Nigeria

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Nigéria

République fédérale du Nigeria

(en) Federal Republic of Nigeria

(ha) Jamhuriyar Taraiyar Nijeriya

(ig) Ọ̀hàńjíkọ̀ Ọ̀hànézè Naìjíríyà

(yo) Àpapọ̀ Olómìnira ilẹ̀ Nàìjíríà

Drapeau
Drapeau du Nigeria
Blason
Armoiries du Nigeria
Devise en anglais : Unity and Faith, Peace and Progress (« Unité et foi, paix et progrès »)
Hymne en anglais : Arise Oh Compatriots, Nigeria's Call Obey (« Debout ! Ô Compatriotes, Obéissez à l'appel du Nigéria »)
Fête nationale
· Événement commémoré Indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni
Description de l'image Nigeria (orthographic projection).svg.
Description de l'image Nigeria carte.gif.
Administration
Forme de l'État République fédérale
Président Muhammadu Buhari
Vice-président Yemi Osinbajo
Parlement Assemblée nationale
Chambre haute
Chambre basse
Sénat
Chambre des représentants
Langue officielle
Langues nationales
Anglais[1]
yoruba, haoussa et igbo
Capitale Abuja

9° 10′ N, 7° 10′ E

Géographie
Plus grande ville Lagos
Superficie totale 923 768 km2
(classé 32e)
Superficie en eau 1,4 %
Fuseau horaire UTC +1
Histoire
Indépendance Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Date
Démographie
Gentilé Nigérian, Nigériane
Population totale (2021[2]) 219 463 862 hab.
(classé 6e)
Densité 238 hab./km2
Économie
PIB nominal (2019) en augmentation 448,1 milliards de dollars
+2,2 %[3] (31e/62)
PIB (PPA) (2015) en augmentation 1091,7 milliards de dollars
+3,68 %[4] (18e/62)
Taux de chômage (2015) Increase Negative.svg 9,9 % de la pop. active
+26,92 %[4]
Dette publique brute (2015) Nominale :
Increase Negative.svg 10 948,527 milliards de
+14,82 %[4]
Relative :
Increase Negative.svg 11,503 % du PIB
+8,73 %[4]
IDH (2017) en augmentation 0,532[5] (bas ; 157e)
Monnaie Naira (NGN​)
Divers
Code ISO 3166-1 NGA, NG​
Domaine Internet .ng
Indicatif téléphonique +234
Organisations internationales G24
CGG
APO
OPEP
BAD
FPEG
CEDEAO
CEN-SAD
ZPCAS
INBAR
CIR
CBLT
G33
CD
G15

Le Nigeria ou Nigéria[6], en forme longue la république fédérale du Nigeria[7] (en anglais : Federal Republic of Nigeria), est un pays d'Afrique de l'Ouest situé dans le golfe de Guinée. Avec plus de 219 millions d'habitants en 2021[2], le Nigeria est le pays le plus peuplé d'Afrique et le septième pays du monde par son nombre d'habitants[8].

Situé au bord du golfe de Guinée, le Nigeria possède 4 047 km de frontières terrestres, et 853 km de littoral. Il est bordé à l'ouest par le Bénin (773 km), à l'est-sud-est par le Cameroun (1 690 km), au nord par le Niger (1 497 km) et à l'est-nord-est par le Tchad (84 km).

Le pays est la première puissance économique du continent africain en 2016, et la 27e au niveau mondial (PIB) selon la Banque mondiale[3]. Le poids économique et démographique du Nigeria lui ont valu le surnom de « Géant d'Afrique ». Toutefois, malgré une production de pétrole importante et une économie diversifiée, le pays demeure relativement pauvre, notamment en raison d'une forte corruption[réf. nécessaire][9]. Les dernières élections se sont déroulées en avec la réélection de Muhammadu Buhari (du parti Congrès des progressistes).

Depuis 1991, la capitale du Nigeria est la ville nouvelle d'Abuja. Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). Ses habitants sont les Nigérians[10].

Histoire[modifier | modifier le code]

Les Noks sont la civilisation dominante du IIIe au VIe siècle, elle diffuse vers les régions d'Ife et du Bénin. Du VIIe au XIe siècle : installation des civilisations Haoussa dans le nord du pays, et Yoruba dans le sud-ouest. L'empire du Kanem (jusqu'au XIVe siècle), puis du Kanem-Bornou (à son apogée au XVIe siècle) auprès du lac Tchad a dominé le nord du Nigeria pendant plus de 600 ans, prospérant sur leur position de terminal pour les échanges nord-sud entre les États musulmans d'Afrique du Nord et les peuples des régions forestières. Au début du XIXe siècle, Usman dan Fodio a ramené la plupart des régions du nord du pays sous le contrôle d'un empire islamique dirigé depuis Sokoto.

Les royaumes d'Oyo du sud-ouest et du sud-est du Bénin ont conçu des systèmes politiques élaborés au cours du XVe au XVIIe siècle. Les régions d'Ife et du Bénin sont aussi connues pour leurs productions artistiques en ivoire, bois, bronze et cuivre. En 1486, les Portugais établissent des contacts avec le royaume du Bénin.

En 1553, les Anglais détruisent les vaisseaux portugais et, du XVIIe au XIXe siècle, les marchands européens établissent des ports côtiers pour le florissant trafic d'esclaves en direction des Amériques. Ce commerce a été remplacé par celui des matières premières au cours du XIXe siècle.

Le gouvernement du Royaume-Uni établit un statut légal pour la Compagnie royale du Niger en 1886. En 1900, ce territoire est découpé en plusieurs protectorats puis devient une colonie en 1914. En réponse au nationalisme montant après la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques dotent le pays d'un gouvernement représentatif en 1951 puis d'une Constitution fédérale en 1954.

En 1958, Taiwo Akinkunmi compose le drapeau nigérian.

Le Nigeria obtient son indépendance totale en 1960[11]. Le pays est alors divisé en trois régions disposant d'une large autonomie.

La première Constitution républicaine de 1963 laisse le pays dans le Commonwealth. En 1966, un coup d'État fomenté par différents groupes militaires amène au pouvoir le général Ironsi, d'origine Igbo, qui est assassiné quelques mois plus tard. Les meneurs de ce nouveau coup d'État agrandissent le pouvoir du gouvernement fédéral et changent la subdivision du pays qui est désormais constitué de douze États. Les Igbos, ethnie majoritaire de l'est du pays, sont alors victimes de représailles raciales sanglantes qui aboutissent en 1967 à la sécession de la république du Biafra. S'ensuit une terrible guerre, la guerre du Biafra, qui s'achève par une capitulation des indépendantistes le .

En 1975, un coup d'État, sans effusion de sang, amène Murtala Ramat Mohammed au pouvoir. Il promet un retour rapide à la démocratie, mais il est tué dans un coup d'État avorté et est remplacé par son second, le militaire Olusegun Obasanjo. Une nouvelle Constitution est établie en 1977 et les premières élections ont lieu en 1979. Elles sont gagnées par Shehu Shagari.

Un nouveau coup d'État en 1983 replonge le pays sous la dictature du Conseil militaire suprême. En 1993, après des élections annulées par le gouvernement militaire, le général Sani Abacha arrive à la tête de l'État. À sa mort soudaine en 1998, Abdulsalami Abubakar prend le pouvoir et rétablit la Constitution de 1979. En 1999, les premières élections démocratiques depuis seize ans sont gagnées par Olusegun Obasanjo, qui est réélu lors des turbulentes élections de 2003. En 2007, des élections une nouvelle fois agitées amènent au pouvoir le successeur désigné d'Olusegun Obasanjo : Umaru Yar'Adua.

Umaru Yar'Adua meurt le des suites d'une maladie. Goodluck Jonathan lui succède officiellement le . L'Assemblée nationale approuve le la nomination de Namadi Sambo comme vice-président du Nigeria. Muhammadu Buhari est élu lors de l'élection présidentielle de 2015 avec 53,9 % des voix, après avoir échoué à trois reprises à cette élection : en 2003, 2007 et 2011[12]. Il est investi le et fait office à la fois de chef d’État et de chef du gouvernement.

Depuis 2009, le Nigeria doit faire face, en particulier dans la zone nord-est du pays, à une insurrection armée du groupe salafiste Boko Haram. Entre 2011 et 2018, le bilan humain de ce violent conflit a été estimé à 37 530 morts[13] et à deux millions de déplacés entre 2009 et 2020[14].

En octobre 2020, le pays est secoué par d'importantes manifestations protestant contre l'oppression et la brutalité policières – connues nationalement, et mondialement, sous le nom de #EndSARS (abréviation de End Special Anti-Robbery Squad). Ce mouvement est violemment réprimé par les autorités[15].

Politique[modifier | modifier le code]

Selon la Constitution de , le Nigeria est une république fédérale. L'actuel président, à la fois chef de l'État et chef du gouvernement, est Muhammadu Buhari investi le [16].

Les Igbos, les Yorubas et les Haoussas sont les trois ethnies majoritaires du pays soumis à de fortes tensions entre musulmans et chrétiens.

Depuis 2009, les interventions du mouvement Boko Haram, visant à contrôler la population du nord-est du pays et à instaurer la charia dans l'ensemble des autres États, se sont muées en un conflit armé avec les forces armées nigérianes et, à la marge, avec celles des pays voisins, Tchad, Cameroun et Niger. Les attaques de Boko Haram ont des répercussions humaines (20 000 morts au Nigeria et plus de 2 millions de déplacés[17]) et économiques, dont en premier lieu une pénurie alimentaire[18]. Pris en otages le , cinq humanitaires nigérians, dont un employé de l’ONG française Action contre la faim (ACF), sont tués par les djihadistes lors de combats contre Boko Haram[19]. Des combattants affiliés au groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) ont mis en ligne une vidéo montrant l’assassinat des cinq hommes.

Dans le delta du Niger d'où sont extraits les hydrocarbures, les Ijaws se sont soulevés contre le gouvernement qu'ils accusaient de connivence dans la pollution de l'environnement. En 2009, des affrontements ont eu lieu entre le MEND, mouvement d'émancipation du delta du Niger, et les forces gouvernementales[20]. Par ailleurs, les Ogonis, minorité vivant dans le delta du Niger, se sont opposés à Shell en raison de l'exploitation du pétrole sur leur territoire sans contrepartie pour eux[21].

Alors que l'homosexualité était déjà sévèrement réprimée au Nigeria, une loi a été votée en 2013 à l’unanimité des parlementaires nigérians punissant de dix ans de prison les personnes affichant publiquement une relation homosexuelle et de quatorze ans de prison celles se mariant avec une personne de même sexe. Cette loi a été promulguée en 2014[22].

Diplomatie[modifier | modifier le code]

Le Nigeria reste l'un des pays pilotes et phares de la CEDEAO : il a envoyé des soldats au Liberia et en Sierra Leone, et a proposé son aide pour résoudre de nombreuses crises. Récemment, il a proposé l'envoi de soldats pour résoudre le problème de la crise de la partition du Mali, où dans le nord de ce pays un mouvement fondamentaliste islamique avait tenté d'instaurer un État islamique indépendant. Le Nigeria est lui-même confronté à la secte islamique Boko Haram qui souhaite la partition du Nigeria, ce qui explique la forte implication de ce dernier au sein de la CEDEAO, sans pour autant que la langue soit une barrière.

Subdivisions[modifier | modifier le code]

Le pays est divisé en

Géographie[modifier | modifier le code]

Le Zuma Rock près de Suleja

Situé au bord du golfe de Guinée, le Nigeria possède 4 047 km de frontières terrestres, et 853 km de littoral. Il est bordé à l'ouest par le Bénin (773 km), à l'est-sud-est par le Cameroun (1 690 km), au nord par le Niger (1 497 km), et à l'est-nord-est par le Tchad (84 km).

Le pays est divisé en une moitié sud au climat équatorial où se situe la majorité des villes importantes, une partie centrale composée de régions de savane et de plateaux, une partie est où l'on trouve le point culminant, le mont Chappal Waddi (2 419 m), et une partie nord au climat aride puisqu'on se trouve dans le Sahel, en bordure du désert du Sahara.

Le sous-sol est riche en ressources naturelles parmi lesquelles le pétrole et le gaz constituent la principale source de revenus du pays. Le pays est le premier producteur d'or noir d'Afrique. Le Nigeria extrait également un certain nombre de métaux (étain, fer, plomb, zinc…) ainsi que du charbon.

Infrastructure[modifier | modifier le code]

Transport routier[modifier | modifier le code]

Travaux routiers au Nigeria

Le boom pétrolier des années 1970 a permis de développer le réseau routier, de sorte que le Nigeria peut être considéré comme l'État d'Afrique subsaharienne le mieux desservi par les transports. Au moins toutes les capitales des États sont reliées au réseau routier interurbain ; les routes particulièrement fréquentées sont reliées par des voies rapides, par exemple Lagos et Ibadan (voie rapide A 5), Lagos et Benin City (A 121), Onitsha et Enugu (A 232) ou Kano et Kaduna (A 2). Le réseau routier a une longueur d'environ 200 000 km, dont 60 000 km sont asphaltés.

Les routes mal stabilisées, les vitesses excessives et l'absence ou la rareté des panneaux de signalisation entraînent un grand nombre d'accidents de la route, en particulier dans le sud-est du pays.

Un vaste programme d'amélioration du réseau routier a été lancé sous les ministres actuels Fashola (travaux publics) et Amaechi (transports). Actuellement, 800 routes sont en cours de rénovation ou de construction[23].

Ponts[modifier | modifier le code]

Le deuxième pont sur le Niger près d'Onitsha

En 2022, trente-sept ponts seront entretenus et réparés dans tout le pays, dont certains sont attendus depuis des décennies[23]. Parmi eux, le pont reliant le continent à l'île de Bonny, d'où est chargé le pétrole brut du même nom. Il y a aussi le projet de pont Loko-Oweto, le Third Mainland Bridge à Lagos, le Murtala Mohammed Bridge à Koton Karfi et le Isaac Boro Bridge à Port Harcourt. D'autres sont le pont de Chanchangi dans l'État du Niger et le pont de Tambuwara à Kano[24].

Le deuxième pont sur le Niger près d'Onitsha est sur le point d'être achevé (situation en janvier 2022)[25].

Ports et installations portuaires[modifier | modifier le code]

Port d'Apapa, Lagos

La Nigerian Ports Authority (NPA) est chargée de gérer les ports nigérians, dont certains ont pris du retard par rapport aux normes internationales en termes de qualité des installations et d'efficacité opérationnelle. Reconnaissant que le gouvernement ne dispose pas des fonds et de l'expertise nécessaires pour moderniser les installations et gérer efficacement les ports, la NPA procède à une privatisation partielle des ports en accordant des concessions à des opérateurs portuaires privés. En vertu des accords de concession, le gouvernement transfère les droits d'exploitation à des entreprises privées pour un nombre limité d'années sans renoncer à la propriété du terrain portuaire.

Le principal port à conteneurs du Nigeria est le port de Lagos, qui traite environ 5,75 millions de tonnes de marchandises chaque année. Le port, qui se compose d'installations distinctes à Apapa et Tin Can Island, dispose d'une connexion ferroviaire vers l'intérieur du pays. Port Harcourt, un port de transbordement situé à 66 kilomètres du golfe de Guinée le long de la rivière Bonny dans le delta du Niger, traite environ 815 000 tonnes de marchandises par an et dispose également d'une connexion ferroviaire. Les deux ports ne sont pas seulement responsables du commerce maritime du Nigeria, ils desservent également des pays de l'intérieur tels que le Niger et le Tchad. Un nouveau port est en cours de construction à Onne, à environ 25 kilomètres au sud de Port Harcourt. Des terminaux relativement modernes et efficaces, gérés par des compagnies pétrolières multinationales, gèrent la plupart des exportations de pétrole et de gaz[26].

Chemins de fer[modifier | modifier le code]

Système ferroviaire du Nigeria 2021

Depuis 2015, l'administration Buhari a fait de l'amélioration des infrastructures une priorité. Cela concerne également l'extension et la modernisation du réseau ferroviaire à l'aide de financements mixtes public-privé (PPP). Les nouvelles lignes de chemin de fer semblent générer des bénéfices[27].

Au premier semestre 2021, la NRC a enregistré des revenus records de 2,12 milliards de nairas (environ 4,664 millions d'euros), soit une hausse de 31 % par rapport à la même période en 2019, qui avait enregistré le chiffre d'affaires record précédent. Les revenus du transport de marchandises ont diminué, les gains proviennent principalement du transport de passagers entre Lagos et Ibadan sur la nouvelle voie normale[28],[29].

Trafic aérien[modifier | modifier le code]

Aéroport de Lagos, Murtala

Le Nigeria compte 22 aéroports avec des pistes asphaltées. 21 autres pistes servent principalement à l'armée de l'air ou aux entreprises pétrolières. L'autorité Federal Airports Authority of Nigeria est responsable de l'exploitation des aéroports.

La plus grande compagnie aérienne du Nigeria est aujourd'hui Arik Air, fondée en 2004. Elle possède une flotte de plus de 20 avions et dessert des destinations nationales et internationales.

Le 24 novembre 2021, le ministre fédéral des transports aériens, Sirika, a annoncé que son gouvernement souhaitait recréer la compagnie aérienne nationale Air Nigeria, dissoute en 2012, et lancer les vols d'ici avril 2022. Pour ce faire, l'administration Buhari mettrait à disposition « 150 à 300 millions de dollars ». Finalement, la part de l'État dans le capital de la société devrait s'élever à 5 %. 46 % devraient provenir d'investisseurs locaux[30].

Économie[modifier | modifier le code]

En 2016, le Nigeria est la deuxième puissance économique d'Afrique, derrière l'Afrique du Sud[31]. Le poids économique et le poids démographique du Nigeria lui ont valu le surnom de « Géant d'Afrique ».

Agriculture[modifier | modifier le code]

Cacao[modifier | modifier le code]

Même si elle est en léger déclin, la culture du cacao fait vivre des centaines de milliers de planteurs dans le pays, et permet de résister à l'exode rural, le cacao étant planté dans des secteurs très variés.

Au cours des six premières années de la décennie des années 2010, le voisin ivoirien d'Afrique de l'Ouest s'est toujours maintenu comme le premier producteur mondial de cacao, devant le Ghana, le deuxième d'Afrique et du monde, et le Nigeria maintenant sa quatrième place, la troisième sur le continent africain. Sur les cinq premiers producteurs mondiaux, quatre sont des pays d'Afrique de l'Ouest.

Traitement du riz[modifier | modifier le code]

Moulin à riz d'Imota à Ikorodu

La rizerie d'Imota est une installation agricole située à Ikorodu, une banlieue de Lagos. Elle a été construite en 2021 et sera en pleine production au deuxième trimestre 2022[32],[33]. La rizerie a une capacité de production de 2,8 millions de sacs de 50 kg de riz par an et crée 1.500 emplois directs et 254.000 emplois indirects. Une fois achevée, la capacité de production de la rizerie d'Imota sera l'une des plus importantes au monde et l'une des plus importantes en Afrique subsaharienne, selon les estimations de l'infrastructure installée de l'usine[34]. Selon le gouverneur de l'État de Lagos, Babajide Sanwo-Olu, la pleine capacité de production de l'usine entraînera une baisse drastique du prix du riz et de la pression sur l'achat de la matière première[32]. Actuellement (début 2022), le Nigeria produit du paddy (riz non décortiqué) et importe du riz décortiqué/blanchi à un prix plus élevé. La transformation de l'aliment de base national qu'est le riz dans le pays devrait donc améliorer la balance commerciale du Nigeria et permettre d'économiser des frais de transport considérables.

Combustibles fossiles[modifier | modifier le code]

Pétrole[modifier | modifier le code]

Port pétrolier de Bonny

Le pétrole a été découvert au Nigeria en 1956 dans le delta du Niger. Ce pétrole est intéressant car c'est un brut, dit Bonny Light, adouci à basse teneur en soufre, dont le raffinage est facile[35]. Le pays rejoint alors l'OPEP en 1970. La ville de Port Harcourt est le principal lieu de production du pays qui a attiré de nombreux travailleurs. Le pétrole nigérian – produit à 40 % par la compagnie Shell – représente avec le gaz 14,4 % du PIB, 90 % des exportations et 75 % des revenus budgétaires. C'est le 5e producteur de l’OPEP et le 10e au niveau mondial[36]. Il s'agit du 6e pays exportateur de pétrole.

Raffinerie de pétrole[modifier | modifier le code]

Construction de la Raffinerie Dangote

Jusqu'à présent, paradoxalement, le Nigeria, exportateur de pétrole, devait importer ses dérivés pétroliers (principalement l'essence) et des sous-produits de la transformation du pétrole comme le polypropylène. C'est pourquoi le groupe Dangote a construit une raffinerie de pétrole dans le quartier de Lekki, qui devrait être opérationnelle en 2022 (à partir de décembre 2021)[37] Les offres d'emploi à cet effet ont été publiées en novembre 2021[38] La raffinerie devrait traiter 650 000 barils de pétrole par jour lorsqu'elle sera pleinement opérationnelle, et 327. 000 barils d'essence, 244 000 barils de diesel, 56 000 barils de carburant d'aviation, 800 mégatonnes de propane, 2 500 mégatonnes de polypropylène et 100 mégatonnes de soufre[39]. 9 000 emplois directs et 25 000 emplois indirects seront créés par la raffinerie[40].

Industrie manufacturière[modifier | modifier le code]

Production d'engrais[modifier | modifier le code]

Le 3 mai 2022, après des années de travaux, une usine de production d'engrais a été mise en service près de Lagos. Elle produira 3 millions de tonnes d'engrais par an[41][42][43]. Comme les engrais russes ne seront plus disponibles sur le marché mondial en 2022 à cause de la guerre en Ukraine, le Nigeria s'engouffre dans une niche de marché[43].

Sociétés de logiciels[modifier | modifier le code]

Formateur en logiciels Andela

Les entreprises de logiciels de Lagos travaillent principalement dans les secteurs des télécommunications, de la banque et de l'éducation/des services de l'emploi. Elles sont concentrées dans les quartiers de Lekki et d'Ikeja.

MTN gère le premier réseau 4G du Nigeria, qui reste prédominant. Airtel est un autre fournisseur 4G. 9Mobile et Dataflex sont des fournisseurs d'accès à Internet. Flutterwave est dans le domaine des cartes bancaires virtuelles. Opay est une plateforme de réservation en ligne. Paystack est utilisé par les Nigérians qui reçoivent régulièrement des paiements de l'étranger. Andela forme des ingénieurs en logiciels et les place sur le marché du travail nigérian. ULesson gère une plateforme sur laquelle sont présentés les contenus pédagogiques des écoles secondaires. Hotels.ng permet de réserver des hôtels dans toute l'Afrique[44],[45],[46],[47].

Industrie automobile[modifier | modifier le code]

Innoson Vehicle Manufacturing Co. Ltd à Nnewi

Le plus grand constructeur automobile du Nigeria, Innoson Vehicle Manufacturing Co. Ltd. est situé à Nnewi, Anambra, au Nigeria. Innoson Vehicle Manufacturing est surnommé Pride Of African Road. 70 % des pièces automobiles sont produites localement[48], tandis que le reste provient du Japon, de la Chine et de l'Allemagne[49]. Les véhicules Innoson sont utilisés dans certains pays d'Afrique de l'Ouest comme : Mali, Sierra Leone et Ghana[50]. Depuis mai 2022, Innoson produit également les trikes jaunes ("kekes"[51]) omniprésents au Nigeria[52].

Ancien manager de Mercedes, Oluwatobi Ajayi a fondé "Nord Automobiles Ltd" à Lagos en 2018. Nord possède deux usines d'assemblage à Lagos : une usine de 2 100 m2 à Sangotedo, où les huit modèles sont actuellement assemblés ; la seconde usine de 5 400 m2 à Epe est encore en construction. Une fois achevée, l'assemblage des modèles sera transféré dans la nouvelle usine, tandis que la fabrication des composants aura lieu à Sangotedo. L'entreprise fabrique actuellement ses propres pièces en plastique et prévoit d'ajouter l'emboutissage de l'acier à l'avenir[53].

Aciéries[modifier | modifier le code]

Selon ses propres informations, l'Ajaokuta Steel Company Limited produit 1,3 million de tonnes d'acier par an[54]. Cela correspondrait à un neuvième de la production française d'acier en 2021[55]. Les aciéries de Katsina, Jos et Osogbo ne semblent plus être actives[56].

Secteur des services[modifier | modifier le code]

Secteur financier[modifier | modifier le code]

Le Nigeria est le plus grand marché financier d'Afrique. Le Nigeria dispose d'un secteur bancaire relativement bien développé par rapport à la moyenne régionale, avec un taux de pénétration bancaire élevé au niveau régional (44,2 % contre une moyenne régionale de 17,8 % pour l'Afrique de l'Ouest) et une utilisation robuste des instruments financiers modernes dans l'économie locale. Le pays est également bien connecté aux marchés financiers internationaux. Cependant, le pays est pénalisé par des taux d'emprunt élevés qui limitent l'accès au crédit des petites entreprises, en particulier dans l'économie non pétrolière[57].

Industrie du divertissement et médias[modifier | modifier le code]

"Nollywood"

Lagos est le centre des industries ouest-africaines du cinéma, de la musique et de la télévision. L'industrie cinématographique de la localité de Surulere se classe au deuxième ou troisième rang mondial, devant ou derrière Hollywood, selon les enquêtes[58]. PricewaterhouseCoopers Int. prévoit que l'industrie nigériane du divertissement connaîtra une croissance de 85 % pour atteindre 15 milliards de dollars[59]. Depuis le succès du thriller nigérian "The Figurine", le cinéma nigérian se tourne de plus en plus vers des productions de grande qualité qui sont également des succès commerciaux. Cela a permis d'établir régulièrement de nouveaux records de recettes au box-office nigérian (The Figurine en 2009, Half of a Yellow Sun en 2013, The Wedding Party en 2016)[60].

Télécommunications[modifier | modifier le code]

Le secteur nigérian des télécommunications contribue à hauteur de 12,45 % au produit intérieur brut (PIB) du pays[61]. Le Nigeria est classé 11ème au niveau mondial pour le nombre absolu d'utilisateurs d'Internet et 7ème pour le nombre absolu de téléphones portables[62][63].

Transport[modifier | modifier le code]

En raison de la situation du Nigeria au centre de l'Afrique, le transport joue un rôle important dans le secteur des services nationaux. - Après 2015, le gouvernement de Buhari a lancé des améliorations de l'infrastructure. D'importantes réparations routières et de nouvelles constructions ont été progressivement mises en œuvre, notamment parce que les États fédérés dépensent leur part de l'augmentation des dotations de l'État. Le deuxième pont sur le Niger près d'Onitsha, qui sera en grande partie achevé en 2022, est représentatif de ces améliorations[64] - Depuis 2009, le Nigeria construit de nouvelles voies ferrées. Celles-ci sont exploitées par la société publique Nigerian Railway Corporation. Depuis 2019, un excédent est apparemment dégagé malgré l'épidémie de Covid. - Les principaux ports sont Lagos (Apapa et Tin Can Island), Port Harcourt (Onne) et Calabar. Un port en eau profonde à Lekki, à 50 km à l'est de Lagos, est sur le point d'ouvrir en 2022[65][66] - Cinq aéroports proposent des vols internationaux (Lagos, Abuja, Port Harcourt, Kano et Enugu). Il est prévu qu'une nouvelle compagnie aérienne nationale, "Nigeria Air", soit opérationnelle à la mi-2022[67].

Population et société[modifier | modifier le code]

La variété de coutumes, langues et traditions des 250 ethnies composant le pays lui confère une très riche diversité. Le tourisme dans le pays est très rare. L'immense majorité des visiteurs étrangers sont des hommes d'affaires, souvent liés à l'activité pétrolière, et des Nigérians qui reviennent au pays pour rendre visite à leurs familles. Voyager au Nigeria, surtout seul, peut souvent être très dangereux : il y a des enlèvements, une forte criminalité, et au nord l’Aqmi, des terroristes liés à l'État islamique. Aussi, la plus grande partie de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le Nigeria a pourtant un fort potentiel touristique : des paysages variés, un riche folklore, avec ses traditions, et un coût de la vie qui serait peu élevé pour le budget d'un visiteur occidental.[réf. nécessaire] Aussi, vu l'instabilité politique du pays, de nombreuses armes circulent au Nigeria, ce qui est très difficile à contrôler, et il y a de nombreux homicides par armes à feu.

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005) : population en milliers d'habitants.
Des fermiers au Nigeria.

Avec une population estimée à 219 millions d'habitants en 2021, le Nigeria est le pays le plus peuplé d'Afrique[2]. Environ 52 % de la population vit dans des zones urbaines ; au moins 24 villes comptent plus de 1 000 000 habitants.

Le taux de natalité est très élevé et les projections démographiques anticipent une croissance importante de la population. Selon une étude des Nations unies de 2012, la population du Nigeria devrait atteindre 440 millions d'habitants en 2050[68].

Entre janvier et , le Nigeria est le premier pays d'origine des migrants traversant la Méditerranée pour rejoindre l'Europe[69].

Santé[modifier | modifier le code]

Le paludisme, la poliomyélite, le choléra, la méningite, le sida sont des maladies omniprésentes au Nigeria. L'espérance de vie est d'environ 54 ans en 2015. La mortalité infantile est à 20,1 %[70] en 1997. Elle atteint 10,9 % en 2015. Il y avait 37 médecins pour 100 000 habitants en 2007[70].

En février 2020, le ministère de la santé a annoncé le premier cas de covid-19, incitant le gouvernement nigérian à mettre en place les protocoles nécessaires[71].

En août 2021, le gouvernement nigérian annonce avoir approuvé le vaccin anti-Covid du laboratoire chinois Sinopharm. Il doit ensuite recevoir plus de 8 millions de doses de cette firme pharmaceutique.

Éducation[modifier | modifier le code]

L'école primaire dure six ans[72]. Le taux d'alphabétisation était de 57 % en 2005 d'après le National Empowerment Development Strategy, ou de 53,3 % chez les adultes de plus de 15 ans en 2006 d'après le National Bureau of Statistics. Il est plus élevé chez les hommes (61,3 %) que chez les femmes (45,3 %). Le taux d'alphabétisation est en baisse constante par rapport à 1999 (64,1 %) et 1991 (71,9 %). L'étude montre qu'il est nettement plus élevé dans le sud du pays, et particulièrement dans le sud-est (73,5 %), que dans le nord-ouest (23,2 % ; hommes 31,0 %, femmes 15,4 %)[73].

Religions[modifier | modifier le code]

Les deux principales religions sont le christianisme et l'islam[2], réparties à part presque égales de la population totale. Le nord du pays est à majorité musulmane tandis que le sud est à majorité chrétienne. L'islam nigérian est majoritairement de théologie ash'arite, de jurisprudence malikite et de spiritualité soufie tijani. Les chrétiens nigérians sont, pour les trois quarts, protestants évangéliques et, pour un quart, catholiques.

Le nord du pays est principalement peuplé d'Haoussas, qui sont majoritairement de confession musulmane. Les autres grands groupes ethniques de cette partie du pays sont les Nupe, Tiv, et les Kanouri. Les Yorubas sont l'ethnie dominante du sud du pays, ils sont musulmans pour un peu plus de la moitié, chrétiens pour environ 30 à 40 %, le reste suivant généralement une religion ancestrale. Enfin le sud-est du pays est dominé par les Igbos majoritairement chrétiens.

Depuis plusieurs années, le Nigeria est le théâtre de tensions religieuses entre musulmans et chrétiens. La secte islamiste Boko Haram, qui a pour objectif de faire appliquer l'interprétation salafiste de la charia dans tout le pays[74], a mené de nombreuses attaques, essentiellement dans le nord du Nigeria, qui ont fait des milliers de morts depuis la mi-2009.

Le Nigeria est un pays membre de l'Organisation de la coopération islamique.

Les chiites représentent 2 % de la population et vivent principalement dans la partie nord du pays. Ils font l'objet de persécutions de la part du groupe terroriste islamiste Boko Haram, mais aussi de l'armée nigériane. En , 350 manifestants chiites sont massacrés par l'armée[75].

Il y aurait encore 5 % d'animistes. En 1986, il y avait encore entre 15 et 20 % d'animistes, et ces derniers étaient surtout concentrés au centre du pays, de l'ouest à l'est du Nigeria, où ils faisaient le tampon, ou la transition, entre les zones majoritairement musulmanes (au nord), et chrétiennes (au sud). Depuis 1986, la population de religion animiste à fortement baissé au Nigeria, de nombreux animistes sont devenus depuis, chrétiens ou musulmans, et la zone « tampon » ou de « transition » a disparu.[réf. nécessaire]

L'influence des Églises évangéliques sur la vie politique et culturelle du Nigeria est si importante que certains chercheurs présentent le pays comme une « république pentecôtiste ». Nombre d'hommes d'affaires et de hauts fonctionnaires sont issus de ce courant, tandis que l'affiliation religieuse devient un critère déterminant lors des recrutements au sein de l'appareil de l’État. En période électorale, les candidats, y compris musulmans, courtisent ces églises. Olusegun Obasanjo s'était tout particulièrement appuyé sur l'électorat évangélique pour revenir au pouvoir en 1999. Cette pénétration par les Églises évangéliques de toutes les sphères du pouvoir s'est poursuivie sous les présidences d’Umaru Yar'Adua (2007-2010), de Goodluck Jonathan (2010-2015) et de Muhammadu Buhari (depuis 2015)[76].

Langues[modifier | modifier le code]

Carte des langues parlées au Nigeria

Le Nigeria compte un grand nombre de langues. Il est le premier pays d'Afrique en nombre de langues et possède à ce titre une « mégadiversité linguistique » remarquable. Un recensement effectué par SIL International fait état de 529 langues, dont 522 vivantes et 7 éteintes. Aujourd'hui, trois langues africaines ont le statut de langues majeures : le haoussa, le yoruba et l'igbo. Elles sont enseignées dans le système scolaire, où chaque élève doit en apprendre au moins une. Vingt-sept autres langues ont le statut de langues mineures et l’enseignement primaire débute avec une de celles-ci. Le yoruba et l'igbo sont des langues nigéro-congolaises tandis que le haoussa est afro-asiatique. Le kanuri, parlé dans le nord-est, principalement dans l'État de Borno, est quant à lui une langue de la famille nilo-saharienne. Les trois grandes familles de langues africaines sont ainsi présentes dans le pays. Par ailleurs, dans certaines régions du Nigeria, les groupes ethniques parlent plus d'une langue.

La langue officielle du Nigeria, l'anglais, a été choisie pour faciliter l'unité culturelle et linguistique du pays. Ce choix était lié au fait qu'une petite partie de la population nigériane, notamment son élite, parlait anglais à la suite de la colonisation britannique qui a pris fin en 1960. Même si la plupart des groupes ethniques préfèrent communiquer dans leur propre langue, l'anglais est notamment utilisé pour des transactions commerciales et à des fins officielles. L'anglais, cependant, demeure une chasse gardée d'une petite minorité de l'élite urbaine du pays, et il n'est pas parlé du tout dans certaines zones du pays, dont celles rurales. Jusqu'à très recémment la majorité de la population nigériane vivait dans les zones rurales du pays ; ainsi, les grandes langues de communication au Nigéria restent celles qui sont autochtones. Certains peuples, notamment les Yoruba et les Igbos, possèdent des dérivés des langues standardisées à partir d'un certain nombre de dialectes différents et qui sont largement parlées par ces groupes ethniques. Le pidgin nigérian, souvent appelé simplement « pidgin », broken English ou pidgin English, est quant à lui une lingua franca populaire (un créole à base lexicale anglaise), avec plus ou moins d'influences régionales sur le dialecte et l'argot. Il est largement parlé dans les régions du delta du Niger, principalement dans celles de Warri, Sapele, Port Harcourt, Agenebode, EWU, et Benin City.

En attendant de voir les trois langues majeures africaines du Nigeria occuper une place officielle, l'article 55 de la Constitution indique : « Les affaires du pays sont conduites en anglais ainsi qu’en haoussa, en igbo et en yoruba lorsque des mesures appropriées auront été prises à cet effet ».

Ainsi, l'anglais, bien qu'étant la langue officielle du pays, peut également être considéré comme langue étrangère, car c'est une langue peu maîtrisée par l'ensemble de la population nigériane. La très grande diversité linguistique du pays se révèle être un obstacle à une véritable unité linguistique. De surcroît, le Nigeria est un État anglophone « enclavé » entre des États francophones : le Bénin, le Niger, le Tchad et le Cameroun[77]. De ce fait, les échanges avec ces pays sont importants, d'où l'utilité de propager le français parmi les Nigérians. C'est lors des années 1990 qu'il a été fait état de la volonté du gouvernement fédéral nigérian de franciser le pays en envisageant notamment un enseignement obligatoire du français comme langue vivante, voire l'institution du français comme seconde langue officielle. Le français est ainsi devenu la seconde langue étrangère obligatoire après l'anglais. Le développement du français a néanmoins été freiné à la suite de la mort du général dictateur Sani Abacha, du rapprochement du Nigeria avec les États-Unis, et en raison des difficultés rencontrées (pénurie de professeurs de français[78], manque d'intérêt de la population, etc.)[79]. En 2014, le pays replace, malgré ces aléas, le développement de ses liens avec la francophonie au cœur de ses ambitions, et le français, restant obligatoire, progresse malgré la pénurie de professeurs. L'environnement francophone est l'un des moteurs de l'enseignement-apprentissage du français au Nigeria. Enfin, la prise de conscience de son importance progresse rapidement dans les classes dirigeantes et les classes moyennes[80].

Culture[modifier | modifier le code]

Littérature[modifier | modifier le code]

Chinua Achebe est un écrivain et poète nigérian, connu pour son premier roman Tout s'effondre qui est le livre le plus lu de la littérature africaine moderne. Wole Soyinka est un dramaturge et a été la première personne du continent africain à recevoir le prix Nobel de littérature, son œuvre majeure La Mort et l'Écuyer du roi. Chimamanda Ngozi Adichie est une écrivaine nigériane considérée comme l'une des écrivaines les plus en vue d'Afrique, elle est félicitée pour avoir attiré une nouvelle génération dans la littérature africaine.

Peinture et sculpture[modifier | modifier le code]

Né au Nigeria, Ben Enwonwu a étudié en Angleterre avant de retourner dans son pays d'origine. Travaillant dans un style moderniste, Enwonwu a été le premier artiste africain à être commandé pour un portrait d'un monarque britannique en 1956. Sa sculpture en bronze de la reine Élisabeth II a été dévoilée en 1957. En 2017, l'une de ses œuvres majeures, un portrait de Tutu, a été redécouvert à Londres et vendu à un prix record pour un artiste africain.

Musique[modifier | modifier le code]

Hakeem Olajuwon jouant au basket-ball.

Fela Kuti est un musicien et militant nigérian qui a lancé un style de musique moderne appelé Afrobeat, qui a fusionné le blues, le jazz et le funk américains avec la musique traditionnelle yoruba.

Sports[modifier | modifier le code]

Hakeem Olajuwon est un basketteur nigérian, de 1984 à 2002, il a joué le poste central en NBA pour les Rockets de Houston et les Raptors de Toronto. Il a mené les Rockets à des championnats NBA consécutifs en 1994 et 1995, remportant le Finals MVP Award les deux fois.

Fêtes et jours fériés[modifier | modifier le code]

Masque royal en ivoire du royaume du Bénin.
Musiciens de l'État de Plateau.
Fêtes et jours fériés
Date Nom français Nom local Remarques
1er janvier Jour de l'an
variable Vendredi saint
variable Lundi de Pâques
1er mai Fête du Travail
29 mai Fête de la démocratie
1er octobre Fête de l'indépendance du Nigeria
25 décembre Noël
26 décembre Lendemain de Noël
1er shawwal Fête de la rupture du jeûne (Aïd el-Fitr ou Eïd al-Fitr)
10 Dhou al Hidjia Fête du sacrifice (Aïd al-Adha ou Eïd al-Adha)

Codification internationale[modifier | modifier le code]

Codes :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L'article 55 de la constitution indique : « Les affaires du pays sont conduites en anglais ainsi qu’en haoussa, en igbo et en yoruba lorsque des mesures appropriées auront été prises à cet effet ». En effet, parmi les centaines de langues africaines du Nigéria, les trois principales sont : le haoussa, 29 % de la population le parlent à la maison, puis le yoruba (23 %), et l'igbo (16 %), chiffres de 2012.
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  8. Selon d'autres sources, sa population est légèrement inférieure, de sorte qu'il serait classé septième, après le Brésil.
  9. Daniel Jordan Smith, « Corruption, culture politique et démocratie au Nigeria Réactions populaires à la croisade anti-corruption du président Obasanjo », CAIRN,‎ (lire en ligne)
  10. Les habitants du Niger sont quant à eux les Nigériens.
  11. « Mémoire d'un continent - 1er octobre 1960 : indépendance du Nigeria », sur RFI, (consulté le )
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Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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  • ICOM, Red List, International Council of Museums [1]
  • (en) Fabio Maniscalco, « Archaeological Looting and the Protection of Cultural Property in Nigeria », Web Journal on Cultural Patrimony, vol. 1,‎
  • (en) Hassan Tai Ejibunu, Nigeria´s Delta Crisis: Root Causes and Peacelessness, EPU (lire en ligne)
  • Pierre Viaud, L'Afrique et la guerre nucléaire, Edigeon, , p. 67-168

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bases de données et notices[modifier | modifier le code]