Le réquisitoire a été prononcé au tribunal de Bolzano, fortifié pour l’occasion, contre les 63 anarchistes accusés d’avoir affronté les forces de police au col du Brenner, le 7 mai 2016, lors d’une manifestation contre le “mur anti-migrants” décrété par l’Autriche (voir notre article). Le procès, qui s’achemine donc vers sa conclusion, se déroule selon une procédure abrégée (acceptée par les accusés). Le procureur a requis de la prison ferme pour les 63 prévenus. Les chefs d’accusation les plus graves sont ceux de dévastation et de pillage. Les demandes d’emprisonnement vont de quelques mois à un maximum de dix ans. D’autres auditions suivront, réservées à la défense et aux débats, avant d’arriver au prononcé de la sentence dans les semaines à venir.

Les affrontements au col du Brenner

Le conflit social chez ABinBev se durcit à Liège. Des huissiers se sont présentés au domicile de travailleurs en grève pour signifier les astreintes. En l’absence des travailleurs, ce sont parfois les familles qui ont été confrontées aux huissiers. Pour rappel, les travailleurs ont débrayé à la suite de la détection d’un foyer de Covid au sein d’un département logistique. 10 travailleurs sont infectés. Pour l’avocat de la FGTB “c’est inédit de s’en prendre directement à des travailleurs qui manifestent leur désapprobation et qui affirment leurs revendications dans le cadre d’un conflit social; c’est tout-à-fait nouveau, ça démontre le mépris de la direction par rapport aux revendications des travailleurs et c’est particulièrement inquiétant”. La procédure est pourtant légale : la mission de l’huissier est de signifier la décision du tribunal aux personnes citées. Mais la plupart du temps, l’huissier se rend sur le site de grève pour remettre l’assignation en mains propres. Ce n’était pas le cas ici. Il est question d’astreintes de 2.500 euros par fait constaté. Une tentative de conciliation mardi s’est soldée par un échec.

Mehmet Yalcin est originaire de la ville de Varto, au Kurdistan nord. Il avait été incarcéré en 2005 en Turquie, puis libéré en attente de son procès instruit pour fait de “propagande en faveur d’une organisation terroriste”. Des procès qui se terminent immanquablement par de lourdes condamnations. C’est pourquoi Mehmet Yalcin, à ce moment-là, a choisi la voie de l’exil et arrive en France, à Bordeaux, en 2006 avec son épouse et ses trois enfants. Malgré ses demandes d’asile, il n’a eu de cesse de subir le harcèlement des autorités françaises et plus particulièrement de la préfecture de la Gironde. Alors qu’il devait être expulsé le 28 août dernier et se trouvait dans un centre de rétention, à Bordeaux, le tribunal administratif de cette ville ordonne sa libération, considérant que Mehmet ayant fait une nouvelle demande d’asile, son maintien en rétention était illégal. La préfecture devait alors lui délivrer une attestation de demande d’asile lui donnant le droit de rester sur le territoire jusqu’à ce que la Cour nationale des droits d’asile (CNDA) rende son avis. En lieu et place, il reçoit une assignation à résidence. Une décision préfectorale là encore cassée par le tribunal administratif.

Depuis le 13 août, Mehmet Yalcin se trouvait donc chez lui, attendant la fin de la procédure du CNDA. Jusqu’à ce que ce mardi 15 septembre, à 6 heures du matin, une vingtaine de policiers ne viennent l’appréhender. La raison officielle était un entretien administratif. En réalité, une fois au commissariat de l’aéroport de Mérignac et un interrogatoire sur sa situation administrative et son droit de séjour, il a été transféré, en voiture, jusqu’au centre de rétention du Mesnil-Amelot, près de l’aéroport de Roissy, en région parisienne. Aucune procédure n’a été respectée et personne n’avait plus la trace de Mehmet Yalcin: ni ses défenseurs, ni les organisations qui s’occupent des demandeurs d’asile et encore moins sa famille. Il a été expulsé par un vol vers Istanbul où la police d’Erdogan l’attendait.

Mehmet Yalcin

 

Les forces de police de Terna ont capturé María Hilda Pérez Zamora (49 ans), la “camarade Hilda”, qui était recherchée pour “crime de terrorisme” depuis octobre 2011. La Chambre pénale nationale l’accuse d’avoir participé à l’exécution de deux policiers et d’un civil lors d’une attaque de la guérilla maoïste survenue en 1990, ainsi que l’attaque contre un poste de police en 1992 et 35 autres opérations.

Arrestation de María Hilda Pérez Zamora

La nuit de samedi à dimanche 14 septembre, un jeune d’origine Kurde a été passé à tabac dans son propre appartement de la rue Paul Pastur, à Quaregon, par un groupe de huit fascistes d’origine turques. La victime avait dû feindre la mort pour que les agresseurs cessent les coups et quittent les lieux, après quoi il avait pu trouver de l’aide et être pris en charge médicalement. Il souffre d’une commotion cérébrale et de multiples hématomes, à tel point que son visage est totalement déformé. Les fascistes s’en sont pris à lui à la suite de la publication d’une de ses vidéos sur les réseaux sociaux en faveur de la cause kurde. Trois mandats d’arrêt ont été délivrés hier, mardi 15, à l’encontre de trois personnes impliquées dans l’agression.

L’appartement de la rue Pastur

Le 26 septembre, lors de son prochain Conseil, la Zone de police Midi va voter son budget 2020, alors qu’elle devrait voter son budget 2021. Le Conseil de police est composé de 26 conseillers communaux (14 d’Anderlecht, 6 de St-Gilles et 6 de Forest).  Cet énorme retard s’explique par une mésentente au sein de la zone entre le politique et la direction, ainsi que par une désorganisation profonde. Régulièrement secouées par des scandales et notamment par les violences de sa brigade UNEUS, la zone traine un lourd héritage de gestion financière désastreuse (voir notre dossier).

Logo de la police zone midi

Samedi 12 septembre, la Campagne unitaire pour la libération de Georges Abdallah (Ile-de-France) a organisé une soirée solidaire qui a réuni plus de 70 personnes. À cette occasion, Georges Abdallah a rédigé une déclaration. Dans celle-ci, il affirme notamment : “Nous savons pertinemment que les divers mouvements sociaux qui occupent le devant de la scène ces jours-ci ne peuvent vaincre que dans la mesure où ils arrivent à se débarrasser des scories de la bourgeoisie. Et c’est à ce moment et seulement à ce moment-là que le « bloc social révolutionnaire » s’acquittera de sa tâche en tant que Sujet de l’Histoire. C’est dans le processus de la lutte que se construit l’identité de la classe et que se précise son rôle politique. Nous ne devons jamais perdre de vue que le bloc historique des travailleurs se construit et se structure dans la dynamique globale de la lutte dans toutes ses composantes.” (lire la déclaration)

Samedi 12 septembre, soirée de solidarité à Paris pour Georges Abdallah.

Du 7 au 9 septembre dernier, l’armée turque a lancé une vaste attaque de drones dans la région de Dersim. Deux combattants du TKP/ML TIKKO ont été tués durant cette offensive : Erol Volkan Ildem (dit Nubar) et Fadime Çakil (dite Rosa). Nubar était actif dans la guérilla depuis 2009 et il était membre du comité central du TKP/ML. Rosa était une jeune militante de 24 ans devenue la plus jeune membre de la TIKKO en la rejoignant en 2013.