AccueilPrendre soin et gagner sa vie : normes, pratiques, inégalités

Prendre soin et gagner sa vie : normes, pratiques, inégalités

Groupe thématique 48 de l’Association française de sociologie « Articulation vie professionnelle / vie familiale et recomposition des temps sociaux (ARTS)

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Publié le mardi 10 mai 2016 par Céline Guilleux

Résumé

Le réseau « Articulation vie professionnelle / vie familiale et recomposition des temps sociaux (ARTS) » de l’Association française de sociologie étudie les redéfinitions des modalités de prise en charge du travail de production et d’entretien des biens et des personnes. Chaque année, le groupe thématique 48 ARTS propose aux chercheurs intéressés de se rassembler pour partager leurs travaux et avancer de nouvelles hypothèses. Cette année, l’appel à communication se penche sur la problématique de la répartition, des rôles de « pourvoyeur/euse de ressources » et de « pourvoyeur/euse de soins » au sein des différentes formes familiales existantes («  traditionnelles », monoparentales, recomposées, homoparentales, etc.).

Annonce

Argumentaire

Enjeu sociétal, la question d’une redéfinition en profondeur des modalités de prise en charge du travail de production et d’entretien des biens et des personnes concerne les transformations en cours dans les univers professionnels, les familles et l’organisation temporelle de l’ensemble des activités sociales.

Le réseau Articulation vie professionnelle/vie familiale et Recomposition des Temps Sociaux (ARTS) de l’AFS pose cette question à partir d’entrées diverses : à un niveau macro, il interroge les effets des grandes transformations sociales, économiques et culturelles sur l’organisation des temps sociaux et des temps de vie, sous l’angle du genre notamment ; au niveau institutionnel, il examine les réponses apportées en termes de politiques publiques ; au niveau « pratiques sociales », il observe les pratiques des individus et leurs arrangements intra-familiaux, tels qu’ils sont façonnés par leurs configurations privées, les entreprises et les milieux professionnels, etc.. Dans ce cadre, le réseau s’attèle également à penser les voies de progression possibles vers un rééquilibrage des engagements d’activité tout au long de la vie qui soient plus « justes », plus soutenables et moins genrés.

Chaque année, le GT 48 ARTS propose aux chercheurs intéressés de se rassembler pour partager leurs travaux et avancer de nouvelles hypothèses. Cette année, l’appel à communication se penche sur la problématique de la répartition, des rôles de « pourvoyeur/euse de ressources » et de « pourvoyeur/euse de soins » au sein des différentes formes familiales existantes («  traditionnelles », monoparentales, recomposées, homoparentales, etc.). Ces questions pourront être explorées sous les aspects suivants :

  • Comment s’élaborent au quotidien les arrangements de l’articulation travail-famille (modes de garde formels et/ou informels, congés parentaux, adaptation des horaires professionnels voire renoncement à l’activité, usage d’aidant familial) et en quoi sont-ils tributaires de normes de genre (répartition du travail domestique, travail parental, injonction à être un « bon » parent, etc.) ?
  • Dans quelle mesure ces arrangements varient-ils selon les classes sociales, les niveaux de vie, les conditions de vie (habitat, conditions d’emploi, etc.), les configurations privées (réseau social, formes de sociabilité, etc.), les formes familiales (couples cohabitants, non cohabitants, séparés, familles monoparentales ou recomposées, etc.) ?
  • Quel rôle joue l’argent dans ces arrangements  (revenu, transferts monétaires au sein de la famille, patrimoine) ? Comment structure-t-il l’articulation travail-famille et son vécu ? Comment l’argent circule-t-il au sein de la famille entre les pourvoyeur/euse/s de soin et les pourvoyeur/euse/s de revenus ? Dans quelle mesure l’accès à l’argent influence-t-il le fait d’endosser ou non le rôle de « pourvoyeur/euse de soins » ? En quoi participe-t-il à la reproduction ou la transformation de rapports de domination au sein du couple et de la famille ?
  • Comment la socialisation et la trajectoire sociale structurent-elles le vécu de l’articulation travail-famille ? En quoi l’origine sociale et la trajectoire influencent-elles la perception, l’intégration, la mise en pratique des rôles ainsi que les discussions/arrangements que cela suppose au sein de la famille ? Ces impositions/injonctions normatives contribuent-elles à transformer effectivement les pratiques, du point de vue, notamment, de la répartition des rôles et des possibles discussions ou conflits qu’elle engage ?

Les contributions pourront porter sur plusieurs niveaux:

  • Au sein du couple et de la famille « parentale/conjugale » : comment s’articulent les rôles de pourvoyeur/euse de soins et de pourvoyeur/euse de revenus dans les familles contemporaines « traditionnelles » et dans les « nouvelles » formes familiales  (monoparentale, recomposée, homoparentale, etc.) ? Cette répartition/articulation des rôles est-elle explicite, et/ou négociée entre les conjoint/e/s ? Quels éléments permettent à un des conjoint/e/s ou ex-conjoint/e/s de faire pencher les rapports de force en sa faveur, afin d’imposer un partage des rôles qui lui est favorable ?
  • Au sein de la famille « élargie » : comment la famille participe-t-elle à l’attribution de ces rôles (socialisation familiale, inter/intra-générationnelle) ? Quel impact a le rôle d’aidant familial auprès d’un parent malade ou âgé sur la répartition des rôles ? Quels événements familiaux ou aspects des solidarités familiales sont susceptibles de bouleverser cette répartition ? Nous invitons notamment les communicant-e-s/auteur-e-s à étudier la production, la perception, l’intériorisation et/ou la résistance/les résistances aux normes de parentalité « par le bas », au sein des familles.
  • Au sein des organisations professionnelles et des institutions de l’Etat social : comment les entreprises, les acteurs du secteur de la petite enfance (puériculture, pédiatres, PMI, etc.) et les politiques publiques confortent ou au contraire luttent contre la répartition des rôles « traditionnels » ? Quelles normes de parentalité promeuvent-elles ? Quel est l’impact de ces normes sur les individus ?

Modalités de participation

Les propositions de communication sont à envoyer

avant le 15 mai

sous la forme d’un titre et d’un bref argumentaire (maximum une page) spécifiant la méthode utilisée et la contribution au thème du colloque. Contact : pascal.barbier@univ-paris1.fr

Comité d’organisation

  • Pascal Barbier (CESSP-CSE),
  • Myriam Chatot (IRIS),
  • Bernard Fusulier (Université Catholique de Louvain –FNRS),
  • Morgan Kitzmann (GEMASS),
  • Julie Landour (Centre Georg Simmel),
  • Séverine Mayol (GRHAPES),
  • Chantal Nicole-Drancourt (LISE),
  • Alexandra Piesen (CERLIS)

Comité scientifique

  • Jean-Yves Boulin,
  • Sandrine Dauphin,
  • Bernard Fusulier,
  • Olivier Giraud,
  • Valéria Insarauto,
  • Marie-Thérèse Letablier,
  • Barbara Lucas,
  • Arianne Ollier Malaterre,
  • Claude Martin,
  • Chantal Nicole Drancourt,
  • Diane Gabrielle Tremblay 

Date et lieu

6-7 octobre 2016, Paris, EHESS/CNAM

Lieux

  • EHESS, 190-198 avenue de France
    Paris, France (75013)

Dates

  • dimanche 15 mai 2016

Mots-clés

  • temps social, conciliation, vie familiale, vie professionnelle

Source de l'information

  • Pascal Barbier
    courriel : pascal [dot] barbier [at] univ-paris1 [dot] fr

Pour citer cette annonce

« Prendre soin et gagner sa vie : normes, pratiques, inégalités », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 10 mai 2016, http://calenda.org/365892