mardi 10 décembre 2019
mercredi 4 décembre 2019
dimanche 24 novembre 2019
jeudi 31 août 2017
La futilté de la réforme
Socialist
Standard, Numéro 2, Octobre 1904
Le
Parti Socialiste de Grande-Bretagne a souvent été demandé pourquoi
ils n'ont pas élaboré un programme de mesures pour la réparation
partielle de ces maux qui affectent le plus rapidement la position de
la classe ouvrière "Ne devrions-nous pas nous efforcer pour
pallier la misère actuelle"?
"Ne
devrions-nous pas chercher à favoriser les différences sectorielles
existants entre les capitalistes afin que nous puissions les utiliser
dans l'intérêt de la classe ouvrière"?"Ne devrions-nous
pas soutenir temporairement, ou former des alliances temporaires avec
d'autres partis politiques en travaillant pour des fins communes"?
Ces questions et d'autres de même importance que sont constamment
posée par des non-membres de notre parti. Nous proposons maintenant
de leur répondre.
La
base de la société moderne est économiquement, la prise en charge
par une partie de la communauté des moyens nécessaires pour la
production et la distribution des moyens de subsistance de
l'ensemble de la communauté c.à.d., la propriété par une classe
de toute la richesse de la société. En contrepartie, il y a la
vaste masse des gens qui ne possèdent que leur “ force de
travail”, leur pouvoir de travail.
Le
travailleur étant obligé de vendre se pouvoir de travail sur le
marché du travail, en échange de ses moyens de subsistance, a des
intérêts diamétralement opposés à ceux de l'employeur qui achète
son activité. Par conséquent, deux classes avec des intérêts
conflictuels, se rencontrant constamment sur le marché du travail,
doivent nécessairement s'engager dans une lutte dans laquelle chaque
combattant ne peut gagner que aux détriment de l'autre. Une telle
lutte entre les classes constitue une guerre des classes.
Sur
le plan économique, la classe ouvrière est impuissante tant que la
classe employeur possède le pouvoir politique. Par conséquent, la
lutte des classes doit se manifester comme une lutte politique pour
la suprématie des classes. La classe ouvrière ne peut que gagner
leur fins en prenant possession de la machine politique et en
l'utilisant pour gagner sa propre émancipation économique. Cela ne
peut se faire que par eux-mêmes et la lutte dans laquelle ils
doivent prendre part pour assurer c’est une guerre des classes - la
classe ouvrière contre la classe employeur.
La
base d'un Parti Socialiste dans n'importe quel pays doit donc être
une reconnaissance du fait que les intérêts matériels de la classe
ouvrière s'opposent totalement à ceux de la classe employeur, C'est
la reconnaissance de la guerre des classes. Toute parti qui déclare
qu'aucune guerre de classe n'existe pas se règle, en vertu de cette
déclaration hors cour comme un Parti Socialiste. Il est donc
nécessaire, en formant et en organisant un parti socialiste, d'avoir
une base de guerre des classes clairement définies et dans chaque
action du parti de toujours garder le caractère consciencieux de la
classe clairement à l'avant. Toute action tendant à obscurcir cette
position, toute position qui maintient la lutte des classes en
arrière-plan, est une trahison virtuelle des principes Socialistes,
servir uniquement à confondre les problèmes dans l'esprit des
travailleurs et à le rendre la plus difficile de comprendre leur
position de classe et les raisons pour cela. Et de voir la route qui
doit être suivie pour pouvoir atteindre leur émancipation, en
servant uniquement, en bref, à retarder le développement de leur
conscience de classe.
Toute
alliance, permanente ou temporaire, avec un parti qui ne reconnaît
pas la guerre des classes est donc hors de question. Car aucune
alliance de ce genre, qu'elle soit ouvertement avouée ou tacitement
comprise, rend moins claire l'opposition de classe qui existe entre
les différents partis politiques ? Comment pouvons-nous prétendre
être essentiellement distincts et, en fait, opposés diamétralement
à tous les autres partis politiques, Si nous pouvons trouver
suffisamment d'objets communs pour permettre un terrain d'entente
commun ? Nous pensons que l'enseignement de nos principes est entravé
par toute concession de ce genre aux partis de guerre anticlasse, et
est donc opposé aux vrais intérêts du Socialisme. Nous nous sommes
donc déclare dans l'hostilité envers tous les autres partis
politiques et ne pouvons rien avoir en commun avec eux.
Et
cela a été l'expérience des partis Socialistes d'autres pays.
Partout où ces partis ont maintenu une attitude d'hostilité ouverte
à tous les autres partis politiques, ils sont fortement organisés.
Chaque fois que l'une de ces parties, forte ou faible, a formé des
alliances temporaires, comme par exemple, en Belgique, avec le Parti
libéral, dans le but d'obtenir le suffrage universel, ils ont perdu
de la force et restent aussi éloignés de l'obtention de leurs
réformes souhaitées que jamais. Ainsi, notre première objection
est que cette action confond les problèmes et entrave notre succès.
Notre
prochaine objection réside dans le fait qu'une telle dépendence sûr
d'autres partis politiques pour leur assistance suppose le maintien
de la majorité de membres de nos organes législatifs qui ne sont
pas des représentants conscients de classe de la classe ouvrière.
Tant que cela reste le cas, la durée de la législature sera
contrôlée par les hommes de la classe moyenne, par les
capitalistes. Chaque législature contrôlée par le capital garantit
le contrôle des fonctions administratives et judiciaires par les
capitalistes.
Il
en résulte que toutes les mesures prises par le Parlement sont
exercées par ceux dont la position oblige à ce que ces dispositions
législatives soient fragmentaires et inefficaces. Ils s'efforceront
donc de réduire toute concession au point d'impuissance sauf dans
les cas où ils pensent maintenir leur pouvoir par des concessions
plus importantes. Dans ce dernier cas, ils savent qu'ils peuvent
dépendre de leur deuxième ligne de défense- l'administration de
ces lois qui obligeront les lois à rester une lettre morte.
Nous
n'avons qu'à étudier la législation de la dernière moitié du
Dix-neuvième siècle pour constater que chacune de ces phases de la
législation économique des partis de la classe moyenne existe
abondamment. Nous constatons que l'administration de la loi entre les
mains de la classe capitaliste sera exercée par eux de manière à
ne pas être dangereuse pour leurs propres intérêts de classe.
Tout
“Livre bleu” traitant avec toute phase de vie de la classe
ouvrière, montrera des cas innombrables de négligence du Conseil
d'administration local, ou des Conseils d'arrondissement, ou des
Conseils régionaux, en appliquant des lois déjà existantes. Les
lois sur le logement et les lois et actes de santé publique pour la
prévention des femmes qui retournent au travail trop tôt après
l'accouchement et les actes d'usine et d'atelier ne sont pas
efficacement exercés, alors que les pouvoirs conférés aux organes
directeurs ne sont presque jamais exercés. Les lois sur le logement
et les lois et actes de santé publique pour la prévention des
femmes qui retournent au travail trop tôt après l'accouchement et
les actes d'usine et d'atelier ne sont pas efficacement exercés,
alors que les pouvoirs conférés aux organes directeurs ne sont
presque jamais exercés. Ainsi, nous lisons en ce qui concerne la
pollution de l'atmosphère par la fumée, que :
"Il
y a des gens à Manchester qui polluent systématiquement l'air et
paient l'amende et le trouvant beaucoup moins cher de faire que de
mettre en place une nouvelle usine. Le procès de telles affaires
devant des bancs de magistrats composés de fabricants ou de leurs
amis crée une atmosphère de sympathie pour l'accusé et il a été
allégué que les magistrats qui avaient cherché à donner effet à
la loi ont rencontré l'indifférence et parfois l'opposition
positive de leurs collègues ".
Exactement
! Et ce n'est qu'un cas qui peut être cité parmi d'innombrables
autres qui se présentant à nous.
Nous
devons également souligner qu'il arrive parfois qu'une réforme
demandée par la classe ouvrière puisse leur être accordée sans
danger grave pour la classe capitaliste. Dans de tels cas, ils font
des concessions gracieuses et la classe ouvrière est généralement
appelée pour saluer le parti accordant une telle “concession”
comme leur plus vrai amis.
Un
autre cas est que parfois une mesure est adoptée qui tandis que
bénéficiant à certains travailleurs individuels s'avère
désastreuse pour une autre partie plus grande Tel était par exemple
la Loi sur l'indemnisation des travailleurs. Cette loi a été
adoptée pour bénéficier à ces travailleurs dans certaines
industries sélectionnées qui ont rencontré des accidents dans
l'exercice de leurs fonctions. Il faut remarquer que la Loi était à
nouveau le minimum de concession possible. Il a bénéficié aux
travailleurs qui suite à des rencontres avec des accidents qui les
ont handicapés, ont reçu une indemnisation alors que, avant
l’adoption de la Loi ils n'auraient obtenue rien. Mais alors qu'il
les bénéficiait, une plus grande partie de la classe ouvrière
était affectée à leur détriment. La classe employeur toujours
surveillée en ce qui concerne leurs intérêts de classe a
immédiatement prétendu que les vieillards qu'ils employaient, les
hommes à un certain âge, qui ont été rendues infructueuses par le
travail difficile auquel ils avaient été soumis, étaient
susceptibles d'avoir plus d'accidents que les hommes dans leur
virilité antérieure et que lorsqu'ils ont rencontré des accidents,
de tels accidents étaient plus susceptibles de s'avérer sérieux ou
mortels que s'ils étaient plus jeunes. Ces hommes étaient en
conséquence immédiatement déchargés. Et que s’est-il passé
depuis? Un comité sur laquelle était M. George N. Barnes de la
A.S.E, a signalé :
"En
ce qui concerne l'emploi de personnes âgées, infirmes ou mutilées,
des modifications devraient être apportées pour permettre à
l'employeur d'offrir du travail à ces personnes sans encourir de
risque indu de versement d'une indemnité".
Nous
sommes donc forcés de conclure que le fait d'essayer de sécurisér
des mesures pour réduire les maux de la société gouvernée par les
classes existante est inutile. Les hommes qui contrôlent le
mécanisme législatif, administratif et judiciaire de la communauté
peuvent toujours esquiver ces attaques partielles contre leur
position, ils peuvent toujours trouver des échappatoires pour
échapper à toute concession qui risque de compromettre leur
position. La seule chose qui permettra d'atténuer notre misère et
notre esclavage salarié est la propagation des principes du
Socialisme et la construction d'un parti socialiste conscient de la
classe, préparés à lutter le plus tôt possible, tous les pouvoirs
du gouvernement des mains de ceux qui les contrôlent actuellement.
Quand un parti socialiste fort se battait directement pour la
création d'un régime Socialiste et préparait ses progrès pour
obtenir tout avantage qui agira comme un nouveau terrain ventage dans
sa lutte supplémentaire organisée, alors les capitalistes ne seront
que trop empressés à offrir et à donner à chacun et à tous ces
palliatifs une concession aux forces Socialistes croissantes du pays.
Nous
devons donc reconnaître tout le temps qu'il est possible d'obtenir
un avantage réel pour les personnes lorsque les gens eux-mêmes
deviennent conscients de la classe, quand derrière les Socialistes
au Parlement et s
ûr
d'autres corps, il existe une phalange solide des hommes dans leur
connaissance du Socialisme et savent clairement que le seul moyen
d'assurer le Commonwealth Socialiste du futur ne dépend que des
efforts d'eux-mêmes et ceux qui ont les même opinions conscientes
de classe. Par conséquent, nous n'avons pas de programme palliatif.
Le seul palliatif que nous obtiendrons à jamais est la société
Socialiste du futur gagnée en luttant sans compromis en tout temps
et en toute saison.
Libellés :
1904,
Parti Socialiste de Grande-Bretagne,
réformisme
mercredi 10 décembre 2014
William Morris en français
Voici une liste des textes du socialiste anglais, William Morris, en français disponibles dans l'Internet:
http://www.marxists.org/francais/morris/index.htm:
"L'art en ploutocratie" (1883).
"La vie ou la mort de l'art" (1884).
"Comment nous vivons et comment nous pouvons vivre" (1884).
"Manifeste de la Socialist League" (1885).
"Où en sommes-nous?" (1890).
"Comment je suis devenu socialiste" (1894).
Tous sont bons.
En plus (mais pas dans l'Internet):
Morris, William. «Comment nous Vivons; Comment nous Pourrions Vivre.» Londres, 1884. Réimprimé et traduit en art d' Elite. Paris: Editions Hermann, 1985. 119-144.
Morris, William "The Society of the Future." Trans. Olivier Barancy. "La Société de l'Avenir." L' Âge de L' Ersatz. Paris: Éditions de L' Encyclopédie des Nuisances, 1996. 59-81.
vendredi 15 août 2014
La guerre et l’orientation socialiste (1914)
Texte adopté par le Parti socialiste de Grande-Bretagne le 25 août 1914, traduit en français par Critique sociale:
« Attendu que les
capitalistes d’Europe s’affrontent à propos du contrôle des routes
commerciales et des marchés mondiaux, et s’efforcent d’exploiter
l’ignorance politique et les passions aveugles de la classe travailleuse
de leurs pays respectifs afin de faire prendre les armes aux dits
travailleurs, alors qu’il ne s’agit que des affaires de leurs maîtres ;
Attendu que, en outre,
les pseudo-socialistes et « dirigeants » travaillistes de ce pays, de
même que leurs semblables du continent, ont de nouveau trahi
l’orientation de classe des travailleurs2,
que ce soit par leur ignorance de cette position, par leur lâcheté ou
pire, et qu’ils apportent leur soutien à la classe dirigeante dans
l’utilisation de cette querelle de brigands afin de troubler l’esprit
des travailleurs et de détourner leur attention de la lutte de classe ;
Le Parti socialiste de Grande-Bretagne réaffirme l’orientation socialiste, qui est la suivante :
La société actuelle
est basée sur la propriété des moyens d’existence par la classe
capitaliste ou classe dirigeante, et par conséquent sur l’esclavage de
la classe travailleuse, dont le travail est seul à produire de la
richesse.
Dans cette société, par conséquent, il y a des intérêts antagonistes qui se manifestent sous la forme d’une guerre de classes, entre ceux qui possèdent mais ne produisent pas et ceux qui produisent mais ne possèdent pas.
L’appareil
gouvernemental, incluant les forces armées de la nation, n’existe que
pour maintenir le monopole de la classe capitaliste sur les richesses
volées aux travailleurs.
Ces forces armées,
par conséquent, ne sont mises en mouvement que dans l’intérêt de la
classe qui les contrôle – la classe dirigeante –, et puisque l’intérêt
des travailleurs n’est pas dans la lutte pour des marchés où leurs
maîtres disposent de la richesse qu’ils ont volé aux travailleurs, mais
dans la lutte pour mettre fin à ce système dans lequel ils sont volés,
ils ne sont pas concernés par l’actuelle guerre européenne, qui est déjà
connue comme la guerre du commerce (« the business war »), puisque c’est l’intérêt de leurs maîtres qui est en jeu, et non le leur.
Le Parti socialiste
de Grande-Bretagne s’engage à ce que cet enjeu reste clair, en mettant
l’accent sur la lutte des classes, et tout en exprimant son horreur de
cette manifestation de la nature cruelle, sordide et mercenaire de la
classe capitaliste internationale, et tout en déclarant que rien n’est
en jeu qui justifierait que soit versée une seule goutte de sang des
travailleurs, proteste catégoriquement contre ce massacre brutal et
sanglant subi par nos frères de ce pays et des autres, qui sont utilisés
comme chair à canon au front pendant que la souffrance et la faim sont
le lot de leurs camarades à l’arrière.
N’ayant nulle
querelle avec la classe travailleuse d’aucun pays, nous étendons à nos
camarades travailleurs de tous les pays l’expression de notre bonne
volonté et de notre fraternité socialiste, et nous nous engageons à
travailler au renversement du capitalisme et au triomphe du socialisme.
Le monde aux travailleurs ! »
samedi 3 mai 2014
Lénine, théoricien du nationalisme
Traduction d’un article publié dans le Socialist standard en mai 1998.
La
notion de Lénine: « l’impérialisme est le stade suprême du capitalisme
», suppose qu’une nation en exploite une autre, et que cela nécessite
donc un mouvement de « libération nationale » pour la nation, qui conduit la classe ouvrière de deux pays différents à s’égorger. Mais la classe ouvrière n’a pas de nation, elle n’a qu’un monde à gagner.
Nous
savons qu’historiquement, à moins qu’une classe particulière monopolise
les moyens de production et de distribution et force le reste de la
population à vendre sa force de travail, il n’est pas de production
capitaliste possible. La propriété privée est monopole. Couplée
avec la division du travail, elle est la base de la production des
produits de base avec l’échange , l’argent , le marché , etc.
Mais le monopole pour Lénine n’était pas le monopole de classe, mais la simple concentration et centralisation du capital. Selon
Marx, l’existence même de la société capitaliste implique à la fois le
monopole ( en ce sens ) et la concurrence, ce qui annule la supposition
de Lénine pour qui ce monopole est seulement une fonction de "
l’impérialisme " :
« Dans la vie économique de l’époque actuelle, vous trouverez non seulement la concurrence et le monopole mais aussi leur synthèse, qui n’est pas une formule mais un mouvement. Le monopole produit la concurrence, la concurrence produit le monopole » (Lettre à Annekov , 28 décembre 1846).
La nature même du capital reste toujours la même – production pour le profit, part impayée de la force de travail. La caractéristique de la production capitaliste , c’est qu’elle est basé sur le travail salarié. Les salaires supposent le capital et vice versa. Ici aussi, Lénine ne comprend pas pourquoi différents niveaux de salaires existent dans différents pays. Selon
lui, les salaires sont plus élevés dans les pays impérialistes parce
que les capitalistes y soudoient leurs travailleurs sur les superprofits
qu’ils tirent de l’exploitation des pays dominés.
Marx avait une tout autre explication des raisons pour lesquelles les salaires sont plus élevés dans ces pays. La productivité et le taux d’exploitation (ratio payé pour le travail non rémunéré ) y étaient plus élevés:
« Plus un pays est productif par rapport à un autre sur le marché mondial, et plus les salaires comparés aux autres pays y seront élevés. Ce n’est pas seulement le salaire nominal, mais aussi le salaire réel, qui est en Angleterre plus élevé que sur le continent. L’ouvrier mange davantage de viande, satisfait davantage ses besoins. Mais cela ne vaut pas pour l’ouvrier agricole, seulement pour l’ouvrier de manufacture. Mais il n’est pas plus élevé en proportion de la productivité des ouvriers anglais [que les salaires versés dans d'autres pays] » ( Théories sur la plus-value) .
Une baisse du taux de salaire ne rend pas un pays capitaliste inférieur à un autre :
« Les divers États des divers pays civilisés, nonobstant la multiple diversité de leurs formes, ont tous ceci de commun qu’ils reposent sur le terrain de la société bourgeoise moderne, plus ou moins développée au point de vue capitaliste. ( Critique du programme de Gotha , 1875) .
Pour
être capitaliste , un pays ne doit pas être comme industriellement et
commercialement développé comme les États-Unis, la Grande-Bretagne ou
l’Allemagne. Il
n’est pas nécessaire que chaque district de chaque pays capitaliste
soit aussi développé que la Ruhr en Allemagne ou Sheffield et Birmingham
en Angleterre. La
condition de base est que le système de production du pays soit sur une
base capitaliste, c’est à dire se fonde sur les employeurs et les
employés. Un
pays peut être fortement industrialisé ou avec une agriculture
développée, principalement fournisseur de matières premières pour
l’industrie ou autre. Cela se produit en raison de la division du travail entre les différents pays capitalistes . Donc, une «nation» ne peut pas exploiter une autre «nation». Les travailleurs, partout dans le monde, sont exploitées par la classe capitaliste mondiale.
L’absurdité
de la théorie de Lénine peut être prouvée par un exemple vivant de la
vie d’un travailleur de notre sous-continent indien. Supposons qu’il ait 70 ans et soit maintenant un citoyen du Bangladesh. Il était un sujet du Pakistan et avant cela de l’Empire britannique. Selon la théorie de Lénine, il a été dominé par les « impérialistes britanniques » jusqu’en 1947 , puis par les « impérialistes » pakistanais jusqu’à 1972. Maintenant par qui ? Pourtant,
tout au long de ces années, il est resté un esclave du salariat, non
libre , mais ses maîtres et la nationalité ont changé. C’est le ridicule de la théorie de Lénine.
La
théorie de l’impérialisme de Lénine ne saisit pas la nature mondiale de
la société capitaliste en opposant la classe ouvrière des pays
sous-développés à celle des pays développés. Elle
conduit à défendre l’intérêt national sur les intérêts de classe, ce
qui est préjudiciable à l’intérêt de la classe ouvrière mondiale et leur
émancipation.
Il est maintenant clair que le capitalisme est un phénomène universel et cosmopolite, donc la classe ouvrière aussi. La classe ouvrière ne peut pas s’émanciper au niveau national.
Marx , dans son adresse inaugurale de l’Association internationale des travailleurs en 1864, a dénoncé « une
politique étrangère, qui poursuit des desseins criminels, met en jeu
les préjugés nationaux et fait couler dans des guerres de piraterie le
sang et dilapide le bien du peuple ». Mais
c’est précisément ce que Lénine et ses héritiers ont pratiqué en URSS,
Europe de l’Est, Chine, Cuba, etc. à partir de 1917. De nombreux traités, guerres et proclamations des États dits socialistes en témoignent.
Que
« l’émancipation du travail, n’étant un problème ni local ni national,
mais social, embrasse tous les pays dans lesquels existe la société
moderne et nécessite, pour sa solution, le concours théorique et
pratique des pays les plus avancés » ( Statuts de l’ AIT ) devrait être le principe directeur de la classe ouvrière mondiale.
Inscription à :
Articles (Atom)