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vendredi 24 février 2017

Chook Race "Around the House"

Chook Race fut une de mes découvertes majeures en 2016. Après un premier album auto-édité, la formation australienne a en effet publié l'un des albums les plus cool de l'année sur l'un des labels les plus cool (Trouble In Mind, que l'on cite souvent !). En dix chansons, le trio de Melbourne développe une pop sémillante mais jamais niaise équilibre parfait entre mélodies pastel et guitares anguleuses. Si Chook Race convoque une certaine indie-pop britannique canal historique (C86), notamment dans sa manière d'être plus virulent qu'il n'y paraît (pas si twee que ça, plus punk aussi), de nombreuses inflexions évoquent quant à elles l'Océanie des compatriotes de Dick Diver et Twerps, ou des cousins néo-zélandais du Dunedin Sound (The Verlaines, The Bats etc.). Il ne serait pas hors de propos non plus de se remémorer le premier album des Pains of Being Pure at Heart dans cet art de croiser les vocalises de garçons et filles. Chook Race n'est cependant jamais dans la posture de l'hommage ou du pastiche amusant, trop frais, trop vital pour cela. Around the House brille par l'évidence de ses chansons: chacune d'entre elles est écrite avec justesse et comporte toujours un élément la rendant attachante. Quelques morceaux se dégagent pourtant et sonnent comme des futurs hymnes du genre, de ces chansons que l'on a envie d'écouter dix fois à la suite. En effet, comment ne pas être enthousiasmé par Hard To Clean le fantastique morceau d'ouverture, hymne élancé et volontaire ? At Your Door ou Pink and Grey sont quelques un des autres temps fort de ce disque génial que l'on espère suivi de nombreux autres et peut-être d'une petite tournée en France ? Ce serait chouette en tout cas !


lundi 13 février 2017

Real Numbers "Wordless Wonder"

Il y a presque 4 ans nous évoquions les Real Numbers de Minneapolis sur ce blog avec leur excellent second EP 12 pouces Only Two Can Play (2013) sorti sur le label américain Three Dimensional Records (Mystery Date, Tuff Bananas etc.) co-géré par Eli Hansen, âme du groupe . Nous sommes ainsi heureux de les chroniquer à nouveau pour leur premier véritable album Wordless Wonder (2016) édité par l'un des labels les plus attachants du monde: Slumberland (The Pains of Being Pure at Heart, The Proper Ornaments, Violens, Big Troubles...).

Leur présence au catalogue du prestigieux label californien (installé à Oakland) n'a rien d'un hasard: la formation américaine a évolué doucement d'un punk teigneux vers une pop allègre. Le fil conducteur: un attachement aux Television Personalities, bien que leurs présences se fassent désormais moins sentir, ils restent influence en filigrane. Les esprits chafouins ne pourraient  d'ailleurs ne voir en Worldless Wonder (2016) qu'une ode à l'indie-pop C86 ou sa cousine américaine College. Pourtant il serait injuste de considérer les Real Numbers comme une simple bande de vils pasticheurs. Les guitares rickenbacker carillonnent et chantent comme des oiseaux par un beau matin (wordless wonder), les mélodies douces-amères sont interprétées avec une certaine retenue (sister's serving tray). L'ensemble dégage une énergie punk (new boy, just so far way) et une fraîcheur considérable. Les Real Numbers écrivent de chouettes chansons: vives, spontanées et sincères (failling out, only two can play) . Comment résister à l'appel de Frank Infatuation par exemple ? Voilà trois minutes et quatorze secondes de pur plaisir sans arrières pensées, des arpèges mémorables, des chœurs guillerets, quelques instants qu'il apparaît évident de répéter encore et encore. Wordless Wonder est un album attachant, trop honnête pour être branché, trop pétulant pour la prétention. Parfait pour nous, tant pis pour les autres.

mardi 7 février 2017

Proper Ornaments "Foxhole"

The Proper Ornaments vinrent à nous par l'intermédiaire d'un EP fin 2011 dont nous tombâmes immédiatement amoureux. Depuis nous suivons le groupe avec passion jusqu'à avoir la chance de pouvoir sorti un de leurs morceaux sur un split 7' (avec les français de Beat Mark) en 2015. Si Foxhole (2017 publié conjointement par Tough Love et la fantastique maison Slumberland) ne constitue pas une révolution majeur dans l'approche retenue des britanniques, il dégage une sérénité inédite par rapport à son prédécesseur Wooden Head (2014). Là où le duo constitué par James Hoare (ex-Veronica Falls, actuel Ultimate Painting) et Max Claps (ex-Let's Wrestle, actuel Toy) convoquait le Velvet Underground, le label Flying Nun ou encore les Byrds il s’éprend désormais d'ambiances bucoliques évoquant les projets des anciens Beatles. The Proper Ornaments évolue, James et Max compose désormais d'avantage au piano qu'à la guitare donnant une tonalité feutrée très agréable à Foxhole. La pop de The Proper Ornaments a cependant toujours cette sobriété si caractéristique: le jeu de batterie à l'économie et presque étouffé, les arrangements épurés (quelques arpèges de guitares, des pianos, parfois un orgue bon marché). The Proper Ornaments se refusent à toute ornementation impropre, à la vulgarité, à céder quelques pouces à une modernité vite dépassée. Cet ascétisme magnifie les compositions du duo et valorise leurs superbes harmonies. Chaque chanson semble ainsi être esquissée et réduite à son épure donnant à chaque élément la place qu'il mérite. Foxhole est le genre d'album qu'il est facile d'ignorer tant il est discret et pourtant... il est d'une beauté irradiante et son intemporalité vous accompagnera de nombreuses années. 


vendredi 3 février 2017

Omni "Deluxe"

Trouble In Mind n'a jamais eu en France le vent en poupe comme Captured Tracks ou Burger mais le label chicagoan garde une constance admirable à travers les années. 2016 fut à ce titre particulièrement mémorable: troisième album d'Ultimate Painting, second de Chook Race ou encore Deluxe, le premier album des nouveaux venus Omni.  Trio d'Atlanta avec un membre passé par Deerhunter (Frankie Broyles), Omni est l'une des plus belles découvertes de l'année écoulée. Deluxe, album ancré dans une tradition rock indé américaine, n'en ai pas moins d'une étonnante fraîcheur. Ses principaux ingrédients en sont pourtant bien connus. Le son brille par sa chaleur, il est légèrement saturé, rustique et bancal. L'album a ainsi certainement été enregistré certainement dans des conditions non optimales chères à toutes les formations slackers (Pavement, Sebadoh...). Des guitares dissonantes grattent avec une certaine vigueur et ce qu'il faut de crunch, elles oscillent ainsi entre giclées post-punk et mélodies fringantes (Afterlife). La batterie explose et relance (Siam) avec entrain quand la basse alterne entre motifs lancinants et lignes entrainantes, presque funky, du moins comme Talking Heads envisageraient la chose (Wire). Omni n'est pas un paradoxe près: trop enjoué (Cold Vermuth) pour les purs et durs du bruit blanc, trop frénétique et indomptable pour les poppeux (Wednesday Wedding), Deluxe ne se laissera appréhender que par ceux qui ont envie d'écouter une musique se jouant des codes tout en ayant l'humilité de ne pas prétendre les dynamiter.


samedi 11 juin 2016

Quartz: à l'heure de la disco cosmique

L'autre jour, j'étais chez mon vendeur préféré aux puces, je regardais machinalement le bac soul/funk/disco et mes yeux se sont posés sur cet album de Quartz. La pochette a tout de suite captivé mon imaginaire, une pointe de science fiction, l'arrière plan solaire contrebalancé par la froideur et la géométrie du quartz: je savais avant même d'écouter la moindre note qu'il s'agirait de disco cosmique française ! Les enfants au milieu de colossaux cristaux évoquent très certainement l'un des succès de l'année 1978, également la date de publication de ce premier album, Superman et plus particulièrement la planète d'origine de Clark Kent: Krypton (trailer).

Quartz semble être en particulier l'alias de Saint-Preux, un compositeur d'inspiration classique ayant eu un énorme à la fin des années 60 avec "Concerto pour une voix" (pour les curieux: wikipedia et youtube). La plupart des morceaux de l'album sont également co-signés par Max Gazzola, peut-être un peu plus expérimenté en matière de disco puisqu'il a écrit pour The Ritchie Family (discogs). Notons aussi la participation de Patrick Langlade, probablement le frère de Saint-Preux... Un des morceaux de Quartz est une réadaptation d'un thème du second mouvement de Symphonie pour la Pologne (information trouvée ici) du compositeur contemporain. Le projet sort deux albums en 1978 et 1979, soit en plein dans la vague Space, Space Art ou Moon Birds.
Un morceau a particulièrement retenu mon attention "Chaos", après quelques écoutes de l'ensemble du LP c'est de loin le morceau que je préfère... Les autres ont un peu trop subit à mon goût les épreuves du temps et ont quelques traits qui me les rendent moins attachants (des voix redoutablement eurodisco etc.). Pourtant, à l'époque, "Chaos" ne fut pas publié en maxi et "Beyond the Clouds" eut ainsi les faveurs des djs de Détroit (la preuve), ceux-là même qui par leurs audacieux mélanges contribuèrent quelques années plus tard à influencer inconsciemment l'esprit des kids du Belleville Three...La Techno des origines a en effet plus que quelques instruments en commun avec beaucoup de musique électronique européenne de la fin des années 70: une forte appétence pour le futur. "Chaos" fut en revanche choisi par les compilateurs de Cosmic Machine en 2013, je les rejoins totalement dans ce choix: le morceau a une modernité unique. Réduit à l'essentiel à travers une basse mécanique et synthétique, une rythmique discoïde puissante, quelques traits mélodiques et enfin cette sublime section de string machines, "Chaos" est d'une redoutable élégance: il fait beaucoup avec peu... À cinq euros, le LP est bien sûr reparti chez moi !

samedi 23 avril 2016

Popligan: all-star beat bands

Popligan est une compilation éditée en 1967 par la radio suédoise afin de venir en aide aux réfugiés. Les titres devaient être inédits à l'époque du pressage mais furent pour certains intégrés aux sorties des groupes par la suite, c'est notamment le cas de deux des meilleures contributions "lady of leisure" de Science Poption (youtube) ou encore "too good to be real" des Slam Creepers'. Ce disque est intéressant car il offre un panorama très complet de la scène beat suédoise, en effet y sont présents les principales formations du genre, les plus populaires telles que The Tages (blog), Ola and The Janglers, The Shanes, ou encore The Hep Stars (blog)...

Parmi celles-ci figure une des mes favorites du pays: The Mascots de Stockholm. En 5 années, de 1964 à 1969, le groupe a publié une vingtaine de 45 tours et deux albums (discographie). "For Janet (whom i met)", leur contribution inédite à la compilation que nous évoquions est certainement mon morceau préféré du LP. Il combine ce qui me plaît tant dans la musique beat: légèreté sans être niais, enjoué sans en faire trop, beaucoup de malice... Le pont travaillé autour des voix est absolument superbe, il évoque certaines formations US comme The Association, il amène surtout au morceau ce petit truc en plus pour le distinguer de centaines de compos beat plus génériques que l'on est amené à rencontrer en creusant un peu le sujet. Une jolie découverte sur une compilation de bonne facture globalement (sans être toujours exceptionnelle soyons honnête) pas trop difficile à trouver et pas cher:  une exception dans le catalogue des Mascots, les vinyles du groupe valant une blinde !

dimanche 9 février 2014

The Frowning Clouds - Whereabouts (2013)

Depuis que le psychédélisme truste les cœurs des amateurs de musique underground, le garage semble un peu en retrait (sauf en France où il se porte merveilleusement bien) à mon grand regret. Je n'ai pas eu tellement de super albums à défendre dans le registre en 2013 (peut être 3 ou 4) et coté groupes les déceptions ont été plus nombreuses que les bonnes surprises (citons tout de même le fameux single des Ar-Kaics, l'album de Kaviar Special etc.). Dans les derniers jours de 2013 - soit bien trop tard pour les tops de l'année - a débarqué le second Frowning Clouds précédé par un EP cassette plus tôt dans l'année et un single l'année précédente (dont la face A est ici reprise), le tout chez les presque toujours fiables Saturno.

Nous ne faisons pas mystère ici de notre admiration pour le groupe australien et Whereabouts confirme nos espérances voir les dépasse. Le premier album était en effet sous forte influence Stones circa 65-66, celui-ci prend certaines libertés avec le concept et ce n'est pas pour nous déplaire ! Cette mutation était déjà en marche sur leur cassette qui évoquait autant Bo Diddley que les Byrds, deux noms que nous pourrions aussi cité ici d'ailleurs (surtout les californiens). Le premier titre balancé, le bien nommé product of the peanut butter company laissait entrevoir un virage à 180 degrés vers la popsike de Tomorrow et des premiers pas de Pink Floyd. Le titre se révèle pourtant être un trompe l'oeil largement tempéré par des attaques garage en règle, c'est à dire en dessous de la ceinture. Propellers démonte toujours la tête, tandis que Submarine excelle dans cet art du midtempo spécialité des Frowning Clouds. Bien sûr il émane de ce disque un doux parfum de Californie à travers des orgies de guitares carillonnantes et quelques incartades mélodiques orientalisantes mais ne nous y trompons pas. Les Frowning Clouds restent ce groupe garage que nous chérissons, avec toujours un son parfait, et un sens de la chanson inaltérable. En signant une chanson aussi fabuleuse que much to much too soon, les australiens m'ont dans leur poche, un solo de guitare brillant, une compo énorme, les mecs savent transcender une matière première excellente pour en faire des véritables bombes.

Est-ce que les Frowning Clouds font du psyché ou du garage ? Probablement à mi-chemin entre les deux, ils sonnent comme un groupe de LA de 1966 mais le font avec un tel enthousiasme et un talent si isolent qu'on leur excuse ce classicisme. Ces mecs méritent mieux, ils ont une des discographies les plus exemplaires des groupes que nous chroniquons ici. Frowning Clouds on espère qu'un jour vous serez reconnu à votre juste valeur, c'est à dire loin loin au dessus de la stratosphère. Si certains groupes se parent de la modernité pour offrir des tranches sous cellophane de psychédélisme bon teint, les Frowning Clouds vous balancent eux des gros jambons à la gueule.




mercredi 15 janvier 2014

Bilan 2013 : Les meilleurs albums de l'année (2/2)


1 Aline - Regarde Le Ciel (Accelera Son)
Regarde Le Ciel est le genre de disques avec lequel tu choisis tes copains. Aline a tout compris ou nous nous comprenons, je n'en sais rien. Le fait est, que Regarde Le Ciel, a et aura une résonance particulière pour nous, tout simplement parce qu'il réconcilie ce qui semblait inconciliable pour tous en France, alors pourtant que ça nous paraissait une évidence : la sensibilité et la mélancolie de Sarah Records, du C86 et des Smiths, notre belle langue trop souvent oublié du rock "made in France" et la trop sous-estimée pop (à guitares, pas Elli et Jacno quoi) française des années 80 comme Gamine, Les Avions, Les Calamités, Les Freluquets.
Romain Gueret et sa bande a écrit et sorti le disque que nous aurions rêver de faire.
L'interview d'Aline.


2 The Stevens - A History of Hygiene (Chapter Music)
Beaucoup de gens critiquent les tops, et ils n'ont pas tord quand l'exercice consiste à copier le voisin. En revanche les bilans peuvent devenir de très belles opportunités pour défendre des disques, et essayer encore une fois de les faire connaître. Etienne et moi sommes (nous l'espérons) dans cette seconde perspective. Notre top 10 est l'occasion de mettre en avant des disques coups de coeur. A History of Hygiene en est un énorme. Ce disque est génial et m'a accompagné une bonne partie de l'année. De l'indie-pop qui tire sur le lo-fi 90s mais avec une personnalité propre. Un album que j'ai envie d'offrir aux gens pour les embarquer avec moi. 




3 Homeshake - Homeshake Tape (Fixture)
Longtemps nous avons hésité pour la catégorie de ce disque. S'agit-il d'un EP ou d'un album ? Nous avons finalement opté pour l'album en estimant que le disque gagnerait en visibilité. Homeshake est un des sidemen de Mac De Marco. Sur cette cassette il vole clairement la vedette à son pote. C'est fantastique. Le son est amateur au possible mais comment ne pas être touché par la beauté de ces mélodies et cette voix aussi nonchalante que mélancolique? Homeshake Tape est un des plus beaux albums de 2013. Donnez lui une chance.



4 Scott & Charlene's Wedding - Any Port In A Storm (Fire)
Est-ce un disque de garage ? Est-ce un disque d'indie pop (ou rock) ? Je ne sais pas trop, sûr qu'on y entend du college rock 90 mais aussi un côté "Dunedin Sound" sans oublié un parler-chanter de story teller de la vie quotidienne qui n'est pas sans rappeler Dylan en moins frondeur. Vous vous doutez qu'avec ce genre de description le groupe rempli pile poil les critères de sélections précis pour plaire à Requiem Pour Un Twister. Dans le mille Emile.


5 Maston - Shadows (Trouble In Mind)
Le psychédélisme était le mot de 2013. Il y a des chances qu'en 2014 ce soit également le cas. Si nous avons été déçu par certains disques (à tel point qu'ils ne figurent pas dans ce top 50) d'autres nous ont émerveillés comme Shadows de Maston. Cet américain a pondu un disque transcendant ses influences. Un disque qui porte l'imaginaire loin et haut.


6 Jagwar Ma - Howlin' (Marathon Artists)
Juin 1997, la mythique Haçienda ferme définitivement ses portes, le club de Manchester sera a jamais ancré à la réconciliation quasi-impossible des popeux et des ravers. Dans un monde aussi segmenter et cliver que le nôtre, le club et ses DJs (ainsi que ses dealers d'acides) auront autant contribuer à la révolution techno qu'à la révolution indie, autant dire que c'est certainement l'un des lieux musicaux les plus important de notre ère. Si le terme "electro-rock" est fâcheusement galvaudé, presque une insulte pour nous (alors que nous aimons les deux mondes), or Jagwar Ma, à la manière des glorieux Happy Mondays et Stone Roses, réussi la synthèse idéale. Oui Howlin' est un disque revival baggy, mais putain qu'est ce que ça fait du bien d'entendre un groupe de rock qui sait faire de la musique électronique (à moins que ça soit l'inverse).



7 Dream Boys - s/t (Art Fag)
Ce blog est dévolue à la musique de genre. L'indie-pop est un de nos genres musicaux fétiches. Elle représente une pensée, une éthique au arrefour du DIY, la pop 60s des Byrds ou du Velvet, des idées du punk et post-punk et un tas d'autres trucs super cool à nos yeux. Dream Boys ont signé un disque indie-pop jangly , hymne à la 12 cordes aussi bandant que lumineux. RPUT aime les Dream Boys et l'indie-pop.
  

8 Thee Oh Sees - Floating Coffee (Castle Face)
Thee Oh Sees est un de nos groupes préférés depuis 4-5 ans, or jusqu'à maintenant, leurs sorties albums n'atteignaient pas toujours la qualité escompté (le très surestimé Carrion Crawler/The Dream) et certainement pas leurs prestations lives (cette année encore, celle du Trabendo, fut hallucinante), si on attend toujours d'eux l'album pierre angulaire, Floating Coffee s'en est vraiment approché. Thee Oh Sees ont rarement aussi bien tenu la longueur, ont rarement été aussi concis, efficace et complet, leur formule Garage-Kraut est vraiment maîtrisée à la perfection et ils peuvent même se permettre des formidables (Minautor) digressions. A notre avis, leur meilleur album depuis Help.


9 Orval Carlos Sibelius - Super Forma (Clapping Music)
Deux disques français dans le top 10 (dont le numéro un !), cinq de plus dans les 50, sans compter ceux qui s'en approchent. La France se porte très bien musicalement. On est par exemple tombé sous le charme de Super Forma magnifique disque psychédélique d'Orval Carlos Sibelius qu nous fait un effet un peu similaire à celui de Chris Cohen l'an passé: un pied dans la pop baroque, un autre dans le prog bizarre.



10 Boogarins - As Plantas que Curam (Other Music)
Invoquant le tropicalisme brésilien d'Os Mutantes ou de Sergio Mendes tout autant que le revival psych contemporain, le duo brésilien Boogarins fût l'une des plus belles découvertes surprises de l'année. Ah ce que la musique peut-être excitante lorsque le métissage, qui fait si peur à certaines franges extrême de notre beau pays, est intelligent ! Boogarins en sont la preuve : un groupe brésilien sorti sur un label new yorkais et adoubé par un blog français, la mondialisation a parfois du bon non ?

mardi 14 janvier 2014

Bilan 2013 : Top Album (1/2)

Voici venu le temps du top album, comme l'année dernière, on vous fait patienter le top 10 avec 40 autres albums qui nous ont plu. Comme chaque année, plein de choses à écouter, trop même, comme toujours des choix difficiles et des dilemmes. Nous avons tranchez, ce sont eux nos préférés. Comme toujours, notre choix se porte sur l'âme, les chansons, les couilles, est totalement subjectif et de mauvaise foi.

11 Dick Diver - Calendar Days (Chapter Music)
Voilà un Australien qui aurait du naître en Californie tant sa musique évoque le glorieux son jangly folk-rock étasunien. Malgré quelques chansons très agaçantes, Calendar Days est traversé par des chansons enivrantes, presque touchées par la grâce. Ce disque nous a tenu chaud tout l'hiver, nous faisant rêver à l'été indien et aux rayons du soleil couchant caressant le duvet de nos bras dénudés.

12 Jessica 93 - Who Cares ? (Teenage Menopause)
Boucles obsédantes, un album sombre à la violence contenue. Avec une mention aux deux morceaux en français.

13 The Lucid Dream - Songs Of Lies And Deceit (Great Pop Supplement)
Un de nos disques anglais favoris de l'année. Du shoegaze bien brutal mais inspiré mélodiquement. Mention au magnifique vinyle de Great Pop Supplement.
14 Foxygen - We Are The 21st Century Ambassador Of Peace And Magic (Jagjaguwar)
Ce groupe est fou, oui, il est siphonné du ciboulot, il n'a que faire des conventions et expérimente, parfois, on a l'impression qu'il ne sait pas où aller, perdu dans les méandres de leurs synapses, souvent tout ça conduit à une illumination, un moment magique puis, d'un coup, il peut retomber dans ses travers (le pastiche Rolling Stones). We Are The 21st Century machin est certes inégal, mais qui dans ses bons moments frise le sublime.

15 Triptides - Predictions (Stroll On)
On leur prédit un bel avenir à ces américains de Bloomington. Disque d'été à écouter même l'hiver.
16 Blackmail - Bones (Malditos)
Plus efficace que la josacine pour se démettre la cervelle.
17 The Mantles - Long Enough to Leave (Slumberland)
Les Mantles continuent leur trajectoire sans faute. Peut être l'un des groupes les plus méconnus et sous-estimés de la très riche scène de SF.

18 Halasan Bazar - Space Junk (Crash Symbols)
Zinzins de l'espace Danois en calvacade psych-folk-rock ? Attention, l'Ampli contre attaque.

19 Warm Soda - Someone For You (Castle Face)
On ne sait pas si Matthew Melton a trouvé quelqu'un pour lui mais ce Soda là n'est pas éventé.
20 The Courtneys - s/t (Hockey Dad)
Les années 90s, les chemises en jean, les cheveux longs, les casquettes, les jeans troués, les vans montantes, les copains, le skate, le surf, le punk-rock, le grunge, les t-shirts trop larges tie & dye, sub-pop, Slumberland, MTV, The Courtneys.
21 Bleached - Ride Your Heart (Dead Oceans)
Ce Blondisque est bien et javel dire à tout le monde.

22 Elephant Stone - s/t (The Reverberation Appreciation Society)
On se doute que les intéressés sont fans des Stone Roses, mais ils y mettent les formes. Un album psychédélique à la cool qui évoque autant le Madchester que la Californie voir l'Ecosse, le mieux c'est encore de l'écouter !

23 Holy Wave - Evil Hits (The Reverberation Appreciation Society)
Les 10 commandements du rock psychédélique nous ont emmenés sur le Mont Sinaï. Chantons leur un Alléluia.

24 Weekend - Jinx (Slumberland)
Weekend signe un des meilleurs disques édités par Slumberland cette année. Un Shoegaze puissant qui fait le pont entre Factory et Creation. Un album que l'on peut aussi écouter en semaine.

25 Joanna Gruesome - Weird Sister (Fortuna Pop)
Il est super ce deuxième album de Veronica Falls, ils ont changés de nom ?

26 Alba Lua - Inner Seasons (Roy Music)
27 Beaches - She Beats (Chapter Music)
28 Kelley Stoltz - Double Exposure (Third Man)
29 Wavves - Affraid of Heights (Mom+Pop)
30 Machinedrum - Vapor City (Ninja Tune)


31 The Sufis - Inventions (Ample Play)
32 Minks - Tides End (Captured Tracks)
33 Kaviar Special - s/t (Howlin Banana)
34 Fuzz - s/t (In The Red)
35 Jonathan Rado - Law and Order (Woodsist)


36 Beach Fossils - Clash the Truth (Captured Tracks)
37 Blackfeet Braves - s/t (Lolipop)
38 Proper Ornaments - Waiting For The Summer (Lo Recordings)
39 Kevin Morby - Harlem River (Woodsist)
40 Yuppies - s/t (Dull Tools)


41 Spray Paints - Rodeo Songs (S-S Records)
42 Burnt Ones - You'll Never Walk Alone (Burger Records)
43 Ty Segall - Sleeper (Drag City)
44 Night Beats - Sonic Bloom (The Reverberation Appreciation Society)
45 Soundcarriers - the Other world of (Great Pop Supplement)


46 The Mergers - Monkey See Monkey Do (Soundflat)
47 Mount Kimbie - Cold Spring Fault Less You (Warp)
48 Feeling of Love - Reward your Grace (Born Bad)
49 Cosmonauts - Persona Non Grata (Burger Records)
50 The History Of Apple Pie - Out Of View (Marshall Teller)


Ils ont été cités mais sont tombés au pied du podium : La Femme, Last Night, Dead Ghosts, Pins, La Luz, Dirbtombs, Mozes And The Firstborn, The Resonars, Jacco Gardner, Golden Grrrls, Ex Cops, Surf City, Veronica Falls, Mind Spiders, Pendentif, Bass Drum Of Death et Glitz

mardi 31 décembre 2013

Jonathan Rado - Law and Order (2013)

Derrière cette pochette me faisant terriblement penser à Badfinger on trouve Jonathan Rado des Foxygen (dont l'album va se retrouver dans la moitié des top de blog pop dont probablement le nôtre). Ce disque solo a été édité par le toujours classe label Woodsist dont on suit ici les sorties avec beaucoup de plaisir (Real Estate, Art Museums, Woods, Babies, etc.).

Law and Order évoque énormément un collègue de label: White Fence. Comme le néo-californien Jonathan Rado a la fâcheuse habitude de saborder ses morceaux voir des les pourrir. Il partage aussi ce goût pour un psychédélisme teinté de folk bancal. Dans le genre inécoutable, on zappera sans scrupule les inaudibles "looking for a girl like you" ou "i wanna feel it now" pour cause de saturation, on peut aussi se passer de la très anodine conclusion "pot of gold" délire 80s boursouflé. Ces morceaux plombent et cassent le rythme d'un disque qui méritait mieux que ça, car Jonathan Rado est capable de petites merveilles de pop psychédélique. "Hand in Mine" est un très joli duo évoquant un Sonny and Cher sous LSD, "Faces" est une magnifique ode au folk-rock californien tandis que "Oh Suzanna" nous transporte en plein Londres plongé dans les volutes de Mellotron. On retiendra aussi les charmantes "all the lights went out in Georgia" ou "Would you always be at home". 

Law and Order est un disque frustrant. Jonathan Rado donne l'impression de se saborder volontairement pour ne pas se prendre trop au sérieux, c'est dommage car il y a là matière à un très grand disque et on doit se contenter d'un bon (voir très bon) album. On le recommande tout de même aux amateurs de pop psychédélique lysergique et acide, à condition d'être à coté de la platine pour bouger le saphir de temps en temps.


dimanche 29 décembre 2013

Fuzz - Live in San Francisco (2013)

Ty Segall en plus de tourner incessamment (deux passages à Paris en 2013 !) est ultra-productif au niveau discographique. Cette année il a sorti un nouvel album en solo (Sleeper, Ty Segall acoustique et dépouillé) et un second avec son groupe Fuzz, un trio dans lequel il assure la batterie et le chant. Si on ajoute ce live, l'album des versions démos de Twins (Gemini) et un second live (pirate cette fois-ci) cela fait 5 lp en un an , pas mal pour un type qui n'a même pas trente ans au compteur.

Live in San Franscico est un mini album de 4 titres (pour environ 20 minutes !). Trois sont extraits des 45 tours et n'ont pas été repris sur l'album (les deux faces du premier single chez Trouble in Mind ainsi que la géniale face B "you won't see me" ). Le concert est enregistré depuis la table de mixage, le son est excellent, probablement meilleur que les premiers enregistrements en solo de Ty ! La prestation est incendiaire , ça barde dans tous les sens, chacun faisant son boulot à merveille. Il y a beaucoup de vie et d'énergie dans ce disque. Fuzz permet à Ty et ses potes de se muer en un Black Sabbath sous influences punk, grunge et garage. C'est absolument jouissif: gros riffs bien gras, soli dégoulinant, batterie frénétique et basse caverneuse sont de la partie.

A l'heure d'internet et de la multiplication des videos amateurs de live sur youtube on pourrait se poser la question de l'intérêt d'éditer un live en vinyle. Écoutez le disque et vous aurez la réponse. Ce groupe est taillé pour le live, et l'enregistrement rend justice à une prestation terrible. Indispensable pour les fans de Ty Segall, et excellent pour les autres (même si on leur recommande plutôt l'album évidemment).


samedi 28 décembre 2013

Thee Oh Sees - Floating Coffin (2013)

il y a quelques jours ces chers Oh Sees annonçaient un hiatus à durée indéterminée, une sorte de position intermédiaire entre la vie et la mort. Un album est prévu pour l'année prochaine mais j'imagine que le groupe n'ira pas le défendre dans une tournée marathon comme nous en avions pris l'habitude ces dernières années. 

Floating Coffin ultime lp à ce jour est aussi un de mes favoris même si comme ses prédécesseurs, il ne donne pas toute la mesure du talent de la formation américaine ni ce que représente l'expérience OCS en live. Il y a quelques choses de frustrant avec les albums des californiens, ce sentiment que le groupe est capable de mieux. Floating Coffin est un excellent disque, un des meilleurs sorties cette année, il sera même très bien placé dans mon top personnel. Le groupe est génial et probablement un des meilleurs de notre époque, il lui manque encore ce grand disque pour achever la concurrence et ce, malgré une discographie sans faute. Ce disque alterne entre les classiques cavalcades garage-motoriques qui font le succès des lives du groupe et quelques fulgurances mélodiques psychédéliques de premier ordre. Parmi mes titres favoris sur cette nouvelle livraison il y a le génial "minotaur" qui clôt le disque, une magnifique chanson pop, je suis également fan de "no spell" qui évoque les Byrds de 8 miles high croisés avec une formation germanique de Krautrock.   

Au moment de rédiger notre bilan les Oh Sees ne figureront encore une fois pas dans notre top 10 se contentant d'une place d'honneur, un crève-cœur quand on considère à quel point ce groupe aura marqué ma vie musicale depuis trois quatre ans. Les Oh Sees sont un groupe fantastique et Floating Coffin est peut être à ce jour un des plus beaux témoignages discographiques même si on espère toujours que le suivant sera ce grand disque qui les rendrait éternels aux yeux de tous (et pas uniquement les miens).


vendredi 27 décembre 2013

Last Night - Secret Tape (2013)

Last Night est un trio parisien composés d'ex-membres des Cavaliers ou de Fix-It. Ils ont sorti un premier 45 tours suivi de cet album en cassette édité par Le Turc Mécanique, un label de Bourg La Reine.

La pochette pourrait laisser entrevoir un disque de post-punk ou de art-rock, il n'en est rien, les Last Night pratique un punk sauvage et méchant. En 9 titres ramassés et concis le groupe s'impose comme un des fers de lance du genre en France, à la fois classique et personnel. Le dixième morceau est une petite escapade plus électronique, une piste intéressante mais un peu moins convaincante et jouissive que les brulots en formation guitare/basse/batterie.

A ma connaissance il n'y a pas tant que ça de formations punk françaises en service, une raison de plus de s'intéresser à ces mecs qui balancent une première cassette vraiment cool.



vendredi 20 décembre 2013

Dick Diver - Calendar Days (2013)

L'heure est au bilan un peu partout. Du coté de RPUT on attendra le début de l'année pour vous dévoiler notre analyse de 2013. Sans trop en dévoiler on a été cette année impressionné par la vigueur de la scène australienne et en particulier par les sorties du label Chapter Music parmi lesquelles le second album des excellents Dick Diver.

Calendar Days est un disque troublant, il alterne entre chansons mièvres et pures merveilles d'orfèvrerie. Le disque démarre péniblement mais enquille ensuite trois chansons limpides et brillantes. Dans les mauvais moments on a envie d'arrêter le disque et de coller un disque bien violent et bourrin sur la platine (au hasard le disque de Fuzz) mais la minute suivante on est époustouflé par la beauté d'une chanson pop limpide aux guitares cristallines. Dick Diver évoque alors le meilleur d'une tradition pop australienne et néo-zélandaise (Go Betweens, The Bats etc. et aujourd'hui Twerps, The Stevens, Scott & Charlene's Wedding). Que j'aime ce groupe quand ils pondent des "Lime Green Shirt" "Bondi 98" "Alice" "Calendar Days" ou "Water Damage" etc. moins quand ils balancent des "Boys" ou des "Blue and that". L'un dans l'autre nous préférons retenir de ce disque ses purs moments de grâce qui effacent les petits égarement ponctuels du groupe.

Dick Diver signe un disque inégal mais lumineux et majestueux dans ses meilleurs moments. Un très bel album à découvrir tout comme l'ensemble de cette fascinante scène pop australienne.



samedi 14 décembre 2013

Minks - Tides End (2013)

2012 avait été un excellent cru pour Captured Tracks grâce notamment à deux supers albums de Mac Demarco et Chris Cohen, ce dernier nous enthousiasmant particulièrement. On a eu le sentiment que 2013 fut plus calme pour les new yorkais, pour ma part j'ai surtout envie de retenir le second album de Minks, Tides End.

Si Factory Records est des modèles assumées du label américain, il est probable que New Order soit dans l'esprit de Minks au moment d'enregistrer le successeur de By The Hedge. Tides End est une ode à la synth-pop mâtinée d'indie-pop, on navigue quelque part entre 1983 et 1988 pour les influences sans pour autant s'y perdre, Minks est contemporain. L'équilibre entre guitares ligne claire, synthés analogiques et voix diaphane est aussi précaire que joli. Le disque a un tempo lent, presque langoureux, pas de démonstration de force pompière ici. Bien loin des standards d'un genre très souvent médiocre et putassier Minks signe un disque délicat oscillant entre contemplation (parfait pour accompagner un été naissant) et tubes en puissance sans forcer (le superbe single "Margot" ou "Painted Indian").

Tides End est une promesse, un album nonchalant mais très soigné et délicat. Minks y navigue avec aisance et langueur. Bien sûr l'intéressé n'est pas indemne de toutes références, loin de là. Comme le label qui l'héberge il est question d'héritage d'une certaine Angleterre (Factory, Creation etc.) mais à RPUT nous avons le sentiment que l'intéressé mérite mieux que des comparaisons et trace sa propre voie avec ce très réussi second album.


mardi 3 décembre 2013

The Proper Ornaments - Waiting for the Summer (2013)

The Proper Ornaments est un de mes groupes anglais chouchou depuis un an ou deux. J'avais été sous le charme de leur EP chez No Pain in Pop au point qu'il se classe troisième de notre top singles et EP en 2011. On leur avait aussi attribué une place de choix dans nos espoirs pour 2012 au coté de La Femme, Pendentif ou Fear of Men. Ces derniers ont publié en 2013 un "Early Fragments" compilations de morceaux parus en singles et EP avec des bonus, Waiting for the Summer en est assez proche. Sur 10 titres seuls deux sont des inédits, et 7 sont issus de leur premier single et leur EP.

Il y a un petit regret à voir un groupe aussi terrible sortir un disque presque en catimini, uniquement en CD. On en vient à se demander s'il s'agit d'un premier pas avant le grand saut (un véritable album) ou une façon de conclure une belle histoire avortée. Je croise les doigts pour que ce soit le début plus que la fin de quelque chose, ce groupe est trop fantastique pour en rester là. 

Waiting for the Summer est un rappel salutaire des qualités évidentes de ce duo, leur capacité à sortir des lignes de guitares sublimes et des harmonies jolies comme des cœurs. On retrouve avec plaisir en ouverture le single waiting for the summer  (dont je ne suis pas sûr qu'il ait été édité en 7' finalement ?), sa face B (géniale) étant absente du disque. L'ossature du disque tourne donc autour de l'EP chez No Pain In Pop, l'ensemble des cinq morceaux se retrouve idéalement placé dans le cœur du réacteur. Si la musique de Proper Ornaments louche parfois vers Veronica Falls (le projet principal de James) notamment dans cette façon de tricoter les guitares, la touche psychédélique et west coast rend ce projet unique et si attachant. On est sous le charme des arpèges jangly à la Byrds de Shining Bright ou Drop Off, des tournures psychédéliques de Recalling, des boites à rythmes bancales (à la Cleaners from Venus) de Waiting for the summer etc. Les deux titres inédits concluent le disque avec un certain brio mais sans répondre à nos questions sur l'avenir du groupe. Nervous Breakdown est une excellente chanson d'obédience acoustique, un titre dépouillé et délicat. Take a Break est mignonne mais sonne plus comme une ébauche qu'une ouverture vers un futur radieux. L'ajout des deux faces B inédites (imagination et Candy) récentes aurait amené un peu de consistance à l'ensemble.

On l'attendait avec énormément de patience cet album de The Proper Ornaments, mais on ne peut s'empêcher d'être un peu déçu malgré les qualités évidentes du disque, les morceaux sont géniaux et il fait du bien de le rappeler. Proper Ornaments est un super groupe mais on veut en entendre plus ! On espère donc revoir notre duo fétiche avec de nouvelles compositions très vite !




dimanche 1 décembre 2013

Yuppies - s/t (2013)

Les Yuppies existent depuis 2007 mais n'ont sorti leur premier album qu'en septembre 2013 par l'intermédiaire du label des mecs de Parquet Courts (oui ceux dont l'album de 2012 est dans tous les classements de 2013) Dull Tools.

Il y a ces disques que l'on attend et nous déçoivent et une catégorie plus rare des bonnes surprises sorties de nulle part. L'album des Yuppies entre clairement dans cette seconde catégorie. Je vais avoir du mal à décrire le son du groupe du Nebraska, mais ce n'est pas si loin des collègues Parquet Courts. Les Yuppies maitrisent comme eux l'art de la décharge sauvage art-punk. On pense à Wire qui se battrait avec Fugazi dans un ascenseur. Ce disque est un gros coup de boule dans le bide. C'est déglingué de partout, en roue libre sans tomber dans l'auto-indulgence. Les Yuppies te veulent du mal, mais pour ton bien, ils hérissent tes poils, tu en as des frissons. Les guitares tranchent les jugulaires pendant que la batterie te martèle le cerveau. Si tu pensais que la basse allait te sauver c'est raté, entends-tu tous ces cris ?

Le bonheur se trouve parfois dans la douleur semble dire ce disque. Masochiste ? Peut être mais que c'est bon !



samedi 23 novembre 2013

Triptides - Predictions (2013)

L'été 2011 fut bercé par Psychic Summer, le premier album (après deux EP) des Triptides. Dans la foulée nous avions interviewé le groupe puis sorti un 45 tours (leur premier vinyle) en décembre de la même année. Près de deux ans se sont écoulés. Le groupe a sorti un autre 45 chez moi, un album chez Stroll On (dans la lignée du premier) et revient ces jours-ci sur le label anglais avec leur troisième LP Predictions, le premier à être enregistré en studio après deux années à explorer les possibilités des Tascam 8 Pistes. 

Set you free ouvre l'album de la plus belle des manières, ce titre sonne comme une profession de foi. La chanson démarre dans la pure tradition Triptides mais une accélération digne des meilleurs rave-up des Yardbirds emballe la machine et envoie le titre dans une autre dimension. Prediction amène les Triptides dans un domaine moins exploré de leur part: la pop baroque. Le titre évoque ainsi des groupes les Zombies ou Left Banke (on pense ainsi à l'excellente face B garagy i' haven't got the nerve), un super morceau arrangé avec un certain sens du détail (même si je crois que je préfère légèrement la version démo). Can you see me évoque la rencontre entre le surf et le psychédélisme déjà à l'oeuvre dans leurs premiers EP. Couch Surfer est un ancien morceau revisité pour l'occasion, la chanson y perd sa boite à rythme au profit d'un tempo plus élevé, le titre y gagne en précision ce qu'il perd en charme lo-fi (qui évoquait en filigrane les Cleaners from Venus, un des groupes fétiches de Glenn), je crois que j'aime autant les deux versions, chacune ayant des qualités. Night Owl reprend l'approche de Set you free, le morceau démarre assez tranquillement avant d'embrayer sur un final apocalyptique, la recette est connue mais reste ultra efficace. Sundown est un des titres les plus jolis du disque avec une guitare clean magnifique. Tapestry est également un de mes morceaux favoris, une chanson jangly dans la pure tradition qui aurait encore gagné à être joué à la douze cordes. J'adore quand Triptides s'aventure dans la pop influencée par les Byrds, leur précédent disque contenait déjà le magnifique english rain, et il y a dans les démos un morceau très prometteur. Visions évoque le spectre de Real Estate, un morceau délicat légèrement psychédélique et onirique. Predictions se conclue sur le charmant My love , chanson dépouillée dont l'instrumentation n'est pas si éloignée de mes morceaux favoris de Big Star, une piste que pourrait éventuellement emprunter le groupe ?

Predictions est le premier album de Triptides enregistré en condition studio. Le groupe y gagne en précision et profite des possibilités supplémentaires pour soigner le son et les arrangements. Loin d'être une révolution ce disque est un pas supplémentaire dans la bonne direction pour un de nos groupes fétiches. Il ouvre beaucoup de possibilités à la formation. Peut être le meilleur album pour découvrir ce super groupe encore trop méconnu en France. On espère que le LP y sera un peu distribué.



jeudi 21 novembre 2013

Weekend - Jinx (2013)

Weekend joue ce soir à l'Espace B avec les excellents Venera 4, l'occasion de revenir sur leur second album Jinx édité cette année par le très fiable Slumberland Records.

Je vous avouerai que j'étais un peu passé à coté du premier LP du groupe. J'ai failli en faire de même avec ce second album si la vigilance de mon disquaire favori (Pop Culture) n'avait pas eu raison de moi. Le disque m'a pris par surprise et fait un effet comparable au second LP de Violens l'année dernière avec lequel il partage pas mal de points communs d'ailleurs. 
Weekend évolue dans un shoegaze sombre faisant le pont entre le début des 80s et la fin de la décennie, un peu comme une synthèse inédite entre Factory et Creation. Les lignes de basses sinueuses et mélodiques d'inspiration New Order se fracassent contre un mur de guitares. La production est soignée et très réussie donnant l'ampleur nécessaire à ces très bonnes chansons. Il se dégage de l'ensemble une cohésion rare, et l'impression d'être face à un bloc. Pourtant le disque est très accessible et on rentre facilement dedans.

Slumberland s'est fait piqué ses groupes stars (Crystal Stilts) mais comme Captured Tracks l'année dernière, les bonnes surprises sont à chercher du coté des noms moins connus. Jinx est un super disque et un magnifique témoignage de la vitalité d'un de nos labels favoris de tous les temps et dont la place au coté de Factory ou Creation est déjà assurée à nos yeux.

mardi 12 novembre 2013

The Wind - Where It's at with the Wind (1982)

Il y a bien longtemps que ce blog n'a pas fait honneur à une petite obscurité de ces 50 dernières années. On est largement à flux tendu sur les nouveautés (avec le retard inévitable quand on attends d'avoir les disques entre les mains pour les écouter) du coup les oldies de derrière les fagots passent un peu à la trappe à mon grand regret ! The Wind est un groupe de pop de Floride des 80s. Ils ont sorti un premier album en 1982 (que nous chroniquons aujourd'hui) suivi d'un EP deux ans plus tard (Guest of the Staphs) et un dernier LP en 1986 pour le fameux label garage rock Midnight Records (le plutôt cool Living in a new World). 

Vous le savez peut-être mais la fin des 70s et le début des 80s constitue un petit d'âge d'or pour la powerpop et plus généralement la pop nerveuse et mélodique. On trouve ainsi moult obscurités fascinantes à évoquer dans ces pages entre 1976 et 1982 (rassurez-vous: avant et après aussi !). Where it's at with the Wind est assez typique de l'époque, le groupe fait clairement une fixette sur un fameux combo liverpuldien:  les Beatles. Les Wind ont donc un sens de la mélodie qui ne laissera pas insensibles les amateurs des Poppees, Toms ou Pleasers qui cultivaient également la ressemblance avec le mythique groupe. Ceci dit il serait un peu injuste de faire des Wind de vulgaires pasticheurs, il y a bien sûr de la fantaisie typiquement merseybeat dans leur musique mais je crois qu'on peut leur laisser le bénéfice du doute dans leurs motivations. Leur amour de la pop nerveuse 60s ne les conduit pas non plus vers une imitation canada dry bas de gamme. Les types ont une fraîcheur et un sens de la composition qui les rendent sacrément attachants et charmants. En 14 titres les mecs évoquent clairement une powerpop débarrassée de ses prétentions new wave sans pour autant sonner datée. Il y a quelques incursions dans un univers soul plutôt réussies (comme "you changed") mais bien sûr les Wind ne sont jamais aussi à l'aise et cool qu'en balançant de petites vignettes pop aussi éphémères que réjouissantes, des petits morceaux d'énergie jubilatoire à consommer dans les 24 heures mais pour longtemps si vous avez une appétence pour ces choses là.

Vous pourrez vous procurer un original pour une quarantaine d'euros (bien dépensés si vous aimez la powerpop fraîche et légère), ou une réédition pour la moitié du prix (chez Vinyl Countdown). Pour les amateurs de digital le groupe vend aussi l'album sur son bandcamp. Where It's at the Wind est une jolie obscurité à placer pas très loin du premier album des Toms dans la catégorie "on fait du merseybeat dans les 80s" ou quelque chose approchant !