Une manifestation des Premières Nations devant la statue de Lord Cornwallis, fondateur de la ville d’Halifax en Nouvelle-Écosse a été organisé lors de journée de la fête du Canada. Lors de la manifestation, la cheffe micmac Grizzly Mamma, s’est rasée la tête pour ensuite déposé les cheveux aux pieds de la statue érigée en 1930.
Lord Cornwallis a publié une ordonnance en 1749, la Proclamation de la scalpation. Il offrait une récompense pour le meurtre d’un micmac, adultes comme enfants, avec comme preuve le scalp de la victime. Sa politique a été si efficace que, pour la 1ère année seulement de l’ordonnance, il disposait d’un budget de 39,000 livres sterling alors que les dépenses se chiffrent à 174,000 livres sterling. Il a organisé le génocide systématique des Premières Nations lors de son court règne qui s’est achevé en 1752. Il avait également lancé le recrutement de « protestants étrangers » en Europe pour les installer en Nouvelle-Écosse. Le but étant de prendre les terres des acadiens pour ensuite les expulser. La grande déportation des Acadiens sera effectuée après son départ en 1755. Les micmacs ont alors accueilli et protégé plusieurs acadiens face à la menace d’exécution ou de déportation de la part de l’armée de l’Empire Britannique.
En 1930, une statue de Lord Cornwallis a été érigé comme « fondateur de la ville ». Les Premières Nations ont voulu qu’au 150ème anniversaire du Canada, on se rappelle le génocide perpétrée contre eux, bien avant la fondation officielle du Canada. Le groupe dénonce le colonialisme et le génocide.
Les Proud Boys viennent contre-manifester
5 membres du groupe ProudBoys sont apparus avec le drapeau de l’Union Jack. Ce drapeau était celui du Canada avant la proclamation du drapeau actuel en 1965. Ce groupe fondé par Gavin McInness, collaborateur du média The Rebel, se présente comme une » fraternité chauvine de défense des traditions et des valeurs canadiennes et occidentales. » Ils ont participé à plusieurs manifestations islamophobes en Ontario au cours des derniers mois.
Ils ont récemment créé l’Ordre des Chevaliers de l’Alt-Right. Pour monter en grade dans cette » fraternité », le 4ème degré demande de participer à une attaque contre des antifascistes. (voir le document du SPLC -https://www.splcenter.org/hatewatch/2017/04/25/new-alt-right-fight-club-ready-street-violence
Qui sont ces 5 Proudboys et pourquoi la marine canadienne enquête?
L’État-major de la marine canadienne a confirmé que 5 de ses membres ont formé cette contre-manifestation contre les Premières Nations. Ils affirment enquêter mais de façon confidentielle. Grâce à nos amis d‘Anti-racist Canada, ils nous ont fait parvenir un dossier sur les 5 personnages
Il y a tout d’abord, ce video disponible sur youtube;
Plus tard, une photo des 5 participants qui célèbrent leur action contre les Premières Nations. On y voit, de gauche à droite, Braidyn Pollitt, John Eldridge, son frère David Eldridge, Grant Gauchier et Eric Maurice. Ce sont tous des membres de la Marine des Forces Armées canadiennes.
Heureux de leur succès, ils publient des textes et photos sur facebook.
Dans ce texte, il compare l’Union Jack au drapeau raciste confédéré américain de la Guerre de Sécession américaine.
John Eldrige maintenant,
son frère, David Eldridge n’est pas en reste;
Grant Gauchier n’est pas en reste également;
Et, pour conclure Eric Maurice;
Voici leurs assignations actuelles, toujours selon Anti-Racist Canada;
LS John Eldridge from HMCS Ville De Quebec
OS David Eldridge HMCS VDQ
CPL Eric Maurice 36 Signal Regiment
OS Grant Gauchier HMCS Scotian
OS Braidyn Pollitt HMCS Montreal
UNE RÉPONSE GOUVERNEMENTALE S’IMPOSE
Le silence des politiciens, du Ministère de la Défense Nationale et des États-majors a assez duré. Depuis le scandale des années 90s sur le régiment aéroporté et ses actes de torture en Somalie, la présence de membres du KKK, de groupes suprémacistes blancs, rien n’est fait pour faire le ménage dans les forces armées canadiennes.
Le groupe La Meute possède également plusieurs militaires dans ses rangs. Lors de reportages en 2016, on parlait de rencontres sur la base de Valcartier. À ce jour, aucune nouvelle de ce côté.
Il est temps de faire le ménage des éléments racistes et d’extrême-droite dans les rangs de l’armée canadienne. Le gouvernement fédéral parle de réconciliation avec les Premières Nations, il serait temps de passer des paroles aux actes.