La Poste

 
Après plus de 3 mois de paralysie très importante due à la crise du Covid-19, l’heure est à la reprise de l’activité à la Poste de Boulogne-Billancourt, le plus gros bureau de distribution du courrier des Hauts-de-Seine.
 
La direction de La Poste n’a pas traîné pour tirer profit de la crise sanitaire. Le 11 mai, elle sortait de son chapeau ni plus ni moins que la plus grande réorganisation de l’histoire du secteur du courrier (à terme, la distribution du courrier en cinq jours sur sept).
Le 8 juin, le corps de Dicky Lisca, était retrouvé sans vie. Ce postier de 34 ans s'était donné la mort pendant le week-end. Il était en arrêt de travail, à cause d'une sanction disciplinaire prononcée contre lui.
Philippe Wahl n’a cessé de le déclamer sur tous les tons : la crise sanitaire offre de « formidables opportunités » de marchés. Mais le cynisme du PDG de La Poste ne se limite pas à cet aspect.
Le 11 mai, date du « déconfinement patronal », n’a pas vraiment été synonyme de « reprise » à La Poste, dans la mesure où les activités n’ont jamais cessé, même si la voilure a été réduite, en grande partie grâce à la combativité des postierEs.
Le PDG de La Poste, Philippe Wahl, a été interviewé par Léa Salamé sur France Inter jeudi 23 avril. Au cours de ces dix minutes d’entretien, les termes « service public » ou « missions de service public » concernant La Poste ont été prononcés sept fois !
On le sait, la réouverture des écoles le 11 mai, organisée en dépit de la situation sanitaire, répond en réalité aux desiderata du patronat. Les dirigeants de La Poste sont dans les starting-blocks.
L’image est frappante : des files d’attente, dans les quartiers populaires, dignes des pays du bloc de l’Est au temps du stalinisme. L’accueil des personnes touchant les allocations sociales (RSA, CAF…) mis en place par La Poste a été tout simplement indigne.
Dès le début de la pandémie, nous avons été nombreux à exiger la mise en place d’un plan d’urgence pour protéger tout le personnel, à commencer par un arbitrage des activités vitales de celles qui ne le sont pas, pour na pas que les soignantEs aient à arbitrer sur les vies à sauver.
Les mobilisations de postierEs sur tout le territoire (droits de retrait massifs) et l’assignation en justice de la fédération SUD PTT avaient forcé l’entreprise à prendre certaines mesures, dont la diminution du temps de travail, à trois jours, à la distribution (du mercredi au vendredi)

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