Sensualité publique et inversion de genre 
au parc de la Tête d'Or à Lyon

Centauresse Parc de la tête d'Or à Lyon

Situation : Porte des enfants du Rhône, Parc de la Tête d'Or à Lyon, France

a women has caught a man in Lyon tiens le proche proche tension sensuelle
Pris dans un moment d'évasionLa mainhum hum
Le don du souffle à Lyon Centauresse kissing Poche et délicieux
a centauresseCentauresse et faune - Love and Greek mytology
Statue "Centauresse et faune"  de Augustin Courtet - Lyon

La femme prend

Description
Une centauresse, soit une créature mi femme, mi cheval a attrapé un homme qu’elle porte sur ses flancs, qui est devenu comme captif et qu’elle s’apprête à embrasser. Physiquement, l’homme n’est pas imposant, sa musculature est marquée mais fine, sa taille moyenne, il semble ne plus avoir une maîtrise totale de lui même.
La centauresse en impose physiquement, elle est forte, grande, elle est dans un élan à tout renverser, toutefois ses gestes et sa posture sont maîtrisées, elle domine l’homme de sa hauteur, le verre qu’elle verse symbolise le philtre d’amour, l’addiction irrésistible qui gouverne ce genre de moment, l’ivresse, plus celle des corps à corps que celle du vin.
Le bras droit de l’homme s’accroche à l’épaule de sa maîtresse, de son bras gauche, il s’appuie sur elle, sa main gauche est crispée et parait traduire l’incertitude et l’effarement qui le traverse, sa poitrine et sa bouche appelle le souffle du baiser.
Au pied de la femme-cheval, un gros félin en action de chasse ou de défense agressive, est là comme pour signifier qu’on est bien dans la frange des mondes, entre celui des animaux et des hommes.

Le genre dans l’acte
Dans la scène, il y a inversion de la distribution traditionnelle des rôles et attributs : c’est la femme qui prend, c’est l’homme qui est pris, qui se laisse prendre quand même, c’est l’homme qui s’abandonne à la sensualité, c’est la femme qui dirige l’action, c'est la femme qui est plus forte physiquement que l'homme…
On pourrait voir là une tendance féminine ou homosexuelle de l’artiste, Auguste Courtet, dit Augustin Courtet (1821-1891). Au delà de cette question un peu secondaire, on peut aussi interpréter cette inversion comme la volonté de ne pas laisser enfermer la sexualité dans ce schéma attributif.
Ainsi, si la bataille sur les préjugés de genre a été remise d’actualité, elle n’est pas nouvelle pour autant. L’oeuvre a en effet été créée en 1849 à Lyon, Augustin Courtet avait alors 28 ans.

hum hum 

Coming out homo ou hétéro, ou ni l’un ni l’autre
D’un point de vue général, partant du principe qu’on ne peut imaginer une émotion et à fortiori, représenter cette émotion sans l’avoir éprouvée, l’oeuvre doit être inspirée de l’expérience, des sentiments et des émotions personnelles de son auteur.

Pour ce jeune sculpteur alors de 28 ans vers 1850, représenter devant soi et devant les autres, un homme dans un rôle « féminin » dans une relation sexuelle, soit dans un moment plus que symbolique d’expression de la virilité, il fallait oser. Ce devait être une sorte de coming out sur son vécu sensuel. Il fallait aussi oser reconnaître les femmes dans un autre rôle que celui dans lequel elles "cèdent", ou sont prises, le faire avec honneur et sans rudesse, le faire sans « gauloiseries », si tant est que les gaulois étaient plus rustres que les romains. Outre pour son art, on peut donc rendre grâce à l’auteur, pour avoir osé.  Gustave Courbet, 16 ans après peindra « L’origine du monde », encore un peu après (20 à 50 ans plus tard), Auguste Rodin traduira dans le bronze (ou la pierre) des corps et des baisers, sentiments compris, mais avec des personnages hors mythologie. Les idées et principes sur ce type de sujet avaient peu être un peu évolué.

Une commande publique !    le coup des Grecs

Tout de même, rendre à la vue de tous dans un jardin public où les familles se promènent avec leurs enfants, une inversion de genre dans se qui ressemble à un pré-acte sexuel, le tout payé par de l’argent public, c’est fort de café !  Si de nos jour, la commande publique laisse parfois un sentiment de grand étonnement, ce devait être aussi le cas il y a 170 ans - voilà pour mon côté réac -
Par quel mystère cette oeuvre a t-elle pu accéder au public et le public à t-il pu accéder au sens physique et de la compréhension, à cette oeuvre ?  - Il y a là deux questions.
Comme je l’ai montré, cette œuvre représente plus qu’une "statue décorative" ou une "sculpture animalière", c’est plus que de la déco qui représenterait une scène de la mythologie grecque. Elle représente une scène sexuelle.
Pour pousser cette oeuvre, il a sans doute fallu la complicités de quelques notables tout à la fois éclairés, épicuriens et bien introduits dans le cercle des décideurs de cette bonne ville de Lyon. Il a aussi fallut que le message ne soit pas trop évident ou légèrement brouillé. D’où le recours à la mythologie grecque, parce que la  mythologie grecque, ça fait cultivé, ça fait savant et pas grand monde connaît, ce qui permet de prendre quelques libertés. Ce procédé de transposition du message dans un autre espace et dans un autre temps lorsqu’on ne peut pas exprimer ouvertement les choses n’est pas novateur, Molière et bien d'autres y eurent recours.
Toutefois, le recours à la mythologie peut aussi inspirer l’idée d’une permanence temporelle, de l’ancien encore présent, de la généralisation par l'abstraction, de l'universalité.

L’étourderie, le manque de discernement et d’intérêt pour l’art des décideurs politiques lyonnais de l’époque sont également possibles pour expliquer le financement et l’acceptation d’une telle œuvre. Ces diverses explications peuvent se combiner, les historiens de l’art et les historiens pourront peut être démêler ce sujet. Ce n'est pas si anecdotique que ça, ce type de question est au coeur du processus de création et d’évolution des idées.


Au delà de ces questions, l’oeuvre est magnifique, elle nous touche si j'ose dire, elle s’inscrit dans des histoires, celle de son auteur et de son époque, elle a une portée universelle, elle mérite qu'on la regarde et qu’on s’y intéresse.


Je serais heureux de recevoir vos commentaires et avis :  daniel@bobillier.net



Sélection sur l'oeuvre
- "Augustin Courtet, le scultpteur lyonnais qui aimait les corps", article de Gérard Corneloup,  le Progrès de Lyon (15/04/2012)
- Portail de la fonte d’art et de la métallurgie ancienne, e-monument.net, "Centauresse et faune"
- Vue en 3D de l'oeuvre : http://bastienchampier.jimdo.com/projet-2d-3d/centauresse-et-faune/
__________________________________________________________________________________________________________
Mon opinion en 2013 sur la guerre en Syrie et sur le traitement médiatique de celle-ci : __________________________________________________________________________________________________________
Cette page a été créé avec les logiciels libres de création de pages Web BlueGriffon et Kompozer.  Les photos ont été recradées et retouchées avec les logiciels libres Digikam et Gimp.
En France, l'APRIL (Association pour la Promotion du Logiciel Libre) milite pour une informatique ouverte, libre, peu chère, non monopolistique et préservatrice des libertés et de vos intérêts moraux, contrairement à l'informatique "propriétaire" qui au mieux, vous voit comme une vache à lait.
Minute militante pour le logiciel libre
"Pour n'importe quel programme, il y a deux possibilités : ou les utilisateurs ont le contrôle du programme ou le programme a le contrôle des utilisateurs (Richard Stallman, 16/04/2016).
Les objectifs de l'informatique et de "l'internet propriétaires" sont de vous contrôler pour vous amener à utiliser, consciemment ou non, des circuits commerciaux privilégiés ou/et de vous faire adhérer à certaines opinions ou idées, à prévoir vos comportements, en somme à exercer un contrôle social sur vous même et sur l'ensemble de la société, contrôle non démocratique qui nous échappe, cela même au nom de la liberté et de la démocratie. En fait, la logique de l'informatique privative, c'est la logique du plus fort pour s'imposer à vous. Vous croyez avoir le choix, mais non, vous ne l'avez pas vraiment. 1-De façon évidente votre choix est d'abord contraint par l'offre, or les GAFA et l'informatique business contrôlent l'offre. 2-De façon moins évidente, mais tout aussi prégnante, il l'est par vos mécanismes inconscients que l'informatique business décrypte, manipule et utilise, cela passe par la reconnaissance faciale de vos émotions, l'identification de vos réseaux de relations, les mots que vous utilisez, l'heure et le lieux de connexion... c'est la data qui serait l'avenir économique et dont ou nous rabbat les oreilles ...  C'est parfois subtil et vous n'en avez pas conscience, par exemple le service gratuit Picasa de traitement  d'images/photos Picasa de Google a des réglages de couleurs très légèrement différents de ceux des autres traitements, de sorte que si vous avez traité vos images avec Picasa, vous voudrez réutiliser Picasa parce que ça sortira mieux sur Picasa que d'autres éditeurs de photos. Il y a la même genre de "trucs" pour les traitements audio dont Apple serait le spécialiste. C'est NUL. Certes, c'est pas grave, mais enfin, vous êtes canalisés. Il y a là un gaspillage de moyen et d'intelligence énorme. Certes dans la vie, il y a des choix plus importants que le choix de systèmes audio, il y a les idées, l'éducation, les choix politiques...  Avec l'informatique business, avec les GAFA, vos choix sont influencés. Vos idées se mettent en place en vous aussi subrepticement que la construction du genre que j'évoque dans cette page sur la centauresse. Cette domination consentie affecte la société dans un sens qui ne me plait pas, elle déssert mes intérêts les plus élémentaires : celui de ne pas gaspiller mon temps, celui de ne pas être manipulé ou téléguidé, celui de sortir de ma "bulle de filtre", celui d'acheter plus près des producteurs, celui de bénéficier au mieux du partage des connaissances et d'une information et non univoque, celui de vouloir vivre dans un monde où les plus puissants ne s'imposent pas toujours davantage...en bouffant les petits et en contrecarrant les évolutions sociales souhaitables.... 
Logo de l'association APRIL  Logo de l'association FRAMASOFT Logo de l'Association Lyonnaise pour le développement de l'informatique libre

googliSez votre Internet avec 32 services :  Framagenda, Framaforms, Framadrop.....

Avec Framaforms,créer les questionnaires en fonction de vos besoins, à l’aide de formulaires à choix multiples ou de champs de texte libre.
Avec Framadrop, fini les pièces jointes trop lourdes qui empêchent l’envoi d’un email. Ce service libre vous permet de partager facilement des fichiers de façon sécurisée.

Avec Framagenda vous pouvez gérer des agendas personnels ou professionnels, le planning d´une salle ou les activités de votre organisation et les partager librement. Vous restez maîtres de vos données et vous choisissez auprès de qui, où et quand elles s´affichent.

____________________________________________________________________________________________________________

Droits / contact
Page  internet crée par Daniel BOBILLIER.  Contact : daniel@bobillier.net  ou    daniel.bobillier@yzonka.net      tél. 06 75 75 50 78
Droits sur le texte et sur les photographies © - Daniel BOBILLIER      Reproduction autorisée avec mention de la source.