La Cour d’appel de Gand a accédé à la quatrième demande d’extradition de Natividad “Pepona” Jauregui. Natividad Jauregui est accusée d’avoir participé à des actions d’ETA dans les années 80. Trois demandes d’extradition avaient déjà été introduites en 2004, 2005 et 2015, mais sans succès (voir notre article). La Cour d’appel de Gand avait alors estimé que les droits fondamentaux de la présumée terroriste n’étaient pas garantis en Espagne. Natividad Jauregui avait d’abord trouvé refuge pendant 4 ans en France, puis 14 ans au Mexique, elle est arrivée en Belgique, à Gand, en 2003, où elle a ouvert un restaurant.

Devant le refus répété de la justice belge, la famille d’un policier abattu par ETA a saisi la Cour Européenne des droits de l’Homme. Le 9 juillet 2019, celle-ci condamnait la Belgique à indemniser la famille de la victime, considérant que les tribunaux belges n’avaient pas effectué un examen suffisant de l’existence ou non d’un risque de non-respect des droits fondamentaux de Natividad en cas d’extradition en Espagne (voir notre article). Cet arrêt a permis à la Cour d’appel de Gand d’aborder différemment une quatrième demande d’extradition. Elle vient donc de se prononcer en faveur de cette extradition. Elle rejette l’argument selon lequel Natividad Jauregui risquerait d’être soumise à des traitements inhumains ou dégradants en Espagne. Elle réfute aussi l’argument selon lequel le tribunal spécial chargé des faits de terrorisme serait un “tribunal d’exception qui violerait les droits de l’intéressée”. Elle rejette enfin la demande de l’intéressée de pouvoir purger sa peine en Belgique en cas de condamnation en Espagne. Les avocats de Natividad Jauregui ont l’intention de porter cette affaire devant la Cour de Cassation.

Natividad “Pepona” Jauregui

Le jeudi 5 novembre, plusieurs perquisitions de domiciles d’antifascistes ont eu lieu à Leipzig, ordonnées par le parquet général fédéral. Au cours de ces recherches, Lina a été arrêtée et mise en détention. L’accusation porte sur plusieurs attaques contre des fascistes et la constitution d’une association de malfaiteurs au sens de l’article 129 du code pénal, dont le but est de “perpétrer des attaques contre des personnes de la scène de droite”. Le 6 novembre, la Haute Cour fédérale a confirmé le mandat d’arrêt contre Lina. la nuit même, une manifestation surprise de 250 antifascistes a eu lieu à Leipzig, qui a amené à des affrontements avec la police (photo).

L’arrestation de Lina fait suite à des enquêtes qui avaient conduit à des perquisitions à Berlin, Weimar et Leipzig dès le 10 juin. Quatre personnes “de la scène de droite” auraient été attaquées par plusieurs personnes la nuit du 14 décembre 2019. Cette même nuit, cinq personnes, désormais accusées dans le cadre de la procédure, ont été arrêtées dans les environs d’Eisenach et placées en détention pendant 12 heures. Un mois après ces perquisitions, Lina a de nouveau été perquisitionnée, à deux reprises et à deux adresses, en juillet dernier et un mandat d’arrêt a été émis contre elle.
En savoir plus: https://freiheitfuerlina.noblogs.org

La voiture d’entreprise de Sebastian Herrgesell a été incendiée le 4 novembre, à Schönebeck an der Elbe. Le communiqué, mis en ligne il y a deux jours, explique pourquoi Herrgesell, désigné comme expert dans le procès Parkbank, et étroitement lié à la police, a été ciblé. Il semble avoir été nommé dans un premier temps à cause du lien étroit qu’il a avec les policiers, et parce qu’il allait soutenir leurs théories avec son “expertise”. La défense des trois accusés a d’ailleurs pu démontrer ses a-priori, au point qu’il n’a finalement pas été retenu comme témoin par le tribunal.

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Cela fait plusieurs jours que les lycéens se mobilisent devant la Cité scolaire à Saint-Nazaire, demandant le renforcement du protocole sanitaire. Jeudi puis vendredi dernier, deux précédentes matinées de mobilisation avaient déjà donné lieu à des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants. Vendredi 6, un jeune et deux policiers avaient été blessés, et plusieurs interpellations avaient eu lieu. Mardi 10 au matin, ils étaient 300 à faire face à 80 policiers qui ont répliqué par des lacrymos à des premiers jets de projectile. Les lycéens devaient, à la base, rejoindre le cortège des enseignants qui participent à la grève nationale. 17 jeunes ont été interpellés ce mardi. Douze sont en garde à vue.

Une longue journée de manifestations a eu lieu à Quintana Roo (Cancun), contre les fémicides de trois femmes dans cette ville le week-end dernier, et notamment celui de Blanca Alexis, une jeune fille de 20 ans assassinée avec une violence extrême. Des militants, des membres d’organisations civiles de défense des femmes, des étudiantes et des féministes ont participé à une série de manifestations sous les slogans “#JusticiaParaAlexis y #QuintanaRooFeminicida”. Au cours de la marche, des jeunes femmes vêtues de noir ont tagué des façades et attaqué quelques vitrines, avant d’arriver au palais municipal, dont l’accès était barricadé de plaques de contreplaqué. Les manifestantes ont lancé des projectiles contre les fenêtres du palais municipal puis entrepris de démolir ces plaques. À ce moment, des agents anti-émeute sont apparus armés de pistolets et de fusils de chasse et ils ont commencé à tirer en l’air pour disperser les manifestants. Deux journalistes ont été blessés par balle (soit qu’un policier a tiré dans la foule, soit qu’il y ai eu des ricochets).

Pendant ce temps, à Chetumal, des membres du collectif Marea Verde ont manifesté dans les locaux du bureau du procureur général de l’État. À Cozumel, un autre groupe de féministes a manifesté devant les installations du FGE pour demander justice pour Alexis et demander aux autorités de garantir la sécurité des filles, des adolescentes et des femmes adultes dans tout l’État. À Felipe Carrillo Puerto, de jeunes militants ont défilé vers les bureaux du parquet adjoint de la zone maya pour demander des éclaircissements sur les morts violentes de femmes à Quintana Roo.

Le 9 novembre 2020,  la féministe et dirigeante palestinienne Khitam Saafin a été condamnée par une cour militaire israélienne à six mois en détention administrative, sans inculpation ni procès. Présidente de l’Union des comités de femmes palestiniennes, elle a été arrêtée avec six autres militants le 2 novembre 2020.  Elle a déjà été arrêtée par les forces d’occupation israéliennes en 2017 et condamnée à trois mois de détention administrative.

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Lundi 9 novembre 2020, la commission mixte paritaire chargée de finaliser le projet de loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 est parvenue à un accord. Le projet de loi ainsi finalisé, celle-ci sera promulguée dans les semaines à venir. Le texte de loi, qui porte sur la gestion des facultés et de la recherche, prévoit “de punir d’un an d’emprisonnement et de 7 500 € d’amende le fait de pénétrer ou de se maintenir dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur sans y être habilité ou y avoir été autorisé, dans le but d’entraver la tenue d’un débat organisé dans les locaux de celui-ci”.

 

Le 16 juillet dernier, un jeune manifestant de 22 ans est arrêté en Martinique lors d’une manifestation contre le chlordécone, un pesticide extrêmement nocif utilisé dans les bananeraies jusqu’en 1993. Il est passé à tabac et torturé par la police avant d’être placé en garde à vue pour violence contre les forces de l’ordre. Son procès était initialement prévu le 9 novembre dernier, il a finalement été reporté au 17 mars prochain.

 

La police a utilisé un canon à eau contre les manifestants antigouvernementaux, pour les empêcher de se rendre au Bureau de la Maison Royale du Grand Palais à Bangkok, dimanche 8 novembre. Les affrontements ont eu lieu lorsque les manifestants ont atteint la zone située devant le bâtiment de la Cour suprême à Sanam Luang en route pour soumettre des lettres adressées au bureau demandant la réforme de la monarchie. Les manifestants se sont alors heurtés à une barricade de bus et de fils barbelés. Malgré les canons à eau, certains ont réussi à se rendre à proximité du Grand Palais.

Les manifestants réclament toujours la démission de Prayut Chan-O-Cha, porté au pouvoir par un coup d’Etat en 2014 et légitimé par des élections controversées l’année dernière. Ils demandent aussi l’abolition de la loi de lèse-majesté – qui punit jusqu’à 15 ans de prison toute diffamation ou insulte envers le monarque ou l’un de ses proches – (voir notre article), un contrôle sur la fortune royale et la non-ingérence du souverain dans les affaires politiques.

 

Jeudi 12 novembre, Eddi internationaliste italienne ayant combattu dans les unités des YPJ, passera devant la Cour de Turin dans le cadre de son recours contre les mesures de surveillance spéciale qui lui sont infligées. Les comités turinois d’appui à l’administration démocratique du nord-est de la Syrie sera présent devant le palais de justice pour la soutenir. Ils organiseront un sitt-in et appellent toutes les personnes à participer en respectant les mesures de distanciation sanitaires. Le 17 mars 2020, la section des mesures de prévention de la Cour de Turin, avait décidé d’appliquer une mesure de la surveillance spéciale, définissant Eddi comme «socialement dangereuse» pour une durée de deux ans (voir notre article).

Les mesures qui sont appliquées à Eddi sont les suivantes :

  • Interdiction de participer à des assemblées publiques ;
  • Couvre-feu entre 21h le soir et 7h du matin ;
  • Interdiction de se rendre dans des locaux publics après 18h ;
  • Obligation de communiquer à la police tous ses déplacements ;
  • Obligation d’avoir avec elle un livret rouge qui permet à la police de contrôler le respect des règles qui lui sont imposées ;
  • Interdiction de quitter le territoire italien (Confiscation de son passeport, de son permis de conduire, et fin de la validité de sa carte d’identité pour voyager à l’étranger).

Plus d’infos ici.

Eddi internationaliste italienne en recours contre les mesures de surveillance spéciale

Eddi internationaliste italienne en recours contre les mesures de surveillance spéciale