GenÚve: 30Úme anniversaire des squats genevois + appel de solidarité avec les squatteurs |
GENEVE, je t’aime… le samedi 15 septembre 2007, dĂšs 17h, place des Grottes, on fĂȘte le 30e anniversaire des squats +++ Appel de solidaritĂ© avec les squatteurs +++ CrĂ©ation d’une plate-forme pour organiser une prĂ©sence solidaire lors de la prochaine occupation, pour freiner la rĂ©pression.
GENEVE je T’aime, reste comme tu es…
http://switzerland.indymedia.org/fr/2007/09/52374.shtml
CherEs amiEs,
Pensant qu’il est URGENT d’intervenir face Ă la rĂ©pression de plus en plus violente des squatteurs, un groupe dÂanciens squatteurs et dÂautres personnes concernĂ©es sÂest formĂ© pour rĂ©diger la lettre ouverte ci-dessous (et attachĂ©) et pour organiser une prĂ©sence solidaire lors de la prochaine occupation, pour freiner la rĂ©pression.
Ayant pris contact avec les squatteurs, nous avons dĂ©couvert quÂils avaient dĂ©jĂ rĂ©digĂ© une plate-forme de soutien. Toutefois, de la discussion, il est ressorti que cela ne faisait pas double emploi. Au contraire, que des groupes sociaux divers soulignent leurs raisons spĂ©cifiques pour soutenir les occupations ne peut quÂenrichir et renforcer le soutien.
Donc nous proposons :
– De faire circuler le plus largement possible la plate-forme de soutien gĂ©nĂ©ral aux squatteurs (ci-dessous et attachĂ©) et notre lettre ouverte, pour signature. Il faut faire vite. DĂ©lai, une semaine, environ.
– Que ceux et celles qui veulent rejoindre notre groupe nous transmettent leur numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone mobile, pour quÂon puisse vous contacter rapidement. (Si vous ĂȘtes d’accord de nous rejoindre, mais ne pouvez pas avoir votre nom dans les mĂ©dias, dites-le nous!)
– Que ceux qui auraient un point de vue diffĂ©rent sur la question (dÂartistes, de femmes, de travailleurs du social, dÂurbanistes ou militants pour le logement, de syndicalistes, de personnes concernĂ©es par les droits de la personne, de politiques?) rĂ©digent, le cas Ă©chĂ©ant, une lettre ou quelques lignes pour expliquer leurs raisons de signer la plate-forme gĂ©nĂ©rale.
– Dans la mesure du possible, tenez-nous au courant de vos initiatives et contacts pour Ă©viter les doublons et savoir un peu quand nous serons prĂȘts.
– A moyen terme : les squatteurs proposent de convoquer une « AssemblĂ©e des Mal-logĂ©s », avec toutes et tous qui cherchent un logement, qui paient trop cher, qui voudraient se loger autrement, etc., pour rĂ©flĂ©chir et se solidariser aussi aux autres revendications et formes de lutte pour la ville.
Des rendez-vous : le samedi 15, dĂšs 17h, place des Grottes, on fĂȘte le 30e anniversaire des squats qui ont sauvĂ© ce quartier de la destruction. Une parade de 100 musiciens de la Cave 12 en exil partira de lÂUsine Ă 13H45 et rejoindra les Grottes. Dimanche 16, dĂšs 16H, ça continue Ă la Buvette des Cropettes, 14 Montbrillant, avec une discussion sur les squats, concerts, etc.
A bientĂŽt!
O et G
PLATEFORME DE SOUTIEN
RĂ©agissant Ă la vague de rĂ©pression qui s’est traduite brutalement, ces derniers mois, par l’expulsion et la destruction de la maison Blardone (bd. St Georges), puis derniĂšrement par les expulsions des squats de la Tour et de Rhino – jetant leurs habitant-e-s Ă la rue alors que sĂ©vit une crise du logement sans prĂ©cĂ©dent, mais faisant aussi disparaĂźtre les diffĂ©rentes activitĂ©s collectives qu’ils abritaient – nous affirmons notre dĂ©saccord face Ă la tentative d’aseptisation de GenĂšve. Nous nous opposons Ă ce nettoyage politique, social et culturel qui tente de dĂ©placer les quartiers populaires en pĂ©riphĂ©rie et d’imposer un centre ville se limitant Ă offrir des logements de luxe pour des privilĂ©giĂ©s et une vitrine impeccable de consommation destinĂ©e aux clients des banques et des bars-lounge. Nous appelons au contraire Ă prĂ©server des espaces proposant la construction d’alternatives, d’autres modes d’habitat, de vie, d’Ă©changes et de crĂ©ativitĂ©.
Nous manifestons notre inquiĂ©tude face Ă la menace imminente pesant aujourd’hui sur plusieurs maisons occupĂ©es, tels que l’immeuble de l’Arquebuse, les Tulipiers et Artamis. L’Etat, par la voix de son procureur Daniel Zappelli, a dĂ©jĂ annoncĂ© sa volontĂ© d’aller jusqu’au bout de cette logique d’Ă©radication des squats. Nous nous opposons Ă la poursuite de ce « nettoyage » et affirmons notre soutien aux habitants et aux autres personnes investies dans ces lieux.
Nous soutenons enfin les initiatives visant Ă ouvrir, dans des lieux vides et laissĂ©s Ă l’abandon, de nouveaux espaces d’habitat, d’expĂ©rimentations, d’Ă©changes et d’apprentissages pouvant abriter les personnes et les activitĂ©s qui, mises Ă la rue, n’ont aujourd’hui plus de toit: la crĂšche autogĂ©rĂ©e, la bibliothĂšque-infokiosque, les divers ateliers, la scĂšne de la Cave 12, ainsi que les diffĂ©rentes propositions culturelles et sociales qui verront le jour demain. Il est essentiel que subsistent ces espaces d’autonomie et de diffĂ©rences qui, depuis plusieurs dĂ©cennies Ă GenĂšve, perpĂ©tuent un savoir-faire collectif et reprĂ©sentent autant d’Ăźlots de rĂ©sistance Ă la logique marchande et Ă l’uniformisation du quotidien.
GenĂšve 9 septembre 2007
Lettre ouverte au peuple de GenÚve, aux autorités et aux médias,
Alors qu’on cherche Ă discrĂ©diter et rĂ©primer de façon de plus en plus violente les squatteurs, nous pensons qu’il est urgent d’intervenir. Face Ă lÂavalanche de bĂȘtises qui se disent sur les squats et lÂimmobilier Ă GenĂšve, nous devons prendre position aux cĂŽtĂ©s des jeunes squatteurs, assez courageux pour poser le problĂšme social aigu du logement et de la spĂ©culation immobiliĂšre avec leur mouvement des occupations des locaux commerciaux laissĂ©s vides, et combattre lÂescalade des violences policiĂšres.
On ose dire que les squats ne se justifient plus puisquÂil « nÂy a plus de spĂ©culation ». Avec moins de 0,2 % de logements disponibles, les spĂ©culateurs nous tiennent tous ? par le cou. MalgrĂ© les freins lĂ©gaux, les loyers ont augmentĂ© de 55% depuis 1990. Il y a des gens qui vivent dans des caravanes ou des yourtes, dÂautres qui payent des sommes exorbitantes Ă des chasseurs dÂappartements. Et Ă©videmment, les jeunes (quÂun rapport fĂ©dĂ©ral vient dÂidentifier comme le secteur le plus appauvri) sont les plus acculĂ©s Ă ce mur.
Pas de spĂ©culation ? CÂĂ©tait dans les annĂ©es nonante, quand la derniĂšre bulle avait Ă©clatĂ©, que la spĂ©culation sÂĂ©tait un peu calmĂ©e. Maintenant, « le marchĂ© » repart de plus belle (lÂimmeuble occupĂ© Bvd J. Dalcroze a presque quadruplĂ© de prix en moins de quatre ans !). Les vĂ©ritables parasites nous dĂ©montrent une fois de plus leur incapacitĂ© fonciĂšre de rĂ©soudre ce problĂšme social. CÂest simple : si les espaces Ă construire sont limitĂ©s, lÂaugmentation du nombre « dÂinvestisseurs » ne vont pas multiplier les terres Ă bĂątir ! Non, ceux-lĂ ne vont que faire monter le prix final du logement. CÂest pourquoi cela nous est utile Ă tous, si les squatteurs dĂ©couragent un peu la spĂ©culation. Et si, par leur action, ils empĂȘchent au moins quelques immeubles dÂĂȘtre convertis en articles de luxe, cÂest dĂ©jà ça de gagnĂ©. Pour les riches, il y a dĂ©jĂ assez de place !
Il faudrait que les autoritĂ©s interviennent, par exemple pour contrĂŽler les prix – ou mieux encore – pour municipaliser le sol. Dans lÂimmĂ©diat, ils pourraient offrir des contrats de confiance aux squatteurs, mettre Ă disposition leurs terrains pour des coopĂ©ratives (au lieu de les fourguer au privĂ©) et appliquer enfin la loi qui permet de rĂ©affecter au logement les immeubles vides convertis en bureaux, en suivant ainsi lÂexemple des squatteurs !
Au lieu de cela, M. Moutinot, ancien responsable de lÂASLOCA, prĂ©fĂšre appliquer la « loi » de la tolĂ©rance zĂ©ro, celle dÂune droite qui lorgne vers son extrĂȘme. Et mĂȘme, M. Moutinot, ancien militant des droits de lÂhomme, permet Ă sa police de lancer des gaz dans une salle de 200 personnes, au risque de provoquer un drame, plutĂŽt que de laisser les squatteurs en place, ne serait-ce que quelques heures. MĂȘme les responsables de droite avaient eu une attitude plus ? responsable.
Visiblement, M. Zappelli et la droite dure pensent avoir intĂ©rĂȘt Ă provoquer lÂaffrontement et une escalade de violence. Ils cherchent Ă stigmatiser des secteurs entiers de la population, Ă nous diviser. Les squatteurs seraient des parasites, tout comme les chĂŽmeurs, les fonctionnaires, les Ă©trangers, les bĂ©nĂ©ficiaires de lÂassistance ou de lÂAI. CÂest dans lÂair brunĂątre du temps. Et un Conseil dÂEtat « de gauche » laisse faire !
Nous appelons au contraire Ă une rĂ©action solidaire. VoilĂ trente ans que les squats contribuent Ă la lutte contre la spĂ©culation et Ă la prĂ©servation des espaces de vie populaire Ă GenĂšve. Ensemble, avec les mouvements de locataires, ils ont sauvĂ© tout le quartier des Grottes et lÂIlot 13 ; ils ont prĂ©servĂ© des logements abordables et des espaces verts Ă la Servette, Ă St Gervais, aux PĂąquis, etc. Ils ont Ă©tĂ© Ă lÂorigine dÂespaces culturels comme lÂUsine, le GrĂŒtli et Rhino. Enfin ils ont inspirĂ© des lois de protection des locataires. AujourdÂhui, ils soulĂšvent de nouveau le scandale des hectares de bureaux vides, en invitant chacun Ă se mobiliser Ă sa façon. Une fois de plus, ce sont les squatteurs qui osent contester aux propriĂ©taires le droit de dĂ©cider seuls comment l’espace de notre ville doit ĂȘtre utilisĂ© et comment on va pouvoir y vivre. Que les locataires et leurs organisations, que la gauche, et tout simplement les gens de bonne volontĂ© y rĂ©pondent et exigent de nos autoritĂ©s des actes concrets et positifs face Ă ce problĂšme social urgent, Ă la place de ce dĂ©ni violent !
CÂest pourquoi nous vous invitons Ă signer cette lettre ouverte et la plate-forme des squatteurs ci-dessous et Ă nous rejoindre pour soutenir leur prochaine action.
Des ex-squatteurs, des locataires, des habitants solidaires de GenĂšve.
Faites suivre l’info!
Renvoyez au plus vite vos signatures par email Ă lÂadresse : elviejo at greenmail.ch
ou par fax au 022/734.74.64
e.