'assistance financière au secteur clé du tourisme, durement touché par
la dégradation de l'état de la sécurité et la baisse spectaculaire des
visiteurs russes.
M. Davutoglu a indiqué qu'une aide financière d'un total de 255
millions de livres turques (86,5 millions de dollars) serait allouée
aux agences touristiques turques et que d'autres mesures seraient
prises pour aider les entreprises à restructurer leur dette.
"Ces mesures seront rapidement appliquées et nous pensons qu'elles
pourront dynamiser le secteur du tourisme", a déclaré le ministre à la
presse à Ankara.
"Nous traversons une période délicate mais nous surmonterons les difficultés du secteur du tourisme (...)", a-t-il dit.
Depuis l'été dernier, la situation sécuritaire s'est nettement dégradée
en Turquie. Le conflit kurde a repris dans le sud-est du pays, et
plusieurs attentats ont frappé le sol turc. La semaine dernière, 28
personnes ont été tuées dans une attaque à Ankara, où 103 personnes
avaient déjà péri en octobre lors d'un attentat contre une
manifestation prokurde. Le 12 janvier, 11 touristes allemands ont été
tués dans le district historique de Sultanahmet à Istanbul.
Le numéro un mondial du tourisme, l'allemand TUI AG, a indiqué souffrir
d'un effondrement de 40% des réservations pour l'été en Turquie.
De plus, Moscou a appelé ses ressortissants à ne plus se rendre en
Turquie en raison de la crise diplomatique entre les deux pays.
Le nombre de touristes russes a presque diminué de moitié en décembre
par rapport à la même période de l'année précédente, selon les
statistiques officielles.
Mais M. Davutoglu s'est dit certain que les touristes russes
reviendraient. "Les touristes russes sont venus en Turquie, ils ont
aimé (le pays) et ils reviendront. Vous ne pouvez pas changer cela avec
une décision politique", a-t-il dit.
Le tourisme est un secteur clé de l'économie et a rapporté au pays près de 31,5 milliards de dollars en 2015.
(AFP, 22 février
2016)
TÜSİAD: Intolerance towards freedom of expression should be overcome
Turkish Industrialists and Businessmen's Association
(TÜSİAD) Chair Cansen Başaran-Symes has said intolerance towards
freedom of expression and freedom of thought should be overcome, and
that many other urgent problems such as poor economic performance and
corruption should be addressed.
The chairwoman underlined the problems with
corruption and the justice system as well as the decline in the both
foreign direct and domestic investment and a high current account
deficit, in addition to the increasing inflation rate as the main
problems that should be tackled urgently.
Speaking at the 46th ordinary general assembly of
TÜSİAD on Thursday, Başaran-Symes stated that Turkey entered 2016 in an
increased environment of uncertainty in terms of many issues on the
country's current agenda, such as obstacles to freedom of thought.
Başaran-Symes stressed that an atmosphere of
polarization and the terror problem should not allowed to destroy the
peaceful coexistence of the Turkish people and went on to say: "The
ongoing conflict [in the Southeast] should be stopped and the PKK [the
terrorist Kurdistan Workers' Party] should lay down its arms so that
the [Kurdish] settlement process can be resumed."
She noted that the rate of global economic growth
has slowed dramatically and that differences between developed and
developing countries have almost disappeared. Slowing economies in
developing countries dealt a great blow to the global economy, as the
distribution of income has deteriorated.
"The issue of [Syrian] refugees will continue to be
most severe problem of this century. The sustainability and a type of
inclusive growth is on the agenda of world leaders, as a high rate of
unemployment and [economic] slowdown have played into the hands of the
extreme right in Europe. Turkey, as a country which has yet to complete
its process of industrialization, should keep the unemployment rate
below 5 percent. The increase in the inflation rate should be reversed.
TÜSİAD is pleased to observe that the government is determined to have
a reform package, but the current poor economic performance requires an
urgent action plan to be put into practice," Başaran-Symes said.
On the issue of terrorism, Başaran-Symes recalled
that since the summer of 2015 over a thousand members of the security
forces have been killed in clashes with the PKK and thousands of
civilians wounded, adding: "The terrorist PKK, which has claimed its
actions are on behalf of the Kurdish people, makes life miserable for
them. I want to remind [people] that peace existed and a path towards a
solution of the problem was being followed as well, as our [TÜSİAD]
visit to the troubled region in order to demonstrate support for the
settlement process just a year ago showed. There was a belief that the
reign of violence and terror was irreversibly shelved from the
country's agenda. Today, it is sad to see that [the former method] of a
full-fledged return to fighting against terrorism is present."
She called for an end to the battle in the region
and for the PKK to stop the violence so that political channels can be
opened for a peaceful solution to the Kurdish problem, adding: "I
believe a historic mission falls on Parliament; domestic peace might
come to fruition via a meaningful consensus reached under Parliament.
While the circle of fire around Turkey deepens, Turkey needs the
establishment of peace more than ever."
Regarding the humanitarian crisis in Syria, which
has suffered from a civil war since 2011, the chairman noted that the
proxy war that is being conducted in Syria has devastated Turkey's
neighbor.
"An influx of refugees from the city of Aleppo is
being observed as people flee the war and mass at the border. The issue
is not only limited to those international agreements, financial
packages or how 'we will protect ourselves from the flow of refugees.'
The problem should be solved at the place where the problem starts,"
Başaran-Symes declared.
Mentioning the country's dire economic figures, she
stated that the world is experiencing the eighth year of a global
economic crisis and that the worst phase of it has not yet passed.
"The average global growth rate suffers from a 30
percent decline. Growth has stalled in all economies regardless of
whether they are developed or developing countries. The drop in
commodity prices and slowdown in developing economies has continued to
destroy the global economy and financial markets," she added.
She also talked about the current situation of the
Turkish judicial system, which is under heavy criticism on claims that
it is no longer objective, and said: "Economic growth and innovative
competition in the new economic order requires democratization,
transparency and a liberal system based on the rule of law, where
accountability is a must. Trust in the judicial system seems to have
been destroyed in Turkish society. In such an atmosphere, sustaining
economic success is impossible."
(TODAY'S
ZAMAN, Feb 11, 2016)
Travail au noir d'enfants syriens dans des usines de textile en Turquie
Les chaînes de magasins de vêtements H&M et Next ont découvert que
des enfants syriens travaillaient illégalement dans des usines de leurs
fournisseurs en Turquie, révèle une étude publiée lundi par une ONG
britannique.
Selon le rapport de l'ONG Business and Human Rights Resource Centre,
qui travaille sur la responsabilisation des entreprises aux questions
de droits de l'homme, les deux entreprises sont parmi les rares à être
intervenues après avoir découvert la présence d'enfants syriens
travaillant dans trois usines turques de leurs fournisseurs (deux de
Next et une de H&M).
Mais l'ONG a dénoncé le fait que pour d'autres grandes marques de
vêtements, "les travailleurs réfugiés semblent invisibles et loin de
leurs préoccupations".
"Peu de grandes marques de vêtements prennent les mesures nécessaires
pour protéger les réfugiés dans leur chaîne de production", note le
rapport.
L'ONG a interrogé 28 marques et n'a obtenu de réponse complète à son
questionnaire que de dix d'entre elles. Au total, quatre marques ont
indiqué avoir trouvé des réfugiés travaillant clandestinement dans les
usines de leurs fournisseurs en 2015.
La Turquie accueille aujourd'hui plus de 2,2 millions de Syriens qui
ont fui la guerre civile en cours depuis 2011 dans leur pays.
Environ 250.000 d'entre eux sont hébergés dans des camps près de la
frontière mais la très grande majorité se sont installés dans les
grandes villes du pays. Ils y vivent dans des conditions très précaires
marquées par le travail au noir ou la mendicité, ce qui provoque
régulièrement des tensions avec la population locale.
Selon le rapport, entre 250.000 et 400.000 réfugiés syriens travaillent
illégalement en Turquie, ce qui fait d'eux des cibles pour les
trafiquants.
L'ONG a appelé les marques à s'appuyer davantage sur les syndicats
locaux et les ONG travaillant avec les réfugiés pour s'attaquer au
problème. Il s'agit d'"un test crucial quant à leurs préoccupations en
matière de droits de l'homme", a dit à l'AFP son directeur, Phil
Bloomer.
Depuis la mi-janvier, en vertu de nouvelles lois turques, les réfugiés
syriens peuvent se voir délivrer un permis de travail six mois après
avoir obtenu officiellement un statut temporaire de réfugié accordé par
les services d'immigration.
Plus de 10.000 enfants migrants non accompagnés ont disparu en Europe
sur les 18 à 24 derniers mois, a affirmé dimanche l'agence de
coordination policière Europol, craignant que nombre d'entre eux soient
exploités, notamment sexuellement, par le crime organisé.
(AFP, 1 février
2016)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Sommet extraordinaire UE-Turquie le 7 mars à Bruxelles
L'Union européenne et la Turquie se retrouveront le lundi 7 mars à
Bruxelles pour un sommet extraordinaire consacré à la crise des
migrants, a annoncé mercredi une source européenne.
Ce sommet prendra la forme d'un "déjeuner de travail", a précisé cette source à l'AFP.
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, avait annoncé la semaine
dernière une réunion extraordinaire avec la Turquie début mars, sans en
préciser le jour, après avoir réitéré l'importance d'une action commune
avec Ankara pour endiguer la plus grave crise migratoire dans
l'histoire de l'UE.
"Nous nous sommes mis d'accord sur le fait que notre plan d'action avec
la Turquie reste une priorité, et nous devons tout faire pour réussir",
avait plaidé M. Tusk à l'issue d'un dîner de travail sur la question
des réfugiés pendant le dernier sommet européen, jeudi à Bruxelles.
En octobre, l'UE et la Turquie ont signé un plan d'action de lutte
contre les passeurs et de gestion des réfugiés sur le sol turc, afin
d'endiguer les flux en direction de la Grèce, en échange d'un programme
de trois milliards d'euros et d'une redynamisation du processus
d'adhésion à l'Union européenne.
Mais la pression sur la Turquie ne faiblit pas, tandis que les
dirigeants des 28 s'inquiètent de voir des milliers de migrants
traverser chaque jour la mer Egée, plus de 100.000 depuis le début de
l'année.
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu était attendu jeudi dernier à
Bruxelles mais il avait annulé son voyage après un attentat sanglant à
Ankara, renonçant à rencontrer un groupe d'une dizaine de dirigeants
qui l'attendaient de pied ferme. (AFP, 24 février
2016)
Ankara accuse la rapporteur européenne Piri de partialité
La Turquie a accusé lundi une membre du Parlement européen, rapporteur
sur la Turquie, d'avoir "perdu sa neutralité" en rendant compte d'une
mission dans le sud-est du pays, en proie à de violents affrontements
entre l'armée et la rébellion kurde.
La députée socialiste néerlandaise Kati Piri "a perdu sa neutralité sur
les questions turques" et travaille de manière "partiale", a déclaré le
ministre aux Affaires européennes Volkan Bokzir, dans un communiqué.
Sur sa page Facebook, Mme Piri a partagé ses impressions après une
visite vendredi dans la ville de Diyarkakir, où les tensions restent
vives entre les forces de sécurité et la rébellion du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
"Les actions des forces de sécurité sont fréquemment dures et sans
pitié. Cela rend la vie dans ces régions impossible", affirme-t-elle.
Mme Piri fait aussi état de "graves violations des droits de l'Homme" et du "désespoir croissant de nombreuses personnes".
La parlementaire appelle à un arrêt des hostilités dans ce qu'elle qualifie de "guerre civile sanglante en Turquie".
En retour M. Bokzir lui reproche de n'avoir "décrit à aucun endroit de
ce texte (le PKK) comme une organisation terroriste", alors qu'il est
considéré comme telle par Ankara et par l'UE.
De violents combats ont repris depuis l'été dernier entre le PKK et les forces turques, après une accalmie de deux ans.
Les affrontements dans la région kurde ont fait de nombreux morts de
part et d'autre -250 militaires et policiers et plus de 750 rebelles,
selon l'armée-. Quelque 200 civils auraient perdu la vie depuis
l'instauration des couvre-feu en décembre dernier, selon les ONG.
Les dirigeants turcs ont accusé le PKK et la milice kurde syrienne des
Unités de protection du peuple (YPG) d'être derrière l'attentat à la
voiture piégée survenu jeudi à Ankara, qui a fait 28 morts.
(AFP, 22 février
2016)
Tusk annonce une rencontre spéciale UE-Turquie début mars
Le président du Conseil européen Donald Tusk a annoncé la tenue d'une
"rencontre spéciale" avec la Turquie début mars, après avoir réitéré
l'importance d'un action conjointe avec Ankara pour endiguer la crise
migratoire dans l'UE.
La déclaration de M. Tusk est survenue dans la nuit de jeudi à vendredi
à l'issue de plus de six heures de discussions consacrées à la crise
migratoire lors d'un sommet européen à Bruxelles.
Les 28 chefs d'Etat et de gouvernement, réunis pour un sommet consacré
d'abord aux négociations sur le maintien du Royaume-Uni dans l'UE, ont
réaffirmé "à l'unanimité" que "la démarche doit être européenne", et
non unilatérale, face à la crise migratoire la plus grave depuis 1945.
Plus particulièrement visée: l'Autriche qui a décidé d'imposer des
quotas quotidiens à l'entrée sur son territoire de demandeurs d'asile
et de migrants en transit.
Il y a "ceux qui continuent à espérer qu'on peut trouver une solution
ensemble et ceux qui y croient de moins en moins et donc qui prennent
des initiatives tout seuls", a résumé un responsable européen.
Force est de constater que "les flux de migrants arrivant en Grèce
depuis la Turquie restent bien trop élevés", soulignent les 28 dans les
conclusions du sommet. Plus de 84.000 personnes sont arrivées par la
mer sur le sol de l'UE depuis le 1er janvier, selon l'OIM (Organisation
internationale pour les migrations).
"Avant cette réunion il y avait ceux qui doutaient de la nécessité de
résoudre le problème de la crise des réfugiés ensemble avec la Turquie
(...). Nous avons confirmé qu'il n'y a pas d'alternative à une bonne,
intelligente et sage coopération avec la Turquie", a insisté le
président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à la sortie
de la réunion.
L'enjeu est l'application du "plan d'action" conclu en octobre dernier
entre la Turquie et l'UE, avec pour objectif d'endiguer les flux de
migrants depuis la Turquie vers la Grèce, que ce soit en améliorant la
surveillance des frontières ou la gestion sur place des réfugiés.
"Des efforts supplémentaires, résolus de la part aussi de la Turquie" sont nécessaires, selon les 28.
"On a les accords avec la Turquie pour contrôler les passeurs et l'Otan
qui pourrait, si tout va bien, naviguer (en mer Egée) dès la semaine
prochaine", a énuméré de son côté le Premier ministre néerlandais Marc
Rutte.
"Quand on fait l'addition de tous ces filtres (...) cela doit mener à
un contrôle des flux pour que, quand le printemps arrive, on n'ait pas
les chiffres (d'arrivées) qu'on avait l'an dernier", a ajouté M. Rutte.
(AFP, 19 février
2016)
Annulation d'une réunion avec la Turquie sur les migrants jeudi à Bruxelles
Une réunion prévue jeudi à Bruxelles entre un groupe de 11 pays de l'UE
dits "volontaires" pour se répartir davantage de réfugiés arrivant de
Turquie a été annulée à la suite d'un attentat sanglant à Ankara, ont
annoncé mercredi des sources diplomatiques.
A la suite de cet attentat à la voiture piégée contre des véhicules de
l'armée turque dans le centre d'Ankara qui a fait au moins 28 morts et
plusieurs dizaines de blessés, la réunion bruxelloise, organisée par
l'Autriche, a été annulée, ont indiqué ces sources à l'AFP.
Dès l'annonce de l'attentat, le Premier ministre Ahmet Davutoglu avait annulé sa venue à Bruxelles.
Les dirigeants de onze pays européens, dont le président français
François Hollande, devaient se réunir jeudi, quelques heures avant un
sommet européen, sous l'impulsion de la chancelière allemande Angela
Merkel et de son homologue autrichien Werner Faymann, en présence
également de M. Davutoglu et du président de la Commission européenne
Jean-Claude Juncker.
Le thème de la réunion était la "réinstallation" en Europe - dans le
cadre d'un programme onusien - de réfugiés aujourd'hui installés en
Turquie, selon une porte-parole de la Commission.
Les dirigeants devaient aussi faire le point sur un programme
intra-européen de répartition de 160.000 demandeurs d'asile depuis
l'Italie et la Grèce, à peine mis en oeuvre, et sur les négociations
pour le renvoi de migrants économiques en Turquie, selon le ministre
grec aux Affaires européennes.
Face à l'impossibilité d'un consensus européen global sur un mécanisme
durable de répartition des réfugiés, Mme Merkel cherche depuis
plusieurs semaines à rallier au moins un groupe d'Etats à sa cause, que
les médias ont surnommé "la coalition des volontaires".
La chancelière est sous intense pression politique dans son pays car
l'afflux l'an dernier d'un nombre record de plus d'un million de
migrants en Allemagne lui vaut des critiques et une impopularité
croissantes.
"Il y a un groupe de pays" de l'UE "qui pourraient se dire prêts sur
une base volontaire à accepter encore un certain contingent de
réfugiés" chez eux, avait expliqué Mme Merkel la semaine dernière. (AFP, 17 février
2016)
On donne jusqu'à mi-mars à la Turquie pour freiner le flux de migrants
Les pays d'Europe centrale ont affirmé mercredi qu'ils allaient
renforcer la protection de leurs frontières si l'accord conclu entre
l'UE et la Turquie pour réduire le flux des migrants n'est pas appliqué
avec efficacité, a annoncé un responsable européen.
"Si un afflux de 1.500 - 2.000 personnes par jour se poursuit à la
mi-mars, il sera clair que la Turquie manque à ses promesses et que
nous aurons besoin d'un autre type de protection de la frontière
européenne", a affirmé le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes
Tomas Prouza devant la presse à Prague, à la veille d'un sommet crucial
de l'UE.
La mi-mars est la date du prochain sommet du Conseil européen.
De leur côté, les pays du "groupe de Visegrad" (Hongrie, Pologne,
République tchèque, Slovaquie) ont promis à la Bulgarie et la Macédoine
de les aider à verrouiller leur frontière avec la Grèce, au cas où la
frontière turque ne serait pas sécurisée d'ici mi-mars.
Cette option aurait pour effet de laisser la Grèce en grande partie
seule face à l'afflux des migrants, la plaçant de fait en dehors de
l'espace Schengen de libre circulation.
Le Premier ministre slovaque Robert Fico, lui, a déclaré cette semaine
que la Grèce n'était pas en mesure selon lui de "tenir ses obligations
en matière de la protection de la frontière de Schengen", offrant 300
policiers pour aider la Macédoine et la Bulgarie à protéger leur
frontière avec la Grèce.
La Turquie et l'UE ont signé fin novembre un "plan d'action" qui
prévoit une aide européenne de 3 milliards d'euros aux autorités
turques en échange de leur engagement à mieux contrôler leurs
frontières et à lutter contre les passeurs.
Selon ce plan, les réfugiés venant essentiellement de la Syrie et de
l'Irak seraient ensuite répartis au sein de l'UE, en vertu d'un système
de quotas.
La plupart des pays de l'UE montrent cependant peu d'enthousiasme pour cette idée.
Le sommet de l'UE de jeudi et vendredi est censé arracher un accord
pour éviter une sortie du Royaume-Uni de l'Union, mais il fera aussi le
point sur la crise migratoire qui ébranle l'Europe, sans précédent
depuis 1945. (AFP, 17 février
2016)
Demirtas accuse l'Europe d'être complaisante avec Ankara
Le leader du parti pro-kurde de Turquie, Selahattin Demirtas, a accusé
l'Europe de "fermer les yeux" sur les violations des droits de l'Homme
en Turquie pour obtenir d'Ankara un arrêt des flux migratoires vers
l'Europe, dans un entretien mercredi à un quotidien grec.
"L'Europe se prépare à céder aux menaces et au chantage" du président
turc Recep Tayyip Erdogan, a affirmé au journal Efimerida ton syntakton
M. Demirtas, leader du Parti de la démocratie des peuples (HDP),
troisième force politique du parlement turc.
Mais "c'est une grosse erreur" car "Erdogan ne veut ni ne peut régler
la question des réfugiés", a ajouté ce dirigeant, qui a été reçu lundi
par le Premier ministre grec, Alexis Tsipras.
Les deux hommes ont eu un "entretien informel" dans le cadre des
relations entre le parti Syriza de gauche radicale de M. Tsipras et le
HDP, avait précisé le service de presse du dirigeant grec.
M. Demirtas a aussi accusé l'armée turque de coopérer avec des groupes
extrémistes en Syrie. "Ils coopèrent avec deux groupes extrémistes
islamistes, ils protègent des jihadistes et Al-Nusra", la branche
locale d'Al-Qaïda, a-t-il avancé.
Ces groupes "font passer des combattants et des armes de Turquie" en
Syrie "avec la coopération des autorités turques", a-t-il affirmé.
Le gouvernement turc accuse le HDP d'être "complice" des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
M. Demirtas est venu assister à Athènes à une conférence marquant le
17ème anniversaire de la capture par les forces turques du leader du
PKK, Abdullah Ocalan, à sa sortie de l'ambassade grecque au Kenya où il
s'était réfugié après un passage en Grèce.
Depuis l'été, les combats meurtriers ont repris, après une accalmie de
deux ans, entre l'armée et police et les rebelles kurdes. La reprise du
conflit a causé des dizaines de victimes civiles, plus de 200 selon les
ONG, et provoqué l'exode de dizaines de milliers d'autres.
(AFP, 17 février
2016)
MEPs: We will continue to make efforts for delisting of PKK
102 members of the European Parliament have launched a signature
campaign calling on the European Union to remove the PKK (Kurdistan
Worker's Party) from the list of terrorist organizations. Two
parliamentarians supporting the campaign have attended a press
conference outside the European Commission in the Belgium capital
Brussels today. HDP Bitlis deputy Mizgîn Irgat and Siirt co-mayor
Tuncel Bakırhan who are in Europe for diplomatic talks for 2 days, were
also present.
Speaking here, co-chair the EP-Kurdish Friendship Group, Marie
Christine Vergiat pointed out that the ongoing dirty war in North
Kurdistan is mainly waged in areas where AKP received almost no votes,
describing the aggression as a kind of AKP government's punishment to
those who didn't vote for it.
Vergiat said Turkish President Recep Tayyip Erdoğan violated another
red line by launching an attack on Rojava, and he continuously took
advantage of the ongoing ban on PKK as a terrorist organisation.
Describing the PKK ban as a totally political one, Vergiat noted that
they will continue to make efforts for the removal of the PKK from the
terrorist list. She emphasised that the GUE/NGL (European United Left -
Nordic Green Left - European Parliamentary Group) will always be
standing by the Kurdish people.
Speaking after, Italian parliamentarian Barbara Spinelli voiced
solidarity with the Kurdish people, Rojava people and academics for
peace in Turkey. Condemning the European states for remaining silent on
the Turkish government's genocidal practices and cooperating with it,
Spinelli remarked that the Turkish government threatened the whole
world peace. "Peace talks can only be held with the rebels, and it is
the PKK."
Also commenting on Geneva talks, Spinelli said it was foolish of the EU
and Western countries to not invite Kurds who are the only force
fighting ISIS. The Italian parliamentarian warned that Europe would
commit a moral and political suicide in the event of bowing to the
strategy of hysterical Erdoğan regime. (AFN, February 16, 2016)
Le PM turc qualifie d'"hypocrites" les appels à ouvrir la frontière
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a qualifié mercredi
d'"hypocrites" les appels à ouvrir la frontière de son pays aux
dizaines de milliers de civils syriens ayant fui la vaste offensive du
régime, soutenu par Moscou, contre les rebelles à Alep (nord).
"Je trouve que c'est hypocrite que certains disent à la Turquie +ouvrez
vos frontières+ alors que parallèlement, ils ne disent pas à la Russie
qu'+assez, c'est assez+", a-t-il affirmé lors d'une visite à La Haye
pour rencontrer son homologue néerlandais Mark Rutte.
Depuis dix jours, les forces pro-régime, appuyées par des bombardements
aériens russes, ont lancé une offensive majeure contre les rebelles
dans la province d'Alep. Celle-ci a été lancée au moment même où l'ONU
tentait de démarrer à Genève des discussions de paix intersyriennes.
Elle a fait 500 morts, dont une centaine de civils, selon
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), et des dizaines de
milliers de personnes fuyant les bombes se massent dans des conditions
éprouvantes à la frontière turque, fermée.
"Nous laisserons entrer les Syriens qui souhaitent venir mais notre
priorité est de bâtir un nouveau camp afin d'accueillir des Syriens sur
le territoire syrien", a souligné le Premier ministre turc.
Il a par ailleurs qualifié l'attaque de "nettoyage ethnique
systématique (...) dont le but est de ne laisser que ceux qui sont
favorables au régime". "Les droits de l'homme et la convention de
Genève sont foulés aux pieds", a-t-il conclu.
Mark Rutte a, de son côté, appelé "toutes les parties, dont la Russie,
à respecter la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée
à l'unanimité", dont le texte réclame notamment l'instauration d'un
cessez-le-feu et un accès humanitaire aux villes syriennes assiégées.
"Les attaques aériennes russes dans le nord de la Syrie semblent être
en contradiction avec (cette résolution)", a soutenu M. Rutte, dont le
pays assure au premier semestre la présidence tournante de l'UE.
Pendant un débat au parlement néerlandais, les partis politiques se
sont par ailleurs prononcés en faveur de la participation du pays aux
frappes aériennes en Syrie contre le groupe Etat islamique, décidées
fin janvier après des demandes en ce sens de Washington et de Paris.
Une réunion du Groupe international de soutien à la Syrie, qui compte
une vingtaine de pays, dont la Russie et l'Iran, est prévue jeudi à
Munich, pour tenter de relancer une improbable solution diplomatique au
conflit, qui a fait plus de 260.000 morts et des millions de réfugiés
depuis cinq ans.
L'UE a approuvé le 3 février les modalités du financement d'un fonds
d'aide de trois milliards d'euros destiné aux 2,5 millions de réfugiés
syriens vivant en Turquie, promis en contrepartie de l'aide d'Ankara
pour freiner les flux migratoires vers l'Europe.
"C'est une aide pour les réfugiés syriens, pas pour la Turquie", a
déclaré M. Davutoglu. Et selon lui "il n'est pas crédible de penser
qu'il est possible de résoudre tout le problème grâce à ces trois
milliards". (AFP, 10 février
2016)
La Turquie utilise la nouvelle crise des réfugiés pour faire pression sur l'UE
Derrière le refus de la Turquie d'ouvrir
sa frontière à la nouvelle vague de réfugiés syriens qui ont fui la
bataille d'Alep se joue le bras de fer qu'elle a engagé avec Bruxelles
sur la crise des migrants et sa volonté de peser sur le conflit syrien,
jugent les analystes.
+ Comment la Turquie gère-t-elle cet afflux de réfugiés ?
Quelque 30.000 civils, pour l'essentiel des femmes et des
enfants, font depuis plusieurs jours le siège du poste-frontière turc
d'Oncupinar, dans le froid et une extrême précarité.
Hormis une poignée de blessés à traiter en urgence, les autorités
turques n'ont pas permis à ces réfugiés d'entrer. "Notre objectif pour
l'instant est de maintenir autant que possible cette vague de migrants
au-delà des frontières de la Turquie", a résumé lundi soir le
vice-Premier ministre Numan Kurtulmus.
Des ONG turques ont été autorisées à traverser la frontière pour
organiser en Syrie, avec d'autres ONG étrangères, le séjour des
réfugiés. Tentes, nourriture, couvertures, des tonnes de matériel
transitent chaque jour entre les deux pays.
Malgré cette volonté délibérée de contenir le flux des réfugiés sur le
territoire syrien, le Premier ministre Ahmet Davutoglu a promis qu'ils
pourraient entrer en Turquie "quand ce sera nécessaire".
+ Pourquoi la Turquie a-t-elle fermé sa frontière ?
La Turquie accueille déjà à elle seule 2,7 millions de Syriens. Depuis
la semaine dernière, ses autorités expliquent leur décision en disant
que ce nombre constitue la "limite" de ses capacités d'absorption.
Mais ce refus cache d'autres motivations. Mieux contrôler sa frontière
à l'heure de la menace islamiste, notamment. "Mais la principale raison
est de mettre la pression sur l'Europe pour qu'elle accueille plus de
réfugiés", juge Sinan Ülgen, directeur du Centre d'études sur les
affaires politiques et économiques (Edam) d'Istanbul.
Ankara et l'Union européenne (UE) ont signé en novembre un accord pour
tenter d'enrayer le flot des migrants partant des côtes turques vers la
Grèce. En échange de trois milliards d'euros et d'une relance du
processus en vue de son adhésion, la Turquie s'est engagée à mieux
contrôler ses frontières maritimes et à lutter contre les passeurs.
Mais cet accord n'a eu que peu d'effet. Les Européens exigent des Turcs
qu'ils agissent plus, vite. Les Turcs leur reprochent en retour de ne
pas accueillir assez de réfugiés.
+ Qu'est-ce que la Turquie veut obtenir de l'Europe ?
Dans ce contexte, la tension monte et, en coulisses, les tractations vont bon train.
Le site d'information grec en-ligne euro2day.gr a révélé lundi le
compte-rendu, non démenti, d'une discussion en novembre entre le
président turc Recep Tayyip Erdogan, le président du Conseil européen
Donald Tusk et celui de la Commission Jean-Claude Juncker, notamment
sur le montant de l'aide européenne.
"On peut ouvrir les portes vers la Grèce et la Bulgarie quand on veut,
et on peut aussi faire monter les réfugiés dans des cars", a menacé M.
Erdogan.
Les Turcs ont en outre peu goûté l'appel à l'ouverture de leurs
frontières aux déplacés d'Alep lancé par l'UE au nom d'un "devoir
moral".
Le quotidien proche du gouvernement turc Sabah a réagi par un éditorial
au vitriol. "Ces dirigeants européens qui blâment la Turquie à chaque
tragédie concernant les réfugiés devraient réaliser que l'agitation
sociale qu'ils connaissent n'est rien comparé à ce qu'elle sera lorsque
le compte-gouttes sera devenu inondation", écrit-il mardi.
"La Turquie veut obtenir plus de concessions, notamment plus d'argent
de l'UE", résume Marc Piérini, ex-ambassadeur de l'UE à Ankara, et
chercheur à la fondation Carnegie Europe, "c'est un marchandage pas
très glorieux, notamment pour l'Europe qui a mis sous le tapis ses
valeurs de démocratie et de liberté".
+ Les Turcs utilisent-ils cette crise pour d'autres raisons ?
Certains voient dans l'accueil des réfugiés à la frontière syro-turque
une esquisse des fameuses "zones de sécurité" qu'Ankara réclame depuis
des mois, sans succès.
"Elles ne peuvent être que provisoires", tempère M. Ülgen. "La Turquie
finira par ouvrir sa frontière car elle n'a pas les moyens seule
d'entretenir ces zones, surtout depuis l'entrée en jeu des Russes aux
côtés des troupes syriennes".
Autre intérêt pour la Turquie, la zone d'Azaz où se concentrent les
déplacés coupe la route vers l'ouest des Kurdes de Syrie, considérés
par Ankara comme des "terroristes".
"Si les Turcs veulent créer une zone de sécurité, ce n'est pas pour le
bonheur des réfugiés", relève M. Piérini, "mais simplement pour
empêcher que toute leur frontière ne soit occupée par les Kurdes".
(AFP, 9 février
2016)
Europalia Turquie : bilan mitigé
Bien que de moindre envergure que les éditions précédentes, le festival
Europalia Turquie a fermé ses portes sur un bilan mitigé, avec tout de
même 108 000 visiteurs pour les trois expositions phare : "Tout comme
pour le secteur culturel dans son ensemble, les menaces terroristes,
les grèves (du rail) et le contexte international ont eu un impact
négatif sur nos chiffres de fréquentation", écrivent les organisateurs,
ajoutant :
"La situation en Turquie et au Proche-Orient a elle aussi
indubitablement joué un rôle dans la perception du festival auprès
d'une partie de la presse et du public." La personnalité controversée
du président Erdogan, présent à l'inauguration, a accentué les limites
d'un exercice où se mêlent culture, diplomatie et business.
Une ultime controverse est née d'un dossier pédagogique relatif à
l'expo Anatolia et qui ne mentionnait pas le génocide arménien. Cap à
présent sur l'Indonésie en 2017 pour une 26e édition qu'on espère plus
sereine. (Vif/L'Express, François Janne d'Othée, 9 févr 2016)
L'UE d'accord sur le financement d'un fonds de 3 milliards d'euros pour la Turquie
L'UE a approuvé mercredi les modalités du financement d'un fonds d'aide
de trois milliards d'euros destiné aux 2,5 millions de réfugiés syriens
vivant en Turquie, promis en contrepartie de l'aide d'Ankara pour
freiner les flux migratoires vers l'Europe.
Ce feu vert des 28 Etats membres, bloqué depuis des semaines par
l'Italie, intervient quelques heures seulement avant l'ouverture d'une
importante conférence de donateurs pour la Syrie à Londres.
"L'argent que nous mettons sur la table va directement bénéficier aux
réfugiés syriens en Turquie. Il aidera notamment à améliorer leur accès
à l'éducation et à la santé", a expliqué le vice-président de la
Commission européenne, Frans Timmermans.
Ce fonds doit être financé pour deux milliards d'euros par les Etats membres et pour un milliard par le budget de l'UE.
L'Italie bloquait depuis des semaines la mise en place de ce volet
crucial de l'accord entre l'UE et Ankara conclu fin novembre pour
amener la Turquie à mieux endiguer l'afflux de migrants.
Le contentieux avait même figuré sur l'agenda de la rencontre entre le
Premier ministre italien Matteo Renzi et la chancelière allemande
vendredi dernier à Berlin. Angela Merkel en avait profité pour appeler,
aux côtés de M. Renzi, à une mise en oeuvre "urgente" de ce fonds,
alors que les flux de migrants quittant les côtes turques pour la Grèce
ne montrent aucun signe d'essoufflement.
Selon plusieurs sources diplomatiques à Bruxelles, Rome demandait des
garanties à la Commission européenne afin d'éviter que sa contribution
au fonds ne vienne alourdir son déficit, qui doit rester sous la barre
des 3% du Produit intérieur brut (PIB) en vertu du Pacte de stabilité
et de croissance européen.
L'Italie semble avoir obtenu gain de cause puisqu'une mention explicite
en ce sens figure dans les "termes de référence" du fonds. Ce texte
stipule que "la Commission européenne déclare que les contributions
nationales (...) ne seront pas prises en compte pour le calcul du
déficit d'un Etat membre au titre du Pacte de stabilité et de
croissance", a affirmé une source diplomatique à l'AFP.
- 'Effort extraordinaire' -
L'Italie devra contribuer à hauteur de 224 millions d'euros. Matteo
Renzi, dont le pays est, avec la Grèce, géographiquement en première
ligne dans la crise migratoire, réclame que les dépenses liées à
l'immigration fassent l'objet de "flexibilité" dans les calculs
budgétaires de Bruxelles.
Le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, a fait miroiter à
l'automne une certaine clémence pour les Etats "faisant un effort
extraordinaire".
Après avoir rendu un avis mitigé en novembre, Bruxelles doit donner au
printemps son verdict final sur le budget italien 2016, qui prévoit
moins d'impôts et davantage de mesures de relance et donc un creusement
du déficit public à 2,4% du PIB.
L'objectif s'inscrit certes dans les clous européens, mais la
Commission s'inquiète du possible déraillement du processus de
désendettement, tandis que la dette publique italienne (132% du PIB en
2016) est l'une des plus élevées d'Europe.
Avec la création du fonds, les Européens espèrent donner un nouvel élan à l'accord conclu fin novembre avec la Turquie.
"Je salue les mesures déjà prises par les autorités turques pour donner
accès au marché du travail pour les réfugiés syriens et réduire les
flux", a réagi M. Timmermans.
Il avait regretté le mois dernier que "le nombre de gens qui arrivent
en Grèce" depuis les côtes turques soit "toujours beaucoup trop élevé".
La France doit apporter 309 millions d'euros au fonds, l'Allemagne 427 millions et la Grande-Bretagne 327 millions.
Les dirigeants du monde entier sont attendus jeudi à Londres à une
conférence des donateurs pour la Syrie, avec pour ambition de
recueillir les 8,4 milliards de dollars (7,7 milliards d'euros) d'aide
jugés nécessaires par l'ONU, notamment pour soutenir les pays voisins -
Turquie, Liban et Jordanie - qui accueillent quatre millions de
réfugiés.
(AFP, 3 février
2016)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Erdogan exige l'exclusion des Kurdes de l'accord de cessez-le-feu
La milice kurde de Syrie, que la Turquie considère comme "terroriste",
doit être exclue de l'accord de cessez-le-feu prévu en Syrie, tout
comme les jihadistes du groupe État islamique (EI) et du Front
Al-Nosra, a déclaré mercredi le président turc.
La trêve, dont les modalités ont été définies par Moscou et Washington,
doit débuter vendredi à 22H00 GMT. Le régime de Damas a donné son
accord au projet, que l'opposition a accepté sous conditions.
"Comme l'EI et Al-Nosra, le PYD (Parti de l'union démocratique,
principale formation kurde en Syrie) et les YPG (Unités de protection
du peuple, son bras armé), qui sont tout autant des organisations
terroristes, doivent être exclus de cette trêve", a affirmé Recep
Tayyip Erdogan lors d'un discours devant des élus dans son palais
d'Ankara.
"On ne peut pas faire de distinction entre +bon+ et +mauvais+
terroristes en Syrie", a continué l'homme fort de Turquie, appelant la
communauté internationale à reconnaitre le PYD et les YPG comme des
mouvements terroristes.
"Pour que cet état de choses soit accepté, est-ce que le PKK-PYD doit
faire exploser ses bombes non pas à Ankara mais dans d'autres
capitales", s'est interrogé Tayyip Erdogan.
Les dirigeants turcs ont attribué l'attentat survenu le 18 février dans
le centre d'Ankara et qui ont coûté la vie à 29 personnes à ces
mouvements, avec le soutien des rebelles kurdes de Turquie, le Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) auquel ils sont liés.
Le PYD et le PKK ont démenti, tandis qu'une faction kurde radicale,
proche du PKK, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), ont
revendiqué l'attentat visant des véhicules militaires.
M. Erdogan a salué la trêve mais émis de sérieux doutes sur sa viabilité.
"Nous accueillons bien évidemment avec satisfaction l'accord sur un
cessez-le-feu en Syrie. Mais dans le passé on a essayé de berner
l'opinion internationale par des démarches similaires", a estimé M.
Erdogan.
L'artillerie turque bombarde par intermittence depuis plus d'une
semaine les positions des YPG aux alentours d'Azaz (nord de la Syrie)
et ses environs, proche de sa frontière, en riposte, selon Ankara, à
des tirs de cette milice qui a profité de l'offensive du régime à Alep
(nord) soutenu par les rais aériens de la Russie, pour prendre le
contrôle de nouveaux territoires près de la frontière turque.
Les Etats-Unis - qui soutiennent militairement les YPG, en première
ligne du combat contre l'EI -, l'Union européenne ou la France ont
exhorté Ankara à mettre un terme à ces frappes.
Depuis 2011, le conflit en Syrie a fait plus de 260.000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). (AFP, 24 février
2016)
L'OTAN dans une mer Egée très disputée entre deux de ses membres
Pour sa mission de surveillance en mer Égée censée réduire l'activité
des passeurs de migrants en Turquie, l'OTAN va naviguer dans une mer
aux espaces très disputés entre deux de ses plus anciens membres, la
Grèce et la Turquie.
Les délimitations d'espaces maritimes et aériens respectifs y tendent
encore régulièrement les relations entre les deux pays, à l'histoire
commune déjà très agitée.
Car les îles les plus orientales de la Grèce (Lesbos, Samos, Kos...),
celles justement où ont débarqué depuis 2015 près d'un million de
migrants et réfugiés, tandis qu'un millier de migrants se sont noyés,
sont tout proches de la Turquie.
La largeur des eaux territoriales grecques est fixée à 6 milles (11
km), mais Athènes se réserve le droit d'en revendiquer 12, ce que la
Turquie refuse, estimant que cela transformerait l'Égée "en mer
grecque".
En 1996, dans ce contexte, les deux pays ont failli en venir aux armes
sur la propriété des îlots Imia/Kardak qu'ils revendiquent chacun.
De même, la Grèce réclame 10 milles d'espace aérien autour de ses
côtes, quand la Turquie n'en reconnaît que 6, ce qui multiplie les cas
de violation rapportés par la Grèce.
La semaine dernière, l'agence grecque ANA a rapporté une vingtaine de
violations de l'espace aérien grec en quelques heures par des chasseurs
turcs, qui ont été interceptés par la chasse grecque.
En novembre, à l'issue du sommet UE-Turquie, le Premier ministre grec
Alexis Tsipras avait publié sur Twitter une série de propos qu'il y
avait tenus sur ce thème à son homologue turc Ahmed Davutoglu.
D'abord une allusion au chasseur russe que venait d'abattre la Turquie
sur sa frontière syrienne : "Heureusement que nos pilotes ne sont pas
aussi nerveux que les vôtres". Et ensuite un constat de l'impuissance
générale à empêcher le trafic de migrants et les noyades en Égée, alors
que "nous dépensons des milliards en armements, vous pour violer
l'espace aérien, nous pour vous intercepter".
- 'Revendications absurdes' -
Dans le courant du mois, dans le cadre de ces querelles, l'avion
militaire utilisé par M. Tsipras pour une visite en Iran a dû modifier
sa route, les Turcs émettant des réserves au fait qu'il se ravitaille
sur l'île grecque de Rhodes.
Malgré ces différends, les deux pays, membres de l'OTAN depuis 1952,
ont rejoint l'Allemagne dans sa demande d'une mission alliée en Égée.
"L'UE voulait un moyen sûr et incontestable d'informer la garde-côte
turque des mouvements de passeurs", explique Angelos Syrigos,
enseignant en droit international à l'université Panteio d'Athènes,
observant que l'Agence européenne de surveillance des frontières,
"Frontex n'a quant à elle aucune autorité pour surveiller les côtes
turques".
Les détails de l'opération seront finalisés "dans les prochains jours",
mais d'ores et déjà, explique une source de l'OTAN, "le groupe maritime
permanent de l'OTAN numéro 2, composé de cinq navires allemand,
canadien, italien, grec et turc, est déployé dans les eaux
internationales de la mer Égée" et a commencé à mener des opérations de
surveillance.
Les unités grecque et turque resteront dans leurs eaux respectives durant l'opération.
"Nous avons demandé que cela figure spécifiquement dans l'accord, de
sorte que l'OTAN et toute cette opération ne soient pas mêlées aux
divergences que la Turquie n'aurait pas manqué de soulever", a assuré
récemment le ministre grec de la Défense, Panos Kammenos, évoquant "les
revendications absurdes" de la Turquie en Égée.
Toute cette opération se met en place alors que les arrivées en UE de
réfugiés et migrants ne semblent pas devoir se tarir cette année, selon
Fabrice Leggeri, le directeur de Frontex.
Les navires de l'OTAN s'ajoutent à ceux des garde-côtes grecs et turcs, de Frontex, ou des ONG.
Une affluence de navires qui inquiète le ministre de la Politique
migratoire, Yannis Mouzalas, alors qu'en octobre, près de Lesbos, huit
migrants s'étaient noyés dans une collision accidentelle avec un navire
des garde-côtes grecs venus les secourir.
"Nous devons être très prudents au cours d'une opération aussi massive.
Les erreurs en mer sont dangereuses", a déclaré le ministre, ancien
membre de Médecins du Monde.
(AFP, 21 février
2016)
Le Conseil de sécurité de l'ONU critique les frappes turques
Les membres du Conseil
de sécurité de l'ONU ont "exprimé leur inquiétude" devant les frappes
turques contre les milices kurdes dans le nord de la Syrie, a déclaré
mardi le président du Conseil, l'ambassadeur vénézuélien Rafael Ramirez
Carreno.
Le Conseil a eu des consultations à huis clos mardi matin sur les
activités militaires turques en Syrie, à la demande de la Russie.
"Les membres du Conseil ont exprimé leur inquiétude à propos des
attaques de le Turquie dans le nord de le Syrie", a déclaré
l'ambassadeur vénézuélien.
Ils "sont tombés d'accord pour demander à la Turquie de respecter le droit international", a-t-il ajouté.
Le Conseil n'a cependant pas publié de déclaration formelle condamnant les tirs d'artillerie turcs.
Les 15 pays membres du Conseil ont exprimé "des niveaux différents de
préoccupation (...) mais tout le monde était d'accord" pour critiquer
ces frappes, a-t-il souligné.
L'ambassadeur syrien Bachar al-Jaafari, dont le pays avait demandé au
Conseil de condamner une violation par la Turquie de sa souveraineté,
s'est réjoui de cette "unanimité" des 15 pays membres à "se déclarer
inquiets de l'attitude irresponsable de la Turquie".
Depuis plusieurs jours, l'artillerie turque bombarde les positions
tenues à sa frontière avec la Syrie par les Unités de protection du
peuple (YPG) kurdes, les milices du Parti de l'union démocratique
(PYD), qu'Ankara considère comme des "organisations terroristes".
Les Etats-Unis et la France, pourtant alliés d'Ankara au sein de
l'Otan, ainsi que le gouvernement syrien et la Russie avaient déjà
condamné individuellement ces bombardements turcs.
(AFP, 16 février
2016)
Washington exhorte la Turquie à cesser de frapper les Kurdes
Les Etats-Unis ont exhorté samedi la Turquie à cesser ses tirs
d'artillerie visant des forces armées des Kurdes de Syrie et celles du
régime syrien, dans le nord de ce pays en guerre.
"Nous avons pressé les Kurdes syriens et d'autres forces affiliées aux
YPG (les Unités de protection du peuple kurde liées au PYD, le Parti
kurde de l'union démocratique, Ndlr) à ne pas profiter de la confusion
en s'emparant de nouveaux territoires. Nous avons aussi vu des
informations concernant des tirs d'artillerie depuis le côté turc de la
frontière et avons exhorté la Turquie à cesser ces tirs", a protesté le
porte-parole du département d'Etat, John Kirby.
Il réagissait à des informations de l'agence de presse officielle
turque Anatolie annonçant que l'armée turque avait frappé samedi des
cibles du PYD et du régime syrien dans deux incidents séparés.
"Nous sommes inquiets de la situation au nord d'Alep et nous nous
efforçons de faire baisser les tensions de tous les côtés", a assuré M.
Kirby, actuellement à Munich avec son ministre des Affaires étrangères
John Kerry pour une conférence consacrée à la guerre en Syrie qui a
accouché jeudi soir d'un accord international en vue d'une "cessation
des hostilités" en Syrie d'ici une semaine.
"La Turquie et le YPG partagent la même menace posée par l'EI", le groupe jihadiste Etat islamique, a souligné M. Kirby.
Washington est dans une situation inconfortable car il est allié
d'Ankara au sein de l'Otan et de la coalition internationale contre
l'EI, mais il soutient dans le même temps les Kurdes syriens dans leur
lutte contre les jihadistes dans le nord de la Syrie.
Cela a provoqué la semaine dernière la colère du président turc Recep
Tayyip Erdogan qui a accusé les Etats-Unis d'avoir créé une "mare de
sang" en s'alliant avec les Kurdes de Syrie.
La Turquie considère le PYD et les YPG comme des organisations
"terroristes", étroitement liées aux rebelles du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK) qui se livrent depuis 1984 à une guérilla meurtrière
sur le sol turc.
En revanche, le département d'Etat a rappelé ces derniers jours que
s'il considérait également le PKK comme une "organisation terroriste
étrangère", ce n'était pas le cas du PYD et des YPG en lutte contre
l'Etat islamique.
(AFP, 13 février
2016)
Berlin, Ankara et Athènes veulent une mission de surveillance de l'Otan
L'Allemagne, la Turquie et la Grèce ont demandé mercredi aux autres
pays de l'Otan leur accord pour une mission de surveillance en mer Egée
afin d'avoir une "vision claire" de l'activité des passeurs de
migrants, selon une source gouvernementale allemande.
"L'Allemagne, la Grèce et la Turquie ont fait une demande commune d'une
mission de surveillance en mer Egée", a indiqué cette source à
Bruxelles.
L'objectif est d'avoir "une vision claire de la situation sur la côte
turque", où l'activité des passeurs de migrants est florissante, grâce
au partage en temps réel de renseignements, a-t-elle précisé.
Si une telle opération de surveillance frontalière voyait le jour, ce
serait une première pour l'Otan, organisation militaire défensive qui
avait jusqu'à ce jour refusé de s'impliquer directement dans la grave
crise migratoire que connaît l'Europe, sans précédent depuis la
deuxième guerre mondiale.
Cette proposition a été soumise au secrétaire général de l'Otan, Jens
Stoltenberg, qui en informera jeudi les 28 ministres de la Défense de
la coalition militaire menée par les Etats-Unis, réunis à Bruxelles,
dans l'espoir qu'ils puissent l'endosser dans la foulée.
L'opération doit ensuite encore être mise sur pied par les autorités
militaires de l'organisation, où toute décision nécessite le consensus.
Berlin, Athènes et Ankara espèrent que "ça ira vite", selon la source
allemande.
L'Allemagne dirige actuellement un groupe de navires de guerre de
l'Otan croisant en Méditerranée orientale, qui seraient engagés pour
cette opération destinée à compléter le travail de l'agence européenne
de surveillance des frontières de l'Union européenne, Frontex.
Si elle est mise sur pied, la future opération serait commandée par
l'Allemagne. Des navires militaires grecs et turcs y participeraient,
mais ils opéreraient chacun dans leurs eaux territoriales nationales.
Le Danemark a également prévu de contribuer avec un vaisseau, selon la
source gouvernementale.
Le patron de l'Otan avait assuré mardi que les ministres de la Défense
étudieraient "très sérieusement" la demande, formulée la veille à
Ankara par la chancelière Angela Merkel et le Premier ministre turc
Ahmet Davutoglu.
Certains pays membres de l'Otan sont réticents. Ils craignent que
l'envoi de marins dans cette zone, obligés en vertu du droit de la mer
de secourir toute embarcation en perdition, encourage encore davantage
de migrants - dont de nombreux Syriens chassés par la guerre - à
prendre la mer.
Mais selon la source allemande, la Turquie a accepté que les personnes
secourues en mer durant cette opération navale soient renvoyées sur son
sol. (AFP, 10 février
2016)
Erdogan accuse Washington d'avoir créé une "mare de sang"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a violemment dénoncé mercredi le
soutien militaire des Etats-Unis aux Kurdes de Syrie, qu'il considère
comme des "terroristes", en affirmant que la politique de Washington
avait fait de la région une "mare de sang".
"Depuis que vous refusez de les reconnaître (comme une organisation
terroriste, ndlr), la région s'est transformée en une mare de sang", a
lancé M. Erdogan à l'adresse des Américains, lors d'un discours
prononcé à Ankara devant des élus locaux.
"Hey, l'Amérique ! Vous ne pouvez pas nous forcer à reconnaître le PYD
(Parti de l'union démocratique) ou les YPG (Unités de protection du
peuple, la milice du PYD). Nous les connaissons très bien, autant que
nous connaissons Daech (le groupe Etat islamique)", a poursuivi le chef
de l'Etat islamo-conservateur turc.
Depuis des mois, le soutien militaire apporté par les Etats-Unis au PYD
et aux YPG, en pointe dans le combat contre l'EI, nourrit les tensions
entre Washington et Ankara.
La Turquie considère ces deux mouvements comme des organisations
"terroristes", étroitement liées aux rebelles du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK) qui mènent une guérilla meurtrière sur le sol turc
depuis 1984.
Mardi, l'ambassadeur des Etats-Unis en Turquie John Bass a été
convoqué au ministère turc des Affaires étrangères après des
déclarations la veille du porte-parole du département d'Etat américain
affirmant que le PYD n'était pas un mouvement "terroriste".
Au vu de ces déclarations, M. Erdogan s'est une nouvelle fois interrogé
mercredi sur le partenariat de son pays avec les Etats-Unis.
"Je ne comprends pas. Ils (les Etats-Unis) restent silencieux quand
nous répétons (que le PYD est un groupe +terroriste+) et ils disent
+nous ne les considérons pas comme ça+ derrière notre dos", s'est
insurgé l'homme fort de Turquie.
Le gouvernement turc redoute que le soutien militaire américain ne
permette aux Kurdes syriens, qui contrôlent déjà une large partie de
l'extrême nord de la Syrie le long de la frontière turque, d'étendre
encore leur influence. (AFP, 10 février
2016)
L'ambassadeur américain en Turquie convoqué pour un commentaire sur le PYD
L'ambassadeur des Etats-Unis à Ankara a été
convoqué mardi au ministère turc des Affaires étrangères après des
déclarations la veille de la diplomatie américaine réaffirmant que le
principal parti kurde de Syrie n'était pas "terroriste", ont rapporté
les médias.
Les autorités turques, qui considèrent le Parti de l'union démocratique
(PYD) comme un groupe "terroriste", lui ont fait part de leur "malaise"
après que le porte-parole du département d'Etat américain John Kirby
eut rappelé lundi que le PYD n'était pas aux yeux de Washington un
groupe "terroriste", selon le quotidien Hürriyet citant des diplomates
turques.
Mardi, l'intéressé, M. Kirby, a confirmé que l'ambassadeur des
Etats-Unis en Turquie John "Bass avait rencontré aujourd'hui des hauts
responsables officiels turcs". Mais il n'est pas entré dans les détails
de "conversations diplomatiques" sur la "complexité de la lutte contre
le (groupe) Etat islamique en Syrie".
Interrogé lundi, M. Kirby avait répondu: "comme vous le savez, nous ne
considérons pas le PYD comme une organisation terroriste".
"Notre politique n'a pas changé là-dessus. En revanche, nous
considérons le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) comme une
organisation terroriste étrangère", a réaffirmé, mardi, le porte-parole
de la diplomatie américaine.
Depuis plusieurs mois, le soutien militaire apporté par les Etats-Unis
au PYD et à ses milices, les Unités de protection du peuple (YPG),
constitue une source de frictions récurrente entre Washington et Ankara.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en était irrité la semaine
dernière devant la presse, en dénonçant la visite rendue récemment aux
YPG qui contrôlent la ville syrienne de Kobané par Brett McGurk,
l'émissaire du président américain Barack Obama pour la coalition
internationale anti-jihadiste.
"Comment peut-on (vous) faire confiance ? Est-ce que je suis votre
partenaire ? Ou alors ce sont les terroristes de Kobané ?", avait lancé
M. Erdogan.
Grâce au soutien militaire de la coalition dirigée par Washington, les
Kurdes syriens ont repoussé il y a un an l'offensive de l'EI sur Kobané.
Malgré les critiques, Ankara s'était refusé à prêter main forte aux
combattants des YPG, considérés comme la branche syrienne du PKK, qui
mène depuis 1984 une rébellion meurtrière sur le sol turc.
"Le PYD est une organisation terroriste. Les YPG sont une organisation
terroriste. Le PYD est ce que le PKK est", avait insisté M. Erdogan
devant les journalistes.
Le gouvernement turc redoute que le soutien militaire américain ne
permette aux Kurdes syriens, qui contrôlent déjà une large partie de
l'extrême nord de la Syrie le long de la frontière turque, d'étendre
encore leur influence.
Officiellement, l'administration américaine salue quasiment
quotidiennement la contribution de l'allié turc à la coalition
internationale contre l'EI. Dans le privé, des diplomates ne cachent
pas les frictions qui affleurent entre Washington et Ankara sur la
meilleure manière de combattre les jihadistes.
(AFP, 9 février
2016)
NATO Formulation for Refugees from Merkel, Davutoğlu
Prime Minister Ahmet Davutoğlu and German Chancellor Angela Merkel
coming to Turkey to discuss refugee crisis as the main agenda item have
held a press statement following bilateral talks. They decided to call
NATO to intervene.
Here are some headlines from Davutoğlu’s speech:
No one can expect Turkey to take upon itself the refugee crisis by
thinking ‘Turkey accepts Syrian refugees anyway and take all upon
itself’. We see all sorts of human trafficking equal to terrorism as a
crime against humanity.
There is NATO Defense Ministers Meeting on Thursday. Turkey and Germany
will together suggest NATO to step with respect to all consequences of
influx of refugees from Syria and make a joint endeavor for NATO
mechanisms such as monitoring, observing to be used effectively in
border and Aegea.
We have reached a consensus on 10 important subjects to act in
cooperation. Turkey and Germany will perform collectively on illegal
[border] crossings. AFAD (Disaster and Emergency Management Authority)
and German technical aid group will work together in helping the
refugees on the border.
Merkel spoke as follows:
Thousands flee Russian bombardment. Russia had announced that it will
cease any sort of attacks against NGOs. When we look at the
Turkey-Syria border, we see people there are in fear.
We will provide people in those camps all kinds of help. There will be
cooperation amongst security forces. We will battle especially human
trafficking. Works will be carried out for return of the refugees.
There will be a payment of 3 billion euro. We want it as well to be
rapid.
Preparationw should be made on legal basis. We want Syrians to come to
Europe by generating capacity as large as possible. It doesn’t mean
that we will accept every refugee from Turkey. There are traffickers
among them, we want to prevent human trafficking. It is important to be
close to homeland for the Syrians. We will tackle this in NATO meeting.
During the talk between Merkel and Davutoğky, 11 refugees in Dikili
district of İzmir province and 24 refugees in Edremit Bay have lost
their lives as a result of their ships’ sinking. (BIA, February 8, 2016)
Erdoğan's blackmail to US: Choose either Turkey or the PYD
In one of his strongest remarks to date, Turkish
President Recep Tayyip Erdoğan has lambasted the US after a senior
official's visit last week to the northern Syrian town of Kobani, which
is under the control of the Kurdish Democratic Union Party (PYD), and
called on Washington to choose either Turkey or "terrorists in Kobani"
as a partner.
Erdoğan directed severe criticism at the visit to
the town by Brett McGurk, US President Barack Obama's special envoy for
the anti-Islamic State in Iraq and the Levant (ISIL) coalition. The
visit came at a time where Geneva peace talks were taking place, and
the Turkish president declared that the US should make a choice between
the PYD and Turkey.
Erdoğan has called on the US and the European Union
to list the major Syrian Kurdish political party and its armed wing as
terrorist organizations over their affiliation with the Kurdistan
Workers' Party (PKK), which is fighting against the Turkish state and
which is regarded as a terrorist group by Washington and Brussels.
"Do you accept the PKK as a terrorist organization?
Then why don't you list the PYD and [People's Protection Units] YPG as
terrorist organizations, too?" Erdoğan asked while speaking to
reporters on Friday on board a plane en route to Turkey from a
week-long Latin America tour
This is not the first time Erdoğan has made such a
call. His and other senior Turkish leaders' calls reflect a split
between Ankara and its allies over how to treat the Syrian Kurdish
party and its armed faction. (TODAY'S
ZAMAN, Feb 6, 2016)
Un drone américain s'écrase dans le sud-est de la Turquie
Un drone Predator américain armé utilisé dans les opérations contre le
groupe Etat islamique s'est écrasé dans la nuit de mardi à mercredi
dans une zone inhabitée du sud de la Turquie, a-t-on appris mercredi
auprès de l'US Air Force.
L'hypothèse privilégiée pour l'instant est celle d'une "défaillance
mécanique", a déclaré le capitaine Lauren Ott, porte-parole de l'US Air
Force en Europe.
"Une enquête plus approfondie aura lieu pour déterminer la cause exacte" de l'accident, a-t-elle ajouté.
Le drone qui était parti de la base d'Incirlik en Turquie était armé
mais les autorités américaines et turques "ont pu récupérer l'armement
sur le lieu de l'accident", a-t-elle précisé.
Long d'environ 8 mètres, le MQ-1 Predator construit par General Atomics
est avec le MQ-9 Reaper le drone de référence dans l'armée américaine.
Il est capable de mener des missions de reconnaissance et d'attaque
avec des missiles Hellfire guidés au laser et dispose d'un rayon
d'action de 1.250 kilomètres.
Sur-utilisé au point de causer des problèmes de surmenage chez les
pilotes américains, il est un outil clef de la lutte contre les
jihadistes de l'Etat islamique. Il est notamment déployé pour les
missions d'élimination des chefs jihadistes.
L'armée américaine avait également perdu deux Predator en octobre, en Irak et en Turquie.
(AFP, 3 février
2016)
Rencontre entre combattants kurdes et hauts responsables occidentaux
Une délégation incluant l'envoyé spécial américain pour la lutte contre
le groupe Etat islamique (EI) a rencontré en Syrie des membres d'une
alliance kurdo-arabe combattant les jihadistes, ont indiqué dimanche à
l'AFP des sources proches du dossier.
Cette visite serait la première d'un haut responsable américain en Syrie depuis le début de la guerre dans ce pays en 2011.
Brett McGurk, l'envoyé spécial du président américain Barack Obama pour
la coalition internationale combattant l'EI en Syrie et en Irak, était
accompagné de hauts responsables français et britanniques, ont indiqué
ces sources à l'AFP.
Les discussions avec de hauts responsables des Forces démocratiques
syriennes (FDS), regroupant des combattants arabes et kurdes syriens,
ont eu lieu samedi dans la ville de Kobané, contrôlée par les Kurdes et
située au nord de la Syrie près de la frontière turque.
Elles ont porté sur "les plans militaires" pour lutter contre l'EI, a
indiqué à l'AFP une source kurde proche de la délégation participant à
cette rencontre.
Cette rencontre a été confirmée à l'AFP par une deuxième source kurde sur le terrain.
Contacté par l'AFP, le département d'Etat américain n'a pas pu dans
l'immédiat confirmer ou infirmer la tenue de cette rencontre.
Les FDS sont composées principalement des Unités de protection du
peuple kurde (YPG), une puissante milice de Kurdes syriens qui s'est
révélée être une des plus efficaces contre l'EI. Elles comptent
également des unités composées d'Arabes syriens, musulmans et chrétiens.
Cette rencontre intervient alors que les Kurdes syriens ont été exclus
des négociations de paix indirectes qui démarrent lundi à Genève entre
le régime du président syrien Bachar al-Assad et l'opposition sous
l'égide de l'ONU.
La Turquie s'oppose farouchement à leur présence à la table des
négociations, les accusant de soutenir le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) qui mène une guérilla en Turquie.
Malgré cela, les FDS bénéficient du soutien appuyé sur le terrain de la
coalition internationale anti-EI menée par les Etats-Unis.
Pour l'analyste Mutlu Civiroglu, basé aux Etats-Unis et spécialiste des
affaires kurdes, la visite de l'envoyé spécial de Barack Obama vise à
"calmer la colère des Kurdes" après leur exclusion des pourparlers de
Genève.
Elle a pour objectif de "leur donner l'assurance qu'ils ne sont pas
ignorés et qu'ils auront une part dans le processus", a-t-il ajouté.
Des sources kurdes avaient indiqué plus tôt à l'AFP que le secrétaire
d'Etat adjoint américain Tony Blinken avait eu un entretien
téléphonique avec le chef du Parti de l'Union démocratique kurde de
Syrie (PYD, branche politique de l'opposition kurde) Saleh Muslim au
sujet des pourparlers de paix.
(AFP, 31 janvier
2016)
Relations
régionales / Regional Relations
La Turquie peu "optimiste" sur la trêve, menace les Kurdes
La Turquie a salué mardi le projet
américano-russe de cessez-le-feu qui devrait entrer en vigueur samedi
en Syrie mais s'est déclarée peu optimiste sur sa portée et promis de
riposter contre la milice kurde si elle était attaquée.
"Je salue cette trêve mais je ne suis pas très optimiste qu'elle sera
respectée par toutes les parties", a déclaré le vice-Premier ministre
turc, Numan Kurtulmus, à un groupe de journalistes.
Le ministre a surtout émis des "réserves" sur sa viabilité compte tenu
des doutes sur une possible poursuite des bombardements aériens de la
Russie.
"Nous espérons que personne ne tentera de procéder à des frappes
aériennes, que personne ne tuera des civils pendant que le
cessez-le-feu est en vigueur. Nous espérons que tous les groupes en
Syrie, y compris l'opposition modérée, prendront part à la
reconstruction du pays à la fin des négociations", a ajouté M.
Kurtulmus.
L'artillerie turque bombarde depuis plus d'une semaine les positions
des forces kurdes du YPG (unités de protection du peuple) aux alentours
d'Azaz (nord de la Syrie) et ses environs, proche de sa frontière, en
riposte, selon Ankara, à des tirs de cette milice, conformément aux
règles d'engagement établis par Ankara.
Sur ce point, M. Kurtulmus a prévenu que la Turquie continuera "si
nécessaire" de riposter aux tirs provenant de la Syrie même lorsque la
trêve entrera en vigueur. "La Turquie défendra son intégrité
territoriale, c'est clair", a-t-il dit.
L'accord russo-américain intervient au moment où la rébellion est
grandement affaiblie après une offensive d'envergure de l'armée appuyée
par l'aviation russe dans la province septentrionale d'Alep, à la
frontière turque.
La Turquie est farouchement hostile au régime de Damas et à son
principal soutien militaire, la Russie. Elle accueille sur son sol 2,7
millions de déplacés qui ont fui la guerre. (AFP, 23 février
2016)
La Russie "regrette" le rejet de sa résolution à l'ONU, va continuer d'aider Damas
La Russie a exprimé samedi ses "regrets" après le rejet au Conseil de
sécurité de l'ONU de son projet de résolution visant à faire cesser les
opérations militaires de la Turquie en Syrie et assuré qu'elle allait
continuer d'aider le régime syrien à combattre les "terroristes".
"Nous ne pouvons qu'exprimer nos regrets que ce projet de résolution
ait été rejeté", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov,
en soulignant que la Russie poursuivrait sa politique visant "à assurer
la stabilité et l'intégrité territoriale" de la Syrie.
"Le Kremlin est préoccupé par la montée des tensions à la frontière
syro-turque", a-t-il indiqué, en qualifiant d'"inacceptables" les tirs
d'artillerie turcs contre les milices kurdes à travers la frontière
avec la Syrie.
La Turquie a étendu ses bombardements à plusieurs secteurs de la
province d'Alep, dans le nord de la Syrie, contrôlés par les forces
kurdes syriennes, qu'elle accuse d'être derrière un attentat meurtrier
à Ankara mercredi.
Cette semaine, Ankara a également plaidé pour une intervention
militaire terrestre de la coalition internationale en Syrie, rendant
encore un peu plus improbable la perspective d'une trêve dans les
combats. Pour l'instant, la coalition ne mène que des raids aériens
visant le groupe jihadiste Etat islamique.
La Russie, alliée du régime syrien, avait convoqué vendredi soir des
consultations d'urgence au Conseil de sécurité de l'ONU pour soumettre
un texte demandant à Ankara de cesser ses tirs sur les milices kurdes
et d'abandonner ses projets d'offensive terrestre en Syrie.
Mais la France, les Etats-Unis et d'autres pays membres du Conseil ont rejeté ce projet de résolution, selon des diplomates.
Les Occidentaux, notamment l'Union européenne et Washington, tout comme
Ankara exhortent également la Russie à cesser ses bombardements en
Syrie qu'ils considèrent comme des attaques visant en premier lieu
l'"opposition modérée".
La Russie, qui mène des frappes aériennes en Syrie depuis fin
septembre, à la demande du régime syrien, va continuer d'aider Damas à
combattre les "terroristes", a assuré pour sa part M. Peskov.
"La Russie poursuit sa ligne politique conséquente visant à apporter de
l'assistance et à aider les forces armées syriennes dans leur offensive
contre les terroristes", a-t-il souligné.
Les forces gouvernementales syriennes, appuyées par l'aviation russe,
ont lancé début février une offensive d'envergure qui leur a permis de
reprendre des territoires au nord d'Alep, mais qui a provoqué un exode
massif.
Alors que le conflit qui a fait 260.000 morts depuis 2011 et poussé des
millions de personnes à l'exil, s'apprête à entrer dans sa sixième
année, les espoirs de paix apparaissent plus minces que jamais, comme
l'a reconnu l'émissaire de l'ONU, Staffan de Mistura. (AFP, 20 février
2016)
La Russie dénonce une politique "provocatrice" d'Ankara qui bombarde la Syrie
La Russie s'est déclarée "gravement préoccupée" lundi après les
bombardements menés par l'artillerie turque sur les positions kurdes en
Syrie, dénonçant une politique "provocatrice" d'Ankara qui constitue
"une menace pour la paix".
"Moscou exprime sa plus grande préoccupation face aux actions
agressives des autorités turques", a indiqué le ministère russe des
Affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant y voir un "soutien non
voilé au terrorisme international".
La Russie insistera pour soumettre cette question au Conseil de
sécurité de l'ONU, afin que soit "clairement évaluée cette politique
provocatrice d'Ankara, qui crée une menace pour la paix et la sécurité
au Proche Orient et au delà", poursuit le communiqué.
Pour la troisième journée consécutive, l'artillerie turque a bombardé
lundi depuis sa frontière des positions kurdes en Syrie en
représailles, selon Ankara, à des tirs venus de l'autre côté, suscitant
l'inquiétude de Washington et de Paris.
Depuis plusieurs mois, le gouvernement turc a mis en garde le Parti de
l'union démocratique (PYD) kurde et son bras armé, les Unités de
protection du peuple (YPG), contre toute velléité de s'installer
durablement à l'ouest du fleuve Euphrate.
Ankara redoute que les Kurdes syriens qui contrôlent déjà une grande
partie du nord de la Syrie n'étendent leur influence à la
quasi-totalité de la zone frontalière.
La diplomatie russe a en outre accusé lundi Ankara de "continuer de
faciliter l'entrée illégale sur le territoire syrien de nouveaux
groupes de jihadistes et de mercenaires armés" via sa frontière.
Le régime de Damas accuse également la Turquie d'avoir envoyé des
troupes régulières et des camions chargés d'armes et de munitions sur
le sol syrien en soutien aux rebelles, ce qu'Ankara a démenti.
Les relations entre Moscou et Ankara sont au plus bas depuis la
destruction fin novembre par l'aviation turque d'un bombardier russe au
dessus de la frontière syrienne. La Russie a depuis décrété une vague
de sanction économiques et accusé la Turquie de se livrer à la
contrebande de pétrole avec l'organisation État islamique (EI). (AFP, 15 février
2016)
Damas condamne les tirs turcs en Syrie, demande à l'ONU d'agir
Le gouvernement syrien a condamné dimanche les bombardements turcs
visant des secteurs principalement contrôlés par les forces kurdes dans
le nord de la Syrie, et appelé l'ONU à agir, rapportent les médias
officiels.
Damas a également accusé Ankara d'avoir permis le passage en Syrie
d'armes et de combattants via le point de passage de Bab al-Salama vers
la province d'Alep, où les forces gouvernementales mènent une vaste
offensive contre les rebelles.
"Le ministère des Affaires étrangères condamne les crimes et les
attaques répétés de la Turquie à l'encontre du peuple syrien et
l'intégrité territoriale de la Syrie", a indiqué l'agence Sana. Il
appelle le Conseil de sécurité de l'ONU à "mettre un terme aux crimes
du régime turc".
Selon le ministère, 12 camions pick-up chargés d'armements lourds et de
munitions sont passés en Syrie depuis la Turquie par le poste-frontière
de Bab al-Salama. Ils "étaient accompagnés d'environ 100 hommes armés,
certains des forces turques et d'autres des mercenaires turcs", a
ajouté Sana en citant le ministère.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a estimé qu'"environ
350 combattants islamistes du groupe Faylaq al-Sham" avaient "traversé
(la frontière) depuis la Turquie" et étaient "entrés dans les localités
de Azaz et Tall Rifaat".
Selon lui, le convoi a démarré dans la localité d'Atmeh, dans la
province d'Idleb tenue par la rébellion, puis est passé en Turquie
avant de revenir en Syrie par Bab al-Salama.
Ce renforcement des forces rebelles intervient au moment où une
alliance de combattants arabo-kurdes, les Forces démocratiques
syriennes (FDS), avance vers les localités rebelles de Azaz et Tall
Rifaat dans le nord de la province d'Alep.
Cette avancée a provoqué la colère de la Turquie qui considère la
composante kurde des FDS -- les Unités de protection du peuple kurde
(YPG)-- comme une branche "terroriste" des rebelles kurdes turcs du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Les Etats-Unis qui soutiennent les FDS dans la lutte contre l'Etat
islamique (EI) ont également appelé les Kurdes et leurs alliés à ne pas
"profiter d'une situation confuse pour s'emparer de nouveaux
territoires". (AFP, 14 février
2016)
Turkey, Israel restart on-and-off talks to mend ties
Turkey and Israel resumed talks for the normalization of relations at a
meeting in Switzerland on Wednesday after a break of two months.
Turkish Foreign Ministry Undersecretary Feridun Sinirlioğlu and Israeli
envoy Joseph Ciechanover headed the two sides' delegations in a meeting
held in Geneva on Wednesday night, Turkish broadcaster NTV reported.
The Israeli daily Haaretz reported earlier in the day that the two
sides were close to an agreement but two issues are yet to be solved:
Israel is not ready to accept Turkey's demand that it enable access to
the Gaza Strip and Israel has demanded that Turkey close down Hamas
offices in Turkey.
The daily's report came after Turkish President Recep Tayyip Erdoğan
hosted Turkish Jewish community leader İshak İbrahimzadeh and a
delegation from the Conference of Presidents of Major American Jewish
Organizations in Ankara on Tuesday.
Diplomatic ties between Turkey and Israel came under strain after May
2010, when Israeli commandos killed eight Turkish citizens and an
American of Turkish origin in international waters on the Mavi Marmara
ship. There were expectations of a breakthrough after senior Turkish
and Israeli officials met in December of last year for talks on mending
ties. The talks, which come as Turkey's relationship has worsened with
Russia, its main gas supplier, have raised hopes of progress in
negotiations to import Israeli natural gas.
(TODAY'S
ZAMAN, Feb 10, 2016)
Les opposants d'Esad en mauvaise posture, les déplacés bloqués à la frontière
Les opposants d'Esad
étaient pris en tenaille lundi par le régime, les forces kurdes et le
groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans le nord de la Syrie, où des
dizaines de milliers de Syriens fuyant les violences étaient toujours
bloqués près de la frontière turque.
Devant le flux des migrants vers l'Europe, notamment ceux venant de la
Syrie en guerre, la chancelière allemande Angela Merkel, en visite en
Turquie, et le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu ont annoncé
vouloir demander l'aide de l'Otan.
Alors que la Turquie n'a pas encore donné son feu vert pour ouvrir
faire entrer les déplacés, elle a dit redouter que les combats dans la
province d'Alep (nord)ne provoquent un nouvel afflux de réfugiés
pouvant atteindre jusqu'à 600.000 personnes à ses frontières.
Une semaine après le début de leur offensive appuyée par les raids de
l'allié russe à Alep, les troupes de Bachar al-Assad se trouvaient pour
la première fois depuis 2013 à une vingtaine de km de la frontière
turque, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Elles
ont progressé vers Tall Rifaat, un des trois derniers fiefs rebelles
dans le nord de la province.
Les insurgés sont désormais "pris en tenaille par l'armée qui progresse
vers le nord, les forces kurdes qui avancent du côté ouest, et l'EI qui
domine l'est", a expliqué le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahmane.
"L armée progresse en rase campagne et coupe les lignes de
communications des rebelles qui décrochent ensuite. La stratégie finale
est de fermer la frontière turque pour priver les rebelles du soutien
logistique", a dit le géographe spécialiste de la Syrie, Fabrice
Balanche.
- 'Nous avons faim et froid' -
"Nous estimons qu'il y a 31.000 nouveaux déplacés dont 80% de femmes et
d'enfants", a affirmé Linda Tom, porte-parole de l'ONU pour les
Affaires humanitaires, à propos des Syriens bloqués dans la localité
syrienne de Bab al-Salama, près de la frontière turque après avoir fui
l'offensive du régime et les raids russes.
Malgré les efforts des ONG qui ont tenté d'organiser leur arrivée dans
des camps déjà installés dans la région, la situation des déplacés face
au poste-frontière turc d'Oncupinar est très difficile.
"Nous avons faim et froid. Les gens dorment dans la rue", a témoigné à
l'AFP, Mohamad Rahma, 15 ans, l'un des rares réfugiés autorisés à
franchir la frontière pour se faire soigner côté turc.
"La situation est terrible", a renchéri un Turc, Necati Yildiz, dont la
fille mariée à un Syrien est bloquée à Bab al-Salama, où des camions
d'une ONG turque acheminent tous les jours vivres et médicaments aux
déplacés.
En difficulté dans son pays pour y avoir autorisé l'accueil de plus
d'un million de migrants en 2015, Mme Merkel a évoqué avec M. Davutoglu
l'entrée en scène de l'OTAN pour mieux contrôler les côtes turques,
d'où des centaines de personnes continuent chaque jour à arriver en
Grèce.
Lundi, un nouveau naufrage a tué 27 migrants au large de la Turquie.
Mais les responsables européens ont aussi demandé à la Turquie de
laisser entrer les déplacés d'Alep, au regard du droit international,
alors que ce pays abrite déjà 2,7 millions de Syriens.
"Vous demandez à la Turquie de contenir le flux de réfugiés vers vos
pays et maintenant vous nous appelez à ouvrir grand notre frontière aux
réfugiés. Vous ne prenez pour des idiots ?" s'est emporté le
vice-Premier ministre turc Alçin Akdogan.
Quoiqu'il en soit, M. Davutoglu a prévenu que son pays ne supporterait
pas à lui seul "tout le fardeau" de l'accueil des réfugiés syriens.
(AFP, 8 février
2016)
Face aux défaites leurs rebelles, l'Arabie et la Turquie pourrait intervenir
La crainte de voir les rebelles syriens écrasés par le régime de Bachar
al-Assad et son allié russe pourrait pousser l'Arabie saoudite à
envoyer un nombre limité de troupes en Syrie, notamment des forces
spéciales, estiment des experts.
Cette intervention se ferait en coordination avec la Turquie, autre
soutien de l'opposition syrienne, estiment ces spécialistes même si la
nature de l'implication turque reste difficile à prédire.
Ryad s'est dit jeudi prêt à envoyer des soldats si la coalition
antijihadistes menée par Washington décidait d'une opération terrestre,
une annonce saluée par les Etats-Unis.
La monarchie saoudienne s'inquiète du sort des groupes rebelles armés
qui combattent le régime du président Assad et qui viennent d'encaisser
plusieurs défaites de taille.
Les rebelles sont quasiment encerclés dans le nord à Alep, la deuxième ville du pays.
"C'est un problème pour l'Arabie saoudite et le Qatar qui ont
massivement investi en Syrie en soutenant l'opposition modérée", estime
Andreas Krieg, professeur au King's College de Londres et consultant
pour les forces armées du Qatar.
"Les Turcs et les Saoudiens doivent renverser le rapport de force sur
le terrain" en remettant les rebelles en selle, estime M. Krieg pour
qui "tout engagement saoudien sera effectué en coopération avec Doha et
Ankara".
La Russie, alliée de Damas et Téhéran, a accusé la Turquie, de préparer
une intervention terrestre en Syrie. "Risible", a répondu le président
turc Recep Tayyip Erdogan.
Damas a sévèrement réagi. "Que personne ne pense à agresser la Syrie ou
à violer sa souveraineté car nous enverrons (les agresseurs), qu'ils
soient saoudiens ou turcs, dans des cercueils en bois dans leur pays",
a déclaré samedi le ministre des Affaires étrangères syrien Walid
Mouallem.
Les Iraniens, qui ont envoyé des combattants soutenir le régime Assad,
ont estimé pour leur part que les Saoudiens "se tireraient une balle
dans la tête" s'ils déployaient des troupes en Syrie.
- Pourparlers au point mort -
"Les Saoudiens estiment que les chances d'une solution pacifique à la
crise syrienne sont très limitées" et voient donc une issue "sur le
champ de bataille", explique Mustafa Alani, analyste au Gulf Research
Center basé à Genève.
Les pourparlers de paix entre le régime et l'opposition sous l'égide de
l'ONU prévus initialement fin janvier ont été repoussées au 25 février
mais de nombreux analystes estiment qu'ils sont voués à l'échec.
Les principaux groupes politiques et armés de l'opposition syrienne ont
affirmé qu'ils ne reviendraient pas à la table des négociations avant
une amélioration de la situation humanitaire.
Les Saoudiens "ne voient pas l'existence d'une réelle pression sur le
régime (syrien ndlr) afin qu'il fasse des concessions substantielles",
souligne M. Alani.
Pour lui, les Saoudiens sont sérieux lorsqu'ils disent vouloir envoyer
des troupes en Syrie dans le cadre d'une coalition, "surtout si les
forces turques y sont présentes".
Ankara y serait favorable, selon le chercheur, surtout "depuis que les
Russes sont entrés dans le conflit et ont tenté de faire sortir la
Turquie de l'équation" syrienne.
La Turquie et l'Arabie sont déjà membres de la coalition emmenée par
Washington qui mène des frappes aériennes contre l'EI en Syrie et en
Irak.
- Yémen -
Mais un engagement au sol saoudien sera limité, Ryad conduisant déjà
une coalition militaire arabe qui intervient au Yémen contre des
rebelles chiites, jugent les experts interrogés.
Les Saoudiens "sont aux limites de leurs capacités (...) mais ils
n'hésiteront pas à envoyer un certain nombre de leurs combattants en
Syrie" notamment des forces spéciales, poursuit M. Alani.
Avec l'enlisement de la guerre au Yémen, Ryad et ses alliés du Golfe
devraient surtout augmenter les missions d'entraînement et l'envoi
d'équipement aux rebelles, juge M. Krieg.
Les Emirats arabes unis, également engagés au Yémen, s'étaient dits en novembre prêts à envoyer des troupes en Syrie.
Pour Jane Kinninmont, de l'institut Chatham House à Londres, l'Arabie
est toutefois davantage intéressée par la guerre au Yémen voisin que
par la lutte contre l'EI.
"On pourrait voir un petit nombre de troupes et peut-être de forces
spéciales envoyées au sol pour dire symboliquement que l'Arabie
saoudite soutient la lutte contre l'EI", juge-t-elle.
Mais l'analyste se dit "sceptique" sur un engagement de l'armée turque
en Syrie, même si elle "pourrait avoir un intérêt à contrer l'influence
kurde".
(AFP, 6 février
2016)
Le régime syrien met en garde contre toute "agression" terrestre étrangère
Le régime syrien a mis en garde samedi contre toute intervention
terrestre étrangère sur son sol après des informations faisant état
d'éventuels envois de troupes saoudiennes et turques dans le pays en
guerre.
"Toute intervention terrestre sur le territoire syrien sans
l'autorisation du gouvernement est une agression face à laquelle il
faudra résister", a affirmé le chef de la diplomatie Walid Mouallem
lors d'une conférence de presse à Damas.
"Que personne ne pense à agresser la Syrie ou à violer sa souveraineté
car nous enverrons (les agresseurs), qu'ils soient saoudiens ou turcs,
dans des cercueils en bois dans leur pays", a-t-il ajouté.
"Ca sera le sort de quiconque voudrait participer avec les terroristes
à l'agression contre la Syrie", a encore dit le ministre, alors que les
troupes prorégime ont enregistré de nombreux succès face aux rebelles
depuis l'intervention de l'allié russe dans le conflit fin septembre.
Le régime de Bachar al-Assad considère les militants, rebelles et
jihadistes, comme des "terroristes" à la solde de puissances régionales
comme l'Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar.
Jeudi, un général saoudien a affirmé à l'AFP que son pays, principal
soutien de la rébellion syrienne, serait prêt à se joindre à toute
opération terrestre en Syrie décidée par la coalition antijihadistes
menée par Washington.
Par ailleurs, l'armée russe a affirmé avoir "de sérieuses raisons" de
croire que la Turquie prépare une "intervention militaire" en Syrie
voisine, invoquant l'accumulation à la frontière d'hommes et de
matériel et l'interdiction par Ankara du survol de son territoire par
un avion de reconnaissance russe. Ankara a qualifié ces déclarations de
risibles.
(AFP, 6 février
2016)
Plus de 20.000 Syriens bloqués à la frontière turque
Plus de vingt mille civils syriens sont bloqués à la frontière turque,
après avoir fui l'offensive des forces de Bachar al-Assad dans la
province d'Alep, soutenue par l'aviation russe.
Sous la couverture des raids aériens russes --près d'un millier depuis
lundi--, l'armée syrienne a resserré l'étau autour d'Alep, la grande
métropole du nord du pays, poussant sur les routes des dizaines de
milliers de civils.
"Environ 20.000 personnes sont rassemblées au niveau du poste-frontière
de Bab al-Salama et quelque 5.000 à 10.000 ont été déplacées vers la
ville d'Azaz", non loin de ce point de passage fermé, a déclaré
vendredi Linda Tom, porte-parole du Bureau des affaires humanitaires de
l'ONU (OCHA).
La ville d'Alep, dont l'ouest est contrôlé par le régime et l'est par
les rebelles depuis plus de trois ans, est la cible depuis lundi d'une
vaste offensive de l'armée et d'intenses bombardements de l'aviation de
Moscou, son principal allié. Les insurgés sont désormais menacés d'un
siège total, la principale route d'approvisionnement entre Alep et la
Turquie ayant été coupée.
La province d'Alep est l'un des principaux fiefs de la rébellion dans
un pays morcelé entre régime, rebelles et jihadistes du groupe Etat
islamique (EI).
40.000 habitants de cette province ont fui l'offensive du régime et
pris la route de l'exode. Parmi ces civils, 10.000 personnes ont fui
vers la ville kurde d'Afrine, a indiqué la porte-parole d'OCHA.
Vendredi, la frontière entre la Turquie et la Syrie était fermée au sud de la ville turque de Kilis (sud).
Selon un journaliste de l'AFP, la situation était calme au
poste-frontière turc d'Oncupinar (appelé Bab al-Salama côté syrien), où
aucune entrée ou sortie du territoire turc n'était autorisée.
La Turquie, qui accueille déjà quelque 2,5 millions de Syriens, a accusé les "complices" russes de Damas de "crimes de guerre".
Son Premier ministre, Ahmet Davutoglu, a affirmé jeudi à Londres, à
l'issue d'une conférence des pays donateurs, que près de 70.000 civils
étaient en train de faire route vers le nord pour échapper à la
bataille d'Alep. (AFP, 5 février
2016)
Fontière fermée avec la Syrie alors que des milliers fuient Alep
La frontière entre la Turquie et la Syrie était fermée vendredi au sud
de la ville turque de Kilis (sud), alors des milliers de personnes
étaient massées, selon Ankara, côté syrien pour fuir l'offensive lancée
par le régime de Damas autour de la ville d'Alep.
Selon un journaliste de l'AFP, la situation était calme au
poste-frontière turc d'Oncupinar, face à la ville syrienne de Bab
al-Aslam, où aucune entrée ou sortie du territoire turc n'était
autorisée en début de matinée.
Aucun afflux de réfugiés n'était visible depuis la Turquie. Seuls
quelques véhicules de la police turque étaient stationnés dans le long
couloir protégé qui fait office de no man's land entre les deux pays, a
constaté le journaliste de l'AFP.
Selon le gouvernement turc et l'Observatoire syrien des droits de
l'Homme (OSDH), des dizaines de milliers de civils ont quitté Alep,
cible depuis lundi d'une vaste offensive de l'armée du président syrien
Bachar al-Assad, soutenue par d'intenses bombardements de l'aviation de
Moscou, son principal allié.
"Il y a maintenant 10.000 nouveaux réfugiés qui attendent à la porte de
Kilis à cause des bombardements aériens et des attaques sur Alep. De
60.000 à 70.000 personnes font mouvement des camps du nord d'Alep vers
la Turquie", a affirmé jeudi le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu à
Londres.
L'OSDH a rapporté que près de 40.000 civils de la région avaient fuit
leurs foyers depuis lundi et que des milliers d'entre eux se trouvaient
sans abri près de la Turquie.
La Turquie, qui accueille déjà quelque 2,5 millions de Syriens sur son
sol, a mis en cause le régime de Damas, qu'elle combat, et ses
"complices" russes.
Ses dirigeants ont également exhorté la communauté internationale à réagir.
"Environ 10.000 personnes venues d'Alep attendent aujourd'hui à la
frontière pour entrer en Turquie. Les Russes bombardent sans répit, le
régime (de Damas) bombarde sans répit. Mais le monde se tait", a
déploré jeudi soir le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip
Erdogan, en visite en Equateur.
L'ancienne capitale économique de la Syrie est depuis 2012 une place
forte des rebelles qui en contrôlent l'est, tandis que les quartiers
ouest sont aux mains du régime. (AFP, 5 février
2016)
L'armée russe: la Turquie prépare une "intervention militaire" en Syrie
L'armée russe a affirmé jeudi avoir "de sérieuses raisons" de croire
que la Turquie prépare une "intervention militaire" en Syrie voisine,
invoquant l'accumulation à la frontière d'hommes et de matériel et
l'interdiction par Ankara du survol de son territoire par un avion de
reconnaissance russe.
"Nous avons de sérieuses raisons de soupçonner une préparation
intensive de la Turquie pour une intervention militaire sur le
territoire d'un État souverain: la Syrie", a indiqué dans un communiqué
le porte-parole du ministère russe de la Défense, le général Igor
Konachenkov.
L'armée russe "observe un nombre croissant de signes d'une préparation
secrète des forces armées turques afin de mener des opérations sur le
territoire syrien", affirme le général.
Il a cité l'accumulation, selon lui, en de nombreux points de la
frontière turco-syrienne d'"équipement du génie servant à préparer une
intervention militaire", ainsi que de soldats et d'engins militaires.
"Ce type de dispositif est utilisé pour permettre des mouvements
rapides de colonnes militaires avec armes et munitions en zone de
guerre, ainsi que le transfert et l'évacuation du personnel", a
souligné le général.
"Si quelqu'un à Ankara pense que l'interdiction d'un vol de
reconnaissance russe permettra de cacher quoi que ce soit, il n'est pas
professionnel", a-t-il poursuivi.
Joint par l'AFP, le ministère turc des Affaires étrangères s'est pour
sa part refusé à tout commentaire face aux accusations russes.
Les autorités turques avaient toutefois un peu plus tôt confirmé
l'interdiction pour "raisons de sécurité" d'un vol russe de
reconnaissance prévu du 1er au 5 février dans le cadre du traité "Ciel
ouvert" dont les deux pays sont signataires. Ce traité prévoit des
survols pour contrôler les installations militaires et d'armements,
afin d'entretenir la confiance mutuelle.
Selon le général Konachenkov, les Russes devaient notamment survoler
des zones frontalières avec la Syrie, ainsi que des aérodromes où sont
concentrés des avions de l'Otan.
"Le ministère russe de la Défense voit ces actes de la Turquie comme un
précédent dangereux et une tentative de dissimuler des activités
militaires illégales près de la frontière syrienne", a poursuivi le
porte-parole militaire.
"De telles décisions prises par un pays membre de l'Otan ne contribuent
aucunement au renforcement de la sécurité et de la confiance en
Europe", a-t-il ajouté, affirmant que cet incident ne resterait pas
"sans réponse".
Le général a en outre de nouveau affirmé avoir des "preuves
irréfutables" de tirs d'artillerie turcs sur des localités syriennes
inhabitées proches de la frontière, au nord de la province de Lattaquié.
Il a également accusé Ankara d'armer via sa frontière, sous couvert de
"convois humanitaires", les groupes combattant dans les régions
syriennes d'Alep et d'Idleb. (AFP, 4 février
2016)
Moscou accuse la Turquie d'avoir interdit un vol russe de reconnaissance
La Turquie a refusé d'autoriser le survol de son territoire par un
avion russe de reconnaissance, comme le prévoit le traité Ciel ouvert
dont Ankara et Moscou sont signataires, a dénoncé mercredi le ministre
russe de la Défense.
L'itinéraire du vol russe, prévu du 1er au 5 février, avait été
transmis à l'armée turque mais celle-ci a refusé d'autoriser le survol
de son territoire en affirmant ne l'avoir jamais reçu, a accusé le
ministère russe de la Défense dans un communiqué.
"Cela crée un précédent dangereux concernant l'absence de contrôle de
l'activité militaire d'un Etat partie au traité Ciel ouvert", a déclaré
le ministère.
Ce traité, entré en vigueur en 2002 et signé par une trentaine de pays
dont les Etats-Unis, la Russie, la Turquie et l'Union européenne,
prévoit le survol de ses pays signataires dans le but de contrôler les
installations militaires et d'armements, afin d'entretenir la confiance
mutuelle.
Les relations entre Ankara et Moscou sont au plus bas depuis le crash
d'un avion militaire russe le 24 novembre, abattu au-dessus de la
frontière syrienne par l'armée turque qui l'a accusé d'avoir violé
l'espace aérien turc, ce que dément Moscou.
Samedi, la Turquie a une nouvelle fois accusé un avion russe d'avoir
violé son espace aérien, ce que la Russie a qualifié de "propagande".
(AFP, 3 février
2016)
Erdogan veut approfondir ses liens avec l'Amérique latine
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a plaidé lundi, au Chili, pour
des liens commerciaux resserrés entre son pays et l'Amérique latine, où
il effectue cette semaine une tournée dans trois pays.
"Le Chili est un pays-clé pour notre ouverture sur l'Amérique latine et
les Caraïbes. Cette stratégie d'ouverture, ces dix dernières années, a
bien avancé", a salué le dirigeant après s'être réuni avec son
homologue chilienne, Michelle Bachelet.
Arrivé dimanche au Chili, M. Erdogan est le premier président turc, en 21 ans, à visiter ce pays.
Il se rendra ensuite au Pérou et en Equateur, avec l'espoir d'étendre
l'influence de son pays hors de ses zones de prédilection, le
Moyen-Orient et les Balkans.
En dix ans, les échanges commerciaux entre Turquie et Amérique latine
ont déjà été multipliés par neuf, atteignant 10 milliards de dollars en
2014.
"La Turquie commence au Chili son rapprochement avec l'Amérique latine", a assuré Mme Bachelet.
Le pays sud-américain est le seul de la région à avoir signé un accord de libre échange avec la Turquie, en 2011.
"Nous pensons qu'il y a possibilité d'étendre et de diversifier nos
échanges commerciaux, en y incluant "de nouveaux produits et services",
a estimé la présidente chilienne, disant "espérer commencer à court
terme des négociations en ce sens".
Grâce à l'accord de libre-échange, le commerce entre les deux pays est
passé de 350 millions de dollars en 2011 à près de 700 millions l'an
dernier.
Le président turc est accompagné par une délégation de 100
entrepreneurs qui se réuniront avec des chefs d'entreprise chiliens,
péruviens puis équatoriens pour discuter des opportunités.
La Turquie et le Chili ont également profité de cette visite pour
signer un accord pour accroître la relation entre leurs agences de
coopération.
(AFP, 1 février
2016)
L'Arabie saoudite et la Turquie ont la même position concernant la Syrie
L'Arabie saoudite et la Turquie ont affirmé dimanche leur soutien aux
opposants syriens, partis à Genève pour des négociations indirectes
organisées par l'ONU afin de trouver une issue à la guerre qui a fait
plus de 260.000 morts en près de cinq ans.
"Nous avons la même position, qui consiste à soutenir nos frères
syriens, directement où lorsqu'ils participent à des réunions
internationales", a déclaré dans une conférence de presse le ministre
saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir.
"Nous soutenons les demandes de trêve et d'acheminement de l'aide
humanitaire (des opposants syriens)", a renchéri le ministre turc des
Affaires étrangères turc, Mevlüt Cavusoglu.
M. Jubeir a salué "la position noble et courageuse de la Turquie" sur le conflit syrien.
Les deux ministres ont donné une conférence de presse conjointe à la
fin d'une visite de deux jours du Premier ministre turc, Ahmet
Davutoglu, en Arabie saoudite.
Ce dernier a eu des entretiens dimanche avec le roi Salmane qui ont
notamment porté, selon l'agence officielle SPA, sur les questions
régionales et les relations bilatérales.
M. Jubeir a annoncé que les deux pays avaient décidé de mettre en place un "conseil de coordination stratégique".
Cette instance sera chargée, a-t-il expliqué, de coordonner les
positions des deux pays dans "la lutte contre le terrorisme, les
domaines politique, militaire, sécuritaire" et d'autres secteurs.
"L'Arabie saoudite et la Turquie sont les deux premières puissances
économiques du Moyen-Orient" et partagent les mêmes positions sur le
Syrie, le Yémen, la nécessité d'assurer le trafic maritime dans la
région, les questions de sécurité régionale et la lutte contre
l'extrémisme, a-t-il ajouté.
L'objectif est de "relever le niveau de notre coopération et de
l'organiser", a noté de son côté le ministre turc des Affaires
étrangères.
(AFP, 31 janvier
2016)
La Russie qualifie de "propagande sans fondement" les accusations d'Ankara
Le ministère russe de la Défense a qualifié
samedi de "propagande sans fondement" les déclarations d'Ankara
affirmant que l'aviation russe avait de nouveau violé l'espace aérien
turc la veille.
"Il n'y a eu aucune violation de l'espace aérien turc par des avions
des forces aériennes russes présentes en Syrie", a déclaré aux agences
de presse russes le porte-parole du ministère de la Défense, Igor
Konachenkov, en référence à l'aviation russe présente dans le ciel
syrien depuis le 30 septembre.
"Les déclarations turques concernant la violation présumée de son
espace aérien par un SU-34 russe constituent de la propagande sans
fondement", a-t-il martelé, ajoutant que ceux qui accusent la Russie
"ne peuvent être que des propagandistes qui ont regardé des films
d'actions d'Hollywood".
La Turquie a convoqué vendredi
l'ambassadeur russe pour lui faire part de sa "ferme condamnation"
d'une nouvelle violation de son espace aérien par un avion russe, a
déclaré samedi le ministère des Affaires étrangères, dénonçant une
"attitude irresponsable".
"Un Su-34 appartenant à l'aviation russe a violé l'espace aérien à
11H46 locale hier"(09H46 GMT vendredi), a affirmé le ministère dans un
communiqué.
"Nous soulignons une fois de plus que la Russie porte l'entière
responsabilité de toutes conséquences graves résultant d'une telle
attitude irresponsable", ajouté le ministère, soulignant qu'Ankara
avait pressé la Russie "d'agir avec responsabilité".
Cette mise en garde intervient deux mois après qu'un bombardier russe a
été abattu par l'aviation turque au-dessus de la frontière syrienne,
provoquant une grave crise diplomatique entre Moscou et Ankara, opposés
dans le conflit syrien.
La Russie soutient le régime de Bachar al-Assad tandis que la Turquie
estime que son départ est nécessaire pour trouver une solution au
conflit.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lui mis en garde samedi
Moscou, prévenant que "la Russie devra assumer les conséquences si elle
continue de telles violations contre les droits souverains de la
Turquie".
L'Otan a immédiatement emboité le pas à la Turquie, enjoignant samedi Moscou de "respecter pleinement" son espace aérien.
Comme lors de la crise de novembre, M. Stoltenberg a appelé au "calme
et à la désescalade", saluant les contacts entre Ankara et Moscou.
Le 24 novembre, un bombardier russe a été abattu par l'armée turque
au-dessus de la frontière syrienne, un incident qui a plongé dans une
grave crise les relations diplomatiques entre la Turquie et la Russie,
qui, furieuse, a pris un large nombre de mesures de rétorsions contre
Ankara. (AFP, 31 janvier
2016)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
La Turquie viole l'espace aérien grec avant une opération de l'Otan
Des avions de combat turcs sont entrés à
plusieurs reprises dans l'espace aérien grec lundi, a annoncé l'agence
publique grecque ANA, avant une opération de l'Otan contre les passeurs
de migrants en mer Egée.
Selon l'agence, plus de 20 violations de l'espace aérien grec ont été
réalisés par six avions de guerre au-dessus des îles de l'est et du
centre de la mer Egée.
Deux des avions turcs étaient armés et ont été pris en chasse à deux
reprises par des avions de combat grecs, selon cette source.
Ces incidents interviennent au moment où un groupe naval de l'Otan est
sur le point de lancer des patrouilles dans les eaux séparant la
Turquie de la Grèce afin de dissuader les passeurs de faire traverser
des milliers de migrants fuyant les conflits principalement en Syrie et
en Irak pour rejoindre l'Europe, parfois au péril de leur vie.
La Grèce craint qu'Ankara n'utilise la crise des migrants pour
renforcer sa présence en mer Egée où les deux pays membres de
l'Alliance se disputent la souveraineté de certaines îles.
En 1996, un incident sur l'îlot de Kardak (Imia en grec), proche des
côtes occidentales turques, disputé depuis plusieurs années par Ankara
et Athènes, avait failli dégénérer en conflit armé.
La Grèce s'est dite disposée à travailler avec la Turquie contre les
réseaux de passeurs, mais réclame qu'Ankara applique un accord
bilatéral de retour des migrants arrivants sur le sol grec.
Des milliers de migrants continuent de traverser quotidiennement la mer
Egée en provenance de Turquie, certains y perdant la vie.
L'Europe affronte sa pire crise migratoire depuis la deuxième guerre
mondiale, avec l'arrivée de plus d'un million de migrants en 2015, dont
850.000 par la mer Egée via la Turquie.
(AFP, 15 février
2016)
Turkish Cypriot presidency's hopes on elections on Greek side
Turkish Cypriot presidency has expressed its wish that the elections
scheduled for May to elect Greek Cypriot administration will not harm
the ongoing peace talks between the two sides.
Barış Burcu, the spokesperson for Turkish Cypriot President Mustafa
Akıncı, has said the election process in Greek Cyprus would hopefully
not hamper the positive environment established with the peace talks,
which were re-launched in May 2015 to find a solution to the
four-decade dispute. “Our wish is that a positive attitude is
implemented in this [election] process and [that the process is] kept
away from discourse and distortion that can harm the resolution
process,” said a statement issued by Burcu.
According to the statement, while gaining the majority vote of Greek
Cypriots, who in 2004 rejected a U.N. plan to unify the island, was
crucial in the pre-election stage, it was also crucial to win a
majority of Turkish Cypriots, who took to the streets for a solution
years ago but were let down as they could not find a response.
The polls of Greek Cyprus, to be held on May 22, will elect 56 of 80
seats in the House of Representatives of the Republic of Cyprus, which
currently only represents the Greek Cypriot community. The remaining 24
seats were elected by Turkish Cypriots in the past, but due to the
partition in 1974, these 24 seats are left unfilled.
Turkey invaded a part of Cyprus in 1974 after a military coup aimed to annex the island to Greece.
Burcu said the declaration announced on Feb. 11, 2014, between the two
sides of the island was an important document upon which the peace
talks were being conducted. He said that serious developments had been
made on topics of administration and distribution of power, economy,
the European Union and property ownership.
“As both sides do not officially recognize each other and as we are not
negotiating a confederation of two sovereign states, it is natural that
we will build a United Federal Cyprus with two founding states,” said
Burcu in the statement, adding that the 2014 declaration openly stated
this framework.
The joint declaration announced by the U.N. mission in Cyprus on Feb.
11, 2014 said a settlement between the two sides “will be based on a
bi-communal, bi-zonal federation with political equality” after the
presidents of Turkish and Greek parties met in the U.N. buffer zone in
Nicosia.
The statement added that the resolution process was trying to form a
new structure in Cyprus, not to “amend the ‘Republic of Cyprus,’ which
currently only represents the Greek Cypriot community.”
(hurriyetdailynews.com, Feb 5, 2016)
Immigration
/ Migration
Les prostituées et Emir Kir sont à couteaux tirés
Entre le bourgmestre de Saint-Josse, Emir Kir (PS) et les prostitué(e)
s actif (ve) s dans le quartier Nord, le torchon brûle. Et ça dure
depuis de longs mois. Des travailleurs du sexe ont introduit, début
février, un recours devant le Conseil d’Etat contre le nouveau
règlement de police relatif à la prostitution en vitrine qui doit
entrer en vigueur le 1er mars. Ce dernier prévoit, entre autres,
l’interdiction pour les filles de travailler en vitrine après 23 heures
(le créneau le plus lucratif…) et le dimanche.
Sans compter les taxes annuelles sur les propriétaires qui vont passer
d’environ 150 € à… 3 000 € - une augmentation qui va retomber sur les
loyers. En outre, le certificat de conformité de 5 ans, jusqu’ici
gratuit, coûtera désormais 2 500 €, contre 250 € à Schaerbeek, la
commune voisine.
C’est peu dire que les prostituées sont remontées contre le
bourgmestre. Pour l’Utsopi (Union des travailleu(r)ses du sexe
organisé(e)s pour l’indépendance, récemment constituée), ce règlement
ne permettra pas de lutter contre la traite des êtres humains - le vœu
d’Emir Kir - mais va "uniquement précariser les prostituées".
Le ton est encore monté d’un cran la semaine dernière, quand de grands
placards rouges ont été apposés sur la vitrine de "carrées" pour
annoncer à la population le retrait du certificat de conformité de
certaines prostituées. Des affiches qui mentionnaient le nom, la
nationalité, la situation administrative et les raisons de retrait du
certificat (exemple : tenue "trop légère" en vitrine…) à la prostituée.
La section locale d’Ecolo-Groen, soutenue par le collectif Utsopi vient
de déposer plainte auprès de la Ligue des droits de l’homme et du
Centre pour l’égalité des chances notamment contre les méthodes du
bourgmestre.
Lundi, Emir Kir a balayé le reproche, renvoyant l’"erreur" sur son
administration… Bref, il ne reviendra pas sur ses décisions. La commune
de Saint-Josse a confirmé lundi son programme de "reprise en main" du
quartier nord. (La Libre Belgique, 23 février 2016)
Le conflit kurde rejaillit violemment en banlieue de Stockholm
Des débris de verre, une chaise renversée, des murs noirs de suie et
criblés d'éclats sont tout ce qu'il reste des locaux d'un centre
culturel turc cible d'un attentat à Botkyrka, banlieue de Stockholm
atteinte par l'onde du conflit kurde.
L'explosion s'est produite dans le même quartier populaire de Fittja,
mercredi soir, quatre jours après un défilé en faveur des Kurdes au
cours duquel un manifestant a été grièvement blessé par un tireur en
cavale.
Ces incidents font craindre un cycle de représailles entre ces deux
communautés qui suivent sur les chaînes de télévision satellitaires la
reprise du conflit kurde sur fond de guerre en Syrie.
"Les jeunes sont inquiets maintenant. Ils disent +peut-être que des
Turcs vont venir m'abattre chez moi+", témoigne Yilmas Zengin, un
quinquagénaire d'origine turque et kurde qui dirige la maison de jeunes
de Botkyrka. "Nous avons vraiment peur d'une montée des violences".
Pour les hommes présents au centre culturel turc le lendemain de
l'attaque, les dégâts ont été provoqués par une grenade. Les
enquêteurs, dont des officiers des services de renseignement, ne
confirment pas ces allégations.
Le ministre suédois de l'Intérieur, Anders Ygeman, a appelé les deux
communautés à éviter "l'escalade" et relayé le massage d'apaisement
prévalant de part et d'autre. "Une association kurde prête des locaux
au centre culturel turc après l'explosion de Fittja", a-t-il écrit sur
Twitter.
Dans cette cité, ensemble d'immeubles aux façades défraîchies au
sud-ouest de Stockholm, 90% des habitants sont issus de l'immigration.
Turcs et Kurdes y vivent en bonne entente depuis des décennies et leurs
représentants s'évertuent à relativiser les tensions.
"Les Turcs et les Kurdes sont amis et vivent en paix en Suède. Nous
pouvons nous réjouir qu'ils se soient engagés à ne pas se mêler de ces
sales histoires", déclare à l'AFP l'ambassadeur de Turquie à Stockholm,
Kaya Turkmen, venu apporter son réconfort aux animateurs du centre
culturel.
"Il y a des tensions en Turquie, (ces incidents) y sont liés. J'espère
que les violences s'arrêteront là", ajoute le diplomate, qui a aussi
visité Anatoliska Kurdiska, le centre culturel kurde situé à une
centaine de mètres.
- Risque de propagation en Europe -
L'explosion à Fittja mercredi soir s'est produite quelques heures après
un attentat à la voiture piégée ayant fait 28 morts et des dizaines de
blessés en plein centre d'Ankara attribué par les autorité turques au
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et aux combattants des Unités
de protection du peuple (YPG) kurdes de Syrie.
Après deux ans de cessez-le-feu, des affrontements meurtriers ont
repris l'été dernier entre les forces de sécurité turques et le PKK
dans le sud-est de la Turquie, en majorité peuplé de Kurdes. En outre,
l'artillerie turque bombarde depuis le 13 février les YPG dans la
province syrienne d'Alep.
Mehmet Kayhan, directeur du centre culturel turc de Fittja, redoute une
importation du conflit. Des échauffourées ont opposé Turcs et Kurdes
devant ce centre juste avant les coups de feu tirés sur le défilé en
faveur des Kurdes du 13 février, mais les manifestants n'étaient pas du
coin, tient-il à préciser.
"Environ 150 Kurdes sont passés devant le centre et nous ont nargués
jusqu'à ce que des heurts éclatent. Ils étaient nombreux et nous avons
dû nous réfugier à l'intérieur, nous barricader et appeler la police",
raconte-t-il.
"Ces gens étaient des Kurdes d'Iran et d'Irak. Je les ai entendus parler", précise son collègue Ismail Zengin.
Une thèse défendue par les Kurdes de Fittja qui se sont spontanément
présentés devant le centre culturel pour aider à ramasser le verre
brisé et sortir les cloisons éventrées.
"La plupart d'entre nous, Kurdes comme Turcs, venons de Konya en
Turquie", explique Haydar Bayraktar, responsable de l'association
kurde. "Nous avons grandi ensemble. Nous essayons de nous entraider".
L'AFP a tenté sans succès de joindre les associations de Kurdes iraniens et irakiens.
Pour Umut Ozkirimli, spécialiste de la Turquie au Centre des études du
Moyen-Orient de l'université suédoise de Lund, des répercussions du
conflit kurde sont à craindre dans tous les pays d'Europe abritant
d'importantes populations des deux communautés.
"Pour être honnête, ça ne laisse rien augurer de bon. Si les choses
dégénèrent, l'Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas pourraient
suivre", prévient-il. (AFP, 19 février
2016)
Milquet auditionnée à cause de ses collaborateurs dont le frère de Mahinur Özdemir
La justice a franchi un pas de plus dans l'affaire du "cabinet
Milquet". L'actuelle ministre francophone de l'Enseignement a été
auditionnée, a appris Le Vif/L'Express, ce mardi 16 février, dans le
dossier des emplois fictifs suspectés au cabinet de l'Intérieur en
2014. A-t-elle été inculpée ? Le parquet général annonce qu'il ne fera
"aucune communication" sur le sujet, sans date limite. On sait en tout
cas que l'audition a été très longue et éprouvante, commençant le matin
et se terminant au milieu de la nuit. Les faits: en 2014, Joëlle
Milquet était ministre de l'Intérieur et de l'Egalité des chances dans
le gouvernement Di Rupo. En février de cette année-là, Le Vif/L'Express
s'était interrogé sur l'embauche curieuse, à six mois des élections
fédérales et régionales du 25 mai, d'au moins huit nouveaux
collaborateurs.
Lesquels présentaient tous un même profil bruxellois et politique, la
plupart ayant été élus et ayant figuré comme candidats CDH aux
élections communales de 2012 dans les communes de Molenbeek,
Anderlecht, Saint-Josse, Bruxelles, etc., précisément là où la
candidate et ministre en exercice Milquet battait campagne avec vigueur.
Le Vif/L'Express avait également mis la main sur des profils de
fonction qui, pour chacune de ces recrues, décrivaient bon nombre de
tâches à remplir pour la campagne électorale de la ministre CDH et
ex-présidente du parti humaniste. Nos révélations et la publication de
ces profils ont alerté la justice qui, dans un premier temps, s'est
contentée d'ouvrir une simple information judiciaire. A ce stade de la
procédure, aucun devoir d'enquête n'a été demandé par le substitut en
charge du dossier. Quelques mois plus tard, le parquet général se
saisira de l'affaire. Logique, car ce qui touche un ministre en
fonction est du ressort de la cour d'appel. Finalement, fin janvier
2015, une instruction sera ouverte et confiée au conseiller Lugentz.
Ce magistrat, connu notamment pour avoir enquêté sur le juge Leys dans
le cadre de l'affaire KB-Lux (vaste fraude fiscale des années 80 et 90
estimée à 400 millions d'euros), a vite montré sa détermination à
démêler cette histoire d'emplois fictifs. Mi-juin dernier, des
perquisitions ont été menées tous azimuts, au cabinet de l'Enseignement
(occupé à l'été 2014 par Milquet), à celui de l'Intérieur (repris à
l'automne 2014 par Jan Jambon), au domicile des collaborateurs
suspectés et au siège du CDH. Documents, ordinateurs, disques durs, GSM
ont été saisis. Les enquêteurs ont pris le temps d'analyser le produit
de leur pêche et de procéder à quelques auditions, avant d'entendre
Joëlle Milquet, ce mardi 16 février. Il est bien sûr important de
rappeler la présomption d'innocence de l'intéressée à ce stade de
l'enquête. Pour l'heure, on ne sait toujours pas si une inculpation a
été prononcée ou non.
Cela dit, cette longue audition montre que, pour la justice, l'affaire
est sérieuse. Si Joëlle Milquet devait être inculpée, ce serait un acte
exceptionnel, sans précédent même depuis la loi de 1998 réglant la
responsabilité pénale des ministres. Cela dit, l'enquête est loin
d'être terminée. On se demande toutefois si Frédéric Lugentz ira
jusqu'au bout de son instruction, car Le Vif/L'Express a appris qu'il
avait été nommé à la Cour de cassation par un arrêté royal du 6 janvier
dernier, paru au Moniteur du 22 janvier dernier. L'arrêté royal
mentionne le fait que sa prestation de serment ne peut pas intervenir
avant le 1er avril 2016. Il lui reste donc très peu de temps - six
semaines- pour procéder à des actes décisifs dans le dossier Milquet.
Si Lugentz s'envole vers la Cassation avant la fin de son enquête, son
successeur devra prendre connaissance de tous les éléments du dossier.
Or on sait que le temps joue contre la justice...
Selon Le Soir, ces collaborateurs auraient en outre été chargés de
repérer dans les agendas culturels de la Région bruxelloise les
événements susceptibles de se prêter à la campagne électorale de la
ministre. L’un de ces nouveaux engagés aurait ainsi été impliqué dans
l’organisation d’une fête célébrant, en présence du président turc
Erdogan, le 50 e anniversaire de l’immigration turque.
Il s'agit d'Alperen Özdemir, frère de la députée Mahinur Özdemir,
expulsée récemment du cdH en raison de sa prise de position
négationniste concernant le génocide de 1915. (Vif/L'Express - Le Soir - Info-Turk, 17 février 2016)
Explosion dans un local associatif turc près de Stockholm
Une explosion a eu lieu mercredi soir à l'intérieur des locaux d'une
association culturelle turque en banlieue de Stockholm, soufflant des
vitres sans faire de blessé, a indiqué la police.
Les forces de l'ordre ont précisé dans un communiqué avoir été
prévenues vers 21h30 (20h30 GMT) de cette explosion survenue à Fittja,
un quartier défavorisé de Botkyrka, en périphérie de la capitale
suédoise.
Elles ont constaté "que des fenêtres avaient été soufflées et que de la
fumée s'échappait d'un local". Il s'agirait du local de l'Association
culturelle turque de Botkyrka, selon la presse suédoise.
Aucun blessé n'a été signalé.
La police scientifique a été dépêchée pour rechercher les causes de l'explosion.
L'incident intervient quatre jours après des coups de fusil qui ont
grièvement blessé un homme en marge d'un rassemblement pro-kurde dans
ce même quartier de Fittja.
Un responsable de la police, Lars Byström, avait déclaré mercredi à la
télévision publique SVT que cela avait été une "erreur" d'autoriser les
partisans à cette manifestation à passer sous les fenêtres de
l'association turque, sachant les tensions entre les deux communautés
dans cette ville.
L'auteur des coups de feu de samedi était toujours recherché. (AFP, 17 février
2016)
Fusillade en marge d'un rassemblement pro-kurde à Stockholm
Un homme a été grièvement blessé par balles en marge d'un rassemblement
pro-kurde qui se tenait dans la banlieue de Stockholm, a-t-on appris
dimanche auprès de la police.
"L'incident a eu lieu hier à Fittja. La victime, qui se trouvait là en
lien avec le rassemblement, a été blessée par balles", a dit à l'AFP
une porte-parole de la police, Ewa Nilsson.
La personne, dont l'identité n'a pas été révélée, est dans un état
critique, a-t-elle précisé. L'agresseur a pris la fuite en voiture et
n'avait pas été interpellé dimanche en début d'après-midi.
D'après la presse locale, la victime se trouvait dans un minibus recouvert de drapeaux kurdes qui suivait les manifestants.
Selon les organisateurs du rassemblement, la fusillade a un motif "politique".
"C'est une attaque directe contre la manifestation, contre les Kurdes",
a dit l'un de leurs représentants, cité par l'agence suédoise TT.
Selon TT, les services de renseignement participent à l'enquête. (AFP, 14 février
2016)
Erdogan menace l'Europe de lui envoyer les migrants, l'Otan en mer Egée
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé jeudi les critiques
sur sa politique d'accueil des réfugiés syriens en menaçant l'Europe de
laisser filer les migrants, au moment où l'Otan a décidé de se joindre
à la lutte contre les passeurs.
Excédé par ceux qui pressent Ankara d'ouvrir sa frontière aux dizaines
de milliers de civils qui fuient la bataille d'Alep, M. Erdogan a
réitéré, publiquement cette fois, les mises en garde déjà adressées à
huis clos aux dirigeants de l'Union européenne (UE).
"Il n'est pas inscrit +idiot+ sur notre front. Ne croyez pas que les
avions et les bus sont ici pour rien. Notre patience à des limites.
Nous ferons le nécessaire", a-t-il lancé lors d'un discours devant des
hommes d'affaires à Ankara.
Sollicité par Ankara, Berlin et Athènes, le secrétaire général de
l'Otan Jens Stoltenberg a de son côté annoncé qu'un groupement naval
allié sous commandement allemand allait se rendre "sans tarder" en mer
Égée pour "aider à lutter contre le trafic humain".
Malgré l'accord passé en novembre dernier entre la Turquie et l'UE, le
flux des migrants qui traversent chaque jour la mer Égée depuis les
côtes turques pour rallier les îles grecques n'a que faiblement ralenti.
L'an dernier, 850.000 d'entre eux ont réussi à entrer en Europe par
cette voie. Et 68.000 de plus depuis le début du mois de janvier, selon
l'ONU.
En échange d'une enveloppe de 3 milliards d'euros, la Turquie s'est
engagée à mieux contrôler ses frontières et à durcir sa lutte contre
les passeurs. Mais les divergences entre les deux partenaires
demeurent. Les dirigeants européens jugent les efforts turcs
insuffisants, et la Turquie déplore la faiblesse de l'aide de l'UE.
M. Erdogan a illustré jeudi ces tensions persistantes sur le sujet en
confirmant des propos qu'ils avaient tenus en novembre dernier au
président de la Commission Jean-Claude Juncker et à celui du Conseil
Donald Tusk.
- 'Au revoir aux migrants' -
Selon le site grec Euro2day, l'homme fort de Turquie avait alors
déclaré: "on peut ouvrir les portes vers la Grèce et la Bulgarie à tout
moment".
"Je suis fier de ce que j'ai dit", a lancé M. Erdogan jeudi. "Nous
avons défendu les droits de la Turquie et des réfugiés. Et nous leur
avons dit +désolé, nous allons ouvrir les portes et dire au revoir aux
migrants", a-t-il répété.
Très fière de sa politique de "porte ouverte", la Turquie accueille 2,7
millions de Syriens et 300.000 Irakiens qui ont fui depuis 2011 la
guerre dans leur pays. Ses dirigeants affirment avoir déjà dépensé 10
milliards de dollars pour eux.
Depuis la semaine dernière, Ankara a toutefois décidé de ne pas ouvrir
sa frontière aux dizaines de milliers de civils qui ont fui l'offensive
du régime syrien, épaulé par l'aviation russe, sur la ville d'Alep
(nord).
Ses dirigeants ont indiqué avoir atteint les "limites" de leurs
capacités d'accueil et préféré venir en aide à cette nouvelle vague sur
le sol syrien.
L'UE et l'ONU l'ont toutefois appelé à laisser entrer les déplacés
d'Alep sur son sol. "Honte à vous ! Honte à vous !", a lancé M. Erdogan
jeudi à l'intantion des Nations unies.
Dans ce climat, Athènes "examine" la possibilité de déclarer la Turquie
comme "pays tiers sûr", ce qui lui permettrait d'y renvoyer les
demandeurs d'asile affluant sur son territoire depuis les côtes
turques, selon une source gouvernementale turque.
Cette possibilité a également été évoquée jeudi par la ministre
allemande de la Défense dans le cadre de l'opération à venir de l'Otan.
Ursula von der Leyen a ainsi fait état d'"un accord solide avec la
Turquie selon lequel les réfugiés vont être renvoyés en Turquie,
quelles que soient les circonstances".
Jeudi, la justice turque a ouvert le procès de deux passeurs syriens
poursuivis après le naufrage d'un bateau de réfugiés syriens qui avait
provoqué, en septembre, la mort du petit Aylan Kurdi, devenue un
symbole planétaire du drame des migrants. (AFP, 11 février
2016)
L'ONU exhorte la Turquie à accueillir les milliers de Syriens fuyant Alep
L'ONU a appelé mardi la Turquie à ouvrir
sa frontière aux dizaines de milliers de civils massés dans des camps
saturés après avoir fui une vaste offensive du régime contre les
rebelles à Alep dans le nord de la Syrie en guerre.
Pour la troisième fois en moins d'une semaine, les Etats-Unis ont
appelé la Russie, qui aide militairement le régime, à cesser ses raids
principalement dans la province d'Alep, à deux jours d'une conférence
internationale jeudi à Munich consacrée au conflit qui a fait depuis
mars 2011 plus de 260.000 morts et chassé de chez elle plus de la
moitié de la population.
Malgré les appels de la communauté internationale, Ankara
maintient fermé le poste-frontière d'Oncupinar, le seul point de
passage accessible entre le nord de la province d'Alep et la Turquie.
"Nous demandons à la Turquie d'ouvrir sa frontière à tous les civils de
Syrie qui fuient le danger", a déclaré un porte-parole du Haut
Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, William Spindler.
"La priorité, et la meilleure réponse humanitaire, est que les
bombardements (russes) cessent et que la frontière s'ouvre pour laisser
les gens traverser et les fournitures entrer afin de continuer à
ravitailler" les civils dans la région d'Alep, a déclaré de son côté le
patron des opérations humanitaires de l'ONU Stephen O'Brien.
L'ONU évalue à 31.000 le nombre de Syriens, dont 80% de femmes et
d'enfants, ayant fui depuis le début le 1er février de l'offensive du
régime qui, avec l'appui de l'aviation russe, du Hezbollah libanais et
de miliciens, a repris plusieurs secteurs dans le nord de la province
d'Alep et assiégé les rebelles dans les quartiers Est de la ville
éponyme.
- Inquiétudes européennes -
Les camps de déplacés sont désormais pleins et "il n'y a plus
suffisamment de places pour accueillir toutes les familles", a dit
Ahmad al-Mohammad, de Médecins sans frontières (MSF).
Dans la ville d'Azaz, à 5 km de la frontière, des familles entières
sont contraintes de dormir dans le froid à la belle étoile ou de se
serrer à 20 dans des tentes conçues pour sept personnes, a-t-il ajouté.
La Turquie ouvre toutefois le poste-frontière d'Oncupinar pour des blessés, des malades et des convois d'aides.
"La plupart des familles sont parties avec seulement les vêtements qu'ils portaient", selon M. Mohammad.
Alors qu'elle accueille déjà plus de 2,5 millions de réfugiés syriens,
la Turquie redoute un nouvel afflux pouvant selon elle atteindre
600.000 personnes.
Son objectif, dit-elle, est donc "pour l'instant de maintenir (...)
cette vague de migrants au-delà de (ses) frontières et de leur fournir
les services nécessaires".
Pour le président du Conseil européen Donald Tusk, ce sont les frappes
russes qui font croître le nombre de réfugiés se pressant aux portes de
l'Europe, déjà ébranlée par la crise des migrants.
Une possible implication de l'Otan dans le contrôle des côtes
turques sera étudiée par les ministres de la Défense mercredi à
Bruxelles.
- 'Tueur d'enfants' -
Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter tentera aussi à
Bruxelles de muscler la coalition contre le groupe jihadiste Etat
islamique (EI) qui a profité de la guerre entre régime et rebelles pour
s'emparer de vastes pans de territoire.
Mardi à Damas, un kamikaze de l'EI a fait exploser une voiture piégée
devant un club de la police, tuant neuf personnes, selon l'Observatoire
syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Depuis l'intervention russe en septembre 2015 décidée par le président
Vladimir Poutine, les rebelles reculent dans plusieurs régions, en
particulier dans la province d'Alep. L'armée se trouve à seulement 20
km de la frontière turque et se rapproche de Tall Rifaat, un des trois
derniers fiefs des rebelles qui décrochent de certaines positions pour
minimiser leurs pertes.
La stratégie du régime "est de fermer la frontière turque pour
priver les rebelles du soutien logistique", souligne Fabrice Balanche,
spécialiste de la Syrie, alors qu'Ankara appuie les rebelles.
Malgré les appels à cesser le feu, la Russie poursuit ses raids dans la
région d'Alep où des centaines de personnes dont de nombreux civils ont
péri depuis le début de l'offensive, selon l'OSDH.
Dans ce conflit très complexe, outre les morts, les réfugiés et les
déplacés, plus d'un million de Syriens vivent dans une cinquantaine de
localités assiégées principalement par le régime, selon des ONG.
Résumant l'exaspération des Syriens face à la passivité du monde, un
réfugié blessé transporté en Turquie, Mahmud Turki, lance: "Il n'y a
pas de communauté internationale, pas d'ONU (...) Les ONG sont un
mensonge, le Conseil de sécurité est un mensonge". Et d'ajouter:
"Poutine, le meurtrier, le tueur d'enfants".
(AFP, 9 février
2016)
Au moins 27 migrants noyés dans un naufrage au large de la Turquie
Au moins 27 migrants, dont au moins 11 enfants, ont trouvé la mort
lundi en mer Egée, au large des côtes occidentales de la Turquie, dans
un naufrage survenu alors qu'ils tentaient de rallier les îles
grecques, ont annoncé les garde-côtes.
Un précédent bilan fourni par l'agence de presse Dogan faisait état de 24 morts.
Ce nouveau drame est survenu au large de la localité d'Edremit (ouest).
Une petite embarcation surchargée de 40 passagers a chaviré alors
qu'elle avait pris la direction de l'île de Lesbos, selon les
garde-côtes.
Quatre personnes ont pu être sauvées, le reste des passagers était
toujours porté disparu, malgré les recherches menées par plusieurs
navires et un hélicoptère.
Selon les médias, ce groupe de migrants a emprunté cette route, plus
longue que celles généralement utilisées entre la côté turque et
Lesbos, pour contourner les patrouilles mises en place par les
gendarmes le long de la côte.
Ce naufrage est intervenu le jour d'une courte visite de travail à
Ankara lundi de la chancelière allemande Angela Merkel, venue presser
les Turcs d'en faire plus pour ralentir le flux des migrants vers
l'Europe.
A l'issue d'un entretien avec le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu,
Mme Merkel a annoncé que les deux pays allaient solliciter l'aide de
l'Otan, dont ils sont membres, pour mieux contrôler les côtes turques.
Ankara et Bruxelles ont signé fin novembre un "plan d'action" qui
prévoit une aide européenne de 3 milliards d'euros aux autorités
turques en échange de leur engagement à mieux contrôler leurs
frontières et à lutter contre les passeurs.
Les pays européens ont validé mercredi le financement de cette
enveloppe financière mais l'accord tarde à avoir des effets tangibles.
La Turquie, qui accueille officiellement quelque 2,7 millions de
Syriens et 300.000 Irakiens qui ont fui leur pays en guerre, est
devenue l'un des principaux points de départ des migrants qui veulent
s'installer en Europe.
Selon les dernières statistiques publiées par le Haut-commissariat de
l'ONU pour les réfugiés (HCR), quelque 68.000 migrants sont parvenus à
traverser la mer Egée pour entrer en Grèce depuis le début de l'année.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a de son côté
recensé 284 décès de migrants pendant la même période sur cette route.
(AFP, 8 février
2016)
Paris et Berlin mettent la pression sur la Turquie
Contrôle des flux, politique de visas, lutte contre les filières: Paris
et Berlin veulent accroître la pression sur la Turquie pour tenter de
résoudre une crise migratoire qui fait tanguer l'Europe.
La Turquie a un rôle "absolument déterminant" dans la résolution de la
crise migratoire, a assuré vendredi le ministre français de l'Intérieur
Bernard Cazeneuve après un entretien avec son homologue turc Efkan Ala,
notamment pour "prévenir les départs depuis les côtes turques vers la
Grèce et pour réadmettre les migrants" ne pouvant prétendre à l'asile,
ou encore "renforcer la lutte contre les filières criminelles de
passeurs".
Assurant que la France et l'Union européenne étaient "très
reconnaissantes" à Ankara pour son engagement déjà réalisé, il a jugé
nécessaire de "rapidement consolider notre partenariat avec la Turquie".
Le matin à Athènes, où il avait retrouvé son homologue allemand Thomas
de Maizière, le ministre français avait déjà souligné l'"urgence" et
l'"obligation de lucidité, d'action, pour stopper les flux et créer les
conditions d'un accueil digne de ceux qui, persécutés dans leur pays,
relèvent du statut de réfugié en Europe".
Car "l'Europe ne pourra pas accueillir un nombre de réfugiés aussi important" en 2016, avait-il également averti.
Mais le but "ne peut pas être seulement d'enregistrer totalement les
réfugiés qui arrivent et de procéder à leur répartition équitable" en
Europe à partir des "hotspots", avait aussi averti M. de Maizière. Il
faut "avant tout réduire les flux qui arrivent", selon lui.
Les deux ministres s'exprimaient lors d'une conférence de presse à
Athènes, dans une ambiance de mise à l'index de la Grèce pour ses
défaillances dans la gestion de la crise migratoire.
Plus de 850.000 personnes fuyant guerre et misère sont arrivées dans le
pays en 2015, la plupart avant de continuer leur route vers l'Europe du
Nord et de l'Ouest.
Dans ce contexte "nous voulons améliorer la coopération opérative avec
la Turquie", notamment par une lutte déterminée contre les passeurs, a
affirmé le ministre allemand, en amont d'une visite lundi à Ankara de
la chancelière Angela Merkel.
- "Engagements" -
Ankara affirme avoir dépensé 9 milliards de dollars pour les réfugiés, dont le nombre dépasse les 3 millions.
Outre les réfugiés originaires de Syrie, la Turquie voit arriver un
nombre croissant de migrants du Soudan, du Pakistan ou de pays du
Maghreb, dont les ressortissants, en tant que musulmans, bénéficient
sur son territoire d'exemptions de visas.
"Il faut que la Turquie aligne sa politique de visas sur celle de
l'Europe", "sinon il n'y aura pas de tarissement du flux", avait
affirmé jeudi M. Cazeneuve en visite sur l'île grecque de Lesbos, à
quelques encablures des côtes turques.
Il avait aussi plaidé pour qu'Ankara bénéficie rapidement de
l'aide débloquée par l'UE afin de "favoriser le maintien des réfugiés
dans les camps" et ainsi organiser le retour dans leur pays lorsque la
situation le permettra.
L'UE a validé mercredi le financement d'une aide de 3 milliards d'euros destinée aux réfugiés en Turquie.
"Il s'agit à présent que les Turcs remplissent leur part des engagements", souligne-t-on de source diplomatique française.
Ce fonds avait été décidé en novembre dans le cadre d'un accord
prévoyant aussi de "redynamiser" les négociations d'adhésion à l'UE, en
contrepartie de la coopération de la Turquie à endiguer le flux de
migrants.
"Nous serons attentifs aux efforts déployés sur le terrain, et à la
baisse des flux migratoires", notamment ceux en provenance de la
Turquie "qui doivent être pris en compte pour la pleine et entière
application" de cet accord, a assuré M. Cazeneuve.
La question des réfugiés doit figurer parmi les sujets abordés dimanche
soir lors d'un dîner entre François Hollande, Angela Merkel et le
président du Parlement européen Martin Schulz à Strasbourg.
L'enjeu est de taille pour les Européens, car l'arrivée du printemps
risque d'entraîner un nouveau pic de l'exode. La question est devenue
particulièrement cruciale pour la chancelière Angela Merkel, sous
pression politique alors que son pays a accueilli plus d'un million de
candidats à l'asile l'an dernier. (AFP, 5 février
2016)
Neuf migrants, dont deux bébés, noyés dans un nouveau naufrage
Neuf migrants, dont deux nourrissons, ont trouvé la mort mardi en mer
Egée, au large des côtes occidentales de la Turquie, dans un nouveau
naufrage survenu alors qu'ils tentaient de rallier la Grèce, ont
annoncé les garde-côtes turcs.
Le drame s'est produit à 25 mètres seulement au large de la localité de
Seferihisar, dans la province d'Izmir (ouest), d'où étaient partis les
migrants avec l'objectif de rejoindre l'île grecque de Samos, ont
précisé les garde-côtes dans un communiqué.
Deux occupants de l'embarcation ont été sauvés par les gardes-côtes et
des recherches étaient en cours pour tenter de retrouver d'autres
survivants.
La nationalité des migrants n'a pas été précisée.
La Turquie, qui accueille officiellement plus de 2,2 millions de
Syriens et 300.000 Irakiens qui ont fui leur pays en guerre, est
devenue l'un des principaux points de départ des migrants qui veulent
s'installer en Europe.
Malgré les conditions hivernales et les restrictions imposées par
certains pays européens, qui ont rétabli les contrôles à leurs
frontières, de nombreux migrants continuent à tenter tous les jours la
traversée dans des conditions très périlleuses.
Samedi encore, 37 migrants, surtout des femmes et des enfants, se sont noyés en tentant de rallier l'île de Lesbos.
Selon les dernières statistiques publiées mardi par l'Organisation
internationale pour les migrations (OIM), un total de 62.193 migrants
sont parvenus à traverser la mer Egée pour entrer en Grèce pendant le
seul mois de janvier 2016. L'OIM a également recensé 272 décès pendant
la même période sur cette route.
Ankara et Bruxelles ont signé fin novembre un "plan d'action" qui
prévoit une aide européenne de 3 milliards d'euros aux autorités
turques en échange de leur engagement à mieux contrôler leurs
frontières et à lutter contre les passeurs.
Mais l'UE déplore que cet accord tarde à produire ses effets, alors que
l'argent promis à la Turquie n'a pas encore été débloqué.
Lundi soir, au sortir d'un conseil des ministres, le porte-parole du
gouvernement turc, Numan Kurtulmus, a annoncé que la Turquie
envisageait désormais de traiter et de juger les passeurs comme des
"terroristes".
"Nous avons décidé de travailler sur une série de mesures légales (...)
qui feraient entrer le trafic des êtres humains dans le champ des
crimes terroristes", a dit M. Kurtulmus.
Mardi, son collègue de l'Intérieur Efkan Ala a annoncé de son côté la
création au sein de son administration d'un service exclusivement
consacré à la lutte contre les passeurs.
"Pour lutter contre le trafic des être humains, nous allons mettre en
place une nouvelle direction spéciale qui sera chargée exclusivement de
ce dossier", a déclaré M. Ala devant la presse à Ankara.
Depuis la signature de l'accord avec l'UE, les autorités turques ont
multiplié les arrestations de migrants au départ de leurs côtes mais
ceux-ci sont très rapidement remis en liberté.
(AFP, 2 février
2016)
Nouveau naufrage: au moins 37 morts dont plusieurs enfants
Au moins 37 migrants, surtout des
femmes et des enfants, se sont noyés en tentant samedi de gagner la
Grèce depuis la Turquie, après un nouveau naufrage qui s'ajoute aux
drames successifs ces derniers jours en mer Egée.
Originaires de Syrie, d'Afghanistan mais aussi de Birmanie, ils
voulaient accoster sur l'île de Lesbos depuis la province turque de
Canakkale. Les gardes-côtes turcs ont fait état d'au moins 37 morts,
précisant avoir pu secourir 75 personnes.
Un photographe de l'AFP a vu les corps d'une vingtaine de migrants,
dont plusieurs enfants, sur le rivage près de la ville d'Ayvacik. Parmi
eux, un tout petit garçon allongé sur le dos, visage recouvert d'un
bonnet bleu et tétine tombée à proximité, évoque immanquablement la
découverte du petit Syrien Aylan Kurdi qui avait ému la planète en
septembre
Le corps d'un bébé a également été repêché, selon ce photographe.
"Nous sommes très tristes. Au moins vingt de nos amis sont portés disparus", a déclaré un survivant en pleurs à l'AFP.
L'embarcation qui a chaviré se trouvait à quelque 50 mètres des côtes
turques et des gilets de sauvetage ainsi que des effets personnels des
noyés étaient visibles sur la plage.
Des volontaires locaux se sont joints aux gardes-côtes et aux plongeurs
qui recherchaient des disparus, selon le photographe de l'AFP.
Jeudi déjà, 24 migrants dont dix enfants étaient morts noyés au
large de l'île grecque de Samos. Et la veille, sept personnes dont deux
enfants au large de l'île de Kos. La semaine dernière, 45 migrants
avaient péri dans trois naufrages dans la même zone.
- 46.240 arrivées depuis le début de l'année -
Malgré les conditions hivernales et les restrictions imposées par
certains pays européens, qui ont rétabli les contrôles à leurs
frontières, les arrivées se sont poursuivies tout au long de janvier.
Au total, les arrivées de migrants par la Méditerranée en Europe se
sont élevées à 46.240 depuis le début de l'année, dont 44.040 sont
passés par la Grèce et 2.200 par l'Italie, selon le Haut commissariat
des réfugiés des Nations unies.
L'écrasante majorité, soit 84%, sont des réfugiés, ressortissants
de pays situés dans des zones de conflits. 200 personnes sont mortes ou
sont portées disparues, selon le HCR.
La Turquie, qui accueille officiellement plus de 2,2 millions de
Syriens et 300.000 Irakiens qui ont fui leur pays en guerre, est
devenue l'un des principaux points de départ des migrants qui veulent
s'installer en Europe.
Ankara et Bruxelles ont signé fin novembre un "plan d'action" qui
prévoit une aide européenne de 3 milliards d'euros aux autorités
turques en échange de leur engagement à mieux contrôler leurs
frontières et à lutter contre les passeurs.
Mais Rome bloque ce dossier afin que davantage de fonds européens que
ce qui est prévu à l'heure actuelle soient utilisés pour financer les 3
milliards d'euros. Jusqu'ici, il est prévu que le budget de l'UE en
prenne un tiers à son compte, le reste devant être financé par les
Etats européens.
L'Italie veut aussi un contrôle sur la manière dont les fonds sont utilisés par Ankara.
Le ministre turc des Affaires européennes, Volkan Bozkir, a écarté
samedi tout problème avec l'Italie et affirmé que les fonds seraient
débloqués en février.
"Les trois milliards d'euros parviendront à la Turquie avant la fin du
mois de février", a déclaré le ministre, en visite officielle à Rome,
cité par l'agence Anatolie. (AFP, 31 janvier
2016)
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