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25 November 2016

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« Le piratage c'est du vol », et autres phrases chocs

Le 25 November 2016 à 18:24:45


Louis Paternault

Titre : La trépidante histoire du droit d'auteur - « Le piratage c'est du vol », et autres phrases chocs
Intervenant : Louis Paternault de l'association Grésille
Lieu : Auditorium de la BU Sciences du campus de Saint-Martin-d'Hères
Date : Avril 2014
Durée : 37 min
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Support format PDF de la présentation
Licence de la transcription : Verbatim

Description

Une courte vidéo annonçant que « le piratage, c'est du vol » est imposée à tous les spectateurs de DVD achetés dans le commerce. Pourtant, ces six mots contiennent un nombre de contre-vérités assez impressionnant. Dans cet atelier, nous décortiquerons cette phrase, ainsi que quelques autres à propos du droit d'auteur et d'Internet. Internet signe-t-il la mort de l'industrie du disque ? Internet est-il une zone de non-droit ? Le droit d'auteur encourage-t-il la création artistique ? Le piratage nuit-il à la création artistique ?

Transcription

Bonjour. Je vais commencer par présenter rapidement l'association Grésille1, dont je fais partie. C'est une association d'agitation politique autour d'Internet et de l'informatique. Donc, on est un groupe de personnes qui sommes informaticiens, de manière professionnelle, ou amateurs. Et, par cette association, on cherche à apporter un regard critique sur Internet et l'informatique en, d'une part, fournissant des services, et en mettant nos connaissances au service des personnes qui en ont besoin dans ce domaine et, également, en faisant partager nos réflexions, nos questionnements politiques au sujet d'Internet et du droit d'auteur et de l'informatique. Et donc aujourd'hui, sur le droit d'auteur. Donc « le piratage c'est du vol », et autres idées reçues.

Alors, un excellent moyen de commencer une conférence sur le droit d'auteur, c'est en violant le droit d'auteur. Je vais donc vous passer une vidéo que je n'ai pas le droit de vous passer, vous l'avez sûrement déjà vue. Il n'y a pas de son, tant pis, bon tant pis, ce n'est pas grave, ce n'est pas dramatique.

Projection de la vidéo présente au début de certains DVD

Alors cette vidéo, vous l'avez sans doute déjà vue : elle est présente dans la plupart des DVD achetés dans le commerce et elle nous dit que le piratage c'est du vol. Alors ça, cette phrase, c'est faux. Je vais essayer de vous en convaincre et, tant qu'on y est, je vais aussi parler de quelques autres idées reçues à propos du droit d'auteur, qu'on entend souvent. On se demandera si Internet est une zone de non-droit. Donc encore hier ou avant-hier, il y a un député qui a demandé à Christiane Taubira d'agir contre cette zone de non-droit qu'est Internet. Donc on va en parler. On se demandera si Internet signifie la mort de l'industrie du disque. De même pour l'industrie du cinéma. On se demandera si le droit d'auteur encourage la créativité et, inversement, si le piratage nuit à la création artistique.

Alors, commençons par « le piratage c'est du vol »

Si, il y a quelques années, ou dans un autre contexte, je vous avais demandé ce qu'est le piratage, vous m'auriez sans doute répondu ça (affichage d'une tête de mort à l'écran) : un pirate c'est quelqu'un qui attaque des navires, qui pille leur cargaison, qui tue leurs occupants. Un pirate, c'est un criminel en bande organisée. La jeune fille, dans la vidéo qui vous a été présentée au début de la conférence, qu'est-ce qu'elle fait ? Elle télécharge de manière illégale un film. En fait, ce n'est pas tout à fait la même chose. Pour moi, un crime en bande organisée et télécharger de manière illégale une vidéo, je ne place pas ça au même niveau de gravité. On pourrait discuter de ça, on pourrait ouvrir un dictionnaire, regarder la définition, se demander si c'est le dictionnaire qui décide de la signification des mots qu'on utilise. Bon ! Je vais me référer à la loi, plutôt.

Donc, le code de la propriété intellectuelle définit ce qui est appelé piratage par beaucoup de gens : « Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion […] d'une œuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur […] ». Donc l'adolescente qui télécharge de manière illégale un film, c'est ça qu'elle fait : c'est un délit de contrefaçon. Le pirate, on parle de lui dans le code pénal : « Le fait de s'emparer ou de prendre le contrôle par violence ou menace de violence d'un aéronef, d'un navire ou de tout autre moyen de transport […] est puni de vingt ans de réclusion criminelle ». Donc le pirate, ce qu'il fait c'est un crime. La loi distingue plusieurs niveaux de gravité dans les infractions et en particulier, il y a les délits qui sont en-dessous des crimes. Donc la loi place clairement la contrefaçon en-dessous, comme quelque chose de moins grave que la piraterie. Alors pourquoi est-ce que dans cette vidéo, le slogan c'est « le piratage, c'est du vol » et non pas « la contrefaçon, c'est du vol » ? En fait, on cherche à faire appel à nos émotions plutôt qu'au sens de ces mots. Si on entend « pirate », ah pirate ce n'est pas bien, tuer des gens, les bateaux, tout ça. Bon, mais en fait, ce qui est derrière, c'est beaucoup moins grave que ça.

Alors, pour l'anecdote, la seule mention du mot "pirate" dans la loi, je l'ai trouvée là-dedans, il y en a peut-être d'autres, mais c'est la seule que j'ai trouvée : « Sont poursuivis et jugés comme pirates °Tout individu faisant partie de l'équipage d'un navire ou bâtiment de mer français, lequel commettrait à main armée des actes de déprédation ou de violence […]" ». C'est encore le même sens de pirate. C'est une loi de 1825, mais qui a été abrogée seulement en 2004.

Voilà. Ça, c'était pour « le piratage ».

Deuxième partie de la phrase : « c'est du vol ». Alors, encore une fois, on va se référer à la loi : qu'est-ce que le vol ? Le code pénal nous dit : « Le vol, c'est la soustraction frauduleuse de la chose d'autrui ». Ce qui est appelé piratage est un délit de contrefaçon, comme on l'a déjà vu. Donc là encore, la loi distingue le vol et la contrefaçon. Et ce n'est pas seulement quelque chose de théorique. En pratique, il y a des gens qui sont condamnés pour avoir téléchargé de manière illégale, à grande échelle plutôt, du contenu protégé, des films, de la musique, et ces personnes sont condamnées pour contrefaçon : elles ne le sont pas pour vol, elles le sont pour contrefaçon.

Il y a une autre chose à dire là-dessus. C'est un argument que j'emprunte à Jérémie Zimmermann2 de La Quadrature du Net3. Il fait remarquer que le vol c'est la soustraction frauduleuse de la chose d'autrui. La contrefaçon, qu'est-ce que c'est ? Il y avait un exemplaire d'un film sur un serveur quelque part. Mettons que je le télécharge de manière illégale, il y en a une deuxième version sur mon ordinateur. Et puis après, je vais le donner, toujours de manière illégale, je vais en donner une copie à des amis, il y aura, disons, une dizaine de versions de ce film. Ces amis eux-mêmes vont peut-être le rediffuser sur Internet, le donner encore à des amis ; il y en aura une centaine, un millier de versions. En fait, ce qu'il s'est passé là, c'est de la multiplication. Donc, le téléchargement illégal, c'est de la multiplication, ce n'est pas de la soustraction. Et il faut voir que ce sont quand même deux mots qui sont, à priori, vraiment opposés l'un à l'autre.

Donc en fait, le bilan de tout ce que j'ai dit là, c'est que « le piratage, c'est du vol », si on voulait le reformuler de manière moins mensongère, ce serait « le téléchargement illégal, c'est de la contrefaçon », ce qui est un peu moins percutant !

Je vais donner maintenant quelques exemples de « vols » entre guillemets, donc de vols selon la définition que les personnes qui diffusent ce slogan ont en tête.

  • Chanter une chanson dans la rue, c'est du vol, quoi, c'est illégal. Si ça vous est déjà arrivé de fredonner une chanson dans la rue et que quelqu'un vous ait entendu, vous n'aviez pas le droit. Vous avez été coupable d'un délit de contrefaçon.
  • Si vous avez chanté ou fait chanter à des élèves d'une école primaire une chanson sans l'autorisation des ayants droit, vous vous êtes rendu coupable de contrefaçon.
  • Si vous avez chanté Joyeux anniversaire hors du cadre familial, encore une fois, vous êtes coupables de contrefaçon. (Passé dans le domaine public en 2015, NdT)
  • Si vous avez oublié d'éteindre votre téléphone portable, que quelqu'un vous appelle pendant cette conférence et que votre sonnerie c'est le dernier tube à la mode, eh bien, vous n'avez pas le droit de faire ça, encore une fois.
  • Et si on publie une photo de la tour Eiffel de nuit, on n'a pas le droit. (Une photo de la tour Eiffel apparaît.) Donc, ça c'est une photo que j'ai prise, je n'ai pas le droit de vous la montrer. (La même photo avec du blanc remplaçant la tour Eiffel apparaît.) Par contre, la deuxième photo, là j'ai le droit de vous la montrer. En fait, la tour Eiffel, l'architecture est dans le domaine public depuis pas mal de temps, mais l'éclairage est récent et toujours soumis à droit d'auteur. Donc, j'aurais eu besoin de l'autorisation de la société qui gère la tour Eiffel pour ça.

Alors, vous pensez peut-être que j'exagère avec tout ça. Malheureusement, ce n'est pas moi qui exagère, c'est la loi et les gens qui font appliquer la loi. Faire chanter une chanson à des élèves d'école primaire, en 2006, si je me souviens bien, la SACEM, donc la société qui gère les droits d'auteur de la plupart des artistes de musique en France, a réclamé 75 euros à une école primaire dont les élèves avaient chanté Adieu Monsieur le Professeur pour deux enseignantes qui partaient à la retraite. Et elle a fini par obtenir ces 75 euros. Elle était parfaitement dans son droit, elle les a eus.

Joyeux anniversaire alors, il est fort probable que cette chanson soit dans le domaine public, mais la Warner revendique les droits dessus jusqu'à encore pour 10 ou 20 ans, je ne sais plus exactement, et donc, à priori, à chaque fois que vous entendez Joyeux anniversaire dans un film, les producteurs du film ont payé une bonne somme d'argent à la Warner. Il est estimé que la Warner gagne quelques millions de dollars par an avec cette chanson. Si elle est dans le domaine public, alors pourquoi est-ce qu'on continue à payer ? Ben, parce que je sais pas vous, mais moi j'ai pas envie d'aller en procès contre la Warner. Donc la plupart des producteurs préfèrent payer plutôt qu'essayer de lutter contre ça. Alors, l'été dernier (2013), il y a enfin quelqu'un qui a osé se lever contre ça et le procès est en cours. On va voir ce que ça va donner.

La photographie de la tour Eiffel, ça c'est gênant, par exemple ça empêche de publier des photos de monuments sur des sites comme Wikipédia, ce qui peut être plutôt gênant.

Ça c'était la première phrase « le piratage, c'est du vol ». Pourquoi je vous ai montré tout ça ? Ce n'est pas pour vous faire culpabiliser, c'est pour vous montrer en quoi les lois sont tellement strictes qu'en fait on les enfreint sans arrêt, même sans le vouloir.

Deuxième phrase que je vais détailler ici : « Internet est une zone de non-droit »

Alors, quelques exemples de citations. Nicolas Sarkozy, dans le cadre de la campagne présidentielle, la dernière campagne, la lettre de Nicolas Sarkozy au peuple français : « Faire l'apologie du terrorisme et de la violence sur Internet n'a rien à voir avec la liberté d'expression et de communication. La liberté d'Internet est précieuse, mais Internet n'est pas une zone de non-droit dans laquelle on peut impunément déverser des messages de haine, faire circuler des images pédophiles, piller le droit d'auteur ». Alors là, on remarque qu'on a, encore une fois, la même association qu'on avait tout à l'heure avec le piratage, c'est-à-dire présenter comme égales ou équivalentes plusieurs choses qui, pour moi, sont quand même de gravités différentes, à savoir déverser des messages de haine, faire circuler des images pédophiles et piller le droit d'auteur.

Une autre citation, qui est encore plus savoureuse, qui a été prononcée par Frédéric Lefebvre, à l'Assemblée Nationale : « L'absence de régulation sur le Net provoque chaque jour des victimes ! Combien faudra-t-il de jeunes filles violées pour que les autorités réagissent ? Combien faudra-t-il de morts suite à l'absorption de faux médicaments ? Combien faudra-t-il d'adolescents manipulés ? Combien faudra-t-il de bombes artisanales explosant aux quatre coins du monde ? Combien faudra-t-il de créateurs ruinés par le pillage de leurs œuvres ? » Moi, ça fait des années que je traîne sur Internet, je me demande comment je suis encore en vie. Là, on a encore une fois, l'association de différentes choses qui sont, pour moi, de gravités différentes.

Donc, c'est une idée qui est couramment répandue. Et heureusement, c'est faux. C'est faux, parce que, comme je l'ai déjà dit, il y a des gens qui sont attaqués, qui sont condamnés pour des infractions faites sur Internet, que ce soit pour des infractions spécifiques à Internet ou non. Et c'est faux, parce que la loi s'applique sur Internet. Il y a même des lois qui sont spécifiques à Internet :

  • la LCEN en 2004, loi pour la confiance en l'économie numérique. Cette loi régit, entre autres, la responsabilité des intermédiaires. C'est-à-dire si quelqu'un publie un commentaire raciste, sexiste, insultant et tout ce qu'on veut sur YouTube, par exemple, qui est responsable ? Est-ce que c'est la personne qui a publié le commentaire ? Est-ce que c'est YouTube pour avoir accepté ce commentaire ? Est-ce que c'est le fournisseur d'accès qui a transmis l'information ? La LCEN régit ça.
  • En 2006, il y a eu la DADVSI, droit d’auteur et aux droits voisins dans la société de l’information, qui régit plus particulièrement le droit d'auteur.
  • En 2009, il y a eu la HADOPI. La saga HADOPI plutôt, dans la mesure où c'était des débats qui ont duré très longtemps, plusieurs versions de la loi. La première a été censurée par le Conseil constitutionnel, etc. Et celle-là, elle s'intéresse plus particulièrement à la lutte contre le téléchargement illégal.

Donc plein de lois, qui sont spécifiques à Internet : Internet n'est pas une zone de non-droit. Toutes ces lois, je ne les aime pas, pour différentes raisons, je préférerais qu'elles ne soient pas là. Mais elles existent, donc il est faux de dire qu'Internet est une zone de non-droit. Si on remonte un peu dans le temps, en 1881, la loi sur la liberté de la presse introduit les délits d'injure et de diffamation. Cette loi a été votée bien avant l'arrivée d'Internet, et pourtant cette loi s'applique sur Internet et il y a des gens qui sont condamnés pour des infractions à cette loi, faites sur Internet. Donc la loi s'applique sur Internet.

On remonte encore plus loin : Déclaration des droits de l'homme et du citoyen − pas de la femme et du citoyen, ça c'est autre chose − qui garantit la liberté d'expression.

Alors, si on revient sur la loi HADOPI, la première version de la loi HADOPI a été censurée parce que − pour rappel, la loi HADOPI, elle prévoit de couper la connexion Internet des personnes qui sont suspectées d'avoir téléchargé de manière illégale − cette première version a été censurée par le Conseil constitutionnel parce qu'il a considéré que la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, qui fait partie de la loi, garantit la liberté d'expression et que, actuellement, dans notre société actuelle, Internet c'est un outil indispensable pour exprimer sa liberté d'expression et donc on n'a pas le droit de couper, de manière aussi brutale que le prévoyait la loi HADOPI, la connexion Internet. Donc, même si ça peut paraître assez bizarre ce que je vais dire là, la loi protège Internet deux cents ans avant qu'Internet n'existe.

Et donc, Internet n'est pas une zone de non-droit.

On va continuer avec encore une phrase que je trouve assez riche : « Internet, c'est la mort de l'industrie du disque »

Donc, encore une fois, Nicolas Sarkozy, en Conseil des ministres, en 2007 : « Si ça continue comme ça — comme ça, en parlant du téléchargement illégal — on va tuer la culture ». Alors, les citations que j'ai mises jusqu'à présent, elles sont dites par des personnes de droite ; les personnes de gauche tiennent le même discours. C'est un hasard si je n'ai trouvé que ces citations de personnes de droite. Il faut aller à l’extrême gauche pour commencer à avoir des sons de cloches un peu différents. L’extrême droite, je ne sais pas ce qu'ils en pensent.

Public : Et vous avez le droit de la citer ?

Louis Paternault : Celle-là, oui, le droit de citation, le droit d'auteur m'y autorise. C'est une exception au droit d'auteur.

Une petite citation trouvée sur un site humoristique : « Les ventes de voitures ont encore baissé cette année, il y en a marre des gens qui téléchargent illégalement des voitures sur Internet ». Alors, effectivement, on nous rabâche que Internet c'est la mort de l'industrie du disque, mais encore faudrait-il être sûrs qu'Internet, c'est la cause de la crise de l'industrie du disque. Alors effectivement, on peut observer que dans l'Histoire, à chaque fois qu'Internet est apparu, l'industrie du disque était en crise. Internet est apparu une fois, l'industrie du disque était en crise à ce moment-là. Mais, c'est peut-être un peu trop pour pouvoir déduire qu'il y a corrélation, qu'il y a causalité, pardon, entre les deux.

Alors, il y a des chercheurs qui se sont intéressés à ça, Labarthe-Piol et Bourreau4 en particulier, dont je cite l'article en fin de présentation. Ils se sont intéressés à ça, et ce qu'ils ont observé, c'est que certes, Internet est une des causes de la crise de l'industrie du disque, mais ce n'est pas la seule. Il y a d'autres causes, telles que la diminution du revenu des ménages qu'ils attribuent à la consommation de biens culturels, mais ce n'est pas la seule. Et d'autre part, l'industrie du disque a déjà connu une crise bien plus importante il y a une trentaine d'années et là, on ne pouvait pas accuser Internet. Donc, c'est la première chose à dire.

La deuxième chose à dire, c'est que Internet c'est la mort de l'industrie du disque, d'accord, mais est-ce que c'est grave ? Ce que je veux dire par là, c'est que peut-être Internet signe la mort de l'industrie du disque, de la même manière que l'industrie du disque a signé la mort de l'industrie de la cassette, que la cassette audio a signé la mort de l'industrie du phonogramme, que l'imprimerie a signé la mort de l'industrie des moines copistes et que le réfrigérateur ont signé la mort des marchands de glace. Alors, les marchands de glace, je ne suis pas sûr que ça ait existé en France, ça a existé dans les pays du Nord. C'était une industrie qui consistait à aller chercher de la glace là où elle se trouvait, c'est-à-dire sur les lacs gelés, et à la ramener en ville pour la vendre. Pour ceux qui l'ont vu, c'est le métier exercé par Christophe dans le dernier Disney La Reine de Glace [NdT, La Reine des Neiges]. Alors, quand les réfrigérateurs sont apparus, cette industrie s'est éteinte et pourtant, il n'y a pas eu de loi pour interdire les réfrigérateurs pour protéger cette industrie, il n'y a pas eu de loi pour demander aux fournisseurs d'électricité de s'assurer que leur électricité n'était pas utilisée pour les réfrigérateurs et on ne leur a pas demandé, non plus, de couper l'électricité aux personnes qui seraient suspectées d'avoir un réfrigérateur.

Donc, Internet ça signe peut-être la mort de l'industrie du disque, mais lutter contre Internet pour protéger l'industrie du disque, ça a autant de sens que lutter contre les réfrigérateurs pour protéger l'industrie des marchands de glace.

Et une troisième chose à dire sur cette phrase, c'est que quand on entend « Internet, c'est la mort de l'industrie du disque », ce qu'on comprend c'est « Internet, c'est la mort de la culture ». C'est exactement le glissement que fait Nicolas Sarkozy dans cette citation. Or, l'industrie du disque et la culture, la culture musicale ici, sont deux choses différentes. Il y a eu une culture musicale avant l'industrie du disque, il y en a actuellement qui coexiste avec l'industrie du disque et il y en aura après. En fait, on cherche à nous faire croire qu'avec la mort de l'industrie du disque, la culture musicale va disparaître aussi, mais c'est faux. Dernièrement, il y a eu un rapport de la BnF (la Bibliothèque nationale de France), sur l'observatoire du dépôt légal, qui a montré qu'on observe actuellement une explosion du dépôt légal, une explosion du nombre de dépôts légaux de musique. Et ça c'est dû, c'est expliqué par Internet, par les capacités qu'offre Internet. Donc, peut-être qu'Internet signe la mort de l'industrie du disque, mais, à l'inverse, Internet c'est plutôt un moyen de création de la culture et de diffusion de la culture.

La même question se pose avec l'industrie du cinéma

Alors, je m'étendrai un peu moins longtemps. On va commencer par un petit rapport du Centre national du cinéma sur les fréquentations du cinéma depuis vingt ans. Alors, l'histogramme gris c'est le taux de pénétration, c'est-à-dire c'est le pourcentage de Français qui ont été au cinéma, je crois que c'est au moins une fois dans l'année qui s'est écoulée. Donc, on voit que c'est constant, voire ça augmente un peu. Et le graphique noir, c'est le nombre d'entrées en salle. Le nombre d'entrées en salle augmente depuis vingt ans. Donc, pour une industrie qui est en crise, c'est un peu étrange. Alors je ne nie pas que l'industrie soit en crise, je veux juste dire que dire « qu'Internet c'est la raison de la mort de l'industrie du disque [NdT, du cinéma] », c'est peut-être un peu plus compliqué que ça. Donc, il y a d'une part l'augmentation [NdT, la fréquentation] qui augmente. Mais la fréquentation en salle, ce n'est pas la seule source de revenus du cinéma. Il y a aussi la vente de DVD, par exemple, et là je veux bien croire qu'Internet soit la cause d'une diminution des ventes de DVD. Mais dans les revenus du cinéma, dans les sources de financement du cinéma, il y a aussi la publicité, par exemple. Et je peux très bien imaginer qu'une industrie de voitures, de montres, de tabac, qui paye pour faire apparaître sa marque dans un film, eh bien si le film est téléchargé de manière illégale et qu'il est vu par dix fois plus de personnes qu'il n'aurait été vu sans être téléchargé, je peux bien imaginer que ces gens-là soient près à payer davantage pour placer leurs produits.

Donc cette phrase, si je ne nie pas cette phrase « qu'Internet soit une des causes d'une crise de l'industrie du cinéma », je veux juste dire que c'est bien plus compliqué qu'il n'y paraît.

Le droit d'auteur encourage-t-il la créativité ?

On va commencer par deux petits exemples. L'an passé ou il y a deux ans, sont sortis deux films sur La Guerre des boutons, à quinze jours d'intervalle. Donc La Guerre des boutons, c'est un roman de Louis Pergaud, qui s'est élevé dans le domaine public il y a deux ans. Pendant qu'il était toujours protégé par les droits d'auteur, par les droits patrimoniaux en particulier, il y a eu trois adaptations cinématographiques, selon Wikipédia. Il y en a eu deux nouvelles, qui sont sorties pile l'année où cette œuvre s'est élevée dans le domaine public. Si le droit d'auteur encourage la créativité, pourquoi est-ce que ces deux films sont sortis juste l'année où il n'y avait plus besoin de payer aux ayants droit des droits d'auteur pour utiliser le roman ? Pourquoi est-ce qu'ils ne sont pas sortis plus tôt ?

Dans le même genre, l'œuvre de Guillaume Apollinaire s'est élevée dans le domaine public en décembre dernier [NdT, 2013] et immédiatement on a eu plusieurs annonces de nouvelles éditions d'œuvres de Guillaume Apollinaire par différentes éditions, dont Flammarion qui était détentrice des droits quand il y avait encore des droits d'auteur là-dessus. Et cela a permis aussi à ce que plein d'amateurs fassent plein de choses avec l'œuvre de Guillaume Apollinaire. Donc là, c'est encore un exemple qui semble plutôt montrer que le droit d'auteur n'encourage pas vraiment la créativité.

Alors on peut faire une analyse un peu plus complète de ça. C'est ce qu'a fait Heald, Heald, je ne sais pas comment ça se prononce, c'est un chercheur qui a étudié, alors ici ce sont les éditions disponibles5 sur Amazon. En supposant qu'Amazon, donc la librairie en ligne, soit représentative de ce qu'on trouve dans les librairies mondiales, et là, c'est le nombre d'éditions disponibles. Et ce qu'on remarque, c'est qu'on a un gros trou ici : il y a beaucoup moins d'éditions qui ont été publiées entre 1920 et aujourd'hui que avant. Et cette période-là, ça correspond aux œuvres qui sont toujours protégées par le droit d'auteur. Donc, ce qu'on observe là, c'est que les œuvres qui sont protégées par le droit d'auteur, par les droits patrimoniaux, sont moins disponibles, beaucoup moins disponibles que les autres. Les œuvres qui sont plus vieilles, mais qui sont dans le domaine public, elles, sont bien plus disponibles.

Alors là, j'affirme, je n'aurai pas le temps de développer ça, malheureusement, j'affirme que toute création est copie. Il n'y a pas de création originale. À chaque fois que l'on créé quelque chose on copie, de manière plus ou moins explicite, des choses déjà faites. Par exemple, qu'est-ce que c'est qu'un genre musical ? Eh bien ce n'est, ni plus ni moins, que des gens qui se copient les uns les autres. Et donc, si on a moins d'œuvres disponibles à disposition pour créer, eh bien ça veut dire, moins de créativité, moins de copies.

Donc là, ça, ça semble montrer aussi, à l'inverse, que le droit d'auteur n'encourage pas vraiment la créativité.

La réciproque de cette affirmation, c'est que le piratage nuit à la création artistique

Alors là, HADOPI, qui est l'autorité chargée de lutter contre le téléchargement illégal, a commandé il y a quelques années, il y a moins de cinq ans, je ne sais plus quand exactement, une étude pour étudier le lien entre téléchargement, légal ou non, et consommation de culture. Et il y a un graphique qui est particulièrement intéressant, ça montre les dépenses, en moyenne chaque mois, des personnes sondées, en fonction de leur usage licite ou illicite d'Internet. Donc, ce que ça veut dire, par exemple la barre rouge ici veut dire « 18% des personnes déclarant avoir un usage illicite d'œuvres culturelles sur Internet, ne font, en moyenne, aucune dépense de biens culturels sur Internet ». Et ce qu'on observe, en fait, c'est que donc là, aucune dépense, les personnes qui ont un usage illicite sont moins représentées là-dedans que les personnes qui ont un usage licite, mais pour tous les autres cas, pour toutes les autres tranches de dépenses, eh bien à chaque fois, les personnes qui ont un usage illicite dépensent davantage que les personnes qui ont un usage licite. Donc, apparemment, ce graphique semble plutôt montrer que le piratage profite plutôt à la création artistique, si on associe consommation culturelle et création artistique.

Alors il faut faire attention, il y a un petit biais là-dedans quand même, c'est que cette étude ne concerne que la consommation de biens culturels sur Internet. Et on peut supposer que les personnes qui font un usage illicite d'œuvres culturelles sur Internet sont un peu plus à l'aise avec l'outil et donc préfèrent acheter leurs œuvres légalement sur Internet plutôt qu'en librairie, en librairie ou dans des commerces physiques. Mais cette étude, en fait, n'est pas la seule qui montre ce genre de choses. La Quadrature du Net recense un grand nombre d'études qui montrent, quand même, ce comportement. Et dans les explications qu'on a là-dessus, c'est que les personnes qui téléchargent beaucoup, de manière illégale, et bien du coup, elles voient énormément de choses en parlant de films ou elles entendent énormément de musique, du coup elle découvrent énormément de choses, elles aiment énormément de choses, et du coup, elles achètent davantage de choses, de biens culturels, que les personnes qui ont un usage licite.

Alors ce serait un peu rapide de conclure de ça que le piratage profite à la création artistique, mais encore une fois c'était pour montrer que ce n'est pas aussi évident qu'il y paraît.

Alors j'ai terminé avec mes petites idées reçues. Une bibliographie restreinte de ce que j'ai utilisé là. Si le sujet vous intéresse, la semaine prochaine il y a Olivier, de Grésille aussi, qui fera une conférence sur la crise que subit actuellement l'industrie de la culture, donc dans la lignée de celle-ci. Et Guillaume Allègre, ici, je n'ai plus la date en tête, deux semaines après celle d'Olivier, fera une conférence sur les Biens Communs. Donc là, Olivier et moi, on fait des conférences où on a l'impression que le droit d'auteur ce n'est vraiment pas bien, il n'y a que des choses mal qui se passent. Guillaume Allègre va nous montrer, quand même, qu'on peut faire des choses bien dans ce contexte-là. Voilà, merci pour votre attention.

Applaudissements

Louis Paternault : Alors, les droits patrimoniaux pour la musique, pour la plupart des œuvres, c'est 70 ans après la mort de l'auteur. Pour les représentations musicales, c'est 50 ans. Pour les photos, c'est un peu moins aussi. Mais d'une manière générale, c'est 70 ans après la mort de l'auteur. Ce qui fait que là, commencent à entrer dans le domaine public des œuvres d'auteurs morts dans les années 40. Donc c'est l'industrie du disque qui fait les enregistrements de musique, si elle meurt, on aura un problème. Il est peu probable qu'elle meure vraiment, en fait. Les industries obsolètes disparaissent rarement, déjà. On a toujours actuellement des vinyles, on a toujours des cassettes audio, beaucoup moins, on écrit toujours à la main, même si l'imprimerie est arrivée depuis longtemps. Donc cette industrie va sans doute toujours exister. Et en fait, ça va peut-être sonner un peu pro-capitaliste ce que je vais dire là, mais si c'est une industrie utile, elle continuera d'exister. Effectivement, pour l'enregistrement, disons qu'ils vont recentrer leur activité plutôt sur l'enregistrement, plutôt que sur la diffusion. C'est ce qui peut arriver.

Après, il y a des auteurs qui arrivent à gagner de l'argent avec des œuvres qui sont librement diffusables. Ça, je n'ai pas eu le temps d'en parler ici, il y a plein de manières de gagner de l'argent avec des œuvres qu'on peut télécharger de manière légale.

Public : Est-ce que vous pouvez en parler un peu plus de ça ? Quel est le modèle économique ? Comment est-ce qu'ils peuvent gagner de l'argent quand même ?

Louis Paternault : Alors, le modèle économique, la manière la plus simple de gagner de l'argent avec des œuvres qui légalement téléchargeables, c'est tellement simple qu'on l'oublie facilement, c'est de vendre des copies physiques de ces œuvres. En fait, je suis sûr que vous avez tous ici, déjà acheté des œuvres que vous auriez pu télécharger gratuitement et légalement. Là, je parle des classiques de littérature, française ou étrangère, que vous avez sûrement étudiés à l'école et vous avez sûrement acheté ces œuvres-là.

Même pour des auteurs actuels, il y a des exemples : Nine Inch Nails, par exemple, a publié un album, il y a quelques années, qui était librement et gratuitement téléchargeable sur Internet. Cet album a été numéro 1 des ventes sur Amazon et ils ont gagné plein d'argent avec des copies physiques de leurs œuvres. Après, il y a plein d'autres méthodes pour gagner de l'argent comme ça : il y a les dons ; pour les artistes musicaux, par exemple, c'est gagner de l'argent plutôt sur les performances, sur les concerts, que sur la vente de CD. Voilà, il y a différentes manières. On est en train, à Grésille, d'écrire une brochure là-dessus. Il y a plein de choses qui sont listées, elle va sortir un jour.

Public : Inaudible.

Louis Paternault : On me fait remarquer que l'exemple que j'ai donné c'est un artiste connu, donc qui pouvait déjà profiter de sa publicité pour vendre plein de copies physiques d'une œuvre librement téléchargeable. Mais du coup, pour les autres, est-ce que ça marche si on élargit ça ? Alors, c'est vrai que les solutions qu'on peut appliquer actuellement, ne sont pas forcément généralisables à l'ensemble. Après, il y a des personnes qui militent, du coup, pour un changement de la loi en ce qui concerne la création artistique. On avait parlé pas mal de la licence globale, par exemple, au moment de la loi HADOPI. Il y a des personnes, dont Philippe Aigrain6, dont Lionel Maurel7, dont nous parlera peut-être Guillaume dans trois semaines, qui proposent la contribution créative. En fait, l'idée est de partir du postulat que les seules raisons qui interdisent de partager la culture, donc de télécharger la culture, ce sont des raisons économiques. Et c'est vraiment dommage d'empêcher le partage de la culture pour ça. Donc le partage de la culture est un droit. Point. Après, c'est vrai que c'est bien de financer la création et du coup, ce qui est proposé dans la contribution créative, c'est une taxe quoi, un impôt du coup, qui serait couplé avec la connexion internet, avec le coût de la connexion internet, et dont les revenus permettraient de financer la création. Si ça vous intéresse, il y a le livre Internet et création8 de Philippe Aigrain, dans lequel il détaille ça, dans lequel il fait des calculs pour estimer, un peu, quel serait le revenu. Est-ce que ce serait vraiment viable ou pas ?

Public : De toutes façons, moi, j'ai l'impression que dans le système actuel, ce genre de questions n'est pas réglé non plus. Comment faire pour être diffusé quand on n'est pas connu ?

Louis Paternault : Oui, c'est ça, dans le système actuel, c'est vrai, c'est aussi majoritairement les gros artistes qui sont déjà connus qui gagnent de l'argent et les nouveaux arrivants gagnent peu, voire rien.

Public : Une autre réponse, et ce n'est pas mon domaine de compétence maximale, mais il y a aussi des exemples de gens qui n'ont été connus que grâce à des œuvres librement diffusées sur Internet. Donc inconnus au départ, et qui ensuite ont fait des concerts, des disques, des choses comme ça, donc sans rentrer dans un circuit classique. En France, on a La Chanson du dimanche, c'est peut-être anecdotique, mais apparemment ils sont très connus grâce à une chanson par semaine qui était diffusée sur YouTube avec des moyens ultra minimums. Donc, voilà, ça marche aussi dans l'autre sens.

Louis Paternault : Oui, effectivement, le partage libre de la culture, permet aussi pour des artistes de se faire connaître. Si je ne me trompe pas, c'est aussi le cas de Lorie, qui, à ses débuts, s'est faite connaître par des chansons, des musiques diffusées sur Internet, gratuitement. Alors, je ne suis pas sûr qu'elle entrait vraiment dans le cadre d'une diffusion libre de la culture de la manière militante dont je le fais là. Mais en tout cas, c'est par une diffusion gratuite de contenu musical qu'elle s'est faite connaître et qu'elle a pu, après, entrer dans le système classique et en vivre.

Public : Je voudrais réagir aux questions qui ont été posées dernièrement, là. Pourquoi est-ce qu'on devrait garantir des revenus d'une population qu'on nous montre sous le terme d'artistes, et exclure le reste de la population de ces revenus ? J'ai l'impression que c'est un discours qui promeut le créateur, qui aurait une constitution particulièrement importante pour la société et donc qu'il faudrait absolument garantir la rente, éventuellement en taxant les connexions d'accès à Internet. Et pourquoi est-ce qu'on devrait, donc, exclure de ces revenus d'autres personnes qu'on ne reconnaît pas comme artistes. Je pense peut-être aux concepteurs de meubles, aux développeurs de logiciels et ce genre de choses. Enfin toute forme, enfin tout travail qui peut être reproduit grâce à Internet. Enfin, pourquoi mettre les artistes à part ?

Louis Paternault : La question qui est posée là, c'est « pourquoi faudrait-il garantir un revenu aux artistes et pas à toute une autre catégorie de population qui ne se revendique pas artiste ? » Il y a une réponse apportée à ça par pas mal de gens, pas forcément pour répondre à cette question, mais ça rentre assez bien. Ce sont toutes les personnes qui militent pour le revenu universel. En fait, on remarque que s'il y avait un revenu universel, c'est-à-dire un revenu qui serait touché par toute la population, quelle que soit son activité, quel que soit son statut, en fait, ça, ça pourrait aussi être un moyen de financer la création. C'est-à-dire que les artistes pourraient utiliser ce revenu-là pour, entre guillemets, « pouvoir passer du temps à faire de la création, produire des créations culturelles », sans avoir l'assurance d'être payés.

Public : Juste pour réagir, je ne pense pas qu'il faille mettre d'un côté les artistes, la culture musicale, l'industrie musicale ou l'industrie de la culture ou je ne sais pas quoi, et d'un autre côté les autres. Moi, ce je sépare bien, par contre, c'est ce que j'appellerais les travailleurs du numérique, dont la production qu'ils font pendant toute la journée dans leur vie, dans leur métier, est accessible depuis le numérique, et donc pas rémunérés par la vente de produits, et les acteurs du monde pas numérique. Celui qui fabrique son meuble, eh bien il vend son meuble et il vit de la vente de son meuble. On ne peut pas copier un meuble, comme on peut copier le plan du meuble. Personnellement, c'est là où je fais la distinction : entre ceux qui font du numérique et qui devrait être, à mon avis, librement diffusable, téléchargeable, etc, et ceux qui ne font pas dans le numérique.

Public : Juste pour réagir au petit débat qu'il y a. Je rejoins un peu la personne qui commente, parce que ce sont des débats qui avaient animé l'exception culturelle. En fait, ce sont des chose qu'on avait entendues, le fait que des mesures étatiques protègent la création artistique en France. Maintenant on dit : « Mais pourquoi il n'y aurait pas une exception culturelle pour l'agriculture, pour d'autres formes de métiers. Pourquoi ? » Le débat semble posé.

Public : Sur ce point-là, j'aurais tendance à dire que, par exemple, l'État français finance beaucoup l'industrie automobile et on peut renverser la question : « Pourquoi pas pour les artistes, dans ce cas ? » C'est un débat sans fin, en fait. On va en rester là.

Frederic BEZIES

En vrac’ de fin de semaine.

Le 25 November 2016 à 17:47:27

Comme chaque fin de semaine, l’obligatoire billet en vrac’.

Côté logiciel libre, informatique et internet.

Côté livres ? Quelques trucs, histoire de remplir un peu !

Côté musique ?

Bon week-end !

23 November 2016

tnitot.png Tristan NITOT

En vrac du mercredi

Le 23 November 2016 à 17:57:00

Notes

[1] Référence à l’ouvrage de Larry Lessig code is law

[2] Référence au personnage d’oncle Ben dans Spiderman.

22 November 2016

Carl Chenet

Dans le Libre : faire sien un logiciel

Le 22 November 2016 à 23:00:59

Utilisant uniquement du Logiciel Libre dans le cadre de mes différents projets, qu’il s’agisse du site d’actualité le Journal du hacker, le site d’emploi dédié au Logiciel Libre et à l’open source LinuxJobs.fr ou encore ce blog, j’ai pu constater l’innovation qui découle du travail sur du code libre et les interactions qui se créent avec les communautés du Libre.

Dans la suite de cet article je m’attacherai à décrire les différentes façons dont  on peut « s’approprier » un logiciel. Par s’approprier un logiciel libre, j’entends l’utiliser et le faire sien au point qu’il remplisse exactement nos besoins, en y contribuant ou en bifurquant (fork) sa base de code au besoin.

Un bel exemple des bifurcations du projet Debian

Un bel exemple des bifurcations du projet Debian

Je décrirai différentes formes possibles d’utilisation des bases de code présentes dans le Libre, les interactions qui se créent avec leurs utilisateurs et développeurs autour de ces bases de code. Ces utilisations et leurs conséquences seront basées sur des exemples réels et récents.

Utiliser et contribuer en retour

Lorsqu’on découvre un logiciel libre correspondant à nos besoins, il s’en suit souvent une période d’appropriation. Il faut comprendre par ce terme l’essayer et le faire fonctionner dans le but de remplir nos besoins et non plus seulement ceux du créateur du projet, qui peuvent être légèrement différents. Des adaptations sont parfois nécessaires et la documentation est parfois (souvent ?) incomplète ou tout simplement manquante.

Dans mon précédent article Gratter ses propres démangeaisons, j’ai décrit les étapes selon moi essentielles à vérifier avant de commencer à coder un nouveau projet. Dans cet état d’esprit, lorsque j’ai voulu créer le Journal du hacker, un agrégateur de liens communautaire pour le Logiciel Libre francophone, il me paraissait aberrant de devoir ré-écrire moi-même un moteur à la Hacker News, le site le plus connu de ce type.

Le Journal du hacker, basé sur le moteur du site lobste.rs sous licence BSD.

Le Journal du hacker, basé sur le moteur du site lobste.rs sous licence BSD.

Ayant trouvé un autre site sur le même principe, lobste.rs, propulsé lui par un logiciel libre sous licence BSD, j’ai commencé à étudier les sources de ce dernier. Et mes premiers tests d’appropriation  m’ont confronté à un important problème : le moteur ne supportait pas les caractères accentués français. Il fallait donc implémenter l’internationalisation du moteur et écrire la localisation française de l’application.

Ma future contribution à la base de code existante était donc toute trouvée 🙂

Bifurquer pour créer

J’ai abordé dans l’un de mes précédents articles le rôle critique de la bifurcation (fork) dans le Logiciel Libre. Elle est en fait essentielle dans la vie d’un logiciel, ce dernier pouvant socialement (et à terme techniquement) dépérir à cause d’un mainteneur absent ou abusivement fermé aux contributeurs extérieurs. La bifurcation assure de redynamiser la vie de la base de code et du projet autour de celle-ci. Cette action a bien sûr des avantages et des inconvénients, abordés dans l’article.

Pour continuer dans notre exemple du Journal du hacker, rares sont les projets aujourd’hui qui peuvent se permettre d’ignorer les réseaux sociaux. Un site d’information visant les Libristes avait de grandes chances de ne jamais se faire connaître sans être présent sur au moins l’un d’eux, afin de se créer un public. De très nombreux Libristes étant présents sur Twitter, j’investiguais les différentes solutions de relayer les informations du Journal du hacker vers le compte Twitter dédié à ce projet.

Le compte Twitter du Journal du hacker

Je me suis finalement arrêté sur un petit projet à l’abandon, rss2twitter, permettant de poster chaque entrée d’un flux RSS vers le réseau social Twitter. La base de code de rss2twitter était assez simple pour être rapidement relue et comprise.

Grâce à cette base de code existante, il était possible de passer immédiatement l’outil en production tout en y apportant régulièrement des améliorations selon mes besoins. Et cela tombait plutôt bien, dans le cadre de LinuxJobs.fr j’avais exactement le même besoin pour relayer les dernières offres d’emploi postées sur le site vers Twitter.  Le projet Feed2tweet était né.

J’allais au fil du temps apporter à la communauté un nouvel outil auto-hébergé, codé de façon modulaire dans un langage moderne, plus complet que ses prédécesseurs par des fonctionnalités ajoutées seulement en cas de besoin réel et surtout bien documenté pour qu’il puisse être facilement compris et utilisé par la base d’utilisateurs (et d’éventuels contributeurs) la plus large possible. Ce qui s’est avéré payant avec de nombreuses fonctionnalités entièrement codées par des nouveaux contributeurs. Encore une fois, donner et recevoir.

Documentation de Feed2tweet sur Readthedocs

Documentation de Feed2tweet sur Readthedocs

Le choix de basculer vers la licence GPL au lieu de la licence MIT a également permis de maintenir dans le Libre ces innovations et de les protéger là où l’utilisation d’une licence plus permissive aurait permis la réappropriation de ces fonctionnalités par un logiciel privateur, cas de figure proscrit par l’utilisation de la GPL.

Innover pour ruser

Quand vous êtes seul avec votre petit projet face au monde et à l’absence d’intérêt de votre communauté pour un projet balbutiant donc non-mature et pour laquelle le concept peut apparaître dans un premier temps flou, il faut ruser pour se faire connaître, pour attirer des utilisateurs qui seront peut-être de futurs contributeurs, bref pour exister.

Ayant constitué au fil du temps un compte Twitter avec un nombre correct d’abonnés, quasiment tous libristes, j’ai commencé à retweeter à la main les premiers articles relayés sur le Journal du hacker. La mayonnaise a semblé prendre et des abonnés à mon compte ont commencé à s’abonner également au compte Twitter du Journal du hacker.

Un retweet automatique depuis @journalduhacker vers @carl_chenet

Un retweet automatique depuis @journalduhacker vers @carl_chenet

Rapidement la tâche est devenue chronophage, il était temps de l’automatiser. Après avoir testé des services en ligne horribles par leur lenteur, l’amateurisme de l’interface, et leur envahissement de ma vie privée par le rajout de mentions obligatoires à mes propres tweets, j’ai senti le besoin et donc l’opportunité d’écrire un logiciel simple auto-hébergé répondant à mon besoin. De ce besoin est né le projet Retweet.

La démarche était sensiblement la même que pour Feed2tweet. Codé en Python 3, documenté, présentant des exemples  d’utilisation et ouvert aux contributions, Retweet a peu à peu trouvé son public. Il a été complété au fil des versions par des besoins apparaissant à l’épreuve d’une utilisation quotidienne en production, comme décrit dans mon précédent article Manger ce que l’on prépare.  La dernière version 0.10 a été contribuée à 99% par un nouveau contributeur au projet, je ne me suis chargé que de la relecture des changements, des tests et de la publication de cette version.

Un petit remerciement au fier contributeur dans le changelog, indispensable !

Un petit remerciement au fier contributeur dans le changelog, indispensable !

Sans être véritablement un cas d’appropriation d’un logiciel existant, innover pour ruser est une démarche de réaction face à la constatation d’un besoin existant et non résolu selon vos besoins spécifiques. Cette approche doit rester au cœur de l’approche d’un problème par le Libriste, d’où sa présence dans cet article.

Les grands axes de l’appropriation

Au cours de cet article nous avons présenté trois types d’appropriation d’un logiciel libre :

  • utiliser et contribuer en retour : l’utilisation d’un logiciel, la constatation d’un manque par rapport à nos besoins et l’écriture par soi-même des fonctionnalités manquantes, avec comme but de les reverser un jour au projet amont
  • bifurquer pour créer : l’utilisation d’un logiciel dont le projet autour est à l’arrêt, avec la réalisation rapide d’une bifurcation pour améliorer la base de code et relancer le projet pour attirer des utilisations/contributeurs, sans volonté de continuer à avoir des liens avec le projet dont on a bifurqué
  • innover pour ruser : l’identification d’une tâche récurrente et la création d’un logiciel pour automatiser la tâche, avec la volonté de répondre à notre besoin tout en fournissant des bases solides pour créer un logiciel ré-utilisable par la communauté qui pourra y contribuer en retour

On peut dégager de ces exemples quelques grands axes d’appropriation : il faut s’assurer de la compatibilité du logiciel avec lequel on souhaite travailler avec nos buts. Il faut également être capable de faire évoluer la base de code pour répondre à nos besoins non-satisfaits. En cas de bifurcation ou de création d’un nouveau logiciel, un grand soin doit être apporté à la documentation et à l’assistance des utilisateurs (qui peuvent devenir des contributeurs) pour assurer que le projet soit suffisamment ouvert à la communauté pour être véritablement attractif. Ainsi armés vos utilisateurs et contributeurs seront à même de vous faire des retours utiles pour débugger votre programme ou en améliorer les fonctionnalités.

Et vous ? comment avez-vous fait vôtre un logiciel libre pour répondre à vos besoins ? N’hésitez pas à laisser votre témoignages dans vos commentaires.

april.png Nouvelles April

Domaine public volontaire - Danièle Bourcier

Le 22 November 2016 à 13:49:01


Danièle Bourcier

Titre : Le domaine public volontaire : les solutions Creative Commons
Intervenant : Danièle Bourcier - directrice de recherche au CNRS - co-fondatrice de Creative Commons France
Lieu : 1er festival du domaine public - ENS
Date : Janvier 2015
Durée : 19 min 07
Visionner la vidéo : ici ou ici
Licence de la transcription : Verbatim

Transcription

Danièle Bourcier : Bonjour et merci d'avoir invité Creative Commons, que je représente ce soir. Je parle en dernier et, finalement, je suis un petit peu optimiste, si je puis dire, puisque je vais essayer de vous expliquer en quoi tous ces problèmes peuvent, en partie, avoir des solutions, et je vais vous montrer lesquelles. Le domaine public volontaire, que tu appelles aussi consenti, je crois, c'est ça ? Non

Séverine Dusollier : Oui, on est plusieurs à appeler ça consenti ou volontaire.

Danièle Bourcier : Consenti, bon d’accord.

Séverine Dusollier : Mais ça ne vient pas de moi !

Danièle Bourcier : Ça ne vient pas de toi. Bon d'accord ! En, gros, si vous voulez, si on reprend toute l'histoire du droit d'auteur en vraiment très peu de mots, on peut dire qu'il y a deux logiques. Il y a une logique de la protection, du droit d'auteur, la propriété intellectuelle, l'exclusivité fondée sur le droit de propriété, droit sacré s'il en est. Et on a bien vu que le domaine public, que j'appelle juridique, parce que je ne sais pas trop comment l'appeler, on pourrait l'appeler construit puisque, en fait, il est construit par le droit et, par défaut, si je puis dire, en résidu. Donc il y a cette logique-là, droit d'auteur/domaine public, qui a tendance à se rétrécir, on l'a compris ce soir, et puis, de l'autre côté, l'autre logique, si vous voulez, ce serait un domaine public volontaire, donc on va dire contractuel, et c'est là que je vais intervenir.

C'est le monde, en fait, de l’open data, quand même, qui, de plus en plus pénètre, bien qu'ayant, lui aussi, un certain nombre de difficultés, soulevé un certain nombre de difficultés, mais c'est quand même une logique complètement différente. C'est, en matière scientifique, le data sharing, qui est une vieille tradition scientifique, c'est le domaine de la free culture, de la culture libre et, de ce côté-là, si vous voulez, eh bien il y a des solutions. Entre autres, c'est Creative Commons, les licences Creative Commons, et je parlerai plus spécialement de deux outils, dont on parle assez peu, finalement, quand on parle de Creative Commons. Ce sont les outils qui viennent, en fait, un peu suppléer toute la question du domaine public telle qu'on vient de l'entendre, un domaine qui, finalement, n'est pas protégé, qui a tendance à se réduire, etc. C'est donc la licence, enfin ce n'est pas une licence, d'ailleurs, je précise, je ne sais pas trop comment l'appeler, en anglais on appelle ça instrument, la Creative Commons 0 et puis le Public Domain Mark, et ces deux tags, on va dire, sont des essais pour compenser toute la perte qu'on observe dans le domaine public juridique.

Si je résume brièvement, donc les dispositifs de droit commun, vous connaissez cette phrase, All rights reserved, en français tous droits réservés, c'est le fameux C. Vous savez que, en France, en droit français, on n'est pas obligé d’indiquer ce C, d’ailleurs, ce n'est plus, non plus, obligatoire aux États-Unis. Et puis alors, les dispositifs que je mettrai en gros Creative Commons, alors vous avez Some Rights Reserved, quelques droits sont réservés, ce sont les licences Creative Commons. Alors « Pas de droits réservés », c'est le dispositif Creative Commons 0 et « Pas de copyright connu » c’est le dernier, c'est le Public Domain Mark. Donc moi, j'essaierai de définir un petit peu, sous la bannière Creative Commons, ces différents types, on va dire d'élargissement du droit d'auteur, d'empowerment pour l'auteur et, en vous disant en même temps, les différences et les points communs qui restent entre ces trois dispositifs.

Quelques mots sur Creative Commons en 2015. Je ne vais pas vous faire toute l'histoire, je crois que tout le monde est à peu près au courant, connaît Creative Commons. Ça fait quand même à peu près douze ans qu'on est créé, mais bon, voilà, c'est la reconnaissance, je veux dire, même institutionnelle, la contrepartie étant quand même quelques petites subventions de temps en temps. Ça s'est fait attendre, on a attendu onze ans, quand même. Enfin, sur les points positifs, parlons des sociétés de gestion des auteurs, parce que là, c'est un énorme point. Si vous voulez, comment développer ces licences Creative Commons quand les sociétés de gestion collective ne les reconnaissent pas ! Il y avait Adami qui reconnaissait un petit peu, mais la Sacem, qui est quand même leader en France, considérait que les licences Creative Commons c’était complètement incompatible avec le fait d’être affilié, d’être membre de la Sacem. Et puis, bon, bien sûr, il y a quand même un mouvement, un push qui est assez important maintenant et, depuis à peu près trois ans, on a eu une espèce de convention avec la Sacem, et la Sacem a accepté de mettre, pour ce qui est non commercial et croyez-moi ça été des discussions très étroites pour définir qu’est-ce que le non commercial, il est possible, pour les affiliés de la Sacem, de choisir des licences Creative Commons.

Alors il y a HAL, aussi. HAL ce sont des archives scientifiques, des dépôts. Maintenant HAL, on a là aussi pas mal de lobbying en tant que scientifiques et HAL, maintenant, accepte et je crois même qu'il y a un lien vers les licences Creative Commons, c'est-à-dire que quelqu'un qui veut déposer ses articles, ses preprint, peut demander à ce qu'il y ait une licence Creative Commons.

YouTube. Je pensais plus ou moins vous montrer ce petit film1 de 2 min 02, mais je crois que c'est tellement compliqué, que j'abandonne. Vous pourrez vous-même aller le voir sur YouTube. C'est très court et ça vous explique très bien les licences Creative Commons. YouTube propose aussi des licences Creative Commons. YouTube, maintenant, permet que les vidéos soient sous Creative Commons. On a une autre bonne nouvelle. C'est en 2014, l'année dernière, le ministère de la Culture et de la Communication s'est impliqué dans Creative Commons. C'était cette vidéo que je voulais vous montrer, c'est sur Dailymotion, oui ce n'est pas sur YouTube, excusez-moi, on l'a mise sur Dailymotion, voilà pourquoi je ne la trouvais pas tout à l'heure.

L'origine de Creative Commons. On va dire que, là aussi, historiquement, c'est une lutte, en fait, contre le fameux act - Mickey Mouse Protection Act, comme il a été, je veux dire, moqué un peu quand même, parce que c'est bien le lobby de Walt Disney qui a essayé, au moment du vote en 98, d'une loi qui tendait justement à étendre à soixante-dix ans la protection sous régime droit d'auteur et, finalement, si vous voulez, le texte est passé. Et un certain nombre de collègues, à la fois des hackers, des entrepreneurs, en Californie, des professeurs de droit, ont coopéré ensemble pour essayer de mener une action et de poursuivre, enfin d'essayer de porter cette loi devant la Cour suprême. Ça a été une lutte acharnée, tout le monde s'y est mis, grand mouvement pour préparer ce dossier et, manque de chance, enfin manque de chance, c’était assez prévisible, disons cette loi n'a pas été retoquée par la Cour suprême.

Mais, ce qui est positif, c'est que tout le travail qui a été fait pendant ces quelques années a servi à réfléchir pour tous ces gens et essayer de penser une autre façon d'échapper à cette protection du droit d'auteur dont certains auteurs ne veulent pas. C'est quand même assez bizarre de protéger les gens contre leur gré. C'est-à-dire qu'un certain nombre d'auteurs se sont aperçus que, finalement, c’était plus intéressant d’ouvrir et de faire circuler leurs œuvres, que d'avoir un régime extrêmement protecteur, exclusif, pour des raisons qui peuvent être, effectivement, idéologiques, mais pas seulement, des logiques de réputation, maintenant, qui sont des logiques qui sont très fortes sur Internet. Il y a des gens qui préfèrent, par exemple, lancer un certain nombre de leurs œuvres, particulièrement en musique, sans protection et en laissant les droits et l’œuvre circuler, préfèrent ça que d'attendre d’hypothétiques retours qui, en fait, ferment l’œuvre, plutôt que de l’ouvrir.

Alors, qu'est-ce que s'est passé ? Donc en 2001/2002, les Creative Commons ont été lancées, à la suite, on va dire, de cet échec qui est devenu quand même un beau projet, une belle initiative au niveau mondial. Au départ, il était prévu qu'il n'y aurait que les États-Unis, et puis, finalement, un certain nombre de pays se sont branchés. Maintenant il y a à peu près soixante-quinze pays qui ont, si vous voulez, transposé, on va utiliser ce vocabulaire, les licences, la licence générique, dans le droit de leur pays. Je dis ça pour expliquer que vraiment, ces licences sont légales. Je me souviens que tu m'avais invité au CNAM un jour, il y avait eu une discussion incroyable. J'avais été obligée de répondre à deux questions, je m'en souviens encore. La première question c'est : « Pourquoi vous ne traduisez pas Creative Commons en français ? » Et moi je crois avoir répondu : « Écoutez, si vous voulez trouver une traduction pour Coca Cola, je suis preneur ». C’était le niveau. Et la deuxième discussion, c’était : « Mais ce n'est pas légal, ces licences ne sont pas légales ! » Je signale qu'il n'y a, actuellement, aucun contentieux concernant, et on très vigilants, on n'attend que ça, parce qu'à la limite, faire un cas, comme vous savez les juristes aiment bien ça, ça permet aussi au juge de se positionner. Le juge est intervenu là où il y avait des questions Creative Commons, mais, à chaque fois, il a reconnu que le droit d'auteur avait été respecté et que la licence Creative Commons était elle-même un contrat qui n'était pas illégal eu égard au droit d'auteur.

Depuis cette époque, finalement, Creative Commons est devenu un logo que vous devez connaître et puis, alors, la diffusion de licences. Ces licences sont intéressantes, parce que, alors on appelle ça des licences, plutôt que des contrats, enfin on peut dire des contrats, mais ce sont des licences publiques parce qu'elles ne sont pas signées entre l'auteur et l'ensemble potentiel des ré-utilisateurs, mais c'est une offre, pour le futur, des auteurs de mettre leurs œuvres à la disposition. Alors, bien sûr, possibilité d’être reproduites, etc., avec des conditions qu'on verra, qui sont des conditions optionnelles en plus, il y en a six. Et, avec ces conditions minimales plus ces conditions optionnelles, en fait qu'est-ce qui se passe ? C'est l'auteur qui renonce à son droit d'auteur sur certains points, avec des choix et, à partir de là donc, si vous voulez, tout utilisateur, et ça c'est le deuxième point de Creative Commons. C'est-à-dire, à la fois ces plates-formes permettent de mettre, de partager, de choisir une licence qui sera liée à l’œuvre et le deuxième avantage donc, de Creative Commons, c'est de permettre à des utilisateurs, pas seulement de visionner, de visualiser, de reproduire, de copier l’œuvre, mais de la réutiliser, réutiliser sans être obligé de revenir vers l'auteur. Et ça, si vous voulez, ces coûts de transaction sont tellement énormes que, c'est vrai, je ne sais pas si vous avez essayé d’être honnête sur Internet et d'aller demander à l'auteur d'une photo de bien vous la prêter sur Internet, c'est carrément impossible de retrouver les gens. Donc, si vous voulez, ne serait-ce que ce côté extrêmement pratique, est à signaler.

Les conditions optionnelles, très brièvement. La paternité. Excusez-moi, depuis on a trouvé que ce n’était pas très correct, politiquement, on n'appelle plus ça paternité, on appelle ça attribution. Donc la condition attribution, c'est une condition à laquelle personne ne peut échapper puisque c'est le droit moral. On a droit à son nom et au titre de son œuvre. Et puis il y a tout un ensemble de combinaisons, entre l'attribution, bien sûr vous serez attribué obligatoirement, mais vous ne voulez pas que votre œuvre soit adaptée, transformée, etc., vous pouvez le signaler. Vous ne voulez pas qu'elle soit utilisée commercialement, vous pouvez aussi le signaler. Et le troisième élément, qui est très important, qui se combine avec les autres possibilités, c'est qu'on vous demande, dans certains cas, enfin l'auteur demande à ce que, si l’œuvre, son œuvre est réutilisée, eh bien il la réutilise, mais qu'il mette la même licence à circuler avec cette œuvre, à la fin, à la suite de cette réutilisation. C'est un peu ce qu'on appelle la viralité, c'est ce qui ressemble, un peu, à l'open source, qui permet de faire circuler. Et qui est, d'ailleurs, une bonne chose, parce que ça permet, effectivement, des utilisations non commerciales, parce que ça n'a pas tellement d’intérêt, si vous devez mettre les mêmes conditions, quand vous réutilisez une œuvre.

Très brièvement, du plus ouvert au plus libre. Donc vous avez vraiment un choix assez énorme. Vous avez trois licences, ça c'est pour le côté pratique. Vous avez une licence qui peut être lue par la machine, en HTML, ce qui permet, d'ailleurs, à partir des moteurs de recherche, de rechercher, par exemple une photo de la Tour Eiffel qui soit sous Creative Commons - Non Commercial. Et avec ces métadonnées, vous pouvez à ce moment-là, cerner de façon ciblée une réponse qui corresponde, effectivement, quand vous voulez utiliser une œuvre, d'aller la chercher sous une licence légale Creative Commons, qui vous permet de ne pas avoir de problèmes juridiques, comme ce que j'ai entendu aujourd'hui. Il y a des exemples. Vous connaissez Obama sur Flickr. Lui, très gentiment, le soir de son élection, toutes les photos qui ont été prises, il a demandé à ce qu'elles soient sous Creative Commons. Tout le monde pouvait les réutiliser. En matière de musique, vous connaissez, je pense, Jamendo.

On a fêté les dix ans de partage. Le modèle éthique que je voulais juste préciser : qu'est-ce que c'est que Creative Commons et je continuerai plus précisément sur ce que je voulais vous dire. Qu'est-ce que c'est ? C'est partager plutôt que exclure. Souvenez-vous, exclusion, exclusivité, tout ça, ça va ensemble. Là, c'est plutôt une volonté de partage, au départ. C'est permettre la réutilisation. Ça, c'est nouveau aussi par rapport à tout ce qui est possible sur le marché. Et c'est, enfin, s'adresser au public, parce qu'on a dit que le domaine public était absent, en fait, du droit de la propriété intellectuelle, mais s'il y a un grand absent aussi, c'est le public. Le public n'est pas présent dans le droit de la propriété intellectuelle, qui est conçu comme un pur contrat entre un auteur et un éditeur, un producteur, etc.

Alors maintenant, le deuxième point. Comment sortir légalement du droit d'auteur ? Ce n'est pas une provoc, alors allons-y ! Domaine public, le nom je vous l'ai donné tout à l'heure, il est utilisé, enfin cette marque est utilisée quand on ne connaît pas, quand le copyright n'est pas connu. Je précise que c'est un label non juridique et qui est utilisable par les musées et les bibliothèques. C'est-à-dire qu'effectivement, plutôt que de dire « c'est à moi, je ferme », on pourrait imaginer des musées et des bibliothèques vertueuses, qui feraient un vrai travail et qui, au lieu de fermer, ouvriraient. Et ouvriraient en mettant d’elles-mêmes, de ces institutions elles-mêmes, de leur propre mouvement, indiqueraient que telle œuvre est, sauf cas contraire, sous domaine public. Voilà un travail qui serait intéressant et que Creative Commons permet, c'est simplement en utilisant ce qu'on appelle le chooser, vous irez sur le site et vous verrez que le chooser Public Domain Mark, vous indique que vous pouvez donner le titre de l’œuvre, si vous le connaissez ou si vous ne le connaissez pas ; vous pouvez citer plusieurs auteurs, etc. Donc l'institution s'engage, plus ou moins, jusqu’à un certain point, à dire que cette œuvre est sous le domaine public. Elle ne crée pas le domaine public, mais elle signale que cette œuvre, compte-tenu des connaissances qu'elle a, a de fortes chances d’être sur le domaine public. Et c'est quand même très utile pour la personne qui, éventuellement, peut la réutiliser.

Le deuxième domaine, c'est donc la Creative Commons 0. Alors là, si vous voulez, c'est contractuel, ça ressemble plus aux licences Creative Commons, parce là ce ne sont pas des personnes étrangères à l’œuvre qui vont le signaler, mais seul l'auteur peut utiliser ce dispositif. Par exemple, son œuvre est encore sous droit d'auteur, il peut décider, avant la fin, l’entrée dans le domaine public, il peut décider que son œuvre est sous le dispositif CC0. Ça veut dire qu'il abandonne le maximum de ses droits, possibles évidemment, tout dépend, on a bien signalé que suivant les juridictions, les systèmes juridiques, les règles ne sont pas les mêmes, mais il le fait, si vous voulez, jusqu'au point où c'est légal. Et là ça dépend, effectivement, la limite est celle du droit auquel est soumis auteur. Alors, on le précise bien, c'est un dispositif général. Le chooser, c’est-à-dire la possibilité de comment on choisit ce dispositif, eh bien tout simplement « je renonce présentement à tous les droits d'auteur, droits voisins et droits connexes, ainsi qu'à toute réclamation, tout fondement d'action en justice associé, concernant cette œuvre dans la mesure possible permise ». Voilà ce à quoi vous vous engagez, c'est un engagement. Mais il y a, là aussi, une solution. Ça veut dire qu'un auteur peut, à un moment donné, décider, avant sa mort, on va dire, qu'il renonce au droit d'auteur. Je signale une chose intéressante, c'est que la façon de renoncer, on appelle la personne qui renonce, ce n'est pas l'auteur, c'est « l'affirmeur », alors je ne sais pas comment on traduirait en français, mais je trouve ça intéressant comme vocabulaire.

Je terminerai par la comparaison entre ces différents dispositifs. CC0 permet aux auteurs de sortir le plus légalement qu'il soit possible, du droit d'auteur. Creative Commons complémente le droit d'auteur. Et la comparaison entre les licences générales et CC0, c'est que ce sont les mêmes outils de marquage et de découverte, c’est-à-dire ces deux possibilités : à la fois vous choisissez de marquer votre œuvre, c'est-à-dire que vous montrez à tout le monde quels sont vos desiderata, sans ambiguïté, évidemment ce n'est pas réversible, ça c'est vrai, vous vous engagez, et ça permet à d'autres de savoir, exactement, comment ils peuvent utiliser votre œuvre. Vous voyez qu'il y a une sorte de fair-play, de fair use dans ces usages.

Et puis alors l'autre, donc CC0, ce ne sont pas les mêmes utilisateurs que PDM, vous avez vu, c’était soit les conservateurs, les gens qui ont des œuvres sous leur responsabilité et qui décident d'informer le public de la possibilité d'utiliser une œuvre sous domaine public et, contrairement à CC0, qui est l'auteur, mêmes outils de marquage.

Je vous laisse le nom du site, vous pouvez aller sous Creative Commons2 [Le calculateur du domaine public 3]. Pour l'instant, c'est tout ce que j'avais à vous dire, et je suis prête à discuter avec vous des points, mais juste c’était pour vous dire qu'il y avait, de temps en temps, quand même, quelques solutions. Ces solutions sont contractuelles, elles s'appuient sur le droit d'auteur, et elles ne sont absolument pas illégales.

Lionel Maurel : Je vous remercie.

Applaudissements

Frederic BEZIES

« Héberger son serveur avec OpenBSD » : où comment démystifier deux outils :)

Le 22 November 2016 à 10:25:08

Il n’est pas super évident de parler d’un tel livre qui ne peut s’apprécier pleinement qu’avec un ordinateur dédié, plusieurs cafetières, et une journée de tranquillité complète pour travailler en paix 🙂

Aimant beaucoup l’OS au fugu, j’avoue que quand Thuban a lancé son financement participatif sur ulule, j’ai sauté sur l’occasion.

Je vais donc vous donner mes impressions à chaud, après avoir utilisé une machine virtuelle pour me dégrossir… Et me simplifier la tâche pour un auto-hébergement à venir dans un délai plus ou moins long. Je vous conseillerai d’abord de lire le bouquin en entier en prenant votre temps. Il est très bien fait.

Les exemples de fichier du dernier chapitre m’ont été utiles, spécialement le fichier de configuration de httpd. Car il faut dire que les indications données au fur et à mesure par l’auteur s’accumulent et on finit par se dire quand le daemon ne veut pas se lancer : « Où est-ce que ça merde à la fin ? »

Par chance, on finit par résoudre plus ou moins rapidement le problème. Il suffit souvent de faire une pause, reprendre les instructions, jeter un oeil sur les fichiers d’exemple en fin de livre, et boum ! La solution apparait 🙂

Ce petit livre rempli de conseils techniques plus ou moins pointu mais aussi d’un humour qui fait penser qu’il y a du vécu.

Quand le point des sauvegardes automatisées est abordée, en page 83, l’auteur semble exprimer son vécu, je cite :

Il faut penser aussi à sauvegarder le serveur en cas de défaillance du disque dur qui vieillit un peu, d’un orage virulent ou encore d’un dérapage incontrôlé du chat qui joue derrière les meubles…

Pourquoi ça sent le vécu ? 🙂

Mais il n’y a pas que le vécu, il y a aussi un certain humour que seul les technophiles associaux ayant des lunettes avec des verres aussi épais que des culs de bouteilles comprendront, comme pour le test de votre courrier électronique fraichement auto-hébergé, en page 82 :

Vous voudrez peut-être tester votre serveur mail après tous ces efforts. Vous l’avez bien mérité. Vous pouvez bien entendu écrire à des amis, mais cela peut poser des soucis :

  • Il faudra attendre leur réponse ;
  • Ils ne vous retourneront pas toutes les informations dont vous pourriez avoir besoin ;
  • Il faut avoir des amis.

J’avoue que cette remarque m’a fait autant rire que de me donner un coup de matraque derrière la nuque 🙂

Ce qui est bien dans ce livre, c’est que nombre de sujets sont abordés : que ce soit pour héberger un site léger ou un blog (j’ai réussi à faire lancer un blogotext et un wordpress auto-hébergés), un stockage local, son propre courrier électronique ou encore son agenda, on est pris par la main. L’auteur nous détaille chaque étape.

blogotext2N’ayant pas utilisé de nom de domaine, j’ai été obligé de désactive le blog sous blogotext pour activer celui sur wordpress. Oui, je sais, c’est sale, c’est maladroit, mais je voulais juste voir comment faire. Si un jour, j’ai besoin d’auto-héberger un blog, qu’il soit sous wordpress ou sous blogotext, je saurai comment faire et ce plus proprement !

wordpresLe seul point qui m’a fait vraiment criser ? Ne pas être arrivé à faire prendre en compte correctement un certificat auto-signé pour mon dégrossissage avec une machine virtuelle. Je n’avais pas envie de sortir l’artillerie lourde pour mon premier essai !

Des blogs auto-hébergés en http, c’est pas la joie 🙁

J’y arriverai sûrement mieux en dur sur une machine dédiée 🙂

S’auto-héberger n’est pas de tout repos. Mais si on peut au moins le faire pour son stockage à distance avec NextCloud ou pour un blog léger sous blogotext, c’est déjà pas si mal. Merci Thuban, ton bouquin est un vrai petit bijou.

Maintenant, y a plus qu’à trouver du matos, et avoir une connexion suffisamment stable. Je tire mon chapeau à Péhä qui a encore fait du très bon boulot. Je laisse aux personnes qui achèteront la version papier en complément de la version en ligne la surprise du dernier chapitre de cette « édition 2.0 » 🙂

Encore une fois, merci Thuban pour ton bouquin. Le geek asocial qui sommeille en moi a trouvé un nouveau livre de chevet 😉

21 November 2016

Frederic BEZIES

Article pratique : installer simplement Budgie Desktop à votre Archlinux.

Le 21 November 2016 à 18:04:33

Un petit article pratique qui complète le tutoriel du mois de novembre 2016 pour Archlinux. Étant donné que je n’aurai pas le temps de proposer un tutoriel à jour pour le mois de décembre 2016, autant vous proposer via ce billet de blog la méthode pour mettre en place un environnement Budgie Desktop.

Le pré-requis ? Avoir un environnement Gnome installé et fonctionnel. Déjà un bon point de départ. Dans une session Gnome (qu’elle soit affichée avec Wayland ou Xorg), ouvrez un terminal et entrez les commandes suivantes :

yaourt -S budgie-desktop arc-icon-theme arc-gtk-theme elementary-icon-theme gnome-screensaver

Si vous n’avez pas installé yaourt, la commande à utiliser sera sudo pacman -S.

Fermez votre session, et au moment de vous connecter dans GDM, il suffira de choisir la session « Bureau Budgie ».

bud001

Pour fignoler l’ensemble, ouvrez la barre latérale de droite (raccourci touche « super » – Windows ou drapeau de votre clavier – avec la touche N), puis aller sur l’icone de l’engrenage.

Voici les réglages à appliquer :

  • Thème de widget : Arc-dark ou Arc-Darker
  • Icônes : Arc
  • Icônes de bureau : à cocher ou décocher selon votre préférence.

L’ensemble en vidéo ? Suffit de demander !

La 38e version du tutoriel d’installation pour Archlinux est donc repoussée au premier janvier 2017. En espérant que j’aurai le temps d’ici Noël 2016 de trouver du temps pour m’y mettre 🙂

xcartron.png Xavier CARTRON

VroumVroumBlog : la multiplication des clones

Le 21 November 2016 à 16:00:00

Afin d'éviter la disparition d'articles importants, face à la censure ou le temps, il était urgent que j'installe VroumVroumBlog. Ce petit outil permet de récupérer les articles d'un site et de les conserver à l'abri.

Voici comment je l'ai installé sur OpenBSD :

  • Création d'un répertoire sur mon serveur : # mkdir /var/www/htdocs/monsite/clone
  • Création d'un répertoire pour un autoblog : # mkdir /var/www/htdocs/monsite/clone/moutonlibre

Dans chaque répertoire du site à cloner, je met le fichier index.php récupéré ici.

  • Création d'un fichier vvb.ini dans le dossier de l'autoblog. Il contient entre autres l'adresse du flux RSS du site à cloner :

[VroumVroumBlogConfig]

; Source Site title
SITE_TITLE="Autoblog du Mouton Libre"

; Source Site description (you can include HTML code here)
SITE_DESCRIPTION="Ce site n'est pas le site officiel moutonlibre.net.<br>C'est un blog automatis&eacute; qui r&eacute;plique les articles de <a href="http://moutonlibre.net/blog">moutonlibre.net</a>"

; Source Site URL
SITE_URL=http://moutonlibre.net/blog

; Source Feed URL
FEED_URL=http://moutonlibre.net/blog/rss.php?full

; ---------------------------------------------------------------------------
; Number of articles to display on each page (default is 10)
ARTICLES_PER_PAGE=10

; Number of seconds before checking the source feed for new stuff
; (default is 3600 = 1 hour)
UPDATE_INTERVAL=3600

; Number of seconds before giving up for reaching the source feed
; (If source is slow, you should raise this value)
UPDATE_TIMEOUT=10
  • Modification des permissions par sécurité : # chown -R www:daemon /var/www/htdocs/monsite/clone
  • Modification du fichier de configuration du serveur http : # vi /etc/httpd.conf

        location "/clone/" {
                directory auto index
        }
        location "/clone/*/" {
                directory index index.php
        }

De cette façon, les autoblogs sont automatiquement listés dans /clone.

  • Plus qu'à recharger httpd : # rcctl reload httpd.

Vous pourrez trouver une instance de mes autoblogs à cette adresse. Si vous avez connaissance de sources qui méritent d'être sauvegardées, ou souhaitez voir votre site dedans, n'hésitez pas à en faire la demande :)

Et vous, ça vous tente de mettre ça sur votre serveur?

april.png Nouvelles April

Revue de presse de l'April pour la semaine 46 de l'année 2016

Le 21 November 2016 à 15:26:18

La revue de presse de l'April est régulièrement éditée par les membres de l'association. Elle couvre l'actualité de la presse en ligne, liée au logiciel libre. Il s'agit donc d'une sélection d'articles de presse et non de prises de position de l'association de promotion et de défense du logiciel libre.

En podcast.

Sommaire de la revue de presse de l'April pour la semaine 46

[leParisien.fr] Le logiciel libre gagne en popularité chez les grandes entreprises

Par Josep Lago, le vendredi 18 novembre 2016. Extrait:
> L'utilisation de logiciels libres, ou "open source", gagne du terrain au sein des grandes entreprises séduites par son aspect collaboratif et qui lui accordent désormais une place stratégique.
Lien vers l'article original: http://www.leparisien.fr/high-tech/le-logiciel-libre-gagne-en-popularite-chez-les-grandes-entreprises-18-11-2016-6343878.php

Et aussi:
[Le Monde Informatique] L'open source devrait générer 1 000 emplois en France en 2017
[Journal du Net] Open Source: une croissance de 15% en France en 2016

[Localtis.info] Un nouveau label pour encourager le logiciel libre dans les collectivités

Par Pierre-Marie Langlois, le vendredi 18 novembre 2016. Extrait:
> A l'occasion de l'Open Source Summit 2016, une manifestation importante du monde du logiciel libre, plusieurs associations ont remis les premiers labels "Territoire numérique libre" en présence d'Estelle Grelier, secrétaire d'Etat chargée des collectivités locales. L'occasion de valoriser les initiatives des territoires qui sortent des sentiers battus en travaillant avec des applications open source.
Lien vers l'article original: http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&jid=1250271802354&cid=1250271792874

Voir aussi:
Édition 2016

[ZDNet France] Software Heritage veut devenir l’internet Archive du code open source

Par Louis Adam, le jeudi 17 novembre 2016. Extrait:
> L’Inria a profité du salon Paris Open Source Summit pour faire un point d’étape sur son projet Software Heritage. Un projet mené par 4 chercheurs, mais qui se fixe une ambition de taille: collecter tous les codes sources accessibles sur le Net.
Lien vers l'article original: http://www.zdnet.fr/actualites/software-heritage-veut-devenir-l-internet-archive-du-code-open-source-39844768.htm

[France 24] Les temps changent: Microsoft devient membre de la Linux Foundation

Par Marine Benoit, le jeudi 17 novembre 2016. Extrait:
> Qui aurait cru qu'un jour, Microsoft et Linux, le roi des systèmes d'exploitation open source, marcheraient main dans la main? Pas grand monde, mais c'est pourtant bien vrai: les ennemis de toujours semblent (presque) réconciliés.
Lien vers l'article original: http://mashable.france24.com/tech-business/20161117-microsoft-membre-linux-foundation

Et aussi:
[ZDNet France] Microsoft fait une entrée remarquée à la Linux Foundation (c'est sérieux)

[Numerama] Du «mulot» de Chirac au «Bon Coin» de Sarkozy, 6 gaffes de la droite sur le numérique

Par Alexis Orsini, le jeudi 17 novembre 2016. Extrait:
> À quelques jours du premier tour de la primaire de la droite, retour sur les gaffes les plus marquantes de ses élus en matière de numérique.
Lien vers l'article original: http://www.numerama.com/politique/209417-du-mulot-de-chirac-au-bon-coin-de-sarkozy-6-gaffes-de-la-droite-sur-le-numerique.html

Et aussi:
[Next INpact] Propositions numériques à la primaire de droite: droit d'auteur, travail et fiscalité

[Next INpact] Open Data: le gouvernement refuse d’augmenter davantage le budget de la mission Etalab

Par Xavier Berne, le mardi 15 novembre 2016. Extrait:
> Hier, à l’occasion des débats relatifs au projet de loi de finances pour 2017, le gouvernement s’est opposé à une augmentation des crédits budgétés pour la mission Etalab (en charge d’accompagner l’Open Data en France). Il faut dire que la députée Monique Rabin ne proposait ni plus ni moins que de doubler l’enveloppe allouée à l’institution.
Lien vers l'article original: http://www.nextinpact.com/news/102125-open-data-gouvernement-refuse-d-augmenter-davantage-budget-mission-etalab.htm

[Le Journal de Saint-Denis] Frédéric Couchet/Hyper activiste

Par Marylène Lenfant, le lundi 14 novembre 2016. Extrait:
> Geek. Il y a vingt ans, il a fondé l’April, pour promouvoir et défendre le logiciel libre. Aujourd’hui, insatiable défenseur de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, il s’est mis en quête d’une nouvelle cause dans laquelle s’investir.
Lien vers l'article original: http://www.lejsd.com/content/hyper-activiste

[Le Monde.fr] Face aux majors du Web, des enseignants réticents

Par Luc Cédelle, le lundi 14 novembre 2016. Extrait:
> Peut-on cautionner l’implication des entreprises du numérique dans l’école? C’est l’un des thèmes de la première conférence de consensus de la Ligue de l’enseignement, le 17 septembre, dans le cadre de la Semaine de l’éducation et du salon correspondant, porte de Versailles.
Lien vers l'article original: http://www.lemonde.fr/education/article/2016/11/14/face-aux-majors-du-web-des-enseignants-reticents_5030875_1473685.html

Et aussi:
[Le Monde.fr] Le gouvernement va lancer un site web pour développer et valider des compétences numériques

Note

Les articles de presse utilisent souvent le terme « Open Source » au lieu de Logiciel Libre. Le terme Logiciel Libre étant plus précis et renforçant l'importance des libertés, il est utilisé par l'April dans sa communication et ses actions. Cependant, dans la revue de presse nous avons choisi de ne pas modifier les termes employés par l'auteur de l'article original. Même chose concernant l'emploi du terme « Linux » qui est généralement utilisé dans les articles pour parler du système d'exploitation libre GNU/Linux.

Frederic BEZIES

Bienvenue sur le blog d’un sombre c****d incompétent ou sur celui d’un amateur du logiciel libre ?

Le 21 November 2016 à 10:02:22

Décidément, je paye cash le fait d’avoir fait un article sur l’OpenSuSE. Outre le fait que les commentaires ont parfois volé bien bas, comme je l’ai précisé dans un billet récent, je viens d’être traité à demi-mots comme un sombre c****d incompétent par une personne qui se présente comme un ingénieur en informatique dans un domaine pointu. Tant mieux pour la personne en question.

Je vous renvoie au commentaire en question.

J’ai franchement apprécié d’être traité ainsi. J’ai été attaqué sur le fait d’utiliser une machine virtuelle, n’ayant pas les moyens ni la place d’avoir une machine consacrée à des tests en dur qui serait par définition aussi biaisés que des tests en virtuels. Je vous renvoie à cet article d’avril 2015 sur l’impossible exhaustivité des tests. Ainsi que sur le survol des distributions qui me sont souvent reprochés.

Je tiens à citer deux passages du commentaire en question :

A titre personnel, j’ai été utilisateur pendant des années de ArchLinux et quand on vous entend, pour le coup en vrai VRP, proférer que cette distribution serait quasiment la seule qui soit digne d’intérêt, il y a de quoi glousser, quand on voit le peu de fiabilité qu’elle représente, surtout en matière de mise à jour, où elle représente un vrai risque !

Il est vrai que je suis payé par l’équipe d’Archlinux pour faire une promotion sans faille de la distribution. Que je n’ai jamais eu la dent dure contre elle par le passé, en dehors de mes billets techniques et pratiques sur la dite distribution qui requiert un minimum de patience, de connaissances et surtout de capacités de lecture.

En octobre 2010, avec le passage précoce à Python 3 : http://frederic.bezies.free.fr/blog/?p=4615

En juillet 2012, lors de la lente migration vers systemd : http://frederic.bezies.free.fr/blog/?p=8017

En juillet 2016, quand je critiquais le passage à vide pour Mate-Desktop : http://frederic.bezies.free.fr/blog/?p=14812

Bref, vos « test » ne sont en fait que des avis personnels, dans lesquels transpirent un incroyable parti pris, dénué de toute objectivité et souvent arrêté à des détails totalement insignifiants !

Le pire dans tout ça, ce sont les « pauvres » débutants sous Linux qui vont se laisser influencer par votre discours, en imaginant que vous êtes un « expert », ce qui n’est manifestement pas la cas !

Je passerai sur les fautes de grammaire et d’orthographe. Nul n’est parfait ici, et surtout pas moi, car je me plante souvent entre le conditionnel et le futur de l’indicatif à la première personne du singulier.

Détails totalement insignifiants ? Il est vrai que parler des problèmes que pourrait causer un outil qui fait tout sauf piloter une cafetière est un détail insignifiant. Mais c’est vrai, c’est un détail comme un autre. Un autre point est le « KDE-centrisme » historique de la distribution. Je n’aime pas KDE. Les coups et les douleurs, ça ne se discutent pas.

Je n’ai jamais prétendu être un expert. Je ne le suis pas. Je n’ai aucune formation académique en informatique. Je ne suis qu’un amateur – au sens noble du terme – un peu éclairé.

J’espère simplement que ce dernier billet permettra de clore un cycle qui n’apporte rien au monde du logiciel libre, si ce n’est l’impression que c’est une cour de récréation d’école maternelle à l’échelle de la planète.

Je n’interviendrai pas dans les commentaires de l’article, en dehors de valider les commentaires déposés. Inutile donc de m’interpeller que ce soit dans un sens ou dans un autre. Simple précision.

Bonne journée !

20 November 2016

Frederic BEZIES

Ah, les distributions GNU/linux parfaites… :)

Le 20 November 2016 à 18:39:40

Je le savais, je n’aurai pas dû faire le billet sur la distribution au caméléon. Les commentaires ouverts jusqu’au 27 novembre 2016 sont une incitation à vider un champ de maïs entier pour en faire du pop-corn.

Je me doutais que j’allais ouvrir la boite de Pandore – toute proportion gardée bien entendue – mais je ne pensais pas que cela irait aussi loin.

Donc, tout en écoutant du métal industriel russe – oui, ça existe – et en me tâtant de manière symbolique sur l’achat du dit album, je rédige ce billet alors qu’il reste en ce dimanche 20 novembre 2016, une grosse semaine d’ouverture de commentaires.

Mais j’ai eu envie de faire un petit billet qui sera qualifié de troll par mes détracteurs et de reflexion intéressantes par les autres personnes. Sans vouloir m’avancer, donc une proportion de 80/20 en faveur de mes détracteurs 😉

En réfléchissant à la vingtaine d’années que je viens de passer sur le plan informatique, depuis ma découverte de Linux (oui, j’utilise volontairement une métonymie pour ne pas jouer le pédant informatique) avec une Slackware en 1996, je me suis aperçu d’une chose : la perfection en terme de distribution informatique, ça n’existe pas !

N’en déplaise à des personnes qui considèrent que je me comporte comme un adolescent attardé qui veut toujours le dernier mot.

On va me sortir : « Ouais, tu va encore nous la jouer vieux de la vieille qui a tout connu ». J’ai un peu de bouteille. Expression étrange pour une personne qui est malade comme un chien avec seulement une coupette de champagne.

Oui, j’ai connu l’époque où Mandrake Linux venait de naître. Où l’on devait se battre pour faire reconnaitre la moindre imprimante. Ou un noyau de développement, le noyau linux 2.1.44, qui mangeait des systèmes de fichiers au petit déjeuner.

J’ai connue la Kheops Linux et des distributions qui prétendaient être toujours meilleure que la concurrence. Des clans se sont montés, les pro-RedHat contre les pro-Debian, ou contre les pro-SuSE et les pro-Mandrake Linux. Et ainsi ad-nauseam.

Bref, tout cela arrachera quelques larmes nostalgiques à certains « vieux de la vieille » qui ont connu cette glorieuse époque.

Les distributions ont commencé à vraiment être utilisables sans trop grande prise de tête avec le début de l’épopée d’Ubuntu, donc à partir de 2005-2006. Pour des raisons personnelles, j’ai quitté Ubuntu pour de bon en 2009 en migrant vers ArchLinux. Elle me convenait mieux à l’époque, et les personnes qui se plaignent des scripts d’installation… Bref 🙂

Je peux l’affirmer haut et fort avec l’expérience d’une personne qui est en mono-démarrage avec une distribution GNU/Linux depuis 2006 : il n’y a strictement aucune distribution parfaite. Toutes ont leurs défauts et leurs qualités.

Pour ArchLinux ? C’est de demander un niveau technique minimal pour être installée. Et d’apprécier mettre les mains dans le cambouis de temps en temps.

J’adore la Slackware Linux, mais l’absence de gestion de dépendances est parfois ennuyeuses.

Pour la Fedora Linux, c’est la lenteur de yum qui me faisait criser. Ce qui me fait criser chez le caméléon ? Son outil couteau-suisse qui est un peu trop invasif.

Chez Ubuntu ? Le syndrôme du Not Invented Here (Upstart, Unity, Mir). Mais on ne peut pas nier l’apport en terme d’installateur convivial ou dans l’idée de rendre la Debian GNU/Linux plus agréable.

Chez Debian GNU/Linux, justement ? Le fait que la version stable un an après sa sortie empeste la napĥtaline 🙁

Si on essaye un jour de vous vendre une distribution GNU/Linux parfaite, comme les marchands de médicaments miraculeux à l’époque du « Far West », un simple conseil : activez votre « doute-o-mètre ». C’est sûrement trop beau pour être vrai.

Il n’y a pas de distributions GNU/Linux parfaites, juste celles qui correspondent le mieux à l’utilisation qu’on veut en faire. En connaissant ses forces et ses faiblesses. Les bonimenteurs ? Qu’ils restent à vendre des produits complètement inutiles en les faisant passer pour indispensable.

Pourquoi un titre de 1993 me vient à l’esprit ?

D’un seul coup, je viens de me prendre un coup de vieux… L’année de mes… 19 ans !

19 November 2016

Frederic BEZIES

En vrac’ de fin de semaine.

Le 19 November 2016 à 08:55:10

Comme chaque fin de semaine, l’obligatoire billet en vrac’.

Côté logiciel libre et informatique :

Côté livres ? Pas grand chose !

Côté musique ? Rien pour cette fois.

Bon week-end !

18 November 2016

tnitot.png Tristan NITOT

En vrac du vendredi

Le 18 November 2016 à 15:05:00

Si jamais il pleu ce week-end, je vous ai préparé un peu de lecture…

The right to privacy is often understood as an essential requirement for the realization of the right to freedom of expression. Undue interference with individuals’ privacy can both directly and indirectly limit the free development and exchange of ideas.

xcartron.png Xavier CARTRON

Des émojis dans vos page web - 2

Le 18 November 2016 à 11:54:20

Je vous présentais il y a peu un bout de code pour automatiquement remplacer certaines chaînes de caractères en smileys. Cependant, on m'a fait remarquer que ces substitutions avaient lieu aussi dans les balises code et pre. Pas chouette :/

J'ai donc repris le code pour corriger ce défaut. Si ça vous intéresse, copiez/collez le code ci-dessous dans vos pages html :


<script>
// regexp and replacement
var strtostr= [
    [/(\s|&nbsp;):\)/g,' 😊'],
    [/(\s|&nbsp;):\(/g,' 😞'],
    [/(\s|&nbsp;):D/g,' 😃'],
    [/(\s|&nbsp;):S/g,' 😖'],
    [/(\s|&nbsp;):s/g,' 😖'],
    [/(\s|&nbsp;):P/g,' 😋'],
    [/(\s|&nbsp;):p/g,' 😋'],
    [/(\s|&nbsp;);\)/g,' 😉'],
    [/(\s|&nbsp;);-\)/g,' 😉'],
    [/(\s|&nbsp;):\//g,' 😕'],
    [/(\s|&nbsp;):\|/g,' 😒'],
    [/(\s|&nbsp;):\'\(/g,' 😢'],
    [/(\s|&nbsp;)oO/g,' 😲'],
    [/(\s|&nbsp;)x\.x/g,' 😵'],
    [/(\s|&nbsp;)O:\)/g,' 😇'],
    [/(\s|&nbsp;)\^\^/g,' 😊']
];

// class div where regexp will be applied
var classes_to_replace = ["com-content", "art-content", "post-content"];

// regexp to find tags (no replacement in <pre> and <code>
var htmlTagRegex =/(<[^>]*>)/g

// loop in classes
classes_to_replace.forEach(function (class_) {
    var tochange = document.getElementsByClassName(class_);
    var codecnt = 0;

    var classcnt;
    for (classcnt = 0; classcnt < tochange.length; classcnt++) {
        div = tochange[classcnt]

        // check if in <code> or <pre>
        var tagArray = div.innerHTML.split(htmlTagRegex);
        var divtxt = "";
        var tagcnt;
        for (tagcnt = 0; tagcnt < tagArray.length; tagcnt++) {
            t = tagArray[tagcnt];
            console.log(t);
            if (t.toLowerCase() == "<pre>" || t == "<code>") {
                codecnt++;
            } else if (t.toLowerCase() == "</pre>" || t == "</code>") {
                codecnt--;
            }
        
            if (codecnt == 0) {
                var i;
                var newtxt = "";
                for (i = 0; i < strtostr.length; i++) {
                    t = t.replace(strtostr[i][0],strtostr[i][1]);
                }
            }
            divtxt += t;
        }
        div.innerHTML = divtxt;
    }
});
</script>

Pour ajouter d'autres smileys, modifiez le tableau strtostr.
Par défaut, le script est prêt pour le moteur de blog blogotext (parce qu'il est super), et ne réalise les substitutions que dans les conteneurs de ces classes : "com-content", "art-content", "post-content", "entry-content".

Voilà voilà, amusez-vous bien ;)

EDIT : j'ai modifié le code car blogotext génère des &nbsp; que les regexp ne reconnaissent pas comme espace :s

bsibaud.png Benoît SIBAUD

LinuxFr.org : première quinzaine de novembre 2016

Le 18 November 2016 à 10:20:12

Soixantième épisode dans la communication entre les différents intervenants autour du site LinuxFr.org : l'idée est tenir tout le monde au courant de ce qui est fait par les rédacteurs, les admins, les modérateurs, les codeurs, les membres de l'association, etc.

L'actu résumée ([*] signifie une modification du sujet du courriel) :

Statistiques

  • 1752 commentaires publiés (dont 4 masqués depuis)
  • 286 tags posés
  • 105 comptes ouverts (dont 1 fermé depuis)
  • 61 entrées de forums publiées (dont 1 masquée depuis)
  • 22 dépêches publiées
  • 24 journaux publiés (dont 0 masqué depuis)
  • 9 entrées dans le système de suivi (dont 0 fermée depuis)
  • 0 sondage publié
  • 0 page wiki publiée

Listes de diffusion (hors spam)

Liste linuxfr-membres@ [restreint]

  • RAS

Liste meta@ - [restreint]

  • [Meta] Seconde quinzaine d'octobre 2016
  • [Meta] Soirée open linuxfr.org

Liste moderateurs@ - [restreint]

  • [Modérateurs] Des prizes mensuels et de leur attribution.
  • [Modérateurs] Demande de suppression d'une dépêche [*]
  • [Modérateurs] Le droit à la suppression [*]
  • [Modérateurs] Modération [*]
  • [Modérateurs] Réclamation et demande de fermeture d'une dépêche [*]
  • [Modérateurs] Journal sur mon logiciel
  • [Modérateurs] Stand LinuxFr.org au POSS
  • [Modérateurs] Stock autocollants

Liste prizes@ - [restreint]

  • [Prizes] LinuxFr prizes recap du vendredi 4 novembre 2016, 15:13:37 (UTC+0100)
  • [Prizes] livre eyrolles
  • [Prizes] Prix LinuxFr
  • [Prizes] Abonnement Linux Magazine

Liste redacteurs@ - [public]

  • [Rédacteurs] Des prizes mensuels et de leur attribution.

Liste team@ - [restreint]

  • [team linuxfr] Réclamation et demande de fermeture d'une dépêche

Liste webmaster@ - [restreint]

  • RAS

Canal IRC adminsys (résumé)

  • notre trésorier suspecté de transférer régulièrement de l'argent en Suisse sans nous le dire
  • plantage/relance du daemon epub (deux fois)
  • quelques bourrins/bots qui nous font 120k requêtes par jour pour l'un et deux par seconde pour l'autre avec un curl sur /. Et un "Scanbot" pénible sur le daemon img.
  • les habituelles mises à jour de sécurité
  • gestion des requêtes SQL et redis pour le concours Livre de T. Nitot
  • formulaire pour les badges VIP POSS (avec un petit souci non déterministe et non déterminé)
  • correction de 453 contenus étrangement attribués à un user_id NULL (pour avoir moins de HTTP 500 notamment…)
  • ouverture de plusieurs entrées de suivi sur des HTTP 500 diverses
  • modification mysql à faire pour l'utf8 et les emojis (surtout avec Firefox 50…)
  • securityheaders.io râle sur Content-Security-Policy : à ajouter mais ça demande pas mal de boulot pour faire ça bien ; X-Frame-Options : on l'avait enlevé ; X-Content-Type-Options doublonné : à voir entre Rails et Nginx
  • déception, les serveurs contrôlés par la NSA ne sont pas venus sur DLFP, ça froisse l'égo ce mépris états-unien pour l'excellence française
  • nouvelle tentative d'organisation d'un hackathon (et échec d'organisation d'une réunion physique des adminsys)
  • gestion de demandes agressives et répétées en modération pour suppression de contenu et commentaires
  • fin des IPv4… ouais ça aussi faudrait le faire.

Tribune de rédaction (résumé)

  • signalement de spam
  • peut-on écrire un article sur du matériel propriétaire professionnel ? Voir les règles de modération https://linuxfr.org/regles_de_moderation et de toute façon l'équipe de modération décidera.
  • oui, les dépêches sont inaccessibles aux auteurs lors de l’étape de modération.
  • POSS: collecter des goodies, distribuer des autocollants et faire gagner des livres et des abonnements

Tribune de modération (résumé)

  • Spam spam spam
  • Récupérer le ressenti de visiteurs indiquant une mauvaise ambiance sur le site
  • Un bot fou sur la tribune, et banni 24h
  • Écriture d'un texte de remplacement pour une dépêche suite à une purge de compte
  • Gestion de deux contenus problématiques
  • Bannières POSS et Capitole du Libre

Commits/pushs de code https://github.com/linuxfrorg/

  • Add badges for POSS 2016

Divers

  • Le stand Paris Open Source Summit a permis à l'équipe de se retrouver et de croiser beaucoup de visiteurs. Et l'occasion de faire gagner plein de livres/abonnements (voir la liste dans la dépêche pré-événement, plus les lots offerts sur place (encore merci aux éditeurs et auteurs) :
  • Conférence à Toulouse Capitole du Libre le 19 novembre
  • Mini-hackathon LinuxFr.org via les Jeudis Soirée de contribution au libre de Parinux à prévoir

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17 November 2016

Carl Chenet

Retweet 0.10 : retweete et like automatiquement vos tweets

Le 17 November 2016 à 23:00:47

Retweet est une application Python 3 permettant de retweeter (retweet) et d’aimer/apprécier (like) tous ou certains statuts d’un compte du réseau social  Twitter vers un autre compte. Cette nouvelle version permet de ne retweeter que les tweets correspondant à une expression régulière. Cette version a été contribuée quasiment à 100% par Vanekjar, un grand merci à lui !

Cette nouvelle version 0.10 est déjà en production sur l’infrastructure du Journal du hacker, le site d’emploi des Libristes LinuxJobs.fr et même ce blog. Niveau licence, Retweet est sous GPLv3.

fiesta

Inutile de se leurrer, dans un monde où la communication est permanente et partout, il est de plus en plus difficile de faire connaître ses projets personnels. Même réaliser un bon programme répondant à un besoin important ne garantit pas de le faire connaître. Être capable de communiquer sur les réseaux sociaux devient un facteur de communication important.

Mais si vous avez constitué au fil du temps un compte Twitter avec beaucoup d’abonnés, Retweet va vous aider à faire connaître vos nouveaux projets, en retweetant les annonces en provenance des comptes Twitter de vos projets vers votre principal compte, où les abonnés actuels verront donc passer les annonces de vos autres projets.

Vous pourriez bien sûr le faire à la main… mais nous ne sommes plus dans les années 90 ! Et c’est là qu’intervient Retweet 😉

Vous utilisez Retweet ? N’hésitez pas à laisser vos remarques dans les commentaires !

Frederic BEZIES

Puisque la distribution GNU/Linux OpenSuse Leap 42.2 est sortie…

Le 17 November 2016 à 13:59:24

…buvons le calice jusqu’à la lie 🙂

Je ne suis pas un grand fan de cette distribution. Mais ne pas en parler aurait été mal vu. La version classique de la distribution au caméléon est sortie le 16 novembre 2016. Je ne parle pas ici de sa version dite « rolling release » connue sous le nom de Tumbleweed ou virevoltant en bon français.

Outre le fait de proposer Plasma 5.8 et un noyau linux LTS 4.4, cette distribution plus ou moins historiquement lié à KDE nous propose les nouveautés habituelles : un yast amélioré, Gnome 3.20, Docker ; bref, tout ce qu’il faut aussi bien du côté client bureautique que serveur.

J’ai donc utilisé le réseau des tipiakeurs, à savoir bittorrent pour récupérer l’ISO et voir ce qu’elle donne dans une machine virtuelle VirtualBox.

Je sais que certaines personnes vont grincer des dents par rapport à l’utilisation d’un environnement virtuel. Je ne reviendrai pas sur les polémiques sur le sujet. C’est comme pour la guerre des init. Ce sont deux sujets qui resteront présente jusqu’à ce que le Soleil devienne une géante rouge et n’évapore notre planète.

L’installateur est en français. Ce qui est agréable. C’est avec Calamares l’un des meilleurs outils du domaine.

Par défaut, Plasma est l’environnement qui nous est proposé. Normal pour la OpenSuSE, non ? 🙂

Quelques questions me viennent à l’esprit : pourquoi proposer btrfs pour la partition / ? Et du xfs pour la partition /home ?

Pourquoi proposer la connexion automatique à la session utilisateur ?

Pourquoi annoncer plus de 20 minutes d’installation alors qu’on utilise une image ISO, donc en local avec une vitesse de pointe par rapport à du réseau… Conséquence de l’utilisation de btrfs ?

À la fin de l’installation, la OpenSuSE a redémarré. C’est donc l’écran de connexion, un sddm assez sobre qui nous accueille.

J’ai eu droit à l’installation de 6 mises à jour. Pas énorme. Très bon point : modulo l’icone de la corbeille qui fait penser à tout sauf à une corbeille et le fait qu’elle soit en anglais, on est en face d’un travail de traduction peaufiné. Que c’est agréable.

Yast semble moins « lourdingue » à première vue. J’ai pu rajouté simplement les greffons gstreamer-plugins-ugly et l’interface graphique de l’outil hplip.

Mon ami SimpleScreenRecorder a pris le relai pour m’aider à enregistrer la vidéo.

OpenSuSE est moins pire que dans mes souvenirs. Mais certains choix me font me poser des questions. Outre le fait de proposer une partition / en btrfs, pourquoi ne pas proposer Mozilla Firefox ESR par défaut ? Cela serait logique avec l’utilisation d’un noyau linux LTS, le 4.4.27.

Pour le mélange de paquets 32 et 64 bits, j’avoue que je me suis fait une religion sur ce plan précis. OpenSuSE fait des choix. Après, tant que cela fonctionne sans surcharger la partition racine… 😀

OpenSuSE est un peu remontée dans mon estime, mais pas au point de l’installer en dehors d’une machine virtuelle. Oui, sur certains plans, j’ai la rancune tenace. Sinon, c’est une distribution qui est largement plus utilisable que certaines productions dont j’ai l’occasion de parler sur le blog.

Après, à vous de voir. Mais je suis bien content de mon installation actuelle, avec ses qualités et ses défauts.

16 November 2016

april.png Nouvelles April

Apéro April le 18 novembre 2016 à partir de 19h00 dans les locaux de l'April (Paris)

Le 16 November 2016 à 15:37:08

18 Novembre 2016 - 19:00
18 Novembre 2016 - 22:00

Un apéro April ?

Un apéro April consiste à se réunir physiquement afin de se rencontrer, de faire plus ample connaissance, d'échanger, de partager une verre et de quoi manger mais aussi de discuter sur l'actualité et les actions de l'April. Un apéro April est ouvert à toute personne qui souhaite venir, membre de l'April ou pas. N'hésitez pas à venir nous rencontrer.

L'apéro a lieu à Paris notamment parce que le local s'y trouve ainsi que les permanents et de nombreux actifs. Membre ou pas de l'April vous êtes les bienvenus. Contactez-nous pour organiser un Apéro April dans votre région.

Quand et quoi

Le prochain apéro parisien aura lieu le vendredi 18 novembre 2016 à partir de 19h00 dans les locaux de l'April au 44/46 rue de l'ouest, bâtiment 8, 75014 Paris (entrée possible par la place de la Catalogne, à gauche du biocop, au niveau des autolib), le téléphone du local est le 01 78 76 92 80 en cas de besoin.

En ouverture de l'apéro nous ferons un court point sur les dossiers/actions en cours.

Pour tous les détails et vous inscrire rendez-vous sur le pad.

Frederic BEZIES

En vrac’ mercurien.

Le 16 November 2016 à 06:15:06

Un rapide en vrac’ mixte de milieu de semaine. Un peu court, désolé 🙁

Commençons par le logiciel libre :

Côté musique et livre ?

Voila, c’est tout pour aujourd’hui et bonne journée.

15 November 2016

Frederic BEZIES

Devuan 1.0 béta, près de six mois après sa sortie, elle en est où ?

Le 15 November 2016 à 10:42:09

Fin avril 2016, le fork « idéologico-technique » de la Debian GNU/Linux Jessie proposait enfin sa première béta après plus d’un an de maturation.

J’étais un peu déçu du résultat, m’attendant à quelque chose de vraiment différent d’une Debian GNU/Linux classique avec une session XFCE. C’est un article récent de Carl Chenet sur les différents type de forks, ainsi qu’une annonce sur la liste de publication de la Devuan qui m’a donné l’envie de faire l’article que vous avez sous les yeux.

Je cite le courriel en question, l’interface web étant franchement inergonomique :

everyone is rushing to prepare a new beta version of JESSIE that will act as an Release Candidate.

Ce qu’on peut traduire par :

Tout le monde se précipite pour préparer une nouvelle version bêta de JESSIE qui agira comme une candidate à la publication.

Ce serait marrant une version basée sur la Debian GNU/Linux 8.x alors qu’en février 2017, la future Debian GNU/Linux 9 sera en gel complet. Bref 🙂

J’ai donc utilisé le fichier torrent disponible sur le site officiel de la Devuan pour récupérer deux images ISO : l’image CD en amd64 et l’image d’installation par réseau toujours en amd64.

VirtualBox a été encore appelé pour me donner un coup de main et voir ce que le projet Devuan a actuellement dans le ventre.

J’ai décidé de tenter l’installation en réseau, pour une simple et bonne raison : être certain d’avoir une version aussi fraiche et à jour au démarrage. L’image complète étant vieille de plusieurs mois, je l’ai gardé en cas de plantage avec l’autre ISO. Mais ajouter presque un semestre de mises à jour, je ne suis pas super chaud à l’idée. On se demande bien pourquoi !

Pour le miroir, j’ai choisi de prendre le « auto.mirror.devuan.org/ » pour être certain de ne pas tomber sur un serveur HS.

Pour le partitionnement, j’ai été prudent en séparant le système des données.

Pour l’environnement utilisateur, j’ai conservé Xfce qui est celui de l’image ISO complète.

Et on était parti pour récupérer près de 1200 paquets !

J’ai eu droit à un bug. L’obligation de relancer l’installation des paquets, le dernier n’étant pas récupéré du premier coup. La deuxième tentative a été cependant fonctionnelle 🙂

Après la fin de l’installation, on redémarre. Au démarrage, toujours Slim lancé avec ses couleurs si reposantes pour la rétine… Les couleurs pastels, ils ne connaissent pas chez Devuan ? Ou sont-ils sponsorisés par des ophtalmologues et autres chirurgiens spécialisés dans le domaine de la vue ?

Mais voyons donc l’état actuel – c’est-à-dire en novembre 2016 – de la Devuan Jessie

Par chance, le fond d’écran proposé par défaut avec Xfce est reposant pour la rétine. Ouf 🙂

Comme vous avez pu le voir, les dépots contrib et non-free sont désactivés par défaut comme sur la Debian « mainstream ». Les seuls grosses différences visibles ? Slim – dont le développement semble abandonné, n’ayant plus connu de mise à jour depuis 2014 – en lieu et place de LightDM, Wicd en lieu et place de NetworkManager. Et bien entendu, le démoniaque systemd remplacé par le vénérable sysVinit. C’est tout en gros.

Soit je suis particulièrement bigleux, soit il n’y a rien de vraiment visible en terme de nouveautés pour la Devuan Jessie depuis fin avril 2016. Juste de l’apport de correctif, de la « desystemd-isation » plus poussée. Je pensais – à moins que les changements soient bloqués jusqu’à l’arrivée d’une prochaine image ISO – que l’on verrait plus de différences. Surtout que le respect des rétines seraient à l’ordre du jour.

Une nouvelle fois, je concluerai l’article avec cette simple remarque : « Tout ça pour ça ? » ou une variante plus culturelle : « Beaucoup de bruit pour rien » comme l’a si bien écrit un certain William S. 😀


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Mise à jour: Le 26 November 2016 à 21:32:24