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Flaubert, les sciences de la nature et de la vie

13 | 2015

Flaubert, les sciences de la nature et de la vie

Sous la direction de Gisèle Séginger

« L’histoire, l’histoire et l’histoire naturelle ! Voilà les deux muses de l’âge moderne. C’est avec elles que l’on entrera dans des mondes nouveaux.1 » Le XIXe siècle est à la fois le siècle de la biologie et le siècle de l’histoire, deux sciences qui bouleversent l’ordre du savoir et produisent de nouveaux modèles d’intelligibilité, parfois hybrides comme le montre souvent la réflexion de Flaubert2, chacune des deux sciences pouvant servir de caution épistémologique à l’autre3. Bien sûr l’historiographie ne date pas de cette époque, et les sciences naturelles étudiaient depuis longtemps des êtres vivants. Aristote a énoncé l’une des premières définitions de la vie dans son Traité de l’âme : « Parmi les corps naturels, les uns ont la vie, les autres ne l’ont pas ; la vie telle que je l’entends consiste à se nourrir soi-même, à croître et à dépérir » (II, 1). Il a formulé aussi l’idée de la génération spontanée qui survivra jusqu’à l’époque de Flaubert, avec une recrudescence des débats au début des années 1860 grâce à la polémique qui opposera l’ancien professeur de Gustave, Félix-Archimède Pouchet, et Pasteur. Mais dans le contexte chrétien, la nature vivante ou inanimée est longtemps restée dans la dépendance d’une conception téléologique du temps, à laquelle Flaubert opposera à la fois une vision antique des cycles ou une vision moderne de l’infini, inspirée des sciences naturelles de son époque qui inventent une autre temporalité.

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Source: 13 | 2015 Flaubert, les sciences de la nature et de la vie