Inde
Drapeau de l'Inde. |
Emblème de l'Inde. |
Devise | en sanskrit : सत्यमेव जयते (satyameva jayate, « Seule la vérité triomphe ») |
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Hymne |
Jana Gana Mana |
Forme de l'État | République parlementaire fédérale |
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Président | Ram Nath Kovind |
Vice-président | Venkaiah Naidu |
Premier ministre | Narendra Modi |
Langues officielles |
Hindi (langue officielle du gouvernement central) Anglais (langue officielle associée) Et 22 langues régionales (dont le français)[Note 1] |
Capitale | New Delhi |
Plus grande ville | Mumbai (Bombay) |
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Superficie totale |
3 287 263 km2 (classé 7e) |
Superficie en eau | 9,5 % |
Fuseau horaire | UTC + 5:30 |
Indépendance | Du Royaume-Uni |
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Date République |
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Gentilé | Indien |
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Population totale (2018[1]) |
1 296 834 042 hab. (classé 2e) |
Densité | 395 hab./km2 |
PIB nominal (2015) |
2090,706 milliards de $ +2,36%[2] (7e/62) |
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PIB (PPA) (2015) |
7965,162 milliards de $ +8,41%[2] (3e/62) |
PIB nominal par hab. (2014) |
1 626,982 $ + 7,88 % (145e) |
PIB (PPA) par hab. (2014) |
5 855,306 $ + 7,32 % (125e) |
Dette publique brute (2014) |
Nominale : 82 197,64 milliards de ₹ + 10,56 % Relative : 64,958 % du PIB -0,87 % |
IDH (2017) | 0,640[3] (moyen ; 130e) |
Monnaie |
Roupie indienne ( ) |
Code ISO 3166-1 |
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Domaine Internet | .in |
Indicatif téléphonique | +91 |
Organisations internationales | Commonwealth, Mouvement des non-alignés, SAARC, OMC, ONU |
L'Inde (en hindi : भारत / Bhārat), officiellement la république de l'Inde[4] (en hindi : भारत गणराज्य / Bhārat Gaṇarājya), est un pays d'Asie du Sud qui occupe la majeure partie du sous-continent indien. Sa capitale est New Delhi. L'Inde est le deuxième pays le plus peuplé et le septième pays le plus grand du monde. Le littoral indien s'étend sur plus de sept mille kilomètres. Le pays a des frontières communes avec le Pakistan à l'ouest, la Chine, le Népal, et le Bhoutan au nord et au nord-est, le Bangladesh et la Birmanie à l'est. Sur l'océan Indien, l'Inde est à proximité des Maldives au sud-ouest, du Sri Lanka et de l'Indonésie au sud-est. L'Inde revendique également une frontière avec l'Afghanistan au nord-ouest. L'Inde dispose de l'arme nucléaire depuis 1974 après avoir fait des essais officiels.
L'Inde est un foyer de civilisations parmi les plus anciennes du monde, la civilisation de la vallée de l'Indus s'y est développée dès 3000 av. J.-C. Le sous-continent indien a abrité de vastes empires et est présent sur les routes commerciales dès l'Antiquité. L'Inde est la terre de naissance de quatre religions majeures — l'hindouisme, le jaïnisme, le bouddhisme et le sikhisme — alors que le zoroastrisme, le christianisme et l'islam s'y sont implantés durant le Ier millénaire. L'hindouisme y est la religion majoritaire avec environ 80 % de fidèles. L'Inde est aujourd'hui un pays très divers sur le plan religieux, linguistique et culturel.
Le pays a été progressivement annexé par la Compagnie anglaise des Indes avant de passer sous le contrôle du Royaume-Uni au XIXe siècle. L'Inde devient indépendante en 1947 après une lutte marquée par la résistance non-violente du Mohandas Karamchand Gandhi. Le pays est depuis 1950 une république parlementaire fédérale considérée comme la démocratie la plus peuplée au monde.
En 2017, l'économie indienne est la sixième du monde en PIB nominal et la troisième en PIB à parité de pouvoir d'achat. L'Inde, pays à forte croissance économique, est considéré comme un nouveau pays industrialisé. Cependant certains problèmes comme la pauvreté, l'analphabétisme ou la corruption restent très importants. Les inégalités de revenus sont en augmentation. En 2016, les 10 % les plus riches disposaient de 55 % des revenus nationaux[5]. L'Inde est passé de la 140e à la 177e place entre 2016 et 2018 sur l'Indice de performance environnementale réalisé par des chercheurs des universités de Yale et de Columbia. L'étude souligne en particulier la détérioration « alarmante » de la qualité de l'air[6].
Sommaire
Étymologie [modifier | modifier le code]
Le nom du pays « Inde » est dérivé de la version en vieux persan, « hindu », du mot sanskrit « Sindhu », l'appellation du fleuve Indus en sanskrit.
La constitution du pays utilise également le mot « Bharat » (mot hindi dérivé du nom sanskrit d'un roi aryen antique dont l'histoire peut être trouvée dans le Mahabharata).
Un troisième nom, « Hindustan » ou « Hindoustan » écouter le mot est employé depuis la période de l'Empire moghol et est encore utilisé aujourd'hui par les Indiens dans le langage courant.
En français, le pluriel « les Indes » était couramment utilisé pour désigner tant la région géographique que l'État au moment de la domination britannique (« Empire des Indes ») ; cette tournure est tombée en désuétude depuis l'indépendance du pays.
Climat[modifier | modifier le code]
Le climat indien est un climat de mousson tropical semi-aride et chaud. Il y a quatre saisons en Inde :
- la saison fraîche (de décembre à février) où les températures sont les plus froides de l'année (d'où le nom « fraîche »), et où les températures varient entre 25 °C et 28 °C au nord et entre 30 °C et 33 °C au sud ;
- la saison sèche (de mars à juin) où les températures sont les plus chaudes, et où on atteint en moyenne jusqu'à 43 °C au nord et jusqu'à 48 °C au sud où le record de chaleur est de 54 °C ;
- la saison des pluies (juillet-août) où il pleut durant toutes la saison avec des averses d'eau chaude, les températures variant entre 28 °C et 31 °C au nord et pouvant néanmoins atteindre jusqu'à 35 °C au sud ;
- la saison de mousson (de septembre à novembre). Cette saison représente la saison la plus douce de l'année où les températures sont similaires à celles de la saison des pluies. Le temps est très nuageux et non pluvieux.
Histoire[modifier | modifier le code]
Antiquité[modifier | modifier le code]
Les plus anciennes traces humaines trouvées en Asie du Sud remontent à environ 30 000 ans[7]. Autour de 7000 av. J.-C., la première installation néolithique apparaît sur le sous-continent à Mehrgarh et dans d'autres sites dans l'ouest du Pakistan[8]. Ceux-ci se développent pour former la Civilisation de la vallée de l'Indus, la première culture urbaine de l'Asie du Sud[7] qui existe entre 2500 et 1900 av. J.-C. au Pakistan et dans l'ouest de l'Inde[8]. Centrée autour de villes comme Mohenjo-daro, Harappa, Dholavira, et Kalibangan, et reposant sur différents moyens de subsistance, la civilisation s'engage dans la production artisanale et le commerce à grande échelle[7].
De 2000 à 500 av. J.-C., en termes de culture, beaucoup de régions du sous-continent passent du Chalcolithique à l'âge du fer[7]. Les Védas, les plus vieux textes de l'hindouisme[7], sont, selon certaines hypothèses, composés pendant cette période et les historiens les ont analysés pour en déduire l'existence d'une culture védique au Pendjab et dans la haute plaine du Gange[7]. La plupart des historiens considèrent cette période comme celle de plusieurs vagues de migrations indo-aryennes vers le sous-continent depuis le nord-ouest[7]. Le système des castes, créant une hiérarchie entre les prêtres, les guerriers et les paysans libres, mais en excluant les indigènes en déclarant leurs occupations impures, aurait émergé à cette période. Sur le plateau du Deccan, des preuves archéologiques suggèrent l'existence d'une organisation politique basée sur les chefferies[7]. Dans l'Inde du Sud, une progression de la vie sédentaire est indiquée par le nombre de monuments mégalithiques pendant cette période ainsi que par des traces d'agriculture, de bassins d'irrigation et de traditions d'artisanat[7].
À la fin de la période védique, vers le Ve siècle av. J.C., les petites chefferies des plaines du Gange et du nord-ouest se consolident autour de seize oligarchies et monarchies importantes connues comme les Mahajanapadas[7]. L'émergence de l'urbanisation et des orthodoxies religieuses pendant cette période est à l'origine des mouvements de réforme religieuse que sont le bouddhisme et le jaïnisme qui deviennent tous deux des religions indépendantes. Le bouddhisme, basé sur les enseignements de Gautama Bouddha attire des fidèles de toutes les classes sociales et les chroniques de la vie de Bouddha sont centrales dans les débuts de l'histoire écrite de l'Inde. Le jaïnisme devient important durant la même période, lors de la vie de Mahāvīra[7]. Alors que dans cette période, la richesse urbaine augmente, ces deux religions font de la renonciation un idéal[7] et toutes deux établissent des monastères[7]. Politiquement, au cours du IIIe siècle av. J.-C., le royaume de Magadha annexe ou réduit d'autres États pour émerger comme l'Empire maurya[7]. On a longtemps pensé que l'empire contrôlait la totalité du sous-continent à l'exception de l'extrême sud, mais il apparaît que ses régions les plus importantes étaient probablement séparées par de grandes zones autonomes. Les rois maurya sont connus pour la construction de leur empire et pour leur gestion de la vie publique, notamment Ashoka qui renonce au militarisme et propage le dharma bouddhique[7].
La littérature sangam en tamoul révèle qu'entre 200 av. J.-C. et 200 apr. J.-C., le sud de la péninsule est contrôlé par les Chera, les Chola et les Pandya, qui commercent avec l'Empire romain, l'ouest et le sud-est de l'Asie[7]. Dans le nord de l'Inde, l'hindouisme développe le contrôle patriarcal de la famille[7]. Au cours des IVe et Ve siècles, l'Empire Gupta crée dans la plaine du Gange un système complexe d'administration et de taxation qui devient un modèle pour les royaumes suivants[7]. Sous les Gupta, un renouveau de l'hindouisme, basé sur la dévotion plutôt que les rituels, commence à émerger. Ce renouveau s'exprime dans la sculpture et l'architecture[7]. La littérature sanskrite se développe, les sciences, l'astronomie, la médecine et les mathématiques font d'importantes avancées[7].
Moyen Âge indien[modifier | modifier le code]
La première partie du Moyen Âge indien, entre 600 et 1200, se caractérise par des royaumes régionaux et une grande diversité culturelle. Quand Harsha de Kânnauj, qui contrôle la majeure partie de la plaine du Gange de 606 à 647, essaye d'étendre son royaume vers le sud, il est défait par la dynastie Chalukya qui contrôle le Deccan. Quand son successeur entreprend de conquérir l'est, il est défait par l'Empire Pala du Bengale. Quand les Chalukya eux-mêmes tentent de s'étendre au sud, ils sont défaits par les Pallava, qui à leur tour s'opposent aux Pandya et aux Chola plus au sud. Aucun dirigeant de cette époque n'est capable de créer un empire et de contrôler des territoires au-delà du cœur de son royaume. Dans le même temps, les peuples pastoraux, dont les terres sont utilisées pour la croissante économie agricole, sont intégrés dans la société de castes, à la suite de quoi le système des castes commence à voir émerger des différences régionales.
Aux VIe et VIIe siècles, les premiers hymnes de dévotion sont créés en tamoul. Ils sont imités à travers toute l'Inde et provoquent une résurgence de l'hindouisme et le développement des langues modernes du sous-continent. Les rois indiens et les temples qu'ils financent attirent des fidèles en grand nombre. Des villes de pèlerinage de tailles diverses apparaissent un peu partout et l'Inde s'urbanise à nouveau. Au cours des VIIIe et IXe siècles, la culture et le système politique indiens se répandent en Asie du Sud-Est, dans ce qui est aujourd'hui la Thaïlande, le Laos, le Cambodge, la Malaisie et Java. Des marchands indiens, des érudits et parfois les armées sont impliqués dans cette expansion alors que dans le même temps des envoyés d'Asie du Sud-Est séjournent en Inde et traduisent les textes bouddhistes et hindous dans leurs langues.
Après le Xe siècle, les clans nomades musulmans d'Asie centrale, avec leur cavalerie et leurs vastes armées, pénètrent régulièrement dans les plaines du nord-ouest, ce qui aboutit en 1206 à la création du Sultanat de Delhi. Le Sultanat réussit à contrôler la majorité de l'Inde du Nord et à pénétrer dans le Sud. Cette invasion est d'abord perturbante pour les élites locales, cependant le Sultanat s'accommode de sa population majoritairement non-musulmane et en préserve les lois et traditions[9],[10]. En repoussant les raids mongols au XIIIe siècle, le Sultanat protège l'Inde des dévastations connues dans l'ouest et le centre de l'Asie. Pendant des siècles, des soldats, érudits, mystiques, commerçants, artistes et artisans de ces régions trouvent refuge dans le sous-continent, contribuant à l'émergence d'une culture indo-islamique syncrétique dans le nord[9]. L'affaiblissement des royaumes du sud par le Sultanat permet l'émergence de l'Empire de Vijayanagara[9]. Adoptant une forte tradition shivaïte et apprenant des traditions militaires du Sultanat, l'empire parvient à contrôler la majorité de l'Inde péninsulaire[10] et influence fortement la culture du sud de l'Inde[9].
Débuts de l'Inde moderne[modifier | modifier le code]
Au début du XVIe siècle, l'Inde du Nord tombe aux mains d'une nouvelle génération de guerriers d'Asie centrale. L'Empire moghol qui en résulte ne supprime pas la société locale mais, au contraire, l'équilibre et la pacifie par de nouvelles pratiques administratives[9] et l'émergence d'une nouvelle élite diverse et inclusive[10], amenant à un gouvernement plus systématiquement centralisé et uniformisé[9]. Le commerce avec l'Occident se développe via Anvers, première place financière mondiale, qui fait transiter vers l'Inde les métaux précieux de l'Amérique.
Grâce aux liens tribaux et à l'identité islamique, spécialement sous Akbar, les Moghols unifient leur État par la loyauté, exprimée par une culture persanifiée, à un empereur au statut quasiment divin[10]. L'Empire moghol tire la plupart de ses revenus de l'agriculture[9] et ordonne que les impôts soient payés dans une monnaie d'argent bien régulée, permettant aux paysans et artisans de pénétrer des marchés plus importants[9]. La paix relative maintenue par l'empire durant presque tout le XVIIe siècle est un facteur d'expansion économique pour l'Inde[9] et voit émerger des nouvelles formes de peinture, de littérature, de textiles et d'architecture[9]. Des groupes sociaux cohérents émergent alors dans le nord et l'ouest de l'Inde, comme les Marathas, les Rajputs et les Sikhs[10]. Le commerce s'étend sous le règne moghol et permet la création de nouvelles élites commerciales et politiques le long des côtes sud et est de l'Inde[10].
Quand l'empire moghol commence à se désagréger, beaucoup parmi ces élites parviennent à prendre contrôle de leurs propres affaires[9].
Période coloniale[modifier | modifier le code]
Au début du XVIIIe siècle, les clivages entre la domination commerciale et la domination politique disparaissent et des compagnies de commerce européennes, notamment la Compagnie britannique des Indes orientales, établissent des comptoirs sur les côtes[9],[10]. Le contrôle de la Compagnie anglaise sur les mers, ses importantes ressources et son avance militaire et technologique lui permettent de prendre le contrôle du Bengale en 1765 et de mettre sur la touche les autres compagnies européennes[9],[10]. En aggravant par de lourdes taxes la famine au Bengale, qui cause, en raison de mauvaises récoltes de riz et d'un conflit armé avec les pouvoirs locaux[11], de sept millions à dix millions de morts, cette compagnie traverse une profonde crise dès 1772. Ses actions chutent à Londres et Amsterdam. Plusieurs de ses actionnaires sont en faillite, comme l'Ayr Bank et la Banque Clifford[12].
Au cours des années 1820, la Compagnie s'appuie sur les richesses du Bengale pour accroître la puissance de son armée et annexe ou domine la majeure partie de l'Inde[10]. Cette domination marque le début de la période coloniale : l'Inde cesse d'exporter des biens manufacturés et devient un fournisseur de matières premières pour l'Empire britannique[9]. Dans le même temps, les pouvoirs économiques de la Compagnie sont réduits et celle-ci s'engage de plus en plus dans des domaines non-économiques, comme l'éducation, les réformes sociales et la culture[9].
La nomination en 1848 de James Broun-Ramsay comme Gouverneur général de la Compagnie des Indes orientales marque le début d'un certain nombre de réformes de modernisation de l'État. Parmi ces changements, des avancées technologiques comme les chemins de fer, les canaux et le télégraphe, qui sont introduits en Inde peu de temps après l'Europe[10]. Entre 1840 et 1860, l'Angleterre multiplie par huit ses importations de coton indien : 463 000 balles contre 56 923[13], mais avec des inconvénients: elle a introduit le coton américain en Inde, avec ses maladies végétales, et parasites, comme le ver de la capsule. De plus, le coton américain (Gossypium hirsutum) exige beaucoup plus d’eau et d’intrants que le coton indien (Gossypium herbaceum), et il épuise les sols plus vite.
Cependant, le mécontentement envers la Compagnie grandit pendant cette période et aboutit à la Rébellion indienne de 1857. Nourrie par divers ressentiments, notamment par les réformes sociales des Britanniques, de dures taxes foncières et les traitements sommaires des propriétaires et des princes, la rébellion traverse de nombreuses régions du nord et du centre de l'Inde et menace la domination de la Compagnie[10]. Matée en 1858, la rébellion conduit à la dissolution de la Compagnie et à l'administration directe de l'Inde par la couronne britannique. Proclamant un État unitaire et un système parlementaire limité, le nouveau régime protège les princes et l'aristocratie comme garde-fou féodal contre de futures rébellions[10]. Dans les décennies qui suivent, une vie publique commence à émerger et, en 1885, est créé le Congrès national indien[10]. Un peu plus tard, la terrible Famine en Inde de 1866 décime près d'un million de personnes.
Les avancées technologiques et la commercialisation de l'agriculture dans la seconde moitié du XIXe siècle sont marquées par des problèmes économiques - de nombreux petits paysans étant devenus dépendants de marchés lointains. De plus, alors que les activités industrielles permettent l'enrichissement d'une bourgeoisie indienne, la masse populaire continue d'utiliser des techniques agricoles stationnaires. Les féodaux tels les zamindar négligent les travaux productifs comme l'irrigation. Ainsi, l'Inde reste le pays des famines parce que certaines années les pluies font défaut. En 1877, dans la grande famine du Dekkan, 5 millions d'individus trouvent la mort[14].
Le nombre de famines de grande échelle augmente et peu d'emplois industriels sont créés. Cependant, l'agriculture commerciale, notamment au Pendjab nouvellement irrigué par des canaux, conduit à une augmentation de la nourriture pour la consommation interne[10]. Le réseau de chemins de fer est essentiel dans la lutte contre les famines[10], réduit les coûts des transports de biens[10] et aide à la naissance d'une industrie indienne[10].
Entre les années 1870 et 1890, près de 30 millions d'Indiens meurent de famines successives. Le degré de responsabilité de l’administration coloniale britannique est sujet à controverses entre historiens, D'après l'historien Niall Ferguson, « il y a des preuves claires d'incompétence, de négligence et d'indifférence au sort des affamés », mais pas de responsabilité directe, l’administration coloniale étant simplement restée passive. Au contraire pour le journaliste Johann Hari : « Loin de ne rien faire pendant la famine, les Britanniques ont fait beaucoup - pour empirer les choses. Les autorités auraient en effet continué d'encourager les exportations vers la métropole sans s’inquiéter des millions de morts sur le sol indien »[15]. L'historien et activiste politique Mike Davis soutient également l'idée que « Londres mangeait le pain de l'Inde » pendant la famine. En outre, le vice-roi Robert Lytton fait interdire de porter assistance aux personnes affamées, parfois décrites comme « indolentes » ou « incompétentes pour le travail ». Les journaux des régions épargnées par la famine reçoivent l'instruction d'en parler le moins possible. D'après Mike Davis, Lord Lytton aurait été guidé par l'idée qu'en « s'en tenant à l'économie libérale, il aidait obscurément le peuple indien »[15].
Après la Première Guerre mondiale, dans laquelle un million d'Indiens servent, une nouvelle période commence, marquée par des réformes des Britanniques mais également par une législation répressive et des appels répétés pour l'autodétermination et les débuts du mouvement non-violent de non-coopération dont le Mahatma Gandhi devient le leader et le symbole[10]. Ce mouvement aboutit dans les années 1930 à quelques réformes législatives et le Congrès gagne les élections qui en résultent[10]. Mais la décennie qui suit est marquée par les crises : le gouvernement colonial engage l'Inde dans la Seconde Guerre mondiale, le Congrès pousse plus en avant la non-coopération alors que le nationalisme musulman s'intensifie.
Le mouvement pour l'Indépendance aboutit le 15 août 1947. Mais le pays subit une partition sanglante et le sous-continent est divisé en deux États : l'Inde et le Pakistan[10]. La période coloniale représente pour l'Inde un fort déclin économique, en comparaison du reste du monde : d'après les statistiques réalisées par l’historien britannique Angus Maddison, la part de l'Inde dans la richesse mondiale est tombée de 22,6 % en 1700 à 3,8 % en 1952[16].
Inde indépendante[modifier | modifier le code]
Après avoir été une monarchie constitutionnelle pendant trois ans, la constitution de l'Inde entre en vigueur en 1950, elle fait alors du pays une république parlementaire fédérale et démocratique[10]. Depuis, l'Inde est demeurée une démocratie, la plus peuplée du monde : les libertés civiles sont protégées et la presse est largement indépendante[10]. La libéralisation économique commencée dans les années 1990 a permis la création d'une large classe moyenne urbaine et a fait de l'Inde l'un des pays au taux de croissance le plus élevé au monde. Le cinéma, la musique et les spiritualités d'Inde jouent un rôle de plus en plus important dans la culture globale[10]. Cependant l'Inde est toujours touchée par une importante pauvreté urbaine et rurale[10], par des conflits et violences religieuses ou de caste[10], par les rébellions des naxalites et des séparatistes au Jammu-et-Cachemire[10]. Des conflits opposent toujours l'Inde avec la Chine et le Pakistan au sujet des frontières. Ces conflits ont abouti à la Guerre sino-indienne de 1962 et à trois guerres indo-pakistanaises en 1947, 1965 et 1971[10].
Politique[modifier | modifier le code]
Avec un corps électoral de 814 millions d'électeurs, l'Inde est souvent présentée comme « la plus grande démocratie du monde[17] ».
De 1947 à 1950, l'Inde était une monarchie constitutionnelle. En 1950, trois ans après l'Indépendance, la constitution a fait du pays une république parlementaire fédérale dans laquelle le pouvoir est partagé entre le gouvernement central et les États et territoires.
Institutions[modifier | modifier le code]
Gouvernement central[modifier | modifier le code]
Promulgué le , la Constitution crée la « république d'Inde » et la dote d'institutions inspirées du parlementarisme britannique.
Le Président de l'Inde est le chef de l'État, mais ses pouvoirs sont avant tout symboliques. Avec le Vice-président, il est élu au suffrage indirect pour un mandat de cinq ans.
L'essentiel du pouvoir exécutif est dans les mains du Premier ministre et du Conseil des ministres de l'Inde. Celui-ci est responsable devant la Lok Sabha (« Chambre du peuple »), élue tous les cinq ans au suffrage universel direct. Le Parlement comprend également la Rajya Sabha (« Chambre des États »), une chambre haute élue au suffrage indirect et renouvelée par tiers tous les deux ans.
La Cour suprême de l'Inde est la plus haute juridiction du pays. Elle est à la fois tribunal fédéral, cour d'appel et cour constitutionnelle. Au fil des ans, la Cour s'est dotée d'un très important pouvoir de contrôle de constitutionnalité des lois et même des amendements à la Constitution. Elle dispose également de pouvoirs particuliers pour remédier aux atteintes aux droits de l'homme. Ses membres sont nommés par le Président de l'Inde.
États et territoires[modifier | modifier le code]
Après l'Indépendance, les États ont été organisés sur la base des anciennes provinces et États princiers qui existaient pendant le Raj britannique. En 1956 est adopté le States Reorganisation Act, qui réorganise les États selon des bases linguistiques. Cette politique se poursuit dans les années qui suivent par la création de nouveaux États pour atteindre le chiffre actuel de 29.
Dans chaque État, le pouvoir exécutif est détenu par un gouverneur nommé par le Président de l'Inde, et dont le pouvoir est surtout symbolique, et un ministre en chef responsable devant la législature de l'État. Celle-ci comprend une Vidhan Sabha (Assemblée législative) et, pour sept États plus importants, un Vidhan Parishad (Conseil législatif). En cas d'instabilité dans un État, le gouvernement central peut imposer le President's rule : les institutions représentatives de l'État se voient retirer leurs pouvoirs au profit du Gouverneur, normalement pour un temps limité.
Les gouverneurs sont nommés pour 5 ans par le Président à la tête des 29 États composant le pays. À l'opposé du Président de l'Inde qui doit concilier son pouvoir avec l'Assemblée législative, les gouverneurs ont un pouvoir constitutionnel beaucoup plus indépendant. En fait on pourrait dire que les gouverneurs sont les Présidents constitutionnels des États de l'Inde en marge des véritables dirigeants indiens[18].
Les territoires de l'Union sont au nombre de sept. À la différence des États, ils sont directement gouvernés par l'État central. Toutefois, deux d'entre eux, Delhi et Pondichéry, ont obtenu le droit d'élire leur propre Vidhan Sabha et Chief Minister.
Le fédéralisme est un important facteur de stabilité en Inde. Les gouvernements des États possèdent de vastes compétences notamment en ce qui concerne la fourniture et la répartition de prestations publiques de base et de subventions et le pourvoi de postes dans la fonction publique. C'est ce qui explique en grande partie le fait que lors des élections au niveau des États, les électeurs portent souvent leur préférence sur des partis bien ancrés au niveau régional[19]. La cohésion d'un pays d'une telle diversité ethnique, religieuse et linguistique et présentant de par la tradition de tels clivages sociaux ne peut être assurée que dans le cadre d'un système démocratique laissant suffisamment d'autonomie aux États de l'Union, plus homogènes[20].
Panchayat raj[modifier | modifier le code]
Depuis 1992, un amendement à la Constitution de l'Inde oblige tous les États à mettre en place des panchayats. Tous les cinq ans dans chaque village, est élu au suffrage universel un gram panchayat présidé par un sarpanch. Ces institutions sont chargées de l'administration locale et de préparer les plans de développement économique et pour la justice sociale.
En fonction de leur nombre d'habitants, les villes sont administrées par un nagar panchayat (conseil municipal), nagar palika (municipalité) ou nagar nigam (corporation municipale) élu tous les cinq ans au suffrage universel.
Pour ces institutions locales, un système de quotas existe afin d'assurer la représentation des femmes, des Dalits (intouchables) et des Adivasis (aborigènes).
Contexte politique[modifier | modifier le code]
Dans les années qui suivent l'Indépendance, le Congrès national indien, le parti du Mahatma Gandhi et de Jawaharlal Nehru (premier Premier ministre de 1947 à sa mort en 1964) domine largement le paysage politique. En 1975, Indira Gandhi, la fille de Nehru, devenue Première ministre en 1966 et impliquée dans des scandales de fraudes électorales, déclare l'état d'urgence et suspend les libertés fondamentales et les élections. À la fin de l'état d'urgence, le Congrès perd les élections de 1977 au profit d'une coalition d'opposition : c'est la première fois que le Congrès se retrouve dans l'opposition.
Depuis, le paysage politique indien se caractérise par la montée progressive de partis régionaux, contraignant les principaux partis à s'engager dans des coalitions parfois instables. En 1999, le Bharatiya Janata Party (BJP, droite nationaliste), devenu au fil des années 1990, le principal opposant au Congrès, parvient à former un gouvernement de coalition qui, pour la première fois, se maintient au pouvoir jusqu'au terme de son mandat de cinq ans. Cependant, en 2004, le Congrès remporte les élections et forme l'Alliance progressiste unie. Cette coalition est largement défaite par le BJP en 2014.
L'actuel président de l'Inde est Ram Nath Kovind, pourvu de fonctions essentiellement protocolaires, depuis 2017, tandis que le Premier ministre Narendra Modi dirige, pour sa part, le gouvernement central depuis 2014. Tous deux sont issus du Bharatiya Janata Party.
Relations extérieures[modifier | modifier le code]
Aujourd'hui, l'Inde est reconnue comme une puissance émergente. Après avoir lancé le Mouvement des non-alignés sous l'impulsion de Jawaharlal Nehru, elle tisse désormais des partenariats stratégiques avec toutes les grandes puissances : les États-Unis dans le cadre du programme Next Steps in Strategic Partnership (NSSP)[21], la Chine avec laquelle elle progresse sur la voie d'un règlement du contentieux frontalier qui oppose les deux pays. L'Inde, depuis son ouverture au commerce mondial dans les années 1990, a aussi cherché à nouer des liens plus forts avec les pays membres de l'ASEAN, au travers de la politique du Look East. Le pays a également avancé sa candidature auprès du G4 (Allemagne, Brésil, Inde, Japon) afin d'obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU.
Cependant, les relations extérieures de l'Inde sont marquées par le conflit persistant avec le Pakistan voisin au sujet du Cachemire. Tout comme le Pakistan, l'Inde n'a pas signé le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et s'est dotée de l'arme atomique. Elle a procédé à une explosion « pacifique » en 1974 et à des essais en mai 1998.
Défense[modifier | modifier le code]
L'Inde a l'une des plus grandes armées du monde : les forces armées indiennes disposaient en 2018 d'un effectif de 1 362 500 militaires[22] et 2 844 750 réservistes[23].
Le budget pour la défense s'élève à 51 milliards de dollars, soit 7,2 % du produit national brut (PNB)[réf. nécessaire].
Elles disposent 4 426 tanks, 3 147 autres véhicules blindés, 590 avions de combat (ainsi que des forces aéronavales), 16 sous-marins, 1 porte-aéronef (l'INS Vikramaditya) et 11 destroyers[24]. L'Inde vient de commencer le remplacement de 126 [[Mikoyan-Gourevitch MiG-21|MiG-21[réf. nécessaire]]].
L'Inde dispose d'armes nucléaires depuis 1974, date de l'explosion d'une bombe atomique au plutonium dans le désert du Rajasthan[25]. Ces armes sont réparties dans l'aviation ou dans des missiles IRBM.
Le , l'Inde prévoit de sécuriser ses ports militaires avec des clôtures électriques contre les menaces clandestines maritimes[26].
Géographie[modifier | modifier le code]
L’Inde occupe la majeure partie du sous-continent indien, qui est placé entre la plaque tectonique de l’Inde et la partie nord-ouest de la plaque indo-australienne. Une partie du territoire des États du nord et du nord-est de l’Inde est située dans le massif de l’Himalaya. Le reste de l’Inde septentrionale, centrale, et orientale est occupé par la zone fertile de la plaine indo-gangétique. Dans la partie occidentale, bordée par le Pakistan du sud-est, se trouve le désert du Thar. L’Inde méridionale se compose presque entièrement du plateau péninsulaire du Deccan, flanqué de deux massifs côtiers au relief accidenté, les Ghats occidentaux et les Ghats orientaux.
De grands fleuves et rivières, tels le Gange, le Brahmapoutre, la Yamuna, la Godavari, la Narmada, la Kaveri traversent le pays. L’Inde possède par ailleurs trois archipels : les îles Laquedives, qui se trouvent au large de la côte du sud-ouest ; la chaîne volcanique des îles d’Andaman et de Nicobar au sud-est, et les Sundarbans dans le delta du Gange au Bengale occidental. Le climat de l'Inde varie, de tropical dans le sud à plus tempéré dans le nord de l’Himalaya et où les régions montagneuses reçoivent les chutes de neige continues en hiver.
Le climat de l’Inde est fortement influencé par l’Himalaya et le désert du Thar. L’Himalaya et les montagnes de l’Hindou Kouch au Pakistan, font obstacle aux vents catabatiques venus d’Asie centrale et les empêchent ainsi de pénétrer dans le continent, ce qui préserve la chaleur dans la majeure partie de ce dernier, contrairement à la plupart des régions situées à la même latitude. Le désert du Thar, quant à lui, attire les vents humides de la mousson d’été qui, entre juin et septembre, est responsable de la plus grande partie des précipitations de l’Inde.
La superficie de l’Inde est de 3 287 263 km2.
Délimitées par le Pakistan, la Chine, le Népal, le Bhoutan, le Bangladesh, la Birmanie, les frontières indiennes sont longues de 15 168 km.
Environnement[modifier | modifier le code]
Ressources en eau[modifier | modifier le code]
L'Inde est une zone en déficit hydrique[Note 2]. 230 milliards de mètres cubes d'eau sont prélevés chaque année en Inde[27].
La plaine du Pendjab, à cheval entre l'Inde et le Pakistan, présente un déficit en eau qui concerne l'ensemble de l'Inde, car on y cultive du blé en hiver et du riz en été, avec un surplus qui s'exporte dans les autres États de l'Inde. Dans cette région d'agriculture irriguée, les paysans puisent de l'eau dans la nappe phréatique, dont le niveau baisse de 0,6 mètre par an[28]. Selon la Banque mondiale, 60 % des nappes phréatiques de l'Inde seront dans une situation « critique » d'ici 2034[29].
Au niveau national, les activités agricoles sont les principales consommatrices d'eau souterraine, représentant 85 % de l'eau extraite du sous-sol. La politique d'électricité gratuite ou à bas prix mise en place par les gouvernements des États indiens incite en effet les agriculteurs à privilégier l'extraction des eaux souterraines grâce à un système de pompage pour irriguer leurs cultures[29].
L'eau souterraine, source de 40 % des besoins en eau de l'Inde, s'épuise rapidement selon un rapport publié en 2018 par un organisme gouvernemental. Vingt et une villes indiennes - dont Delhi, Bengaluru, Chennai et Hyderabad - devraient manquer d'eau souterraine dès 2021, et 40 % de la population indienne n'aura pas un accès suffisant à l'eau potable en 2030[30].
Faune et flore[modifier | modifier le code]
Située dans l'écozone indomalaise, l'Inde abrite une grande biodiversité : 7,6 % des mammifères, 12,6 % des oiseaux, 6,2 % des reptiles, et des 6,0 % des plantes à fleurs vivant sur la Terre s'y trouvent[réf. nécessaire]. Elle possède beaucoup d'écorégions, comme les forêts de Shola, qui présentent des taux extrêmement élevés d'endémisme : au total, 33 % des espèces de plantes indiennes sont des espèces endémiques. La couverture de la forêt indienne s'étend de la forêt tropicale des îles Andaman, des Ghats occidentaux, et de l'Inde du nord-est jusqu'aux forêts de conifères tempérées de l'Himalaya. Entre ces extrémités se situent la forêt tropicale humide de l'Inde orientale, dominée par le sal ; la forêt tropophile de l'Inde centrale et méridionale, dominée par le teck ; ainsi que la forêt épineuse du Deccan central et de la plaine du Gange occidentale, dominée par l'acacia mimosa. On compte parmi les arbres importants le neem aux propriétés médicinales, largement utilisé pour des remèdes en phytothérapie rurale. Le figuier des pagodes, visible sur les sceaux de Mohenjo-daro, a ombragé le Gautama Bouddha pendant qu'il atteignait le Nirvana.
Beaucoup d'espèces indiennes descendent directement des taxons provenant du supercontinent Gondwana, duquel l'Inde est originaire. Le supercontinent Laurasia a permis un large échange d'espèces lors de son mouvement en direction de la plaque indienne, et de leur collision. Cependant, le volcanisme et les changements climatiques survenus il y a 20 millions d'années ont causé l'extinction de beaucoup de formes endémiques en Inde. Peu après, les mammifères entrèrent en Inde depuis l'Asie au cours de deux passages zoogéographiques de chaque côté de l'Himalaya naissant. En conséquence de cela, on compte parmi les espèces indiennes seulement 12,6 % de mammifères et 4,5 % d'oiseaux qui sont des espèces endémiques, contrastant avec les 45,8 % de reptiles et 55,8 % d'amphibiens. Les endémiques notables sont le singe semnopithèque du Nilgiri et le crapaud brun ou carmin de l'espèce bufo beddomii des Ghats occidentaux[31]. L'Inde contient 172 soit 2,9 % d'espèces menacées selon l'UICN, parmi lesquelles on retrouve le lion asiatique, le tigre du Bengale, et le vautour chaugoun indien, qui fut très proche de l'extinction à cause d'ingestion de charognes de bétail traités au diclofénac.
Depuis les dernières décennies, la faune de l'Inde a été sérieusement menacée par la forte augmentation démographique humaine. Pour contrer cela, le gouvernement a considérablement étendu sa liste des secteurs protégés et des parcs nationaux (liste initialement établie en 1935). En 1972, l'Inde a mis en place un plan de sauvegarde de la faune, et un projet spécialement consacré à la préservation du tigre et de son habitat naturel. Ce plan de sauvegarde fut étendu par d'autres protections fédérales promulguées dans les années 1980. En plus des 500 zones de sauvegarde de la faune, l'Inde accueille maintenant 14 réserves de biosphère, dont 4 font partie du réseau mondial des réserves de biosphère. 25 zones humides sont protégées par la convention de Ramsar.
Politique environnementale[modifier | modifier le code]
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Dès la fin du XIXe siècle, voyant les ressources naturelles diminuer, les Britanniques ont mis en place des lois et des organismes afin de gérer l'immense territoire que représentent les Indes. Le Indian Forest Service est créé en 1866, la Indian Forest Act est édicté en 1878. Les Britanniques cherchaient alors avant tout à préserver le couvert forestier sur ces zones de façon à assurer une pérennité pour l'exploitation du bois d'œuvre, le principal levier étant le prélèvement des taxes de douane. Accessoirement, ces dispositions permettaient de préserver également le gros gibier qui peu à peu disparaissait. C'est ainsi que plusieurs aires protégées ont vu le jour comme le Parc national de Kaziranga en 1905. Les mesures de protection se sont renforcées avec l'Indian Forest Act de 1927.
Devant la dégradation continue des zones protégées, le gouvernement indien a fait promulguer le Wildlife Protection Act en 1972 sur la protection de la faune et de la flore sauvages. La loi relative à la conservation des forêts, le Forest Protection Act de 1980, dispose qu'aucune superficie boisée ne peut être soumise à des utilisations non forestières sans l'approbation préalable du gouvernement indien. Cette loi, adoptée rapidement avec peu de concertation, a servi de façon très efficace à interdire la conversion des zones forestières. Cependant, elle pose localement des difficultés aux petites communautés rurales. Dans la foulée, le Forest survey of india, un organisme destiné à évaluer les résultats de la protection du couvert forestier, a été créé en 1981.
La loi relative à la protection de l'environnement, l'Environment Protection Act de 1986, a joué un rôle crucial dans la conservation et la gestion des écosystèmes notamment dans le traitement des eaux et des déchets. En 2008, le Forest Rights Act fait craindre à certains protecteurs de l'environnement une perte d'autorité de l'État sur les zones protégées.
Il existe plusieurs niveaux de protection, le plus élevé étant les parcs nationaux et le plus petit les Village forests. En outre, certaines zones protégées peuvent l'être par des personnes privées. 4 % de la surface du pays doit, d'après une décision gouvernementale, être protégée. À ces aires protégées, se superposent des zones où des moyens complémentaires sont offerts pour protéger une espèce particulièrement ou un biome important. C'est le cas par exemple des Tiger Reserves et des Elephant reserves, qui peuvent le cas échéant se superposer. Ces réserves sont pilotées dans le cadre de plans comme le Project Tiger, le Project Elephant, l'Asiatic Lion Reintroduction Project. Le Yamuna Action Plan a pour objectif à réhabiliter la rivière Yamuna.
La protection de l'environnement est aujourd'hui pilotée par le ministère de l'Environnement et des Forêts qui dirige de nombreuses agences gouvernementales comme l'Indian Forest Service, des centres de formations et d'autres institutions.
Face à la forte pollution présente dans le pays, le gouvernement indien a lancé en 2016 l'objectif d'électrifier à 100 % le parc automobile d'ici 2030[32].
Ces dernières années, les événements météorologiques extrêmes, avec des sécheresses, des canicules et des cyclones récurrents, sont un facteur majeur de la chute de revenus des fermiers. Selon le Centre for Science and Environment, la plus grande ONG environnementale de l'Inde : « On fait face à une crise agricole, avec une vague de suicides de fermiers et des manifestations paysannes qui se sont multipliées par trois […] Les partis n’ont pas l’intelligence ni la vision à long terme pour prendre les mesures nécessaires. À la place, ils répondent à chaque sécheresse, à chaque inondation, par de la gestion de crise. Il n’y a aucun plan d’ensemble pour agir à l’échelle nationale pour la prévention et l’adaptation[33].
La pollution de l'air provoque la mort de 100 000 enfants de moins de cinq ans chaque année selon le Centre pour la science et l'environnement de New Delhi. Elle est responsable de 12,5 % des morts en Inde[34].
L'Inde génère actuellement, en 2019, 62 millions de tonnes de poubelles par an, mais cette production pourrait s'élever d'ici 2030 à 165 millions de tonnes annuellement selon les estimations du gouvernement[35].
Géologie[modifier | modifier le code]
La tectonique des plaques montre qu'au Permo-Trias (250-200 Ma), Madagascar, l’Inde (le craton indien était alors une grande île, située à 6 400 km au sud du continent asiatique et dont la côte sud-ouest actuelle était reliée à Madagascar, la côte sud-est à l'Australie[36]), l’Afrique, l’Australie, l’Antarctique et l’Amérique du Sud étaient réunis en un supercontinent appelé Gondwana et qui commençait à se démanteler. Il y a 250 millions d’années, le Gondwana s'est disloqué pour former les cinq continents : à une première phase de rifting qui a commencé au Permo-Trias, suit une phase d’ouverture océanique du Jurassique moyen au Crétacé supérieur (180-70 Ma) avec la formation des bassins de Somalie au nord et de Mozambique au sud, relié par la ride de Davie entraînant la plaque Indo-Malgache vers le sud[37]. L’extension de la dorsale centrale indienne il y a 150 Ma sépare l’Inde de Madagascar avec un épisode de compression le long de la ride de Davie alors exhumée. Au cours de cette océanisation, se forment un épaulement de rift (l'actuelle chaîne de montagne occidentale indienne, les Ghats occidentaux) et l'Inde opère une remontée du sud au nord vers l'Asie, il y a entre 150 et 50 millions d'années, à une vitesse estimée d'environ 15 cm/an. Au cours de cette migration, la plaque indienne dérive sur le point chaud de La Réunion, une zone à forte activité volcanique. Les terres de l'Inde actuelle subissent alors d'intenses éruptions volcaniques il y a environ 65 millions d'années qui forment les trapps du Deccan, constitués d'un empilement successifs de laves basaltiques. Aujourd'hui, cette zone couvre une bonne partie du centre-ouest de l'Inde. La dérive vers le nord aboutit à une collision avec l'ancienne plaque eurasienne (l'ancien Tibet), provoquant la surrection de l'Himalaya et l'expulsion du bloc indochinois vers le sud-est[38].
Mouvements continentaux dans le cadre de la tectonique des plaques.
Collision de la plaque indienne et de la plaque eurasiatique.
Carte terrestre illustrant les principales plaques tectoniques actuelles.
Démographie[modifier | modifier le code]
L'Inde est le deuxième pays le plus peuplé du monde après la Chine et compte plus de 1,3 milliard d'habitants, dont 215 millions dans l'Uttar Pradesh (Kanpur, Agra) et 120 millions dans le Maharashtra (Bombay, Pune).
C'est un pays jeune avec 560 millions de personnes de moins de 25 ans[39]. En 2004, un Indien sur deux avait moins de 25 ans et 70 % de la population habitait à la campagne.
On prévoit que l'Inde deviendra le pays le plus peuplé du monde aux alentours de 2025[40].
Année | Population | %± |
---|---|---|
1951 | 361 088 000 | — |
1961 | 439 235 000 | + 21,6 % |
1971 | 548 160 000 | + 24,8 % |
1981 | 683 329 000 | + 24,7 % |
1991 | 846 421 000 | + 23,9 % |
2001 | 1 028 737 000 | + 21,5 % |
2011 | 1 210 193 000 | + 17,6 % |
Cinq ans à peine après l'Indépendance, en 1947, l'Inde fut le premier pays à mettre en place une politique de contrôle de la population. Depuis, le gouvernement s'est fixé des objectifs ambitieux aussi régulièrement qu'il les a manqués. L'Inde, du fait de la nature démocratique de son régime politique, axe sa politique sur la responsabilisation individuelle, avec par exemple des centres d'information sur la contraception. Cette politique non contraignante diffère de celle de l'enfant unique de la Chine. Adoptée en 2000, une politique nationale appelait le pays à atteindre avant 2010 le seuil de renouvellement de 2,1. Il n'y parviendra sans doute pas avant une décennie au moins. Les facteurs qui semblent avoir eu le plus d'impact sur la natalité semblent être l'amélioration générale du niveau de vie ainsi que l'alphabétisation des femmes dans certains États (par exemple, au Kérala).
Ainsi, l'Inde connaît une augmentation rapide de sa population. La population indienne augmente d'environ 19 millions d'individus par an (conséquence d'une fécondité de 2,4 enfants par femme en moyenne — contre 1,5 pour la Chine). L'espérance de vie est passée de 38 ans en 1952 à 64 ans en 2011.
Néanmoins, l'Inde est aujourd'hui confrontée à un phénomène problématique : la baisse du nombre de femmes par rapport au nombre d'hommes, en raison de l'élimination prénatale des fœtus féminins. Le ratio dans la population est de l'ordre de 9 femmes pour 10 hommes. Dans certaines parties de l'Inde, il n'y a plus que 8 femmes pour 10 hommes.
En conséquence, de nombreux hommes vivent aujourd'hui un célibat forcé, en même temps que se développent de vastes trafics de filles à marier étrangères, que l'on fait venir des Philippines, de Birmanie ou d'Indonésie.
La cause souvent avancée pour expliquer l'élimination des fœtus féminins est d'ordre socioculturel : le destin d'une fille en Inde est de quitter sa famille à son mariage pour vivre dans celle de son époux et contribuer ainsi à enrichir le foyer de ses beaux-parents.
En outre, la famille de la fiancée doit s'acquitter d'une dot envers la belle-famille, pratique autrefois circonscrite aux familles de caste brahmane[réf. nécessaire] mais qui tend à s'étendre à l'ensemble de la population malgré une loi l'interdisant, et qui donne parfois lieu à des abus. Son versement peut ainsi entraîner de graves difficultés financières, voire la ruine, pour la famille de la mariée. Les cas de meurtres de jeunes mariées perpétrés par leur belle-famille sont souvent dénoncés dans la presse indienne et sont présentés comme la conséquence d'un défaut de paiement de la dot par leur famille d'origine.
En 2006, on estimait ainsi officiellement qu'un cas de dowry death était rapporté à la police toutes les 77 minutes[42], soit près de 6 800 jeunes mariées, insuffisamment dotées, assassinées par an.
Économie[modifier | modifier le code]
- Le PIB de l’Inde était de 1 670 milliards de dollars en 2013 selon le World Factbook de la CIA[1]. Atteignant 2 597 milliards de dollars d'après la banque mondiale, il a dépassé pour la première fois celui de la France en 2017[43].
- Le PIB par habitant était de 3 700 dollars en 2011 selon le World Factbook de la CIA[1].
- Le PIB au prix intérieur (en parité de pouvoir d'achat ou PPA) était par contre de 4 990 milliards de dollars en 2013[1].
- En 2011, l’agriculture représentait 17,4 % du PIB, les industries 25,8 % et les services 56,9 %[1]. Connu pour le thé et les épices, l'Inde était effectivement deuxième au palmarès producteurs mondiaux de thé sur la décennie 2010. Le pays occupe aussi la septième place au palmarès des quinze plus grands producteurs mondiaux de café, même si cette culture ne progresse plus très vite. Sur les six premières années de la décennie 2010, le pays a également confirmé deuxième place au palmarès des grands producteurs mondiaux de sucre[44]. Et c'était le quatrième au palmarès des producteurs mondiaux de céréales au milieu des années 2010, dominé par les États-Unis.
- Le PIB de l’Inde est le 10e du monde calculé au taux de change courant mais le 4e en parité de pouvoir d'achat après les États-Unis, la Chine et le Japon.
- Répartition des emplois (2012) : agriculture 49 %, industrie 20 %, services 31 %[1].
- Taux de pauvreté (2013) : 13,8 %
- Taux de chômage (2013) : 8,8 %[1]
- Exportation (2013) : 313,2 milliards de dollars[1]
- Importations (2013) : 467,5 milliards de dollars
- Dette extérieure (31 décembre 2013) : 412,2 milliards de dollars
- Inflation (2013) : 9,6 %[1]
L'Inde a réalisé d'énormes progrès économiques depuis l'indépendance. En 2015, l'Inde était la 9e puissance économique mondiale avec un PIB de 2 074 milliards de dollars[45].
L'objectif du gouvernement indien consiste à accélérer le développement économique en réduisant la pauvreté, en développant davantage les infrastructures, notamment en zone rurale, et en facilitant l’accès à l’éducation ainsi que l'accès aux soins pour la population.
L'Inde s'efforce d'approfondir ses relations avec l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), de resserrer ses liens avec la Chine et d’accroître ses interactions avec les pays d’Asie centrale, les États-Unis et l’Europe.
La classe moyenne indienne compte plus de 120 millions de personnes et est en constante évolution[46]. Les secteurs qui tirent profit de la conjoncture sont, avant tout, l'informatique, le BTP, les services, dont le tourisme et les industries manufacturières.
Les travaux publics emploient à eux seuls plus de 30 millions d'Indiens et représentent environ 10 % du PIB avec de gigantesques projets d'élargissement de routes, d'aéroports et de barrages pour les années 2016-2025[47].
Dans le domaine spatial, le pays a réussi à lancer en janvier 2007, une fusée transportant une capsule qui a ensuite été récupérée sur Terre, dans le cadre de la préparation d’un vol spatial habité.
La fusée indienne PSLV (Polar Satellite Launch Vehicle) a placé sur orbite quatre satellites, une première pour l’Inde, dont deux satellites indiens, un indonésien et un argentin.
Aujourd'hui, avec neuf satellites géostationnaires opérationnels, le pays a mis à profit son succès technologique spatial pour créer la télé-éducation ainsi que des réseaux de télé-médecine au service de la population. L'Inde compte plus de 3 millions de nouveaux abonnés au téléphone mobile chaque mois et a dépassé début 2016 plus d'un milliard d'abonnements de lignes mobiles[48].
Des jeunes du monde entier, dont un nombre croissant d'Européens, viennent étudier en Inde et effectuer des stages dans le pays.
L'Inde est aussi le premier producteur et exportateur de médicaments génériques du monde. La capitale de l’industrie pharmaceutique est Hyderabad. La première entreprise du secteur est Ranbaxy, avec plus de 10 000 salariés et 1,5 milliard de dollars de chiffre d’affaires. Les exportations indiennes se chiffrent à plus de 2 milliards de dollars.
D'après une étude de Jean-Joseph Boillot, ancien conseiller financier à la Mission économique de New Delhi, la croissance de l’Inde dépassera celle de la Chine à l'horizon 2010-2015. Et dans son livre « L'économie indienne », il pronostique que l'Inde sera le grand rival de la Chine vers 2020.
Le journal indien Economic Times[49] annonce ainsi une croissance de 7,6 % pour l'Inde du 1er avril 2015 au 31 mars 2016 contre 6,5 % affichés par la Chine.
Un autre indice est l’équipement des foyers en téléviseurs. Le nombre de foyers équipés était de 88 millions en 2000 contre 105 millions en 2007 (50 % des foyers).
De son côté, la Chambre de commerce indienne est le principal organe de commerce et d'industrie de l'Est et du Nord-Est de l'Inde. Fondé en 1925, la Chambre est composées de plusieurs des plus grands groupes d'entreprises du pays. La Chambre a été créée par un groupe d'industriels pionniers dirigé par G. D. Birla (en). Enfin, historiquement la Chambre indienne était étroitement associée à la liberté indienne[50],[51].
Le mode de calcul du PIB a été modifié en 2014, permettant de gonfler artificiellement les chiffres de la croissance. Le taux de chômage est si considérable que le ministère du travail ne communique plus de statistiques depuis 2016. Les secteurs bancaire et ferroviaire ont commencé à être privatisés. Ces dernières années les budgets de la santé et de l'éducation, déjà très faibles (respectivement 1,2 % et 0,6 % du PIB), ont été réduits, de mème que d'autres dépenses sociales : aides à l'emploi, allocations aux cantines scolaires, plans pour l'accès à l'eau potable. Sur la question du droit du travail, des amendements votés en 2018 restreignent davantage les activités syndicales et tendraient à faciliter les licenciements et à allonger la durée de travail hebdomadaire des salariés[52],[53].
Société[modifier | modifier le code]
Religions[modifier | modifier le code]
La religion la plus pratiquée en Inde est l'hindouisme (79,8 %) d'après le recensement de 2011[54]. Viennent ensuite l'islam (14,2 %), le christianisme (2,3 %), le sikhisme (1,7 %), le bouddhisme (0,7 %), le jaïnisme (0,4 %), le judaïsme et le zoroastrisme 0,009 % (parsis). Parmi ces religions, l'hindouisme, le jaïnisme le bouddhisme, le sikhisme sont nés en Inde. Par ailleurs, des religions classées comme animistes sont encore très vivantes parmi les groupes tribaux du centre et du nord-est du pays.
La communauté chrétienne d'Inde du Sud est issue de deux périodes d'évangélisation, soit très ancienne, dès le Ier siècle (chrétiens de saint Thomas au Kerala et au Tamil Nadu), soit consécutive à l'arrivée des Européens à partir du XVIe siècle : Portugais, Français, Anglais, Danois et Italiens. Les chrétiens de l'Inde du Nord-Est sont quant à eux issus de l'évangélisation de masse effectué par les missionnaires américains et britanniques durant la colonisation britannique.
Le jaïnisme est une religion de l'Inde qui rassemble à peu près 4,4 millions de fidèles (environ 0,4 %) de la population et dont la majorité des pratiquants habitent au Maharashtra, au Karnataka et au Gujarat. Il existe toutefois actuellement des communautés jaïnes aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en Thaïlande, au Népal, au Japon, en Belgique (Anvers), en Malaisie, au Kenya, etc. Le jaïnisme se caractérise par un respect absolu de toute forme de vie.
Alors que le bouddhisme est originaire d'Inde, il est pratiqué à l'heure actuelle par une minorité de la population, notamment par les habitants du Ladakh, du Lahaul-et-Spiti, de l'Arunachal Pradesh et du Sikkim. Il y a également les Tibétains réfugiés depuis l'intervention au Tibet par la Chine, et les communautés d'ex-intouchables du Maharashtra (5 % de la population) qui se sont convertis en suivant l'exemple de Bhimrao Ramji Ambedkar, un grand leader intouchable de l'indépendance. Mais depuis quelques années, l'élite urbaine et la classe moyenne indiennes commencent doucement à s'intéresser de plus en plus au bouddhisme avec l'arrivée des écoles bouddhistes du Japon.
La population zoroastrienne, qui forme la deuxième population de cette religion derrière l'Iran décroît rapidement à cause du taux de fécondité extrêmement bas (environ 116 569 individus). Les zoroastriens indiens se divisent en deux communautés issues de deux périodes d'arrivées différentes : les Parsis (établis en Inde vers l'an 717 à la suite des invasions musulmanes en Perse) et les Iranis (venus d'Iran durant le règne de la dynastie Kadjar au XIXe siècle). Le gouvernement indien organise des campagnes de sensibilisation auprès de ces groupes au sujet de la contraception et du planning familial, incitant les couples à avoir de nombreux enfants afin de sauver leurs ethnies de la disparition.
Tensions communautaires[modifier | modifier le code]
Les tensions interreligieuses peuvent être vives en Inde. Après l'indépendance en 1947, les déplacements forcés de populations entre l'Inde et le Pakistan avaient provoqué des émeutes extrêmement violentes entre les communautés hindoues et musulmanes, qui firent, selon certaines estimations, un million de morts[55]. En 1984, après l'assassinat d'Indira Gandhi, les pogroms touchent la communauté sikh (5 000 à 50 000 morts dont beaucoup de brûlés vivants[réf. nécessaire]) . En 1992, la destruction de la mosquée historique d'Ayodhya[Note 3] par des hindous avait entraîné des violences entre musulmans et hindouistes, notamment à Mumbai, faisant plus de 2 000 morts dans le pays.
En octobre 2001, un attentat suicide frappe le Parlement du Jammu-et-Cachemire à Srinagar (38 morts)[56]. Le , le Parlement fédéral subit une attaque suicide qui provoque la mort de 14 personnes[56].
En 2002, des affrontements entre hindous et musulmans font plus de 250 morts en trois jours à Ahmedabad, et plus de 2 000 au Gujarat[57]. Les émeutes font suite à l’incendie, le 27 février, d’un train ramenant des pèlerins hindous, dans un climat de tensions liées à la destruction de la mosquée d'Ayodhya en 1992.
En octobre 2005, trois explosions attribuées aux islamistes provoquent la mort de 66 personnes à Delhi[58].
Le , la ville de Varanasi connaît un triple attentat, revendiqué par le Lashkar-e-Qadar[56]. Le , l’explosion de trois bombes près de la mosquée de Malegaon, dans le Maharashtra, fait 37 morts[56].
Le , deux attentats à la bombe frappent la ville d'Hyderabad, tuant au moins 43 personnes[59]. Le , les villes de Bénarès, Lucknow et Faizabad, sont touchées par des attentats contre des tribunaux, faisant au moins treize morts et une cinquantaine de blessés[60]. Ces attentats arrivent au moment où les avocats de l'Uttar Pradesh annoncent ne pas assurer la défense des militants islamistes dans leur région. Le , plusieurs attentats dans la ville de Jaipur font au moins 80 morts et 200 blessés[61]. Une bombe a explosé dans un temple hindou. Les 25 et , les attentats revendiqués par des islamistes à Bangalore et Ahmedabad provoquent la mort de 51 personnes[58].
À la fin du mois d'août 2008, des hindous s'en prennent aux chrétiens dans l'état d'Odisha, à l'est du pays : les violences font au moins une dizaine de morts et 25 églises ont été incendiées[62]. Le , plusieurs explosions touchent Delhi[58]. Ces derniers attentats sont revendiqués par les Moudjahidines indiens, un groupe islamiste. Le , c'est Mumbai (Bombay) qui est touchée par une série d'attaques faisant au moins 100 morts, et environ 300 blessés[63]. Ces attentats sont revendiqués par l'organisation islamiste des Moudjahidines du Deccan.
Plus récent encore, les tensions inter-communautaires de l'ouest de l'Assam durant l'été 2012, a opposé les populations indigènes hindous bodos et les bengalis musulmans. Ces tensions ont provoqué un regain de violence dans l'ensemble du pays. Les grandes villes, dont Bangalore, étaient très exposées aux risques d'attentats terroristes de la part des extrémistes hindous et musulmans.
Famille[modifier | modifier le code]
Les valeurs indiennes traditionnelles de la famille sont encore aujourd'hui respectées, bien que dans certains milieux, le modèle de la famille change pour diverses raisons : migration, mondialisation, changement de mœurs, etc.
Aujourd'hui encore la plupart[Combien ?] des mariages sont arrangés. La coutume est que la femme quitte le foyer de ses parents pour celui de son mari, qui reste vivre auprès de ses parents.
Travail des enfants[modifier | modifier le code]
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L’Inde est le pays le plus touché par le travail des enfants. Les estimations varient entre 44 et 110 millions d’enfants actifs, mais l’évaluation la plus couramment citée est de 60 millions tandis qu’officiellement, ce chiffre est de 20 millions. Selon l’Unicef, 11,8 % des enfants travaillent en Inde (chiffres 2002-2012)[64]. Environ 20 % de ces enfants travaillent dans la rue en tant que chiffonniers, mendiant, conducteurs de vélos taxis et cireurs de chaussures. Ils sont aussi exploités par les exploitations agricoles telles que les rizières et les plantations de jasmin, thé, noix de cajou, etc. Un travailleur agricole sur dix est un enfant. L'industrie est elle aussi touchée par ce travail infantile, particulièrement dans les mines, les usines de textiles, les verreries, les usines de feux d'artifice, de cigarettes, et encore d'autres. Plus de 400 000 enfants seraient exploités sexuellement par la prostitution et la pornographie.
Les conditions de travail des enfants sont des plus déplorables. Ils peuvent passer entre 12 et 20 heures par jour dans des lieux malsains et dangereux pour leur santé. Dans les usines de textile, les enfants sont parfois enchaînés à leur machine à coudre et sont forcés de dormir sur place. L'hygiène de base n'est que très rarement respectée et les soins de santé sont inexistants. Les enfants sont souvent soumis à l'exposition de produits toxiques et, dans bien des cas, doivent les manipuler. En plus de ces mauvaises conditions, les enfants sont sous salariés puisqu'ils ne connaissent pas la valeur de l'argent. De plus, les trois premières années, sous prétexte d'apprentissage, ils ne sont pas rémunérés[65].
Actuellement, on compte plus de 10 millions d'enfants qui sont en position de servitude. La plupart du temps, ils ont été échangés contre du bétail ou pour effacer les dettes des parents envers les compagnies[66].
Scolarité[modifier | modifier le code]
Le , l'instruction scolaire du premier degré est devenue obligatoire pour les enfants de 6 à 14 ans. Les frais sont pris en charge par l'État pour les familles démunies[67],[68].
Santé[modifier | modifier le code]
L'espérance de vie indienne est de 66,80 ans (2011). À noter, encore en 2011, le taux de natalité est de 20,97 ‰, alors que le taux de mortalité est de 7,48 ‰, créant ainsi une augmentation importante de la population chaque année.
En Inde, 2,5 millions de personnes sont séropositives, soit environ 0,20 % de la population indienne.[réf. nécessaire]
Les accidents de la route constituent la première cause de mortalité, tuant en moyenne dix-huit personnes chaque heure, soit plus de 160 000 victimes en 2011. Or 80 % des blessés ne reçoivent aucun soin au cours de la première heure, cruciale dans bien des cas. Comme il n'existe pas de service d'aide médicale urgente, ce sont les policiers qui sont les premiers sur les lieux, mais ils ne sont pas préparés au secours d'urgence.
Culture[modifier | modifier le code]
La culture indienne est le résultat de traditions qui ont combiné des éléments hétérogènes de civilisations présentes sur le territoire à la suite d'invasions, de mouvements migratoires et de colonisation qui ont marqué le pays à un moment ou à un autre de son histoire.
Langues[modifier | modifier le code]
L'Inde est un des pays au monde où la diversité linguistique est la plus importante : le recensement de 2001 a comptabilisé 234 langues maternelles, dont 122 langues importantes ainsi que plusieurs milliers de dialectes[69]. 77 % des Indiens parlent une langue indo-aryenne (dont la plus parlée du pays, l'hindi, est la langue maternelle de 422 millions d'Indiens, soit 41 % de la population[70]), 20 % une langue dravidienne[71]. Les autres familles représentées sont les langues austroasiatiques, sino-tibétaines et tai-kadai ainsi que quelques isolats[72].
La langue officielle du gouvernement central est l'hindi. Depuis plusieurs années, le gouvernement central tente de renforcer l'usage d'un hindi standardisé à travers tout le pays. Cependant, une certaine partie de la population juge cet hindi comme trop complexe, perçu même comme « nouveau symbole de l’oppression et du pouvoir d’État » envers les intérêts locaux[73].
L'anglais, langue de l'ancien colonisateur britannique, a le statut de seconde langue officielle. L'anglais n'est cependant utilisé que par une faible partie de la population, notamment par l'élite indienne dans les affaires, le tourisme, l'administration, le milieu universitaire ou encore diplomatique. Si de nombreux intellectuels depuis Gandhi voient dans l’anglais une langue de l'aliénation, créant de surcroît un schisme entre l'élite indienne et le peuple, l'anglais a néanmoins le mérite de transcender en certaines occasions les particularismes linguistiques régionaux, très présents et parfois opposés, comme le prouve notamment le conflit en Inde entre États dravidophones et États hindiphones.
En outre, une vingtaine de langues sont officielles dans les différents États et territoires, dont le français (bien que peu parlé) dans le territoire de Pondichéry, en raison de l'histoire coloniale de ce territoire.
Musique et danse[modifier | modifier le code]
La musique indienne est très diversifiée. La musique classique compte principalement les traditions hindoustanies du Nord et carnatiques du Sud.
La musique populaire est généralement régionale. Elle inclut de très nombreuses musiques de film (dont A. R. Rahman auteur et compositeur) et de la musique folklorique comme le Bhangra.
Les danses sont également variées, selon les régions et les communautés. Parmi les danses classiques les plus connues : le bharata natyam, le kathakali, le kathak (qui partage ses racines avec le flamenco d'Espagne), le kuchipudi, le manipuri, l'odissi et le yakshagana. Ces danses sont habituellement imprégnées par des éléments religieux et de dévotion.
Littérature[modifier | modifier le code]
La tradition littéraire la plus ancienne, le Véda, fut composée et transmise oralement. La littérature religieuse hindoue écrite en sanskrit, tels que le Ramayana, le Mahabharata ou les Purana, tient une grande place dans la culture indienne, et donne lieu à des réminiscences et des adaptations jusque dans les œuvres contemporaines de fiction, de théâtre ou de cinéma. Une autre littérature importante de la période est la « Littérature du Sangam » de langue tamoule produite dans le Tamil Nadu, également très ancienne. Le sanskrit comme le tamoul classique sont des langues savantes qui ne sont accessibles qu'à un groupe très restreint d'individus cultivés. Les littératures en langue vernaculaire (telle que l'hindi, bengali ou ourdou par exemple) se développent quant à elles à partir du Xe siècle. Les textes sont en vers ou en prose, d'essence religieuse et bien souvent inspirés de légendes anciennes ou d'épopées. Sous l'influence de la colonisation britannique, les auteurs indiens de l'ère moderne, dont le bengali Rabindranath Tagore, écrivent en anglais comme dans leur langue maternelle.
À partir du XXe siècle et à l'époque contemporaine, beaucoup d'écrivains, dont certains jouissent d'une audience internationale (Salman Rushdie, Anita Desai, Amitav Ghosh, Vikram Seth, Arundhati Roy, Vijay Singh, Tarun Tejpal, Rohinton Mistry, etc.) ont contribué au développement d'une fiction indienne de langue anglaise en rupture avec la narration classique caractérisant leurs prédécesseurs (et notamment R. K. Narayan, considéré comme l'un des pères du roman indien écrit en anglais). Leurs œuvres portent l'empreinte du courant postcolonialiste, où les thèmes de l'identité nationale, de l'histoire, de la réflexion sur l'oppression coloniale s'allient à une interrogation sur ce qui fonde l'identité de l'individu, sur la difficulté à vivre la rupture entre la tradition et la modernité, sur le conflit des cultures et des influences qui se joue dans la conscience de l'homme de l'Inde indépendante. Cette recherche d'identité passe par le recours à la langue anglaise, langue du colonisateur réinventée et réappropriée, qui témoigne par ailleurs de la volonté de créer un langage et une esthétique propre, et par là même de s'exprimer en dépassant la difficulté de se dire avec des mots « venus d'ailleurs », suivant l'expression de R. K. Narayan[74]. Auteur de fiction, de poèmes et d'essais littéraires, dont plusieurs ont obtenu des prix internationaux, Amit Chaudhuri[75] occupe également un rang notable dans la toute jeune génération de la littérature anglo-indienne. Dans un registre intimiste, il s'attache à la description des mutations de la famille et à une réflexion sur la conjugalité dans les foyers de la classe moyenne émergente. De même, Hari Kunzru[76] a récemment publié une épopée comique sur le thème de la recherche de l'identité, illustrant le surgissement de tendances individualistes qui semble à l'œuvre dans cette même classe moyenne résidant dans les métropoles indiennes. On peut enfin citer Kiran Desai qui a remporté le Man Booker Price en 2006 avec un récit illustrant la tension vécue par la génération actuelle, entre héritage familial et aspirations individuelles[77].
Le postcolonialisme, mouvement littéraire de grande ampleur qui a touché à la fois les pays du sud et l'Occident, en amorçant un détachement des formes élitistes, a également favorisé en Inde l'expression littéraire de groupes minoritaires qui traditionnellement se voyaient dénier la capacité de produire des œuvres culturelles. Ainsi des écrivains, dramaturges et poètes dalits (ou « hommes brisés » en marathi, nom que se sont donné les individus originaires des castes intouchables pour contester leur statut social issu de leur position hiérarchique dans la société hindoue) ont également ébranlé les formes littéraires classiques, par l'usage d'un langage inhabituellement concret, voire cru, pour décrire leur condition d'opprimés, contribuant ainsi au renouvellement des thèmes et des formes de la littérature nationale.
Cinéma[modifier | modifier le code]
L'industrie cinématographique indienne est la plus prolifique du monde. Son fleuron est constitué par la production de Bollywood (mot valise dérivée de Bombay, l'ancien nom de Mumbai, et Hollywood), dont les studios sont situés dans la capitale du Maharashtra, et qui réalisent principalement des films commerciaux en hindi. L'industrie est également importante dans la région de Calcutta, de Chennai, et au Kerala. Il existe ainsi une production non négligeable de films en telugu (Tollywood), kannada, malayalam (Mollywood), tamoul (Kollywood), penjabi, bengali ou marathi. Le cinéma est un art et une distraction particulièrement populaire en Inde. Les acteurs les plus connus jouissent ainsi d'un grand prestige et les liens entre l'industrie du film et la politique sont parfois très étroits. Ainsi, certains acteurs ont occupé des postes gouvernementaux importants, comme M. G. Ramachandran et Amma, acteurs tamouls populaires devenus ministre en chef du Tamil Nadu[78].
En marge de cette production de masse, il existe également un cinéma d'auteur, dont le représentant le plus connu hors des frontières de l'Inde est le bengali Satyajit Ray. On peut également citer parmi les réalisateurs classiques Guru Dutt, Raj Kapoor (également acteur), Adoor Gopalakrishnan et Yash Chopra pour ses grands succès.
Parmi les réalisateurs indiens contemporains ayant connu le succès, Mira Nair, figure de proue du cinéma indien indépendant, a récemment obtenu plusieurs récompenses internationales, dont un Lion d'or à Venise en 2001 ; ses films sont travaillés par les thèmes de l'exil et de la fracture entre les générations, ou aussi par ceux de la sexualité féminine et de sa censure. Citons également Shyam Benegal, Deepa Mehta, Sudhir Mishra (en) ou encore Vijay Singh, cinéaste indien vivant à Paris, dont les films touchent à la fois à l'Inde et à la France. Sur un mode plus léger, Karan Johar, issu d'une famille de réalisateurs de Bollywood, possède sa propre société de production et tente de renouveler les codes du genre en introduisant des thèmes de réflexion sur les mœurs familiales en mutation dans ses intrigues par ailleurs très représentatives du cinéma commercial produit à Mumbai.
Alimentation[modifier | modifier le code]
La cuisine indienne est extrêmement diversifiée selon les régions, les communautés, les religions ou les familles, et inclut de nombreuses épices souvent moulues et mélangées dans des assortiments appelés masalas (ou curry en anglais ou en français, curry à l'origine signifiant « sauce » en hindi) : tandoori masala de la cuisine islamique moghole, rasam masala de la cuisine du sud de l'Inde, garam masala de la cuisine du nord de l'Inde, etc. Les épices et les méthodes changent de région en région. Le riz, les lentilles et le blé sont la base alimentaire de la nation indienne. On consomme en Inde également 2,6 millions de tonnes par an de bœuf, 1,4 million de tonnes de porc et 600 000 tonnes de mouton[79]. Le pays est connu pour sa grande variété de cuisines végétariennes et non-végétariennes. La nourriture et les bonbons épicés sont populaires. Il existe également une grande variété de plats sucrés et de boissons qui varient de région en région.
Sport[modifier | modifier le code]
Si le sport national est le hockey sur gazon, c'est le cricket qui, en Inde, est élevé au rang de véritable passion nationale. L'équipe indienne joue au plus haut niveau international, et certains joueurs, tel Sachin Tendulkar, sont extrêmement populaires dans tout le pays et au-delà. Certains matches sont suivis avec ferveur par tout le pays, notamment les rencontres entre l'Inde et son voisin le Pakistan, ou les confrontations de la sélection nationale avec l'Angleterre.
Dans quelques États, en particulier dans le nord-est et les États côtiers du Bengale-Occidental, de Goa et du Kérala, le football — dont le berceau en Inde est la ville de Calcutta — est largement répandu. Le Championnat d'Inde de football existe depuis 1996. Récemment, le tennis a gagné en popularité, en particulier grâce à la joueuse professionnelle Sania Mirza. L'Inde est par ailleurs présente dans le monde de la course automobile avec les pilotes de F1 comme Karun Chandhok ou Narain Karthikeyan au volant de l'ex Jordan qui aujourd'hui se nomme « Force India », constructeur détenu par le milliardaire indien Vijay Mallya. On peut enfin citer le catcheur The Great Khali.
Le jeu d'échecs, réputé originaire de l'Inde, progresse également du fait de l'augmentation du nombre de grands maîtres indiens, à commencer par Viswanathan Anand, régulièrement classé numéro un mondial et sacré champion du monde le 29 septembre 2007 à Mexico, qui conservera son titre en 2008, 2010 et 2012, avant de s'incliner devant Magnus Carlsen en 2013. Les autres sports traditionnels comprennent le Kabaddi, le Kho-Kho, et le Gilli-Danda, qui sont joués dans tout le pays. L'Inde est la source de la discipline historique et religieuse du yoga, et également de l'art martial antique, le Kalarippayatt.
Fêtes[modifier | modifier le code]
Les fêtes indiennes sont nombreuses et variées. En plus des trois jours fériés nationaux, la plupart des fêtes sont d'origine religieuse. Certaines sont fêtées partout dans le pays, comme Divali à l'automne ou Holi au printemps, d'autres sont plus régionales, comme Pongal au Tamil Nadu ou Onam au Kérala[80],[81].
Date | Nom français | Nom local | Remarques |
---|---|---|---|
8 janvier | Moharum | Fête qui commémore le martyr Imam Hussein Hallah. | |
14 janvier | Solstice du Capricorne | Makar Sankranti au Nord, Pongal au Sud | Inaugure la moitié lumineuse de l'année |
5 jours après la nouvelle lune (lune noire) de janvier | Cinquième du printemps | Basant Panchami | Les écoliers vénèrent Sarasvati, déesse de la connaissance. Cette fête est principalement dédiée à l'arrivée imminente du printemps. |
26 janvier | Jour de la République | Republic Day | Adoption de la constitution indienne |
23 février | Mahashivratri | Mahashivaratri est une grande fête consacrée à Shiva, l'un des trois grands dieux du panthéon hindou. | |
Pleine lune de mars | Fête des couleurs | Holi | Victoire du bien sur le mal |
3 avril | Ram Navmi | Cette fête célèbre la naissance de Rama. | |
7 avril | Mahavir Jayanti | Cette fête célèbre l'anniversaire de la naissance de Vardhamana Mahavira qui est le fondateur du Jaïnisme. | |
Pleine lune d'août | Fête des frères | Raksh Bandan | Actualisation de l'attachement sœurs-frères |
15 août | Jour de l'indépendance | Independence Day | Proclamation de l'indépendance |
28 septembre | Dasara | Fête religieuse hindoue (victoire du bien sur le mal, et aussi prière pour les moissons) célébrée pendant dix jours principalement dans le sud de l'Inde. | |
2 octobre | Mahatma Gandhi Jayanti | Célèbre l'anniversaire de Mahandas Gandhi, les fidèles se réunissent pour prier Au Raj Ghat de Delhi, là où le Mahatma fut incinéré. | |
19 octobre | Diwali | Fête hindoue importante. | |
Nouvelle lune de novembre | Fête des lumières | Divali | Cinq jours de fêtes et commémoration |
25 décembre | Noël | Célèbre la naissance du Christ. Le riz au curry, légumes et viande épicée sont au menu. Le manguier ou le bananier orné de boules de Noël. Guirlandes lumineuses. Messes de Noël[82]. |
Galerie[modifier | modifier le code]
Atoll de l'archipel des Laquedives.
Façade est du Palais des vents à Jaipur.
Plage sur la côte de Malabar au Kerala.
Forêt tropicale de la chaîne montagneuse des Ghats occidentaux.
Monastère de Thiksey, Ladakh.
Mumbai (Bombay), la capitale économique
Backwaters du Kerala.
Vallée de Pahalgam, Cachemire.
Ghats à Varanasi.
Puits à degrés du Rani ki Vav à Patan au Gujarat.
Le Kuchipudi d'Andhra Pradesh.
Femmes de Jodhpur.
Le Kangchenjunga (Himalaya), est le plus haut sommet d'Inde culminant à 8 586 m.
Chutes de Jog, Karnataka.
Centrale thermique au Gujarat.
Célébration de Holi dans la ville sainte de Barsana, non loin de Vrindavan (Uttar Pradesh).
Temple de Baijnath, Himachal Pradesh. L'hindouisme est la religion majoritaire (près de 80 %) en Inde.
Bharatanatyam danse traditionnel du Tamil Nadu.
Codes[modifier | modifier le code]
L'Inde a pour codes :
- IN, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2,
- IN, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2,
- IND, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3,
- IND, selon la liste des codes pays du CIO,
- IND, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques,
- IND, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3,
- VA, VE, VI & VO, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports,
- VT, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs.
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- L'Inde compte 860 langues « indiennes », 22 d'entre elles, dont l'hindi, étant reconnues par la Constitution de l'Inde comme langues régionales officielles. Le français est quant à lui une des langues officielles du Territoire de Pondichéry.
- Voir carte mondiale dans l'article eau douce.
- La structure qui fut détruite le 6 décembre 1992 ne fonctionnait plus en tant que mosquée depuis des décennies, mais comme un temple hindou depuis 42 ans.
Références[modifier | modifier le code]
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Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Michel Angot, Histoires des Indes
- (en) Balveer Arora et Stéphanie Tawa Lama-Rewal, « Introduction: Contextualizing and Interpreting the 15th Lok Sabha Elections », South Asia Multidisciplinary Academic Journal, no 3, (lire en ligne)
- Christian Bardot, L'Inde au miroir du monde. Géopolitique, démocratie et développement de 1947 à nos jours, Ellipses, .
- Véronique Beneï, La dot en Inde. Un fléau social ? Socio-anthropologie du mariage au Mâhârâstra, Paris, Karthala,
- Jean-Joseph Boillot, L'économie de l'Inde, Paris, La Découverte,
- Denise Coussy, Le roman indien de langue anglaise, Paris, Karthala,
- Nicole Elfi, Aux sources de l'Inde: L'initiation à la connaissance, Paris, Les Belles Lettres, (2008).
- Bernard de Give, Les rapports de l’Inde et de l’Occident des origines au règne d’Asoka, Paris, Les Indes savantes, 2006.
- Christophe Jaffrelot, (dir), L’Inde contemporaine. De 1950 à nos jours, Paris, Fayard CERI, 1997, rééd. 2006. Ouvrage fondamental pour l’Inde contemporaine dans toutes ses dimensions.
- Mira Kamdar, Planet India, l'ascension turbulente d'un géant démocratique, Actes Sud,
- Jaffrey Madhur, A Taste of India (un grand livre classique avec une collection de recettes culinaires authentiques)
- Liliane Jenkins, L'Inde au féminin, Mille et une femmes, France, Mercure, 1998
- Larry Collins, Cette nuit la liberté, Paris, Pocket, 2004. Roman historique sur l’épopée de l’indépendance indienne. L’ouvrage est le mieux référencé sur la question et reste un véritable plaisir à la lecture.
- Bénédicte Manier, Quand les femmes auront disparu. L’élimination des filles en Inde et en Asie, Paris, La Découverte, 2006. Une enquête très complète sur le déficit de femmes en Inde et en Chine.
- Claude Markovits(dir), Histoire de l’Inde moderne (1480-1950), Paris, Fayard, 1994
- Eric Paul Meyer, Une histoire de l'Inde. Les Indiens face à leur passé., Albin Michel, 2007
- Vijay Singh, Jaya Ganga, le Gange et son double, Paris, Ginkgo, 2005; Ramsay, 1985; La Nuit Poignardée, les Sikhs, Flammarion, 1987; la Déesse qui devint Fleuve, Gallimard Jeunesse, 1994.
- Guy Taillefer, L'Inde dans tous ses états, Presses de l'Université de Montréal, 2015.
- Pavan K. Varma, Le Défi Indien, Actes Sud, France.
- Ruth Van der Molen (photographies), Jean-Claude Perrier (introduction), texte de Gérard Clot, L’Inde avant l’Inde, Éditions du Passage, 2007.
- Lingot, R., & Dermott, J. A. M. (1983). Les origines du droit dans le système traditionnel de l'Inde. The classical law of India... Translated... with additions by J. Alfred M. Derrett. University of Massachussetts Press.
Filmographie[modifier | modifier le code]
- Les leçons des élections indiennes de juin 2009 Conférence en ligne de Jean-Joseph Boillot, spécialiste de l'Inde au CEPII donnée en juin 2009.
- Démocratie et économie de marché : La surprenante modernité indienne Conférence en ligne de Christophe Jaffrelot, spécialiste de l'Inde au CERI donnée en avril 2006.
- (en) Chindia : The next Decade Pete Engardio, Responsable Asie de Business Week, compare les progrès de l'Inde et de la Chine dans cette conférence en ligne de mars 2006.
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
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