The Jabberwocky Band - Rituals


Désobéissance Records, 2014

Le 18 novembre 1978, le pasteur Jim Jones se faisait sauter la cervelle pour rejoindre ses 909 fidèles et leurs hémoglobines gonflées au cyanure dans l'au delà, entérinant l'existence du Temple du Peuple d'un point d'orgue macabre.
36 ans après jour pour jour, au beau milieu d'une époque indécise opérant toujours sa folle course à l'aveugle dans le néant, le Jabberwocky Band se retrousse les manches et part lui aussi à la pêche aux âmes mais guidé par un dessein nettement plus séduisant.

November 18th, 1978, Jim Jones blew his head off to join his 909 followers and their hemoglobins stuffed with cyanide in the hereafter, giving a macabre ending to the "People's Temple" existence.
36 years after to the day, in the midst of an uncertain time which still rush blindly into nothingness, the Jabberwocky Band members roll up their sleeves and start also to fish for souls, but guided by a plan clearly more seductive.



La nouvelle expédition missionnaire s'appelle Rituals et les cinq prosélytes qui la chapeautent nous entraînent tranquillement par la main pour prendre part à l'exorde. On passe, encore lucide, le porche de The Old Temple. L'heure est au recueillement et l'atmosphère vaguement familière. Quelque chose d'étrange se prépare. L'ombre déformé des Anges Noirs se dandine sous le plafond de la crypte.
Puis, soudain, roulement de tambour. La croisade semble lancée et c'est hagard mais gavé d'adrénaline que l'on plonge majeur et index dans le pot d'ocre rouge pour se parer le visage de peintures tribales. Warpaint captive toute notre attention et mobilise le moindre neuromédiateur sécrété par nos neurones. Le cérémonial cristallise là tout le pouvoir d'attraction du Jabberwocky Band, nous voilà intronisés frères d'armes au sein de la confrérie des illuminés de Haute-Normandie. On part chercher les tomahawks, les pipes en argile et le chanvre à la cave, on a cru comprendre qu'il fallait prendre la route pour Santa Monica. Un autodafé au siège d'Universal, ma foi, pourquoi pas.

Le voyage se déroule au rythme de la cavalcade initiée par Bad Karma. On jette à coup d’œil derrière l'épaule, c'est peut être bien Jon Saemundur qui nous suit à quelques encablures avec ses tingsha et ses amulettes. Imbibés de mantras jusqu'à la moelle, on poursuit complètement schlass cette chevauchée fantastique à travers les méandres de l'espace infini s'étalant entre le terrestre et le cosmique. Puis la cadence décélère, on reprend peu à peu nos esprits, retour à la case départ. Nous revoilà assis en tailleur sur le sol de la crypte, encore groggy on réalise que cette prodigieuse expédition s'est en fait confinée dans l'amas cellulaire mou et gélatineux qui remplit notre boîte crânienne. Pendant ce temps là Pagan Rituals se déploie stoïque et froide au son d'un orgue des plus religieux. Le tempo finit par accélérer, c'est la promesse d'un final endiablé. Les guitares crachent des volutes aux courbes séraphiques, on se retrouve de nouveau syntone, au bord de la transe mystique.

Au crépuscule de cette année 2014, le Jabberwocky Band nous livre là son second EP et confirme de bien belle manière son savoir-faire dans l'élaboration de musiques enthéogènes, plaçant le groupe parmi les fers de lance de nos sélections Frenchedelia. Après l'excellent Siamese Delirium sorti en mars 2012, ce nouvel opus ravira à nouveau les amateurs de rock post-chamanique et de drone tribale. A noter qu'il est possible (et fort recommandé) de se procurer la relique sous forme de galette de polychlorure de vinyle [ICI] !

The new missionary expedition is called "Rituals" and the five proselytes taking the lead are quietly taking us by the hand to the initiation ceremony. We pass, still lucid, the porch of "The Old Temple". It is time for contemplation and the atmosphere is vaguely familiar. Something strange is going on. The distorted shadow of the Black Angels waddles under the ceiling of the crypt.
Then, suddenly, a drum roll. The crusade is launched and we are, mouth agape but the head filled with adrenaline, about to immerse our fingers in the pot of red ocher to adorn our face of tribal paintings. "Warpaint" captivates our attention and calls up every neurotransmitter secreted by our neurons. The ceremonial crystallizes there all the drawing power of the Jabberwocky Band, we are inducted brothers in arms in this spiritually enlightened fellowship. We go to pick up the tomahawks, the clay pipes and the hemp in the cellar, we understood that we had to take the road to Santa Monica. A bonfire at the headquarters of Universal, well, why not.

The trip takes place at the pace of the cavalcade initiated by "Bad Karma". We cast a glance over our shoulder and it may be well Jon Saemundur who is following us a few steps behind with his tingshas and other amulets. The bone marrow soaked of mantras, we continue, completely haggard, this fantastic ride through the maze of this infinite space inserted between the earthly and the cosmic. Then the tempo starts to decelerate gradually, it is time to sober up. We are back to square one, sitting cross-legged on the floor of the crypt. Still groggy we realize that this extraordinary expedition was in fact confined in the soft and gelatinous cell mass that fills our skull. Meanwhile, "Pagan Rituals" unfolds stoic and cold, to the sound of an religious organ. The pace accelerates one last time, giving promise of a frenzied finale. The guitars spew some mists with seraphic curves, we are once again in syntonic state, on the edge of the mystical trance.

In the twilight of the year 2014, the Jabberwocky Band delivers his second EP and confirms its expertise in creating entheogens music. That puts the band among the flagships of our "Frenchedelia" selections. After the excellent "Siamese Delirium" released in March 2012, this new EP will delight fans of post-shamanic rock and tribal drone. Note that it is possible (and highly recommended) to order the vinyl record [HERE] !


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