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lundi 25 avril 2016

Ilous et Decuyper: folk des cieux

Le patrimoine français pop au sens large (j'y compte le rock voir la soul) souffre d'une terrible méconnaissance de notre part. Cela contribue à maintenir cette désespérante illusion que les français n'entendent rien à cette musique. Ainsi la fatalité ce serait abattue sur le berceau hexagonal dans les années 50: aux français la tradition du texte issu de notre si belle littérature (qui a tout de même "produit" Musso-piquette ou Marc Levy-tamine), aux anglo-saxons les chansons aux textes ineptes mais sacrément accrocheuses. Bien évidemment, la vérité est plus complexe mais également belle: les anglo-saxons ont des auteurs de chansons fantastiques (Bob Dylan ou les Kinks pour n'en citer que deux parmi d'autre) et les français sont capables de construire une chanson sur une mélodie plus qu'autour de son texte. Pourtant le salmigondis littéraire d’élèves condescendants en hypocagne reste vivace en 2016, parfois ils se transmettent même le patrimoine de père en fils, passant d'un support à l'autre ! On préfère aussi encore ces troisièmes couteaux anglais de freakbeat ayant composé un bon morceau (et repris correctement un groupe US bubblegum) aux groupes (français ou) francophones: The Attack plutôt que les Lutins ou les 5 Gentlemen...

Ilous et Decuyper, une collaboration ayant abouti sur un album et deux simples en 1972, ne va certainement pas aider à combler le déficit d'amour pour notre pop et pourtant que la tentative est belle ! Voilà deux musiciens, dont un au CV chargé (Bernard Ilous des Rover et dans la dernière version du Système Crapoutchik) qui se lancent dans un disque de folk-rock aux harmonies divines. En ligne de mire le supergroupe Crosby Stills and Nash (& Young s'il est d'humeur)  évidemment mais Ilous et Decuyper y apportent une sensibilité unique et très française. "L'élu" seul simple extrait du disque en est une très belle illustration. Élégantes guitares acoustiques, orgue discret, délicat travail des voix...tout concourt ici à créer un sommet de folk-rock francophone dont la cime fait de l'ombre à bien des formations anglo-saxonnes ô combien adulées.

vendredi 29 novembre 2013

Morgan Delt - Barbarian Kings (2013)


2100, la race humaine est quasi anéantie, elle vit ses derniers instants agonisants sur les cendres d'un monde autrefois prospère, les illuminatis, les chemtrails, le réchauffement climatique, la fin des énergies fossiles, tout ça c'était vrai. Apple, Facebook et Google ont fusionnés et sont devenus le grand souverain interplanétaire, nous avons envoyer les parias, les minorités ethniques et les bagnards peupler la lune et mars, au travail la racaille... Pourtant, sur Terre, vivent reclus des petites communautés peuplant l'oekoumène des terres connues, les montagnes, les îles, les déserts de glace, de sel ou de sables. Terrés dans ces lieux, ces quelques êtres humains insoumis et libres se passent et se racontent les bandes d'une civilisation désormais révolue, voulant garder la mémoire, préserver l'Histoire et peut-être, transmettre ces objets, livres, enregistrements à leur progéniture. C'est elle, qui peut-être après le Jour du Grand Bug, repeuplera lentement une planète épuisée et désœuvrée mais toujours vivace, se nourrissant d'herbes, d'insectes de culture vivrière et de cueillette. Parmi ces objets, un trésor, une relique qu'on se passe sous le manteau, un microsillon qu'on écoute soigneusement une aiguille grattant sa surface. Il vous envoie au milieu de l'espace planer dans les paradis artificiels, nul besoin d'avoir été dans l'Espace ou de potion de guérisseur pour voir les étoiles. Ce disque, c'est Morgan Delt – Barbarian Kings. 



Disque SOLD OUT malheureusement, achetez l'album qui devrait sortir au mois de janvier chez TROUBLE IN MIND.

samedi 2 novembre 2013

Halasan Bazar - How to be ever happy ? (2012)

Halasan Bazar est un projet solo qui prend la forme d'un excellent groupe sur scène. Le danois à travers ses deux disques (how to be ever happy en 2012 et space junk cette année) ajoutent deux belles briques à l'édifice psychédélique qui se construit un peu partout en ce moment y compris donc en Europe continentale (Jacco Gardner aux Pays Bas ou Orval Carlos Sibelius en France). 

Ces dernières semaines How to be ever happy a été un de mes disques de chevet. Même si comme White Fence les disques ne donnent pas la mesure des live ce premier album (uniquement sorti à l'origine sous forme de cassette et réédité depuis en cd) a beaucoup de charmes et de qualités pour lui. Le chant est un peu hésitant mais pas de quoi vous détourner d'un disque chatouillant les cimes. Le bougre est inspiré, il a le don de trouver des arpèges de guitare somptueux évoquant parfois en filigrane un Nick Drake qui aurait pris de l'helium. Les arrangements façonnés avec amour sont un régal, ils  ne détournent pas l'attention mais aident au contraire à se focaliser sur la beauté des mélodies et les trouvailles de composition du bonhomme. Titres après titres on pense avoir trouvé le meilleur morceau et à chaque fois on est surpris et séduit par les idées les changements d'accords, les mélodies, les sons etc. Il y a une aisance du discours psychédélique chez ce danois, les guitares se font soyeuses, fuzz ou jangly, les orgues crient comme des bons vieux farfisa, les batteries accompagnent le mouvement. On navigue quelque part entre la Californie des sixties et notre bonne vieille Europe de maintenant avec délicatesse.

How to be ever happy est un magnifique disque, une fois acclimatée à la voix vous devriez percevoir la grâce mélodique du bonhomme qui mérite qu'on s'y penche très sérieusement. On va suivre l'intéressé de très près (et probablement vous reparlez de son second album tout aussi méritant à l'occasion).