Les transferts ratés de Rabah MADJER

L’histoire des transferts ratés de Rabah MAJDER c’est une véritable saga à la Lelouch comme dirait Patrick Timsit. L’idée d’en faire un sujet m’est revenu en voyant l’album de la saison 1987-88 et la page du FC Porto, l’international algérien se trouve en dernière position et surtout n’a pas le même maillot que ses coéquipiers. La photo de Madjer ci-contre, laisse même penser qu’elle a été prise plus tard que celle officielle du début de saison. Ce qui serait assez logique vu comment l’après victoire en coupe d’Europe des Clubs Champions a été chaotique pour le génial buteur du talon. Tout commence vous vous en doutez au lendemain de ce triomphe sur le Bayern de Munich à Vienne où Rabah MADJER, homme du match, devient une star planétaire avec sa géniale talonnade (voir le sujet : Les trésors dela D2 : Rabah MADJER). Dans une interview à France Football au lendemain de la victoire de Vienne (n°2147 du 2 juin 1987) le titre ne laisse aucune place à l’ambiguïté . Madjer : « Je vais quitter Porto ». Dans cette interview l’algérien revient d’abord sur sa finale, avec une analyse intéressante. Pour rappel les portugais étaient menés 1-0 après 25 minutes face au grand favori de la finale et pourtant en seconde mi-temps, les hommes d’Arthur Jorge ont changé de tactique pour renverser le match et l’emporter 2 à 1 dans les dernières minutes. Voici les explications tactiques de Madjer : « En première mi-temps ; il était prévu d’évoluer avec deux attaquants, Paulo Futre et moi-même. Or finalement au cours de cette première période, j’ai d’avantage évolué comme cinquième milieu de terrain, venant, à l’occasion, récupérer des ballons en défense. Mais en seconde période j’ai réellement tenu le rôle de numéro 10 et cela a tout changé. Juary est rentré et nous avons évolué avec deux attaquants (Futre et Juary) et dès lors nous nous sommes procurer pas mal d’occasions ». Puis il enchaîne sur les deux actions décisives avec une anecdote peu connue sur le but de la victoire : « Sur le premier but, après la percée de Juary, je me trouve dos au but. Je me dis alors que si je me retourne, le défenseur allemand va me piquer le ballon. Je décide donc de tenter la talonnade. Tu connais la suite... 

Après ce premier but je me suis jeté par terre, pris par l’émotion. Aussitôt, les copains se sont jetés sur moi. J’ai alors été pris de crampes. Je suis allé me faire soigner sur le bord du terrain. Au moment où l’arbitre m’a autorisé à rentrer sur la pelouse, notre arrière central, Celso, m’a adressé une longue balle. Puis j’ai centré pour Juary qui a marqué au second poteau ».
Rabah Madjer se faisant soigner juste avant le but de la victoire à la 87ème minute
Voilà pour l’histoire et la postérité mais rapidement l’interview se conclue sur le futur de l’international algérien. Extrait :
  •           Parlons un peu de ton avenir. Seras-tu encore à Porto l’an prochain ?
  •  Non c’est une certitude ! Malgré tout l’amour que j’ai pour ce pays et le peuple portugais, j’ai envie de changer d’air, de voir quelque chose de différent. J’ai passé deux ans ici. Pour moi cela suffit car j’ai le goût du risque...
  •           Ta future destination ?
  •      Je t’assure que je n’ai pour l’heure aucune proposition concrète. Je peux aller en Italie, en Espagne ou même en France.
Et plus de nouvelles jusqu’à l’automne 1987 où Rabah MADJER malgré ses certitudes post finale, a bien repris la saison avec le FC Porto jusqu’à ce scoop en une de France Football (n°2169 du 3 novembre 1987) où Madjer lui-même annonce qu’il n’a ni signé en Italie ou en Espagne mais bel et bien au Bayern de Munich où il évoluera dès la saison suivante.
L’interview est sur trois pages et quelques jours plus tard, le scoop livré à France Football prend plus d’épaisseur quand Rabah Madjer pose avec le maillot bavarois :
Mais rebondissement, les dirigeants de Porto ne valident pas ce transfert sans que l’on sache à l’époque les raisons alors que le joueur lui certifie avoir signé un contrat. On y voit un peu plus clair à la fin de la saison, en mai 1988 avec un nouvel épisode de la saga de ses transferts ratés. Toujours dans France Football (n° 2199 31 mai 1988) l’algérien déclare qu’il évoluera la saison prochaine à l’Inter de Milan. C’est fait à 95% selon lui !Voici l’interview dans son intégralité où l’algérien revient également sur l’épisode avorté du Bayern sans toutefois être très éloquent. Son explication qu’il avait promis aux dirigeants portugais de ne pas signer de contrat au Bayern la saison suivante (saison 1988-89 où Madjer est libre de tout contrat) sous prétexte que les dirigeants portugais étaient en froid avec leurs homologues allemands fait un peu candide dans un milieu où l’argent fait foi.
Donc ce sera finalement l’Inter de Milan et là aussi Rabah Madjer officialise sa venue en prenant à nouveau la pause sous sa future tunique nerazzuri
Mais vous connaissez la carrière de Madjer et il n’a pas plus évolué en Italie qu’en Allemagne alors que s’est t’il passé ? La réponse on l’aura au crépuscule de sa carrière où toujours pour France Football il revient sur sa carrière dans le n°2291 du 6 mars 1990. Avant la future Coupe d’Afrique des Nations (qu’il remportera avec les Fennecs) Madjer explique sa lassitude et sa volonté d’arrêter après la CAN. Dans un premier temps il annonce arrêter avec la sélection algérienne mais également de trouver un denier challenge en club où il estime qu’il lui reste encore trois saisons à faire en pro. Mais une nouvelle fois il annoncera cette saison à Porto sera la dernière et pourtant ; pourtant comme le chantait Aznave... Voici l’extrait de l’interview où Madjer laisser planer son spleen :
  •  A Porto, on dit pourtant que vous êtes le joueur le mieux payé. C’est une motivation, non ?
  •  Je n’aime pas parler d’argent. Il n’y a pas un professionnel qui en discutera avec vous. C’est comme ça, voilà tout. Tout ce que je peux vous dire, c’est que l’argent actuellement n’entre pas en jeu. 
  •           Alors...
  •           A Porto j’étouffe. 
  •           C’est votre sixième saison dans le club portugais. C’est encore un signe de fidélité.
  •           Non, j’étouffe vraiment. Six ans c’est trop. Et puis je ne m’amuse plus.
Les interviews se suivent et se ressemblent, toujours la même rengaine, Madjer étouffe à Porto et c’est sa dernière saison. Finalement il rempilera une saison de plus (sa dernière à porto en 1990-91) avant de finir sa carrière au Qatar après une saison seulement (1991-92). Mais que s’est-il réellement passé entre lui et le Bayern de Munich ainsi qu’avec l’Inter de Milan ?
  •           Ce n’est pas la première fois que vous rencontrez des problèmes à Porto ?
  •           Non effectivement. Il y a eu d’autres petits trucs. 
  •           Par exemple...
  •           Faut-il en parler ? C’est le passé...
  •           Les gens sont curieux. 
  •           Je n’oublie pas qu’on a brisé mon rêve. Tout cela pour des détails. 
  •           C’est-à-dire…
  •         Et bien ! J’aurais dû jouer au Bayern de Munich. Le problème c’est que les dirigeants allemands m’avaient contacté personnellement. Bien qu’une clause de mon contrat m’autorisait à partir. La direction de Porto, se croyant flouée, s’est opposée à mon transfert. 
  •           Mais vous aviez aussi l’Inter de Milan.
  •        C’était en 1988 à la même époque. Porto, Milan, le Bayern et moi-même nous sommes assis autour d’une table. Le contrat avec les alleamdns a été cassé. L’acocrd donné à l’Inter.
  •           Et vous n’y êtes pas allé ?
  •        J’ai été victime d’une déchirure à la cuiss. M. Pellegrini, le président, a décidé de me faire passer toute une série de tests. Je me souviens d’être parti à Bâle en avion privé avec le médecin du club transalpin. Echographie, auscultation, scanner, on m’a tout fait.
  •           Et à l’arrivée ? 
  •       Personne à Milan n’osait aborder le problème. Tout le monde était gêné. Finalement j’ai rencontré le président. Il m’a proposé un contrat d’un saison. Il voulait me payer au match. Ridicule. J’ai refusé. 
Ce dernier argument peut tout de même laisser perplexe. Si en 1990 Madjer a perdu un peu de sa superbe au moment des discussions avec l’Inter, qui démarre en 1987, il est au sommet de sa carrière même si l’épisode du prêt à Valence en Espagne ne s’est pas bien conclu. Lors de cette année 1987, il a emmené son club sur le toit de l’Europe et à l’automne après son transfert avorté au Bayern il revient tout feu, tout flamme. Il marque cinq buts, en cinq rencontres de coupe d’Europe des clubs Champions. Le tenant du titre n’étant défait que face au Réal de Madrid, considéré comme une, sinon la meilleure formation européenne du moment. En outre le club portugais remporte, en décembre au Japon, la coupe Intercontinentale face aux uruguayens de Penarol. De nombreux clubs souhaitent enrôler l’algérien qui surtout est libre de tout contrat à la fin de la saison 1987/88 donc pourquoi l’Inter lui proposerait un contrat payé au match au nez et à la barbe du Bayern ? D’autant qu’il y avait d’autres clubs sur le coup et notamment l’Ajax d’Amsterdam entrainé par Johan Cruyff, toujours dans le même interview de mars 1990 : 
  •           Il y a eu aussi l’intermède hollandais ?
  •         Exact. Johan Cruyff est venu me voir plusieurs fois à Valence où j’avais été prêté une demi saison en 1987-88. Il souhait vraiment m’engager. Lui, c’est mon idole. J’aurais donné n’importe quoi pour le suivre. 
  •           Là encore il n’y a pas eu de suites...
  •      Franchement, je n’ai pas compris. Il s’est passé des évènements bien mystérieux. Même aujourd'hui je n’arrive pas à saisir. 
  •           Vous êtes passé à côté de beaucoup de choses finalement ?
  •          Je me suis rendu compte que j’étais un instrument. On n’a jamais pensé à ma propre carrière. Peut-être y avait-il trop d’intérêts en jeu ?
  •           On sent beaucoup de regrets dans votre voix ?
  •           Oui, j’aurais aimé découvrir d’autre footballs, d’autres pays. Le Bayern, l’Inter et l’Ajax c’était génial. Je n’ai rien eu du tout c’est dingue.
Bon la ficelle est un peu grosse, l’instrumentalisation, la victimisation cela fait un peu cliché et le journaliste, Laurent MOISSET, s’en rend compte. Du coup l’interview change un peu de ton avec des questions plus directes :
  •           Vous ne vous sentiez pas bien dans le club portugais et vous avez resigné ? 
  •           Avais-je le choix ? J’ai une famille, des enfants à nourrir.
  •           C’était juste une question d’argent ?
  •        Dans la vie, où il y a des moments où il faut trancher. A cette époque j’ai d’abord songé au confort et à la sécurité de mon entourage. 
  •           On dit d’ailleurs que Porto (à la fin de la saison 1987-88 ndlr), alors, vous a fait un pont d’or ? 
  •           Je ne parle pas d’argent. C’est tabou. Mais je n’ai pas à me plaindre. 
  •           L’argent semble t’il, a été une donnée essentielle dans votre carrière ? 
  •           Vous plaisantez ou quoi ? Quand j’ai débuté à Porto, un joueur de 4ème division touchait autant que moi. Là on m’a carrément exploité. 
Madjer évoque son transfert du Racing Club de Paris à Porto, pourtant c’est curieux car Madjer jusque là avait toujours été reconnaissant envers les dirigeants parisiens de l’avoir laissé partir alors que le club allait redescendre en division 2. Après la finale de 1987 Madjer déclarait qu’il n’y avait aucun esprit de revanche suite à son échec personnel au Racing et vis-à-vis des dirigeants qui ne l’avait pas conservé malgré l’envie de construire un grand club dans la Capitale (le projet du futur ex- Matra Racing). L’algérien déclara même : « Je suis resté le supporter n°1 du Racing dont je continue de suivre les résultat. Victor Zvunka et Jean-Louis Piette, le directeur général se trouvaient d’ailleurs à Vienne pour m’encourager. Je sais aussi que M. Lagardère a toujours eu confiance en moi ».
Changement de ton, trois ans plus tard : « Le racing ne voulait plus de moi et M. Piette avait chargé deux imprésarios de mon transfert. Ils ont trouvé Porto, se sont arrangés dans l’intérêt du Racing. Ils n’ont pas pensé à moi. J’étais la dernière roue du Carrosse. On a négocié sans s’occuper de moi, je n’étais qu’une marchandise. Je dis donc que certaines personnes n’ont pas été correctes ».
Pourtant le discours de la pauvre victime est mis à mal avec la fin de l‘interview :
  •           Le milieu du football est ainsi fait...
  •       Certains évènements se sont produits alors que je manquais d’expérience. Croyez-moi, aujourd’hui, ça ne risque pas de se reproduire. Je connais bien le milieu maintenant. 
  •           Dommage que vous arriviez en fin de carrière.
  •           J’ai encore trois bonnes années devant moi
  •           Vous avez des projets ? 
  •           Quitter Porto.
  •           Encore...
  •           Oui, je ne m’y plais pas. Je vous l’ai déjà dit
  •           Pourquoi ne l’avoir pas fait la saison dernière ?
  •           La bonne opportunité ne s’est pas présentée.
  •           Bordeaux, pourtant, était décidé à vous engager.
  •           C’est vrai ; Des dirigeants sont venus me voir. 
  •           Et alors..
  •        Je désirais sincèrement profiter de cette occasion pour revenir en France. Seulement les Girondins n’ont pas pu s’aligner. Et je n’étais pas prêt à consentir un sacrifice financier. A plus de trente ans, l’aspect financier devient important. 
L’argent, bien évidemment, a été au cœur de sa seconde carrière, celle de l’après finale de Vienne et de sa talonnade qui l’a fait connaitre dans le monde entier au point que tous les journalistes lui donnent son nom à chaque nouveau but qui lui ressemble. Il ne faut pas aller chercher plus loin la raison des transferts avortés au Bayern, l’Inter ou encore l’Ajax. Le FC porto a cassé sa tirelire pour lui faire un pont d’or. Une récompense pour ce joueur qui avait hissé le club sur la plus haute marche et cela reste en somme toute assez logique. Mais il est très probable que ce pont d’or fût vraiment très conséquent car il a souvent été mis sur la table dans les problèmes internes au club durant la période qui a suivi la saison 1987/88. Si on peut comprendre la gêne pour Madjer d’en parler on peut tout autant comprendre ses choix d’avoir privilégier le confort financier au détriment des choix sportifs. Il ne faut jamais oublier d’où vient Rabah Madjer et son incroyable histoire. Madjer signe son véritable contrat PRO (au sens où il ne pouvait vivre que du football) au Racing en 1983, il a alors 25 ans déjà. Avant ? Il évoluait dans le championnat algérien mais gagnait sa vie sur le port d’Alger. C’est ainsi qu’il termine son interview au moment de faire un bilan sur sa carrière et à la question si il est aigri ? « Non. Finalement, je n’en suis bien sorti. Je travaillais sur le port d’Alger pour une compagnie de navigation. J’étais issue d’une famille modeste. Un jour j’ai décidé de tenter la grande aventure. Et dieu m’a aidé ». 

Sources : 
France Football n°2147 (2 juin 1987)
France Football n°2169 (3 novembre 1987)
France Football n°2199 (31 mai 1988)
France Football n°2291 (6 mars 1990)

Predrag MIJATOVIC à l’US Valenciennes ?

L’information fût révélée à France Football en 1994, (n° 2491 du 4 janvier 1994 pour être précis). Dans ce numéro le journaliste Xavier Barret et les correspondants yougoslaves de FF mènent une enquête sur le désert que traverse les toutes nouvelles fédérations de l’après Yougoslavie. Depuis la sanction en mai 1992 contre l’ancienne fédération de Yougoslavie, les sélections indépendantes ont du mal à trouver un écho sur la scène internationale. Mais en cette fin d’année 1993, il y a un grand changement puisque l’UEFA invite la Croatie à participer aux éliminatoires de l’Euro 96. Du coup, c’est le moment choisi pour faire une radioscopie du football dans l’ex-Yougoslavie et l’hebdomadaire français interview un des agents de joueurs les plus renommés, Zoran Matijevic, qui se plaint u manque de visibilité de ses joueurs depuis qu’ils ne peuvent plus exercer leur métier dans les coupes d’Europe ou les matchs internationaux. Pour vous donner une idée du travail de Matijevic, c’est l’agent responsable des transferts de Boban et Savicevic au Milan A.C ainsi que celui de Prosinecki au Real de Madrid pour ne parler que des plus prestigieux. Et bien en ce début d’année 1994, Matijevic rumine les difficultés pour les joueurs yougoslaves de s’exporter depuis l’embargo, voici ce qu’il raconte sur l’un des joueurs les plus doués de sa génération, Predrag MIjatovic : « Lorsque Valenciennes est remonté en première division, en 1992, le club voulait recruter Predrag MIjatovic, qui jouait alors au Partizan de Belgrade. Le club du nord n’avait pas les moyens mais Jean-Louis Borloo était prêt à payer de sa poche. Le problème, c’est que la Serbie est sous embargo. Pour y amener des fonds, nous sommes obligés d’utiliser des circuits détournés. Or, certains dirigeants de clubs ne sont pas disposés à les emprunter. Le transfert de Mijatovic ne s’est donc pas fait, ni à Valenciennes, ni à Monaco qui était également intéressé ».

Bon déjà on apprend quand ce début de saison 1992-93 les dirigeants de Valenciennes sont plus honnêtes et droits dans leurs bottes que certains joueurs de leur effectif mais ceci est une autre histoire. Ensuite comme nous avons désormais que le club espagnol de Valence à lui, réaliser le transfert un an plus tard… peut-être qu’ils ont été moins regardants que Borloo et consorts sur les circuits de financements de cette transaction. En tout cas le club espagnol a réalisé une sacrée affaire, c’est Matijevic qui raconte encore : « Pour dix millions de Francs, c’est cadeau !! Mais que voulez-vous les clubs ne peuvent plus voir les joueurs en compétition à cause de l’embargo ; alors ils veulent d’abord les prendre à l’essai. Pour un joueur de la trempe de Mijatovic, c’est inadmissible ! Souvenez-vous comment Cantona avait réagi quand Sheffield Wednesday lui avait demandé de faire un test d’une semaine ». Là on apprend deux choses, que le FC Valence a recruté l’un des meilleurs joueurs d’Europe pour seulement 1.5 Millions d’€ !! Et que certains clubs sont passés à côté de Mijatovic à ce prix là car ils voulaient d’abord le prendre à l’essai. L’agent ne communique pas ses clubs mais je ne pense pas que depuis, ces derniers aient voulu ébruiter cette info. En tout cas Valenciennes avait un an d’avance sur les clubs espagnols et aurait pu réaliser un grand coup sur le marché des transferts…En recrutant un attaquant international confirmé au lieu de ça le club nordiste recruta un international confirmé (Jorge Burruchaga) et un attaquant (Christophe Robert) et on sait tous comment ça s’est terminé. 
Sources :
France Football n° 2491 du 4 janvier 1994



La dernière équipe de Yougoslavie

En 1979, Maradona et sa bande remportaient au Japon la première coupe du monde juniors ; sept ans plus tard, l’Argentine enlevait le Mundial des grands, au Mexique. En 1982, en Australie, c’était au tour des allemands de s’imposer chez les moins de vingt ans ; huit ans plus tard, sous la conduite de Franz Beckenbauer, ils gagnaient à Rome le mondial italien. En 1987, une génération surdouée de yougoslaves domine le championnat du monde juniors au Chili ; sept ans plus tard, elle n’aura aucune chance d’être championne du monde aux Etats-Unis car elle ne sera pas présente. La Yougoslavie n’existe plus. Elle avait pourtant fière allure cette équipe avec Prosinečki, élu meilleur joueur du tournoi, Boban, Jarni, Mihaijlović, Šuker, Vucević ou encore Boksic, alors trop jeune pour être titulaire. Elle aurait eu fière allure en Amérique avec le concours de Stojković, Savićević, Panćev, Jugović sans oublier les expérimentés Hadžibegić ou Baždarević. Elle aurait eu fière allure mais cette équipe s’est éteinte en 1992 à quelques semaines de l’Euro suédois. La folie humaine est passée par là, dévastant des années de passion et de travail. Le foot yougoslave, l’un des plus prolifiques du vieux continent, s’est abîmé sur les écueils de l’histoire, oublié dans sa détresse par les grands de ce monde.
Debouts : Dejan Savicevic, Davor Suker, Robert Prosinecki, Dubravko Pavlicic, Dragoge Lekovic
Accroupis : Dragojlub Brnovic, Zvonimir Boban, Branko Brnovic, Darko Pancev, Goran Stevanovic
C’est au printemps 92 que le crépuscule s’est abattu sur le football yougoslave, plus précisément au terme d’une soirée glaciale en Hollande le 25 mars 1992. Ce soir-là 1992 c’est à Amsterdam qu’on verra la dernière équipe de l’ex-Yougoslavie foulé une pelouse avant l’explosion du pays et les sanctions qui priveront cette génération dorée de championnat d’Europe et d’autres rêves plus grands. Ce match amical qui aujourd’hui se veut historique fut l’un des plus banals et ennuyeux de son temps. Coincés entre des fins de championnats à enjeux très forts et des demi-finales de coupes d’Europe, l’équipe de Hollande est une équipe bis. Gullit vient de se faire opérer, son coéquipier milanais Van Basten pourtant apte, prétextera une douleur le matin du match l’empêchant de jouer mais tiendra sa place le dimanche suivant avec les Rossoneri. Il reste néanmoins la grande révélation du football néerlandais, Dennis Bergkamp mais l’Ajax doit jouer une demi-finale de la coupe de l’UEFA la semaine suivante, il ne sera pas de la partie. Et du côté yougoslave ?
La dernière sélection de l'ex-Yougoslavie ce 25 Mars 1992 :
Debouts :Faruk Hadžibegic , Meho Kodro, Budimir Vujacic, Vujadin Stanojkovic, Fahrudin Omerovic, Ilija Najdoski
Accroupis : Mehmed Baždarevic, Branko Brnovic, Dragan Stojkovic, Dejan Savicevic, Vladimir Jugovic
Là aussi il n’y a pas l’équipe habituelle mais les raisons bien qu’à l’époque semblent à peu près semblables sont en réalité bien différente. Et pourtant quand on voit Dejan Savicević se tenir le haut de la jambe au bout d’un quart d’heure et laisser sa place au jeune Pedrag Mijatović, les observateurs de l’époque se disent que ce match amical ne sert à rien et que les joueurs préfèrent se ménager pour leurs clubs mais l’histoire se veut différente. Ivica Osim le sélectionneur yougoslave va quelque part devoir composer une dernière sélection qui sera déjà sans croates. Boban est suspendu depuis 1990 et surtout en 1991, une sélection non officielle de Croatie a disputé deux matchs amicaux contre la Roumanie (victoire 2-0) et contre les Etats-Unis (victoire 2-1). En effet en mars 1991, alors que des troubles politiques agitent la Yougoslavie, le football croate décide de faire sécession en mars 1991, Mladen Verdis, président el a fédération croate déclara : « Nous ne voulons pas la destruction de la Fédération, mais nous souhaitons suivre l'exemple britannique et devenir une entité indépendante. Là-bas, il y a une nation mais quatre équipes nationales. Nous n'avons rien à faire dans un pays où la police tire sur les gens dans la rue. Il s'agit d'une décision ferme et définitive. Nous sommes prêts à attendre des années pour obtenir satisfaction. » Mais pourtant le sélectionneur national, Ivica OSIM, compte rassembler les joueurs selon toutes les nationalités pour préparer le prochain championnat d’Europe. OSIM souhaite que le foot réussisse là où la politique a échoué. 

Son capitaine, Dragan Pixie Stojković tient le même discours avant le match contre la Hollande : « On ne pense pas à nos malheurs, on ne parle que football. De cet Euro où nous resterons compétitifs. Parce qu’au dernier moment nous réussirons l’union sacrée ». Ce 25 décembre il manque à l’appel seulement 3 joueurs sur la liste des appelés. Le premier est le slovène de la Sampdoria Srečko Katanec et si ce dernier à l’aval de la fédération slovène pour défendre les couleurs de la Yougoslavie en juin en Suède, son club est en passe de se qualifier pour la finale de la première ligue des champions de l’histoire et est resté à disposition de son club. Plus délicat est le cas des deux Roberts. Prosinečki et Jarni tous deux des joueurs cadres de la sélection yougoslave post mondial italien. La fédération croate n’autorise pas Prosinečki et Jarni à intégrer l’équipe de Yougoslavie contre l’avis des principaux intéressés si on en croit les témoignages de leurs ex-coéquipiers en sélection. Ils ne seront pas du voyage en Hollande mais Ivica Osim ne désespère de les emmener en Suède. Donc c’est sans croates mais avec des slovènes (Milani, Novak…), des bosniens (Hadžibegić, Baždarević,…), des monténégrins (Brnović, Savićević …) et une majorité de serbes, l’ossature de cette équipe étant basée sur la grande équipe de l’Etoile Rouge de Belgrade des dernières années. Cette équipe s’inclinera 2-0 dans un match à oublier mais ce qui inquiète son sélectionneur ce n’est pas ce match mais comment organiser son Euro. Après ce match, aucun match amical n’est prévu au programme. Osim face à la presse déclare : « Nous une petite chance de jouer contre l’Inter en mai à condition de trouver une date. Et puis on fera comme d’habitude. Improviser est une qualité typiquement yougoslave ». Nous sommes le 25 mars 1992, le sélectionneur, les joueurs pensent se revoir le 25 mai avant de décoller le lendemain pour la Suède et sur place disputer 2 ou 3 matchs contre des équipes locales avant le début de la compétition officielle. Mais le mois suivant, en avril, suite à la reconnaissance de l'indépendance de la Bosnie par l'Union européenne, la guerre de Bosnie éclate. En mai 1992, le Conseil de sécurité des Nations Unies par la résolution 757, met en place un embargo contre la Yougoslavie, l’UEFA suivra et la Yougoslavie restera à quai faisant le bonheur footballistique des danois. On ne peut pas réécrire l'histoire mais en revanche on peut imaginer la sélection potentielle qu'Osim aurait pu emmener en Suède, OSP s'est prêté à cet exercice de retenir 21 joueurs de l'ex-Yougoslavie, cela donne le vertige :  
Et voici en vidéo le résumé de la rencontre. La Yougoslavie s'incline 2-0 en craquant à deux reprises en quatre minutes. Kieft et Wouters qui marquent pour les bataves à la 64ème et 68ème minutes. 


Et la fiche de la rencontre puis quelques clichés de cette rencontre historique :
Sources : 
France Football °2399 (31 Mars 1992)
France Football n°2491 (4 janvier 1994)

Le plus beau but d'Hugo SANCHEZ


Le 10 avril 1988 le Real Madrid se dirige tranquillement vers un troisième titre de champion d'Espagne d'affilée. On joue la 32ème journée et les madrilènes comptent 10 points d'avance sur le second du championnat, les basques de la Real Sociedad (Pour rappel la victoire est alors à 2 points). Mais l'ambiance n'est pas forcément euphorique en ce dimanche après-midi à Santiago Bernabeu. En effet plus tôt dans la semaine, les madrilènes, à la maison, ont buté, en demi-finale aller de la coupe d'Europe des clubs champions sur un os néerlandais. Face à un très solide PSV Eindhoven, le Réal a concédé un très fâcheux match nul un partout qui s'avéra fatal au retour en Hollande quinze jours plus tard. L'avant-centre Mexicain, Hugo SANCHEZ avait eu beau ouvrir la marque dès la 5ème minute sur Penalty, il avait par la suite été incapable de tromper l'immense Van Breukelen. Ainsi au moment de recevoir Logroñes, qui lutte pour le maintien, l'avant-centre madrilène a soif de revanche aux yeux de son public. Il faut dire que l'attaquant Mexicain est en passe d'écrire une belle page dans l'histoire du football espagnol. En effet, il est en passe de se voir attribuer son quatrième Pichichi, titre de meilleur buteur de la Liga, et qui est, de façon consécutive, deux avec l'Atlético de Madrid et deux avec le Réal de Madrid. Il démontre si besoin était qu'il est un des meilleurs avants-centres qui ne soient jamais passés dans le football espagnol. Chaque dimanche, Hugo Sanchez marque des buts plus beaux les uns que les autres. Mais le mexicain cherche toujours à innover et essayer de faire profiter le public madrilène d'un spectacle de toute beauté. Et ce dimanche 10 avril 1988, il avait encore plus à cœur de le faire après ses échecs face au PSV. Dès la 10ème minute, il va inscrire le 27ème but de sa saison, le plus beau de sa carrière, comme il le reconnaitra d'ailleurs à la fin de la rencontre. Une balle aérienne centrée par Martin Vasquez fut reprise de façon acrobatique par Hugo Sanchez qui l'expédia dans la lucarne opposée. Les 70 000 spectateurs de Bernabeu, debout, sortir leurs mouchoirs un peu comme aux arènes acclamant leur héros. 


Ce but fut à travers les années, commenté et analysé et encore plus l’année dernière pour ses 30 ans et surtout, souffrant de la comparaison avec celui de Cristiano Ronaldo face à la Juventus en Ligue des Champions. Comme si cela ne suffisait pas au Portugais d’effacer un par un tous les records qu'Hugo Sanchez avait inscrit dans les annales de la Maison Blanche, il fallait aussi qui le prive du plus beau but de l’histoire du club. A ce titre, les journalistes de Marca ont tenté de démontrer que CR7 était monté plus haut que le Mexicain, je vous laisse en juger (cliquer sur les images pour une meilleure résolution) :
Sources :
France Football n°2192 du 12 avril 1988
Marca

2018-19 Serie A Managers

After the Premier League, the Ligue 1 and the Liga, here it comes all the Seria A Managers when they were players (Except Aurelio Andreazzoli, Luciano Spalletti and Leonardo Semplici who never reached the Serie A or Serie B in their playing days). Click on the picture for a better quality :
In the Order :
Atalanta : Gian Piero Gasperini
Bologna : Siniša Mihajlovic
Cagliari : Rolando Maran
Chievo : Domenico Di Carlo
Empoli :  Aurelio Andreazzoli
Fiorentina : Stefano Pioli
Frosinone : Marco Baroni
Genoa : Cesare Prandelli 
Inter : Luciano Spalletti
Juventus : Massimiliano Allegri
Lazio : Simone Inzaghi
Milan : Gennaro Gattuso
Napoli : Carlo Ancelotti
Parma : Roberto D'Aversa
Roma : Claudio Ranieri
Sampdoria : Marco Giampaolo
Sassuolo :  Roberto De Zerbi 
SPAL : Leonardo Semplici
Torino : Walter Mazzarri
Udinese : Igor Tudor

Managerial changes
Chievo : 9 October 2018
Lorenzo D'Anna  => Gian Piero Ventura
Genoa : 9 October 2018
Davide Ballardini => Ivan Jurić
Empoli : 5 November 2018
Aurelio Andreazzoli => Giuseppe Iachini
Chievo : 13 November 2018
Gian Piero Ventura => Domenico Di Carlo
Udinese : 13 November 2018
Julio Velázquez => Davide Nicola
Genoa : 7 December 2018
Ivan Jurić => Cesare Prandelli
Frosinone : 19 December 2018
Moreno Longo => Marco Baroni
Bologna : 28 January 2019
Filippo Inzaghi => Siniša Mihajlović
Roma : 7 March 2019
Eusebio Di Francesco => Claudio Ranieri
Empoli : 13 March 2019
Giuseppe Iachini => Aurelio Andreazzoli
Udinese : 20 March 2019
Davide Nicola => Igor Tudor
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