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jeudi, juillet 29, 2010

Une « avancée historique »?

Saviez-vous qu'hier était une journée historique, qu'on a vécu une grande avancée vers un monde de bonheur et de justice? Moi, j'viens tout juste de l'apprendre.

Ça leur aura pris 15 ans de débats et de discussions, à l'ONU, pour finalement conclure que l'eau, c'est essentiel à la vie, et que si la vie est un droit, l'accès à une eau de qualité devrait l'être aussi. Ben oui, c'est tout...

vendredi, mai 21, 2010

Québec: L’écart entre les riches et les pauvres s’accentue


Les écarts entre les riches et les pauvres se sont creusés au Québec, alors que les plus pauvres travaillent plus pour gagner moins et que les 70% les plus pauvres reçoivent moins qu’il y a 30 ans, conclu une récente étude.
L’écart actuel entre les revenus des riches et les revenus des autres Québécois.e.s est le plus grand jamais observé depuis 30 ans et pourrait bien croître à cause de la récession, selon cette étude, co-publiée par l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) et le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), qui trace le portrait des inégalités entre les familles du Québec ayant des enfants de moins de 18 ans.


Les chercheur.e.s y font la démonstration que les inégalités n’ont cessé de croître entre 1976 et 2006. En fait, si l’on compare avec la génération précédente, 70% des familles du Québec d’aujourd’hui reçoivent une plus petite part de l’ensemble des revenus.

« Les Québécois.e.s ont travaillé plus et l’économie a crû de 71% pendant cette période, pourtant ce n’est pas tout le monde qui en a tiré les mêmes bénéfices. La part du lion revient au 10% le plus riche, alors que la majorité des Québécois.e.s – les premiers 70% – reçoivent moins de revenus », souligne Bertrand Schepper, chercheur à l’IRIS et co-auteur de l’étude.

Les mesures de redistribution de la richesse aident à réduire les écarts entre les riches et les pauvres, souligne l’étude, mais la mauvaise nouvelle est que les mesures de réduction des dépenses publiques, les baisses d’impôt pour les riches et l’augmentation de la tarification des services publics ont pour effet de s’attaquer à une partie du revenu des travailleurs.

Quelques conclusions marquantes de l’étude :
- Les familles québécoises travaillent en moyenne 321 heures de plus par année depuis 1996, ce qui représente huit semaines complètes de plus.
- L’augmentation du temps de travail a surtout été réalisée par la moitié la plus pauvre de la population alors que les revenus de ces familles ont diminué par rapport à la génération précédente.
- Les familles du décile le plus riche gagnent plus aujourd’hui qu’il y a 30 ans sans avoir à passer plus de temps au travail. Plus on grimpe l’échelle des revenus, plus les gains en revenus sont importants par rapport à la génération précédente.

L’étude est disponible gratuitement en français à www.iris-recherche.qc.ca et en anglais à www.policyalternatives.ca

mercredi, février 04, 2009

[Le capital en déroute] Chronique no.2:Le budget fédéral 2009



Une chronique que nous vous proposons, enfin que nous tenterons de produire de manière régulière, et qui aura pour thème l’analyse de la crise et ses effets sur les travailleurs-euses. Avec la crise à nos portes, malheureusement nous entendrons de plus en plus parler de restructuration, de pertes d’emplois, de licenciement technique et de précarité. Nous tenterons d’analyser à chaque chronique le cas d’une compagnie ou d’un exploiteur qui pour une raison ou une autre tente de maximiser son profit au détriment des travailleurs-euses du Québec. Nous ne nous proclamons pas comme des spécialistes de l’économie, mais bien comme des témoins de cette lutte sans relâche qui oppose le capital aux exploitéEs. Cette semaine le budget Flaherty…


Quand l'économie se porte mal, l'État est sollicité afin de soigner les plaies. Si en temps normal, on aime un État qui se complait dans l'inaction et la non-intervention face à la sphère économique, en temps de crise c'est tout le contraire. Un peu comme un fumeur se nourrisant de mal-bouffe et passant sa vie devant la télé demande à son docteur de le guérir de sa tumeur cancéreuse ou de ses maladies cardiaques, l'économie se présente face à l'État en ne demandant qu'un tout petit pansement lui permettant de reprendre de plus bel son régime dévastateur. Ce pansement, à l'échelle fédéral, c'est le budget Flaherty du 27 janvier 2009.

Le laisser-faire économique semble avoir atteint sa limite et, la bourgeoisie nationale ou internationale et leurs différents lobbys exigent une réaction vive de l'État. En effet, le FMI demande «[...]aux pays qui sont en mesure de le faire d’injecter dans leur économie une stimulation correspondant à 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) afin de réduire les effets dommageables de la récession mondiale.» (1)Aussi voit-on des groupes comme le conseil du Patronat se réjouir du budget fédéral, (2) tout en insistant sur l'importance de ne pas retourner aux déficits chroniques et sur le caractère temporairede ces mesures. «Plus d'une décennie de remboursement de la dette se trouve effacée avec les déficits prévus dans ce budget, et pour les quatre prochaines années. Tout en apportant un soutien à la croissance, le gouvernement canadien doit donc s'assurer que les mesures annoncées aujourd'hui demeureront limitées dans le temps, [...] » déclare Norma Koshaya, économiste au conseil du patronat. Certes, il y a toujours les idéologues incorrigibles, entre autre les déconnectés de l'Institut Économique de Montréal qui, par l'entremise d'une de leur porte-étendard, dénonçait le budget (3) parce que trop interventionniste. Elle accuse Harper d'avoir « [...] renié ses croyances pour satisfaire sa soif du pouvoir.»

Dans les faits, le budget Flaherty demeure une politique normale de temps de crise. Dans un premier temps, il tente de stimuler la demande des particuliers (consommation) puis celle des entreprises (investissements). Ensuite le gouvernement lance lui-même des projets d'infrastructure qui lui permettra de donner un élan à l'économie. Conscient du risque de voir s'enfoncer le gouvernement entier dans le «piège» de l'interventionnisme et des exigences de la bourgeoisie, le Ministre assure lui-même que «Le Plan d’action économique repose sur trois grands principes : la stimulation doit être rapide, ciblée et temporaire. [...] Temporaire: Le Plan d’action économique doit cesser progressivement lorsque l’économie se rétablira, afin d’éviter des déficits structurels à long terme.»

Pour s'assurer d'une stimulation de la consommation des particuliers, le Ministre Flaherty propose une baisse d'impôt de près de 20 milliards en 2008-2009 et pour les cinq années suivantes. Aussi, le gouvernement entend donner des crédits d'impôt aux ménages qui font rénover leur domicile ou bien à ceux qui achètent un premier domicile.

Afin de stimuler les investissements, le budget prévoit des allégements fiscaux, pour les compagnies, allant de 100% pour l'achat de nouveaux ordinateurs à 50% pour l'achat de machine de fabrication et de transformation. Ces allégements fiscaux s'additionnent aux différentes autres baisses d'impôt sur le revenu et aux aides sectorielles ciblées. Il ne faut pas oublié la diminution du taux d'intérêt de la Banque du Canada, qui vise à stimuler l'investissement productif.

Sur la question de l'accès au financement, le gouvernement prévoit dépenser quelques 200 milliards dans le «cadre de financement exceptionnel». Sur ce 200 milliards, les prêteurs (les banques) recevront près de 50 milliards pour leur permettre de garantir les hypothèques à long terme et ainsi favoriser l'accès au crédit au plus grand nombre de ménages et d'entreprises. Le reste de ce montant est alloué dans différents programmes et politiques visant à faciliter l'accès à un crédit supérieur.

Pour ce qui est des infrastructures, le gouvernement annonce le financement de plusieurs projets important dont entre autre 407 millions à Via Rails, 130 millions de dollars à Parc Canada pour l'autoroute transcanadienne, 212 million de dollars pour le Pont Champlain (Oui! Vous avez bien compris!) 323 millions de dollars pour rénover des immeubles fédéraux et aussi 2 millions pour une étude sur le manège militaire. Le Gouvernement fédéral prévoit aussi investir des sommes importantes dans le développement d'infrastructure provinciale et municipale, dans les infrastructures du savoir puis dans les infrastructures pour les autochtones. L'annonce de 2 milliards pour la rénovation du parc de logement social ainsi que les montants pour du logement social neuf, doivent être vu comme un moyen de stimuler l'économie plutôt qu'une volonté politique visant réellement à construire des logements sociaux.

Encore une fois, le gouvernement ne prévoit que peu de moyens pour aider les personnes démunis. Ils sont prêts à déployer l'artillerie lourde et à plonger le pays au cœur de déficits qu'ils ont si longtemps condamnés afin d'aider les grandes banques et les grandes compagnies qui vivent une crise ponctuelle, mais ne font rien pour aider ceux et celles qui vivent une crise permanente depuis longtemps. Le logement social n'occupe qu'une part insignifiante de ce budget, alors que les problèmes de mal-logés vont en croissance année après année. Faut-il rappeler qu'aucun HLM n'a été construit au Québec depuis 1994 , en raison d'un retrait du fédéral. Les 40 000 personnes sur les listes d'attente ne verront, en aucun moment, leur sort s'améliorer. D'ailleurs, le FRAPRU (4) dénonce le fait que le «[...] Québec devrait recevoir autour de 30 millions $ par année de cette enveloppe fédérale». François Saillant, porte parole de l'organisme déclarait d'ailleurs que « 30 millions $, ça représente tout juste l'équivalent des subventions pour 425 logements par année dans le cadre du programme québécois AccèsLogis, alors qu'il y a au Québec 203 000 ménages locataires consacrant plus de la moitié de leur revenu en loyer. C'est ridicule ».

Même son de cloche du côté de l'assurance-emploi. Alors que leur crise nous fait perdre de plus en plus d'emplois, rien n'est annoncé pour aider à assurer au plus grand nombre un accès à l'assurance-emploi. C'est toujours le même problème pour des centaines de milliers de travailleurs et de travailleuses qui se retrouvent sans emploi. Ils et elles cotisent toute leur vie, pour se voir refuser l'accès aux prestations le moment venu. Hugo Desgagné du MASSE (Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi) déclarait récemment:« À quoi, et surtout à qui cela sert-il de bonifier de cinq semaines la période de prestation s'il y a toujours près de 60 % des travailleurs et des travailleuses qui, d'une manière ou d'une autre, n'y auront pas accès lorsqu'ils ou elles perdront leur emploi? Toutes bonifications à l'assurance-emploi, bien que souhaitables, demeurent inefficaces si l'on ne s'affaire pas, dans un premier temps, à rétablir le caractère universel du régime.»

Dénoncé un peu par la droite et décrié par la gauche, ce budget est une démonstration éclatante du rôle de l'État dans la société capitaliste. Alors que l'État est souvent présenté comme le médiateur des tensions sociales comme le protecteur des citoyen-ne-s (État-providence), il n'est en fait que l'outil entre les mains de la classe dominante afin d'asseoir son pouvoir. Plusieurs études démontrent que le fardeau fiscal repose sur les épaules des contribuables et non sur les compagnies, or ce sont celles-ci qui bénéficient du secours rapide et sans limite de l'État. L'expression populaire « socialiser les pertes et privatiser les profits» prends ici tout son sens. Le patronat exige une intervention, temporaire! C'est dire, qu'une fois l'économie sur pied, l'État doit se retirer et laisser le marché reprendre son cycle jusqu'à la prochaine crise. L'État doit se contenter de donner toutes les ressources nécessaires afin de stimuler la croissance économique. De plus l'État doit investir dans des dépenses non-rentable-s aux yeux des capitalistes mais qui sont d'une grande utilité telles que les routes, les écoles, les ports et chemin de fer, les hôpitaux. Toutes ses infrastructures sont utiles pour l'accumulation du capital, mais non-rentables, alors il est préférable que ce soit l'État avec l'argent des travailleurs et des travailleuses qui les financent! Le budget Flaherty est la preuve que l'État n'est qu'un pantin au service de la classe dominante, peu importe qui nous gouverne!

(1)http://www.budget.gc.ca/2009/home-accueil-fra.asp
(2)http://www.cpq.qc.ca/index.php?id=31&content;_id=296
(3)http://www.iedm.org/main/show_editorial ... als_id=691
(4)http://www.frapru.qc.ca/Comm/Comm498.html

lundi, octobre 06, 2008

La crise pour les nuls


On a tendance à nous rassurer, surtout en ces temps où l'ombre d'une récession se fait de plus en plus présente, que l'économie va bien. Et que donc, par extension, le portefeuille de la majorité est plutôt plein que vide. De toute façon, précisons que nous sommes au Canada, un pays industrialisé membre du G8 plusieurs fois titré du « plusse meilleurs pays du monde », titre envieux s'il en est un.

Nous qui disons à longueur de temps qu'il faut s'organiser dans nos quartiers, à la base, avec les gens autour de nous qui composent la vie quotidienne, je me suis dis qu'il fallait bien vérifier un peu. J'habite Centre-Sud, à Montréal, précisément entre Ontario et Maisonneuve et Amherst et Papineau, pour faire large. Ça fait trois ans. J'ai entendu aujourd'hui au journal Harper dire que la crise économique ne concernait pas les banques canadiennes. Ben sûr, c'est vrai, ça ne concerne pas les BANQUES CANADIENNES et je pense que personne n'a attendu qu'il y ait crise économique à l'échelle du capitalisme financier international pour s'apercevoir que...il y avait déjà crise depuis longtemps dans certains quartiers. Et notamment à Centre-Sud.

La Presse a publié il y a quelques semaines un reportage voyeur où une journaliste, entre autre, allait habiter trois semaines dans un crack-house de Centre-Sud. En gros, elle a été effarée de constater ce qu'elle a vu, là comme dans le quartier. C'est vrai que c'est ben dur de juste traverser la rue Sherbrooke et descendre vers le fleuve quand t'habites près du parc Lafontaine pis que tu travailles à La Presse. Ce qui sépare le Plateau de Centre-Sud ? La rue Sherbrooke...pis des flics. Il n'y a qu'à faire un petit tour sur Ontario en direction de l'est pour en croiser toute une fourmillère : en char le plus souvent, mais aussi à pieds, en vélo...et avec leurs jolis pantalons paramilitaires, ce qui fait nous rappeler les sages paroles d'Yves Francoeur, président du syndicat des cochons, si progressiste qu'il n'est même pas d'accord avec Harper sur les politiques sécuritaires en plus de s'être présenté aux funérailles de Fredy Villanueva, quelle honte pour un policier : « Il faut se rappeler que la police est avant-tout une organisation paramilitaire », dixit le toujours puant et soporifique Richard Martineau dans sa chronique du Journal.

Mais il faut quand même dire que la grosse Presse n'était pas aussi inutile que ça dans son reportage, des chiffres m'ont quand même parlés, même si ça parle pas pareil que quand tu te tapes une discution Ontario/Papineau à 3 heures du mat : l'espérance de vie pour un homme de Centre-Sud est de 69 ans, soit cinq ans de moins que dans le reste de l'île, le tiers des habitants vit sous le seuil de la pauvreté dont près de la moitié des familles sont monoparentales, 38% des jeunes sont des décrocheurs, le quartier a le plus haut taux de suicide de tout Montréal et, finalement, le taux de grossesse à l'adolescence y est deux fois plus élevé qu'ailleurs.

Avouez que ça veut dire quelque chose. Faisons le calcul. On parle d'un quartier qui s'arrête au passage de la track de chemin de fer sur Ontario. Bon...Quel est le quartier qui le jouxte ? Hochelaga-Maisonneuve. J'ai pas vu les stats, mais ça doit être super joyeux aussi, et de toute façon si tu vas au Bar des Patriotes, le midi t'as le spaghetti à 2$, ça te donne une idée. C'est aussi à Hochelaga que la compagnie qui produit les bières « Big Ten » (pour 10% d'alcool) avait mené une campagne de publicité exclusive dans ce quartier, en faisant de la promotion sur les prix. Il me semble que si on se dit que Centre-Sud débute, mettons, au Carré Berri et qu'on va jusqu'à la fin de Hochelaga, disons métro Viau puisqu'après c'est plutôt Mercier, et bien...ça fait un gros bout de territoire.

Il y a certes des poches de gentrification qui sont importantes, par exemple, dans le cas de Centre-Sud une partie de la rue Sainte-Catherine et quelques rues adjacentes. On y retrouve de l'argent et des commercants...mais la particularité de ce secteur, qui n'est pas par exemple équivalent à la rue Prince-Arthur, c'est la propension à la consommation et à la prostitution, les deux n'étant pas forcément liés, comme c'est justement un peu plus le cas trois rues au nord. Ce qui me fascine à Montréal, c'est la facilité qu'on a à aller d'endroits diversifiés à un autre. Une rue d'un quartier peut être antagoniste à l'ensemble du dit quartier. Les frontières sont claires. Il y a des zones tampons aussi, comme ce passage toujours très démonstratif lorsqu'on va vers l'ouest sur Sainte-Catherine, entre le Carré Berri et Saint-Laurent.

Parlant de gentrification, voilà que l'administration Tremblay, décidémment aussi incapable que toutes les précédentes avant elle, se met à reconstruire certains trottoirs de Centre-Sud. Je me suis réveillé un matin, à cause des pelleteuses et du bruit tonitruant - il était peut-être 8 heures. Je regarde à travers la fenêtre...qu'est-ce que c'est ? Non ?! Ils refont...le trottoir ? Me semble que j'arrivais à marcher dessus. Je n'ai jamais planté dans ma rue, même en sortant du Yer-Mad, un bon bar du coin il va sans dire. Y-a-t-il d'autres priorités dans le quartier que de refaire ces maudits trottoirs ? C'est pas un peu crosseur cette histoire là ? Que dire aussi des magasins qui se construisent sur Ontario, et aussi, des condos. Moins qu'à Hochelaga, où là c'est affreux, mais c'est la même logique. L'arrondissement souhaite que la Promenade Ontario s'étire jusqu'à chez nous. Je conseille à tous ceux et toutes celles qui ont une certaine mémoire historique et qui connaissent assez bien l'est de Montréal de se rendre au coin des rues Ontario et Valois. C'est pas pour dire, mais y'a un bon magasin de fromages là, à seulement 6 $ le petit bout, mais il a peut-être la listériose alors mieux vaut sûrement acheter celui qui est importé à 8 $…

Mais ce n’est pas tout. Le Journal a voulu copier La Presse en mutant eux-aussi un journaliste dans « un quartier chaud », à savoir Montréal-Nord, précisément au quadrilatère exact où les émeutes ont été le plus intenses, « pour voir la réalité du quartier ». C’est une zone de quelques pâtés de maisons que le journaliste a qualifié de ghetto, de bronx, où il interview un jeune homme qui dit texto que « le policier mérite une balle dans la tête ». Voilà que ces gens découvrent aujourd’hui qu’il existe des endroits, des zones habitables étendues à Montréal où la vie est de moins bonne qualité qu’ailleurs. Il faudrait un reportage d’un insignifiant pour s’en rendre compte. Centre-Sud, Hochelaga-Maisonneuve, Montréal-Nord, mais aussi Saint-Michel, Parc-Extension, Côtes des Neiges par bouts, Verdun et Saint-Henri…mais où est-ce que les politiciens mettent le nez ? Sûrement dans un bon verre de vin au gré des soirées mondaines auxquelles ils s’invitent. Pas dans une Big Ten sur Ontario en tout cas.

La réalité de Montréal ne se vit pas au journal de RDI. La crise économique, il y en a plusieurs qui n'ont pas attendu qu'elle soit médiatisée pour la vivre.