« Smalltown Stardust » de King Tuff : ça sent le sapin pour le barbu
Perdu quelque part entre Marc Bolan et le « Plantasia » de Mort Garson, entre ode à la nature et manifeste néo-hippie, le dernier album de King Tuff marque un virage radical et déroutant dans la carrière d’un artiste dont les envies de mainstream risquent de l’égarer sur le mauvais chemin.
« Vivre la Mort du Vieux Monde » : Maajun ou la magie du renouveau
Sorti en 1971 après de longues pressions du public sur le géant Vogue et réédité chez Souffle Continu en décembre dernier, l’unique album de Maajun « Vivre la Mort du Vieux Monde » est incontestablement un ovni volant sur le paysage musical français. Mais il est surtout un objet archéologique majeur documentant le climat fertile d’une époque en pleine rupture.
Avec The C.I.A, Ty Segall ouvre le punk au scalpel
Pour la première fois de l’année, Ty Segall est de retour. Et c’est avec son projet The C.I.A qu’il signe ce nouvel album « Surgery Channel » chez In The Red Records, cette fois accompagné de son épouse Denée et son ami Emmet Kelly. Sur ces douze titres, le trio nage dans le formol, les blouses blanches et le latex.
La discographie indie pop idéale selon Sierra Manhattan
Si les groupes de musique savoyards sont aussi rares que les voitures thermiques en Norvège, c’est parce que ce coin de France n’a jamais vraiment été une terre fertile pour les formations indépendantes. Sierra Manhattan, qui a débuté dans une chambre à Annecy, fait partie des exceptions. Un nouvel album intitulé « Which Life, The Friends » est prévu pour le 17 février. Mais au lieu d’en parler, on a demandé à Oblio et Florian d’aller chercher dans leurs étagères pour dénicher les meilleures galettes indie pop du monde.
Ce guitariste yougoslave était bien plus cool que tous vos hipsters à bonnets
Si la Yougoslavie était surtout connue pour ses footballeurs et ses guerres ethniques, son folklore musical gagne à être connu. Seul dans son atelier en Californie, Branko Mataja l’a réinterprété à la guitare de manière expérimentale à partir des années 60. Une œuvre inconnue découverte par hasard via un digger de L.A., énième illustration de ce phénomène de réhabilitations musicales improbables qui n’ont de cesse de se répéter ces dernières années.
Replay : Dame Area en live à La Station
A cheval entre Chrisma, Chris & Cosey et Boy Harsher, le duo derrière Dame Area continue de tabasser tous les clubs d’Europe depuis la sortie de son troisième album. Comme ce soir-là, à Paris, pour le festival Ideal Trouble à la Station. On y était, on a filmé et voici le résultat.
Avec son nouvel album, La Tène prouve encore que nos régions ont du talent
Ce 3 février sortira chez Bongo Joe « Ecorcha/Taillée », le quatrième album du groupe de néo-folk expérimental La Tène. Enregistré dans une grange d’Auvergne, tirant son inspiration de chants chrétiens autant que du reggaeton de Rosalía et entrechoquant instruments traditionnels régionaux et cousins électroniques, La Tène propose avec ces deux titres une musique hypnotique et profondément rurale.
C’est bien c’est nouveau : Cimetière de l’Est
Souvent relégués au fond de top 10 d’artistes à suivre parrainés par des marques de téléphone, ils luttent contre 60 ans d’histoire pour se faire une place dans le cœur d’auditeurs qui croient avoir tout entendu. Eux, ce sont les musiciens d’aujourd’hui, anonymes et fauchés. Et today, voici Cimetière de l’Est, un trio du Grand-Est, qui n’est pas sélectionné pour les Victoires de la Musique 2023, et qui fait de la belle musique déprimante chantée en allemand. Rien qu’en lisant ça, vous devriez déjà être surexcités comme des bébés labrador.
A 80 ans, John cale
Taper sur des vieux est pénalement répréhensible. Mais taper sur des disques de vieux qui se teignent les cheveux en rose, est-ce autorisé ? Alors qu’est publié ce 20 janvier son dix-septième album studio écrit en réaction au bordel du monde (le mandat de Trump, le Covid-19, le réchauffement climatique, le Brexit…), voyons voir si ce « Mercy » permet à John Cale de trouver la sortie de l’EHPAD du rock.
7 documentaires à regarder pour ne plus jamais s’emmerder le dimanche
Commençons par une confidence : en rédigeant cet article, je n’ai pu éviter un triste constat : tout cinéphile que je suis, le documentaire est un pan délaissé de ma culture personnelle. Il faut dire que le genre a hérité d’une réputation en demi-teinte, souvent attifé des adjectifs “austère” et “ennuyeux”. L’ensemble de films singuliers ci-dessous vaut donc autant comme liste de recommandations que comme rappel à moi-même que des trésors oubliés attendent patiemment dans les profondeurs des océans. Tout le monde à bord, larguez les amarres.
Alain Damasio : « Ma science-fiction, c’est un présent hypertrophié »
Quinze ans après avoir été élevé au rang de maître de la science-fiction, Alain Damasio faisait en 2019 son retour avec Les Furtifs, son troisième roman qui plonge dans une dystopie digitale étrangement familière. Immersion dans le « zoopunk » du principal hacktiviste littéraire de France, dans ce questions-réponses revenu du futur.
Mais pourquoi tous les groupes de rock jouent-ils sur des tapis persans ?
Il n’est pas nécessaire d’être le plus fin des observateurs pour remarquer que la soixantaine d’années d’histoire du rock est jalonnée de tapis persans, compagnons silencieux de l’arrière-plan qui pavèrent de laine et de soie le chemin de leurs propriétaires. Si le profane pourrait n’y voir qu’un pervers effet de mode, détrompez-vous : le tapis persan a de sérieux atouts pour le rockeur en herbe. Enquête.
Flocon vous parle d’Ineige
Les icebergs s’étiolent, les ours polaires sont en burn-out, la Mer de Glace fout le camp et pourtant une bonne nouvelle point au milieu du dérèglement climatique : Ineige.
C’est bien, c’est nouveau : Anona, reine du freak-folk
Souvent relégués au fond de top 10 d’artistes à suivre parrainés par des marques de téléphone, ils et elles luttent contre 60 ans d’histoire pour se faire une place dans le cœur des jeunes auditeurs qui croient avoir tout entendu. Eux, ce sont les musiciens nés après les années 2000. Et place aujourd’hui à Anona qui débarque aujourd’hui en surf sur les serveurs, sur le dos d’une nouvelle vague freak-folk.
Antinote, dix ans sans fausses notes
Né en 2012 sous l’impulsion de trois passionnés, Quentin Vandewalle alias Zaltan, IUEKE et Nico Motte, le label indépendant Antinote vient juste de souffler sa dixième bougie. L’occasion idéale pour aller s’entretenir avec son homme à (presque) tout faire, Quentin, dans son domicile parisien du 18e arrondissement.
L’histoire de Lieutenant Pigeon, le groupe qui a volé la vedette à Bowie en 1972
Oui, vous avez bien lu : en 1972, le Starman de Bowie se faisait torpiller dans les chiffres de ventes internationales et les tops charts anglais par le single Mouldy Old Dough de Lieutenant Pigeon. Ce 20 janvier, le label Cherry Red sort un coffret CD compilant tous les enregistrements du groupe parus chez Decca dans les années 1970s. Entre doublon parodique d’un projet de rock expérimental, recrutement de la maman prof de piano et succès planétaire sorti de nulle part, voici l’histoire de Lieutenant Pigeon. Et attention, ça vole très très haut.
« Enter By The Narrow Gate » de Magon : un album simple et sans magouilles
Le mois dernier, Magon sortait chez December Square « Enter By The Narrow Gate », son deuxième album de 2022. Celui-ci est aussi (et surtout) le dernier des années parisiennes, clôturant une riche évolution musicale par des adieux méditatifs et apaisés, avant de découvrir de nouveaux horizons de l’autre côté de l’Atlantique.
Reportage : une virée à Nancy avec les mecs fous derrière BMM Records
À l’occasion de l’arrivée du mois de décembre, et accessoirement, de la sortie pas trop ancienne d’un album franchement bon du NCY Milky Band, je me suis pointé à Nancy en express. En plein cœur de cette ville où la plupart des artistes du label BMM Records ont élu résidence, j’ai infiltré leur QG-studio, tapé la discute avec les groupes présents, écouté des sessions jam de qualité, gagné aux fléchettes et… je ne me rappelle plus trop, il était déjà bien tard. Finalement, ça donne ce reportage photo, des bons souvenirs plein la caboche et un retour à la casbah un peu embué.
Après 40 ans de dessins, Stéphane Trapier n’a toujours pas fait le tour de son rond point
Ceux qui ont emprunté le métro parisien au moins une fois dans leur vie ont forcément croisé les dessins de Stéphane Trapier. Depuis 2004, il a illustré la totalité des spectacles présentés au Théâtre du Rond Point avec à sa tête Jean Michel Ribes. Quand ses travaux ne montrent pas Christophe Alévêque en slip ou Patrick Timsit faisant des câlins à un obus, ils questionnent notre rapport à la pop culture à grands renforts de créatures mutantes et fun ou se croisent Jabba The Hutt, Marios Bros et des cerfs qui font la bringue avec Marylin Monroe. A l’occasion de la sortie d’un livre hommage et d’une exposition, rencontre avec celui qui a taggé le métro parigot pendant vingt ans sans se jamais se faire cramer.
Connaissez-vous la Nurse With Wound List, cette bingo-bible de l’underground expérimental ?
Publiée en 1979 avec le premier album du trio expérimental Nurse With Wound, la liste de petits et grands noms de l’underground 60-70s fait toujours figure de codex sacré pour les diggers de tout poil. En 2019, le label Finders Keepers s’est associé à Steven Stapleton, leader du groupe, pour proposer une compilation issue de ladite liste, tentant ainsi d’esquiver l’écueil de la gentrification dans le monde cruel des collectionneurs d’étrangetés.