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Cultures en Normandie : le tournant du contemporain dans les années 1980 ?

Cultures in Normandy: the turn of the contemporary in the 1980s?

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Publié le lundi 14 septembre 2015 par Céline Guilleux

Résumé

Concept esthétique dont la définition est soumise à de nombreux enjeux, le contemporain se décline dans tous les domaines de la création. Si l’art contemporain est peut-être un « genre » qui se définit progressivement dans l’ère post-moderne, le terme de contemporain traduit aussi une manière de s’inscrire dans le temps présent, de réagir à un contexte en proposant de solutions nouvelles, créatives, parfois innovantes. Les années 1980 forment en France le creuset de nouvelles identités : la société est en mouvement. Elle change de visage, revendique davantage son multiculturalisme. L’objet de ce colloque est de faire le point, tour d’horizon non exhaustif mais significatif, sur la dynamique artistique, culturelle, institutionnelle, publique et privée qui s’exprime sur le territoire dans les années 1980, principalement en Haute-Normandie, en répercussion à un élan qui s’exprime sur le plan national.

Annonce

Argumentaire

Concept esthétique dont la définition est soumise à de nombreux enjeux, le contemporain se décline dans tous les domaines de la création. Synonyme de nouvelles avant-gardes, de nouveau paradigme (au sens où l’emploie la sociologue de l’art Nathalie Heinich), le mot signale également ce qui appartient au temps actuel. Si l’art contemporain est peut-être un « genre » qui se définit progressivement dans l’ère post-moderne, le terme de contemporain traduit aussi une manière de s’inscrire dans le temps présent, de réagir à un contexte en proposant de solutions nouvelles, créatives, parfois innovantes. Il s’agit de la création contemporaine, vivante, prise dans son sens le plus apte à traduire la diversité des acteurs du monde présent.

Les années 1980 forment en France le creuset de nouvelles identités : la société est en mouvement. Elle change de visage, revendique davantage son multiculturalisme. L’heure est à la démocratie culturelle, toutes les formes de cultures revendiquent leur droit de cité. De nouvelles pratiques et de nouveaux symboles émergent : la naissance des radios libres, la musique pop ou le rock alternatif, la figuration libre, la multiplication de figures médiatiques de l’art contemporain (Picasso, Cocteau et Warhol sont déjà des stars, certains à l’exemple de Haring, Basquiat, Schnabel sont en proie à le devenir) dans les galeries parisiennes et les magazines consacrés à l’art. La culture subit un important changement d’échelle.

Sous l’impulsion de l’arrivée au pouvoir du socialiste François Mitterrand, et par l’action initiée par le ministre de la culture Jack Lang, un effort majeur est effectué en faveur de la décentralisation, serpent de mer de la politique culturelle française depuis le 19e siècle. Beauxarts, théâtre, musique : la culture vivante connaît une nouvelle dynamique. L’Etat qui multiplie le budget de la culture par deux et crée de nouveaux outils comme la délégation aux arts plastiques (1982) chargée de mettre en œuvre de nouvelles orientations pour la création artistique. La commande publique est encouragée, tout comme la rénovation des écoles d’art. A Paris, de « Grands Travaux » se pré- parent. Le chantier de la décentralisation n’est pas simple, tant l’époque, la mode, la morale, la passion s’écrivent à Paris. En régions, l’Etat initie des fonds de soutien : les FRAM (Fonds régionaux d’acquisition pour les musées), les FRAC (Fonds régionaux d’art contemporain), un important dispositif visant à faire rayonner la création contemporaine sur les territoires.

La décennie est également marquée par un fort dynamisme associatif dans le monde culturel. Les initiatives privées se développent. Les artistes se regroupent sur les territoires, de nombreux collectifs se retrouvent pour monter les labels, travaillent ensemble dans les centres d’art. Bien que son action se renforce, un certain monopole de l’Etat prend fin. Les régions, mais aussi les acteurs locaux, reprennent en mains les territoires. Mais pour quelle culture ?

Réfléchir à la portée des années 1980 dans le domaine esthétique mais aussi des pratiques culturelles est essentiel pour mieux comprendre les enjeux culturels et artistiques à venir. Nous l’envisagerons ici au travers d’un regard pluridisciplinaire et explorerons une singularité régionale en résonance avec la dimension nationale et internationale. L’objet de ce colloque est de faire le point, tour d’horizon non exhaustif mais significatif, sur la dynamique artistique, culturelle, institutionnelle, publique et privée qui s’exprime sur le territoire dans les années 1980, principalement en Haute-Normandie, en répercussion à un élan qui s’exprime sur le plan national. Quels sont les chantiers marquants? Quels sont les enjeux de la décentralisation culturelle en Normandie et font-ils apparaître dans certains domaines une singularité régionale ? Ce diagnostic posé sur les années 1980 s’envisage également dans la préfiguration de la recomposition territoriale normande amenant un nouveau périmètre d’action pour l’art et la culture.

Programme

Mercredi 7 octobre : La création contemporaine et le territoire

  • 9h15 : ouverture du colloque en présence de Luc Liogier, Directeur Régional des Affaires Culturelles de Haute-Normandie, Monsieur Cafer Özkul, Président de l’Université de Rouen et de Diederik Bakhuÿs, Conservateur au musée des Beaux-Arts de Rouen

Modérateur : Philippe Piguet (critique d’art)

  • 9h45 – 10h30 : Thierry Heynen (Directeur général de l’ESADHaR) & Jean-Paul Berrenger (Chargé de la médiation culturelle à l’ESADHaR) : « Être étudiant à l’Ecole des Beaux-Arts de Rouen dans les années 1980 »
  • 10h30 – 11h15 : Eric Vandecasteele (Professeur émérite, Université Jean Monnet de Saint- Étienne) & Guy Chaplain (artiste, ex-professeur de l’Ecole Régionale des Beaux-arts de Rouen) : « Déclinaisons et Art Seine Tri.D : le terrain vague»
  • 11h15-12h00 : Jérôme Alexandre (Collège des Bernardins) & Philippe Ripoll (Ecrivain) : « Les Soirées du vendredi à Mont-Saint-Aignan »

Discussion : 12h-12h30

Déjeuner : 12h30-14h30

  • Modérateur : François-René Martin (professeur à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris)
  • 14H30 – 15h00 : Bénédicte Martin (maître de conférences en sciences économiques, Université du Havre) : « Les politiques culturelles et l’art contemporain en région »
  • 15h-15h30 : Gilles Bachelay (architecte, Président des Amis de Pierre Garcette) & Laurence Garcette (Plasticienne, musicienne), « Commande publique, espace public : œuvres de Pierre Garcette »

Pause

  • 16h – 16h30 : François Bergot (Conservateur, ancien directeur du musée des Beaux-arts de Rouen) : « Le musée des beaux-arts de Rouen dans les années 1980 » (sous réserve)
  • 16h30 – 17h : Gérard Guillot-Chêne (Conservateur, ancien directeur du musée d’Evreux) : « Evreux une politique culturelle ambitieuse et novatrice : le cas du musée »
  • 17h-17h30 : Véronique Souben (directrice du FRAC Haute-Normandie), « Le fonds d’art contemporain de Haute-Normandie : quels reflets de la contemporanéité ? »

Discussion

18h15 : Projection (Pôle image) : Les artistes et la création contemporaine en Normandie - 45 minutes

Cocktail à 19h – 20h, Jardin des sculptures

Jeudi 8 octobre : La création contemporaine et le territoire

Accueil à 9h

9h15 : Ouverture de la journée par Pierre-Albert Castanet

Théâtre contemporain, danse contemporaine

Modérateur : Aurélie Rezzouk (Maître de Conférences en Études théâtrales, Université de Paris 3-Sorbonne Nouvelle)

  • 9h30 – 10h : Alain Bezu (metteur en scène, fondateur et ancien directeur du Centre dramatique régional de Haute Normandie à Rouen) : « La création au théâtre des Deux Rives »
  • 10h – 10h30 : Joann Elart (maître de conférences en musicologie, Université de Rouen) : « La révolution théâtrale au Théâtre des Arts de Rouen dans les années 1980 »

Discussion et Pause : 10h30-11h

  • 11h-11h30 : Pascal Roland (maître de conférences, Université de Rouen) : « La place de la Normandie dans le développement de la danse contemporaine en France dans les années 1980 »
  • 11h30-12h : Francis Faber (musicien) : «Emergences des musiques contemporaines électroniques dans la décennie 1980 »

Discussion :12h- 12h30

Déjeuner: 12h30-14h30

Musiques contemporaines

Modérateur : Pierre-Albert Castanet (professeur de musicologie, Université de Rouen)

  • 14h30-15h : Rémi Biet (professeur au conservateur de Rouen) : « Situation de la création musicale. L’exemple du Jazz sur le territoire »
  • 15h-15h30 : Nicolas Darbon (maître de conférences en musicologie, Université Aix en Provence) : « Musique savante : l’école rouennaise »

Pause jusqu’à 16h

Modérateur: Pascal Dupuy (Maitre de Conférences en Histoire moderne, Université de Rouen)

  • 16h-16h30 : Bertrand Lamargelle (journaliste et écrivain rock) : «Trop de classe pour le voisinage : vivacité de la scène rock normande dans les années 80 »
  • 16h30-17h : Jean-Christophe Aplincourt (Directeur du 106) : « Les débuts de structuration d’une politique en faveur des musiques actuelles ».

Discussion : 17-17h30

17h45-18h30 : Projection (Pôle image)

Cocktail à 18h30 – 20h, Jardin des sculptures

Lieux

  • Auditorium du Musée des Beaux-arts de Rouen - 26 bis, rue Jean Lecanuet
    Rouen, France (76)

Dates

  • mercredi 07 octobre 2015
  • jeudi 08 octobre 2015

Fichiers attachés

Mots-clés

  • Normandie, culture

Contacts

  • Claire Maingon
    courriel : claire [dot] maingon [at] univ-rouen [dot] fr

Source de l'information

  • François Delisle
    courriel : francois [dot] delisle [at] univ-rouen [dot] fr

Pour citer cette annonce

« Cultures en Normandie : le tournant du contemporain dans les années 1980 ? », Colloque, Calenda, Publié le lundi 14 septembre 2015, http://calenda.org/338777