Rachgoun

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Rachgoun
Rachgoun
Rachgoun, la plage
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Wilaya Aïn Témouchent
Commune Beni Saf
Statut Plage, baie et île
Géographie
Coordonnées 35° 19′ 26″ nord, 1° 28′ 47″ ouest
Localisation
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Rachgoun

Rachgoun est une agglomération secondaire de la commune de Béni-Saf dans la wilaya de Aïn Témouchent en Algérie. Archgoun ou Archgul était une ancienne cité musulmane aujourd’hui disparue.

Géographie[modifier | modifier le code]

Rachgoun est une petite agglomération côtière à l'embouchure de l'oued Tafna, à 7 km à l'ouest du chef-lieu de commune Béni Saf et à 60 km de Tlemcen[1], face à l'île éponyme; l'Île de Rachgoun située 2 km au large[2].

Le village balnéaire s'est organisée autour de deux plages de sable fin. Rachgoun plage traversée par le cours d'eau qui s'y déverse, et, plus à l'Est, Madrid plage, une petite plage en anse, dont elle est séparée par un promontoire rocheux.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Rachgoun est appelée Archgoun ou Ars̲h̲gūl durant la période médiévale[2]. Le nom est phénicien, il est composé de rac (tête, cap) et gun (colline)[3].

Durant l'Antiquité, elle est appelée également Portus Sigensis : le port de Siga[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Carte topographique de la région

Site d'un ancien comptoir punique[4]; elle a fait l'objet de fouilles importantes, sur lesquelles a œuvré en particulier Serge Lancel ; elle est située non loin de Siga, la capitale numide de Syphax. La ville a fait partie du royaume massaessyle. Rn 206 avant J.C., Syphax, y organisa une rencontre entre les généraux ennemis, le romain Publius Cornelius Scipio et le carthaginois Hasdrubal[3].

La cité musulmane qui succédait au port antique, est mentionnée pour la première fois par Ibn Hawqal au début du Xe siècle. Elle est devenue un port entretenant des relations commerciales avec Al-Andalus, lorsque les Sulaymanides y fondent une petite principauté[5]. Elle a été conquise par les Fatimides et se place sous l'autorité d'un prince zénata, avant de se rallier aux Omeyyades de Cordoue. Les Fatimides parviennent toutefois à reconquérir la ville[3].

Al-Bakri décrit Archgūl, ville du «Sahel de Tlemcen»[2], comme munie d’un port accessible aux petits navires, entourée d’un rempart qui comportait quatre portes : Bab el-Fotouh (la porte des Victoires) regarde l'occident, Bab el-Emir est tournée vers le midi et Bab Merniça vers l'orient[6]. A l’intérieur, il y avait une mosquée et deux bains, dont l’un est antérieur à l’Islam, ce qui atteste que la ville musulmane occupe bien le site antique[2].

Archgūl était pour une ville prospère sous les Almohades[3], mais elle devait être victime, dans la première moitié du XIIIe siècle, des Beni Ghania[2]. Sous les Zianides, elle demeure un port et débouché de Tlemcen[1], mais elle a été définitivement abandonnée à la fin du XVIe siècle, lors des entreprises espagnoles sur la côte d’Oranie[2].

En 1836, les Français ont installé une garnison sur l'île ainsi qu'un établissement militaire sur la rive droite de l'embouchure de la Tafna, au Sud Ouest de la pointe de la tour carrée, afin de bloquer l’approvisionnement en armement destiné à l’Émir Abdelkader[7].

Démographie[modifier | modifier le code]

En 1998, Rachgoun comptait 1 450 habitants.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Algérie, Média-Plus, , 319 p. (ISBN 9961-9-2200-X), p. 44
  2. a b c d e f et g (en) G. Marçais, « Ars̲h̲gūl », dans Encyclopédie de l’Islam, Brill, (lire en ligne)
  3. a b c et d Mohand-Akli Haddadou, Dictionnaire toponymique et historique de l'Algérie, Tizi Ouzou, Éditions Achab, (ISBN 978-9947-9-7225-0), p. 440-441
  4. C'est l'île d'Acra des puniques et le Portus sigensis des Romains. Voir aussi à Siga
  5. Jennifer Vanz, L’invention d’une capitale : Tlemcen: (VIIe-XIIIe/IXe-XVe siècle), Éditions de la Sorbonne, (ISBN 979-10-351-0683-6, lire en ligne), p. 48
  6. Achour Cheurfi, Dictionnaire des localités algériennes : villes, villages, hameaux, ksars et douars, mechtas et lieux-dits, Casbah-Editions, impr. 2011, ©2011 (ISBN 978-9961-64-336-5 et 9961-64-336-4, OCLC 947843177, lire en ligne), p. 913
  7. « BÉNI SAF Le phare séculaire de l’île de Rachgoun, à l’état d’abandon », sur lesoirdalgerie

Bibliographie[modifier | modifier le code]

• Achour Cheurfi, Dictionnaire des localités algériennes, Alger, Casbah Editions, 2011

Articles connexes[modifier | modifier le code]