Página inicialSoi, l’autre et l’ailleurs : images et imaginaires des villes portuaires de l’Europe atlantique et méditerranéenne (XVIIIe-XXIe siècle)

Soi, l’autre et l’ailleurs : images et imaginaires des villes portuaires de l’Europe atlantique et méditerranéenne (XVIIIe-XXIe siècle)

Self, Other and Elsewhere: Images and Imagination in the Port Cities of Atlantic and Mediterranean Europe(18th – 21st Centuries)

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Publicado Segunda, 08 de Setembro de 2014 por Elsa Zotian

Resumo

In these times when urban marketing is being applied to outline the identity of our cities with a view to promoting it more effectively, this international seminar proposes to reflect upon the representation systems of European port cities on the Atlantic and the Mediterranean from the 18th century through to the present day. The relationship between city and port – we will be addressing only sea ports here – is far from simple, depending on the types of activities (trade, industry, military, tourism, etc.) and from one period in time to another, with the relationships urban societies have with their port spaces and activities varying in intensity and in nature, especially as the long period of time considered here spans the phases of the development of maritime activity, its decline and, more recently, urban restructuring. In this respect, quaysides form the line along which city and port meet, and provide the most tangible illustration of these transformations. Over the years, how have urban societies represented their ports and the opening onto the world they provide? 

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Direction : Françoise Taliano-des Garets, professeure d’Histoire contemporaine à Sciences Po Bordeaux, Centre d’Histoire sociale  du XXe siècle, Paris 1, Panthéon-Sorbonne

Date : 11 et 12 mai 2015

Langues : français et anglais

Organisateurs : CHS du XXe siècle Paris 1,  Sciences Po Bordeaux

En partenariat avec  le Musée d’Aquitaine et le Musée National des douanes, France

Argumentaire

Alors que le marketing urbain s’applique aujourd’hui à cerner l’identité des villes pour mieux la mettre en exergue, ce colloque international propose de réfléchir sur les systèmes de représentations des villes portuaires européennes de l’Atlantique et de la Méditerranée, du XVIIIe siècle à nos jours. La relation entre ville et port –nous traiterons ici exclusivement des ports maritimes-  ne va pas de soi selon les types d’activités (marchandes, industrielles, militaires, touristiques…) et selon les époques. Le rapport des sociétés urbaines à l’espace et aux activités portuaires a en effet  pu varier d’intensité et de nature, d’autant que la longue période considérée permet d’envisager des phases de développement de l’activité maritime, de déclin et plus récemment de restructuration urbaine. Les quais sont à cet égard la ligne de contact entre ville et port qui portent le plus la trace ces transformations. Comment les sociétés urbaines  ont elles au fil du temps représenté leur port et l’ouverture au monde qui en découle ? Nous entendons examiner ici représentations matérielles (Darstellung) et représentations mentales (Vorstellung), nous arrêter sur les images, les symboles et les imaginaires. Cette prospection se fera  à partir de sources variées, tenant compte de l’histoire des supports techniques : œuvres artistiques et littéraires, sources émanant des pouvoirs politiques, administratifs, économiques, sources orales, écrites, photographiques, radiophoniques, cinématographiques, télévisuelles, numériques…

La ville portuaire est une ville ouverte sur le large sauf à de rares moments de crise.  Le regard qu’elle porte sur elle-même est donc particulièrement tributaire des rapports qu’elle entretient avec l’extérieur, les autres peuples, les autres mondes. Elle  est également l’objet de représentations externes, produites par ceux qui ne l’habitent pas mais la traversent sans y demeurer, ou l’imaginent sans la visiter. La ville portuaire soumise aux flux de populations projette par ailleurs un regard sur ceux qui arrivent et partent de son territoire, sur les mondes lointains avec lesquels elle échange. Ce construit mental, interne et externe s’alimente bien entendu à la réalité mais s’en détache aussi, les temporalités mentales ne sont souvent pas celles des faits et des processus inconscients sont à l’œuvre. Ces derniers peuvent conduire à une transformation de la réalité,  c’est ainsi qu’apparaissent les mythes, à une occultation du réel ou encore à l’oubli. Nous examinerons ces représentations internes et externes et les comparerons dans le temps et dans l’espace. Ainsi apparaîtront sans doute des points communs et des différences entre cités portuaires et peut-être aussi des éléments d’identité urbaine.

I - Regard sur soi et regard de l’autre sur les villes portuaires

1- Regard sur soi

  Il s’agira tout d’abord,  dans une approche comparatiste et diachronique, de saisir le regard porté par les villes portuaires sur elles-mêmes, de voir le passé à travers les yeux des hommes qui l’ont vécu, de travailler à partir des représentations matérielles et mentales qu’ils ont laissées afin de reconstituer leur  perception de la réalité. Les travaux déjà réalisés en histoire économique et sociale apporteront des éléments d’ancrage indispensables à partir desquels la réflexion pourra s’orienter et le décrochage éventuel entre réalité et représentations être mesuré. Les villes ont elles eu une bonne image ou une image négative de leur activité portuaire, de la société qui vivait du port, des paysages et des quartiers conditionnés, façonnés par lui ? L’espace des quais a été diversement perçu, de même les quartiers de négoce ou ceux liés à une activité industrielle ou militaire en rapport direct avec le port. Les imaginaires des groupes sociaux, la présence de communautés variées sur des territoires  marqués par le brassage des populations et le cosmopolitisme laissent supposer un riche terrain d’exploration. Par ailleurs, la ville se donne à voir, elle se fait reconnaître par des emblèmes, des symboles, des publications, des affiches, des films, des logos, des sites internet… Ce volontarisme émane des instances dirigeantes et mérite que l’on en fasse l’histoire.  L’analyse des imaginaires temporels pourra aussi retenir notre attention. Comment les sociétés portuaires ont elles perçu leur passé et envisagé leur futur ? Ceci paraît d’autant plus intéressant que ces villes ont connu des phases d’essor, de déclin et de restructuration. Le rapport au passé peut produire une vision mythifiée, embellie, ou au contraire occulter des événements. A l’inverse, la projection vers le futur consiste à concevoir des projets de développement économique, urbanistique, culturel qui sont eux-aussi révélateurs des systèmes de représentations d’une époque.

2- Regard de l’autre

Ce regard sur soi devra être complété par le regard extérieur porté sur les villes portuaires. Les voyageurs, les touristes ont sans aucun doute grandement contribué à bâtir l’identité des villes portuaires, les rendant attractives ou répulsives. Les récits de voyage, les correspondances, les œuvres littéraires, iconographiques… en gardent la trace. Le regard du pouvoir politique (pouvoir central), administratif, sur les villes portuaires pourra aussi nous apporter des éléments éclairants. La vision externe, dont on examinera les points de focalisation,  a pu influer sur celle des habitants des cités portuaires, ceux-ci l’intégrant ou la rejetant. Le cas Marseillais est à cet égard fort intéressant.

II-Regard des villes portuaires sur l’autre et sur l’ailleurs

1- Regard sur l’autre

L’analyse tirera profit  également d’une réflexion sur le regard porté sur  « l’autre », celui qui passe dans la ville de manière plus ou moins prolongée et qui peut finalement s’y installer : main d’œuvre,  marins,  marchands, militaires, touristes etc. Ces villes ont, sur plusieurs  siècles, connu des bouleversements dans le rapport à l’altérité notamment en raison de la traite négrière pour certaines d’entre-elles ou en lien dans leur ensemble avec les vagues migratoires. La vision de la traite négrière a, bien entendu, évolué,  jusqu’au travail de mémoire et de repentance actuel, on pourra utilement comparer ce cheminement. Concernant les migrations, comment les cités portuaires ont elles vu et  représenté les migrants ?  On pourra en déduire des éléments importants sur leur propension ou non à l’hospitalité. Les ports ont été des zones de contacts économiques mais aussi des places stratégiques et les guerres ont apporté leurs brassages de population. Ces étapes ont elles laissé leur marque au niveau des représentations ?

2- Imaginaires des mondes lointains

Les cités portuaires ont imaginé « l’ailleurs ». Les mondes lointains ont pu les effrayer ou au contraire les attirer. Les œuvres picturales et littéraires en livreront des témoignages. Les phases de développement des échanges avec  certaines régions du globe ont vraisemblablement provoqué un accroissement des productions. Des genres artistiques, des modes en ont profité. A l’inverse, le ralentissement ou la disparition de certaines routes maritimes ont entraîné un déclin de certaines thématiques. L’impact des bouleversements tels que la fin du commerce triangulaire ou la décolonisation devrait pouvoir être utilement examiné. Ainsi, y a t-il eu, en relation avec ces tournants majeurs de l’histoire,  tarissement de certaines représentations et à quel rythme ?  Enfin, de la colonisation à la mondialisation actuelle, l’ouverture internationale a-t-elle été toujours positivement connotée? Trouve -t-on des constantes dans les  représentations des mondes lointains entre cités atlantiques et méditerranéennes ou bien produisent-elles des visions différentes ?

Par une démarche interdisciplinaire et en  mobilisant des sources d’une extrême diversité, nous espérons  entrevoir quelques spécificités propres à ces villes, selon les types de conjoncture, les types de ports (commerciaux, industriels, militaires…), les zones géographiques atlantique et méditerranéenne, selon les pays… Mais peut-être aussi verrons-nous apparaître de grandes constantes quels que soient les rivages considérés et des temps forts et bornes charnières dans l’évolution d’ensemble de ces systèmes de représentations pourront-ils être identifiés. Afin d’éviter d’aboutir à la simple juxtaposition de monographies, les propositions d’analyse comparée, entre deux ou plusieurs villes, ou d’étude régionale seront les bienvenues.

Conditions de soumission

Les propositions de communication devront parvenir aux adresses suivantes : b.barthelemy@sciencespobordeaux.fr et  f.taliano@sciencespobordeaux.fr,

avant le 12 octobre 2014.

Elles comprendront un résumé d’une page maximum et un cv avec liste des publications.

Les frais de déplacement ne seront pas pris en charge

Comité scientifique

  • Martine Acerra, CRHIA
  • John Barzman, CIRTAI
  • Gilbert Buti, TELEMME
  • Dominique Jarrassé, Centre F.G. Pariset
  • Maryline Crivello, TELEMME
  • Annie Fourcaut, CHS XXe siècle
  • Dominique Kalifa, CRHXIX
  • Claire Laux, LAM
  • Gérard Le Bouedec, CERHIO
  • Brigitte Marin TELEMME
  • Bruno Marnot, CRHIA
  • Michel Pigenet, CHS XXe siècle
  • Pascal Ory, CHS XXe siècle
  • Antoine Roger, CED
  • Guy Saupin, CRHIA
  • Andy Smith, CED
  • Françoise Taliano-des Garets, CHS XXe siècle, associée au CED

Locais

  • Rez de chaussée du Musée national des douanes | Auditorium du Musée d'Aquitaine - Musée national des douanes, 1 quai de la douane | Musée d'Aquitaine Bordeaux
    Bordéus, França (33)

Datas

  • Domingo, 12 de Outubro de 2014

Palavras-chave

  • histoire des représentations, villes portuaires, Atlantique, Méditerranée, histoire maritime, ports

Contactos

  • Françoise Taliano-des Garets
    courriel : f [dot] taliano [at] sciencespobordeaux [dot] fr

Fonte da informação

  • Françoise Taliano-des Garets
    courriel : f [dot] taliano [at] sciencespobordeaux [dot] fr

Para citar este anúncio

« Soi, l’autre et l’ailleurs : images et imaginaires des villes portuaires de l’Europe atlantique et méditerranéenne (XVIIIe-XXIe siècle) », Chamadas de trabalhos, Calenda, Publicado Segunda, 08 de Setembro de 2014, http://calenda.org/298767