Grenade (Espagne): Incendies volontaires dagences immobilières |
(Trouvé sur Indymedia-Paris le jeudi 14 février 2008)
Actions à Grenade :
2 janvier 2008 : Lagence immobilière « Molina olea » de la rue st.Anton est cramée.
30 janvier : Sont posés en cachette 10 litres dessence avec allume-feu et dispositif retardant dans lagence immobilière « Osuna » et dans le centre de beauté « Constituciòn ».
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Quest ce qui arrive à cette humanité ?
On est des travailleurs, chômeurs, étudiants ; cette gigantesque manière de vivre qu’on nous a inculqué mène partout à la destruction. De lindividu à la société, et de là à tout le monde, la misère de nos vies se reproduit avec toutes ses facettes.
On fait des boulots de merde, on loge dans des boîtes à chaussures, on vit comme des pas-encore-morts. On travaille 8 heures pour après pouvoir consommer 8 heures, on se met tout seul les chaînes données par ce monde qui « nécessite de largent », « a largent », « crève pour largent ». Personne nest heureux dans sa vie de misère. Le réveil annonce une nouvelle journée de merde : aller au boulot, prendre la voiture, se jeter dans le trafic, subir le patron, travailler 8 heures ou plus, reprendre la bagnole, et le soir sera pareil comme quand ty es monté le matin, se jeter dans le trafic, se garer, rejoindre sa maison pourrie, donc aller consommer dans un supermarché avec ses lumières au néon, au magasin, satisfaire ton besoin dacheter cette merde que tout le monde considère importante… Quels sont vos vrais désirs ?
Tu vas te coucher en pensant que tout se passe bien, que tes heureux, que tes en train de te réaliser comme personne, mais il y a quelque chose qui te manque, que tu tais en préférant te résigner. « Si je nai pas dalternatives à ça, je préfère continuer ma non-vie. Si je risquais de me libérer de la propriété, des devoirs et des obligations imposées, que serait-il de moi ? » Et si on te disait quil y a une issue ? Un chemin qui passe par la destruction de la marchandise, de ses patrons, serrer la vis une fois pour toutes. Chouette, non ? Idéaliste, certes ; utopique, même, mais indispensable.
On nous a mis tellement de merde dans la tête avec la télé, quon adore notre modernisation sans se poser aucune question, aucun doute. On aime bien que les machines détruisent nos montagnes en les goudronnant pour y mettre des centres commerciaux ou des séries interminables de pavillons tous pareils. On aime bien être domestiqué avec des milliers de produit qui, plus que nous aider, nous imposent une consommation et donc une nécessité stupide. On aime linactivité stérile quon nous impose, une vie sociale superficielle. On aime bien crever jour après jour.
Mais nous, on en est fatiguéEs, surtout nos esprits. Ca nous effraie de penser à la retraite, parce que à cette age là on cherche autre chose et il y en a pas. Après avoir travaillé 50 ans ou plus, tu te rends conte que tas perdu une partie de ta vie en engraissant lengrenage qui bouge du lundi au vendredi, de 8h à 18h ; lautre moitié de la vie tu las perdue dans un centre commercial ; ce qui reste, en regardant la télé, et bien peu de souvenirs dune vie pleine.
Or, si vous voulez nous appeler « vandalEs » ou « fous » après tout ce qui a été dit, vous vous rendez pas compte de la violence faite contre nous-mêmes ? Auprès de vous, qui est pire ? qui crame des agences immobilières et le centre de beauté ? Ou qui reste indifférent ou regarde ailleurs lorsquils détruisent les montagnes, mènent des spéculations immobilières sur les terrains, et une hypohèque de 20 ans à terme fixe de propriété dune banque, ou ce loyer gonflé pour cette maison pourrie, ou cette liposucion, ces seins refaits, ou cette épilation laser qui te rendra esthétiquement acceptable dans cette société puérile. Combien de fausseté et dhypocrisie dans cette manière de vivre.
Faites ce que vous voulez, nous on sait ce quil faut quon fasse. On sort la nuit, on fait ce quon considère juste et on dort avec un grand sourire sur les lèvres, parce quon sait avoir jeté un caillou contre nos chaînes. Et même si on sait que cest que des actions ponctuelles, on nattendra pas « le grand soir », car notre vie, elle, nattend pas. Du moins notre terre et nos montagnes.
Si vous pensez être pour cette société de capitalisme sauvage, qui fait de largent sur le dos des gens, des animaux et des terres, préparez-vous une boîte de prozac format industriel parce quexiste une dissidence, il existe quand même un sommet de critique, il existe des personnes, des hommes et des femmes qui luttent pour ce quils considèrent juste.
A BAS LA PROPRIETE ! A BAS LE CONSUMERISME ! A BAS LA SOCIETE DU SPECTACLE !
signé : LES VIOLEURS DE LA PROPRIETE
P.S: On est pas la kale borroka (en basque « guérilla urbaine à basse intensité ») et on ne veut pas non plus lui ressembler. On est ceux-celles qui étaient dans la commune de Paris, les révolutionaires de la Russie écrasés par les bolchéviques, les spartakistes allemandEs, ceux-celles de linsurrection de 34 en Autriche, les révolutionaires du juillet 36, les rebelles hongroisES, ceux-celles du mai français de 68, ceux-celles du 77 italien, les ouvrierEs qui manifestèrent contre le capitalisme et le stalinisme à Berlin et en Pologne, ceux-celles de lInternationale situationniste, ceux-celles du MIL, ceux-celles des commandos autonomes anticapitalistes, ceux-celles de la Angry Brigade… Oui ! On reprend notre histoire. On est des travailleurSEs, chomeurSEs, étudiantEs. REPANDS LA GRAINE DE LA REVOLTE !
vdlp