Une demande grandissante d’outils numériques de délibération
Des grandes structures associatives souhaitant mieux structurer leurs assemblées générales aux associations de quartier cherchant à mieux interagir avec les riverains, se fait jour ces derniers temps une demande grandissante d’outils numériques de concertation. Si beaucoup de structures associatives, notamment étudiantes, se servent encore majoritairement de Facebook comme instrument de débat et de sondage, de nombreuses autres regrettent par ailleurs les faiblesses inhérentes à un tel outil, qui ne les poussent d’ailleurs pas tant ç chercher une alternative à Facebook comme réseau social qu’un logiciel dédiée à certaines tâches délibératives qu’il ne peut remplir de façon satisfaisante. En effet, Facebook ne garantit ni la fiabilité des processus collectifs de prise de décision – et les exemples d’usage militants malhonnêtes de faux comptes et de manipulation de choix de sondage sont à cet égard légion – ni ne propose un cadre de discussion favorisant la rationalité des échanges en vue de l’exigence d’un consensus – chacun y naviguant sans nulle interruption d’une vidéo de divertissement à une délibération budgétaire en passant par bon nombre . De là un besoin exprimé par bon nombre d’acteurs associatifs de disposer d’outils dédiés de concertation qui soient adaptés à leur besoins et constituent des espaces privilégiés de discussion pouvant partiellement remédier aux obstacles que peuvent être à la vie associative la distance et l’incompatibilité entre les plannings des différents adhérents.
Le lancement d’une plateforme de consultation et de gouvernance pour les associations
DemocracyOS France a jusqu’ici travaillé au cas par cas, sur demande d’acteurs publics ou associatifs souhaitant bénéficier d’une instance personnalisée du logiciel DemocracyOS. Néanmoins, suivant une telle méthodologie, une petite structure comme la nôtre s’est vite vue débordée par la demande grandissante de développement et d’accompagnement autour de l’outil que nous proposons – et cela alors même que son caractère open source nous allège une part du travail en permettant aux acteurs de s’en saisir eux-mêmes ou de faire appel à d’autres prestataires pour l’installer, comme a pu le faire la métropole de Reims. Nous avons donc proposé, dans le cadre de l’appel à projet « Innovation publique et démocratique » lancé par la Mairie de Paris l’année dernière, d’ouvrir à toutes les associations parisiennes une plateforme de concertation gratuite et facile à prendre en main qui permette à chacune d’assurer sa gouvernance interne, de consulter les parisiennes et parisiens, et de mieux collaborer entre groupes associatifs via des débats communs. La proposition de DemocracyOS France, ayant été lauréate de cet appel à projet, bénéficie donc du soutien de la Ville de Paris pour être menée à bien et ainsi être rapidement mise à disposition de toutes les associations de la capitale.
Cette plateforme doit permettre à chacune d’entre elles d’ouvrir des cadres consultatifs dans lesquels peuvent prendre place différents types de débats auxquels il est possible d’associer – ou non – une fonction précise (vote, pétition, sondage). Ces débats peuvent être plus ou moins ouverts au public et permettre donc autant d’interagir en interne avec sa communauté de bénévoles que de questionner les riverains. Enfin, en permettant à l’administrateur d’un groupe associatif de gérer de façon relativement fine les autorisations spécifiques qu’il choisit d’accorder aux différents utilisateurs (auteur, modérateur, participant…), l’outil à vocation à s’adapter à n’importe quelle type de débat et de structure hiérarchique. En jouant sur différents paramètres, je peux donc par exemple tout autant organiser confidentiellement une réunion restreinte du conseil d’administration que mettre une consultation publique ouverte à tous concernant tel ou tel sujet de société, ou bien encore, en vue d’un projet sur lequel nous avons des intérêts communs ou des compétences complémentaires, je peux organiser une consultation intégrant d’autres associations afin de collaborer au mieux avec elles, et ainsi coordonner plutôt de disperser nos efforts.
Une phase de test incrémentale et collaborative
Il va bien sûr de soi que doivent correspondre à cette ambition nouvelle quelques innovations majeures dans le code de l’outil DemocracyOS, et en particulier concernant la gestion de groupes associatifs et la perspective de consultations inter-associatives. Ainsi, en accord avec notre démarche collaborative et notre volonté de faire de DemocracyOS un véritable commun numérique construit par et pour ses utilisateurs, nous lançons donc une phase de test, incrémentale et participative, de cette nouvelle plateforme, dans la lignée de la soirée de présentation de la plateforme organisée le 21 novembre à la MVAC (Maison de la Vie Associative et Citoyenne). Nous aimerions en effet développer le plus possible cette nouvelle version de notre logiciel avec les associations concernées, afin de prendre en compte au mieux leurs demandes et propositions, mais aussi leurs critiques et réticences. En effet, son ouverture à toutes ne doit pas l’empêcher d’être adéquate aux besoins de chacune, mais doit au contraire favoriser une telle diversité d’utilisations à venir en l’anticipant à travers ces premiers retours d’utilisateurs!
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