Pourquoi Kamala Harris?

La nomination de Kamal Harris comme candidate du Parti Democrate (“D” majuscule) à la vice-presidence avec Joe Biden a donne lieu à beaucoup de sornettes dans les media francais, et francophones, comme on pouvait s’y attendre. Bien sur tout ceci importe car il y a de bonnes chance que Kamala se retrouve présidente, peut-être même très vite.

Etant donnés l’âge de Biden et son état de sénilité, il n’est pas impossible qu’elle devienne tôt Président des EU par remplacement constitutionel. Ceci, à moins que ceux-la mêmes qui ont choisi Kamala comme V.P. à rideaux tirés changent de cheval et inventent aussi un stratagème constitutionel pour mettre en oeuvre le remplacement du vieux Biden. Il y a même certains (dont je ne suis pas) qui parient que Biden ne sera jamais le candidat Democrate venu le temps des élections, qu’il sera remplacé par Kamala avant les élections.

D’abord, des clarifications sur l’ascendance familiale de Kamlal Harris qui ne sont pas superflues vu que le Parti Democrate est enfoncé jusqu’au cou dans la politique communautariste. Elle est la fille de deux immigrants. Sa mère était une Indienne de haute caste du sud de l’Inde. Son père vient de la Jamaique. Selon lui-même, il descend à la fois d’esclaves et de propriétaires d’esclaves. (Il s’agit d’une situation commune, aux EU, comme dans les Antilles anglaises. On saurait qu’elle est commune aussi dans les Antille françaises si on se donnait la peine de chercher un peu.)

Les EU sont un des ces pays possèdant une bourgeoisie issue directement de l’immigration. (J’en fait moi-même partie, sur un plan assez mineur, à vrai dire.) On n’est pas obligé d’entrer dans la société américaine par le bas. Aujourd’hui même, des milliers de citoyens de l’Inde arrivent nantis de bons diplômes. Ils acquièrent un enseignement supplémentaire sur place. Ceux qui s’arrangent pour rester se retrouvent quelquefois millionaires en dix ans. Il se marient le plus souvent entre eux, ce qui accélère encore l’ascenceur économique de leur mobilité sociale. En tous cas, le père de Kamala était professeur d’économie a Stanford et sa mère, chercheuse à l’université de Californie/ Berkeley, possèdait aussi un doctorat. La petite Kamala n’a donc pas été élevéee dans le dénuement. Grandissant dans la très éclairée région immédiate de San Francisco , dans les années 70/80, elle n’a surement pas beaucoup d’expérience personelle du racisme non plus .

Le fait qu’elle se présente comme un candidate Noire pose problème à beaucoup de francophones. C’est que la classification raciale aux EU est avant tout une question sociologique plutot que génétique. Depuis longtemps, elle dépent en partie des choix identitaires que font les personnes elles-mêmes. Personne ne châtie ceux qui se presentent comme blancs même s’ils ont 50% de sang africain sub-saharien. De même, il faudrait un état de fraude charactérisée pour que des porte-paroles Noirs dénoncent la négritude de n’importe qui possèdant un grand-père ou un arrière-grand-père Noir, ou même un seul arrière-arrière-grand-père. Il vaut quand meme mieux, cependant, posséder des traits visibles d’origine africaine sub-saharienne, sur la tête ou les lèvres, si la teinte de peau fait défaut.

Le père de Kamala, né à la Jamaique, possède sans aucun doute des ancêtres Africains . Et il semble que très tôt, Kamala ait fait le choix de devenir membre de l’élite politique Noire de la région de San Francisco. Elle aura delibérément opté pour l’afroamericanité. Elle a donc fait ses premières études universitaires à Howard University à des milliers de kilomètres de chez elle. Howard est difficile a expliquer. C’est une université fondée et financée directement par le gouvernement fédéral apres la Guerre Civile pour donner un débouché universitaire spécifiquement aux Noirs, dont les esclaves affranchis de l’époque. Incidemment, cette origine ne signifie nullement que Howard pratique la ségrégation raciale. Les blancs y sont facilement admis; ils l’ont toujours été.

En faisant ce choix, Kamal a expressément endossé une identité publique d’Africaine-Americaine et elle s’est plongée dans une culture ethnique qu’elle connaissait peut-être mal, ou même, pas du tout. Plus tard, Kamala a fait son droit a l’Universite de Californie/Berkeley, une école bien estimée régionalement, et aussi connue sur le plan national, et surtout, surtout, la pépinière presque’obligatoire du personnel politique de la Californie-Nord (qui comporte entre autres, San Francisco, et Silicone Valley). Comme on le sait, la grande majorité des politiciens américains possède une formation juridique.

Apres avoir echoué une première fois a l’examen qui ouvre l’inscription au Barreau, elle a réussi et elle est immédiatement entrée en politique, de manière tout ce qu’il ya de plus conventionnelle. Elle s’est arrangée pour être recrutée comme assistant-procureur de base; puis elle a été élue procureur en chef dans la circonscription de San Francisco en 2004.

Les mauvaises langues prétendent que le fait qu’elle ait été la maîtresse de Willie Brown, de 37 ans son ainé, n’aura pas nuit à sa capacité d’obtenir le support des notables Démocrates de la région. Willie Brown est l’ancien président de l’assemblée legislative de l’Etat de Californie et aussi, ancien maire de San Francisco. C’est un politicien professionel habile, un Démocrate un peut filou (mais pas trop), bien aimé de tous dans ces deux rôles (y compris de moi-même qui l’ai rencontré une fois). Mr Brown est Noir. A propos, à mon avis, les mauvaises langues ont bien raison.

Kamala est devenue procureur général du grand état de Californie en 2014 dans une élection peu disputée puisque le Parti Républicain, (mon propre parti) y est moribond depuis plusieurs années. Ce nouveau poste lui a procuré instantanément et automatiquement une notoriété qui lui manquait au niveau de l’ensemble de l’état de Californie (pop. 39 millions). En 2016, elle était élue la seconde des deux Senateurs de Californie au parlement fédéral donc, l’une de cent Senateurs nationaux. Elle avait triomphé contre un fauteuil vide car, aussi incroyable que cela paraisse, aucun Républicain ne s’était présenté contre elle! Après trois ans et demi au Senat, Kamal ne s’est illustrée par…rien. Elle y a bien fait son petit boulot au jour-le-jour mais n’est à l’origine, meme partielle, d’aucune législation importante.

Dans ses plusieurs carrières de procureur, Kamela Harris avait plus brillé par ses discours, et par ses vannes, et par ses initiative politiques que par ses chiffres de rendement conventionnels. Dans ses divers postes de procureur, elle a produit un faible taux de condamnations, l’aune de performance normale de ce métier. Elle a pourtan la réputation de s’attaquer a des proies faciles. Ainsi, par exemple, elle a mis a l’ombre des centaines de personnes coupables d’avoir …fumé de la cannabis (pas traffiqué de la cannabis). Ceci, à une époque où tout le monde savait très bien que la Californie était sur le point de légaliser cette pratique fort commune. Et puis, en fin de compte, qui donc est assez vulnérable pour se faire prendre et se retrouver sans défense devant ce chef d’accusation mineur, légalement valide mais pratiquement et moralement bidon? Les jeunes Noirs de sexe masculin, bien sur. Kamal a été entendue plaisantant sur la possibilité de jetter en prison les parents d’enfants récidivistes d’école buissonière. (Je ne sais pas si elle l’a fait.) Kamala Harris a aussi plusieurs fois demontré en public sa mechanceté hors du commun. Elle l’a fait, en particulier, à l’égard de Joe Biden à l’occasion de la primaire présidentielle Démocrate auquelle elle avait brièvement participé (et dont elle s’était retirée rapidement faute d’avoir suscité assez d’enthousiasme).

Q’apporte donc Kamala à la campaigne de Biden? Le plus important est ce qu’elle n’apporte pas. Elle n’apporte surtout pas le vote Noir, acquis depuis longtemps à Biden. D’ailleurs, les électeurs Noirs qui apprécient Kamala sont relativement peu nombreux selon un sondage récent. Elle n’apporte pas non plus le grand état de Californie (ou je vis), perdu d’avance par Trump et par les Républicains en général. On peut donc se demander: pourquoi Kamala?

Kamala Harris est-elle une femme d’extrême-gauche?

Cela dépend.

Kamala Harris est-elle un femme de gauche?

Cela dépend.

Kamal Harris est-elle une centriste?

Cela dépend.

Possède t’elle du talent pour la collecte de fonds?

Oui, oui, absolument.

Kamal Harris est une femme vigoureuse, d’apparence agréeable, toujours bien attifée, coiffée et maquillée (important pour l’électorat féminin), une femme qui s’exprime bien sur tout, et aussi sur rien, un femme politiquement correcte (doublement correcte) sur le plan ethnique, enfin, a peu près, (comme Barak Obama, d’ailleurs). En même temps, c’est une femme capable de mordre férocement

Kamala est un vase à la fois très présentable et vide qu’on remplira du contenu idoine le moment venu, un bon choix sur le plan de la flexibilité, idéologique et autre. Elle sera bien utile a ses capi quoiqu’il arrive dans les mois qui viennent à un Parti Démocrate aujourd’hui en pleine dérive. En effet, personne ne sait trop comment se recomposera le coctèle de son électorat centriste traditionnel (y compris, le gros de l’électorat Noir), de sa forte minorité Sanderista, style- ancien PSU , et de sa frange d’émeutiers enragés dont personne ne connait vraiment ni le nombre ni l’influence, même approximativement.

Nightcap

  1. On the “Muslim Game of Thrones” series Atif Baloch, DW
  2. Why secession, separatism, and disunion are the most American of values Rebecca Onion, Slate
  3. A history of America’s exceptional idea Jonathan Leaf, Modern Age
  4. Populism is a feature of globalization, not a bug Angelos Chryssogelos, Noema

Nightcap

  1. What does dystopia look like in China? Joel Kotkin, Quillette
  2. Pirates versus the East India Company Howard Schneider, National Review
  3. The other Austrian School of Economics John King, Jacobin
  4. The flowers blooming in the dark Ian Johnson, ChinaFile

Nightcap

  1. Old Vienna’s cosmopolitanism, Nazi looting, and famous paintings in museums John Geddes, Maclean’s

Nightcap

  1. This new Southern gothic film looks good Yohana Desta, Vanity Fair
  2. Could giving kids a pill boost their income years later? Nurith Aizenman, Goats and Soda
  3. The last communist to challenge Stalin to his face Pietro Basso (interview), Jacobin
  4. Some new insights into the Hong Kong clampdown Helen Davidson, Guardian

Nightcap

  1. More talk of civilization-states Nick Nielsen, Grand Strategy Annex
  2. World-state formation Christopher Chase-Dunn, PGQ
  3. Responsibility, generality, and natural liberty James Buchanan, Cato Unbound
  4. No cheers for Kamala Harris Irfan Khawaja, Policy of Truth

Nightcap

  1. How Aztecs told history Camilla Townsend, Aeon
  2. What’s conservative about the NeverTrumpers? Ross Douthat, NY Times
  3. A policy failure Chris Dillow, Stumbling & Mumbling
  4. A vicious race war Kenan Malik, Guardian

Nightcap

  1. South Korea’s racism problem Tae-jun Kang, Diplomat
  2. The bullets and the battle: a dialogue Irfan Khawaja, Policy of Truth
  3. The nation-state and astropolitics Nick Nielsen, The View from Oregon
  4. Cancel culture and conservative glass houses Shikha Dalmia, Week

Nightcap

  1. Democracy in Puerto Rico
  2. Sweden, the lockdowns, and the rest of Europe Scott Sumner, EconLog
  3. A new history of the Vikings Tom Shippey, London Review of Books
  4. Musings on the future of remote work Robin Hanson, Overcoming Bias

Nightcap

  1. The Left is hardly enamored with John Roberts Lithwick & Stern, Slate
  2. Not all the facts fit the anti-colonialist narrative Remi Adekoya, UnHerd
  3. Facing up to Woodrow Wilson’s true legacy Adekeye Adebajo, TLS
  4. American racism and India’s caste system Sunil Khilnani, New Yorker

Nightcap

  1. Dystopian films and Covid-19 Gavin Jacobson, New Statesman
  2. The weaknesses of capitalism Arnold Kling, askblog
  3. How Native Americans became foreigners Sonia Hernandez, H-Borderlands
  4. In praise of the 16th and 17th Amendments McGinnis & Rappaport, L&L

The Non-Partisan Movement We Need: Anti-Authoritarianism

Political/ideological debates have a lot of moving parts, and there are a lot of timely issues to address. Given the marginal impact of anything we do in this sphere (e.g. voting, sharing a blog post on Twitter, or being a solitary voter in a vast sea of the entire 6200 people in this country), it’s only natural that we have to economize on information and argument and that results. We can’t help but deplete the intellectual commons.

What are some low cost ways to improve the quality?

  1. Value Intellectual humility.
  2. Devalue the sort of behavior that makes things worse.

It bears repeating: value intellectual humility. It’s not easy. I’m as drawn the confident claims as you are. I’ve got a lot of smart people in my bubble and when they boldly declare something, I tend to believe them. But the “I honestly don’t know” posts deserve more attention and are less likely to get it. Let’s adjust in that direction. I’ll try to write more about things I don’t know about in the future (although I don’t know what that’s going to look like).

It’s a statistical impossibility that, of all of the people burned at the stake for heresy or witchcraft or whatever, nobody deserved some punishment received in an unfair process. Don’t get me wrong, witch hunts are a bad thing in general, but we can’t discount them as entirely (maybe just 99.9%) unjustified. But cancel culture is, like good old fashioned witch hunts is doing a lot of harm to the intellectual commons. I’m they catch more bad guys than 17th century Puritans, but lets not leave cancellations up to Twitter mobs. Particularly when it comes to cancelling ideas.

Bad ideas don’t need to be cancelled. They need to be crushed under good ideas.

Far be it from me to peddle unreplicated psychological research (confirmation bias alert!), but I tend to believe that there’s something to the claim that the extreme poles of the ideological landscape exhibit some unsettling traits: narrow-mindedness, authoritarianism, and apparently Machiavellianism, narcissism, and psychopathy.

“Narcissistic psychopath” is not a label I’d like to see bandied about because it’s just too close to ad hominum. But “authoritarian” is a term I’d like to see more widely used as a pejorative, regardless of the position taken by would be authoritarians.

Let’s quit with the shouting, cancelling, flag waving, and blindly taking reactionary positions. Invite debate, and invite holding people accountable. But letting Twitter be the last word is as absurd as letting Helen Lovejoy-esque moral scolding decide how things should be.

But then again, maybe I’m wrong.

Nightcap

  1. The indispensability of unilateral coercion Billy Christmas, 200-Proof Liberals
  2. The grim logic of urban politics and the genius of federalism John McGinnis, Law & Liberty
  3. The emerging war on thrift Scott Sumner, EconLog
  4. Good piece on Israel’s ongoing “black flag” protests Michael Koplow, Ottomans & Zionists

Nightcap

  1. How black-owned banks redefined risk in America Johnny Fulfer, Economic Historian
  2. Consistency: What everyone needs to know Irfan Khawaja, Policy of Truth
  3. Mao’s secret factories in Cold War China Lorenz M. Lüthi, War on the Rocks
  4. The irresistible rise of of the civilization-state Aris Roussinos, UnHerd

Nightcap

  1. Islamic State, Facebook, and vigilante archaeologists Jenna Scatena, Atlantic
  2. Hoffer-esque essay on totalitarianism. Refreshing. Brent Holley, Quillette
  3. The STEM cycle Nick Nielsen, Grand Strategy Annex
  4. Vietnam and America’s Indo-Pacific narrative Derek Grossman, Diplomat